I never told you what I do for a living ♦ feat. Daisy R. O'Malley
Invité
Invité
Sujet: I never told you what I do for a living ♦ feat. Daisy R. O'Malley Mar 11 Oct - 17:55
I never told you what I do for a living
« The kind of dirty where the water never cleans off the clothes »
La pluie, c'était le pire. Et on ne pouvait même pas se rassurer en se disant que c'était occasionnel. On était à Londres. Athénaïs détestait vraiment cette ville... Depuis qu'elle était ici, elle ne comptait plus les soirs où elle rôdait dans Whitechapel, trempée jusqu'aux os. Elle était déjà tombée malade plusieurs fois, et craignait que la prochaine soit la dernière. La fille de joie avait craché un peu de sang la dernière fois. Il ne fallait pas que ça se reproduise... Blottie contre un mur, d'où le mince rebord du toit au-dessus d'elle la protégeait de l'eau, la jeune fille essayait de ne pas se faire toucher par les gouttes abondantes, mais craignait surtout le froid qui passait sous ses vêtements, mouillés ou non. La grecque serra sa petite bourse dans sa main pour lui donner du courage. Même le fait d'avoir gagné ces sous il y a quelques minutes ne l'avait même pas réchauffé. Tout le monde était mouillé, froid, elle ne sentait plus rien et ne savais souvent plus ce qu'elle faisait... La nuit allait être longue.
Elle allait rester ici, un peu. Athénaïs avait fini par oublier un peu le vent qui soufflait dans ses côtes. Retrouvée accroupie sur le trottoir, s'efforçant de rester au sec, elle ressemblait à une petite boule de chiffon perdue dans la rue. Recroquevillée ainsi, elle retrouvait un peu de chaleur et de forces pour le reste de son escapade nocturne. Son regard sombre était bloqué sur une statue en face d'elle, une femme de marbre luisante sous la pluie. Elle, n'avait jamais froid. Elle était digne, pourtant nue et belle, dans le quartier le plus mal famé de Londres. C'était à ce moment que l'on repensait aux histoires de Jack l'Éventreur. Où l'on s'attendait à voir une silhouette étrange apparaître au bout de la rue, qui sonnait le glas contre votre gré. Athénaïs avait l'esprit trop engourdi pour y repenser. Au fur et à mesure qu'elle observait l'oeuvre de pierre, ses yeux se fermaient tout seuls. Elle était épuisée, pour sûr. Mais la prostituée semblait lutter, peut-être au cas où qu'un client passe et ait envie d'une boule de chiffon perdue dans la rue. Mais peu de monde passait devant elle à cette heure-ci, par un temps pareil.
Clac!
Athénaïs sursauta. Avait-elle dormi? La jeune fille se retourna vers le bruit. Pas de Jack l'Éventreur, seulement une porte bruyante qui s'était ouverte sur la rue. Un homme venait d'en sortir, et une fille l'accompagna au pas. Après quelques gestes caressants et équivoques, ce dernier donna quelques pièces à la silhouette féminine. La grecque écarquilla les yeux. Elle n'était pas assez bête pour ne pas comprendre ce qu'il se passait. Fronçant les sourcils, la fille de joie leva les yeux sur l'établissement dans lequel la fille se trouvait. Elle le savait pertinemment que ce n'était pas un bordel, mais le sort lui en fut prouvé. C'était un des cabarets. Maintenant qu'elle le savait, elle se rendait compte que la musique qui en émanait était bel et bien présente, mais elle avait été trop faible pour s'en rendre compte. Ce n'était pas possible... Elle était en train de se geler les fesses dans la pluie du soir londonien à faire exactement la même besogne que cette pimbêche avec un autre boulot? Et elle avait en plus le mérite de le faire sous un toit? Le sang de la grecque ne fit qu'un tour. Animée d'une colère provoquée par la plus ignoble des injustices, la jeune fille se leva d'un bond, dépassant l'homme assouvi qui quittait le cabaret. Leurs regards se croisèrent. Oh non, tu en as eu assez pour ce soir, toi. Athénaïs a d'autres chats à fouetter.
