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Fergus Lynch
Fergus Lynch

Âge : 36
Emploi : Fondeur
Informations : Orphelin déposé au seuil d'une institution quelques semaines après sa naissance ✘ Ignore tout de ses origines, et n'y accorde aucune importance ✘ Fraie dans le monde de la petite délinquence depuis sa plus tendre enfance ✘ Ancien chef d'une bande gosses aventureux, à présent dissolue ✘ Suite à ça, a passé plusieurs mois en maison de correction ✘ La mort d'un de ses meilleurs amis, atteint de syphilis, a suffi à le convaincre de ne pas s'approcher des prostituées, règle qu'il suit toujours ✘ A fondé la Tribu, gang des rues sévissant à Whitechapel, dont il connait les moindres recoins ✘ Participe régulièrement à des combats illégaux organisés dans des bars, desquels il tire un joli pactole, ainsi que quelques petites cicatrices sur tout le corps ✘ Amateur d'armes blanches, il se sépare rarement de son couteau de boucher, tout comme de son vieux chapeau melon ✘ Se moque bien des forces de police, avec lesquelles il n'hésiterait pas à en découdre ✘ Ne voue que mépris à l'aristocratie et aux autres parvenus, mais grâce aux paiements reçus en échange de l'aide de son gang, il recrute de plus en plus d'adeptes, et accroît l'influence de la Tribu : son ambitieux objectif n'est autre que de faire tomber sous sa coupe Whitechapel et Southwark, pour mieux leur donner un second souffle, ainsi qu'une capacité de réponse envers les injustices infligées par les strates plus aisées de la société.
Avatar : Michael Fassbender
Quartier Résidentiel : Les bas quartiers de Whitechapel, son modeste fief
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Date d'inscription : 05/10/2016

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MessageSujet: shadow dancers | Wang shadow dancers | Wang Icon_minitimeMer 23 Nov - 17:27



Shadow dancers

« Tout pour la galerie, que pour la galerie,
Puisque l'important n'est qu'un détail. »

Cirque O'Farrell, 1890

Le cirque O’Farrell lui lassait une impression mitigée. Comme pour beaucoup de gens, la magie de ce lieu de liesse permanente demeurait perceptible, à la manière d’un parfum ténu mais tenace flottant dans l’air, une mélodie sortie d’on ne savait où, et qui vous restait gravée dans la tête. Dans pareil lieu, vous ne pouviez ne pas être heureux : il y en avait pour tous les goûts : de la magie et des sucreries, des fauves impressionnants, des clowns au gros nez rouge et au sourire vissé sur les lèvres de manière presque inhumaine, de l’émotion, du rire, du prestige, de l’émerveillement en veux-tu en voilà. Les gamins avaient des étoiles dans les yeux, et les dames serraient tendrement le bras de leur époux, auquel elles se trouvaient tendrement accrochées, ravies de voir leurs bambins profiter de la menue dépense consentie par leur jules pour leur payer des tickets d’entrée. Ces messieurs, pour leur part, hochaient pensivement la tête en réponse à la reconnaissance de leur bourgeoise, princes magnanimes pour une journée à peine, et dont le regard flirtait de temps à autre sous les jupes des danseuses. Franchement, qui n’aimait pas aller au cirque ? On mangeait, on s’amusait, on oubliait brièvement toute la laideur de la vie, les soucis empoisonnés du quotidien, et la médiocrité sans nom d’un futur sans promesses ; le maussade retour au monde réel viendrait bien assez tôt, une fois le vaste chapiteau quitté, et les faubourgs retrouvés. Cependant, tout ceci n’avait pas à subsister sous l’égide de ce cher Owen, car de telles choses peinantes n’auraient su exister en pareil Eden. Vous n’aviez pas besoin d’être un aristo pour vous offrir cette petite tranche d’insouciance, vous n’étiez pas volés, vous en aviez largement pour votre argent. L’être humain se révélait ici sous son vrai visage, plus peut-être que dans les salles de jeux clandestines ou les bordes où toutes les dérives se trouvaient permises : au cirque O’Farrell, les gens redevenaient des enfants, cette fois traités comme des rois, des gamins capricieux trépignant pour recevoir de l’éblouissement par paquet jusqu’à l’indigestion, en se souciant comme d’une guigne des moyens employés pour leur prodiguer toujours plus de sensationnel. Artistes, animaux, tous n’avaient d’autres choix que de les complaire dans leur illusion de toute-puissance, dépassant de loin le sempiternel adage posant que le client était Roi : ici, le client était un rêveur, ce qui se révélait bien pis, car il fallait inlassablement pousser plus loin la magie, entretenir avec toujours plus de ferveur l’enthousiasme des bons payeurs.

