Let me introduce you... My new and precious friend. ♦ Theodora
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Sujet: Let me introduce you... My new and precious friend. ♦ Theodora Ven 28 Juil - 11:21
La journée ensoleillée était aussi rayonnante que l’hôtesse du jour, fait suffisamment rare pour être souligné car le temps maussade de Londres pouvait parfois sembler bien pesant pour ses habitants. Mais l’heure n’était guère aux confidences peu radieuses mais bien à la légèreté et à l’amusement pour les quelques ladies présentes dans le grand salon de la large demeure des Lyons. Bien qu’arrivés très récemment sur Londres, le couple Lyons, sous les directives de James, avaient fait décorer leur demeure avec une riche simplicité. Des œuvres d’art, peinture et sculpture, se trouvaient çà et là dans la pièce, offrant à celle-ci un décor ouvrant sur des paysages forestiers et pourtant, ramenant également toute la gloire de cette famille en avant. Les meubles avaient été choisis avec soin, offrant une atmosphère plus baroque sans être rococo à la pièce. Les ladies étaient installées confortablement dans les canapés et fauteuils autour d’une petite table de marbre sur laquelle les tasses de thé avaient été déposées.
Toutes étaient issues de la haute société et se prêtaient à merveilles aux mimiques et autres codes de femmes de leur rang ce qui, parfois, pouvait épuiser la jeune Catherine Lyons. L’air d’Ecosse et la liberté des grandes étendues de verdure pouvait lui manquer, surtout lorsqu’elle s’imaginait dès lors galoper sur l’une de ses montures dans ces vastes prairies d’herbe fraîche. Mais, désormais, sa vie serait celle d’une lady vivant à Londres et son époux, aussi bienveillant soit-il, ne pouvait guère lui offrir tout ce dont elle avait envie car cela dépassait bien des outils matériels. Aussi, elle avait finalement trouvé un peu de répit en partageant du temps avec d’autres jeunes femmes. Il y avait cinq autres ladies présentes dans son salon et ces dernières se faisaient passer quelques produits cosmétiques, raison de ce rassemblement.
Catherine avait rencontré Theodora Hale lors d’une soirée mondaine. Elle lui avait été présentée par une autre jeune femme dont Catherine avait déjà oublié le nom autant qu’elle lui avait été recommandée pour les produits de qualité qu’elle pouvait façonner. L’intérêt de Catherine pour une jeune femme qui avait su développer sa maîtrise dans le maniement des plantes et autres substances dans le but de rendre plus belles les femmes était une chose qu’elle avait rapidement apprécié. Parfois, elle se surprenait à rêver, elle-même, de pouvoir mettre à contribution des connaissances qu’elle aurait pu se découvrir dans un domaine pour pouvoir développer une petite entreprise indépendante de ce que pouvait faire son époux. Mais, elle n’était douée en rien et ne souhaitait nullement ternir le nom des Lyons en jouant les femmes indépendantes, pas maintenant qu’elle était mariée. Cependant, s’étant prise d’affection pour la jeune femme aux cheveux noirs, elle lui avait proposé de venir lui faire découvrir quelques objets de sa création auprès d’elle et quelques amies. La chose aurait pu rester parole en l’air mais l’honneur de Catherine était tel que, dès le lendemain, et après avoir obtenu sans mal l’accord de James, elle avait envoyé des invitations et celles qu’elle jugeait potentiellement intéressées par ce projet. Elle avait même fait envoyer une lettre à la Princesse Louise, fille du prince Edouard, sans malheureusement obtenir de réponse positive.
Et voilà qu’aujourd’hui, elle recevait ce beau monde dans un salon survolté par l’enthousiasme sous un regard bienveillant. Toutes avaient son âge ou presque et toutes étaient donc on ne peut plus intéressées par les cosmétiques présentés par lady Theodora qui pouvait également étendre ainsi ses possibilités de clientèle. Portant une tasse de Earl Grey à ses lèvres, Catherine sourit devant les rires des deux jeunes femmes assises en face d’elle qui semblaient découvrir ce rose léger qui leur offrait bonne mine. Elle portait une robe d’un blanc cassé élégant et ornée de quelques soieries bleu Roy. La grâce de Catherine était évidente et en tant qu’hôtesse, elle veillait à ce que toutes trouvent leur place dans ce beau mélange. C’est ainsi qu’elle se pencha légèrement vers Theodora Hale. « Ma chère, vous proposez là bien des choses tant magnifiques que de qualité… Votre secret quant à la réalisation de ceci n’en serait pas un, je serais curieuse de le connaître… » Elle eut un sourire doux et empli de bienveillance avant de froncer légèrement les sourcils, choses qu’elle faisait lorsque la curiosité se faisait plus grande en elle. « Mais dites-moi, lady Hale… Comment vous est venue cette idée de créer vos propres produits dans ce domaine ? » Elle fut légèrement interrompue par lady Renalds qui tenait absolument à lui montrer l’efficacité de cette crème qu’elle tenait dans les mains.
