Jolie petite histoire...MAI 1886
Le printemps était arrivé sur la capitale anglaise et avec lui débutait la saison mondaine, avec son défilé de réceptions, de diners et de garden parties, qui étaient autant d’occasions pour les jeunes filles et les gentlemen célibataires de trouver un bon parti.
Pour Susan, le début de cette saison marquait aussi son entrée officielle dans le monde et dans la course au mariage qui l’accompagnait. Confortablement installée dans l’attelage qui roulait à vive allure dans les rues de Belgravia, elle contemplait pensivement les façades élégantes qui défilaient sous ses yeux. Pour la jeune fille, l’enjeu de cette soirée était bien plus important que le simple fait de se trouver un mari convenable. L’aristocratie londonienne était un cercle très fermé et elle savait qu’il lui serait difficile de s’y faire une place, malgré le récent anoblissement de la famille McCorley. Au moins pouvait-elle compter sur son joli minois, la fortune de sa famille et son éducation irréprochable.
Les chevaux s’arrêtèrent devant une élégante demeure de style géorgien devant laquelle stationnaient déjà quelques berlines. Le cocher vint ouvrir la portière et Sir Arthur McCorley en descendit avant d’aider sa femme et sa fille à faire de même. Alors qu’elle levait les yeux vers les fenêtres illuminées de la maison, le cœur de Susan se mit à battre d’excitation et d’appréhension. Elle avait si souvent rêvé de cette soirée… Elle s’avança pour gravir les quelques marches qui la séparaient de la porte quand elle sentit sa mère la retenir doucement par le bras. Théodosia McCorley la fit pivoter légèrement vers elle et examina sa fille comme pour s’assurer une dernière fois qu’aucune faute de goût ne s’était glissée dans la tenue de sa progéniture. Le bleu lumineux de la robe faisait ressortir celui des yeux de Susan et mettait en valeur son teint frais. Le corsage de satin moiré épousait à la perfection les formes de la jeune fille, descendait sur une sous-jupe de dentelle blanche et se prolongeait dans le dos par une courte traine dont le savant drapé accentuait le renflement de la tournure. Avec un sourire appréciateur, Théodosia relâcha la pression de sa main.
- Faites-nous honneur, Susie, lui dit-elle simplement avant de la précéder dans le vestibule.
L’opulente salle de réception résonnait du bavardage des convives, qui se mêlaient dans un bourdonnement indistinct au milieu duquel quelques notes de musique parvenaient à percer de temps à autres. Leur hôtesse vint accueillir les McCorley avec courtoisie et se chargea de faire les présentations auprès de son cercle de connaissances dont l’accueil fut plus mitigé. Si certains se montrèrent aimables, d’autres se révélèrent d’une froideur frisant l’impolitesse. Susan n’imaginait que trop bien ce qu’ils devaient penser. La descendance d’un magnat de l’industrie du coton n’avait pas à se mêler à la respectable aristocratie anglaise. Qu’ Arthur McCorley ait été anoblit par Sa Majesté pour sa brillante gestion de l’affaire n’y changeait rien : lui et sa famille n’étaient rien de plus que des parvenus. Rendez-vous compte, un homme qui passe ses journées à travailler, qui parle affaire et argent avec sa femme et même sa fille, quelle vulgarité ! Pourtant, Susan ne parut pas se formaliser de cet accueil glacial. Son éducation l’avait rompue aux usages de la bonne société ; leur montrer qu’elle en maitrisait aussi bien les codes que n’importe quelle fille de marquis était la seule solution envisageable pour faire taire les mauvaises langues. L’attrait de sa fortune ferait le reste, comme aimait à le dire cyniquement son père.
