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va, vis et deviens | Rosalinda

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Fergus Lynch
Fergus Lynch

Âge : 35
Emploi : Fondeur
Informations : Orphelin déposé au seuil d'une institution quelques semaines après sa naissance ✘ Ignore tout de ses origines, et n'y accorde aucune importance ✘ Fraie dans le monde de la petite délinquence depuis sa plus tendre enfance ✘ Ancien chef d'une bande gosses aventureux, à présent dissolue ✘ Suite à ça, a passé plusieurs mois en maison de correction ✘ La mort d'un de ses meilleurs amis, atteint de syphilis, a suffi à le convaincre de ne pas s'approcher des prostituées, règle qu'il suit toujours ✘ A fondé la Tribu, gang des rues sévissant à Whitechapel, dont il connait les moindres recoins ✘ Participe régulièrement à des combats illégaux organisés dans des bars, desquels il tire un joli pactole, ainsi que quelques petites cicatrices sur tout le corps ✘ Amateur d'armes blanches, il se sépare rarement de son couteau de boucher, tout comme de son vieux chapeau melon ✘ Se moque bien des forces de police, avec lesquelles il n'hésiterait pas à en découdre ✘ Ne voue que mépris à l'aristocratie et aux autres parvenus, mais grâce aux paiements reçus en échange de l'aide de son gang, il recrute de plus en plus d'adeptes, et accroît l'influence de la Tribu : son ambitieux objectif n'est autre que de faire tomber sous sa coupe Whitechapel et Southwark, pour mieux leur donner un second souffle, ainsi qu'une capacité de réponse envers les injustices infligées par les strates plus aisées de la société.
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MessageSujet: va, vis et deviens | Rosalinda va, vis et deviens | Rosalinda Icon_minitimeDim 30 Oct - 21:06



Va, vis et deviens

« I'm a sinner, I'm a saint, I do not feel ashamed
I'm your hell, I'm your dream, I'm nothing in between. »

Whitechapel, 1890

Pourquoi donc avait-il pris ce chemin ? À la vérité, Fergus aurait été incapable de le dire. Accaparé par ses pensées, à l’image de ces promeneurs tant vantés par les poètes et dont l’unique vocation se résumait à déambuler d’un air rêveur en pleine nature, à une allure démesurément lente, il avait laissé ses pieds le guider, et voilà le résultat : George Yard, la mal aimée. Et pas n’importe où, dans George Yard, non, ses pas l’avaient presque directement mené jusqu’au Whitechapel Boys' and Girls' Shelter, comme un ultime pied de nez du hasard, un mauvais tour que lui jouait son inconscient. La vie était étrangement faite, et quand bien même de mauvais souvenirs demeuraient incrustés sous votre peau, les réflexes demeuraient inchangés, prêts à prendre le pouvoir dès que votre conscience se connaissait un moment d’’inattention. Depuis combien de temps Lynch n’avait-il pas approché, de près ou de loin, son ancien orphelinat ? Oh, une belle éternité, somme toute, du moins pas en remarquant qu’il se trouvait bel et bien là avec une telle acuité. Parfois, le passé ne parvenait tout simplement pas à vous abandonner, pas sans quelques dernières passes d’armes. Ainsi, il arrivait à votre subconscient de parvenir à se rappeler à vous, à vous susurrer à l’oreille « tu vois, tu fais comme si, mais au fond, tu n’as pas oublié ».

Etrange, avec un regard d’adulte, la massive bâtisse paraissait moins impressionnante, comme privée du charme maléfique que les enfants sont si prompts à associer aux lieux symboles à leurs yeux de préjudices et de tourments. Les ombres de la rue n’étaient pas si étouffantes que cela, et la laideur des façades somme toute fort équivalentes à ce qui pouvait se trouver dans High Street, ainsi qu’au-delà. La laideur, au final, s’était estompée, pour que seule l’indifférence perdure, surpassant le dégoût, le mépris. L’Anglais n’était pas homme regarder en arrière, ni à céder à la faiblesse que constituaient les regrets. Chaque jour passé avait contribué à bâtir son présent, sans doute imparfait, mais terreau d’un futur qu’il comptait créer de ses propres mains, à force de détermination, d’efforts et de talent. Fergus croyait sincèrement dans le proverbe qui assurait que ce qui ne tuait pas vous rendait plus fort, pour l’avoir expérimenté à maintes reprises, et son enfance sacrifiée lors des années passées au Boys’ and Girls’ Shelter n’échappait pas à la règle. Repasser par cette rue lui donnait en vérité un sentiment d’accomplissement : cet endroit, pas plus que ce qui avait suivi, n’était parvenu à le détruire, et encore moins à le ralentir.

