The times are a-changin' [Joséphine et Devlin]



 
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The times are a-changin' [Joséphine et Devlin]

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Devlin Stanton
Devlin Stanton

Âge : 39
Emploi : Détective / Gentleman-Cambrioleur / Chasseur de créatures surnaturelles.
Informations : -1m75 (5’’74), 73 kg (167 lbs)
-Yeux ambre
-Détective depuis 11 ans. plus par passion et goût du défi que pour en vivre.
-Est devenu gentleman-cambrioleur, laissant sur les lieux de ses forfaits une carte: un valet de cœur, ce qui lui vaut le surnom, par les journaux, de "Jack of Heart" ("Valet de Cœur" en anglais.)
-A créé, avec Lydess Hentswig et Katherina Romanov, la Fondation Luna, un groupe de gens qui affrontent les dangers surnaturels.
La Fondation recrute de nouveaux protecteurs ayant assez de courage pour affronter l'inconnu.

-Jamais marié, aucune descendance... du moins, connue.
-Possède un Doberman nommé Athos dont il ne se sépare jamais.
-Asocial et légèrement misogyne en apparence. En réalité, égalitaire.
-Pratique la lecture labiale
-Est devenu le tuteur de Joséphine par la force des choses.
-Fume la pipe uniquement en soirée, la porte à la bouche non allumée pour réfléchir.
-Excellent tireur et virtuose du combat à mains nues, alliant boxe, savate et techniques de lutte. manie aussi la canne de combat et la rapière.
-Musculature fine mais très dense et efficace, doté d'une force insoupçonnable pour son gabarit et d'une grande résistance aux coups.
-Très discret, marche toujours sans faire de bruit et sait observer sans être repéré.
-Siffleur musical de talent et bon chanteur. A une ouïe bien entrainée.

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Avatar : Robert Downey Jr
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MessageSujet: The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] Icon_minitimeSam 4 Mar - 5:59



The times they are a changin'

 « Il est un temps pour subir, un autre pour agir! »

 
Maison de Devlin Stanton, 1890

La nuit s'était révélée compliquée: du mal à m'endormir et des rêves atroces.
Cette dispute, hier soir, avec Joséphine, était tendue et marquait mon esprit d'une certaine manière, au point que ça me suive dans mes rêves…
Et c'était la première fois que cela m'arrivait. Surement dû à la découverte de ses escapades nocturnes en tenue d'homme, qui sait?

Mais sentir un contact humide entre 2 sommeils et une chose visqueuse et mouillée sur ma joue  et mon nez n'était guère un réveil des plus agréables.
-Mgrh! Joséphine… arrêtez-ça… ce n'est pas drôle!... et ça ne se fait pas… arrêtez! Grommelais-je en rigolant légèrement, pas encore certain d'être dans  le rêve ou l’imaginaire. et essayant de repousser "Joséphine" avant d'ouvrir les yeux encore ensommeillés et voir…

-Athos?! Hey! Non! On arrête de léchouiller!

Mon Doberman avait décidé qu'il était temps pour moi de me lever. Et il n'y avait rien d'altruiste de sa part: certes, je me réveillais tous les jours à l'aube, mais c'était parce que la promenade matinale était un exercice obligatoire.

Mon chien marqua un temps d'arrêt, la tête penchée de côté. Je le flattais et m'assis dans le lit tandis qu'Athos sautillait et semblait impatient:
-C'est bon, c'est bon, j'arrive. Excuse-moi d'avoir confondu: le jour où ma pupille aura la moitié de ta gentillesse, mon bon Athos, cela sera digne d'une journée entière à l'Abbaye de Westminster... au minimum!
C'est rien, ma belle bête!


Le mâtin se tenait déjà près de la porte de la chambre en remuant de la queue:
-Laisse-moi au moins le temps de m'habiller, Maitre des Impatients!
Je m'exécutais en hâte après m'être débarbouillé et suivi l'empressé canin dans le couloir.
Ma chambre étant située au fond de celui-ci, je passais à côté de celle de Jo… Bah! Inutile de l'importuner, surtout qu'à cette heure-ci, elle dort encore.

Néanmoins, Athos s'arrêta, renifla sous la porte et gronda.
-Allons bon… toi, tu n'as aucune raison de lui en vouloir.
Il s'y tint et continua à grogner. Je n'y prêtais pas attention et l'appelais. A contrecœur, il me suivit.

Il y avait de la lumière dans la cuisine lorsque je descendis les marches. Chose étonnante, au grand dam des McIntire, j'étais toujours le premier levé.
Effie McIntire me tournais le dos, déjà affairée à préparer le petit-déjeuner lorsque je rentrais dans la pièce:
-Vous êtes bien matinale, Mme McIntire.
-Oh? Mr Stanton? Vous m'avez fait peur!
-J'en suis désolé. Pourquoi êtes-vous debout? Le soleil n'est pas encore levé. Quelque chose vous tracasse?
En général, ma domestique avait du mal à trouver le sommeil lorsqu'elle était perturbée par quelque chose… comme tout un chacun.
Elle baissa les yeux et dit:
-Ce n'est rien, j'ai mal dormi… c'est juste que vous n'arrivez toujours pas à comprendre Mlle Joséphine.
-Oh! Vous nous avez entendu?
-En fait, il est fort étonnant que les voisins ne vous aient pas entendus, eux. Fit-elle en rigolant. Mais, plus sérieusement, vous devriez faire preuve… je ne sais pas… d'empathie?
Je fronçais les sourcils:
-Mme McIntire. Vous connaissez beaucoup de maîtres de maison, n'est-ce pas? vous avez beaucoup d'amies qui travaillent dans lesdites maisons. Dites-moi un peu, combien de maîtres de maison surprenant leur pupille ou leur fille dehors, en pleine nuit, attifée comme un homme, ne l'aurait pas battue comme plâtre?
Elle fit silence, sachant très bien que j'avais raison: il n'y en avait pas grand nombre.
-Je pense que je fais preuve de beaucoup d'empathie et d'indulgence. Allez, Athos s'impatiente!
-Mr Stanton, il y a une différence entre "faire beaucoup" et "faire bien". Les relations humaines, ce n'est vraiment pas votre tasse de thé.
-Non, Mme McIntire, ce sont les écervelées qui se mettent stupidement en danger qui ne sont pas ma tasse de thé! Essayez de vous recoucher un peu.
Effie McIntire eut un petit sourire, comme elle le faisait à chaque fois qu'elle comprenait quelque chose. Pour moi, chaque mot a son importance. Par la force de l'habitude, Mme McIntire s'y était habituée.

Après avoir mis mon manteau, je quittais ma demeure dans la brume qui annonçait l'aube par des changements de couleurs progressifs.
Dans ma poche, je sentis un léger poids: le reste du couteau de ce voyou qui avait manqué d'agresser Joséphine la veille.
Quelle petite sotte! Mais quelle petite... inconsciente!
Et en plus, elle ose douter de mon jugement?! Plus ça va et plus elle est insupportable!

Au moins, marcher a le don de me calmer, voir me détendre, et je rentre tout de même chez moi plus relaxé et léger au bout d'une petite heure.

Mais lorsque j'ouvre la porte, j'ai affaire à quelque chose d'inattendu…
L'inattendu est souvent mauvais signe!...



