Let's kill tonight [ft. Athéthé Spyro]



 
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Let's kill tonight [ft. Athéthé Spyro]

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MessageSujet: Let's kill tonight [ft. Athéthé Spyro] Let's kill tonight [ft. Athéthé Spyro] Icon_minitimeMar 4 Oct - 1:41



Let's kill tonight

   « You're not the ordinary type »

   

Dans cette ville, il y avait désormais deux types de population : il y avait ceux qui étaient terrifiés par la terrible rumeur de Jack the Ripper. Et puis il y avait ceux qui en profitaient. William, tapi dans l'ombre, étaient de ceux-là. Il attendait patiemment sa victime prochaine, et n'aurait plus qu'à abandonner le corps quelque part au sol pour lire le lendemain dans les journeaux que le pauvre homme avait été victime de l'affreux meurtrier. Le chimiste s'interrogea avec un sourire étrange sur le nombre de meurtres que d'autres avaient pu coller sur le dos de ce pauvre homme, et puis quand il en venait carrément à se demander s'il y avait bel et bien un véritable Jack, la calèche arriva enfin.

Aussitôt, son sourire s'effaça et il se redressa, tout en s'enfonçant un peu plus dans son manteau. Non seulement il avait toujours été un peu frileux, mais en plus il ne voulait surtout pas attirer l'attention de l'ordure qui venait d'arriver. Aucun doute, William reconnaîtrait ses armoirie parmi mille autres. En enfonçant ses mains dans ses larges poches pour vérifier que son arme y était toujours, William releva la tête vers la calèche alors que des cris attirèrent son attention. Au loin, il pouvait voir le domestique des Rosenbach chasser avec mépris les plus démunis venus quémander une pièce. Même les servants de cette famille avaient perdu la notion du respect de la vie humaine. William grimaça face à un tel spectacle, alors que le domestique donnait des coups de bâton à une pauvre gamine pouilleuse pour l'éloigner.

Il remarqua alors d'ailleurs curieusement qu'il n'était pas le seul à désapprouver le geste, puisque lorsque Rosenbach lui-même daigna montrer sa petite face de porc, une femme un peu plus loin de lui, eut un geste impoli envers la joyeuse bande. Trop occupé à contempler les filles qui venaient déjà vers lui, Rosenback n'avait pas remarqué la hargneuse qui faisait signe à la fillette. Pendant un instant, William cru qu'il s'agissait de sa mère, mais la femme lui fit rapidement signe de déguerpir d'ici après s'être visiblement assuré qu'elle allait bien.

Qu'importe, William n'avait pas le temps de s'intéresser à la population du quartier. Il avait un dessein bien plus grand. Il se souvenait encore avec précision de la façon dont Rosenbach avait envoyé paître son père quand il était venu demander un crédit. Il se souvenait précisement le mépris avec lequel Rosenbach avait ris au nez de son père en lui affirmant que sa fortune était fichue. Et il se souvenait exactement le désespoir qu'il avait pu lire dans le regard de son père lorsque celui-ci avait compris qu'il ne trouverait jamais l'argent pour payer des soins corrects à sa fille. C'était clair, William bouillait de colère vis-à-vis de cet homme dont il rêvait voir le petit sourire méprisant s'effacer de son visage trop boudiné.

Pourtant il rageait dans l'ombre. Il ignorait encore comment l'approcher et le piéger. Cet homme se prenait presque pour un noble, et il n'aurait probablement même pas toléré la présence de William à une de ses réceptions. Une fortune déchue dans ses appartements de luxe ferait probablement tâche selon lui. Impossible de le piéger directement donc. Néanmoins, William patientait. Il trouverait un moyen. Il trouvait toujours un moyen. Il continuait d'observer cet homme dégoûtant de loin, lorsqu'il comprit sa faiblesse. Les filles de joie qui se pressaient autour de lui pour gagner ses faveurs le faisaient glousser comme un animal de ferme. Il n'y avait bien qu'elles pour l'attirer dans l'ombre et le finir comme un porc à l'abattoire - Dieu puisse t-il pardonner un jour une telle pensée.

