Parce que la beauté prend différentes formes. [pv Oswald]



 
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Parce que la beauté prend différentes formes. [pv Oswald]

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Terence I. Anathor
Terence I. Anathor

Emploi : Directeur d'un musée. Officiellement.
Avatar : Danila Kovalev
Quartier Résidentiel : The Strand
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Date d'inscription : 26/04/2018

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MessageSujet: Parce que la beauté prend différentes formes. [pv Oswald] Parce que la beauté prend différentes formes. [pv Oswald] Icon_minitimeJeu 3 Mai - 15:52


Montre moi ton vrai visage

«-Je suis laid. - Non se sont les autres qui ne comprennent pas.»

Au Cirque

Odeurs de charniers, de déchets qui flottaient dans l’air, s’incrustait à même vos vêtements pour ne se déloger qu’à grand coup de lavage. Une boue épaisse, ressemblant presque à de la vase crottait vos bottes et le bas de votre manteau.
D’un geste impatient du pied, il chassa des rats grouillants autour de détritus qui s’accumulaient en un tas d’immondices, qui ne firent que s’éloigner de quelques pas. Pour un peu, ils retourneraient pour attaquer cet intrus qui osait les déranger dans leurs festins.
Un soupir filtre entre ses lèvres, alors qu’il déplore le manque cruel d’hygiène qui suintait à même la pierre des bâtiments aux alentours. Ne pas oser toucher quoi que se soit, de peur d’avoir cette pellicule sur lui.

Ici, on ne pouvait pas même lever les yeux vers le ciel. Il n’y avait rien qu’un chapelet de lourds nuages gris qui s’accumulaient au-dessus de la ville, se déplaçant avec une lenteur obligée, gonflée d’une pollution crasseuse, se gorgeant des fumées noires qui s’échappaient en banderole des usines pullulant à tout vas dans ce quartier.
Même la tamise qu’il avait traversé n’était qu’une grande guirlande d’eau verdâtre, cachant dans ses tréfonds les horreurs de la civilisation, troublé par les incessant vas et vient des bateaux crachant leurs lourdes fumées.

Pendant une brève seconde, il regretta de ne pas avoir pris une hippomobile, le chemin aurait été bien moins long et salissant.
Mais malgré tout ceci, malgré toute cette putréfaction ambiante. Dans les bas quartiers, il y avait une vie, une animation qui n’existait pas dans les quartiers bien plus présentable. Cette électricité qui parcourait les ruelles, vous obligez à rester aux aguets. Obliger d’avoir les yeux bien ouverts, d’avoir les sens en éveil. Pour ne pas se faire détrousser. Ne pas se faire agresser ou poignarder. Une sensation de vivre pleinement chaque moment.
Plus de faux-semblants, de manières parfaites à la parole polies et aux gestes calculés. Ici, c’était brute, réel.

Curiosité d’un noble croyant qu’il lui était permis de se promener impunément dans ses bas-fonds, rejetant sa chevelure blonde d’un mouvement méprisant, cherchant des sensations interdites, juste pour flatter son orgueil.
Oh, bien des choses étaient dîtes derrière son dos, il savait que le peu de connaissance qui arrivait à le croiser la journée dans ce type de lieux, déblatérait du fiel dans des commérages odieux autour des invitations luxuriante. Mais il y avait une part de vérité.
La recherche de sensation.
Il ne s’était pas jeté dans la gueule du loup sans avoir préparé le terrain. Il aimait les sensations fortes, il n’était pas suicidaire. La vie méritait d’être encore exploré, il y avait bien trop de choses à voir.
Et parfois, il lui arrivait de passer des soirées ici.

Ses pas, son assurance trahissait l’habitude de ce repéré dans cet endroit défavorisé. Mais aujourd’hui, c’était une autre destination que ce fameux bar ou le gérant lui ouvrait les bras et les cuisses, que ce cabaret qui acceptait sa présence seulement s’il refilé la moitié de ses pourboires à l’établissement.
Non.