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Sujet: Re: Let me introduce you... My new and precious friend. ♦ Theodora Dim 20 Aoû - 16:10
Introduce me... My friend
Lorsqu’elle avait reçu l’invitation, ce matin-là, Théodora n’avait pas encore quitté la table. Et vu l’agacement profond dont avait fait preuve Nathaniel en lui tendant le billet, elle s’était immédiatement doutée de son contenu, et l’avait donc délaissé un petit moment avant d’y revenir, et d’hésiter sur l’identité de son expéditrice.
- Lyons… Tu sais de qui il s’agit ?
- Non.
Nathaniel était encore d’humeur charmante à ce qu’il semblait, et le coup d’oeil en coin qu’elle lui adressa suffit à la conforter dans son idée. En temps normal, la jeune femme aurait sauté sur cette occasion pour lancer un quelconque trait d’esprit, mais elle était bien trop occupée à tenter de se remémorer à qui elle avait affaire.
Puis elle se souvint. Lyons… Oui. Une nouvelle arrivante, rencontrée au détour d’une quelconque soirée sans intérêt. Et en même temps, elle se souvint du détail qui avait vraisemblablement suscité son intérêt lorsque toutes deux avaient été présentées… Alors, elle réclama une plume et du papier, et d’un trait fin et délicat, confirma sa présence l’après-midi même. L’occasion était trop parfaite, de juger par elle-même.
☼ ☼ ☼
Confortablement assise, et les mains sagement croisées sur les genoux, Lady Hale observait les « essayages » de ces dames, dispensant ça et là de petits conseils quant à l’utilisation des produits qu’elle proposait à la vente. Essentiellement, des ongents parfumés et pommades visant à embellir le teint, mais aussi, et bien que cela ne soit recommandé, quelques teintes pour colorer les joues et les lèvres de celles qui rêvaient de braver les interdits.
Elle savait pertinemment que, de toute façon, aucune d’entre elles ne s’aventureraient hors de leurs chambres avec le visage peinturluré.
À moitié perdue dans ses pensées, elle fut tirée de ses rêveries par la voix de l’hôtesse de maison, et tout en profitant de l’interlude pour s’emparer délicatement de sa tasse de thé, elle lui adressa un sourire, à son tour.
- Vous êtes bien aimable Lady Lyons…
C’était le moment. Théodora prit le temps de porter son breuvage à ses lèvres, laissant planer quelques instants avant de répondre à l’interrogation de la jeune femme.
- Eh bien… J’admets que j’ai toujours été attirée par la botanique et par les diverses propriétés des plantes.
Son sourire ensuite se fit plus présent, et même, plus enjoué.
- Et il m’est impossible de vous cacher que je suis assez… Coquette, souffla-t-elle sur le ton de la confidence. Un peu comme vous, n’est-ce pas?
Effectivement, c’était indéniable puisqu’elle ne faisait rien pour le cacher. Aujourd’hui encore, la jeune veuve avait accordé une attention toute particulière à sa toilette, revêtant une charmante robe carmine qui épousait sagement ses formes sans tomber dans la vulgarité, et agrémentée de jupons et voileries sombres. Ses cheveux ébènes avaient été relevés en un chignon savamment désordonné qui mettait ainsi en avant son teint de porcelaine.
Avec ou sans approbation de la part de son interlocutrice, et après s’être à nouveau désaltérée d’une gorgée de thé, Théodora poursuivit, comme cherchant à ce que sa réponse soit la plus complète possible.
- De plus… Je ne tenais pas à vivre exclusivement de l’héritage de mon époux.
À cet instant, Théodora n’aurait pas pu affirmer que Catherine était déjà au courant. Mais qu’elle l’ai été ou non, le sujet était assez délicat pour orienter la conversation dans la direction qu’elle le souhaitait. Du moins, elle l’espérait. Et tandis que Lady Lyons accordait à Lady Renalds l’attention que cette dernière semblait réclamer, Théodora acheva son thé.
Sujet: Re: Let me introduce you... My new and precious friend. ♦ Theodora Mer 13 Sep - 18:26
La lady était jeune et pourtant, elle avait reçu une éducation des plus dignes. Catherine lui adressa un sourire quand la brune qui se tenait à ses côtés souligna son amabilité. Quel genre d’hôtesse serait-elle si, maintenant, elle ne prenait plus la peine de se montrer élogieuse envers ses invités. La vie londonienne était une science qui échappait entièrement à l’épouse de James Lyons et les quelques rencontres mondaines qu’elle avait pu faire lors de présentations officielles lui avaient permis de s’ouvrir à celle-ci, en appréciant tous ses aspects. Theodora, contrairement à elle, avait déjà fait ses armes dans ce milieu et était d’une aide appréciable pour se sentir plus intégrée encore dans ce monde si particulier. Finalement, cette rencontre officiellement basée sur l’échange autour des produits qu’elle créait n’était qu’un prétexte pour mieux connaître la brune au passé, disait-on, douloureux.
