C'était une journée comme les autres, aucune différence notable. La roussette était couverte de poussière dès les premières lueurs du jour. Indianna avait comme toujours récuré chaque recoin qui lui était possible de faire depuis qu'elle avait ouvert mes yeux. Pénible, ennuyant, en un sens oui. Mais jamais elle ne se plaignait, préfèrent mille fois être à sa place plutôt que de remplacer une de ces filles après qui elle nettoyait. Invisible aux yeux de la plupart des gens ici, elle était même souvent bousculée par des clients, voire même quelques filles. La maisonnée était assez calme, nous étions en semaine, et même si les plus réguliers des clients se pressaient toujours, aux portes de la maison de passe. Celle-ci était des plus calmes en cette période. La jeune fille était dans son monde, chantonnant un air dans sa tête alors que ses mains craquelées de sécheresses, elles continuaient à exercer pressions contre le chiffon qui nettoyait les meubles, les murs et tout ce qui pouvait être lavé. La maison n'était pas des plus glamours et luxueuse, elle était même plutôt ragoutante et vieillotte. Mais elle avait son charme. Ses tissus d'une fausse classe certaine faisaient illusion et les bougies donnaient aux pièces une ambiance des plus particulières.

Des voix hautes sortir la jeune Indianna de ses pensées. Elle avait reconnu sans soucis la voix de celle qu'elle considérait comme sa mère, Miss Bolton. Curieuse de nature, elle cessa son activité, elle ne bougea pas pour autant. Mais son oreille se tendit. La voix de l'homme lui semblait familière aussi. Elle ne pouvait comprendre ce qui se disait, mais elle réussit à comprendre son nom dans la conversation. Du moins, cela lui semblait être cela. Elle détourna alors le regard pour se remettre à la tâche. Si cela la concernait, Bolton lui en ferait part. Si c'était encore se gougea de... Comment il s’appelait déjà... Lord... Lloyd ? Elle ne savait plus. Ce type était tenace. Indianna avait refusé ses avances des plus poliment plus d'une fois et Bolton avait fait de même. Mais il insistait. Indianna se demandait bien pourquoi. Après tous ses vêtements déchirés à force de se trainer au sol pour le récurer et ses cheveux souvent tressés mais poussiéreux étaient loin d'être désirable. Indy tenta de chasser ses pensées étranges de son esprit, se remettant à chantonner, cette fois-ci à haute voix.

Soufflant alors qu'elle termina de nettoyer la pièce principale avec plus ou moins de mal. Avec le passage quasi-constant de quelques clients et prostituée. Elle souffla un instant. Une pause s'imposait. Indianna n'était pas une tire-au-flanc et Bélinda le savait, c'est pourquoi elle lui laissant parfois gérer ses journées clame comme bon lui semblait. Une petite pause ici ou là, ne la tuerait pas, au contraire. Reposant ses outils, un seau d'eau noir et une serpillière, au pied de sa porte de chambre au grenier. La rousse se ravissait déjà de se petit moment de tranquillité qu'elle allait surement passé à tenté de lire un peu. Elle s'était améliorée, mais elle avait encore beaucoup à apprendre. Le grincement de sa poignée de portes se fit entendre, mais sans aucune méfiance, elle entra. Un sursaut la gagna alors. Ce homme dans sa chambre. Elle maintenue la poignée de portes dans sa main, la serrant davantage. Crier, hurler, alerté Miss Bolton de cette intrusion, elle aurait aimé le faire. Mais soudain, elle se rappela les voix qui s'étaient élevées plutôt. Cela devait être lui donc. Indianna perdue alors le sourire qui avait commencé à se dessiner sur ses lèvres.

« Veuillez sortir de ma chambre, je vous pris. »

Demanda alors à jeune femme, sur d'elle. Évidemment, elle se doutait bien qu'il n'en fasse rien, ou qu'il opposerait un minimum de résistance face à cette demande.

« Il me semble que Miss Bolton, vous est demandé de quitter les lieux. »

Insista-t-elle alors. Comme pour faire comprendre à l'homme qu'elle avait eut vent de leur conversation. Même si peut-être n'était-ce même pas ce que la maquerelle avait demandé.

« Je suis navrée, mais je ne suis pas disposé à me battre avec vous. J'aimerais me reposer un peu. »

Peut-être n'aurait-elle pas dû indiquer cela. Feindre une faiblesse face à un homme qui semble prêt à tout, ou presque pour s’accorder vos faveurs. Mais qu'importait. Indianna restait dans l'ouverture de la porte, sa main avait fini par lâcher la poignée. Prête à faire volt face et courir chercher de l'aide si besoin se faisait sentir. Son allure pourtant étrangement droite et son menton relevé laissaient à penser qu'elle ne craignait pas l'homme, mais il n'en était rien. Et son regard surement la trahirait alors.

