Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini]



 

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Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini]

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Indianna Peters
Indianna Peters

Âge : 25
Emploi : Servante, fille à tout faire.
Informations : Se pense orpheline ➸ Es servante pour Miss Bolton au bordel depuis toujours ➸ Est en réalité la fille illégitime de M. Harrington. Mais ignore tout, évidement ➸ Est sous la protection de Miss Bolton pour une obscure raison, mais la considère comme une mère. Même si cette amour n'est pas réellement réciproque ➸ Travail très dure chaque jour, mais ne s'en plein jamais ➸ Ne sais pas lire mais tente d'apprendre seule ➸ Parle assez peu, mais écoute beaucoup ➸ Peu avoir un tempérament de feu. Pourtant la plupart du temps elle sera douce, agréable et serviable ➸ Malgré son corps de femme c'est une enfant qui à grandi trop vite ➸ Son plus grand plaisir, courrir dans les champs sous la pluie. Ce sentir libre et sans attache ➸ Est "amoureuse" d'un homme qu'elle ne connais pas an réalité ➸ Dessine parfois le soir à la lumière d'une bougie, quand Morphée lui refuse ses bras.
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MessageSujet: Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Icon_minitimeMer 15 Mar - 18:42


Lucy, Felix & Indianna


Prenant la main de la femme sans poser la moindre question ou résistance. Indianna enjamba alors le corps de l'homme. Un regard à son égard alors que les deux femmes quittaient la ruelle. Il était toujours à terre, sonné par le nouveau coup donné par la prostituée. Quelle soirée dit donc, Indianna était sortie pour prendre l'air et la voilà qui venait de sauver, ou du moins aider une prostituée qui avait un souci avec un client ivre et violent. Mains dans la main côte à côte comme pour se donner un courage qu'elles avaient déjà en réalité. Elles marchaient dans les rues de Londres.

« Je pense savoir où on peut aller. Je connais une dame gentille, qui nous donnera de quoi panser tes blessures et un verre d'eau. Mais elle est à Lambeth, il faudra marcher un peu. »

En espérant que cela ne soit pas trop tard en réalité. La rousse pensait évidemment à la couturière qui il y a peu lui avait confectionné une magnifique robe pour quelque maigres sous. Après toute notre petite rousse ne connaissait finalement pas grand monde en ville. Elle sortait assez peu et puis c'était la première personne à qui elle pensa au final. Même si leur première et dernière entrevue c'était un peu mal terminée, elle pensait sincèrement la femme assez généreuse pour leur offrir un peu d'hospitalité. Indianna, alors, serra davantage la main de la jeune femme et pressa le pas, comme pour guider le duo.

« Je m'appelle Indianna au fait. »

Laissa entendre la femme à tout faire alors sans pour autant s'arrêter de marcher à un rythme soutenu. Bientôt, elle serait à Lambeth, les voilà déjà dans le quartier de la City, près de l’hôpital. Y faire un arrêt ? Elles n'avaient surement pas les moyens, ni l'une ni l'autre, aucun intérêt donc. Indianna marchait vite, trop vite peut-être, comme de peur que l'homme les poursuive, ou qu'un autre le face. Elle se retourna pour s'assurer que la femme suive le mouvement, bien qu'elle tienne sa main. Mais lorsqu'elle voulut se tourner de nouveau, elle se heurta alors à quelqu'un, un homme. Elle lâcha par réflexe la main de la femme et fit quelques pas en arrière. Manque de pot, un trou dans les pavés et voilà Indianna qui partait déjà en arrière. Ses mains cherchant à s'accrocher au vide de l'aire, elle réussit à se rattraper légèrement en se mettant sur le côté. Mais cette fois, elle avait bien le coude en sang. Dieu qu'elle n'aimait pas cela. La vision du sang la dégoûtait légèrement et sans parler de la douleur. Une nouvelle grimace gagna son visage alors.
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Felix J. Adler
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MessageSujet: Re: Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Icon_minitimeVen 17 Mar - 8:23



Le Prix de la Rue, et de la Générosité.

« DON'T FORGET WHERE YOU'RE FROM »

Extérieur du St Bartholomew's Hospital, 1891.

David lui avait enfin accordé la permission de retirer son plâtre, les os de son bras étant totalement ressoudés. Felix s’était donc présenté en fin de journée à l’hôpital, afin que le jeune chirurgien s’occupe de lui. Son membre avait perdu un peu de muscle, et c’était normal après être resté au moins deux moins immobilisé complètement. En revanche, l’horloger fut totalement soulagé quand son ami dissipa ses craintes de séquelle. Le bras allait parfaitement bien. Il fallait juste le rééduquer un peu et la sensation serait étrange pendant quelques jours. Felix, qui n’avait pu bidouiller ses montres pendant la période de son immobilisation, n’avait qu’une envie, pour lâcher cette frustration qui l’avait tenu aux tripes pendant ces huit semaines, cet inconfort qui le rendait encore plus nerveux que d’habitude. Cela avait fait un mélange assez peu recommandable dans la tête de l’horloger, accentuant tous ses traits de caractères désagréables. Il avait été encore plus têtu, Amy l’avait remarqué. Il avait encore moins de patience et de sang-froid, Sir Collins l’avait remarqué. Mais finalement, tout allait revenir dans l’ordre et c’était une bonne chose. Il sortit de l’hôpital, gardant quand même son bras contre lui par réflexe et regarda le ciel entre chien et loup. Il devait se dépêcher de rentrer pour annoncer la bonne nouvelle à son épouse.

Cependant, à peine eut-il fait une dizaine de pas sur le trottoir qu’on lui rentra dedans. Cette fois-ci, la personne dans qui il était rentré était moins massive que Sarah, celle qui lui avait justement cassé le bras. Ce fut donc l’autre qui tomba par terre et lui qui eut juste quelques pas de recul. Il fronça les sourcils et regarda les deux silhouettes devant lui. Deux jeunes femmes, deux rousses, toutes deux vêtues pauvrement. Et toutes deux ayant de légères blessures sur le corps. Pendant un instant, Felix eut tous les muscles du corps qui se bandèrent, prêt à fuir et à ne pas chercher les embrouilles cette fois-ci. La dernière fois qu’il avait fanfaronné devant une femme, cela lui avait coûté l’immobilisation de son bras pendant des jours et, en plus d’avoir été très douloureux sur le moment, il ne voulait pas remettre cela sur le couvert. Alors certes, elles étaient relativement différentes de Sarah mais Felix ne préféra ne pas les sous-estimer. Si elles venaient de Whitechapel, elles devaient suffisamment savoir se défendre pour le repousser et même peut-être le tuer. Qui sait ? Peut-être y avait-il un couteau sous leurs jupons ? Il préféra donc jouer la carte de la sécurité :

- Je… Je suis désolé… Je ne vous avais pas vues.