Arrivant en quelques secondes devant la porte, la jeune femme frappa trois fois sans contenir sa force. Elle aurait presque pu passer pour un homme avec cette poigne. Les gonds claquèrent une nouvelle fois. Peut-être que la fille croyait que son client illégitime avait oublié quelque chose. Manque de chance, elle n'était simplement pas tombée sur le bon témoin.
« Je peux savoir ce que vous faites?! Whitechapel est notre territoire, vendez votre corps ailleurs. »
Athénaïs dévisagea la fille. Danseuse, chanteuse, qu'importe. Qu'elle s'estime déjà heureuse d'avoir un travail! Si la grecque avait été émotive, les larmes auraient longtemps coulé devant tant d'indignation. Mais son coeur se contentait de battre frénétiquement, faisant trembler régulièrement son poing d'une nervosité absolue.
« Moi et mes soeurs sommes dehors à faire notre travail dans le froid. N'avez vous pas assez avec le vôtre?! Lorsque je vous dénoncerai à ma maquerelle, vous allez le regretter. »
Oh, oui, à ce moment, c'était certain. Athénaïs se voyait déjà montrer l'établissement du doigt à Miss Bolton. Et Dieu sait qu'elle avait des relations à faire jouer.
Sujet: Re: I never told you what I do for a living ♦ feat. Daisy R. O'Malley Jeu 27 Oct - 1:39
I never told you what I do for a living
« You think I find it funny ? »
Allez, encore quelques vas et vient et ce sera finit. Il ne lui restait plus qu’un gémissement ou deux à pousser, pour faire bonne mesure, comme s’ils servaient à quelque choses, et qu’ils n’étaient pas étouffés par l’oreiller contre lequel son visage était collé. Elle n’attendait peut être pas juste que le temps passe, mais pas loin. Ce soir, elle était juste en mode automatique. Elle ne ressentait rien, elle voulait juste en finir. Elle voulait juste faire son dernier sourire, sa dernière caresse pour qu’il ai sa dose de tendresse et qu’il parte. Qu’il la laisse tranquille, que tout le monde la laisse tranquille.
Elle était épuisée. Elle perdait espoir. Ce n’était pas ce qu’elle voulait faire, ce n’était pas ce qui était prévu. Elle, elle voulait juste danser. Elle avait un plan, elle devrait déjà être une grande danseuse à l’heure qu’il est, pas se faire sordidement prendre sur le canapé de sa loge dans un cabaret miteux, par un habitué qui ne pouvait même pas la payer une fois sur trois. Mais qu’est ce qu’elle pouvait y faire ? Le peu qu’elle gagnait avec lui les deux autre fois lui était nécessaire…
Alors elle laissait faire. Elle se pliait. Et pas qu’à ses volontés… Mais à ça aussi. Comme lorsqu’il lui avait demandé de le raccompagner jusqu’à la porte. Elle ne faisait pas ça, jamais. Elle ne traversait jamais la salle principale, elle sortait toujours par la porte de derrière, et ne se montrait devant les clients que lorsqu’elle était sur scène. Et elle n’avait aucune envie de se montrer en compagnie de cet homme… Mais c’était son client principal, et il ne l’avait pas encore payé.
Alors, docilement, elle sourit et remit lentement sa robe. Fuyant son propre regard dans le miroir, elle se repoudra le nez, replaça la fleur dans ses cheveux et, armée de son plus beau sourire, s’accrocha au bras de son client pour le raccompagner à la porte, et dehors. De toute façon, tout le monde savait ce qui se passait dans les loges, et pourquoi chaque danseuse avait la sienne… Un peu plus d’humiliation ou un peu moins, elle n’était plus à ça prêt…
Bon sang, et en plus il peuvait. Et ce qu’il faisait froid… Daisy se frotta doucement les bras, se serrant contre l’homme juste pour pouvoir se réchauffer le temps de récupérer son argent. Ca, au moins c’était fait… Elle soupira silencieusement une fois qu’il eu le dos tourné, retournant rapidement à l’intérieur, au chaud et au sec… Pour mieux se retourner de nouveaux vers la porte en entendant de violents coups. Mais enfin, il n’allait donc jamais la laisser tranquille !
