Jolie petite histoire...
Dans les ruelles encrassées par le stupre et la concupiscence, aucunes lumières pour éclairer le chemin des enfants de la perdition. Une lune bienveillante régnait dans les hauteurs d'un ciel obscure où même les étoiles s'étaient lassées de briller. Dans cet amas de chaotiques qu'était la nuit, ébranlement du néant et d'un Dieu absent, elle marchait. Ses talons martelaient les pavés, les épaules recouvertes d'un châle et les poumons gonflés par le désir de vivre. Au loin, les cloches sonnaient les douze coups de minuit et les bonnes gens dormaient du sommeil de juste. A cette heure-ci, Londres prenait un tout autre visage, celui de l'horreur et de la misère. Des bruits de verres cassés firent alors sursauter la catin qui se retourna pour observer une escouade de marins quitter un pub. Enivrés par des alcools bons marchés, les alcooliques et les drogués constituait une partie de sa clientèle. Les rues étaient alors hantées par les prostituées qui venaient chercher de quoi payer leurs loyers. C'était plus ou moins le cas de Mary-Jane, ancienne parmi les anciennes. Quinze ans qu'elle se prostituait dans le quartier de Whitechapel, fille d'immigrants Irlandais qui avaient préférés l'abandonner à la rue pour qu'elle puisse subvenir aux besoins de ses frères et sœurs. Malheureusement, la tuberculose avait emporté les siens et son châtiment était de leur survivre. Condamnée à voir s'éteindre toutes les personnes qui avaient compté pour elle. De ses parents, à ses sœurs et aussi à un enfant mort né, fruit d'un client dont elle ne connaissait pas le prénom. Mary-Jane était ce qu'on pouvait appeler une survivante. Trente ans aujourd'hui et aucunes bougies à souffler. Pas de présents ou de délices sucrés. Seulement cette solitude à laquelle elle était mariée, amante des nuits profanées par le vice dans lequel elle se baignait. Pourtant, elle savait lire et écrire, pouvant certainement trouver un métier plus convenable pour s'offrir une miche de pain et des cigarettes. Mais elle avait choisie la facilité, aujourd'hui elle ne pouvait plus reculer. Elle s'était forgée une famille dans ce quartier, des sœurs de cœur, des putes avec qui elle riait et pleurait. Partageant le bonheur et la tristesse de ces gens avec qui elle vivait. Il viendrait un jour où un soleil nouveau viendrait éclairer ses nuits entachés de sombres cauchemars qui souillaient ses nuits. Elle y croyait, sinon autant prendre un rasoir et se trancher la jugulaire. Mary-Jane souriait à la vie et celle-ci préféraient l'ignorer.

« MJ! » Interpellée par une voix familière, la rousse offrit alors un sourire à la grosse Berta qui tapinait depuis bien plus longtemps qu'elle. Elle lui colla une bise sur sa joue glacée par la fraîcheur de la nuit. « Y'a une fille qui s'est faite agressée encore. Tu ferais mieux de rentrer avec moi. » Berta faisait figure de mère de substitution pour Mary qui sentit un frisson lui parcourir l'échine. Dans ce quartier malfamé, personne n'allait pleurer la mort d'une prostituée. Malheureusement, elle n'avait pas fait son quota pour la soirée et elle ne voulait pas avoir de problème avec son proxénète. « Encore un bonhomme et je rentre. Promis ! » Berta ne semblait pas rassurée tandis qu'elle jetait un coup d’œil aux alentours. C'était calme hormis les rires gras des hommes qui s'échappaient du pub d'à côté. « Je t'attend au pub pour qu'on s'en jette un après. Ne t'éloigne pas trop rouquine. » Berta offrit un sourire à son amie et alla retrouver la chaleur du bar où les démunis se retrouvaient pour oublier la misère d'une vie. De nouveau seule, l'irlandaise souleva son jupon et reprit ses cent pas dans l'attente de débusquer un client. Sa beauté faisait qu'elle était bien souvent sollicitée. Par des puceaux qui voulaient devenir des hommes ou par des vieillard en quête d'une jeunesse oubliée.

Une heure du matin, les ruelles étaient vidées et la putain commença à rebrousser chemin lorsqu'une main puissante se posa sur sa bouche pour l'empêcher de crier. Rapidement conduite dans une allée sombre, une homme commença alors à soulever sa robe dans l'espoir de toucher du bout des doigts cette fleur ardemment désirée par la gente masculine. Effrayée et paralysée par la peur, elle fût plaquée contre le mur de brique et prise de force par son agresseur. Les yeux fermées, elle se laissait violer tout en priant Dieu de lui laisser la vie sauve. Sous les râles animales de l'homme qui venait de terminer, celui-ci relâcha alors son étreinte brutale et abandonna quelques pièces à ses pieds avant de disparaître dans l'obscurité. Dans le silence de la nuit, elle se laissa aller aux larmes en récupérant l'argent abandonné sur les pavés. MJ se releva et se mit à courir jusqu'au pub où elle se laissa tomber contre un lampadaire. Son cœur continuait de battre à la chamade, signe qu'elle était encore en vie. Elle poussa les portes du commerce où elle retrouva Berta en compagnie d'autres filles. Celle-ci remarqua le regard effrayé de la rousse, s'approchant d'elle pour poser une main sur son épaule dénudée. « Tout vas bien ? » Mary-Jane fixait alors le vide, légèrement déconnectée de la réalité après cet épisode traumatisant. Néanmoins, ne souhaitait pas inquiéter son amie, elle lui offrit un sourire de façade. « Tout vas bien. Un verre et on rentre ? Je suis fatiguée. » Le viol n'existait pas dans cette partie de la ville, encore moins quand la victime était une prostituée. Boire pour oublier, car demain serait un jour semblable à celui-ci. Peu importe l'éveil d'une Angleterre qui s'ouvrait petit à petit aux technologies et à la modernité.
Dans ce quartier, on survivait. Les lumières de la ville ne semblaient pas pouvoir éclairer la vie misérable des habitants de Whitechapel.

Dans la vraie vie, je suis...
Quel est ton pseudo ? SPF. Un mec ou une fille ? Fille. Quel est ton âge ? Vingt-sept ans. Comment as-tu connu le forum ? Google. Un avis dessus : Original et bien structuré. As-tu un DC ? Non. Pv/scénario/Inventé ? Inventé. Code de validation :  [Validé par Amy]

Code:

<t>Katia Winters</t> → <y>Mary-Jane O'Grady</y>

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