Il avance dans les rues, laissant des passants se retourner sur son costume. Son précieux kimono. Enfin, précieux, ce n'est pas comme s'il n'en possédait qu'un maintenant, mais plutôt trois ou quatre. O'Farrell trouvait ça stupide au début sans doute, enfin, il le pense ainsi. Mais une fois le kimono en place, retrouver son air princier loin des mondanités londoniennes et de leur mode lui a fait énormément de bien. Au final, il ne quitte jamais cet accoutrement qui ne plaît pas forcément à tout le monde. « Recule le chinois, c'est interdit pour toi ! » Son regard sombre se redresse alors sur l'homme. Il l'observe sans aucun jugement néfaste dans le regard, mais avec cette pointe qui peut transpercer n'importe qui. « Et pourquoi donc ? J'ai de quoi payer. » « C'pas pour les sauvages, dégages avec ta robe ! » Il s'observe discrètement avant de soupirer lourdement. « Et c'est moi le sauvage. » Bien entendu, son commentaire ne passe pas vraiment et il se fait attraper avant de se faire jeter plus loin. Époussetant ses épaules d'un air presque dédaigneux, il détourne son regard vers des fenêtres par lesquelles, il peut apercevoir de jolies lumières. Curieux, il avance et grimpe agilement pour se tenir à un rebord. Son regard se balade dans la petite pièce, fronçant alors ses sourcils sous l'incompréhension. Lui qui pensait voir la salle du spectacle… A la place, il pose ses yeux sur une demoiselle à moitié nue, lui faisant déglutir sa salive avec lourdeur. Lorsque leurs regards se croisent, il essaie de se cacher et fait un faux mouvement, retombant alors dans la rue comme un chat agile, jusqu'à ce qu'une porte ne vienne s'ouvrir, l'éblouissant un peu à cause de lumière dans la nuit noire. Sa main se lève pour protéger ses yeux, puis, il la baisse lentement, pour se retrouver face à la jeune femme en peignoir. « Je suis désolé. » Il s'incline poliment, avant de se redresser sans oser la regarder. « Je pensais que je pourrai voir la salle du spectacle. Ils ont refusé que je rentre à l'entrée. Je ne pensais pas… vous importuner. »

Daisy s’étira en soupirant, essayant désespérément de détendre les muscles de ses épaules. Elle avait vécu de meilleures journées, elle devait l’avouer. C’était loin d’être une des pires qu’elle ai vécu, mais tout de même. Au moins, ce soir elle ne prendrait pas de clients...Disons particuliers, et avait prit soin de refermer la porte de sa loge pour le faire savoir. Elle avait encore de quoi vivre pour l’instant, et c’était tout ce qui lui importait. C’était largement assez, après tout, elle ne faisait pas ça pour s’enrichir, juste pour survivre…

Mais ce n’était pas le moment de penser à la tristesse de sa situation, au contraire. La danseuse devrait plutôt se réjouir de pouvoir rentrer chez elle tôt pour une fois, et enfin pouvoir passer une bonne nuit de sommeil, à des heures plus ou moins normales. C’était assez rare pour le faire remarquer et en profiter pleinement. Elle n’avait plus qu’à se changer et le tour était joué, elle pourrait gentiment rentrer dans son appartement miteux pour s’effondrer sur son lit.

Mais, alors qu’elle laissait tomber sa robe sur le sol, une étrange sensation d’inconfort s’empara d’elle, comme une présence pas très rassurante dans son dos. Faisant brusquement volte face, elle réalisa que ce n’était pas qu’une sensation et qu’il y avait effectivement quelqu’un à la fenêtre. La jeune femme sursauta, attrapant d’un geste le peignoir reposant sur le sofa pour le serrer contre elle. Ce qui n’était pas d’une grande utilité puisque l’homme avait déjà disparu, visiblement tombé au sol.

Bon sang ! Daisy ne réfléchit pas plus d’une seconde, enfilant le peignoir à la volée, elle sortit en courant de sa loge, poussant la porte de dehors de toute ses forces pour se retrouver nez à nez avec le malotru. Ce n’était pas la première fois que quelqu’un essayait de l’observer à travers la fenêtre, mais là… C’était étrange. Et puis, c’était bien la première fois que l’intrus avait l’air aussi surpris qu’elle. C’est vrais qu’elle n’y avait pas pensé sur le coup, mais il n’avait pas exactement l’expression du pervers voyeuriste habituel.