 
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Joséphine E. Morel
Joséphine E. Morel

Âge : 28
Emploi : Officiellement aucun, officieusement romancière.
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♦️♦️♦️
Eugène Morel est le pseudonyme utilisé pour signer ses romans.
❤️ Joséphine est féministe et fait de ses convictions le sujet principal de ses romans.
☂️ Habite la demeure du cousin de son père, M. Devlin Stanton, dans The Strand.
☠️ Afin de mousser son inspiration pour ses romans, Joséphine s'habille parfois en homme pour se promener incognito dans les rues de Londres.
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MessageSujet: Re: The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] Icon_minitimeDim 12 Mar - 13:47



The times are a-changin'

« ... »

Maison de Devlin Stanton, 1890

Effie McIntire faisait les cent pas, quelque part près de l’entrée principale, attendant que son maître revienne de sa promenade matinale en compagnie de son fidèle compagnon canin Athos. Je connaissais ce fait simplement parce que la bonne dame m’avait prévenue que c’est ce qu’elle ferait, croyant probablement que cette menace serait suffisante pour me calmer. Il n’en était rien. Ainsi, après avoir tenté de me raisonner par des paroles rassurantes, puis des cris et même par des larmes versées sur ses joues blanches, elle n’avait eu d’autre choix que de m’abandonner à moi-même et d’espérer le retour de Mr. Stanton très bientôt.

Des morceaux de cannes, appartenant toutes à mon tuteur, jonchaient le sol de son bureau, situé à l’étage, près de ma chambre; je n’avais pu résister à en fracasser quelques-unes dans un élan de colère jamais égalé! D’aucuns auraient prétendu que la raison était parce que Mr. Stanton m’avait humiliée, la veille, en m’enfonçant le bout de sa canne dans la poitrine, et s’il y avait dans cette hypothèse une parcelle de vérité, la véritable raison était que détruire quelque chose m’avait fait un grand bien. C’était d’ailleurs à ce moment que Madame McIntire était descendue au rez-de-chaussée, ne supportant plus de me voir dans un tel état de colère. Seule, je m’étais concentrée sur les recherches qui motivaient cette exploration physique du bureau de mon tuteur…  Recherches qui laissaient le bureau de cet homme dans un état déplorable; une chaise avait été renversée par le premier coup de canne que j’avais donné, des documents étaient éparpillés dans tous les coins de la pièce, les tiroirs du bureau de Devlin étaient tous ouverts, endroit où j’avais trouvé un Colt London chargé que j’avais glissé dans un holster trouvé précédemment dans la grande armoire dans laquelle toutes les autres armes de mon tuteur étaient rangées. Armoire qui était également ouverte, son contenu laissé en désordre dans le fond de celle-ci.

Au rez-de-chaussée, j’entendis la porte de l’entrée principale s’ouvrir et la voix de Madame McIntire crier le prénom de son jeune maître; il ne me restait plus beaucoup de temps…

***

« DEVLIN! ». Effie McIntire, qui se trouvait déjà devant la porte de l’entrée, ne prit pas le temps d’accueillir son jeune maître, comme elle le faisait à son habitude, et se jeta directement sur lui. « Je n’arrive pas à la contrôler! ». La domestique parlait bien entendu de la pupille de Mr. Stanton, Joséphine. La bonne femme porta les mains à son visage, secouant la tête frénétiquement en se dirigeant déjà vers l’escalier : « Il y avait un jeune homme avec elle, cette nuit… ». Aussitôt, des larmes inondèrent le visage d’Effie qui craignait déjà de connaitre le fin mot de l’histoire alors qu’en réalité, elle ignorait tout. « … elle est dans votre bureau… ». Paroles prononcées que pour la forme puisque des bruits à l’étage venaient appuyer ses dires.

***

Je jetai un dernier regard autour de moi et croisai mon reflet dans un grand miroir qui avait été épargné de l’expression de ma colère : puisque j’avais rapidement enfilé les vêtements d’hommes que je portais la veille, ceux-ci étaient légèrement froissés, mais je devais admettre que le holster, à ma taille, faisait rapidement oublier l’état des vêtements. Mes cheveux étaient en bataille, mais il était hors de question de perdre du temps à me coiffer! … Si je voulais le retrouver rapidement… Je posai mon chapeau sur le dessus de mon crâne et, enfin prête à partir, me tournai vers la porte du bureau pour le quitter, mais deux personnes (et un chien) venaient d’apparaitre dans le cadrage de ladite porte…


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-Jamais marié, aucune descendance... du moins, connue.
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-Fume la pipe uniquement en soirée, la porte à la bouche non allumée pour réfléchir.
-Excellent tireur et virtuose du combat à mains nues, alliant boxe, savate et techniques de lutte. manie aussi la canne de combat et la rapière.
-Musculature fine mais très dense et efficace, doté d'une force insoupçonnable pour son gabarit et d'une grande résistance aux coups.
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MessageSujet: Re: The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] Icon_minitimeDim 12 Mar - 15:53



The times they are a changin'

 « Il est un temps pour subir, un autre pour agir! »

 
Maison de Devlin Stanton, 1890

Quand je dis que certains jours, se casser une jambe aurait été préférable. Aujourd'hui est l'un de ceux-là!
Rentrer chez moi après la promenade matinale est on ne peut plus normal, mais se faire accueillir par une Mme McIntire en larmes et affolée, ça l'est beaucoup moins!
« DEVLIN! ».
Déjà, quand elle m'appelait par mon prénom, ce n'était pas bon signe!
« Je n’arrive pas à la contrôler! ».
En effet, des bruits à l'étage me mentionnaient que j'avais probablement, une pupille au bord de la rage. Athos dressa l'oreille et pencha la tête de côté, se demandant ce qu'il pouvait bien se passer là-haut!
Je voulus tenter de rassurer ma domestique mais elle enchaina aussitôt
« Il y avait un jeune homme avec elle, cette nuit… ».
Là, un éclair passa dans mon regard. Je devais avoir une mine pas rassurante car Effie recula d'un pas en voyant l'expression de mon visage. Un jeune homme? Non mais qu'est ce que cela signifie? Là, c'est… Non… Elle n'a tout de même pas fait ça?!
Déjà, elle joue les Dames Grandeur d'Âmes avec un malfrat la veille, et en plus, elle accueille des hommes dans sa chambre comme une vulgaire trainée de Whitechapel?!
A l'expression du visage d'Effie, je sens qu'elle a les mêmes craintes que moi, mais que, chez elle, il n'y a pas la colère présente en moi.
Serait-elle…? Je n'osais même pas penser le mot! Ni même envisager les conséquences terribles que cela pourrait avoir!
Je compris pourquoi Athos s'était mis à grogner en passant devant la chambre de Joséphine ce matin... c'était l'inconnu qu'il sentait!
« … elle est dans votre bureau… ».

Je  regardais ma pauvre domestique, atterré par ce qu'elle venait de dire.
"Non, Devlin… Vous n'allez pas…"

Elle comprenait ce que Joséphine risquait. Si jamais elle avait fait ça, je n'aurais pas eu d'autre choix que de la frapper d'impureté, la pire chose qui puisse arriver à une femme: plus aucun droit, plus de nom, ça en serait fini de sa vie, j'aurai été obligé de la jeter à la rue.
Et, en plus, d'expliquer pourquoi à son père!