Alors la fille à quelques pas de lui lui revint en mémoire. William n'avait pas vraiment le temps d'hésiter. Il pourrait être prudent, attendre la prochaine fois que le vice pousserait cet homme en dehors de sa demeure, mais la colère de William l'emportait. Il ne risquait pas grand chose en soit si le plus gros du travail était fait par une prostituée, et l'urgence de l'acte rajoutait du challenge au moment. L'adrénaline lui plaisait.

Il se força donc à quitter son observatoire en mur de brique pour se diriger d'un pas tout à fait tranquille vers la femme aperçue plus tôt. Il ne savait pas vraiment comment lui expliquer les faits, ni ce qu'il ferait si elle refusait de l'aider, mais le temps manquait. Le chimiste sentit les battements de son coeur s'accélérer doucement, et il erafla le manche de son arme une nouvelle fois, comme pour y trouver un certain réconfort. Il n'avait pas besoin de lui dire la vérité, au moins pas toute la vérité. Après tout, il n'avait besoin de son aide que pour servir d'appât. "Madame, permettez-moi de vous offrir quelques pièces si vous m'aidez à attirer ce gros bonhomme dans cette ruelle. Vous n'avez pas besoin de lui accorder toutes vos faveurs, je m'occuperai du reste à la seconde où il sera à ma portée. Nous partagerons le butin." Il parla très vite, pour lui faire comprendre qu'il n'avait ni le temps ni l'envie de détailler son plan. Si l'idée lui plaisait, elle allait devoir improviser avec lui. William avait conscience de demander beaucoup pour un étranger. Mais il était presque certain de lire la même colère que la sienne dans le regard que cette femme avait pour Rosenbach. Et si la femme refusait, qu'importe, il disparaîtrait pour mieux revenir un autre jour.
   
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MessageSujet: Re: Let's kill tonight [ft. Athéthé Spyro] Let's kill tonight [ft. Athéthé Spyro] Icon_minitimeSam 8 Oct - 0:22



Let's Kill Tonight

« show them all you're not the ordinary type »

Encore une journée comme une autre, à priori. L'on pouvait penser que fort heureusement, elle touchait à sa fin, mais en général les ennuis commençaient à cette heure-ci. Les habituées commençaient à affluer dans le quartier tels des loups ayants entendu l'appel de la meute. Assoiffées comme jamais. C'était l'heure de la chasse, et ils seraient comme d'habitude victorieux.

Athénaïs n'était pas à l'intérieur aujourd'hui. Tenant son châle bien serré sur ses épaules, elle profitait du calme pour ne pas avoir à aguicher les passants trop vite. La jeune fille grelottait dans le froid, bien qu'elle ne sentait presque plus rien, les spasmes étant ceux de son corps, comme des réactions naturelles. Tout comme ses lèvres bleues. Mais cela irait mieux lorsqu'elle se serait mise au boulot. La grecque ne savait pas quelle situation était la pire.
Une calèche arriva. Tout commençait. Rosenbach était là. Athénaïs souffla avec dédain. Il n'avait même pas la décence de venir anonymement et étalait ses armoiries à la face du monde, dégueulant à même le parvis sa sexualité débridée. Dégoûtant.
La petite Nina eut le malheur d'approcher le fiacre lorsque celui-ci s'arrêta. La jeune prostituée aurait dû l'en empêcher, mais elle n'eut pas les réflexes nécessaires, engourdie par le froid. La petite mendiante l'avait pris pour un fortuné ordinaire capable de faire l'aumône. Mais tout ce qu'elle reçut fut des coups de bâton de la part du domestique de la maison, ayant accompagné le porc qui lui servait de maître jusqu'ici. Écoeurant. Nina, la petite face maigre mais toujours mignonne, couverte de crasse, courut dans sa direction. Surtout parce que Athénaïs lui avait fait signe et lui tendait les bras pour qu'elle la rejoigne. La petite alla s'enfouir sous le châle de la fille de joie, qui lui caressait la tête. Vivement, elle prit le petit visage entre ses mains sur lesquelles coulaient les larmes de la petite.