-Monsieur Lynch, si je m’attendais… !

Un autre fantôme venait de refaire son apparition, comme si se retrouver aux abords de l’orphelinat tant honni : miss Elisabeth Stappleton, directrice de cette petite forme d’enfer sur terre, la soixantaine mais le corps sec des femmes aigries, soutenues seulement par leur caractère de fer, et leur intransigeance maniérée. Quelques rides s’étaient ajoutées à son visage, de même que des mèches grises dans sa chevelure soigneusement domptée, mais elle était restée sensiblement la même, tirée à quatre épingles, incroyablement maigre, et avec ce regard acéré qui avait toujours évoqué à Fergus une chouette effraie.
Son visage se para d’un léger sourire aimable, bien loin du mépris poli qu’il éprouvait pour celle qui avait, et c’est malheureux de le dire, joué le rôle le plus approchant d’une mère dans sa vie. Même si « mère » constituait un bien grand mot, dans le cas de cette vieille fille aigrie… Sans doute sortie inspecter sa forteresse, et vérifier qu’aucune brèche ne permettait à ses pensionnaires de se faire la malle.

-Il y avait bien longtemps que je ne vous avais pas croisé. Etonnant, de vous découvrir si nostalgique…

Et la gouvernante de se lancer dans un long monologue, empreint d’une fierté à peine voilée, fruit d’un orgueil allié à un soi-disant amour du travail bien fait, portant sur le point auquel son institution avait continué à fonctionner à merveille, tout comme il l’avait fait lorsque le Britannique y séjournait. Un tel modèle d’éducation, d’ordre et de discipline, c’était fort rare, mais il fallait bien ça pour tous ces flots d’enfants sans parents ni repères, afin de leur éviter de glisser sur la mauvaise pente. Le monde alentour était si dangereux, peuplé de gens peu recommandables… Peu de personnes auraient été capables, jour après jour, d’endurer une telle tâche ; il la connaissait, elle était une femme avec une belle trempe, et beaucoup d’abnégation, de quoi tenir la barre de ce vaisseau, envers et contre tout, y compris certains petits particulièrement indociles.

Lynch, pourtant, ne s’y trompait pas. Tout ce joli prêche n’aurait pu le convaincre, pas lui, pas un de ces gamins rebelles qui avaient bien compris comment fonctionnait la « bienfaitrice » des lieux. Celle-ci ne se préoccupait pas des orphelins, pas à une seule seconde : du moment qu’ils la laissaient tranquilles, se mettaient en rang lors des inspections et ne rentraient pas flanqués de deux policiers venus demander des explications sur le forfait du bambin, ils pouvaient bien faire ce qu’ils voulaient. Les apparences sauvées résumaient tout ce qui intéressait miss Stappleton ; les mineurs sous sa garde pouvaient bien s’entretuer comme des chiens, si cela ne salissait pas trop, il n’y avait pas de raison d’appeler cela un problème. Ce n’était pas de tendresse, de compassion, de chaleur maternelle ou même de règles de vie, puisque personne ne se souciait d’eux si leurs bêtises ne se trouvaient pas rapportées aux oreilles de leurs surveillantes ; en un mot, la seule chose que ce monde-là leur avait appris, c’était à ne compter que sur eux-mêmes, et que les seules bévues condamnables étaient celles pour lesquelles vous vous faisiez prendre.

Un bref rire secoua doucement la stature du gangster, alors que son regard se joignait à celui de miss Stappleton pour mirer le fronton de l’orphelinat, à la manière d’un artiste évaluant tendrement l’œuvre de toute une vie.

-C’est bien vrai, il n’existe pas de plus bel endroit dans tout Londres pour y grandir. Ah, si je pouvais le faire brûler de fond en comble…

Le souhait, exprimé à voix haute, avait été porté par le ton du badinage bienveillant, si bien que nulle menace ne semblait l’accompagner. Sentant son interlocutrice tourner à nouveau son visage vers lui, il fit de même, arborant une ombre de sourire à la fois espiègle et hypocrite, alors que son regard, lui, continuait sans scrupules la logique, alors qu’aucun d’eux ne se trouvait dupe ni de l’apologie auto-dédiée de l’intendante, ni de la légère affabilité que chacun affichait pour l'autre, quand tout les opposait avec tellement de violence sous-jacente. Oh, mais oui, à la réflexion, il le pouvait complètement… Certes, cela aurait nécessité de déplacer tous les gosses, qui se seraient par la suite retrouvés sans toit -des contreparties contraignantes, même pour la vision des plus jouissives de ce lieu de malheur dévoré par les flammes-, mais l’incendie volontaire demeurait tout de même très tentant, juste pour voir la Stappleton voir son petit empire de perfection factice s’écrouler. Qui sait, peut-être qu’un de ces jours, Fergus lierait le geste à la parole…