Quelle horreur!
Mais on n'en était pas là! Là, la demoiselle semblait mettre mon bureau sens dessus-dessous, il me fallait savoir pourquoi… et qui était cet homme… et qu'ont-ils fait…
D'un pas rapide, je grimpais les escaliers, Mme McIntire à mes trousses, essayant peut-être, par sa présence, de ma calmer… ou de m'empêcher de commettre l'irréparable!
Dans ma tête, les idées les plus sordides se bousculaient! Qu'allais-je faire? La frapper d'impureté? Détruire sa vie définitivement? Non, ce n'était pas possible! Voyons… Bon, éventuellement, cela pouvait se cacher… connaître ce jeune homme et le "convaincre" de tenir sa langue s'il ne voulait pas risquer sa peau!
Mais, si elle tombe enceinte?... Faire passer l'enfant! Comment s'appelle cette femme dont Tom m'a parlé à Whitechapel? Thompson! Oui, c'est ça… je crois… il parait qu'elle s'y entend pour faire des anges sans tuer la mère!
Bon, je crois qu'elle est liée à ce ramassis de malfrats tenus par Lynch, ce triste gibier de potence, mais tant pis si je leur donne de quoi manger de la viande, il faut savoir faire fi de ses principes quand l'urgence l'exige… mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs, il valait mieux que je sache de quoi il en retourne d'abord!

Je déboulais dans mon bureau et restais estomaqué devant le spectacle qui se présentait à moi.
Mon bureau dans un état lamentable, mon armoire à armes ouverte, des débris de plusieurs cannes jonchant le sol! Par tous les Saints, mais qu'est-ce qui lui prenait?!
Et Elle! Joséphine! Vêtue… encore une fois en homme… et portant une de mes armes?!!!!!
Que?! Je tâchais de rester calme mais jetais sur ma pupille un regard qui en disait long sur mon état de colère!

Athos, moins conscient de ce qui se jouait entra, joyeux, et alla directement réclamer des câlins à la jeune femme rebelle.
Certes, cette tenue lui allait pas trop mal… même plutôt bien, mais je n'étais vraiment pas d'humeur à badiner… elle ne m'en donnait absolument pas envie vu les circonstances.

Je levais un doigt et commençais à parler d'une voix à geler sur place un volcan en éruption:
-Un ordre en 2 volets… Je levais 3 doigts… et 3 questions!

Ma voix ne changeait pas d'un pouce et mes yeux continuaient à darder la foudre tandis que je m'avançais.
-L'ordre: Vous allez vous calmer immédiatement, Joséphine, et enlever cette arme pour la poser doucement sur ce bureau!
Je m'avançais toujours.
-Et les questions: Pourquoi cet énervement et cet accoutrement de Calamity Jane sur le retour? Qui était le "jeune homme" avec vous cette nuit dans votre chambre?
J'étais maintenant à quelques centimètres d'elle, ma colère toujours visible. Forte au point de détruire la Tour de Londres d'un séisme.
Je voyais dans ses yeux de la colère également, bien plus qu'hier soir, à ma grande incompréhension, mais cela ne fit pas un instant hésiter sur la dernière question… la plus importante:
-…Et, vous êtes-vous déshonorée?
Répondez!


Il n'y avait aucune violence dans ma voix, juste du givre formé à chaque mot. Il était facile de deviner que personne ne sortirait d'ici tant que les réponses ne viendraient pas!



 
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MessageSujet: Re: The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] Icon_minitimeLun 13 Mar - 11:54



The times are a-changin'

« ... »

Maison de Devlin Stanton, 1890

Le regard du cousin de mon père brûlait d’une colère profonde à laquelle je n’avais pas eu droit, jusqu’à présent. La force de cette colère était telle qu’aucune parole ne pouvait lui rendre justice, ce qui laissa mon tuteur sans voix… pendant quelques instants seulement. « Un ordre en 2 volets…  et 3 questions! ». Je fronçai les sourcils, mais demeurai silencieuse; malgré le temps que cet homme me faisait perdre, j’avais mis son bureau dans un sale état et je lui devais bien de l’écouter pour une fois. « L'ordre: Vous allez vous calmer immédiatement, Joséphine, et enlever cette arme pour la poser doucement sur ce bureau! ». À cet ordre qui contenait tous les éléments nécessaires pour déclencher une explosion verbale, je me contentai de levai les mains, les paumes vers Devlin qui s’approchait de moi. Croyait-il que j’allais lui tirer dessus? J’étais déjà plus calme et prête à partir! Il était hors de question d’obéir et de donner l’avantage à Billy! Néanmoins, je n’avais pas la force morale pour déclencher une guerre avec Mr. Stanton, pas maintenant. À quelques centimètres de moi, mon tuteur poursuivit : « Et les questions: Pourquoi cet énervement et cet accoutrement de Calamity Jane sur le retour? Qui était le "jeune homme" avec vous cette nuit dans votre chambre? ». Si la première question (qui contenait en fait deux questions en une) me fit lever les yeux au ciel d’exaspération, la deuxième question du cousin de mon père eut l’effet d’une douche froide; je tournai les yeux aussitôt vers Madame McIntire. Au regard que je lui lançai, la bonne femme baissa les yeux. Mais qu’avait-elle donc raconté à Mr. Stanton? J’allais lui demander de vive voix, mais Devlin avait, au final, une troisième question (ou quatrième, selon les points de vue) à me poser : « …Et, vous êtes-vous déshonorée? Répondez! ».

Je tournai les yeux lentement vers Devlin, n’arrivant pas à croire ce que cet homme était en train de supposer. « Déshonorée… ». Le ton de ma voix était aussi glacial que celui de mon tuteur. « Comment osez-vous… » commençais-je, mais l’une de mes mains termina cette phrase pour moi; d’un mouvement vif, ma paume vint gifler la joue de Mr. Stanton. Je regardai la rougeur qui s’étendait à l’endroit où il y avait eu contact sans pourtant en ressentir le moindre réconfort : « Ne me parlez pas de déshonneur si vos seules craintes sont que votre nom soit sali par ma réputation, car vous venez de m’en causer en supposant de telles choses! ». Je reculai en regardant Madame McIntire et Devlin, tour à tour. « Si votre informatrice avait un peu écouté ce que je lui ai raconté (j’étais méchante avec la pauvre domestique, mais son manque d’écoute aurait pu avoir de lourdes conséquences si Devlin n’avait pas osé me demander directement des explications), vous sauriez qu’il y avait bien un jeune homme, cette nuit, mais accroché au bord de ma fenêtre et qu’il y est resté jusqu’à ce que je m’endorme; moment où il choisit de pénétrer dans ma chambre pour me voler un bien d’une grande valeur, dernier souvenir de ma chère mère. Utilisez votre esprit de détective Devlin et vous obtiendrez toutes les réponses à vos autres questions… Maintenant, si vous me permettez, je dois le retrouver! ». J’avais résumé la situation en sachant très bien que cela ne comblerait pas la curiosité de mon tuteur, mais il devrait s’en contenter pour le moment. Le temps n’était plus à la discussion. Je posai une main sur le holster, à ma taille, en sachant très bien qu’une arme chargée entre les mains d’une jouvencelle en colère était suffisante pour imposer une certaine forme de respect chez les deux personnes devant moi.

Ainsi, poussant Athos d’une main, je contournai Mr. Stanton et passai devant Madame McIntire sans grande résistance. Au moment de franchir le cadrage de la porte, je me tournai vers Devlin : « Je déteste devoir admettre cela, mais je crois que vous serez heureux de l’entendre… Vous aviez raison… Billy n’est pas une bonne personne… ». Aussitôt, j’entrepris de marcher rapidement jusqu’au grand escalier que je descendis en quelques secondes seulement.