Le grand chapiteau se dévoila à ses yeux, le haut pointus semblant vouloir perforé le ciel de ses couleurs spectaculaire. Il y avait foule, femme tenant par la main des enfants pop-corn en main impatients, des hommes en groupes fumant leurs cigares en commentant les animaux qui étaient dans les cages extérieurs.
Une odeur chaude de friandises flottait dans l’air, recouvrant l’odeur humide de la Tamise.

Quel endroit merveilleux. Un mélange de perversion et de curiosité. De talents et de faux-semblant. Un savant dosage qui attirait les foules malgré certains dégoûts, cet attrait morbide que tous avaient vécut au moins une fois. De voir un cadavre dans la rue, de ne pas pouvoir s’empêcher de le regarder malgré l’horreur. De cacher son visage de ses mains tout en observant à travers les espaces de ses doigts. Émerveillé petit et grand leurs donnant un feux espoir de rêve, juste un peu de joie dans leurs quotidiens, de cet ouvrier encrassant ses poumons dans la confection de boîte de conserve fondant le métal, dans cette enfant travaillant aux docks courbant sa frêle colonne vertébrale jusqu’à l’abîmer à vie.
Terence aurait bien pu se retrouver ici, si sa condition n’était pas aussi aisée. Et même par curiosité, il aurait aimé connaître cet endroit intimement. Mais il était bien trop attaché à son petit confort pour se permettre de tout jeter d’un claquement de doigts.

Il paya son entrée, puis déambula sans se soucier du temps qui passe. Ce n’était pas la première fois qu’il venait ici. La diseuse de bonne aventure Leota l’avait fait légèrement sourire la première fois alors qu’elle lui dévoiler un avenir qu’il connaissait déjà et qui était tout différent de ce qu’elle avait proférer.
Diana savait manier le fauve du bout de son fouet et de sa voix autoritaire. La trapéziste Léonie lui avait fait briller les yeux par sa danse dans les airs, cet équilibre qui pouvait basculer d’un moment ou l’autre.
Callisto avec ses mots hachés, qui dansait comme si une entité prenait vie dans son corps, la sueur perlant sur sa peau d’ébène.

Mais il n’était pas venu pour eux. Non. Celui qui l’intéressait, c’était Oswald. Il était là, a sa place comme à l’accoutumé. Ce grand aux membres trop longs, ce visage poudré de blanc qui observait les passant sans un sourire, l’arcade sourcilière froncée en l’absence de sourcils à proprement parlé. Il était toujours là, parfois se secouant en faisant la grimace, effrayant les gentes dames qui hurlaient en se cachant derrière un éventail, faisait reculer les hommes qui serraient les poings, crachant au sol leurs mots blessants. Des larmes parfois, qui coulaient sur les joues des enfants, épouvantés par ce monstre qui prenait vie d’avant leurs yeux.
Ils avaient bien dit qu’il y avait un monstre sous leurs lits.

Et Terence était là, debout à l’observer. Il laissait le monde passer devant lui sans bouger d’un pouce, ignorant les recommandations et aux insultes.
Parce qu’il ne pouvait s’empêcher de regarder cette créature aux traits si particuliers. Et son regard. Son regard semblait si fou, si tendre. Un cœur de dentelle dans une armure de plates.
La première fois qu’il l’avait vu, il avait été frappé par cette dissociation. Cette allure presque effrayante qu’il trouvait superbement travaillé, et cet échange dans le regard qui disait autre chose. Il était d’une beauté que les autres n’arrivait pas a apercevoir ou refusait de voir, mettant des œillères pour ne pas croire ce que le cœur leur disait.

Mais Terence avait vu. Et le voilà soudainement seul face à cet homme qu’il regardait avec joie avec un léger sourire tendre étirait les lèvres pulpeuses. Le numéro devait être fini. Mais pour lui, le véritable spectacle aller se dérouler sous ses yeux.
Par respect, il retira son haut-de-forme qu'il tient contre lui avant de parler d'une voix douce.

- C'est un honneur. Je me prénomme Terence Anathor. Enchanté de faire officiellement votre connaissance Mr Khoronen.

©️ plumyts 2016
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