...Finalement si. Daisy écarquilla les yeux devant l’inconnue à la porte. Elle était trempée, débraillée, et furieuse. La danseuse n’enregistrait même pas ce qu’elle disait. Elle la regardait juste, le regard quelque peu vides. La pauvre, qu’est ce qu’elle devait avoir froid...Daisy n’était pas restée dehors 5 minutes qu’elle en avait souffert, alors elle, avec ses cheveux et ses vêtements trempés…
Vendez votre coeur ailleurs… Le regard un peu vide de Daisy se planta dans celui de son interlocutrice. Elle avait l’air de croire que ça amusait la danseuse de faire ça… Pourtant, de ce qu’elle avait comprit, c’était une prostituée. Dans la rue, qui plus est. Alors justement, elle devrait comprendre que non, ça ne lui plaisait pas de faire ça. Et que si son job lui suffisait, elle ne ferait pas ça non… Il fallait bien qu’elle vive bon sang.
« Mais qu’est ce que tu crois ? Si je faisais pas ça c’est pas juste mon travail que je ferais dans le froid, c’est toute ma vie ! »
Daisy grimaça quelque peu en sentant des gouttes de pluies s’échouer sur ses pieds et ses bras nus.
« Mais reste pas là enfin, t’es trempée… »
L’attrapant doucement par le poignet, elle l’attira à l’intérieur, l’entrainant jusqu’à sa loge par un des couloirs de service, lui jettant une serviette dessus une fois sa porte fermée.
Sujet: Re: I never told you what I do for a living ♦ feat. Daisy R. O'Malley Sam 4 Fév - 13:57
I never told you what I do for a living
« The kind of dirty where the water never cleans off the clothes »
« Mais qu’est ce que tu crois ? Si je faisais pas ça c’est pas juste mon travail que je ferais dans le froid, c’est toute ma vie ! »
Athénaïs ne put s'empêcher d'esquisser un sourire moqueur. Une jeune fille seule dans la rue ne restait pas à rien faire bien longtemps. Si ce petit rat de l'opéra se retrouvait jetée sur le pavé, Belinda l'aurait récupérée sans ménagement. Après tout, elle semblait être douée pour ça, et en plus elle avait de l'expérience. Mais à peine eut-elle le temps d'ouvrir la bouche pour rétorquer quelque chose que la jeune femme l'attrapa par le poignet d'une douceur qui la désarma totalement. Quoi... Athénaïs venait de frapper à sa porte, la menaçant ouvertement et elle... s'inquiétait pour elle? Elle s'attendait surtout à ce qu'elle lui claque la porte au nez, Athénaïs se serait défoulée encore quelques minutes dessus pour déverser sa rage et aurait abandonné... Mais là... Elle ne s'attendait pas à être traînée dans les coulisses du cabaret. Sans vraiment comprendre pourquoi, elle se retrouvait alors dans la loge de la fille, une serviette sur la tête.
Mais c'était sans connaître la fierté maladive de la grecque, qui prit alors la serviette avec colère et la jeta à ses pieds. Comme si elle avait besoin de toute cette pitié. Elle était arrivée en rivale colérique, elle ne voulait pas d'une quelconque gentillesse qui puisse parvenir à dompter la louve qu'elle était. Non, ça ne se passerait pas comme ça!