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Devlin Stanton
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MessageSujet: Re: The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] Icon_minitimeLun 13 Mar - 14:26



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 « Il est un temps pour subir, un autre pour agir! »

 
Maison de Devlin Stanton, 1890

La gifle fut directe, dans la continuité d'un « comment osez-vous? » que j'espérais plus que tout.
Cette réaction fut la meilleure réponse possible à ma question fort peu diplomate

« Ne me parlez pas de déshonneur si vos seules craintes sont que votre nom soit sali par ma réputation, car vous venez de m’en causer en supposant de telles choses! »
Son explication tenait la route et la colère sincère dans ses yeux me montrait qu'elle ne mentait pas.
Cette fierté… d'un côté, je ne pu m'empêcher d'avoir un sourire malgré ma joue qui me cuisait… bonne poigne, la petite!
Sourire étrange, d'ailleurs… difficile à expliquer, voir impossible.
J'étais soulagé, en fait, mais pas vraiment comme un tuteur paternaliste, ni comme quelqu'un dont "l'honneur" était sauf. Non, c'était différent de ce lien un peu étrange de supérieur à subordonnée.
Après tout, le temps que j'avais passé à me rendre à mon bureau à chercher des solutions pour éviter un drame si jamais le pire était arrivé.
Ce soulagement était différent… Mon honneur, je m'en moquais, sa réputation m'importait plus, pas pour moi, en y pensant, ni pour son père...
Mais il y avait autre chose que je n'avais pas à définir dans le fait que j'étais rassuré.
Comme si, au final, ce n'était clairement pas cela qui était important.

« …Maintenant, si vous me permettez, je dois le retrouver! »

Elle mit la main au holster à son côté, semblant signifier qu'elle n'hésiterait pas à faire usage de violence si jamais on tentait de l'arrêter.

J'ai toujours vu Joséphine comme une fille un peu hésitante. Vive d'esprit, je lui reconnaissais cela comme une qualité peu commune sans problème, et très belle, mais hélas ne voulant en faire qu'à sa tête telle une enfant capricieuse tout en étant timorée. Ça, je me gardais bien de le lui dire durant ces semaines, estimant que ça l'encouragerait par trop dans sa voie.
Là, cette jeune femme faisait preuve de ça: l'envie d'en découdre et de terrasser tout ce qui osera se mettre sur sa route. Étrangement, elle me montrais un visage que je désespérais de voir un jour.
Qui a dit que l'adversité ne permettait pas de briser les retenues?

Mme McIntire porta les mains à sa bouche pour étouffer un cri de peur lorsqu'elle vit ce geste de la part de Joséphine. J'étais nettement moins délicat: ma position restait suffisamment près de Joséphine pour l'empêcher de dégainer si jamais elle essayait ou de lui saisir le poignet, mais il était hors de question de risquer un accident. Autant lui laisser le champ libre.

« Je déteste devoir admettre cela, mais je crois que vous serez heureux de l’entendre… Vous aviez raison… Billy n’est pas une bonne personne… ».

Enfin! Pourquoi avait-il fallu qu'on en arrive là pour qu'elle comprenne?
J'aurai mille fois préféré qu'elle me demande comment j'en était arrivé à la conclusion que Billy était mal intentionné plutôt que de présumer que je parlais ainsi par pur parti-pris néfaste et méchanceté gratuite.
Je n'en tirais aucune satisfaction, aucun bombage de torse, même en pensée.
Toute cette colère pour comprendre cela… mais comprenait-elle que mon but n'est nullement une satisfaction personnelle mais uniquement l'aider? J'en doutais un peu, tout de même.
Par contre, ce brusque revirement d'opinion... c'était anormal sauf si... le jeune homme en question, le voleur, c'était Billy.

-Je vais l'accompagner. Fis-je en entendant les pas rapides de la jeune femme dans le couloir.
-Mais… Mr Stanton… Elle…
-Laissez là, Mme McIntire.
J'avais parlé avec calme, toute colère et inquiétude étant retombées en moi. je quittais la pièce et marchais à pas silencieux mais rapides, comme j'en avais l'habitude.

Je rattrapais Joséphine sans qu'elle réalise vraiment au moment où elle atteignait la porte d'entrée et la saisit par le bras, certes un peu brusquement, mais sans lui faire mal.
-Et qu'allez-vous faire? Mettre Londres à feu et à sang pour le retrouver? Cette ville a subi assez d'incendies comme ça dans son histoire.
Cette fois-ci, il n'y avait pas de mauvais sentiments dans ma voix.

-Pardonnez-moi si j'ai été brutal dans mes mots tout à l'heure. Ce n'est pas loyal comme méthode, mais brusquer l'esprit et choquer a le don de marcher pour obtenir une réponse dont on n'a aucune raison de douter: ma joue me le confirme!
Plaisantais-je avec un sourire franc avant de dire afin d'apaiser les choses:
-N'en voulez pas trop à Mme McIntire: elle était affolée, la pauvre.
Elles s'entendaient bien, avant. Il serait dommage que cela soit altéré par un incident perturbant.

-Joséphine, retrouver quelqu'un ici n'est pas évident. Vous ne connaissez pas suffisamment cette ville.
Nous allons le retrouver, d'accord? Ensemble.
Vous récupèrerez ce qu'il vous a volé.

Je parlais d'une voix plus rassurante. Je voulais qu'elle soit moins impulsive.
Certes, elle faisait preuve d'un certain sang-froid, mais toujours teinté de colère et je n'avais pas arrangé les choses avec ma question sur son honneur perdu ou pas.
Néanmoins, c'était... étonnant... presque admirable.

-Réfléchissez calmement à tout ce qui peut être un indice pour le retrouver. Des détails, même insignifiants, peuvent avoir leur importance. tenue, paroles, détails physiques… Tout peut être une piste.

J'ouvris la porte d'entrée et l'invitait d'un geste de la tête:
-Allons-y.

Mme McIntire était en haut des escaliers, ne croyait pas ses oreilles. Elle s'en voulait, la panique et l'incompréhension lui avait embrouillé le cerveau et cela aurait pu être terrible.
Mais ce qu'elle venait d'entendre lui dessina un sourire mêlé de larmes sur son visage: je venais d'inviter Joséphine à m'accompagner sur une enquête, je ne lui ordonnais pas de rester à la maison tandis que je traquerais ce malfrat.
Jamais je n'avais fait cela en 10 ans… jamais je n'avais laissé une femme m'accompagner dans une enquête depuis ce jour où j'avais été complètement manipulé.
Elle ne savait plus que penser!

Pour moi, cela était naturel… je ne réalisais pas, dans les circonstances et l'urgence, ce que je faisais… Je cassais un peu le mur que j'avais construit dans mon esprit.
En regardant Joséphine, je ne me rendais même pas compte que, paradoxalement, c'était sa colère qui m'avais fait prendre conscience qu'elle n'était pas simplement la fille de mon cousin et que je cessais de la voir simplement ainsi.