S’intéressant à l’idée même de la conception de ces produits, qu’elle ne fut pas sa joie d’apprendre qu’une autre femme s’intéressait à des choses aussi scientifiques que la botanique. Catherine elle-même avait un penchant pour l’astronomie et la zoologie, tentant tant bien que mal de le dissimuler aux autres pour, finalement, laisser quelques informations à ce sujet lui échapper. Peut-être James l’avait-il déjà deviné, peut être non. En tous cas, découvrir qu’une autre dame de la haute société britannique luttait contre l’oppression masculine était un fait plus qu’intéressant. L’heure n’était malheureusement pas aux confidences de ce genre, le salon étant bien trop occupé par d’autres dames qui s’indigneraient fortement de découvrir que l’Ecossaise de naissance avait des passions bien peu communes. Quant à la coquetterie, la blonde étouffa un rire. « Ma chère, je crois bien avoir cherché à apprendre à me coiffer avant de m’occuper de mes poupées… Et puis… J’étais fille unique ce qui a encouragé ma mère à me rendre si apprêtée, à m’apprendre à prendre soin de moi… Coquette aurait pu être mon second prénom, je le crains… Mais ce n’est pas pour déplaire à mon époux. » De ce qu’elle pouvait observer dans ce monde, Catherine pouvait au moins se réjouir d’une chose : son mari. Cet homme, bien qu’ayant certaines positions et une maturité qu’elle n’atteindrait pas avant un certain âge, la considérait autrement que comme un ornement qu’il portait à son bras. Depuis leurs noces, les discussions entre eux s’étaient multipliées, conversant d’un sujet ou d’un autre, apprenant de son vis-à-vis comme on apprend sur soi-même. Elle qui aurait pu être terriblement malheureuse était, au contraire, telle une fleur qui, doucement, s’ouvrait à un monde qui allait un peu plus s’émerveiller de la voir s’épanouir.
Une dernière remarque manqua de passer inaperçue aux oreilles de Catherine qui se fit apostropher par une de ses camarades. Tout sourire, elle reporta momentanément son attention sur elle, acceptant même de lui tendre une main pour qu’elle puisse lui en tartiner le dos. Puis, portant celui-ci à ses narines, elle huma délicatement le parfum que dégageait ce baume destiné à adoucir la peau en lâchant un petit soupir de contentement. « Vous avez raison, ma chère… Mais avant que vous ne vous jetiez sur la marchandise, je réserve à lady Hale la moitié de son stock quant à ce produit. » Ce qui représentait une petite somme… Et surtout, qui attisa la convoitise des trois autres ladies qui, déjà, manquaient de se disputer le reste. Catherine sourit avec satisfaction. « Votre passion semble contenter bien des dames, ma chère lady Hale… Quant à ce que nous disions… Je pense que toute femme aime se dire qu’elle est capable de s’affranchir des biens que son mari est le seul à lui apporter quand elle est mariée… » Elle porta sa tasse de thé à ses lèvres, buvant une nouvelle gorgée du précieux breuvage typiquement anglais.
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Sujet: Re: Let me introduce you... My new and precious friend. ♦ Theodora Mer 25 Oct - 22:45
Introduce me... My friend
Le contentement personnel, de voir à quel point ses produits étaient appréciés, céda rapidement la place à une profonde amertume qu’elle réussit néanmoins à dissimuler. Si l’on excepte la grimace qui tordit fugacement ses traits.
Les biens qu’un mari lui aurait apportés ? Pour peu elle en aurait éclaté de rire, et pendant un bref instant il lui sembla que le feu courait à nouveau sur sa peau, et qu’il la marquait encore d’avantage. Cette fille, idéaliste s’il en est ne savait vraisemblablement pas à quoi elle s’exposait maintenant qu’un anneau ornait son annulaire.
Les pensées de la jeune veuve déviaient, et cela finirait par se voir. Enfin, ça aurait été le cas si l’une des dames présentes ne l’avait involontairement sauvée d’un embarras certain en l’interrogeant sur un onguent combattant les rides. Greffant un léger sourire sur son visage mais tout de même intransigeante à ce sujet, Théodora porta sa tasse à ses lèvres.
- Je crains qu’il me faille emporter ce secret dans ma tombe… Souffla-t-elle, conspiratrice.
Empruntée d’une soudaine gravité, la jeune femme toisa tour à tour chaque membre de l’assemblée dont certaines des plus timorées avaient pâli à vue d’oeil. Trop vite. Trop facilement. Et en une fraction de seconde, Théodora recouvra son regard pétillant, et son sourire.
- Quelle piètre femme d’affaire je ferais si je laissais filer ma clientèle.
Les visages se déridèrent alors, nerveusement d’abord, et plus franchement ensuite tandis que Lady Hale portait une nouvelle fois la tasse à ses lèvres et qu’elle se tournait finalement vers Lady Lyons…
- J’espère sincèrement ne pas vous avoir offensée, ma chère. Il ne s’agissait que d’un petit trait d’humour… Quant à ce dont nous discutions… Il semblerait que votre époux cous comble parfaitement, et que vous ne manquez de… Rien.
Bien qu’elle aie gardé son sourire de convenance, Théodora avait particulièrement insisté sur le dernier mot et son regard pesait dorénavant avec une certaine insistance… Bienveillante.[/font]