Sujet: The beginning of a new life ♦ James & Catherine Jeu 13 Juil - 0:17
Le paysage défilait à vive allure. L’Ecosse et ses larges prairies verdoyantes avaient laissées place aux paysages d’une Angleterre inconnue à la jeune lady Lyons. Ses pupilles étaient rivées sur la fenêtre, dévorant d’une curiosité avide ce qu’elles étaient capables de capter. Ses lèvres étaient légèrement entrouvertes, signe incontestable de son irrésistible envie de parcourir ces nouveaux décors encore vierges de sa présence. Déjà, elle s’imaginait, galopant à travers les bois ou lisant au pied d’un arbre esseulé. Catherine, enfin, avait pu laisser sa plus grande aspiration parler. Elle avait quitté l’Ecosse et rejoignait un monde qui lui était inconnu : l’Angleterre et, plus particulièrement, sa capitale, Londres. Machinalement, ses doigts étaient venus attraper la fine médaille dorée qu’elle portait habituellement cachée sous son col montant, vestige de son baptême et preuve de sa grande foi. L’objet lui était pourtant davantage utile quand elle était empressée autant qu’angoissée.
Dire au revoir aux siens avait été chose difficile. Sa mère, surtout, avait été des plus peinées de la voir quitter leur foyer pour se diriger vers l’inconnu. Pourtant, dans ses bagages, elle avait veillé à prendre souvenirs de chacun des membres de sa famille. Ses frères l’avaient serrée dans leurs bras avec force et protection. Pourtant, aujourd’hui, ce rôle ne leur était plus accordé. Aujourd’hui, c’était au lord James Lyons de prendre soin d’elle et de la protéger. Son père, dans un geste pudique, lui avait simplement embrassé le front avant de rendre sa main à celui qu’elle avait épousé. Son regard dévia de la fenêtre du train, venant rencontrer celui de cet homme à qui elle appartenait maintenant, assis en face d’elle. Elle lui adressa un léger sourire avant de baisser timidement les yeux.
Que savait-elle de son époux ? Peu de choses. Il était arrivé dans sa vie quelques mois auparavant, provoquant en elle l’effet d’un ouragan qui vient perturber tout ce que l’on connaît pour finalement vous détacher de vos habitudes. Quand il avait demandé sa main à son père, Catherine était restée interdite, incapable de prononcer le moindre mot ou de protester contre la chose. Mais voulait-elle réellement protester ? La seule qui en avait eu la force avait été la mère de la jeune femme qui voyait en ce lord d’un certain âge celui qui emmènerait la belle blonde au loin d’eux. Et pourtant, l’affaire fut rapidement conclue, la dot de la jeune femme annoncée et le mariage planifié. Le jour de celui-ci, si elle fut, comme bien des mariées, terrifiée, le lord Anglais eut tôt fait de rassurer sa belle épouse par quelques paroles et un respect profond qu’elle apprécia grandement.
Et ce fut ainsi qu’ils prirent la route de Londres, ensemble, montant dans le train qui partait d’Aberdeen, où les noces avaient eu lieu. A croire que son grand-père avait su tracer la voie qui était désormais la sienne. Confortablement installés en première classe, les jeunes époux ne parlaient que peu, un silence lourd et gênant s’étant installé entre eux et n’étant interrompu que par les propositions de James concernant le déjeuner ou le thé. D’ailleurs, reportant son attention sur la tablette qui se trouvait entre eux, Catherine vint se saisir de la tasse en fine porcelaine qui se trouvait devant elle et la porta à ses lèvres, laissant le Earl Grey s’immiscer dans sa bouche et répandant sur sa route cette douce fragrance de bergamote. Dans un cliquetis léger, elle vint reposer la tasse sur son réceptacle, s’éclaircissant la gorge avant de relever ses yeux clairs vers son époux. « Il ne me semble pas vous l’avoir déjà dit… Mais cette voie ferrée fut dessinée et mise en place par mon grand-père… » Rompre la glace pouvait se montrer compliqué et elle en savait si peu sur l’homme qu’elle ne pouvait s’aventurer dans un domaine particulier, ne sachant pas s’il se montrerait réceptif à celui-ci ou non. Elle lui servit pourtant cette phrase légère avec son plus beau sourire, replaçant ses mains enlacées sur sa longue jupe de sa robe ivoire. Elle ne dévia pas son regard cette fois, les deux émeraudes étant merveilleusement encadrées par quelques mèches blondes, les autres étant retenues dans un chignon relativement sophistiqué.