Tout cela avait un prix, bien évidemment, et Fergus le connaissait, lui l’indocile citoyen sur les  pensées duquel soufflait parfois un vent fort révolutionnaire, qui n s’était pas gêné pour soulever un coin du voile et oser contempler la réalité dans son plus simple appareil. Avoir sympathisé avec le lanceur de couteaux employé par O’Farrell permettait de comprendre quel type de rouages faisait tourner l’impressionnante machine qu’était le cirque, derrière les beaux rideaux rouges, et une fois les lampes éteintes. De pauvres erres exploités, étrangers en terre lointaine, voilà sur quoi s’était bâtie l’entreprise du forain ; d la misère humaine pour bâtir des merveilles artificielles. Oh, Lynch arrivait à en dormir a nuit, n’est-ce pas ; né à Whitechapel, enfant des rues et témoin silencieux des drames endurés jour après jour par les plus démunis, il savait pertinemment que pour celles et ceux en bas de l’échelle sociale, les ennuis s’accumulaient plus que les pièces de monnaie au fond de leurs poches élimées. Le cynisme se trouvait être le mal frappant le plus dans ces quartiers oubliés de Londres, et l’Anglais n’échappait pas à la règle : les artistes du cirque étaient réduits en esclavage, protégés ni par la loi du pays en lequel ils avaient cru trouver une terre promise, ni par une société aussi aveugle qu’égoïste, mais ils se révélaient loin d’être les seuls à qui personne ne tendait la main, au contraire. Si le chef de la Tribu n’était pas encore parti en croisade contre l’ignominie d’O’Farrell –et peut-être qu’il en le ferait jamais-, ce dernier ne demeurait pas moins certain, au fond de son cœur à la lucidité insolente, que le jour où l’empire du directeur vacillerait, soulevé par des dizaines d’âmes avides de représailles, il ne faudrait pas donner cher de la peau d’Owen. La mise à mort promettait de valoir le coup d’œil.

En attendant cette sanglante prise d’indépendance, Fergus prenait régulièrement le chemin de ce royaume hypocrite, comme il l’avait entrepris ce jour-là, afin de rendre visite à son camarade, Wang. Au final, peu de choses le différenciait des citadins effectuant exactement le même trajet les jours de représentation, sinon que le malfrat n’était plus dupe depuis longtemps des charmes déployés par ce lieu de spectacle. Il pénétra sous le chapiteau désert, où trônaient quelques agrès et autres accessoires laissés à la libre disposition des employés en dehors des heures de représentation, afin qu’ils puissent s’entrainer à loisir. Wang, en habitué des lieux, avait choisi un créneau sur lequel ils savaient que tous deux ne seraient pas dérangés, et auraient donc tout le loisir de converser tranquillement tout en s’adonnant à leur passion commune : les armes blanches. Il était plutôt étonnant, à la réflexion, de considérer les aléas du hasard : il avait fallu attendre qu’il rencontre un Chinois, fils d’un de ses collègues de la fonderie, et que le destin s’acharne à faire se croiser encore et encore leurs routes, pour trouver quelqu’un avec qui s’ouvrir de son attraction presque mystique pour les belles lames. Un type de l’autre bout du monde, rien que ça ! Lynch ne regrettait rien, cependant : Wang était parfaitement à même de comprendre quel ensorcellement pouvait prodiguer l’acier brillant d’un couteau, quoi que lui-même se connût toute une collection au service de son doigté légendaire, et non une seule pièce fétiche, à l’image de son compère britannique. Qu’importassent leurs dissemblances de style, l’art commun parlait pour lui et rassemblait, faisant fi des différences de race, de couleur de peau, de langue. Si Smith avait eu l’occasion d’épauler la Tribu pour certaines tâches peu légales, il semblait que c’était définitivement par l’adulation de l’acier que les deux hommes se voyaient liés, presque à la manière de frères de sang. Fergus se comptait sans doute des amis plus intimes, de plus longue date, ou qui connaissaient plus de détails sur lui concernant d’autres parts de sa personnalité, mais pour témoigner de son idolâtrie pour son précieux poignard, seule l’oreille aussi attentive que compréhensive de Wang le mettait suffisamment en confiance, et l’enjoignait à se dévoiler un brin. Les heures passées en sa compagnie avaient toujours une saveur spéciale, rarement égalée.

Assis depuis quelques instants sur le rebord du cercle de bois délimitant de son tracé courbe la piste centrale, ainsi séparée des tribunes, il patientait dans le silence ambiant, reposant à sa manière, sans se formaliser du léger retard de son camarade. D’ailleurs, quand ce dernier le rejoignit, Fergus se leva et vint le saluer d’une bonne poignée de main, geste musclé mais respectueux témoignant du pied d’égalité sur lequel il avait placé l’Asiatique.

-Salut à toi, Wang. Comment tu te portes ? demanda le criminel avec une amabilité toute virile, et un léger sourire cordial.




Citation : Le Roi Soleil - Et ivce Versailles
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