Ce qui était faux, concrètement. C’était celle avec le coude écorché qui lui était rentré sans voir où elle allait. Felix marchait toujours tête baissée en regardant ses pieds, ce n’était pas de sa faute. À peine eut-il fait quelques pas afin de reprendre son chemin et rentrer chez lui, ne voulant pas chercher d’histoires. Cependant, il s’arrêta à environ deux mètres d’elles. Il se retourna et les regarda. Voir les deux jeunes femmes ainsi… démunies et salies lui fit prendre conscience que cela aurait été parfaitement cruel de les laisser ici. Ils n’étaient pas loin de Whitechapel et ce n’était pas parce qu’elles n’étaient plus dans le quartier qu’elles étaient tirées d’affaire. Il revint doucement vers elle, prudemment, le pas posé, comme un animal craintif s’approcherait d’une main ouverte présentant de la nourriture dans sa paume. Comme un animal craintif prêt à s’enfuir au moindre geste un peu trop brusque à son goût. Il se devait de faire quelque chose, ne serait-ce en souvenir du temps où il était lui-même à la rue. Une sorte de solidarité entre gens de la rue.

- Je… Je peux faire quelque chose pour vous peut-être…?

Il n’avait osé aider celle par terre à se relever, jugeant que son amie l’aiderait rapidement. Felix restait donc là, se triturant les mains dans tous les sens, n’osant croiser leurs regards mais se sentant obligé d’être là pour les aider. Sa phrase avait été très maladroite, presque effrayante mêlée à son regard fuyant et son air stressé, mais sincère. L’horloger était un personnage étrange mais n’avait généralement pas de mauvaises intentions.
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Lucy E. Wood
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MessageSujet: Re: Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Icon_minitimeMar 21 Mar - 14:51






La jeune rousse avait saisi à la volée la main que lui avait instinctivement tendue Lucy, comme si par ce geste elle s’encourageait elle-même à tourner les talons et à prendre la poudre d’escampette. Les rues étaient désertes ; quel étrange spectacle aurait-ce été pour les passants londoniens que ces deux rouquines débraillées, l’œil hagard, déambulant main dans la main sans objectif précis ! Le vent nocturne aidait Lucy à sortir de sa torpeur et lui rafraichissait les pensées. Encore hébétée par le choc et par la situation extravagante, la fille de joie d’ordinaire si placide ne parvenait que difficilement à remettre de l’ordre dans ses pensées. La proposition de la jeune fille qui l’accompagnait parvint vaguement à ses oreilles malgré tout :

« Je pense savoir où on peut aller. Je connais une dame gentille, qui nous donnera de quoi panser tes blessures et un verre d'eau. Mais elle est à Lambeth, il faudra marcher un peu. »

Après quelques instants de réflexion, son esprit s’éveilla tout à fait. La nature méfiante et sauvage de Lucy reprenait le dessus ; elle qui pouvait passer des jours entiers sans adresser la parole ou même croiser qui que ce soit, s’aventurer chez une inconnue provoquait chez elle un malaise profond. Chose étrange chez une fille de joie pour qui le danger est quotidien, et qui ne côtoie que des inconnus. Mais si elle supportait ce métier infâmant qui ne lui inspirait que répulsion, ce n’était que pour mieux savourer le minimum de solitude et de paix qu’elle pouvait s’octroyer, moments aussi précieux et vitaux que l’oxygène pour la prostituée londonienne.

Lucy cherchait à décliner poliment l’invitation. La délicatesse et les rapports sociaux n’étant pas son fort, elle ne voulait surtout pas risquer de blesser la seule personne qui ait jamais fait la moindre chose pour elle. Alors qu’elle tournait en son esprit une excuse valable et pleine d’un tact dont elle était en réalité totalement dénuée, elle sentit la main de la jeune fille serrer plus fort la sienne. En même temps, elle entendit ces mots, en guise de présentation :

« Je m'appelle Indianna au fait. »

Lucy ignorait totalement le sentiment qui l’envahit à cet instant. Une sensation de chaleur agréable, atténué par une pointe de malaise. Elle ne savait pas si c’était cette petite main fraîche qui s’était resserrée sur la sienne, ou ces quelques mots, en apparence banale, mais qui traduisaient une interaction que jamais personne ne cherchait à avoir avec Lucy, mais la vague de reconnaissance qui la submergea jusqu’à l’âme la fit changer d’avis. De plus, la reprise de ses esprits et la cruauté du vent ravivaient la douleur de sa plaie dont le sang ne tarissait toujours pas. Elle ne disposait de rien dans sa chambre de bonne pour soigner cette blessure et ne désirait guère mourir de septicémie dans des conditions effroyables. Aussi c’est avec un sourire sincère qu’elle répondit à son interlocutrice :

- Et moi Lucy. Merci beaucoup, je veux bien.

Lucy remarquait à peine que l’on passait devant le St Bartholomew’s Hospital, tant la pénombre était profonde et tant son trouble la distrayait. Mais, à peine avait-elle répondu à la jeune rousse que celle-ci se retourna. Lucy sentit leurs mains se lâcher brusquement et, le naturel revenant au galop, elle se retourna brusquement elle aussi, sur le qui-vive, comme cherchant à se protéger, elle et sa bienfaitrice, d’une potentielle agression.

Elle n’avait même pas remarqué l’ombre dans laquelle Indianna s’était heurtée, et si cela n’avait pas été elle, nul doute que Lucy aurait commis la même étourderie. Quoiqu’il en soit, elle n’eut pas le temps de tendre le bras qu’Indy, victime des cruels pavés des bas-fonds londoniens, trébucha dans un interstice entre les pierres et bascula en arrière.

Lucy se baissa pour aider la jeune fille aux genoux déjà meurtris par leur précédente mésaventure à se relever, et aperçut qu’un de ses coudes avait égratigné par la pierre et que du sang en coulait, finissant sa course sur les pavés humides. Le couteau qu’elle avait empoigné devant la violence du client récalcitrant était toujours dans la main de Lucy. Elle se retourna vers l'homme en le brandissant devant elle, naturellement méfiante de l’homme inconnu, dans un geste de protection instinctive. La mésaventure achevée il y’a quelques minutes à peine l’avait déjà profondément secouée, elle qui se trouvait déjà en état d’effroi permanent sous la menace omniprésente du meurtrier Jack L’Eventreur. Qui sait ce qu’il serait advenu sans le secours miraculeux de cette angélique et fougueuse petite rousse ? Aussi l’anxiété atteignait-elle son paroxysme et Lucy ne se risquerait pas à avancer à découvert face à cet homme dont elle distinguait à peine les traits dans l’obscurité. Sauvage et apeurée, elle s’écria d’une voix sèche, dont elle tentait d’atténuer les tremblements :

- Que voulez-vous ? Déguerpissez !

Ses yeux se plissèrent dans une concentration mêlée d’effroi, et elle aperçut plus nettement l’homme. Sa tenue était celle d’un petit bourgeois, élégante et pleine de modestie, aussi ne devait-il pas habiter Whitechapel. Sans doute sortait-il de l’hôpital car Lucy aperçut un de ses bras rabattu sur sa poitrine. Ce détail la rassura plus que le reste. Elle avait du mal à voir un homme sortant de l’hôpital chercher des noises à deux jeunes filles dépenaillées. Elle remarqua les traits agréables d’un trentenaire, sans chercher à en distinguer plus. Lucy ne regardait plus qu’à peine le visage des hommes, les clients défilant, anonymes et lugubres, portant le même masque de stupre, de vice et de cruauté.

- Je… Je suis désolé… Je ne vous avez pas vues.