Et ce n’était toujours pas le cas maintenant qu’il était en face d’elle. Au contraire, il s’inclina pour s’excuser, expliquant les raisons de sa présence à la fenêtre. Daisy croisa les bras, scrutant le visage de son interlocuteur. Il n’avait pas l’air du coin, dans le sens large comme précis du terme. Un visage comme le sien, elle était sûre qu’elle s’en serait souvenue, et qu’il n’y avait donc aucune chance qu’ils se soient déjà croisés auparavant, dans les rues de Whitechapel.

Mais en tout cas, il avait l’air sincère. Et elle n’avait aucun mal à croire au fait qu’on ne l’ai pas laisser entrer ici… Les personnes gérant cet endroit étaient loin d’être d’une grande intelligence, alors ce n’était pas étonnant. La danseuse avait presque pitié de cet homme, qui n’avait rien demandé d’autre que de voir le spectacle. Et elle ne savait pas trop si c’était par pur altruisme ou pour prendre une quelconque vengeance sur les gérants mais elle décida de l’aider. Avec un peu de chance, son karma le lui rendrait…

« Je vois… C’est peut être une mauvaise idée, mais je peux faire rentrer si tu veux, je connais un endroit d'où on peut voir sans se faire voir, si ça t’intéresse. »

Daisy se décala d’un pas pour lui permettre de franchir la porte.

« Comment tu t’appelles ? »


[HRP: Bloup, je peux rallonger sans soucis si tu trouve ça trop lent, mais je voulais pas jouer à ta place en le faisant rentrer, tout ça tout ça donc je préfère arrêter là mais hésite pas à me MPer si tu veux ! ]

Ses yeux d'aigle se baladent sur la silhouette qui apparaît face à lui. Poli, il essaie de ne pas la dévisager plus que de raisons, pourtant, la beauté de cette demoiselle le frappe assez rapidement et son visage l'intrigue au plus haut point. Ô, il en a vu pourtant des somptueuses dans les rues de Londres, mais rarement une qui aurait pu retenir son attention. Celle-ci, elle dégage quelque chose de différent. Quelque chose de doux, de bon, de simple aussi. Quelqu'un qui ne semble pas en faire trop alors qu'elle doit sûrement ressembler à une future Reine dans une belle toilette. Des cheveux longs, un minois féminin et enfantin, de jolies courbes. Pourtant, c'est ce qu'il a pu lire dans ses yeux durant une fraction de seconde qui l'a attiré et qui l'empêche de décrocher son regard d'elle.

« Je vois… C’est peut être une mauvaise idée, mais je peux faire rentrer si tu veux, je connais un endroit d'où on peut voir sans se faire voir, si ça t’intéresse. »  Haussant un sourcil, il la regarde alors sans vraiment être sûr de comprendre ce qu'elle vient de lui dire. Il ne peut pas le nier, elle serait la première depuis Sir O'Leary à lui tendre la main comme ça sans même chercher plus loin. Il pourrait être un pervers, un voyeur ayant inventé une excuse simple. Il pourrait être Jack l'Eventreur. Il pourrait être pleins de choses et pourtant, elle lui tend cette main invisible en croyant ses dires, lui et son allure si particulière. Il reste interdit, ne sachant pas vraiment quoi faire, quoi dire, bien trop surpris par sa gentillesse offerte alors qu'il n'est qu'un simple inconnu.

Pourtant, elle se décale. Alors, il n'a pas rêvé, il a bien compris ce qu'elle lui proposait plus tôt. Elle tend bien une main invisible vers lui, simplement comme ça. Hésitant malgré tout, il tourne la tête à gauche, à droite, avant de la regarder à nouveau, puis d'esquisser un pas vers elle, puis un autre et s'arrêter au milieu du petit escalier. « Comment tu t’appelles ? » Son regard se redresse encore pour la regarder intensément, pas vraiment habitué à ce qu'il soit considéré comme un londonien normal à vrai dire. « Joon... » Sa voix grave résonne dans les airs alors qu'il passe la porte pour entrer dans la loge et regarder partout autour de lui. « J'étais juste curieux de voir quel genre de spectacle sont donnés ici… Je ne veux pas vous causer de tort Ma Dame…. » Je me penche, m'incline, respectueusement avant de prendre sa main pour lui baiser doucement. « Puis-je demander votre prénom ? » Il se redresse, lui lâchant la main avec précaution, dans un air princier.