D’une expression d’abord saisie d’incrédulité horrifiée, malgré son flegme de grande dame, les traits de la directrice se durcirent, se tendant sur l’os de son crâne sous le coup de la vexation, de la haine qui sommeillait dans cette vieille carne et qui vraisemblablement la maintenait en vie, à la manière d’un brasero intérieur.

-Vous êtes de la mauvaise graine, monsieur Lynch, la pire qui soit. Je l’ai vu dès que vous avez quitté vos langes, et me réjouis chaque jour que vous ayez déguerpi de mon institution. Vous ne valez pas mieux que cette meurtrière… cracha la sexagénaire, en désignant une personne derrière lui, qui avait visiblement eu le malheur de se trouver là, à portée de voix, et d’être reconnue par le cerbère du Shelter. Les créatures telles que vous deux ne méritent qu’une chose : la prison, ou l'échafaud.

Fergus tourna la tête en direction de la victime collatérale de leur entretien éminemment truculent au moment où leur chère amie commune lançait tel du venin sa sinistre prophétie, découvrant une jeune femme brune passant tout près, et dont le nom mis plusieurs secondes à lui revenir. Rosie, Rosa… Quelque chose dans cette veine. Il ne lui lança ni un coup d’œil inquisiteur, ni même une œillade pleine de curiosité malsaine, envers celle qui, au cours de ses années à l’orphelinat, avait été responsable de la mort d’une des autres pensionnaires –épisodes ayant fait grand bruit, à l’époque. Il n’y avait que neutralité sur ses traits, pour cette pauvre fille qui n’avait rien demandé à personne, cheminant là sans chercher les ennuis, sans pour autant parvenir à ne pas subir de tirs ennemis, en la personne de miss Stappleton et de ses piques chargées de venin. Pas de chance… Le temps de cesser de se tordre la nuque pour lorgner cet énième morceau de passé réapparu d’entre les limbes, que la despotique et acariâtre marâtre avait tourné les talons, rentrant la tête haute dans son antre. Nullement impressionné par la rudesse de leur passe d’armes, Fergus la laissa s’éloigner, elle et son chignon tiré à l’extrême, secrètement heureux de ne pas s’être laissé briser par une si piètre incarnation du personnage de la vilaine sorcière des contes. Il lui faudrait bien plus que ces maigres vitupérations pour ne serait-ce que commencer à craindre pour son avenir… Dont il demeurait le seul maître.

Avec décontraction, le hors-la-loi en revint à la fameuse tueuse, camarade de réprimande en ce jour de grâce :

-... S’il y a bien quelque chose en l’honneur duquel boire, ce sont ces sages paroles. Je peux vous offrir un verre ?

L’offre n’avait rien de scabreux ni de mal honnête : pour fêter ces charmantes quoi que brèves retrouvailles avec cette chère Elisabeth, Lynch comptait s’en jeter un, et c’était bien connu, il n’y avait rien de plus triste que de boire seul. À son ton, l’on sentait bien que nulle proposition déplacée ou tentative de séduction graveleuse, même si à l’évidence, il ne se plaignait nullement de ne pas avoir de chaperon dans les pattes pour veiller sur la demoiselle. Etre libre du moindre de ses mouvements constituait une drogue dont on se passait difficilement, loin des codes sociaux et autres règlements rébarbatifs : ils étaient juste deux orphelins tombant l’un sur l’autre par pure coïncidence après des années, sans même avoir jamais vraiment pris naguère le temps de se connaître, les conventions pouvaient bien fermer les yeux pour une fois, surtout dans un endroit aussi intrinsèquement irrévérencieux que la glorieuse Whitechapel.