Après avoir échangé quelques aimables banalités, Susan s’excusa et se mit en quête de son amie Sélina. Depuis le mariage de cette dernière l’an passé, elles n’avaient pratiquement pas pu se voir et leur amitié n’avait résisté que grâce à une correspondance assidue. Il ne faisait aucun doute que la désormais vicomtesse serait à cette soirée et elle finit effectivement par l’apercevoir aux côtés de son mari qui bavardait avec une femme entre deux âges. Alors qu’elle s’avançait vers le petit groupe, sourire aux lèvres, Susan fut frappée par la profonde mélancolie qu’elle lut dans les yeux de son amie quand celle-ci posa le regard sur elle par-dessus l’épaule de son interlocutrice. Très pâle, la jeune femme affichait un sourire mécanique de pure forme et la joie de vivre qui l’habitait du temps où elle et Susan passaient des heures à rêver sur leur avenir semblait s’être évanouie. A peine Sélina avait-elle esquissé un geste pour venir à la rencontre de Susan que son mari la tira sèchement par le bras. Le cœur serré, la jeune fille vit Sélina lui adresser un regard d’excuse sous l’œil sévère de son époux avant de le suivre docilement et le couple disparut bientôt, englouti dans la foule. Cette scène laissa Susan médusée et blessée. Pourtant, elle savait que Sélina ne faisait que son devoir en obéissant à son mari mais l’idée qu’un étranger, tout mari qu’il soit, brise leur amitié n’en était pas moins révoltante.
Un jeune lord vint alors la solliciter pour une danse, qu’elle accepta machinalement. Tandis qu’ils rejoignaient les autres danseurs, elle croisa le regard triomphant de sa mère et se sentit soudain horriblement mal à l’aise. Bien sûr, elle n’avait jamais cru au mariage d’amour. On l’avait toujours éduquée dans l’idée qu’un mariage était un arrangement pragmatique au même titre qu’un contrat commercial et sa mère n’attendait d’elle qu’une chose, qu’elle fasse un beau mariage, de préférence avec un homme titré. Ses parents eux-mêmes ne s’étaient pas marié par amour, mais un respect mutuel et une certaine harmonie s’était installée entre les deux époux et Susan avait naïvement cru qu’il en allait de même pour chaque couple marié. Cependant, ce qu’elle venait de voir n’avait rien à voir avec un quelconque respect mutuel et encore moins avec de l’harmonie. Était-ce cela qui l’attendait après le mariage ? Devoir obéir aveuglément à un homme qui pourrait tout contrôler la moindre facette de sa vie, jusqu’à ses fréquentations ? Susan avait été éduquée comme une femme du monde mais elle avait également connu le mode de vie bourgeois, moins guindé que le protocole aristocratique. Peu de jeunes filles ici pouvaient se vanter d’avoir des notions en gestion des affaires et en finance. Son père l’avait toujours considérée comme un être capable et, toute fille qu’elle soit, l’avait intéressée depuis son plus jeune âge à la vie de l’entreprise familiale. En tant que jeune fille de bonne famille, Susan n’avait jamais été totalement libre de ses mouvements et en personne raisonnable qu’elle était, l’idée de remettre l’ordre des choses en question ne lui avait jamais effleuré l’esprit. Pourtant, l’idée d’abandonner le peu d’indépendance qu’elle avait au bon vouloir d’un mari était soudainement devenu une idée particulièrement repoussante.
La valse s’acheva et son cavalier insista pour lui apporter un rafraîchissement. Susan accepta poliment et le reste de la soirée se déroula sans accroc, entre danses et conversations mondaines. Malgré quelques réticences de la part de certaines familles, son entrée dans le monde était une réussite. Sur le chemin du retour sa mère exultait, prévoyant pour sa fille des fiançailles avant la fin de sa première saison. Quant à cette dernière, elle tentait de faire face à des idées et des sentiments nouveaux qui remettaient en question l’idée qu’elle s’était toujours fait de son avenir.