« Mais à quoi tu joues?! Pourquoi tu m'emmènes ici?! Si je suis dehors c'est que j'ai une raison d'y être! Ne m'arrache pas à mon travail. »
Elle avait l'air d'une lionne en cage. Athénaïs se disait que la petite artiste était bien inconsciente d'avoir introduit un animal sauvage dans ses quartiers, mais ce dont elle ne se rendait pas compte, c'était qu'elle s'était déjà laissée domestiquer en suivant le biscuit qu'elle lui tendait. Et dans ce cas là, c'est-à-dire, la chaleur qui enveloppait son corps trempé. L'aveuglement de sa colère commençait à se dissiper, mais la prostituée ne voulait pas que ça arrive! Elle était en train de vivre une injustice considérable, elle n'avait pas à se laisser amadouer comme ça! Elle regardait les drapés, l'aspect chaleureux de la pièce malgré sa certaine pauvreté, puis la jeune plante qui possédait les lieux, une fleur dans les cheveux, une poupée prête à se faire croquer. Tout ce qu'elle avait devant les yeux était la preuve qu'elle n'avait rien de tout ça, et que ce n'était pas normal. Mais elle n'arrivait pas à s'indigner aussi fort que tout à l'heure. Pourquoi? Parce qu'elle avait été gentille avec elle? C'était ridicule!
« Je ne comprend pas! Pourquoi serais-tu à la rue alors que tu travailles ici? Ils ne vous paient donc pas? Tu n'as pas le droit de loger ici? Qu'est-ce que pousse le lourdeau de base à venir laisser sa bourse ici plutôt que chez nous? C'est notre seul moyen de vivre! »
Gentille ou pas, elle ne pouvait pas laisser ça passer. C'était de la concurrence déloyale, des heures supplémentaires qui pour elle était tout son travail. Mais au fur et à mesure qu'elle parlait, elle commençait également à voir qu'il y avait un truc qui clochait. Pas seulement entre leur travail respectif, mais dans cet établissement. Quel gérant pouvait se considérer comme tel s'il n'était pas capable de gérer ses filles?
Sujet: Re: I never told you what I do for a living ♦ feat. Daisy R. O'Malley Dim 5 Fév - 21:04
I never told you what I do for a living
« You think I find it funny ? »
C'est étrange la vie parfois. On pourrait croire que le même métier pourrait rapprocher deux jeunes femmes, que de fait, elles se comprendraient, compatiraient l'une pour l'autre ou partageraient leurs expériences... Et pourtant, à cet instant précis, c'était tout ce qui semblait séparer les deux jeunes femmes dans cette loge. Et cela pouvait se comprendre. Il y avait effectivement une sorte d'injustice à ce que l'une doive le faire dans le froid, tandis que l'autre le faisait dans le confort d'une loge. Mais c'était aussi injuste que celle dans la loge doive le faire en plus de son travail officiel. Au final, ni l'une ni l'autre n'était gagnante...
Elles essayaient juste toute deux de survivre. Enfin, là tout de suite, Daisy essayait surtout de comprendre la furie de la jeune femme en face d'elle. Et de la comprendre tout court... La danseuse se laissa tomber sur le sofa, son regard perçant ancré sur la brune en face d'elle, qui jetait par terre la serviette qu'elle lui avait lancé. Mh, d'accord, ça semblait de bonne guerre, après tout, c'était comme ça qu'elle la lui avait donné. Mais tout de même, même si ce geste n'avait pas été des plus délicat, c'était pour son bien qu'elle lui avait donné cette serviette, elle allait attraper la mort à rester trempée comme ça.
Mais tant pis, ce n'était pas le problème de Daisy après tout... Qu'elle tombe malade si elle en avait envie, elle n'allait pas non plus se jeter sur elle pour lui sécher les cheveux. Surtout que la prostituée continuait de l'agresser. Daisy songea que, au rythme où allait les choses, elle allait bientôt lui reprocher de ne pas être pieds nus dans la neige. Elle l’arrachait à son travail, mais bien sûr... La danseuse ne savait pas comme ça se passait dans la rue, mais elle doutait que, par ce temps, les clients soient abondants... Qui aurait envie de faire ça sous la pluie ?