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MessageSujet: Re: va, vis et deviens | Rosalinda va, vis et deviens | Rosalinda Icon_minitimeLun 31 Oct - 8:47



Va, vis et deviens

« It's like you putting salt on my cuts»

Whitechapel, 1890

Rosalinda ne savait pas vraiment ce qu'elle faisait ici. Ses pas l'avaient mené à un endroit auquel parfois elle pensait. Mais jamais ô grand jamais elle n'était repasser devant depuis qu'elle y avait été chasser. La nostalgie de son enfance pas si catastrophique que ça, sans doute, lui manquait. Elle avait beaucoup entendu parler ses anciens camarades de l'orphelinat et tous lui racontait qu'ils avaient mal vécue cette période de leurs vies. Rosalinda était sans doute tombé sur quelque de bien...

Boys’ and Girls’ Shelter avait la réputation d'être un orphelinat où règnait la droite et stricte Miss Stappleton . Rose ne l'avait pas vu tant que ça durant son enfance, il faut dire qu'elle avait été confier à une Miss Pélégrine, une sous cheffe de l'orphelinat, qui était bien mieux que la directrice. Elle avait tout de même eu une éducation difficile mais elle ne le regrettait pas, cela lui permettait d'être ce qu'elle était aujourd'hui c'est à dire une femme à tout faire qui avait même appris à lire et écrire, ce que peu d'enfants avait eu le droit de faire dans la grande batisse.

Quoi qu'il en soit , elle se retrouvait là, devant l'orphelina qui l'avait vu grandir, c'était le seul endroit qui avait entendu sa voix. Celle qu'elle avait perdu après le meurtre qu'elle avait commis à ses seize ans. La batisse semblait toujours aussi imposante et la jeune femme se demandait combien d'enfant attendait de pouvoir sortir d'ici. Neuf? Vingts? Si elle aurait eu l'argent necessaire ,elle les aurait tous pris sous son aile et aurait répartie les enfants dans des familles en voulant. Elle avait rêvée, dans son petit lit au deuxième étage couloir de droite et dernière porte, que se jour arrive pour elle. Qu'une famille vienne la chercher pour l'emmené. Mais cela n'arrivait presque jamais que quelqu'un ne vienne pour un enfant.

La grande porte d'entrée s'ouvrit et Rosa' se cacha un peu plus. Elle n'avait plus le droit de s'approcher de la batisse, c'était le deal qui avait été signé entre elle et Miss Stappleton . Alors si la directrice l'a voyait ici, elle doutait être acceuillit les bras ouverts. Elle avait vu la femme vieillissante sourire en voyant un homme s'approcher d'elle. Elle avait l'impression de le connaître. Elle plongea alors dans ses souvenirs d'orphelina et se souvint alors d'un garçon, un peu plus âgé qu'elle, elle venait souvent le voir pour parler mais il ne disait jamais beaucoup de chose.

Fergus, je crois, qu'il s'appelle....


Elle avait alors décidé de s'approcher à pas de loup pour entendre un peu la conversation, la curiosité était un vilain défaut chez elle. Si bien qu'elle fut vite puni par la directrice qui l'avait reconnu directement. Ses joues devinrent rouge et elle regarda le sol. Si Rose méritait l'échauffaud? Oui, sans doute, mais elle avait toujours voulu prouvé son innoncence. Au fond d'elle, elle savait qu'elle n'était pas responsable de ce qui s'était passé.

Elle l'a vit ensuite tournée les talons pour rentrer dans sa grotte. Les enfants devaient la craindre autant que Rosa' l'a craignait maintenant. La vieille femme avait le destin de la jeune femme dans les mains : si jamais elle allait voir les forces de l'ordre, Rosalinda en aurait pour son grade, après tout, l'orphelina était la seule administration au courant du meurtre qui s'était déroulé. Fergus se tourna vers la femme de chambre.

Si petit, il ne parlait pas beaucoup, aujourd'hui, c'était lui qui venait vers elle. Elle lui avait fait un sourire, heureuse de voir que malgré ce qui s'était passé, il n'avait pas prit peur de la voir et lui avait même demander de prendre un verre. Elle hocha la tête pour accepter.






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MessageSujet: Re: va, vis et deviens | Rosalinda va, vis et deviens | Rosalinda Icon_minitimeDim 20 Nov - 15:53



Va, vis et deviens

« We'll let go of the anchors past and gone
Instead of walking astray from the path we're on. »