Réflexion faite, c’était vraiment une très mauvaise idée que de lui ouvrir la porte. C’est vrais, elle ne le connaissait pas, il pourrait vouloir la tuer ou même incendier l’établissement, pour ce qu’elle en savait. Mais Daisy croyait beaucoup en son instinct, alors elle lui faisait confiance. Et puis, l’allure qu’il avait l’intriguait… Il n’était pas riche. Ca, elle en était sûre. N’importe quel homme riche aurait grassement payé les personnes nécessaire pour pouvoir entré, plutôt que d’essayer d’épier le spectacle par une fenêtre. Et puis bon, même si il semblait à la danseuse qu’il y avait de plus en plus d’hommes aisés qui fréquentait cet établissement, ce n’était tout de même pas si courant.

Et pourtant, il dégageait une telle prestance qu’elle en était surprise. Il avait une certaine fierté, une manière de se tenir que c’en était presque impressionnant. Un peu comme celle qu’elle dégageait elle même, sans forcément le savoir. Cette sensation qu’elle donnait aux gens, celle qui montrait qu’elle n’avait rien à faire ici, qu’elle valait mieux qu’un cabaret miteux où les clients défilaient sur son sofa après chaque spectacle. Et cette sensation, Daisy l’avait en regardant Joon. Elle savait qu’il n’avait rien à faire dans cette ruelle sordide.

Mais si elle savait qu’elle, elle s’en sortirait et trouverait un jours la place qu’elle, elle en était sûre, était celle qu’elle méritait, pour lui, elle n’en savait rien. Et elle avait envie de le connaître plus pour pouvoir le découvrir. Et elle savait que ça ne lui causerait pas de tort, dans le pire des cas, elle fondrait en larmes en prétendant qu’il l’avait menacé pour pouvoir entrer. Ce n’était effectivement pas très gentil, ni très honnête, mais elle avait apprit que pour survivre, on ne pouvait pas toujours l’être. Et puis, elle était sûre qu’elle n’aurait pas à recourir à ce genre de méthode.

Elle savait être discrète, à lui de l’être aussi. Et il avait l’air de pouvoir l’être, alors… Le pari à prendre n’était pas très risqué. S’il voulait voir le spectacle, il le verrait. Mais la danseuse ne garantissait pas qu’il l’aimerait… Toute sortes de choses passaient sur la scène de cet établissement, des bonnes comme des moins bonnes… La gamme de spectacle allait du chant à la danse, en passant par l’humour et le burlesque, parfois le tout en même temps. Et si certains numéros comme le sien était tout en grâce et en finesse, d’autres l’étaient beaucoup moins.

Mais que cela ne tienne. Daisy sourit au baise main de Joon. Il était poli, elle ne pouvait pas le nier. Et elle appréciait ça, elle ne le nierait pas. Elle côtoyait tellement d’hommes rustres et peu courtois que, lorsqu’une personne douce et avec de bonne manières croisait son chemin, elle avait tendance à s’y accrocher. Comme elle s’accrochait à l’instant même au bras de son, elle l’éspérait, futur ami.

« Moi c’est Daisy. Suivez moi. »

Oui, elle était finalement passée au vouvoiement. Elle devait avouer que ça la mettait quelque peu mal à l’aise, à part quand elle y trouvait un quelconque intérêt, comme se placer volontairement en position inférieure pour amadouer quelqu’un, elle ne l’utilisait que rarement. Comme elle considérait que Joon était son égal, elle le tutoyait, c’était aussi simple que ça. Mais puisqu’il la vouvoyait… Elle lui sourit de nouveau, l’entrainant dans quelques petits couloirs jusqu’à un escalier d’apparence assez fragile, menant à une espèce d'échafaudage au dessus la scène.

La danseuse lacha le bras de Joon pour y grimper, sans aucune hésitation. A vrais dire, c’était la première fois qu’elle y montait, mais elle avait entendu quelques histoires lui prouvant qu’il était solide... Enfin bref. Daisy s’y assis, une jambe sous l’autre qui pendait négligemment dans le vide. Elle tourna la tête vers l’homme pour l’observer avant de parler, avec un mouvement vers la scène.