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JANVIER 1891
Les pâles rayons d’un soleil hivernal filtraient à travers les rideaux de la chambre, baignant la pièce d’une lumière froide et terne. Susan émergea d’un sommeil agité, tandis que les pénibles événements de la veille lui revenaient peu à peu en mémoire. Une vague de douleur et de panique la submergea et elle ne put retenir les larmes qui se mirent à rouler le long de ses joues. Sur la table de chevet gisait encore la lettre lui faisant part du décès de ses parents dans le naufrage du navire qui les emmenait pour leur voyage annuel aux Indes. A côté, les fleurs fraiches et pleines de vie, savamment arrangées dans leur vase de cristal, semblaient la narguer. Détournant son regard d’elles, Susan se redressa et resta quelques instants assise, à laisser son regard vagabonder dans la pièce. Un silence sinistre régnait dans la demeure, cruel écho à la solitude qui était désormais la sienne. Ses yeux se promenèrent sur les meubles familiers de sa chambre, sur le papier peint bleu fleuri, les fins rideaux de son lit, les lourdes tentures aux fenêtres, le délicat sofa tapissé de soie azur recouvert de coussins qu’elle avait brodé elle-même, les aquarelles qui ornaient les murs, pour s’arrêter sur la photographie de ses parents qui trônait sur le manteau de la cheminée, parmi d’autres petits bibelots. A cette vue, ses pleurs redoublèrent et elle étouffa un gémissement plaintif dans le satin de son oreiller.
Elle éprouvait l’étrange sensation que le décès de ses parents n’étaient pas réel et d’être piégée dans un mauvais rêve dont elle finirait par se réveiller, tout en sachant au fond d’elle que ce réveil salvateur n’arriverait jamais. Elle était désormais seule, fille unique, orpheline et célibataire à la tête d’une immense fortune et d’une entreprise florissante. Elle qui avait toujours clamé que les responsabilités ne lui faisaient pas peur, qui avait revendiqué son amour immodéré de la liberté au point de refuser toutes les demandes en mariage qui lui avaient été faites au grand désespoir de sa mère, elle, lady Susan Virginia McCorley se sentait à présent aussi vulnérable qu’une petite fille. Faire face à toutes les responsabilités qui lui incombaient désormais, sans le soutien de ses proches et terrassée par le chagrin lui paraissait une épreuve insurmontable.
La jeune femme fut tirée de ces douloureuses pensées par des coups discrets frappés à sa porte. Elle eut à peine le temps d’essuyer son visage humide de larmes et de reprendre une posture à peu près digne avant que Hattie, sa camériste, ne pénètre dans la pièce. Sans faire aucun commentaire sur les yeux rouges et bouffis de sa maitresse, la domestique posa sur un guéridon un plateau sur lequel fumait une tasse de thé accompagnée de quelques scones.
- Bonjour madame, fit-elle en marquant une légère hésitation sur cette formule de politesse qui semblait quelque peu déplacée en ces circonstances. J’ai pensé que vous préfèreriez manger dans votre chambre plutôt que de descendre.
Susan salua d’un sourire la prévenance de la femme de chambre. Habituellement, le petit-déjeuner se prenait en famille dans la salle à manger. S’y retrouver seule ce matin-là aurait été au-dessus de ses forces. Pour l’heure, la dernière chose dont elle avait envie était de manger, mais elle se devait de reprendre des forces afin d’affronter la journée qui s’annonçait difficile.
Une heure après, personne n’aurait pu soupçonner que Susan avait été en proie à une crise de larmes. Coiffée et habillée par Hattie d’une tenue sobre et élégante dans les teintes sombres, elle gardait les traits un peu tirés mais son visage avait retrouvé ses couleurs grâce à une touche de fard à joues. Elle était désormais l’incarnation parfaite de la dame de qualité en deuil, drapée dans sa dignité même dans les moments les plus douloureux.