Whitechapel, 1890

De façon assez étrange, Fergus avait impression de connaître la jeune femme, sans pour autant ne pas se sentir face à une étrangère. Après tout, il le reconnaissait sans mal : cette situation entre deux eaux, qui aurait pu mettre mal à l’aise certains, était grandement de son fait, ne nous le cachons pas. Le visage de Rosalinda lui revenait quelque peu, sans qu’il eût été capable de se souvenir de quoi que ce fût la concernant de plu précis que les remous provoqués par la mort d’une de ses amies, et dont il avait entendu parler, bien évidemment, comme tous les autres petits oubliés de la société ayant trouvé un relatif refuge au Whitechapel Shelter. Les ragots de couloir et autres récits quasiment dignes du titre de légendes, voilà tout ce qu’il restait pour lui de la petite fille, à présent devenue adulte, qu’il recroisait par pur hasard sur le « lieu du crime », là où l’opinion générale avait injustement sacrifié l’innocence de la brunette, devenue meurtrière honteuse, monstre dans le dos duquel cultiver de multiples chuchotis blessants. Lynch n’avait pas cherché à démêler le vrai du faux, pas plus en tout cas que ses condisciples friands de scandales malgré leur juvénilité qui s’étaient contentés de la version officielle, et cette histoire ne l’intéressait pas plus que naguère. Si la demoiselle se révélait innocente du crime dont on l’avait accusée, pas de bol ; mais si elle avait réellement prémédité son geste, pour une raison ou pour une autre, chapeau bas, car elle avait réussi à éviter la maison de correction, un tour de force que le malfrat, pour sa part, ne comptait pas à son pedigree pourtant impressionnant. Dans un sens, cela se révélait parfaitement juste : il avait été enfermé certes sans preuves, mais pour une réputation de mauvais garçon bel et bien réelle ; la pauvre Rosalinda, manipulée, n’aurait pas mérité de finir derrière les barreaux, bien que sur ses mains se soit répandu le sang d’Alliyah.

En tout cas, si Fergus l’avait invitée gobeloter quelque gnôle de bon cœur, il fallait bien avouer que pour alimenter la conversation, il devrait tout de même se creuser un peu les méninges, même si quand on se trouvait de belle humeur, les sujets les plus triviaux, comme le temps qu’il faisait ou comment allait la vie depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus, arrivaient à se montrer sympathiques, et non horripilants comme en temps normal.
La voir sourire, ragaillardie après la douche froide généreusement offerte par miss Elizabeth, et plus encore accepter son invitation, convainquit Fergus d’être dans un jour faste : comme la vie se révélait agréable lorsque tout fonctionnait selon vos désirs, sans vous résister, sans gâcher votre plaisir. C’était dans des moments comme celui-ci où le monde paraissait facile à croquer, à la manière d’une pomme bien rouge à portée de main, pouvait être cueillie juste en tendant les doigts. L’illusion, quoi que plaisante, demeurait bel et bien un mirage, mais enfin, qui serait allé cracher sur le modeste et tyrannique plaisir de se voir obéi par le hasard gouvernant l’univers. D’un signe de tête, Lynch témoigna que l’affaire était conclue.

-Sacrée coïncidence, quand même, fit-il remarquer, souriant comme le diable d'homme qu'il était, tout en se mettant en route.

Repasser devant l’orphelinat n’était déjà pas si courant que ça, mais alors tomber sur la goule ayant la charge de ce cimetière de la compassion, et en plus sur une autre pensionnaire, ça n’était quand même pas rien ! Pour un peu, l’Anglai aurait pu être tenté de sacrifier quelques pounds à quelque jeu de hasard, afin de profiter de cette veine ma foi plutôt hors du commun. Fergus n’ignorait rien du caractère potentiellement addictif de ces cercles de jeu clandestins ouverts même aux plus modestes, car après tout, tout le monde pouvait s’endetter au-delà de ses limites ; cependant, il n’y trouvait aucun plaisir, là où un cambriolage li apportait infiniment plus d’adrénaline, sans avoir à débourser un penny, et en raflant la mise à chaque coup. Le britannique avait de toute façon une jeune demoiselle à qui offrir un rafraîchissement ; l’argent se trouvait relativement rare, ce n’était certainement pas le moment de rêver d’en perdre au bonneteau comme le dernier des naïfs.

Mains enfoncés dans les poches, cœur guilleret et ombre de sourire enjoué collé au visage, le criminel ouvrit la route à sa petite protégée jusqu’à un assommoir de sa connaissance, dont l’arrière-cour servait régulièrement d’arène à ciel ouvert lorsque la nuit noire permettait d’organiser des combats clandestins. En journée, il ne s’agissait que d’un bistrot de bas étage comme un autre, comme on en trouvait des légions à Whitechapel, et pour le coup fréquenté modérément, en comparaison de l’atmosphère enfumée et intensément peuplée des soirées. Quelques autres habitués et autres piliers de bars s’adonnaient déjà à la bouteille malgré l’heure nullement avancée, ce qui avait au moins l’attrait de ne pas les assourdir de vacarme, même si le lieu semblait endormi, privé de son âme alors qu’il faisait grand jour au dehors.