 
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Joséphine E. Morel
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MessageSujet: Re: The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] Icon_minitimeSam 25 Mar - 16:36



The times are a-changin'

« ... »

Maison de Devlin Stanton, 1890

J’allais atteindre la porte d’entrée lorsque je sentis une pression sur mon bras qui me retint brusquement. Aussitôt, je me tournai pour faire face à l’homme qui m’empêchait de poursuivre ma quête de vengeance. Je plongeai mon regard dans le sien alors qu’il me questionnait superficiellement sur la suite de mes actions. Je plissai les yeux légèrement, ne comprenant pas où Mr. Stanton voulait en venir. J’allais tenter de me libérer, de retirer mon bras que ce dernier tenait toujours fermement lorsqu’il poursuivit : « Pardonnez-moi… ». Ceci eut l’effet d’une bombe dans mon esprit. Pour la première fois, Devlin prononçait les mots que j’espérais entendre depuis si longtemps. « … si j'ai été brutal dans mes mots tout à l'heure. Ce n'est pas loyal comme méthode, mais… ». Mais… ce terrible mot qui venait effacer les bons sentiments des excuses qu’essayait de me présenter mon tuteur. « … brusquer l'esprit et choquer a le don de marcher pour obtenir une réponse dont on n'a aucune raison de douter: ma joue me le confirme! ». Cette fois, il me souriait et mon regard dévia légèrement vers sa joue rougie par la puissance de ma colère. Je n’étais pas peu fière d’avoir remis à sa place ce bon vieux Devlin, mais cela n’était pas suffisant pour m’apaiser complètement. J’approchai mon visage de celui du cousin de mon père et lui dis : « Vous y étiez presque… », en faisant référence, bien entendu, à ses excuses presque parfaites...

Je tirai sur mon bras et me tournai vers la porte, mais Devlin n’allait pas me laisser partir si facilement : « Joséphine, retrouver quelqu'un ici n'est pas évident. Vous ne connaissez pas suffisamment cette ville. ». J’hésitai un instant; il n’avait pas tort. J’ignorais complètement dans quelle direction pouvait être parti Billy, mais je ne pouvais abandonner l’idée de le retrouver… lui et ce qu’il m’avait volé! « Nous allons le retrouver, d'accord? Ensemble. ». Je me tournai, une nouvelle fois, pour faire face à Devlin. Que venait-il de me proposer? « Vous récupèrerez ce qu'il vous a volé. ». Que se passait-il? Pourquoi ne pas m’interdire de sortir de la maison, pourquoi ne pas lever la voix et m’ordonner de retrouver mes appartements? Pourquoi… Cette nouvelle attitude, chez mon tuteur, me bouleversait, mais j’ignorais encore jusqu’à quel point.

« Réfléchissez calmement à tout ce qui peut être un indice pour le retrouver. Des détails, même insignifiants, peuvent avoir leur importance. Tenue, paroles, détails physiques… Tout peut être une piste. ». Mon regard se perdit dans le vide alors que j’essayais de revoir en mémoire tous les détails qui pouvaient être pertinents pour Devlin, mais rapidement, je me rendis compte que je n’étais pas capable de réfléchir calmement. J’allais exploser de colère, contre moi cette fois, mais mon tuteur fut plus rapide et ouvrit la porte derrière moi, m’invitant à sortir. Sans attendre une seconde de plus, je sortis de la maison.

Une fois à l’extérieure, je levai les yeux vers le ciel gris qui n’avait plus rien de surprenant ici, à Londres. « Nous ne le retrouverons jamais… ». Je baissai les yeux vers Devlin qui se trouvait maintenant à côté de moi. « Il… je n’ai pas remarqué ses vêtements… Ce devaient être les mêmes que plus tôt… ». Je soupirai en me mettant en marche. « Il n’a rien dit… ». Je ne pouvais raconter les détails de cette nuit à Devlin et ce même si rien ne s’était passé entre Billy et moi. Pas pour l’instant, du moins. « Pourquoi voulez-vous m’aider, Mr. Stanton ? ». Je n’avais pu retenir cette interrogation plus longtemps. Une partie de moi était heureuse de partir à la recherche de Billy en compagnie d’un détective qui avait la réputation d’être l’un des meilleurs, mais je craignais aussi d’assister au retour du tuteur assoiffé d’autorité et moralisateur.


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Informations : -1m75 (5’’74), 73 kg (167 lbs)
-Yeux ambre
-Détective depuis 11 ans. plus par passion et goût du défi que pour en vivre.
-Est devenu gentleman-cambrioleur, laissant sur les lieux de ses forfaits une carte: un valet de cœur, ce qui lui vaut le surnom, par les journaux, de "Jack of Heart" ("Valet de Cœur" en anglais.)
-A créé, avec Lydess Hentswig et Katherina Romanov, la Fondation Luna, un groupe de gens qui affrontent les dangers surnaturels.
La Fondation recrute de nouveaux protecteurs ayant assez de courage pour affronter l'inconnu.

-Jamais marié, aucune descendance... du moins, connue.
-Possède un Doberman nommé Athos dont il ne se sépare jamais.
-Asocial et légèrement misogyne en apparence. En réalité, égalitaire.
-Pratique la lecture labiale
-Est devenu le tuteur de Joséphine par la force des choses.
-Fume la pipe uniquement en soirée, la porte à la bouche non allumée pour réfléchir.
-Excellent tireur et virtuose du combat à mains nues, alliant boxe, savate et techniques de lutte. manie aussi la canne de combat et la rapière.
-Musculature fine mais très dense et efficace, doté d'une force insoupçonnable pour son gabarit et d'une grande résistance aux coups.
-Très discret, marche toujours sans faire de bruit et sait observer sans être repéré.
-Siffleur musical de talent et bon chanteur. A une ouïe bien entrainée.

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MessageSujet: Re: The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] Icon_minitimeDim 26 Mar - 23:34



The times they are a changin'

 « Il est un temps pour subir, un autre pour agir! »

 
Maison de Devlin Stanton, 1890


« Vous y étiez presque… » Je souris à cette phrase.
Comme quoi, on s'améliore à tout âge, même si on n'a pas l'habitude de présenter des excuses.
Néanmoins, je marmonnais rapidement un:
-Quand une femme dit ça à un homme, celui-ci se doit de douter de ses performances.
Avec un petit rire. Heureusement que Mme McIntire ne m'avait pas entendu, sinon, j'aurai eu droit au sermon bien senti!
Je ne sais pas vraiment ce qui m'avait pris de dire ça, d'ailleurs… je ne me permettais ce genre de familiarité qu'avec les gens avec qui je me sentais à l'aise.

Joséphine eut l'air aussi surprise que Mme McIntire de ce que je venais de lui proposer.
D'un certain côté, je me dis que c'était peut-être ça qu'elle voulait. Elle ne voulait pas attendre à rôder dans la maison comme un lion en cage, elle était prête à en découdre et la séquestrer ici n'arrangerait rien.
Certes, en d'autres circonstances, cela ne m'aurait pas arrêté, mais, dans une certaine mesure, cela aurait empiré les choses et, par-dessus tout, pour la première fois depuis qu'elle était chez moi, Joséphine avait fait quelque chose d'insoupçonné.