En descendant l’escalier jusqu’au vestibule, elle nota que les autres domestiques n’avaient pas perdu de temps : tous les rideaux avaient été tirés et la porte d’entrée encadrée de crêpe noir en signe de deuil, ajoutant encore à l’atmosphère sépulcrale de la maison. Frissonnant sous l’effet du froid qui régnait dans l’entrée, elle s’avança d’un pas mécanique vers le bureau de son père, où l’attendait le notaire et les avocats de la famille. La journée passa ainsi à régler les détails de la succession, puis vint le tour des inévitables visites de personnes plus ou moins proches de la famille venues lui adresser leurs condoléances. Susan se fit excuser auprès de la plupart d’entre eux, recevant seulement les proches de la famille ainsi que les associés de son père, avec qui elle allait désormais devoir collaborer. Tous se montrèrent aimables et semblèrent très affectés par la disparition du couple McCorley.
Quand elle put enfin remonter dans sa chambre, Susan était exténuée. Elle se glissa avec soulagement sous ses draps, regardant sans le voir le feu qui ronflait dans la cheminée. Les journées à venir promettaient d’être tout aussi éprouvantes que celle-ci : il lui faudrait organiser les funérailles de ses parents, envoyer les faire-part à la famille éloignée, reprendre les rênes de l’entreprise… La rencontre avec les associés l’avait quelque peu rassurée sur ce dernier point. Charmants comme ils étaient, travailler avec eux se révèlerait sûrement chose aisée. C’est en se raccrochant à cette lueur d’espoir que la jeune femme sombra dans un sommeil lourd et profond.
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MARS 1892
La demi-douzaine de gentlemen discutaient avec animation, sans se soucier un seul instant de la jeune femme vêtue de satin violet qui les fixait depuis l’encadrement de la porte. Un observateur attentif aurait noté la légère crispation de ses lèvres et la teinte glaciale qu’avaient pris ses yeux bleus, mais pour l’heure, sa personne était le dernier des soucis de ces messieurs. Susan avait beau être désormais rodée à ce pénible exercice, elle n’en était pas moins blessée par les tentatives toujours plus inventives des autres associés de l’entreprise de la tenir à l’écart des prises de décisions. L’année qui avait suivi la mort de ses parents n’avait pas été facile pour elle. Au deuil avait succédé une réintégration difficile de la société pour qui elle était devenue le sujet favori des ragots en tous genres ainsi que la proie idéale pour tout ce que Londres comptait de gentlemen désargentés et qui s’étaient subitement trouvés touchés par la flèche de Cupidon. Mais ce qui l’avait bien plus affectée que les demandes en mariage intéressées était la désillusion sur le caractère des actionnaires de feu son père. Le temps où il l’avait assurée de leur soutien était définitivement révolu. Jusqu’ici, elle avait toujours enduré leurs coups bas sans broncher, mais cette fois-ci, ils avaient dépassé les bornes.
Excédée, elle s’éclaircit la gorge afin d’attirer leur attention, en vain. Saisissant l’un des battants de la lourde porte en chêne, elle le fit claquer sèchement contre son jumeau, ce qui eu pour effet d’attirer enfin l’attention sur elle. Les six hommes se levèrent à l’unisson et elle remarqua que quelques-uns d’entre eux évitaient son regard.
- Messieurs, je m’étonne de vous voir déjà ici et en plein travail… il me semble pourtant que nos réunions commencent à onze heures, habituellement ? fit froidement Susan, jetant un regard éloquent à l’horloge qui affichait onze heures moins le quart.
- Lady Susan, la salua Morris, le principal actionnaire après elle-même et l’homme le plus fourbe qu’elle connaisse. Ces messieurs et moi-même étions particulièrement en avance aujourd’hui, aussi nous avons décidé de nous mettre au travail immédiatement. Ainsi vous n’avez pas à supporter toutes ces discussions qui ne doivent pas manquer de vous ennuyer… poursuivit-il avec un sourire mielleux.
- Quelle délicatesse de votre part, Mr. Morris ironisa-t-elle en affichant son plus charmant sourire. M’avez-vous apporté les comptes de l’usine sur les six derniers mois, ainsi que mes avocats et moi-même l’avons exigé à maintes reprises ?