L’homme avait bredouillé, et il semblait aussi embarrassé et peu rassuré que les deux jeunes femmes. Lucy le laissa se rapprocher près d’elles, sa vigilance déjà atténuée par le calme de l’homme qui leur faisait face. Il les dévisagea, un peu interloqué, un peu peiné peut-être, puis il finit par demander :

- Je… Je peux faire quelque chose pour vous peut-être…?

La voix tressaillante de l’homme et sa généreuse requête eurent raison de la dernière barrière de méfiance de Lucy, qui abaissa son arme et lui répondit plus tranquillement :

- Désolée, on vient de se faire agresser. On voulait aller à Lambeth, chez une connaissance de cette demoiselle qui m’a sortie du pétrin.

En parlant, elle se retournait vers Indianna, qui grimaçait, et semblait sur le point de se trouver mal. Lucy passa le bras en dessous du sien. Elle-même commençait à avoir la tête qui tournait, de par la violence du choc, mais sa comparse semblait sensible à la vue de son propre sang, aussi, craignant un évanouissement et ne pouvant la soutenir à bras-le-corps, prit-elle le risque, à présent qu’elle se sentait rassurée par l’homme qui continuait de maintenir son bras contre sa poitrine :

- Vous pourriez peut-être nous accompagner ? Comme vous le voyez, nous ne sommes pas en bonne forme et il nous faut encore marcher.

Ce disant, elle regardait Indy, s’inquiétant de son état et de son teint qui pâlissait à vue d’œil :

- Est-ce que ça va aller pour marcher ?

Puis elle se retourna de nouveau vers l’homme, espérant un acquiescement. Une présence masculine pourrait prévenir bien d’autres déconvenues à cette heure-ci au cœur des sordides ruelles de Londres.

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Indianna Peters
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MessageSujet: Re: Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Icon_minitimeMar 28 Mar - 13:44


Lucy, Felix & Indianna
Une énième grimace gagna le visage fatigué d'Indianna. Elle se releva avec plus de difficulté que précédemment, même si l'aide de Lucy était appréciable. L'homme dans lequel la petite rousse était rentrée s'était vaguement excusé un air supérieur, lointain, peut-être méfiant. Une fois debout Indianna secoua son bras écorché, comme pour le dégourdir, comme si cela allait aider. Décidément, elle aurait mieux fait de rester dans sa chambre à dessiner. En un sens, cela la changeait de son quotidien et oui au fond, c'était agréable, même si c'était douloureux à l'heure actuelle. Lucy fut sur ses gardes et la servante pue alors constater le couteau qu'elle maintenant entre ses doigts. L'homme semblait déjà peu rassuré, inutile de le faire fuir davantage. Alors Indy posa une main sur le bras armée de sa compagne du soir. Comme pour la calmer et la rassurer. L'homme s'approcha alors. Le visage toujours tiré de la servante, sa main se dégagea du bras de Lucy pour venir panser maladroitement son coude qui continuait à saigner.

Mais Indianna oubliait un détail... Le sang. Sa vue lui était presque insupportable et bien qu'il fasse sombre, le sentir coulé dans ses doigts, chauds et épais, trop. Elle en était des plus dégouté. Encore heureux, elle évitait de le regarder. Mais sa tête, doucement, semblait partir loin. Son regard troublé doucement, elle sentit un bras la soutenir alors. Cela l'aida à reprendre un peu conscience. Elle tenait presque par miracle debout alors. Elle n'avait quasiment plus conscience de ce qui se passait autour, mais on sembla s'adresser à elle.

« A... Adl... Adler.... Couturière. »

Laissa alors entendre la jeune femme avant de tenter quelques pas maladroits. Sa voix saccader, son esprit vacillant. Elle inspira et expira bruyamment comme pour se donner du courage. Quelques secondes, il lui fallait quelques secondes pour se sentir mieux. Elle en était sûre. Se poser contre un mur, nécessaire. Elle se dégagea un peu de l'aide de sa compatriote du soir pour trouver refuge contre un des murs de l’hôpital non loin. Se laissant couler contre les pierres froides du bâtiment, elle expira alors une nouvelle fois, laissant ses fesses touchées le sol.

« Deux minutes, justes, deux minutes. »

Dit-elle alors les yeux clos, commençant à reprendre ses esprits. Sa respiration était assez rapide et bruyante. Mais cela l'aidait à aller mieux. Sa main ensanglantée avait quitté son coude pour trouver le tissu vieillot de sa robe. De ses deux mains, elle tenta de tirer sur le tissu qui ne tarda pas à se déchirer. La bandelette qu'elle réussit à extirper de son habit alors lui servit de bandage rapide pour son coude qui commençait à ne plus rejeter son sang. Un tissu propre aurait surement été préférable. Mais n'en ayant pas sous la main, elle fit ce qu'elle pue alors.

« Ça va aller... Il faut trouver Amy Adler, elle nous aidera, je pense. Elle... C'est la seule à m'avoir... Aider jusque-là. »

Laissa entendre Indianna alors, toujours assise sur les pavés. Les yeux clos. Elle commençait à se sentir mieux. Elle expira une dernière fois profondément avant de s'excuser à son tour auprès de l'homme. Un sourire sur son visage, comme amuser de cette situation alors.

« Vraiment désoler... Le sang et moi... Enfin je n'aime pas ça. J'espère que je ne vous ai pas trop fait mal. »
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MessageSujet: Re: Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Icon_minitimeMar 28 Mar - 19:55



Le Prix de la Rue, et de la Générosité.

« DON'T FORGET WHERE YOU'RE FROM »

Extérieur du St Bartholomew's Hospital, 1891.

Les craintes de Felix se confirmèrent quand la rousse qui se tenait toujours debout sortit son couteau. L’horloger soupira, se demanda bien ce qu’il avait pour mériter de tomber dans de tels problèmes à chaque fois. Il voulait juste rentrer chez lui, était-ce trop demandé…? Il soupira doucement, les mains au niveau de ses épaules, les paumes vers elles, l’air docile. Il ne comptait nullement se faire poignarder par deux prostituées sur la défensive. Il resta donc calme et silencieux, attendant que l’une prenne la parole. La jeune rousse au couteau brisa le silence en expliquant rapidement la situation. Elles s’étaient fait agresser. Cela expliquait notamment leur agressivité à chacune. Felix ne chercha pas à en savoir plus. Cela ne le regardait pas après tout. Cependant, elle confia vouloir se rendre à Lambeth avec son amie, ce qui fit doucement froncer les sourcils de l’horloger. Lambeth était son quartier. Et c’était donc sur son chemin. Peut-être pourrait-il les aider, les accompagner ? Ce fut d’ailleurs ce que proposa la jeune femme, de leur servir d’escorte. Felix eut une moue pendant qu’elle s’occupait de son amie. Il n’était en effet pas le plus fort des hommes ni le plus courageux. De plus, être vu avec deux femmes de joie…

Il soupira doucement mais ce qui le tira hors de ses pensées fut quand il entendit son nom, prononcé par celle à terre. Cette fois-ci, l’expression de son visage, d’ordinaire impassible ou nerveux afficha de l’inquiétude et de la méfiance. Il s’arrêta de bouger ou termina ses gestes de façon très lente tout en regardant la deuxième rouquine. « Couturière. » Parlait-elle d’Amy ? Il n’était guère rassuré par tout ceci et préféra rester en retrait tandis qu’elle se relevait tant bien que mal. Felix soupira d’agacement, trouvant tout ceci beaucoup trop long suite aux dernières paroles de la jeune fille. Quelques secondes plus tard, elle confirma qu’elle parlait bien de l’épouse de l’horloger et Felix fut aussitôt sur la défensive. Comment la connaissait-elle…? Pourquoi disait-elle qu’elle était la seule à avoir aider. Il se mordit la lèvre pour tenter de se calmer et de faire baisser le stress qui montait déjà en lui. Le trentenaire détourna le regard et fixa plutôt le pavé du trottoir, essayant de ne pas faire de conclusions trop hâtives. Si Amy ne lui en avait pas parlé, c’était que cela ne devait pas être très important à ses yeux. Contrairement à ceux de la gamine qui semblait voir en Amy une sorte de sauveuse. Il soupira et se décida finalement à briser le silence qu’il avait installé.