« Nous ne le retrouverons jamais…  
Il… je n’ai pas remarqué ses vêtements… Ce devaient être les mêmes que plus tôt… Il n’a rien dit… ».
Je sentais poindre la colère et la déception dans sa voix tandis que nous marchions. Elle avait du mal à garder la tête froide, mais je ne lui en ferai pas reproche. Se faire voler un bien qui vient d'une personne chère, c'est frustrant, triste et énervant. On a du mal à réfléchir

De mes doigts je lui relevais le menton, la regardant droit dans les yeux.
-Je n'ai pas souvenir vous avoir autorisée à être pessimiste, Joséphine.
Certains pouvaient y voir de l'autorité, mais j'avais dit cela avec une douceur teintée d'espièglerie, et un sourire qui se voulait plus rassurant qu'autre chose.
« Pourquoi voulez-vous m’aider, Mr. Stanton ? ».
-Êtes-vous sure qu'il s'agisse-là de la bonne question? Si c'est le cas, la réponse va de soi: on vous a volée, il est hors de question de laisser passer cela. Mais si la question est, en réalité: "Pourquoi m'emmener avec vous au lieu d'y aller seul après m'avoir attachée à un fauteuil pour m'empêcher de faire la bêtise de vous suivre ou de faire une escapade de mon côté?", la réponse est différente…

Bizarrement, j'avais repris le ton désinvolte et amusé que j'avais l'habitude d'avoir avec les gens qui me plaisaient bien.
Il est vrai qu'en peu de temps, Joséphine avait, sans le savoir, fait un bond certain dans mon estime, alors, autant être franc, pour une fois.
-…En moins de 12 heures, vous m'avez surpris 2 fois. C'est tellement rare que ça frise l'exploit!
D'abord, en vous déguisant en homme et vous promenant la nuit… et ce matin, au lieu de pleurnicher votre malheur, vous vous introduisez dans mon bureau et vous emparez de mes armes pour faire rendre gorge à ce rustre de Billy.
C'est osé, je dois bien l'admettre. Et ça me prouve que vous êtes déterminée et non capricieuse. Vous voulez marcher sur les routes qui vous plaisent, pas celles qu'on vous dicte, n'est-ce pas?
Vous trouverez peut-être cela étrange, mais cette audace… je l'apprécie bien... ce n'est pas très convenable, certes. Mais, de temps en temps, il faut savoir faire fi des conventions.


Je marquais un léger temps d'arrêt avec un rire:
-Ou alors j'avais peur qu'en vous laissant chez moi, j'aurai retrouvé une maison changée en véritable champ de ruines et une domestique traumatisée et cardiaque... je ne sais pas trop, en fait!
J'essayais tant bien que mal de faire en sorte qu'elle se détende. J'espérais vraiment y parvenir

J'étais bien obligé de l'admettre, son comportement, particulièrement ce matin, m'avait impressionné. Je n'avais pas ressenti cela depuis… des événements désagréables auxquels je ne voulais plus penser. Après tout, pourquoi ne pas lui laisser la chance de montrer ce qu'elle vaut vraiment?
Après tout, me tenir tête à l'abri de ma maison, c'était une chose, mais son courage, je le verrai vraiment "sur le terrain"... Et j'avais envie de le voir.
Et puis, il valait mieux que je veille sur elle et qu'elle ne s'aventure pas seule dans une chasse à l'homme.

-Bien! Voyons ce que je sais déjà de notre ami, ça vous aidera peut-être à vous remémorer d'autres détails plus précis.
Notre cher Billy est, ou a été, marin… c'est son couteau qui me l'a dit, ainsi que le fait qu'il baragouine le français et sa démarche. C'est à l'Embarcadère qu'on le trouvera: il doit vivre non loin de là, et les marins se connaissent bien entre eux, il suffit d'être pécuniairement persuasif pour délier les langues. La fidélité s'arrête là où l'intérêt personnel commence.
Son couteau a, tout au plus 2 ou 3 ans de vieux, c'est la quasi absence de rouille qui a parlé, et il  porte des traces d'exposition au sel marin. Quant au français, c'est une langue portuaire et il est pratique de les parler quand on veut négocier avec certaines personnes...

Je marquais un léger temps d'arrêt, hésitant sur le fait d'expliquer la "négociation" en question, mais décidais qu'après tout, il n'y avait pas de raison valable à ce qu'elle ignore certains points de la réalité dans toute sa splendeur ou sa noirceur, ou ce qui navigue entre:
-... les filles de joie. Sur le port de Brest, bien peu parlent anglais. "C'est combien?" est la phrase qu'un marin sait dire dans le plus grand nombre de langues.
Ce n'est pas très élégant, certes, mais cela fait partie de la vie.
Enfin... pour l'instant... il a dû rentrer chez lui par le chemin le plus direct afin de gagner du temps, et je ne sais pas combien il a d'avance sur nous. Il va falloir faire vite!

Je tenais à ce qu'elle voit qu'on pouvait en apprendre beaucoup sur quelqu'un, même en ne l'observant que quelques minutes de nuit, en plein brouillard. Il suffisait d'observer les bons détails, souvent pas ceux auxquels on pense en priorité. Chaque petite chose peut donner une vraie indication. Peut-être recalibrerait-elle ses souvenirs?

Peut-être était-ce une expérience fascinante, mais l'idée de partir retrouver son voleur avec Joséphine me plaisait énormément. J'avais envie de voir ça… de voir si je ne me faisais pas d'idée et si ce que je pensais était vrai: elle a peut-être quelque chose de spécial.
J'eus un sourire complice digne du Chat du Cheshire en lui demandant:
-Alors, Alice? Vous vous sentez prête à sauter dans le terrier du Lapin Blanc? N'oubliez pas de prendre garde à votre tête.
Je levais la main pour héler un fiacre qui s'approcha de nous.



 
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MessageSujet: Re: The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] Icon_minitimeSam 13 Mai - 14:56



The times are a-changin'

« ... »

Maison de Devlin Stanton, 1890

Devlin Stanton avait un don exceptionnel pour les monologues. En temps normal, cette manie à parler beaucoup trop avait tendance à m’exaspérer parce que je ne possédais pas la même facilité à m’exprimer que lui (ce qui me désavantageait lors de nos joutes verbales), mais aujourd’hui, tout était différent. Alors que la veille, nous nous étions disputé de la plus terrible des façons, voilà qu’il plaisantait avec moi comme si nous avions été des amis de longue date. Cela me plaisait bien, je dois l’avouer. Depuis mon arrivée à Londres, si mon attitude avait démontré une fermeture à toute relation positive avec mon tuteur, c’était mon souhait le plus cher d’avoir un ami qui me comprenne et qui m’accepte tel que j’étais. Aux yeux de mon père et de ses enfants (pouvais-je réellement parler de frères et sœurs alors que les membres de ma fratrie ne s’étaient jamais donné la peine d’essayer de me connaître?), je n’étais qu’une enfant aux idées étranges qui ne faisaient qu’attirer les regards sur notre famille. Si la fin de ce siècle laissait place de plus en plus aux femmes, tous ne l’acceptaient pas facilement…

Quoi qu’il en soit, Devlin m’annonça ses théories sur l’endroit ou pouvait se trouver Billy et j’eus un petit sourire : je comprenais pourquoi il avait la réputation d’être le meilleur détective privé de Londres. « Il est étonnant de penser que vous pouvez observer tous ces détails et les relier ensemble si facilement pour en déduire une hypothèse qui se révélera probablement véridique, mais que vous êtes incapable de comprendre une femme… ». J’adressai un subtil clin d’œil à Devlin alors que le fiacre qu’il avait appelé s’arrêtait devant nous. Sans attendre, j’ouvris la portière moi-même et pénétra dans ce moyen de transport qui m’avait un jour conduit jusqu’ici, chez le cousin de mon père.