« C'est surtout à la mort que je t'arrache ! C'est tout ce que tu vas attraper si tu retournes dehors ce soir ! »
Daisy commençait elle aussi à s'emporter, et cela se ressentait par la vivacité avec laquelle elle avait parlé, elle qui entretenait habituellement une certaine fragilité sans pour autant avoir l'air prête à casser. Car au fond, elle ne demandait qu'à s'emporter. Il y avait cette rage au fond d'elle, qu'elle sentait constamment au fond de ses tripes, qui ne demandait qu'à sortir, qu'à se déchaîner. C'est vrais après tout, pourquoi est ce qu'elle devrait se contenir ? Ce n'était pas ce qui était prévu... Elle devrait déjà être une grande danseuse, être sur le devant de la scène, acclamée par la foule, aimée par tous, pas se dévêtir dans un cabaret minable avant de se faire prendre sur un sofa par une brute.
Parlons en des clients, oui. Elle ne devrait pas se plaindre de les perdre ceux là... C'était le plus souvent ceux que le bordel refusait qui venaient ici. Et ils auraient raison. Ici, à qui pouvait elle se plaindre si l'un des hommes qui passaient dans sa loge ne la payait pas ? Personne. Elle ne pouvait qu'espérer qu'il le fasse la prochaine fois, ou lui refuser l'entrée, à ses risques et périls. Son corps n'avait pas de prix fixe, il changeait en fonction de la bonne volonté du client, Daisy n'avait presque pas son mot à dire, et ça allait finir par la rendre folle.
« Je loge pas ici non... » un léger rire amer sortit de sa bouche rouge « A la fermeture du cabaret on nous jette dehors, on peut revenir à l'ouverture. Le reste du temps, c'est pas leur problème ce qu'on devient... Oh, ils nous paient, évidement. De quoi payer une chambre dans un grenier, pas plus. C'est pour ça qu'on prend des clients... »
Daisy se redressa sur ses pieds, s'approchant de sa démarche de chatte vers la jeune femme trempée en face d'elle, plantant son regard dans le sien.
« Les hommes que vous refusez, entre autre. Ceux qui ne paient pas toujours, ceux qui sont violents... Ou alors ceux qui veulent juste avoir une danseuse ou une chanteuse pour la nuit, et qui ne seraient, de toute façon, pas venus vous voir. Tu vois, je te les voles pas tes clients... »
Sujet: Re: I never told you what I do for a living ♦ feat. Daisy R. O'Malley Ven 5 Mai - 14:35
I never told you what I do for a living
« The kind of dirty where the water never cleans off the clothes »
« C'est surtout à la mort que je t'arrache ! C'est tout ce que tu vas attraper si tu retournes dehors ce soir ! »
Athénaïs roula ses yeux au ciel pendant une seconde. Diable, elle n'était pas sa mère, quand même? Cela l'énervait de devoir remercier quelqu'un pour un service qu'elle n'avait pas demandé. Elle en avait besoin, certes. Mais elle avait besoin de tellement de choses à ce stade. La grecque se rendit compte qu'elle avait alors en face d'elle, non pas seulement une bonne samaritaine, mais une fille qui ne se laissait pas faire. Elle préférait ça plutôt que quelqu'un pleure à ses pieds face à sa confrontation. Elle aurait été fière si cette jeune femme était une de ses soeurs. Malheureusement la situation était bien plus compliquée. Mais c'est notamment pour cette raison que Athénaïs la laissa continuer, écoutant ce qu'elle avait à dire alors qu'elles partageaient les flemmes de leurs yeux.
« Les hommes que vous refusez, entre autre. Ceux qui ne paient pas toujours, ceux qui sont violents... Ou alors ceux qui veulent juste avoir une danseuse ou une chanteuse pour la nuit, et qui ne seraient, de toute façon, pas venus vous voir. Tu vois, je te les voles pas tes clients... »
À ce moment, Athénaïs sentit comme un éclair passer à travers elle. La fille de joie commençait à comprendre ce qui se tramait derrière les murs du cabaret. Et c'était moche. Très moche. Pendant un petit moment, la bouche d'Athénaïs s'entrouvrit mais rien n'en sortit. Tout cela la choquait un peu. Mais dans un sens, elle aurait dû s'en douter dans une ville comme celle là, n'est-ce pas? Ceux qui ne payaient pas... il n'y avait rien de pire que s'être forcée à exécuter un acte sexuel sans que la seule récompense, peut-être la seule chose gratifiante après un tel travail, ne vous soit donné de droit. Les violents... Athénaïs imaginait ces pauvres artistes... cette pauvre artiste sous les coups de mains caleuses devenues dures comme des pierres. Et les siennes, à elle... Cela devait arriver avant que Miss Bolton et les employés du bordel aient une raison de mettre un homme en dehors de l'enceinte. Et... Athénaïs baissa la tête un moment, fermant les yeux avec force. Jusqu'à ce que ces images disparaissent.