— C’est ma femme.

Un ton brusque et froid, comme il en avait involontairement le secret. S’il ne les faisait pas fuir avec une phrase aussi brève que celle-ci, cela tiendrait du miracle. Il commença à se ronger nerveusement les ongles, n’ayant toujours pas répondu à la demande d’escorte de la plus âgée. Il les regarda un instant, son regard clair se déplaçant rapidement entre l’une et l’autre, ne sachant plus trop où donner de la tête. Il finit par leur tourner le dos tout en cachant son visage dans ses paumes, pour se calmer et faire le vide. Ne rien voir empêchait toute information supplémentaire de rentrer et cela lui permettait de faire le tri dans ses pensées qui fusaient. Il ne savait réellement pas quoi leur dire. Il n’avait absolument aucune envie d’embêter Amy et les enfants avec deux nouvelles venues. Surtout que c’était le premier soir depuis presque deux mois qu’il avait enfin l’usage de ses deux bras. Il soupira une nouvelle fois et tenta de prendre une décision rapidement avant qu’elles ne le trouvent beaucoup trop étrange pour être digne de confiance et qu’elles se décident à le poignarder en prévention d’un geste brusque de sa part. Il inspira profondément et finit par se tourner tout aussi brusquement vers elles. Quand il était nerveux et en panique, Felix avait du mal à user de douceur.

— Écoutez. Je veux bien vous aider. Mais je n’ai pas les clefs de la boutique de mon épouse. Et ce soir, ce n’est pas possible de vous héberger à la maison.

Il se passa la langue sur les lèvres, continuant de réfléchir, ne se rendant absolument pas compte que son ton était encore une fois extrêmement dur et glacial. Ce n’était pas par méchanceté, non. Il avait au contraire beaucoup de compassion pour ces deux jeunes femmes. Puisqu’il avait lui-même vécu dans la rue, il savait à quel point la vie pouvait être cruelle quand on n’avait pas un rond. Il soupira doucement et se passa avec force une main sur le visage.

— Je peux peut-être vous accompagner à mon atelier… Il y a de la place au-dessus. Mais il est du côté de Piccadilly Circus, ce n’est pas la porte d’à-côté.

Et puis il n’avait aucunement envie de laisser deux inconnues dans son antre, sa grotte, son jardin secret. Son atelier, et plus particulièrement la réserve au-dessus qui pouvait faire office de petit appartement était son endroit personnel bien à lui et ne supportait pas qu’on y rentre sans sa permission. Mais devait-il se faire violence pour venir en aide à deux âmes en peine ? Ou allait-il continuer à agir comme un pur égoïste…? Ses yeux argentés se posèrent sur le coude qui saignait abondamment de la plus jeune des deux femmes. Il fronça les sourcils et lâcha simplement :

— Pourquoi n’allez-vous pas à l’hôpital ? Il est juste là.

Felix semblait avoir parfaitement oublié que lui aussi venait de la rue et comme il l’avait lui-même pensé, quand on n’avait pas d’argent, la vie était de suite beaucoup plus compliquée. Et cela prenait en compte les frais médicaux. Se sentant stupide d’avoir dit cela avec tant de légèreté et un ton qui sous-entendait de façon presque méprisante l’évidence, à ses yeux, de la solution à leur problème, il fit simplement une moue. Ou plutôt une grimace. Puis il soupira une nouvelle fois et rangea ses mains dans son dos, le regard fuyant.
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MessageSujet: Re: Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Icon_minitimeJeu 30 Mar - 16:03


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Extérieur de St Bartholomew’s

Hospital, 1891



L’état de la jeune Indianna était préoccupant ; Lucy sentait le bras qu’elle avait empoigné trembler et s’engourdir, et le corps de la petite rousse semblait peser de plus en plus lourd. La fille de joie en concluait que son bras était un soutien précieux pour Indy qui menaçait de s’évanouir. Mais la vue du couteau semblait la paniquer, et elle se trouva assez de présence d’esprit pour poser la main sur celle de Lucy, qui empoignait le manche avec la force qui accompagnait ordinairement la panique. La prostituée, si maîtresse de ses émotions en règle générale, se trouva idiote. Ces mois d’effroi sans nom avaient tant épuisé ses nerfs qu’elle croyait entrevoir la lame meurtrière de Jack l’Eventreur à chaque coin de rue. Lucy releva donc prestement ses jupes et glissa sa lame rouillée dans sa jarretière gauche, peu soucieuse de l’homme qui se trouvait à proximité. Si sa pudeur sentimentale était exagérément exacerbée, il y’avait bien longtemps qu’elle avait renoncé à toute dignité concernant ses attributs physiques. Des années de rues et de prostitution font oublier bien des égards.  

Lucy entendit la jeune fille chancelante inspirer bruyamment, comme pour se donner la force et le courage de parler. L’homme restait dans une posture qui se voulait inoffensive, comme pour les rassurer sur ses intentions. Il ne semblait ni dangereux ni méchant. Simplement décontenancé de se retrouver acteur de cette scène incongrue, improbable, et somme toute désagréable. Il avait l’air las et semblait vouloir rentrer chez lui et laisser ces deux rouquines bizarres à leur sort qui finalement, ne le concernait en rien. Enfin Indianna prit péniblement la parole, d’une voix saccadée et balbutiante :

« A... Adl... Adler.... Couturière. »

Le visage de l’homme sembla se raidir. Il connaissait sans doute la personne en question à la méfiance qui se peignait sur ses traits figés. Il soupira, visiblement agacé de se retrouver en cette situation inextricable, se mordant la lèvre avec inquiétude. Les quelques mots prononcés par la plus jeune des rousses semblaient avoir inversé le rapport de force. L’homme paraissait plus méfiant qu’elles d’eux à présent. Il est vrai qu’il y’avait de quoi s’étonner devant ces deux filles presque en haillons, ensanglantées et hagardes. Lorsqu’enfin il leur répondit, la situation s’éclaircit :

— C’est ma femme.