Lorsque Devlin fut également assis à l’intérieur, après avoir adressé quelques mots au chauffeur sur notre destination, je posai mon regard sur sa personne, l’observant, pour la première fois, avec une certaine admiration. Si j’avais su qu’il ne suffisait de le gifler pour faire ressortir le meilleur de sa personne, je l’aurais roué de coups dès le premier jour! À cette pensée, j’étouffai un rire, ce qui n’échappa pas à mon tuteur. Ayant son attention, je me raclai la gorge : « Mon père n’aurait jamais dû vous imposer ma présence… Je suis consciente que ma présence ne vous fait pas plaisir et que… vous seriez plus heureux sans moi et mes… sautes d’humeur… ». Je baissai les yeux en dissimulant un sourire gêné. « … Je voulais vous demander pardon pour… pour tout… ». Je tournai les yeux vers le paysage qui défilait par la petite fenêtre du fiacre. Devlin essayait de m’aider, chose que je n’aurais jamais crue possible et je devais donc lui montrer un peu de reconnaissance… « Billy devra certainement être couché, à l’heure qu’il est! Il n’a pas dormi cette nuit… ». J’avais rapidement changé de sujet pour ne pas m’éterniser sur les excuses malhabiles que j’offrais à mon tuteur. « … il est resté accroché à la fenêtre alors que je lui lisais mon roman… » avais-je annoncé afin de ne pas laisser l’imagination de mon tuteur s’imaginer les différentes raisons qui pousseraient un homme à ne pas dormir pendant la nuit. « … les aventures de mon héroïne ne l’ont certainement pas laissé indifférent… ». Cette fois, mon ton avait été plus dur; s’il faisait ce que j’imaginais qu’il ferait du bien qu’il m’avait volé, je le découperais en morceaux…


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MessageSujet: Re: The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] Icon_minitimeMar 16 Mai - 14:42



The times they are a changin'

 « Il est un temps pour subir, un autre pour agir! »

 
Maison de Devlin Stanton, 1890


« « …mais que vous êtes incapable de comprendre une femme… »
Devlin releva un sourcil à cette phrase accompagnée d'un clin d'œil malicieux de la part de la jeune femme avant d'avoir un petit rire.
Il y avait enfin une belle fraicheur chez Joséphine, du moins en la présence du détective, trop coutumier de la voir d'humeur plutôt peu agréable, depuis son arrivée, ce qui lui faisait presque douter de l'estime de Mme McIntire à l'égard de sa pupille, la dépeignent comme une personne "qui méritait qu'il prenne la peine de connaître".
Il devait bien admettre, en la voyant monter dans le fiacre, qu'elle n'avait pas forcément tort: il n'y comprenait décidément rien aux femmes… ou alors, refusait de les comprendre.
-Si un homme prétend, devant vous, pouvoir comprendre les femmes, soit il vous leurre, soit il se leurre. Les femmes sont toutes différentes, l'essentiel est de comprendre celle qui est en face de soi. Répondit le détective sur un ton espiègle tandis qu'il montait dans le fiacre.
Chez Devlin, chaque mot avait son importance. Un moment, il fut lui-même surpris de ses propres paroles. Dans cette société, les hommes se vantent souvent d'être uniques tandis qu'ils rangent les femmes dans le même panier: "Toutes les mêmes!" est une expression des plus communes.
Sa mésaventure, 10 ans auparavant, l'avait poussé à se défier de la gente féminine: il avait été manipulé, floué, "elle" avait dévoyé tout ce qu'il lui avait appris… pourtant son opinion n'avait pas changé: chaque femme est unique, il fallait juste trouver, comme chez les hommes, en quoi.

Au moins, Joséphine semblait de meilleure humeur, plus apte à appréhender les problèmes qui s'annonçaient.
Devlin n'avait pas été tendre avec elle depuis ce jour de pluie où il l'avait accueillie sous son toit. Mais peu è peu, il apprenait à la connaître.. du moins à essayer. Comment voulez-vous connaître une petite rebelle en dentelle qui ne vous dévoile, au mieux, que les facettes les plus neutres de son caractère, quand ce ne sont pas les mauvaises?
Mais là, il la découvrait bien plus que tous ces jours où il l'avait titillée, piquée au vif, cherchant à savoir si son attitude et sa détermination à vouloir devenir écrivain étaient sincères ou purs caprices d'enfant mal dans sa peau et voulant à tout prix se distinguer et se démarquer sans véritable raison valable.
Mais la bas-bleu, autant dire "la sale bête" dans l'esprit de certains, lui avait montré un visage insoupçonné. Décidément oui, il ne comprenait pas les femmes… était-ce si malheureux? Qui pourrait s'imaginer ce que cela pouvait représenter une agréable surprise quand on les découvrait? Lui… en ce  moment.

Après avoir donné l'adresse à Southwark qui l'intéressait, une rue longeant les docks, Devlin, installé sur la banquette face à celle de Joséphine, se perdit dans ses pensées: son esprit de détective était déjà en marche, mettant bout à bout les éléments pour déterminer la bonne marche à suivre.
Un petit rire discret le ramena à la réalité, suivit alors d'un ton plus sérieux
« Mon père n’aurait jamais dû vous imposer ma présence… Je suis consciente que ma présence ne vous fait pas plaisir et que… vous seriez plus heureux sans moi et mes… sautes d’humeur… ».
Joséphine fit la dernière chose qu'il s'attendait à voir; elle lui demanda pardon!
Le visage de Devlin eut une expression de surprise:  ça, c'était la première fois… Un simple sourire accueillit ces excuses, simple mais sincère.
-Laissez-là, Joséphine. Vous n'avez rien fait qui nécessite mon pardon. Et j'ai accepté de mon plein gré une demande de Joseph. Si votre père a imposé quelque chose a quelqu'un, il me semble que c'est plus à vous qu'à moi.

Elle ne s'éternisa pas, tournant son visage juvénile vers la fenêtre, comme voulant se concentrer sur les bâtiments qui défilaient au rythme du trot des équidés tandis qu'ils étaient ballotés doucement, mais de manière assez marquée… signe que les essieux de ce fiacre commençaient à fatiguer.
Néanmoins, un rayon de soleil éclaira une partie de son visage et quelques mèches de sa blonde chevelure qui dépassaient de son chapeau. Une splendide vision, penseraient ceux qui n'y voient que des aspects physiques. Une drôle de coïncidence, pensa le détective: une illumination à un moment où, pour la première fois, ils étaient resté plus de 5 mn en la présence l'un de l'autre sans chercher à s'écorcher vif et autres tortures.
Néanmoins, cela le gêna en son fort intérieur et il préféra détourner son regard vers la fenêtre de son côté. Il ne devait pas s'attacher: il avait payé le prix fort à faire confiance, il ne s'en était jamais vraiment remis.
« Billy devra certainement être couché, à l’heure qu’il est! Il n’a pas dormi cette nuit… il est resté accroché à la fenêtre alors que je lui lisais mon roman… les aventures de mon héroïne ne l’ont certainement pas laissé indifférent… ».

Sa dernière phrase fut teintée d'une colère sourde. Là, l'Anglais n'y comprenais goutte! Il regarda de nouveau Joséphine, une expression intriguée sur le visage.
Au moins savait-il ce qu'il s'était passé.
En temps habituel, il se serait demandé pourquoi cette rancœur en elle. Pensait-elle que l'intérêt de Billy n'était qu'une ruse pour mieux la tromper et endormir sa méfiance? Lui en voulait-elle ou s'en voulait-elle de s'être faite avoir?
-Tant mieux! Qu'il dorme: il nous donne du temps, ainsi.
Il regarda Joséphine et parla d'une voix calme et fluide, sonnant comme un violoncelle à qui une divinité facétieuse aurait donné l'usage de la parole, des intonations qu'il utilisait pour rassurer:
-Il ne perd rien pour attendre, Joséphine. Il ne nous échappera pas.
Mots… importance.. "nous" au lieu de "m' ".

Le fiacre s'arrêta a destination et, après avoir payé le cocher  par une petite fenêtre entre l'habitacle et le siège conducteur, Devlin descendit tenant la porte pour Joséphine, non pas comme il le ferait pour une femme, mais comme il le ferait pour un homme.