Toujours dans l’optique de tuer ce silence pesant, elle délaissa définitivement le paysage pour essayer de reporter son attention toute entière sur son époux. Elle n’avait que vingt-cinq ans et dissimuler son enthousiasme quant à l’idée de vivre au cœur de Londres était une chose qu’une lady devait faire mais qu’elle se contentait de réaliser à demi-mesure afin de ne pas laisser penser à James que l’idée la laissait aussi froide que la glace. « Dans combien de temps arriverons-nous à Londres ? On dit en Ecosse que c’est une ville fantastique où il fait bon vivre et où se retrouvent tous les riches nobles de Grande Bretagne… Est-ce vrai ? Avez-vous toujours vécu là-bas ? »Tant de questions se bousculaient dans sa tête et pourtant, la belle blonde devait ronger son frein et ne dévoiler ces dernières qu’au compte-goutte si elle ne souhaitait pas déplaire à celui qui pouvait la chérir autant que la délaisser s’il le souhaitait.
Invité
Invité
Sujet: Re: The beginning of a new life ♦ James & Catherine Dim 16 Juil - 21:10
The beginning of a new life
« Le mariage est un état trop parfait pour l'imperfection de l'homme »
1891
L'Ecosse est magnifique, il n'y a rien à dire à ce sujet mais pourtant James est loin d'en admirer le paysage à l'inverse de sa jeune femme. Confortablement assis sur les fauteuils moelleux réservés aux passagers qui comme lui voyage en premier classe, le Lord n'est pas vraiment du genre à se noyer dans les yeux si ravissants soit-il de son épouse. Le stylo à la main, son regard est plutôt plongé dans l'un de ses habituels petits carnets de cuir rouge, y inscrivant de ci de là des phrases inintelligible pour le curieux lambda. Partant d'Aberdeen plutôt comblé, il y avait finalement trouvé là-bas la chose qui manquait selon lui à sa vie de gentleman, une femme. Le choix n'avait pas été évident ou facile, mais il avait finit par trouver celle qu'il voyait parfaite pour ce rôle à ses côtés. Ravissante demoiselle répondant au nom de Catherine, cette dernière était à présent en face de lui à contempler son Ecosse que la jeune femme quittait semble-t-il pour la première fois.
Les choses avaient aisément suivi leur cour auprès du père qui semblait désespéré de ne jamais pouvoir marier sa fille. L'arrivée presque providentielle de James le motiva à pousser au cul de cette nouvelle tentative, surtout que ledit prétendant avait tout pour lui plaire. Lord et rattaché aux plus hautes sphères de l'état britannique, il pourrait ainsi devenir un allié de poids dans de futurs investissements pour la noble famille des Aberdeen. Seulement si le père avait été facilement conquis, il aurait pu en être tout autrement pour sa si jolie fille... notamment à cause de l'âge plutôt avancé de James par rapport à elle. Pourtant, ce n'est pas sans une certaine surprise que le courant passa à merveille entre ces deux âmes. Tant et si bien qu'une main fut donné, et un mariage célébré.
Et c'est justement presque au lendemain de cette alliance si solennelle que le jeune couple quitta Aberdeen pour rejoindre leur nouvelle vie au coeur de la capitale anglaise, Londres. Mais ce rapprochement si hâtif ne fut pas sans conséquence si bien que les deux époux n'eurent pas tout le temps nécessaire pour se connaître l'un l'autre. Pourtant cet état de fait ne semble pas gêner la jeune femme qui ne tarde pas à interrompre le lourd silence qui pèse entre eux depuis le début de leur voyage. Griffonnant toujours sur son carnet, James esquisse une petit sourire en coin en entendant les propos de Catherine. Cette dernière lui explique que les rails, sur lesquelles leur train roule, sont une oeuvre de son aïeul. Terminant silencieusement une ultime annotation, le Lord anglais referme doucement son calepin et le range dans la poche interne de sa veste accompagné de son stylo. Adressant un tendre sourire à la jeune Lady, il se retient de lui dire savoir bien tout cela, et préfère jouer les incultes malgré le temps que le père de Catherine avait passé à lui en parler avec fierté.