Voilà qui expliquait pourquoi l’homme avait eu une attitude si méfiante en entendant son propre nom de famille prononcé par deux jeunes filles des bas-fonds. La situation devait lui paraître bien étrange. De plus, il sortait visiblement de l’hôpital et paraissait avoir d’autres soucis à gérer que le sort de deux prostituées de Whitechapel. Car Lucy se demandait si la courageuse âme salvatrice qui l’avait sortie du pétrin n’exerçait pas le même labeur infâmant. Elle paraissait bien jeune, mais ce n’était pas un critère rebutant pour les clients, bien au contraire. Elle était vêtue pauvrement et savait se défendre. Mais Lucy ne l’avait jamais croisée auparavant, et n’osait pas lui demander directement, de peur de l’insulter. De plus, il y’avait plus urgent à gérer. En effet, Indianna venait de se dégager de l’étreinte de Lucy et avait titubé jusqu’au mur le plus proche, s’y adossant et s’y laissant glisser jusqu’à se retrouver assise à même la pierre.


« Deux minutes, justes, deux minutes. »

La petite rousse tentait de calmer sa respiration. La position assise et la fraîcheur de la pierre semblaient lui faire du bien. Elle retrouva assez ses esprits pour déchirer un lambeau de sa robe et s’en faire un pansement de fortune. Le flot de sang interrompu, Indy parut rassérénée, et ce fut avec un peu plus de vaillance qu’elle déclara :

« Ça va aller... Il faut trouver Amy Adler, elle nous aidera, je pense. Elle... C'est la seule à m'avoir... Aider jusque-là. »

L’homme semblait toujours nerveux, et visiblement contrarié de s’être empêtré dans ce fatras. Lucy ne comprenait que trop bien qu’il eut préféré les esquiver discrètement dans la nuit noire et rentrer paisiblement dans son foyer qu’elle imaginait serein, auprès de son épouse, de ses enfants et de son souper devant l’âtre de la cheminée. Mais il était là, dans la nuit noire, glaciale et hostile de Londres, à écouter les déboires de pauvresses qu’il ne connaissait même pas, et dont l’une d’elle l’avait menacé à l’arme blanche. Au bout de quelques instants, d’une voix un peu sèche et d’un ton guère enjoué, il déclara :

— Écoutez. Je veux bien vous aider. Mais je n’ai pas les clefs de la boutique de mon épouse. Et ce soir, ce n’est pas possible de vous héberger à la maison.


L’homme, bien qu’un peu distant et agacé, ne semblait pas insensible au sort des deux jeunes femmes et semblait même plutôt disposé à les aider. Lucy avait laissé tomber la méfiance et avait compris qu’elle avait affaire à londonien de condition moyenne, marié et sûrement père de famille, un peu dépassé par la situation. Un homme normal somme toute. Il paraissait même chercher des solutions au problème qui, malgré lui était devenu le sien, car il demanda :

— Je peux peut-être vous accompagner à mon atelier… Il y a de la place au-dessus. Mais il est du côté de Piccadilly Circus, ce n’est pas la porte d’à-côté.

Lucy se tourna vers Indy, toujours assise à même le sol. Elle avait les yeux mi-clos, et reprenait doucement le contrôle d’elle-même. Elle ne voulut pas perturber cet instant crucial à son rétablissement, car il lui faudrait quelques forces pour rentrer à pied, ou que ce soit. Ce fut donc elle qui répondit à l’homme :

- Moi ça me va, mais il faut qu’Indy ait la force de marcher. Et vous savez, j’ai un endroit où dormir, et Indy peut dormir chez moi si elle n’en a pas. On ne veut pas déranger.

En effet, l’époux Adler semblait ne leur proposer le gîte qu’à contrecœur. Encore une fois, la sauvage Lucy comprenait qu’il ne ressente aucun plaisir à voir deux inconnues débarquer dans son logis pour la nuit. Mais sa blessure à la tête la faisait souffrir, elle était secouée et fatiguée. Cet imbécile d’ivrogne qui l’avait agressé lui avait fait perdre une nuit de travail. De plus, sa robe était tâchée de sang et elle n’avait pas d’eau à volonté chez elle, et encore moins de savon. C’est à ce moment précis que l’homme posa une question qui interloqua Lucy :


— Pourquoi n’allez-vous pas à l’hôpital ? Il est juste là.

La fille de joie lui jeta un regard médusé. De toute évidence, ils n’étaient vraiment pas du même monde. L’hôpital était un luxe auquel elle n’avait jamais osé rêver. De plus, une prostituée honnie de la société se ferait très certainement envoyer sur les roses dans un tel établissement. Alors, d’un ton un peu plus dur qu’elle ne l’aurait voulu, car toute animosité envers l’homme visiblement serviable avait disparu, elle lui répliqua :

- L’hôpital ? Pourquoi pas Buckingham ? Nous n’avons même pas de quoi nous payer un peu de bière pour nous remettre.

Devant la grimace de l’homme, Lucy comprit qu’il n’avait pas du réfléchir avant de prononcer ces paroles. Il semblait mal à l’aise et ce n’était guère une façon de remercier quelqu’un qui proposait son aide à deux jeunes filles blessées et égarées. De plus, s’il venait à s’offusquer et décidait de les planter là, Lucy serait bien en peine de supporter le poids de la jeune fille à demi-consciente, elle-même affaiblie par sa blessure et sa perte de sang. Aussi tenta-t-elle de racheter ses précédentes paroles :

- Désolée, nous sommes fatiguées et secouées. Est-ce qu’il y’a de quoi nettoyer nos blessures dans votre atelier ? Nous partirons ensuite si vous ne voulez pas nous héberger.

Puis, se tournant vers la jeune fille toujours assise, Lucy sollicita son avis :

- Ça te va comme ça ? Tu te sens capable de marcher ? Tu as un endroit où dormir ?

En effet, Lucy aurait aimé repartir. Londres était agité plus que de coutume cette nuit et, après les mésaventures improbables qu’elle avait traversée, elle ne serait guère surprise d’une nouvelle agression. Aussi n’avait-elle plus qu’une envie, panser sa plaie sanguinolente, avaler un quignon de pain et s’étendre dans sa chambre crasseuse mais paisible. Reprendre un peu de force, somme toute car, la nuit prochaine, le même train-train infernal recommencerait, avec son lot de danger, de peur et d’atrocités.

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Indianna Peters
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MessageSujet: Re: Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Icon_minitimeMar 4 Avr - 14:27


Lucy, Felix & Indianna
"C'est ma femme". Ses mots résonnaient dans son esprit, le martelant comme un forgeron qui tapait sur son marteau. Comment était-ce seulement possible, imaginable même que les deux femmes tombent pile sur le mari de cette bonne couturière. À une heure si tardive encore loin de cette boutique... Ne pas le croire, imaginé qu'il mentait, cela ne lui traversa même pas l'esprit. Le ton que l'homme avait employé ne pouvait laisser planer le doute. Aucunement. Froid, distant et méfiant aussi. Après tout, c'était normal. Indianna était toujours assise sur les pavés de la grande ville. Pas assez grande apparemment. Les minutes passaient, son esprit, encore, embrouillait suivait la conversation de l'autre rousse et du mari de la couturière, assez vaguement, il fallait bien l'avouer. Il proposait son aide, mais se méfiait. Indy comprenait, oui, elle comprenait, c'était d'ailleurs peut-être idiot de sa part de vouloir chercher l'aide d'une femme qu'elle avait vue une fois, et avec qui la journée avait tourné assez mal après qu'elle apprit d'où elle venait. Les yeux clos, parfois à demi ouvert de la petite rousse, observé la scène qui se jouait alors face à elle. Ses deux êtres méfiant l'un envers l'autre. Mais qui tentait de trouver malgré tout une solution à cette situation étrange.