« Et voilà votre spectacle. Peut être pas le plus raffiné qui soit mais… C’est ce qui se fait par ici. »

« Moi c’est Daisy. Suivez moi. » « Daisy…. » répète-t-il alors d'une voix douce et mesurée, comme si, de par cette simple action, le prénom de la belle allait pouvoir s'inscrire dans sa mémoire. Il a toujours eu une bonne mémoire auditive après tout. C'est grâce à ça qu'il a su enregistrer des lignes entières de Shakespeare dans son esprit, pendant que Sir O'Leary lisait simplement au coin du feu. Il a toujours aimé apprendre, et connaître un nouveau prénom, après tout, c'est un nouvel apprentissage. Alors il sourit faiblement, tendrement, sachant que dès à présent, il n'oubliera jamais son doux prénom.

Ce qui l'a étonné en revanche, c'est cette facilité avec laquelle elle s'est mise à lui tenir le bras, comme s'il était un gentleman anglais parmi tant d'autres. Quelqu'un à son égal en quelque sorte. Alors il regarde cette main fine et délicate qui s'agrippe timidement aux tissus de son kimono. Miss Daisy, elle n'est, décidément, pas comme toutes les autres. Et s'il y pense, elle est la première à se tenir aussi prêt de lui, aussi simplement, aussi naturellement. Alors, il rougit faiblement. Heureusement que la pénombre l'aide à masquer l'émoi léger qu'elle occasionne en lui.

L'échafaudage se dresse devant eux et il penche alors sa tête, observant l'échelle, mais surtout elle qui s'empresse d'y grimper comme si ce n'était rien. « Miss... » mais bien rapidement, il avorte ce qu'il allait vainement dire en comprenant qu'elle ne s'arrêterait pas un faible : c'est dangereux. Dire qu'il la mettait dans cette situation. Mordant l'intérieur de sa joue, il se dépêche pour la suivre et rester derrière elle afin de lui assurer un minimum de protection. Les rires et les cris du public vont de paire avec la musique presque assourdissante mais ô combien entraînante alors que des talons claquent sur le bois maltraité de la scène.

« Et voilà votre spectacle. Peut être pas le plus raffiné qui soit mais… C’est ce qui se fait par ici. » « Merci beaucoup ! » rétorque-t-il alors en se posant accroupi à ses côtés. Meilleure position s'il faut fuir en 4ème vitesse. Alors qu'il observe le visage de la demoiselle, il se décide enfin à profiter du spectacle, jusqu'à… rester complètement interdit en voyant les trois demoiselles sur scène commencer à s'effeuiller avec art devant des hommes enragés par leurs hormones de bons chrétiens. « Oh dear lord... » Baissant alors rapidement son minois, il se racle la gorge et tourne le dos à la scène afin de ne plus avoir à contempler ça. « Si j'avais su qu'on y dispensait ce genre de spectacle, je me serai gardé de vous donner toute cette peine Ma Dame. Je vous demande pardon. » Et elle alors ? Elle se doit aussi de montrer son corps dans des gestes suggestifs devant des hommes qui ont parfois le double voire le triple de son âge ?

Il n'espère pas. Elle est trop belle, trop pure à ses yeux pour avoir à faire ça.

« Merci beaucoup pour… votre gentillesse. » Il la regarde alors et se perd dans ses yeux durant plusieurs secondes jusqu'à entendre des voix en bas.



Tournant alors son visage, il remarque les deux hommes aux carrures d'armoires à glace se diriger vers l'échafaud. « Hm, nous sommes repérés. J'espère que vous me faites confiance, au moins pour ça. Ne criez pas, d'accord ? » Il la regarde à nouveau et l'attrape sur son épaule avant qu'elle n'ait le temps de dire quoi que ce soit, puis court afin de sauter dans les airs et se rattraper à l'aide d'un bras et ses jambes à la poutre en face. Une fois fait, il se laisse glisser lentement, tout en la maintenant fermement, jusqu'à toucher le sol. « ça va ? » Il la fixe alors et attrape sa main pour partir se cacher dans un recoin sombre avec elle, tandis que les hommes, encore en hauteur, se demandent où ils sont passés. « Je crois que le spectacle s'arrête ici... » murmure-t-il alors faiblement.