_ Je vois ma chère. Vous devez en tirer une immense fierté, non ?
Invitant la jeune femme à en parler, il lui tend ainsi la perche pour que le silence ne revienne pas s'immiscer entre eux de nouveau. De son côté, James observe sa si jeune femme avec un oeil précis et vif, détaillant les formes quasiment parfaites de son visage doux ainsi que ses cheveux blonds qu'elle ne semble pas avoir pris la peine de trop coiffé pour le voyage. Puis, tandis que cette dernière se trouve finalement vers lui, il plante son regard dans les deux prunelles émeraudes sans les quitter. Leur yeux ne se quittent que lorsque James baisse les siens pour les faire rencontrer le cadran de sa montre à gousset lorsque sa curieuse Catherine s'interroge sur le temps qu'il leur reste avant d'arrivée à Londres. Remontant presque immédiatement après son regard vers elle, il entame alors sa réponse le plus simplement du monde. _ Nous ne devrions plus trop tarder, une petite demi-heure. Veuillez me pardonner Darling mais je crains d'être un piètre guide vis-à-vis de Londres. Je n'y ai jusqu'à présent fait que quelques escales sans jamais m'y attarder. Je risque ainsi de vous en parler comme le ferait un voyageur qui n'y passe malheureusement pas assez de temps pour en dépeindre un tableau authentique.
Soupirant doucement, presque mélancolique, il se saisit à son tour de sa tasse pour en déguster une petite gorgée de thé agrémenté d'un peu de citron. Reposant sa tasse doucement, il laisse sa main s'approcher de celle de Catherine pour venir la frôler du bout des doigts dans une très légère caresse.
_ Je déplore vraiment que mon travail me contraint d'y résider de manière permanente pour le moment. Peut-être me prendrez-vous pour un provincial mais j'ai toujours préféré nos colonies...
Affichant un sourire franc, il vient saisir sa main par les doigts, les serrant tendrement accompagné d'un franc sourire.
_ J'espère que vous me laisserez vous montrez MON Angleterre lorsque ma situation me le permettra.
Sujet: Re: The beginning of a new life ♦ James & Catherine Mer 19 Juil - 13:44
Fière, oui, elle l’était. Sa famille possédait une aura importante en Ecosse ainsi qu’une influence qui lui avait permis de toujours pouvoir obtenir ce qu’elle désirait dès lors qu’elle offrait son nom aux oreilles attentives de ses interlocuteurs. Et pourtant, tirer une fierté certaine d’un travail qui n’était pas le sien était loin d’être dans la nature de Catherine, ce qu’elle ne tarda pas à souligner. « La fierté revient à celui qui a pu mener à bien un projet d’une telle envergure, non à moi. Ce n’est guère mon nom mais celui de mon aïeul qui résonne lorsque l’on parle de cette voie ferrée. » Elle sourit avec un peu plus de malice avant de détourner légèrement le regard. Sous-entendre qu’une femme pouvait entreprendre de grandes choses à la hauteur d’un homme était un blasphème et de nombreuses fois, sa mère l’avait corrigée vis-à-vis de ce sujet. Pourtant, l’intelligence de la demoiselle lui avait parfois permis de piquer avec adresse via les mots qu’elle employait.
