Jenny Smith
Emploi : Aucune d'officielle Avatar : Maisie Williams Messages : 407 Date d'inscription : 23/05/2017
| Sujet: Naissance d'une voleuse [Cléo] Lun 19 Juin - 12:49 | |
| Naissance d'une voleuse
« Qui fréquente le voleur deviens voleur lui-même » Deux oranges, une pomme, un petit sachet d'épice (sur lequel semblait être marqué "paprika"), une demi-livre de pain. C'était l'inventaire complet du vol qu'avait effectuée Jenny en milieu de journée et elle reluqua ses nouvelles affaires personnel assise sur le rebord d'une fontaine. Elle déposa le bout de son index dans le sachet pour récolter un petit peu d'aromate et ramena son doigt jusqu'à sa langue pour y goûter. Elle n'avais jamais eu l'occasion d''en consommer, et avais des difficultés à lire correctement le nom de cet assaisonnement écrit à la main, mais son premier réflexe était de plonger ladite main dans l'eau de la fontaine pour nettoyer sa bouche. La fille des rues était assez surprise de cette nouvelle saveur, et tel quel c'était bien trop étonnant à manger, cependant l'arrière goût qui persistait en bouche était loin d'être désagréable. Elle rangea le petit paquet dans une de ses poches, croqua dans la miche de pain pour terminer la purge buccale avant de ranger l'aliment dans son sac en toile de jute avec le restant du vol. Quelques minutes passèrent, le temps de terminer le morceau de pitance qu'elle savourait et se mis à genoux à côté de la cuvette d'eau pour ramener à sa bouche de quoi l'hydrater. Elle rafraichissa également son visage et son cou caché en parti par ses cheveux malgré leur longueur assez courte pour une fille.
Il était déjà onze heure passé et l'atmosphère nuageuse était encore une fois au rendez vous dans la ville de Londres. Une atmosphère cependant davantage appuyée dans ce quartier qu'était Whitechapel, pourtant assez loin des usines crachant leur fumées toxiquement noire. C'était en quelque sorte la signature de l'endroit, comme pour remémorer l'épreuve quotidienne des habitants du lieu dès qu'on y dépose le pied. A moins que ce soit l'épreuve du temps sur les façades qui les avaient assombri et donnait ce ressenti si particulier. Malgré tout, lorsqu'on y a passé l'entièreté de sa vie, c'était aussi banal que deux yeux sur un visage. C'était à la fois la maison, la cour de récré et l'école pour la jeune cambrioleuse. C'était en quelque sorte un village au sein d'une grande ville, du moins une sorte de famille géante, et les paver avaient été de nombreuses fois foulé par Jenny depuis le temps. Cependant, une balade en dehors ne faisait jamais de mal, bien au contraire. Il était utile si l'on souhaitait aller chercher des bibelots d'une valeur estimablement intéressante, ou pour bêtement observer les gens aisé se pavaner à la course de l’hypocrisie dans leur vêtement de soie et rire d'eux. Peu importe le nombre de couche vous mettez sous votre robe, vous remuez votre derrière autant que n'importe qui, mais c'était amusant pour Jenny d'imaginer des ragots sur eux lorsqu'elle était en compagnie de membre de la Tribu de sa tranche d'âge. Une femme trompant son mari, un commerçant ne sachant pas être victime d'un futur larcin dans la journée, un gosse encore trop innocent, tant d'éléments croustillant servant de conte lorsque nous sommes membres de la Tribu. Peu d'enfants de ce groupe savent lire couramment mais peaufine tant bien que mal leur langage en se narrant de tel histoire : un mal pour un bien. Cela leur permet d'avoir leur propre vocabulaire, l'argot de la rue, une chose que Jenny maîtrise parfois divinement trop bien. Sa langue était une arme redoutable lorsqu'elle ne se servait pas de ses mains, chacun ses outils de travail.
Une fois le visage essuyé par le surplus d'eau de la fontaine, Jenny pris son sac sur son épaule et se remis en marche d'un pas vigoureux. Elle avait déjà le minimum nécessaire pour se faire deux semblant de repas, la fille en haillons pouvait se permettre d'être moins attentive à d’éventuel vol pour l'instant. Assez de temps libre pour poser son regard sur des ouvriers profitant d'une courte pause, un garçon dans la vingtaine se promenant le nez en l'air, un commerçant réceptionnant quelque marchandise pour sa boutique. Dans cette ambiance assez sereine, une voix colérique se leva au coin de la rue ce qui provoqua la curiosité de Jenny. Agrippant d'une main tenace son sac, elle se dépêcha d'aller voir ce qu'il s'y déroulait pour tomber sur un boulanger gras agrippant de sa grosse paluche une très jeune femme à l'air totalement paniqué. L'orpheline voleuse n'était qu'à quelques mètres mais devinait de sa place que des larmes pouvaient naître d'un instant à l'autre. La femme tenait de sa main libre un pain aux olives et se faisait traiter violemment de voleuse. Sans réel raison, Jenny continua à s'approcher pour se mêler à cette affaire qui, pourtant, ne la concernait aucunement.
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