Installés dans un coin tranquille, près d’une des rares fenêtres de l’endroit via laquelle bénéficier de la luminosité extérieure, Fergus fit signe au patron, qu’il connaissait visiblement bien, grâce aux combats menés par l’ouvrier d’une qualité suffisante pour attirer les curieux et les parieurs dans l’antre du commerçant, bien content de leur vendre de quoi se rincer le gosier.

-Comme d’habitude pour moi, Abe, c’est moi qui régale. Et quelque chose de pas trop fort pour… La demoiselle.

Que la brunette par la suite agisse comme elle le souhaite : si elle désirait passer à un tord-boyau plus fort, elle pourrait toujours passer une seconde commande, et se biturer avec application sans un haussement de sourcils moralisateur de la part de son vis-à-vis. Néanmoins, Lynch avait déjà pas mal de talents relativement discutables, et éviter d’ajouter à sa collection celui de dévoyer de la jeunesse lui plaisait plutôt.

Revenant à son interlocutrice, le Britannique arbora une expression un brin perplexe :

-Au fait, c’est quoi ton nom, déjà… ?

La question, posée sans aucun complexe, avait une origine fort triviale : cela faisait un bail qu’ils ne s’étaient pas croisés, et quand ils en avaient eu l’occasion, bien des années auparavant, Fergus ne s’était tout simplement pas suffisamment intéressé à elle pour graver dans sa mémoire comment elle s’appelait. Comme à l’ordinaire, le malfrat ne se souciait en aucune façon du mauvais accueil que pourraient recevoir ses paroles, jugées trop blessantes ou trop osées par autrui ; un homme comme lui se trouvait à des années-lumière de pareilles considérations.




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MessageSujet: Re: va, vis et deviens | Rosalinda va, vis et deviens | Rosalinda Icon_minitimeLun 21 Nov - 19:35



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« It's like you putting salt on my cuts»

Whitechapel, 1890


Ils s’étaient tous les deux mit en route pour aller boire un verre que Fergus avait proposé. Rosalinda se souvenait de lui, de cet enfant, plus grand et plus âgé qu’elle, comme elle s’était déjà souvenu, ils ne se parlaient pas plus que ça à l’orphelinat mais c’était le moment de faire changer les choses n’est-ce pas ? Ils étaient à présent tous les deux loin de cette bâtisse au mille et un pleurs.  Ils pouvaient parler de tout et n’importe quoi, ils étaient « libres » dans un sens.

C’est lui qui avait commencer à parler, s’impressionnant de la coïncidence de se retrouver tous les deux-là, elle avait souri, hochant la tête doucement.  Il allait falloir qu’elle lui montre qu’elle n’arrivait plus à parler depuis ce fameux jour où elle avait été chasser de l’orphelinat. Mais elle avait peur. Ce n’était pas souvent que cela lui arrivait, d’avoir peur d’un jugement, mais cet homme-là, elle l’avait connu petite, il l’avait connu avec sa voix et maintenant, elle n’était plus celle d’il y a des années...

Ils ne mirent pas longtemps à arriver dans un assommoir que Rose ne connaissait pas, en même temps, elle n’allait jamais dans ce genre d’endroit. Ce n’était pas vraiment ses habitudes d’aller boire des verres après le travail, elle préférait le calme et la tranquillité de sa chambre ou des parcs londoniens, mais soit, elle ferait une exception cette fois-ci, ce n’était pas tous les jours qu’on revoyait quelqu’un de son enfance !

L’atmosphère à l’intérieur n’était pas très conviviale, peu de personnes étaient attablés et aucune femme. Elle n’avait cependant pas peur, elle avait très rarement peur -sauf de la réaction de Fergus face à sa voix muette-. Elle s’était installé là où son compagnon de route l’avait indiqué, la faible lumière de la fenêtre faisait cependant ressortir les yeux de Fergus ce qui n’échappa pas à Rosalinda.

Le patron était alors arrivé, un sourire gênée était apparu sur les lèvres de Rose’, elle allait devoir dire sa commande mais comment faire quand...Mais heureusement, il avait pris les devants, elle avait simplement hoché la tête à cet Abe avant de regarder Fergus à nouveau. Elle avait sortie alors son calepin quand il lui demanda son nom.

Rosalinda

Ecrivit-elle. Puis elle continua.