Piccadilly Circus... C'était loin si loin, trop loin. Indianna grimaça alors, elle voulut tenter une réponse, déclinée l'offre. Mais son cerveau était encore trop troublé. Fermant ses yeux un peu plus intensément, elle écouta alors puisqu'elle ne pouvait faire que cela. Lucy venait d'être de nouveau agressive. La soirée était exténuante et Indianna n'en pouvait plus en réalité. Elle était sortie telle une souris de la maisonnée de Bolton. Le bordel... Pourquoi n'y avait-elle pas pensé ? Il était moins loin que la boutique de la femme, moins loin que l'atelier de l'homme et... Bolton... Bolton justement, elle ignorait sa sortie. Une remontrance... Elle ne la craignait pas, et à vrai dire accueillir Lucy dans la maisonnée Bolton, était peut-être un mal pour un bien. Elle qui faisait son métier dans les rues dangereuses de Londres. Peut-être qu'elle trouverait alors refuge parfois au bordel quand besoin se ferait sentir. Après tout n'était-il pas mieux de satisfaire un homme dans un lit, même vieillot et pas très confortable que sur les pavés boueux de la ville ? Enfin Indianna n'en savait pas grand-chose au fond.

« Je... J'ai peut-être une autre idée. »

Alors laissa entendre Indianna tout en se relevant avec délicatesse et douceur pour éviter que sa tête ne tourne davantage.

« Je comprends. Nous comprenons, je pense... Que vous ne puissiez nous accueillir dans votre demeure. Nous pourrions être des voleuses ou pires encore. Mais... Votre hospitalité nous touche. »

Elle avala sa salive, ouvrit ses yeux et resta malgré tout coller au mur. Son regard clair bien qu'un peu étrange se posa sur l'homme.

« Si vous acceptez simplement de nous offrir un verre de lait et un bout de pain, e nous raccompagnant sur le chemin. Je connais une maisonnée, où je vis, qui est ouvert jour comme nuit. Je pourrais y faire bouillir quelques bandages et nous pourrions nous y reposer. Ainsi, ne vous dérangerons pas dans votre maisonnée, ou atelier. »

Fallait-il encore que l'homme accepte tout cela, Indy avait grandement besoin de reprendre des forces. La présence de l'homme à l'heure coté rassurait les deux femmes, c'était certain. Une présence masculine, même un peu chétive donnerait un aspect alors plus sur aux rues de la grande ville anglaise.

« Je n'y ai pas pensé avant, dans la panique. Désolée. C'est à Withechapel. Mais je crois que vu mon état, je suivrais vos pas quoi que vous décidiez de toute manière. »

Refermant ses yeux, alors qu'elle tenta un pas. La rousse recula de nouveau contre le mur. Juste encore quelques instants lui serait nécessaire pour reprendre tous ses esprits. Si ses deux compatriotes du soir acceptaient alors le nouveau plan d'Indianna. Bolton lui tombera surement dessus, mais elle n'était plus vraiment à cela près, puis elle l'avait en un sens bien cherché. Si sa sortie fut aussi discrète qu'une petite sourit, son entrée serait des plus fracassantes.

« j'ai quelques économies de côtés, je vous rembourserais le lait et le pain pour nous deux. »
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Felix J. Adler
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MessageSujet: Re: Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Icon_minitimeLun 10 Avr - 18:50



Le Prix de la Rue, et de la Générosité.

« DON'T FORGET WHERE YOU'RE FROM »

Extérieur du St Bartholomew's Hospital, 1891.
La rousse qui était le plus en forme fit preuve d’une répartie amère que Felix prit très mal. Oui pourquoi Buckingham c’est vrai ? Tant qu’elles y étaient. Sa copine était appuyée sur le mur même de cet hôpital, on ne pouvait pas dire qu’il était loin. Agacé, froissé, il croisa les bras et regarda ailleurs, la mine boudeuse. Elle s’excusa rapidement mais le mal était fait. Felix n’était pas disposé à être patient ce soir-là et il craignait vraiment que quelqu’un ne les voie et aille tout cafter à son épouse, même s’il ne faisait absolument rien de mal. Mais rien que la phase « j’ai vu votre mari avec deux filles de Whitechapel » pouvait engendrer une dispute au sein du couple aussi gravissime qu’un incident diplomatique international. Les bras toujours croisés, il ne cessait de jeter des petits coups d’œil dans la rue, nerveux. De plus, la brève attaque de la jeune inconnue avait grignoté ses derniers restes de calme. Il soupira profondément, songeant à une idée car il n’était plus du tout disposé à mettre son précieux atelier à leur disposition. Il regarda alors la rouquine qui tenait sur ses jambes et qui lui demandait s’il y avait de quoi se soigner dans son atelier.

— Non. C’est une horlogerie, pas un hôpital.

Il avait dit cela sur un ton glacial et eut un sourire parfaitement ironique, trahissant son profond agacement et son entêtement. Les bras toujours croisés, il détourna une nouvelle fois le regard. Il aurait pu partir en leur souhaitant bonne soirée, mais il n’en fit rien. Il n’avait peut-être pas un caractère facile, mais il n’était pas quelqu’un de méchant et encore moins cruel. La deuxième fille, celle plus que mal en point, semblait être beaucoup plus diplomate que son amie. Felix l’écouta donc un peu plus attentivement. Elle proposa alors d’aller dans une maisonnée non loin d’ici, dans Whitechapel. L’horloger ne fut guère convaincu par cette proposition. Il était hors de question que qu’il aille se promener dans ce quartier à cette heure-là de la soirée. Il était certes un homme, mais il n’était pas tellement imposant physiquement et ne savait pas se battre. Et puis, il ne voulait pas chercher d’autres ennuis qu’il en avait eus déjà. Il y avait certes Harry qui résidait à Whitechapel mais ses rapports avec le vétérinaire n’étaient pas aux mieux. Il regarda à nouveau l’hôpital et haussa les épaules.

— Je vais passer pour insistant mais l’hôpital s’annonce être le meilleur choix. Quant à l’argent, ce n’est pas tellement un problème, on peut s’arranger…

L’air sérieux et presque sévère, il les regarda quelques instants avant de se rendre compte que la dernière partie de sa phrase pouvait prêter à confusion. Son visage effaça alors toute trace d’agacement pour laisser place à un effroi visible. Il inspira profondément, reculant même un peu, déliant ses bras qu’il plaça comme signe de défense, paumes tournées vers elles.

— Ce… Ce n’est pas du tout ce que vous croyez… Je… Je veux dire…

Il eut une grimace de colère mais de colère contre lui-même. Ses expressions, ses humeurs étaient plus qu’extrêmement volatiles et changeantes et cela l’épuisait au quotidien. Le revoici en état de nervosité extrême, se cachant les yeux dans ses paumes sous la honte. Il respira profondément pour se calmer avant de se redresser doucement et de dire d’un ton qu’il voulait posé :

— Écoutez… Je connais un chirurgien à l’intérieur… Il saura sûrement mieux vous aider que moi… Dites-lui que vous venez de la part de Felix Adler, il s’occupera de vous, vraiment. Demandez David Williams à l’accueil. Et je sais qu’il est encore dedans.