Daisy jetta un œil intrigué vers l'homme à ses cotés. Tout l'intriguait en lui, son allure, ses vêtements, sa posture... Même là, alors qu'elle était nonchalamment installée en remuant une jambe dans le vide, lui, il gardait une certaine prestance qu'elle n'avait pas l'habitude de voir. Oh, bien sur, parfois quelques nobles venaient se perdre ici et ils avaient bien évidemment plus de classe que les clients habituels du cabaret, mais c'était... Différent. Elle ne savait pas exactement en quoi, mais elle le savait.

La danseuse eu un sourire amusé devant l'embarras du jeune homme. Visiblement, ce n'était pas le genre de spectacle auquel il s'attendait... Mais elle était bien incapable de deviner ce qu'il espérait voir dans ce cas. Après tout, ils n'étaient pas dans un des beaux quartier de Londres, et l'établissement dans lequel la jeune femme travaillait...Et bien, disons simplement que l'extérieur reflétait bien ce qu'il se passait à l'intérieur. Et pourtant, Joon se retrouvait tout de même à tourner le dos à la scène.

C'était bien la première fois qu'elle voyait un homme se détourner d'un tel spectacle... Même si, à vrais dire, elle en était plutôt heureuse puisqu'habituellement, c'était elle le spectacle. Alors, si les hommes venues la voir lui tournaient le dos, elle se remettrait sérieusement en question, et serait même plutôt vexé. Mais là, on voyait que ce n'était pas parce que le spectacle, plus par... Politesse ? Non, ce n'était pas le bon terme, mais Daisy n'arrivait pas à le trouver. Il s'était même excusé...

Ce qui la surprenait beaucoup. Finalement, peut être que ça lui déplaisait à ce point. Peut être n'aimait il pas les femmes ? Mh, c'était une question qu'elle explorerait peut être plus tard. Elle l'aurait bien fait maintenant mais elle fut interrompue par un des gérants du cabaret leur criant après. Merde. Ce n'était peut être pas très poli mais c'était tout ce qui lui venait à l'esprit pour le moment. Si l'homme se fichait bien de ce que faisait ses danseuses après leurs heures de travail, ça devenait son problème lorsque l'une d'elle faisait entrer quelqu'un en douce. Et Daisy ne souhaitait pas se retrouver dans cette situation...

C'est pour ça qu'elle ne dit rien lorsqu'il lui demanda si elle lui faisait confiance. Elle ne pouvait pas réellement s'avancer sur ce sujet, c'est quelque chose de compliqué la confiance... Mais, là tout de suite, elle était prête à la lui accorder. Et même si ce n'était pas ce qu'elle avait souhaité, elle fut sur son épaule avant d'avoir pu émettre un quelconque refus. Elle suivit alors sagement sa demande et se plaqua une main contre la bouche pour retenir un cris, agrippant l'autre aux vêtements de Joon.

Ce fut une expérience... Nouvelle, pour la danseuse. Mais assez excitant, en soi. Elle n'avait pas le vertige, alors ce saut au dessus du vide ne l'avait pas effrayé outre mesure. C'était surtout... La vitesse à laquelle tout s'était passé et puis, même si elle n'avait pas été terrifié, son cœur avait tout de même loupé un battement en réalisant ce qui venait de se produire. Décidément, cet homme était plein de surprise...

Daisy battit des cils quelques secondes une fois dans l'ombre, le temps de se remettre les idées en place. Elle releva ses grands yeux encore écarquillé vers lui, avant d'éclater de rire. Son rire était franc et léger, assez discret pour ne pas attirer l'attention, mais trop sincère pour être retenu. Elle se reprit lorsqu'il reprit la parole, pour mieux lui jetter un sourire malicieux.

« Après le spectacle, les coulisse alors ! »

Gardant sa main dans la sienne, elle l’entraîna rapidement vers sa loge, refermant la porte derrière lui.

« C'est ma loge, ici on ne nous dérangera pas. »

Elle lui sourit de nouveau en s'asseyant sur le sofa, tapotant la place à coté d'elle. C'était peut être la première fois qu'elle s'y installait avec un homme de façon innocente. D'habitude c'était plutôt pour... Mieux vaut ne pas y penser.

« Alors, le spectacle ne vous a pas plus donc ? » demanda-t-elle avec une moue quelque peu boudeuse.