Elle reprit une gorgée de son thé avant de changer du tout au tout le sujet, n’ayant utilisé cette anecdote que pour briser la glace qui s’était immiscer dans le couple Lyons. Londres. La capitale d’Angleterre avait été un long sujet de conversation entre elle et Ethan, son jeune frère, tout autant passionné par ce que l’on disait de cette ville qu’elle pouvait l’être. Secrètement, elle espérait d’ailleurs que son frère benjamin trouve un prétexte pour la rejoindre dans cette ville afin qu’elle ne soit pas seule bien longtemps. Il le lui avait promis, désireux de pouvoir veiller sur elle comme elle l’avait fait avec lui quand ils étaient plus jeunes. Alors, évidemment, l’enthousiasme de se rendre dans une ville qui avait semblé être le moyen pour elle d’accéder à bien des rêves était plus que palpable et sous ses questions quelque peu indirectes, tout ce qu’elle souhaitait était savoir si les rêves qu’elle s’étaient créé étaient vrais ou non. James eut un regard pour sa montre avant de lui annoncer qu’ils arriveraient d’ici peu de temps. Une demi-heure au plus. Le sourire de Catherine s’élargit doucement tandis qu’il poursuivait ses dires, signalant dès à présent à sa jeune épouse qu’il ne lui serait qu’un guide pauvre d’intérêt dans les dédales de rues de Londres. Son sourire s’effaça légèrement mais sa bienséance lui permit de le rattraper rapidement, le figeant dans une expression douce et attentive. Elle ferma les paupières un instant avant de relever le regard vers lui qui s’était saisit de cette tasse de thé. « Vous n’avez rien à vous faire pardonner, mon cher. Cela ne nous permettra que davantage de découvrir cette ville ensemble. » Elle l’espérait sincèrement, voyant sous ce prétexte un nouveau moyen pour elle de converser longuement avec son époux, lui qui risquait, semblait-il, d’être absent la journée durant.
Finalement, il vint reposer sa tasse sur la soucoupe qui se trouvait là et en profita pour venir frôler la main de la jeune femme de ses doigts. La pudeur était une chose que Catherine appréciait grandement autant que la retenue chez cet homme. Il lui semblait que jamais il ne puisse la mettre dans une situation inconfortable, préférant de courtes et légères attentions telles que ce geste. Il reprit la parole, faisant part à sa jeune épouse de son manque d’envie de résider à Londres durant un temps, chose que la jeune femme ne comprenait qu’à moitié. Elle était une lady de son temps, appréciant les bals et les mondanités, n’ayant tout simplement connu que cela pour l’heure et lui semblait les fuir pour mieux gagner des contrées éloignées qui, certes, faisaient tout autant envie à Catherine bien qu’étant une inconnue qu’elle redoutait. Dans le fond, l’idée de savoir qu’ils allaient tous deux se retrouver dans une ville qu’ils ne connaissaient pas la rassurait. Il n’aurait pas à courir les pubs et les clubs fréquentés par les gentlemen car il n’en connaitrait que peu, et elle ne sera ainsi que rarement seule. A sa remarque, cependant, elle rit doucement. Lui, un provincial ? Il n’en avait rien si ce n’était le titre qu’il se donnait. Qu’il le veuille ou non, il faisait bien plus lord de ville que rat des champs.
Sa main vient saisir la sienne et Catherine resserra doucement ses doigts sur les siens, ses yeux verts ne quittant pas ceux de son époux. Il lui fit alors une proposition presque inespérée pour elle. Son Angleterre. Les colonies, des terres lointaines et exotiques qu’elle ne connaissait que grâce à des livres et ce qu’ils avaient bien voulu lui dire à ce sujet. Son sourire se fit plus franc tandis que ses yeux brillaient d’une curiosité puissante. « Je serais plus qu’honorée de découvrir cette Angleterre à vos côtés, mon tendre époux. » Devait-elle lui parler de ce qu’elle avait lu dans les livres ? Ou bien cela la ferait-elle passer pour une aliénée ? Ils ne se connaissaient encore que si peu, elle ne pouvait oser tenter ce genre d’approche pour le moment et préféra s’en tenir aux choses plus banales. « Est-ce si différent de nos provinces ? Vous vous dites provincial et ne connaissez que peu Londres… Pourrais-je savoir d’où vous venez, James ? Je ne crois pas que nos quelques conversations ne m’ont permis d’apprendre cela… »
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: The beginning of a new life ♦ James & Catherine