Il les regarda un instant avant d’avoir un air dépité.

— Je ne peux faire grand-chose pour vous… J’ai…

Il soupira et sortit son portefeuille. Il s’approcha d’elles.

— Tenez, 15£ chacune… J’ai rien d’autre… Mais il vous le fera gratuitement, vraiment.

Il essaya de leur sourire mais il ne parvenait pas à cacher son malaise, osant à peine croiser leurs regards.
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MessageSujet: Re: Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Icon_minitimeMar 18 Avr - 14:31


Le prix de la rue, et de la générosité

« Extérieur de St Bartholomew’s Hospital »

1891

— Non. C’est une horlogerie, pas un hôpital.

Lucy était parvenue à vexer l’homme qui, quelques instants auparavant, offrait son aide à elle et son acolyte de la nuit. Celui qui leur proposait le gite il y’a une minute ou deux refusait à présent le moindre morceau d’étoffe pour panser les plaies des deux créatures blessées qui lui faisaient face. La rousse était très lasse et en colère. Pas contre ce bourgeois qui leur avait déjà consacré bien plus de temps et d’attention que la plupart des Londoniens moyens qui croisaient ce genre de filles dépenaillées dans les rues, mais contre elle-même. L’impassibilité était la fierté de Lucy, qui, à défaut d’avoir su conserver la dignité de ses charmes et la pudeur de sa chair, s’évertuait à conserver sa maîtrise de soi comme un trophée contre une vie assassine qui n’attendait que sa chute. Depuis plusieurs mois, et particulièrement aujourd’hui, cette mission se révélait être un échec total. Le choc de l’agression, la douleur, la fatigue, la frayeur aiguë et persistante depuis plusieurs mois, avaient contribué à fragiliser les nerfs de Lucy, d’ordinaire d’acier. Le temps de reprendre ses esprits et de chercher une réplique cinglante, Indianna s’excusait déjà auprès de l’homme pour elles deux, et Lucy ne put que lui jeter un regard noir.

La plus jeune des rousses semblait soudain avoir une idée et entreprit de l’expliquer à l’interlocuteur masculin qui leur faisait face. Elle quémandait un morceau de pain et un verre de lait pour elle et sa comparse, et sollicitait de l’homme qui les accompagne jusqu’à une maison, à Whitechapel, qui d’ordinaire, abritait ses nuits. Une maison ouverte sans interruption. A Whitechapel. Lucy ne s’était pas trompée. Indianna était sans nul doute une fille de joie elle aussi, mais protégée par une proxénète qui lui offrait le gite, le couvert et la sécurité, en échange d’un prélèvement plus ou moins important sur les bénéfices obtenus grâce à ses charmes. Lucy n’avait jamais été attirée par ce genre d’option. Elle ne voulait pas risquer de devenir dépendante d’une geôlière qui l’enfermerait dans sa maison close, prisonnière des dettes accumulées envers sa « bienfaitrice » qui lui grappillerait jusqu’au moindre penny récolté. De plus, pour la misanthrope Lucy, vivre au beau milieu de dizaines de demoiselles bavardes, volatiles et surexcitées était tout simplement inconcevable. Elle préférait de loin le calme de sa vie de misère ou brouhaha des confortables maisons de passe.

— Je vais passer pour insistant mais l’hôpital s’annonce être le meilleur choix. Quant à l’argent, ce n’est pas tellement un problème, on peut s’arranger…

Sans doute toujours agacé, l’homme déclinait donc la demande pourtant peu excessive d’Indianna. Mais sa politesse et sa courtoisie ne dissimulaient pourtant qu’un Londonien ordinaire. Lucy, de par son métier, n’imaginait que trop clairement le sous-entendu équivoque, et somme toute peu subtil, du bourgeois qui leur faisait face. Bizarrement, ce comportement réconforta Lucy, car il lui était coutumier. Elle n’était que trop peu habituée à cette courtoisie étrange envers sa personne, et cette répartie agacée l’avait mise mal à l’aise. Mais elle reconnaissait dans ces dernières paroles les agissements masculins auxquels elle était habituée. La rousse, épuisée et blessée à la tête, se sentait réellement dans l’incapacité d’effectuer une passe dans l’immédiat. Ragaillardie malgré tout parce que marchant sur des plates-bandes qu’elle connaissait, elle lui répondit, calmée et d’une voix plus suave qu’auparavant :

- Je ne suis pas en état pour le moment, mais si vous nous aidez, je pourrais vous réconforter gratuitement, et de la manière qu’il vous plaira.

Joignant le geste à la parole, elle passa la main sur son corsage, qu’elle écarta quelque peu, laissant découvrir la naissance de sa gorge. Ainsi, le message ne pouvait être plus explicite. Lucy était prête à le dédommager de la seule manière qu’elle connaissait. Mais l’homme sembla se raviser. La rousse écouta, décontenancée, ses justifications hésitantes. Il bredouillait, comme honteux. Lucy ne comprenait pas. Etait-il réellement gêné de demander ce genre de services à une prostituée, ou bien ses mots avaient-ils dépassé sa pensée ? Quoiqu’il en soit, sur son visage jadis ferme et agacé était à présent peint un trouble profond, qu’il tentait de cacher de ses mains.

Lorsqu’il reprit ses esprits ainsi que de l’usage de la parole, ce fut pour leur proposer d’aller solliciter les services d’un chirurgien qu’il connaissait. En d’autres termes, il n’acceptait toujours pas de les aider et de caracoler dans les rues de Londres au cœur de la nuit accompagné de ces deux prostituées en sale état. Lucy ne supplierait pas l’homme. Elle se débrouillerait tant bien que mal, comme elle l’avait toujours fait.

Mais lorsqu’elle jeta un regard sur la petite rousse accroupie contre le mur de l’hôpital, elle eut des remords. Après tout, Dieu seul savait ce qu’il sera advenu de Lucy si le courage de cette tempête flamboyante ne l’avait pas sortie du pétrin. La voir ainsi blessée à cause d’elle la faisait culpabiliser, d’autant plus que si elle ne s’était pas emportée contre l’homme, Indianna et elle auraient pu profiter de son hospitalité. Aussi Lucy s’adressa-t-elle d’une voix douce à son acolyte en lui proposant :


- Qu’en penses-tu Indianna ? Tu as envie d’aller à l’hôpital ? Ensuite je te raccompagnerais chez toi.


Lucy souriait gentiment à la miraculeuse jeune fille qui avait eu la hardiesse de la sauver des griffes d’un ivrogne. Le bras de la prostituée était déjà prêt à se tendre vers la forme rousse recroquevillée au sol pour l’aider à se redresser, n’attendant plus que son consentement. Le malaise de l’homme était palpable. Son visage oscillait entre pitié et désappointement. Il avait l’air de réellement ignorer ce qu’il pouvait faire pour secourir ces deux jeunes femmes, mais il n’était pas prêt à arpenter les ruelles dangereuses de Whitechapel de nuit pour ces inconnues.