« Ce n'est rien, montre moi... Tu n'as rien. Va, va-t-en loin d'ici, ceux-ci ne sont pas de notre affaire. »

La jeune femme envoya l'enfant dans la direction opposée, espérant qu'elle rejoigne sa mère et sa myriade de frères et soeurs. Elle espérait ne pas la voir dans sa situation dans quelques années, mais il ne fallait pas se leurrer...
Athénaïs se releva, le regard empli de haine, qui faisait briller son regard sombre d'une lueur inquiétante. Frapper une petite fille de la sorte sans aucune vergogne... La jeune femme savait que Rosenbach était un être exécrable, mais il était doué pour le lui prouver chaque fois un peu plus. Lorsqu'elle était obligée de se plier à ses caprices, son coeur et son estomac se retournaient devant sa face perverse. Elle en avait des frissons d'effroi rien que d'y repenser. Mais ce soir, ce ne serait pas son tour. Il avait déjà jeté son dévolu sur d'autres pauvres soeurs. Athénaïs en profita pour lever son poing en signe d'insulte. Elle l'aurait tué. Le domestique vit le geste. La jeune femme croisa son regard. La mine hargneuse, elle assuma le fait et cracha sur le sol. Le larbin, dégoûté et horrifié, se rangea dans la calèche et partit au loin. Bon débarras.

La grecque reprit ses esprits et soupira. Ah, elle était fatiguée de tout cela. Ne pouvait-elle pas passer une seule journée un tant soi peu tranquille? Une seule?
Quelques minutes à peine plus tard, un homme finit par l'approcher. Déjà... Athénaïs se tourna vers lui, lui offrant son plus radieux sourire. Bon, s'il fallait commencer maintenant... Mais contre toute attente, les intentions de l'étranger étaient tout autres.

« Madame, permettez-moi de vous offrir quelques pièces si vous m'aidez à attirer ce gros bonhomme dans cette ruelle. Vous n'avez pas besoin de lui accorder toutes vos faveurs, je m'occuperai du reste à la seconde où il sera à ma portée. Nous partagerons le butin. »

Oh non, c'était juste un psychopathe... Athénaïs fit la moue d'abord et recula de quelques pas. Comme s'il allait pouvoir l'oublier si elle se mettait à peine plus loin. Mais qu'elle le voulait ou non, ses paroles résonnaient dans sa tête. Regardant Rosenbach, qui s'apprêtait à entrer dans le bordel, la jeune femme réfléchissait, la mine inquiète. Horrible. Il sentait déjà les attributs de ses soeurs avec ses grosses paluches informes, riant aux éclats, ce qui fendait sa mine bourrue et rouge d'ivrogne. Il lui donnait la nausée. Plus il s'amusait et remontait les jupes des filles, plus il était gênant de continuer à regarder. Il allait bientôt rentrer. S'il rentrait, il en était fini du plan du jeune homme.
Athénaïs le regarda à son tour. Il était encore là, attendant une réponse. Impatiemment, qui plus est. Ses poings tremblaient nerveusement même s'il essayait de se donner une confiance. Mais elle n'avait pas le temps de le jauger, visiblement.

« Vous allez lui faire du mal? » demanda-t-elle presque innocemment.

La mine inquiète n'était pas partie sur le visage anguleux de la fille de joie. Regardant l'inconnu d'abord avec une sorte de peur dans le regard. Mais cela ne dura pas. Les yeux presque noirs de la prostituée devinrent de plus en plus sombres chaque seconde. Une de ses commissures se releva légèrement.

« Combien? »
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