Jolie petite histoire...
La douceur des lèvres d’une mère sur le front de sa fille. Une dernière preuve de tendresse d’une femme sur le point de mourir. La sage-femme prend doucement le bébé des bras de sa mère pendant qu’elle sombre doucement dans un sommeil sans fin pour aller le mettre dans les bras d’un monsieur muscle, l’homme fort du cirque. Tout autour se réunissent les artistes en voyant la tête de l’homme moustachu se décomposé en apprenant la mort de son épouse, la contorsionniste.  Il semble avoir peur d’être un mauvais père et de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de la petite chose si fragile dans ses bras. Les funambules, la femme à barbe, les clowns, les monstres de foires de regardent tous avec peine avant que la plus âgée, une cartomancienne, s’approche de l’homme pour lui tapoter doucement le bas. Le cirque sera là. Ils seront tous sa famille et l’aiderons à subvenir aux besoins de l’enfant.

Les mois et les années passèrent et le bébé devint une grande fille pleine de vie qui adorait s’amuser et apprendre.  Elle voulait tout faire. Dompter des lions, faire danser des serpents, marcher sur un fil de fer, voir l’avenir, soulever des éléphants comme son papa.  Voyageant avec un cirque ambulant, elle avait appris les bases du cirque. Elle apprit à jouer la comédie entre toute chose puisqu’il était important que les gens croient en ce qu’ils voyaient. Elle apprit aussi à marcher sur des lignes de fer que les gens posaient à quelque centimètre du sol pour qu’elle ne se blesse pas. Tout aussi souple que sa mère, elle aurait facilement pu tenter le niveau supérieur, mais elle ne voulait pas que les gens la regardent. Elle voulait communiquer… Elle voulait aider les gens, les réconforter. Oui, même si c’est étrange, Jeanne était plutôt quelqu’un de bon autres fois. Alors, elle laissa la cartomancienne lui apprendre l’art du jeu. Elle lui apprit comment faire des effets d’optiques et spéciaux, tromper les clients pour leur faire croire à un imaginaire. C’était thérapeutique, disait la douce vieille dame. Nombre de gens venaient la voir pour se confier et elle agissait, d’un sens, comme une amie et en retour, elle avait assez d’argent pour manger. La petite rêveuse choisie son scénario : elle verrait les morts et elle se voyait déjà plus grande suivre toute la troupe.
Le cirque devint très populaire dès les années 1865. Ils vivaient généralement très bien et les artistes, vivant généralement dans des tentes et mangeant comme des pauvres, avaient pu s’amasser un bon petit pactole. Même s’il ferma en 1880 puisqu’ils n’attiraient plus le public qui s’était tourné vers le nouveau Cique O’Farrell, ce qui attrista la jeune femme, son père étant mort d’une maladie incurable lui avait légué de quoi vivre si elle faisait attention. Malheureusement, elle prit goût au luxe. Robes sur mesures, repas chers et maquillage hors de prix. Son héritage se flamba rapidement et elle se retrouva vite à la rue sans un sou avec toutes ses affaires et un besoin irrésistible d’avoir encore plu comme pour compenser un vide laissé par la mort de son paternel. Devant se trouver un travail, elle se tourna vers le cirque O’Farrell qui semblait être rentable et proposa au propriétaire ses services en tant que médium et elle fût engagée. Il lui avait promis une meilleure vie, un toit digne de ce nom. La seule chose dont elle avait eu le droit était une tante qu’elle devait partager avec des pouilleuses – elle faisait, d’ailleurs, souvent des crises de diva et poussait hors de leurs lits les filles qui ronflaient- qu’elle devait payer à un prix si exorbitant qu’en plus de ses repas qu’elle devait payer, il ne lui restait plus rien pour ses petits plaisirs. Plus les années avançaient et plus elle nourrissait une haine féroce pour cet homme qui lui prenait tout. Elle n’allait pas se laisser faire plus longtemps ! Mais comment? Elle n’avait pas d’argents… Jalousant les riches qui vivaient mieux qu’elle, elle décida de les piéger. Rien de plus simple. Il suffisait de leur prédire grâce à ses spectres des années de malheur et que seule une potion pourrait les sauver. Les plus naïfs payaient 50 livres sterling un flacon rempli d’eau. Par contre, il restait le problème des plus dubitatifs. Comment leur faire acheter un produit en lequel ils ne croyaient pas? Alors, elle commença tout doucement en prédisant des vols, des disparitions d’animaux ou des plants ravagés par les mythes. Plus elle amassa un bon petit bas de laine, plus elle alla loin dans ses coups et engagea même quelqu’un pour faire le sale boulot à sa place. Parfois, la vieille tante mourrait sans avoir pu faire son testament d’une maladie. Parfois des bébés mourraient dans leurs sommeils… Les fantômes les avaient prévenus et s’ils n’achetaient pas vite la potion, pire encore allait arriver… Tout cela se passait sous le nez du directeur du cirque qui recevait toujours le même montant d’argent de sa part et qui ne soupçonnait pas qu’elle « faisait du temps supplémentaire en dehors du cirque ». Lorsqu’elle acheta sa caravane si bien méritée, elle lui donna plus d’argent pour qu’il ne se doute de rien et elle déclara avoir eu plus de clients que d’habitude.

Elle n’eut jamais de relation amoureuse. Adolescente, elle passait son temps à aider la troupe du cirque ambulant et une fois adulte, tous les artistes de la troupe O’Farrell la détestaient pour son côté snob et profiteur. Elle ne savait même pas si elle préférait les femmes ou les hommes. Dans tous les cas, si elle devait se marier un jour, ce serait avec un homme riche ambitieux et ambivalent. Elle ne croyait pas au coup de foudre à l’amour et ce genre de niaiserie. Dans la vie, qu’une chose comptait : vivre luxueusement.

Dans la vraie vie, je suis...
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