Lorsque le bourgeois sortit son portefeuille, Lucy s’attendait à ce qu’il soulage sa conscience et les abandonnant à leur sort contre quatre ou cinq pence. Lorsque des billets apparurent dans la main de l’homme, les yeux de la fille de joie brillèrent de surprise et d’envie. Mais lorsqu’il parla de quinze livres chacune, Lucy devint complètement hébétée. Elle qui venait de perdre une nuit de travail à cause de l’imbécilité et la violence masculine, voilà qu’un autre homme, dans la même nuit, lui offrait l’équivalent d’une semaine de passes sans rien demander en retour, acceptant même de communiquer le nom d’une de ses relations pour que les blessées se fassent soigner gratuitement. La vie était décidément pleine de surprise et la prostituée culpabilisait encore plus d’avoir passé sa fatigue et sa colère sur cet homme visiblement sans histoires, qui ne demandait rien d’autre que les aider, malgré la gêne évidente qu’il éprouvait à se trouver avec elles. Aussi, émue, elle lui répondit, sincère et désolée :

- Merci…vraiment…beaucoup…Je m’excuse encore…Quelle générosité !

Ce disant, Lucy avait saisi l’argent que l’homme lui tendait sans attendre, tant elle savait cette chance inespérée. Elle se baissa immédiatement à hauteur d’Indianna pour lui donner son dû qu’elle lui fourra dans la main, la jeune fille n’étant pas encore tout à fait alerte. Puis, ayant repris quelque peu contenance, Lucy lui répondit concernant l’hôpital :

- Je pense que c’est la seule solution si vous ne pouvez pas nous accompagner. Je ne pourrais pas soutenir Indianna toute seule dans cet état. Merci pour le nom de votre ami, on espère que ça va marcher, mais sinon, grâce à vous, on a de quoi payer.

A ces dires Lucy se retourna vers son acolyte, toujours assise par terre, et lui demanda :

- Si ça te va, on y va maintenant. Plus vite on y sera, plus vite on sera au lit !

Lucy tendit son bras à Indianna. Elle avait toujours la même impatience de rentrer se coucher, mais elle avait en plus la frayeur que l’homme ne se ravise et ne veuille leur reprendre tout cet argent dont il les avait gratifiées. La fille de joie, d’ordinaire si économe, voyait en cette somme inespérée l’occasion d’aller à la taverne avaler une bonne soupe chaude, une galette de blé et une pinte de bière. Voilà quelques jours qu’elle ne mangeait que du pain bis trempé dans du bouillon très clair. Une pomme, une poire ou un bol de lait venaient parfois égayer un peu ces tristes repas. C’est que l’hiver londonien était rude, les clients étaient moins de sortie et Lucy ne restait pas dehors aussi longtemps que lors des saisons plus clémentes, ne souhaitant pas mourir de froid. C’était pourtant la période à laquelle elle avait le plus besoin de force. Il faisait froid et elle maigrissait en général. C’est pourquoi elle tentait, lorsqu’elle en avait les moyens, d’acheter du lait dans lequel elle trempait son pain. Ce breuvage nourrissant comblait assez vite sa satiété. Le fromage était plus difficile à trouver et surtout beaucoup plus cher. Elle ne se refusait pas une once de miel lorsqu’elle le pouvait, le sucre lui apportant une énergie non négligeable, mais y prenait garde malgré tout ; car le sucre gâte les dents, et les clients n’aiment pas les bouches noircies, malodorantes ou édentées.

C’est donc perdue dans le pêché de la gourmandise que Lucy attendait la réponse de ses deux interlocuteurs, impatiente qu’elle était de se mettre au chaud, de panser sa blessure et d’avaler quelque chose de consistant.
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MessageSujet: Re: Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Icon_minitimeMar 25 Avr - 15:45


Lucy, Felix & Indianna
La rousse avait retrouvé le sol. Plus stable dans son état. Assise, elle ouvrait au moins les yeux et suivait la scène qui se jouait face à elle comme dans une pièce de théâtre. Regardant l'homme totalement décontenancé éviter le regard de Lucy et encore plus le sien. Mais si tout dans son regard dans sa position et le recule qu'il mettait entre les deux jeunes femmes et lui. Indiquait sa résistance à les aider et la méfiance qu'il avait envers elles, ses mots eux étaient chaleureux et solidaires. Il proposait un nom d'un ami qui pourrait les aider dans cet hôpital juste à leurs côtés. Indianna tenta d'indiquer par des signes de tête son approbation, mais si son esprit était un peu plus vif son corps était encore endormi et troubler. Elle releva cependant la tête rapidement lorsqu'il énonça alors la somme qu'il leur offrait pour les soins. Ses grands yeux d'un claire troublants se posant sur le visage de l'homme. Il avait certains moyens et il était généreux, plus que n'importe que jusque-là. Indy était sous le choc de cette annonce. Elle l'avait jusque-là assez mal jugé. Elle comprenait son désarroi et sa méfiance, mais elle le prenait pour un de ceux qui auraient cherché le moyen de se débarrasser de deux femmes. Les laissant dans la panade.

« Merci... »

Indiqua la petite rousse tout en se relevant alors que la plus âgée lui enfouie sa part du butin dans la main. Ebêtée à son tour, elle n'avait jamais réellement vu autant d'argent. Même ses maigres économies n'atteignait pas une tel sommes. Le rembourser elle s'en ferais un devoir, mais si elle arrivait à rembourser 10 livres cela serais un miracle. Madame Adler, sa femme donc, avait été aussi généreuse et avait vendue une robe à Indianna pour quelques maigre livres, décidément les Adler étaient de bonne personnes. Le bras tendu vers elle, Indianna le saisie sans réellement s’appuyer dessus. Restant plus contre le mur dans un premier temps. Son esprit devait de plus en plus claire. Alors son bras libre maintenue un appuie avec le mur de brique tendit que son corps enfin s'en défaisait. Doucement elle y allait par étape, mais elle semblait aller mieux. Sa tête ne tournait plus, ou presque. S'appuyant un peu plus au bras de Lucy elle se joint à ses côtés. Son visage se relevant doucement vers l'homme.

« Je vous remercie sincèrement. Je tâcherais de vous rembourser au mieux quand je le pourrais. Rentrez bien chez vous Monsieur Adler. »

Ce cher Adler, les Adler en général étaient d'incroyables personnes. Généreuse et altruiste. Amy Adler lui avait vendu une robe pour quelques pauvres et maigres livres refusant qu'elle donner le peu d'économies qu'elle avait pour voir briller son sourire et ses cheveux de feu dans une belle robe qui lui allait plus qu'à merveille. Et voilà que l'homme, le mari de cette chère couturière venait de leur donner une vraie fortune pour se faire soigner, et même plus si avec un peu de chance, il restait quelques penny voir livre pour un bon repas. Indianna dévia son regard sur Lucy, un léger sourire sur les lèvres. Prête à franchir les quelques pas qui les séparaient à présent de l'entrée du bâtiment et des futurs soins qui leur seront apportés à tous deux. Sans un mot Indianna attendu le signal de sa compagne du soir.
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