Je suis désolé…Suite à l’incident de l’orphelinat, je suis devenue muette...Je n’arrive plus à parler... Merci de m’inviter à boire un verre. Je te rendrais l’appareil un jour ou l’autre.





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MessageSujet: Re: va, vis et deviens | Rosalinda va, vis et deviens | Rosalinda Icon_minitimeSam 10 Déc - 23:17



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« Isn't it strange how we all get a little bit weird sometimes. »

Whitechapel, 1890

La gêne du brin de fille à sa table aurait dû lui mettre la puce à l’oreille, en un sens. Fergus n’était cependant pas extralucide, et encore moins friand des hypothèses fantasques : son expérience des rapports humains, fine sans pour autant égaler les plus grands manipulateurs capables de disséquer votre âme en un regard, l’avait fait certes noter la posture intimidée de la jeune femme, sans que son imagination ne le poussât à suspecter un mutisme volontaire. Comment aurait-il pu deviner une telle raison au fait que la brunette paraissait être dans ses petits souliers, tout d’un coup ? Ne vous en déplaise, et quoi que Lynch ne fut pas non plus un homme que l’on aurait pu décrire comme bas du front, il n’avait ni le temps ni l’envie, dans sa vie quotidienne, de s’amuser à trouver mille et une explications loufoques à tout et n’importe quoi. Des joues qui rosissent et des yeux qui se baissent timidement, chez une femme, pouvaient vouloir dire tant de choses : après tout, ils se trouvaient dans un bar ne donnant pas spécialement l’air d’être bien famé, il ne constituait pour sa part pas non plus l’archétype du genre idéal –le terme « loubard » aurait semblé plus approprié, et Lynch ne s’en cachait pas- ; quant à la demoiselle, elle se trouvait parfaitement seule, en terrain inconnu, et sans que personne ne sache où elle s’était rendue, puisqu’elle avait accepté une invitation au pied levé, nullement prévue à l’avance. Sa façon de ne pas paraître à son aise n’avait au fond rien de grandement surprenant : elle n’avait tout bêtement pas l’habitude de ce genre d’endroit, ni même éventuellement de ce genre de rendez-vous, voilà tout, pas la peine de chercher midi à quatorze heures.

La note griffonnée commença de le mettre sur la piste, non pas du handicap pleinement volontaire de son ancienne camarade, mais de quelque chose qui, potentiellement, ne tournait pas rond. En soi, gribouiller dans un calepin ainsi n’était pas non plus le summum de la bizarrerie ; d’après certaines croyances populaires, c’était même un bon moyen de ne jamais oublier grand-chose, lorsque l’on pensait subitement à une idée aussi importante qu’éphémère, toute prête à s’évaporer dans l’instant si vous ne preniez pas la peine de la piéger sur le papier. Allez savoir, les gens prenaient parfois de drôles de plis… Et Dieu seul savait pourquoi subitement, la belle avait songé à quelque chose digne de se voir retranscrit séance tenante, ou encore ce qui suscitait cette séance d’écriture intempestive. Cependant, ce n’était pas pour alléger sa mémoire que la blancheur du feuillet avait été attaquée ; Fergus était bel et bien le destinataire du message, d’un unique mot tracée d’une écriture sûre, signe tangible que Rosalinda –puisque tel était le nom de  sa vis-à-vis- se trouvait rompue à ce mode de communication insolite.

Rosalinda, oui, c’était bien ça, Rosalinda Crown. L’identité de la demoiselle refaisait surface dans son esprit, à la manière d’une bulle éclatant pour libérer la lumière, ou encore d’un « eurêka ! » enfin  décroché, après avoir eu la bonne réponse au bout de la langue durant un temps bien trop pour que cela n’en devienne pas un brin enrageant. Lynch ne se trouvait néanmoins pas au bout de ses surprises : le calepin fut récupéré pour qu’une seconde partie du message lui soit délivrée, cette fois nettement plus conséquent, au point de mériter le titre de petite missive. Son regard circonspect se mua en expression médusée, que nous n’aurions eu que bien peu de mal à attribuer à quelqu’un croyant qu’on lui faisait une bien mauvaise blague.
… Sérieusement ? Alors comme ça, Rosalinda avait perdu la voix ? L’Anglais ne parvenait à ne pas trouver cela roccambolesque, et en même temps intriguant. Alors qu’une partie de son esprit s’employait à déterminer comment trouver de la cohérence entre ses souvenirs et cette révélation sortie de nulle part, une myriade de questions pour le moins sottes venait assaillir le reste de sa conscience. Que se passait-il si on la pinçait par surprise, ou si on la chatouillait ? Et si jamais la jeune femme se retrouvait à court de papier sur lequel inscrire ce qu’elle désirait faire comprendre, ou si sa mine se brisait alors qu’elle se trouvait dans la rue, sans solution de sauvetage ? Et quid des citadins qu’elle croisait qui ne savaient pas lire, prenaient-ils la mouche lorsque l’orpheline tentait d’instaurer le dialogue entre elles et eux ? Cette curiosité, mi enfantine mi déplacée, devait cependant ne pas pouvoir connaître d’autre réponse que celle, éminemment peu divertissante, se résumant par l’évidence : la silencieuse malheureuse se trouvait alors contrainte de se débrouiller avec les moyens du bord, inventant autant de moyens de rechange que possible pour parvenir à interagir avec le reste de l’humanité, quitte à mimer son propos.