Puis elle rouvrit les yeux peu après. La jeune fille à la fleur qui lui faisait face avec tant de bravoure et de défi n'avait malheureusement pas raison sur tous les points. Un homme qui ne peut pas avoir une danseuse se rabat sur ce qu'il a. Ils se rabattent toujours sur quelque chose. Quant aux violents et aux fauchés, ils ne se privent pas d'utiliser la force dans les sombres ruelles de Londres... Pour cet aspect, les danseuses semblaient les protéger un tant soit peu. Glauque à souhait. La voix d'Athénaïs se fit moins agressive suite au pamphlet de la belle plante, mais elle avait adopté un ton plus résigné. Presque triste, mais sans vraiment l'être.
« J'entend tout ce que tu dis. Malheureusement je vais devoir en parler à ma maquerelle. Je ne sais pas si elle est au courant... Crois moi, j'aurais préféré ne pas voir ce que tu faisais ce soir. Mais je ne vais pas partir sans te dire mes intentions. Ça serait comme te planter un couteau dans le dos. »
Athénaïs baissa le regard sur la serviette. Même si elle était en boule sur le sol, ce bout de tissu chaud lui faisait envie. Serrant les poings, elle se retint avant de replonger son regard dans les yeux de biches de l'artiste.
« Merci pour tes attentions mais je n'en ferai rien. Je ne vais pas tomber dans l'hypocrisie. Tu as trop de problèmes pour pouvoir accueillir une rivale en amie. Tu peux voir ça comme un conseil, j'imagine... Mais... Laisse moi juste... »
La grecque se recula d'un pas et ferma les yeux. Elle sentait qu'elle avait besoin de la chaleur de la pièce, et c'était vraiment trop tenant pour résister. Elle enleva le châle trempé qui lui donnait des frissons dans le dos et sentit de douces ondes chaudes sur ses épaules. Un petit sourire de soulagement se dessina sur ses lèvres alors que sa poitrine presque visible sous la transparence de sa fine robe mouillée se soulevait dans un mouvement de renaissance. Elle ne s'était pas rendue compte qu'elle en avait tellement besoin... Et si la jeune artiste tentait de l'attaquer pendant ce moment de perdition, qu'elle le fasse. Son esprit était trop engourdi par la fatigue et le froid pour regretter quoi que ce soit. Y compris l'oubli total. Sinon elle irait rejoindre à nouveau les ténèbres glacées de la nuit londonienne.
Sujet: Re: I never told you what I do for a living ♦ feat. Daisy R. O'Malley Jeu 11 Mai - 2:37
I never told you what I do for a living
« You think I find it funny ? »
Snitches get stitches... Daisy se mordit doucement la langue. En réalité, elle se fichait bien de ce que pouvait bien raconter la prostituée en face d'elle. Après tout, ce n'était pas son business, elle savait qu'elle n'en ferait pas les frais, ce n'était pas une danseuse qui écartait les cuisses de temps à autre qui devaient faire peur à une maquerelle... Qu'elle aille tout lui raconter si elle voulait. Elle voyait mal comment elle pourrait de toute façon les faire arrêter... Ce n'est pas comme si c'était quelque chose d'officiel après tout. L'endroit n'était pas un bordel, juste un cabaret avec quelques avantages...
