Who I am ?
Avril 1873, il fait assez beau en cette journée pourtant fraiche. Le soleil est de sortie et au pied d'une porte en métal quelque peu délabrer et vieillotte, pleure un bébé. Dans un panier d'osier neuf, emmitoufler dans une grande couverture blanche brodée d'un joli "H" au fils d'or. Une lettre posée entre les couvertures, dépasse sur le côté, cacheté à la cire rouge et tamponner. Elle est au nom d'Belinda Bolton. Cette lettre jamais elle ne devra être lue par la petite qui sourit à la grande dame qui se penche vers elle. Non jamais.

Les années passent et c'est au bordel de Miss Bolton que la petite Mary grandit. C'est le prénom qu'on lui a donné soi-disant à sa naissance, mais elle ne l'apprécie guère en réalité. Miss O'Brian, une employer est chargée de s'occuper d'elle, de cette enfant la journée, elle lui montre dès son plus jeune âge les quelques tâches à faire dans la maisonnée. Et la petite participe avec ses possibilités, mettre les couverts décorés les chambres, aider en cuisine... Elle n'a que 5 ans, mais elle se débrouille et observe ce qui sera son travail quand elle sera grande. C'est ce que lui dit Miss O'Brian. Il y a aussi Miss Bolton, la patronne des lieux, c'est un peu comme une mère dans le cœur de Mary, mais elle n'est pas sa fille, elle le sait et Miss O'Brian ne cesse de le lui rappeler gentiment alors que parfois la petite veut se faire cajoler dans les bras de cette femme.

À 7 ans alors qu'elle joue tranquillement dans le bureau de Miss Little elle s'approche d'une carte du monde posée sur le mur. « Je veux m'appeler comme ça ! » Dit alors la petite rousse en posant son doigt sur un pays nommé l'Inde. Elle ne sait pas lire, non, mais les lettres lui plaisent, c'est joli comme elle le dit à la dame des lieux. Indianna, c'est son nouveau prénom, celui qu'elle a choisi avec Belinda Bolton, celui qui lui plaît, celui qui la rend heureuse. Indianna Peters, c'est celle qu'elle sera à présent.

C'est cela donc la vie qui est destinée à cette petite orpheline des rues, une vie dans un lieu des plus douteux, mais qui à ses yeux est le plus bel endroit du monde. Elle ignore bien des choses, son jeune âge et la protection de cette femme à l'allure étrange qu'elle appel parfois maman dans ses doux rêves. Car oui depuis toujours Indianna sait bien que même si Miss Bolton n'est pas sa véritable mère elle la protège et prends soin d'elle comme elle prend soin de sa fille. Et Indianna donne son maximum depuis toujours pour soulager cette femme fatiguée par la vie dans les tâches de tous les jours. C'est bien peu en retour elle le sait, mais elle ne sait pas quoi faire d'autre pour remercier cette gentille femme de l'avoir garder sous son toit. Alors qu'elle n'en avait aucune obligation.

Love game
Ce lieu glauque, poussiéreux sombre, parfois froid quand le temps n'est pas clément dehors. Indianna à comprit, avec les années ce qui se passe ici. Qui est cette femme qu'elle considère comme sa mère qui sont ses jeunes femmes et ses hommes du monde qui viennent ici, ce qu'ils font... Elle sait à présent, et parfois aujourd'hui elle se demande pourquoi elle ne fait pas partie de ses filles de joie. Après tout, elle arrive dans l'âge demandé et elle est déjà belle et bien formée, c'est ce qu'on lui a dit. Ses cheveux roux sont d'une rareté très demandée. Mais jamais elle n'a osé demander à la propriétaire pourquoi elle, on ne la mettait pas avec les autres. Miss O'Brian lui a simplement dit un jour qu'elle était réservée pour un client important. Une phrase qui glaça la jeune fille dans son échine. Mais qui à la fois la rassura. Était-elle seulement prête à affronter ce nouveau monde ? Elle n'en était pas sûre. Elle discutait parfois avec certaine des filles et ce "métier" jamais ne les ravissait, bien au contraire. L'innocence de sa jeunesse peut-être lui avait fait imaginer parfois le contraire.

Puis il y eut cette soirée, Indianna était dehors, assise sur le trottoir devant la maison close. Un vieux livre déchiré entre les mains. Il faisait frais, mais qu'importait, son petit gilet sur ses épaules robustes lui suffisait, elle n'avait jamais été bien frileuse de toute façon. Son esprit tentait de déchiffrer ses lettres encore troubles dans son esprit. Elle n'avait pas apprit à lire, personne ne lui avait apprit, elle n'avait jamais demandée en réalité. Mais cette histoire, celle de Cosette. Maintenant que Miss O'Brian n'était plus, personne d'autre ne le lui comptait et cela lui manquait. Elle voulait la lire elle. La lumière du lampadaire éclairant les pages qu'elle tournait sans vraiment les comprendre, observant de son sourire encore enfantin les quelques pages dessinées. Une ombre vient alors gâcher sa lecture. Levant ses yeux vers cette personne qui osait la déranger dans son imagination, elle croisa alors le regard doux de ce client. Il venait parfois au bordel, Lord Harrington, c'était son nom, lui semblait-il. L'homme était grand, pour ne pas dire immense, imposant, intimident, mais quelque chose chez lui était doux. Son regard, c'était cela. Indy avait toujours été fasciné par le regard des gens et le sien la troublait tellement. « Que lis-tu ? » Demanda-t-il alors. C'était la première fois qu'elle entendait réellement sa douce voix roque et si masculine. « Rien, enfin, c'est l'histoire de Victor Hugo, ma favorite, mais je ne la lis pas. Je ne sais pas... Mais j'adorais quand on me la racontait. » Avoua-t-elle alors en baissant ses yeux claire, honteuse et timide. L'homme leva un sourcil, surprit sembla-t-il par sa déclaration. Il prit le livre des mains de la rousse et s'assit à son tour sur le trottoir peu propre et il commença alors la lecture. Incrédule, elle resta planté un moment, regardant ce grand homme assit à son côté, lui comptant alors l'histoire qu'elle aimait tant.

Pourquoi cet homme a-t-il pris le temps de lui lire quelques lignes de ce livre ? C'est bien la question qu'elle se pose là les yeux rivés sur ses vieilles pages qu'elles tournent sans même les regarder. Son esprit et ses pensées partis loin déjà.