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Indianna n'était en rien rassurée, la peur faisait battre son coeur très vite. Sa respiration s'était accélérée et malgré tous ses efforts pour cacher cela, la jeune femme était bien consciente que c'était inutile. Son regard clair ne perdait pas une miette des gestes de son invitée surprise. Elle avait compris depuis un moment qu'il était prêt à bien des choses pour avoir ce il voulait, et même à franchir certaines limites qu'elle ne connaissait surement pas. Alors Indianna restait avant tout sur ses gardes. Elle manqua un sourire alors qu'il se vexa, non pas que son jeu d'acteur était réellement mauvais, mais assez médiocre, c'était certain. Sans bouger, elle restait là, l'observant tournant dans la petite pièce, posant ses mains ici et là, comme un lion en cage. Marquant son territoire, prenant possession des lieus à sa manière. La rousse, elle se contentait de ne pas fuir, de ne pas hurler et de juste se calmer. Elle avait 17 ans, elle était adulte à sa façon et Miss Bolton ne serait pas toujours là pour prendre soin d'elle. Les hommes, elle n'avait jusque-là que peu eu affaire avec eux et cela lui allait très bien ainsi. Mais il était peut-être temps de passé outre cette peur incompréhensible qui la rongeait vis-à-vis d'eux. Non, elle n'était pas prête à se jeter dans les bras de la première venue. Elle avait déjà jeté son dévolu sur un autre homme. Charmant. Mais ne plus fuir face à une demande et à un prédateur tel que ce Monsieur Lloyd serait déjà un bon pas de franchir.

Il s'approcha alors, elle avala sa salive avec difficulté, mais ne bougea toujours pas. Il toucha sa peau, pour prendre sa main. Elle manqua de la retirer, mais se laissa faire, sagement. Prête à agir s'il devenait plus intrusif à son intimité. Mais il la laissa tranquille et sortait une jolie enveloppe de sa veste d'un violet assez agréable à son goût. Quelle ne fut pas sa surprise alors. Sa méfiance s'échappa un instant, laissant place à ses grands yeux clairs ébahit. Une invitation, pour elle ? À un bal ? Il était fou . Il devait l'être. Sa présence serait vite remarquée, une gueuse parmi les meilleures gens du peuple. Sans vraiment s'en rendre compte, elle avait pris l'enveloppe dans ses mains. Touchant, caressant même le papier à grains et agréable comme un tissu agréable et précieux. Son regard s'était alors abaissé vers ladite envelopper qu'elle admira presque touchée. Écoutant à moitié ce qu'il continuait de dire.

« J'ai ma propre robe. »

Laissa-t-elle alors entendre doucement, mais assez sèchement. Son regard intrigué se releva vers l'homme revenu vers sa petite fenêtre de chambre. Elle hésita à parler. Tout se bousculait dans son esprit, trop de choses. Trop de questions. Était-ce une vraie invitation ou un piège ? Non, non, et puis même si au pire elle décidait d'y aller et n'y voyait personne, elle ferait demi-tour. Mais pourquoi ? Pourquoi l'invité elle ? Elle n'y avait certainement pas sa place, elle n'était pas idiote. Mais elle avait toujours rêvé d'un jour voir l'autre monde. Ce monde beau et soyeux qu'elle s'imaginait. Mais fallait-il vraiment qu'elle découvre ceci grâce à cet homme ? Son visage ne cessait de grimacer. Perdue dans ses pensées dans ses interrogations trop nombreuses. Elle fut sortie de tout cela par la voix de l'homme. Qu'elle reconnaissait alors, amuser, elle sourit un instant.

« J'ai beaucoup de travail, vous savez. Et... »

Refuser lui déchirait le cœur, mais lui dire oui, c'était encore plus dur.

« Je... Je ne peux vous garantir ma présence. Mais je suis reconnaissance de cette invitation. »

Se content-elles alors de répondre. Sa langue passa sur ses lèvres sèches de toutes ses émotions. Franchissant enfin la porte, qu'elle laissa quand même soigneusement ouverte. Indianna se rendit aux côtés de l'homme, près de sa fenêtre.

« Le ciel est beau ce soir, je trouve. »

Dit-elle alors, plus douce et moins sur ses gardes. Ses mains tentant toujours précieusement la lettre cachetée à la cire rouge.

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