Mais, la danseuse appréciait la franchise de la jeune femme. Elle aurait pu ne rien dire et tout aller raconter, ou pire, minauder devant elle en promettant de garder le secret et de tout de même tout dévoiler. Mais non, elle lui parlait de ses intentions, les yeux dans les yeux. Et ça, c'était honorable. Au final, aussi bas dans l'échelle sociale que les deux filles puissent être, elles avaient toute deux sûrement plus d'honneur que toute la bourgeoisie réunies, et à juste titre. Quoi que, la jeune femme trempée en avait peut être un peu trop là tout de suite.
« Merci pour tes attentions mais je n'en ferai rien. Je ne vais pas tomber dans l'hypocrisie. Tu as trop de problèmes pour pouvoir accueillir une rivale en amie. Tu peux voir ça comme un conseil, j'imagine... Mais... Laisse moi juste... »
Ce fut au tour de Daisy de lever les yeux au ciel. Une rivale, mais bien sur... Elle, elle le voyait totalement différemment. C'était même l'inverse, pour être exacte. Ce n'était pas parce qu'elles ne travaillaient pas au même endroit qu'elles ne devaient pas s'entraider... Au final, elles vivaient les même galères, maquerelle ou pas maquerelle. Et puis bon, elle lui avait donné une serviette et un endroit ou s'abriter, elle n'avait pas non plus vidé sa bourse pour elle.
Elle avait fait ce qui lui paraissait normal, elle n'avait pas vraiment réfléchis. Et en voyant la jeune femme frissonner même dans la pièce qui, si elle n'était pas très chaude n'était pas froide pour autant, elle ne le regrettait pas. Encore moins lorsqu'elle retira son châle. Si les yeux de Daisy avaient, jusque là, toujours été fixé sur le joli visage en face d'elle, sans ce morceau de tissus, son regard fut vite attiré par les courbes qui étaient désormais dévoilées.
Daisy pencha légèrement la tête sur le coté, son esprit embrumé par les soulèvement de cette poitrine presque offerte, tant le tissus léger qui la recouvrait était trempé. La danseuse se fit la réflexion que si elle se concentrait elle pourrait presque deviner la couleur de ses... Bref. Daisy écarquilla les yeux une seconde et secoua la tête, chassant cette idée aussi vite qu'elle n'était arrivée, préférant se concentrer sur la serviette que la prostituée avait négligée. Ses yeux se relevèrent sur les siens, toujours fermés.
« Mais oui, mais oui... Je te remercie du conseil, mais je choisis de ne pas l'écouter. »
Tout en parlant, la danseuse poussa doucement la jeune femme pour la guider vers le sofa derrière elle, les mains posées sur ses hanches. C'était peut être traitre, mais elle n'avait ressentis aucune honte à profiter de l'effet de surprise qu'elle avait eu, l'espace d'un instant. Elle se pencha pour ramasser la serviette avant d'elle même s'agenouiller à ses cotés, sur le sofa, pour la lui poser sur les épaules. Daisy entreprit ensuite d'essuyer distraitement le bas d'une mèche qui retombait sur la jeune femme, pour empêcher l'eau d'en ruisseler. Ce n'était certes pas un geste que l'on avait envers une inconnue mais elle avait toujours été plutôt tactile. Elle ne réfléchissait pas, faisait simplement ce qui lui semblait naturel.
Sujet: Re: I never told you what I do for a living ♦ feat. Daisy R. O'Malley Lun 5 Juin - 22:31
I never told you what I do for a living
« The kind of dirty where the water never cleans off the clothes »
« Mais oui, mais oui... Je te remercie du conseil, mais je choisis de ne pas l'écouter. »
Athénaïs aurait bien quitté sa bulle de chaleur pour hausser les épaules. Après tout, elle avait raison, elle faisait ce qu'elle voulait. Mais l'artiste semblait avoir l'habitude de faire un peu trop ce qu'elle voulait, si bien qu'Athénaïs ne se trouvait plus au même endroit à la fin de cette phrase. Elle l'avait agrippée à la hanche, l'amenant plus loin dans la loge. La grecque eut un soubresaut et faillit presque trébucher à ce contact, mais avant qu'elle n'ait pu penser à se défaire des serres du bel oiseau, elle avait ses fesses posées sur un sofa, et une serviette revenante sur les épaules. Elle était super rapide, ou quoi? Peut-être étais-ce une ruse pour lui faire les poches en même temps, mais malheureusement pour elle, Athénaïs n'avait vraiment pas grand chose à voler. Sauf son maigre butin de ce soir... c'était déjà ça, en fait. Mais non, après brèves vérifications, sa bourse était toujours à sa place. La prostituée comprenait de moins en moins la jeune femme en face d'elle, qui faisait office de mystère vivant.