Les docks de Southwark! La pauvreté visible partout où votre regard se pose. Ici, une seule règle: pas de faiblesse! Pourtant, ce quartier pauvre faisait presque figure de palace face à Whitechapel.
Devlin regarda les bâtiments autour de lui… c'était le bon point de départ pour chercher leur proie!
-Alors, "Jo", prête à en découdre?
C'était la première fois qu'il usait d'un tel diminutif à connotations masculines! Il n'était pas vraiment influencé par la tenue du moment de sa pupille, c'était plus un signe que derrière tous les sarcasmes qu'elle avait pu subir de sa part, il y avait une forme d'acceptation de ce qu'elle faisait et voulait assumer:
-Pour trouver ce qu'il s'est passé ou ce que l'on cherche… ou l'on doit chercher, il faut des indices. Pour une chasse à l'homme…
Fit-il en regardant précisément les ruelles, cherchant.. et trouvant. Jour de chance? Non, heure qui collait! Il savait que celui qu'il cherchait serait dans cette zone. A défaut, ses redoutables observateurs s'y trouveraient!
-…il faut des yeux, des oreilles et un point de départ! Et les meilleurs ne sont pas toujours ceux qu'on croient!
Il sortit de sa poche le manche du couteau brisé de Billy, jonglant négligemment avec:
-Alors, Jo, nous avons besoin… des Irréguliers!
Son regard capta enfin ce qu'il cherchait: 2 enfants d'une dizaine d'années, un garçon et une fille, qui remarquèrent le détective et sa comparse et s'enfoncèrent tranquillement dans la ruelle.

Les Irréguliers, les mômes dirigés par Tom Thumb, la meilleure mine de renseignements de Whitachapel. Devlin invitait Joséphine à pénétrer dans la part la plus sombre de son monde… où on pouvait trouver une lumière blafarde, mourante, mais pourtant accrochée au peu de vie qui lui reste pour briller quelque peu, utile et agréable, dans les ténèbres.



 
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Joséphine E. Morel
Joséphine E. Morel

Âge : 28
Emploi : Officiellement aucun, officieusement romancière.
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♦️♦️♦️
Eugène Morel est le pseudonyme utilisé pour signer ses romans.
❤️ Joséphine est féministe et fait de ses convictions le sujet principal de ses romans.
☂️ Habite la demeure du cousin de son père, M. Devlin Stanton, dans The Strand.
☠️ Afin de mousser son inspiration pour ses romans, Joséphine s'habille parfois en homme pour se promener incognito dans les rues de Londres.
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MessageSujet: Re: The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] The times are a-changin' [Joséphine et Devlin] Icon_minitimeDim 11 Juin - 22:10



The times are a-changin'

« ... »

Maison de Devlin Stanton, 1890

Je ne remarquai à peine la manière avec laquelle mon tuteur me dit, avec certitude, que Billy ne nous échapperait pas ainsi que celle d’ouvrir la porte du fiacre pour me laisser descendre ; je repensais à ces quelques minutes passées ensembles et à cette brève conversation que nous avions eue. Quelques heures plus tôt, le sujet « Billy » avait déclenché une querelle aux airs dramatiques entre Devlin et moi alors que ce même sujet, à présent, semblait nous rassembler. À notre manière, nous étions tous deux des incompris qui se comprenaient enfin dans leurs similitudes… Alors que je demeurais perdue dans mes pensées, l’esprit du détective était en alerte et observait déjà les lieux. Peut-être n’en serais-je jamais sorti si mon cerveau n’avait pas eu un choc en entendant les paroles de Devlin :

« Alors, "Jo", prête à en découdre? »

Il n’avait pas vocalisé la première syllabe de mon prénom avec la poésie qui lui était propre, mais à la manière familière du diminutif « Joe » où un « d » semble s’être invitée comme première lettre à prononcer. Avait-il réalisé ce qu’il venait de faire ou avait-il était victime d’un mauvais tour de son subconscient ? Quoi qu’il n’en fut réellement, je ressenti à ce moment une certaine forme de respect à mon égard de la part de mon tuteur et il perdit alors l’aura dominateur et autoritaire que je lui attribuais trop souvent… J’en fus fort émue, mais les hommes étant ce qu’ils sont, Devlin, dont l’esprit était occupé à résoudre cette enquête dans laquelle je l’accompagnais pour la toute première fois, ne sembla rien remarquer et poursuivit son observation des lieux pour récolter tous les indices nécessaires à notre réussite.

Je tournai la tête pour ne pas laisser voir à Devlin qu’il avait réussi à percer un peu de l’armure qui me protégeait depuis le décès de ma tendre mère. Si par le passé, j’avais tenté de saboter toute forme de relation avec mon tuteur, croyant qu’ainsi, je pourrais quitter ce pays austère et suivre mon père dans ses voyages vers les Amériques, je m’apercevais maintenant que cette attention que je lui demandais était en fait pour être accepté de lui. La colère que je croyais ressentir pour lui était destinée à un autre homme, mon cher père pour m’avoir éloignée de toute ma famille dans ce moment de deuil. Personne ne m’avait acceptée dans ma faiblesse et nul ne croyait en mes rêves. Devlin, malgré une volonté à me faire suivre une certaine marche à suivre, ne m’avait jamais totalement repoussé et s’était même montré patient… Comme j’avais pu être idiote…

L’impact que peuvent avoir les paroles dans l’esprit d’une personne est imprévisible.

« Pour trouver ce qu'il s'est passé ou ce que l'on cherche… ou l'on doit chercher, il faut des indices. Pour une chasse à l'homme… il faut des yeux, des oreilles et un point de départ! Et les meilleurs ne sont pas toujours ceux qu'on croit! ». À peine quelques secondes s’étaient écoulées entre les premiers mots de mon tuteur, qui m’avaient mise dans tous mes états, et ceux-ci, mais j’avais l’impression d’être demeurée inconsciente du temps qui passe un bon moment. Néanmoins, je ne perdis rien de ces paroles et tournai enfin les yeux dans la direction de Devlin. Ce dernier venait de sortir de sa poche le manche du couteau brisé que je reconnaissais comme étant celui de Billy et jonglait avec. « Alors, Jo, nous avons besoin… des Irréguliers! ».

Je n’osai regarder davantage l’objet qui me rappelait maintenant à quel point j’avais été naïve et que je devais les présents évènements qu’à ma propre personne. « Les Irréguliers vous dites ? ». Je suivi le regard de Devlin et aperçut soudainement deux jeunes enfants qui s’enfonçaient lentement dans les ruelles. Mon cœur se serra à la vue de cette misère qui touchait les enfants, mais mes quelques aventures dans les rues de Londres m’avaient déjà préparée à pareil vision. « Devlin… Ce sont des enfants… ». Je comprenais où mon tuteur voulait en venir, mais je n’arrivais pas à accepter que ces enfants n’aient pas rien d’autre en tête que de jouer. Ils étaient trop jeunes pour être témoins des horreurs des ruelles de Londres. Leur demandé ce qu’ils savaient n’était pas manière détournée d’encourager la perversion de leurs âmes innocentes ? « Lors de vos enquêtes plus… sanglantes… vous arrive-t-il de demander l’aide des Irréguliers ? ». Je redoutais la réponse à cette question, mais je devais savoir… Ne serait-ce que pour me donner comme mission de venir en aide à plus d’enfant possible dans un avenir prochain.

« Je… je vous suis… ».


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