- Lady Susan, répondit ce dernier d’un ton patient qui eut été plus approprié pour s’adresser à un enfant de six ans, je vous l’ai déjà dit, ces documents mettent du temps à être réunis. Mais vous serez heureuse d’apprendre que je les ai enfin en ma possession. Les voici.
Avec une mauvaise grâce évidente, il fit glisser vers elle du bout de ses doigts grassouillets une liasse de documents barbouillés de colonnes et de chiffres. Susan s’avança dans un bruissement de soie pour en prendre connaissance.
- Comme vous pouvez le constater, les affaires ne sont pas au beau fixe, poursuivit le perfide bonhomme ventripotent.
- Je vois cela, en effet répondit d’une voix neutre la jeune femme sans lever les yeux des papiers, qu’elle soupçonnait fortement d’être des faux.
Avides comment l’étaient les actionnaires, jamais ils n’auraient laissé l’usine produire à pertes aussi longtemps. Mais une erreur de sa part dans la gestion de l’entreprise, pas assez importante pour leur causer du tort mais suffisante pour que ses conséquences se fassent ressentir serait un bon moyen pour eux de démontrer l’incapacité de l’héritière à assumer ses responsabilités à la tête de l’usine.
- Nous souhaiterions donc que vous reconsidériez notre proposition de nous séparer d’une partie des ouvriers, continua Morris sur un ton qui n’avait rien d’une demande. Vous comprenez que la situation nous y contraint désormais.
- Il me semblait pourtant avoir été très claire à ce sujet lors de notre dernière rencontre, répliqua Susan en plantant son regard dans les petits yeux rapprochés de Morris, autant écœurée par l’idée de condamner à la misère de pauvres gens honnêtes et travailleurs, simplement pour enrichir encore un peu plus un de ces nantis que par la machination imaginée par ces derniers pour arriver à leurs fins.
- Ainsi va le monde des affaire, lady Susan. Savoir gérer un ménage est une chose, gérer une entreprise en est une autre, ajouta Morris d’un air suffisant.
A cette remarque, les doigts de Susan se crispèrent sur les feuillets mais elle parvint à ravaler sa rage et son humiliation. Faire une esclandre était indigne de son rang et ne ferait que les conforter dans l’opinion qu’ils avaient d’elle. Elle ne faisait pas le poids seule face à six hommes déterminés à se passer de son consentement et son impuissance l’angoissait terriblement. A présent il ne s’agissait plus seulement d’elle mais aussi d’employés le plus souvent fidèles et dévoués, travaillant parfois pour la compagnie de père en fils.
Elle peina à se concentrer le temps que dura le reste de la réunion, perturbée par l’idée que ces hommes étaient peut-être plus déterminés qu’elle ne le pensait à l’évincer purement et simplement de la gestion de sa propre affaire. Elle leva les yeux vers le portrait de son père qui surplombait la pièce dans son lourd cadre doré et son cœur se serra à la pensée qu’elle n’était définitivement pas à la hauteur de la tâche qu’il lui avait confiée. Avait-il lui aussi connu pareilles difficultés avec ses associés ? Sans doute pas, car lui était… un homme. Pour la première fois de sa vie, Susan se prit à penser que tout aurait été plus simple si elle s’était résignée au mariage. Pourtant, l’idée que quelqu’un d’autre qu’elle, tout mari qu’il soit, mette la main sur l’entreprise lui était insupportable. Non, le mariage n’était pas une option. Des fiançailles en revanche… Des fiançailles pouvaient se rompre. Le bruit de ses fiançailles pouvaient même se répandre sans qu’il n’en soit rien en réalité. La perspective d’un mariage imminent avec un homme puissant suffirait sans doute à intimider ses odieux associés. C’était un plan fou, terriblement risqué pour sa réputation, mais elle y voyait sa dernière chance de reprendre le dessus dans ce monde d’hommes. Le tout était maintenant de trouver qui serait susceptible de lui rendre cet étrange service…