Surtout qu'elle ne s'arrêta pas là, et bientôt la jeune grecque la surprit en train de sécher une de ses mèches de cheveux. Pourquoi faisait-elle ça? Elle n'avait vraiment aucune raison de s'occuper d'elle... À part une bonté fondamentale, de la gentillesse gratuite. Athénaïs n'en avait pas vu beaucoup, ici... Elle se demandait même si elle en avait déjà vu un jour. D'ordinaire, ce genre de comportement cachait toujours quelque chose. La jeune fille la dévisageait alors avec méfiance, mais quelque chose lui disait qu'elle pouvait lui faire confiance. Cependant, elle avait une peur bleue de se tromper. Et peut-être que le risque était trop grand pour en profiter. Sondant les traits jeunes et fins de la jeune fille avec ses grands yeux noirs, Athénaïs essayait d'y trouver une réponse. Mais elle lisait seulement de la détermination candide sur le regard de biche de la belle, s'appliquant à sécher ses cheveux comme elle le ferait sur une petite soeur tombée dans le lac. Oui, s'en était presque adorable... Mais... Le risque.
« Je m'appelle Daisy, au fait. »
La jeune grecque finit par l'arrêter en agrippant son poignet, stoppant net le geste. Elle n'avait pas forcément voulu être brusque, après tout cela la touchait un peu qu'elle se préoccupe ainsi de son pauvre cas, mais elle ne pouvait pas la laisser continuer... Non, elle ne pouvait simplement pas. Alors Athénaïs planta son regard perçant dans celui de son soi-disant ange gardien, qui n'était pas si différent au final. Fronçant les sourcils, on aurait pu penser qu'elle arborait un air sévère. En réalité, elle cherchait simplement à comprendre. Le reste est devenu... naturel.
« Pourquoi fais-tu cela? Je n'ai pas l'habitude d'une telle gentillesse sans demande en retour. »
Elle s'était présentée, aussi... C'était peut-être cela qui l'avait fait l'arrêter. Étais-ce nécessaire qu'elles sachent qui elles étaient? Après tout pourquoi pas... Mais elle n'allait pas lâcher ce poignet avant d'obtenir certaines explications. Un nom ne suffisait pas.
« Je suis Athénaïs. Athénaïs Spyro. » Son accent avait resurgi un instant lorsqu'elle prononça son nom de famille. « C'est sûrement la dernière fois que tu me verras... Daisy. »
Elle aurait pu partir maintenant. Mais c'était la première fois dans cette journée qu'elle avait eu aussi chaud. Même le tissu mouillé qui la couvrait à peine ne semblait plus aussi glacé. L'air ne lui faisait plus mal lorsqu'elle respirait à pleins poumons. Oui, Athénaïs se rendait compte qu'elle avait envie de tout sauf sortir d'ici. Mais il fallait... Enfin, est-ce que quelques minutes de plus changeraient sa soirée? Ce n'était pas comme si elle était en mauvaise compagnie, de surcroît... Sinon elle cesserait de la regarder. Daisy. C'était donc le nom de cette jeune fille qui pratiquait sa besogne dans des conditions différentes des siennes, mais loin d'être meilleures. La jeune femme se demandait même si elle allait vraiment en parler à Belinda. Elle était loyale à sa supérieure, mais au point de rendre pire la vie déjà difficile de la jeune Daisy, belle jeune fille sûrement prometteuse puisqu'elle était ici, et qui était supposément la bonté incarnée? Comment se sentirait-elle après ça... En tout cas, Athénaïs n'avait toujours pas lâché son poignet. Elle ne savait pas trop pourquoi.