Pourtant, Fergus ne se rappelait pas d’un accident qui ait pu, après le meurtre, expliquer cette aphonie : à sa connaissance, personne ne l’avait battue assez violemment pour que son cerveau ou sa mâchoire deviennent incapables de formuler la moindre syllabe. De même, si quiconque avait sectionné la langue de la gamine, ou l’avait forcée à avaler de quoi lui brûler durablement le gosier, il l’aurait su, tôt ou tard –ce genre d’horreur constituait immanquablement des récits croustillants à échanger une fois le couvre-feu passé, pour mieux frissonner à la fois de peur et d’excitation une fois les bougies soufflées. Alors quoi ? Elle avait tout bonnement… Décidé de ne plus piper mot ? Quelle étrangeté, alors que la parole s’avérait si utile, si vitale. Il n’était pas que question d’exprimer le résultat de toutes les agitations siégeant sous son crâne, mais également de faire valoir son avis, comme cela se passait dans les quartiers pauvres, où c’était bien, dans certains cas, celui qui beuglait le plus fort qui remportait l’adhésion générale. Sans parler d’appeler au secours de toutes ses forces, un recours fort utile pour une demoiselle seule en une période si troublée… D’après son mot, c’était volontairement que sa voix s’était tarie, et Lynch ne parvenait à comprendre pourquoi, lui pour qui un acte dénué de cause exposable -en un mot, fortuit- se révélait inconcevable.

-D’accord… lâcha-t-il lentement, comme encore en train de décider s’il avait invité une folle, ou juste une originale parmi tant d'autres.

Se portant lentement en arrière sur sa chaise, le Britannique considéra son interlocutrice avec l’œil d’un expert pesant le pour et le contre, d’un médecin tâchant d’évaluer le degré de gravité de l’affection rongeant son patient.

Après tout, tout le monde avait des manies saugrenues, des traits de caractère ou des valeurs que nul à part les excentriques en question n’arrivait à admettre comme équilibrés. Nous étions tous les olibrius de quelqu’un… Qui donc était Fergus, pour juger ?
En quelques secondes à peine, il s’était forgé un avis, que son faciès rendit à la perfection : il se lavait les mains des extravagances de Rosalinda, dont il n’était pas juridiquement responsable, et dont, en soi, il ne faisait pas suffisamment cas pour se préoccuper de ce que signifiait une telle attitude, une telle automutilation, au-delà d’un simple caprice pardonnable. D’un léger haussement d’épaules, le malfrat accepta la jeune femme comme elle venait, sans faire la fine bouche, en une réaction aussi noble que déconcertante dans la rapidité avec laquelle Lynch avait statué, et abandonné le parti de la réserve. De tous les hommes ayant jamais foulé ce sol, il comptait sans doute possible parmi les plus averses aux positions en demi-teinte, où il n’aurait pas porté sans ambages ni honte une opinion bien tranchée.

-T’inquiète pas pour ça, va, répliqua le hors-la-loi, en référence au verre gracieusement offert, et quoi qu’il ne fut pas foncièrement opposé à ce que miss Crown, dans un futur plus ou moins proche, fasse de même à son égard.

Sa curiosité, désormais sagement tenue en laisse, se permit une percée, que la pitié aurait peut-être taxée de voyeurisme.

-Et donc, tu comptes recommencer à parler un jour, ou non ?

Comme si c’était aussi simple, aussi facile que ça. Force de caractère honorable, ou brusquerie aussi terre-à-terre que cruelle, de quoi relevait exactement la question de Lynch ? D’un mélange de ces deux extrêmes, somme toute.




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