CARTE D'IDENTITÉ

Nom : Thompson, un nom des plus passe-partout qui ne laisse rien paraître de la rudesse de son accent.
Prénom(s) : Elizabeth, bien qu'on l'appelle souvent Lizzie à son grand désarroi. Son deuxième prénom, Jemima, est celui de sa mère.
Âge : 26 ans, bien qu'elle en paraisse aisément quelques années de plus.
Groupe : Classe ouvrière.

Nationalité : Ecossaise, elle a vu le jour dans le centre de Glasgow. Sa famille a émigré à Londres alors qu'elle n'avait que six ans, un long voyage dont elle garde un souvenir éprouvant et qui a vu la santé de sa mère se détériorer irrémédiablement. Elle ne se souvient guère de son Ecosse natale, mais de ce que ses frères et son père lui en ont dit, l'envie d'y retourner n'est pas vraiment d'actualité.
Lieu de naissance : Centre de Glasgow, dans une petite maison coincée entre deux pubs et au-dessus d'une officine de pharmacie à moitié à l'abandon.
Date de naissance : Selon les registres de son méticuleux père, elle a vu le jour le 7 Janvier 1866.
Situation Civile : Célibataire - et au vu de sa situation, elle doute de se marier de sitôt. Un constat dont elle ignore encore si il la laisse désabusée ou soulagée.
Religion : Protestante, bien que sa foi ait été mise à rude épreuve ces dernières années, et qu'elle sente le poids de la damnation peser un peu plus sur elle chaque jour.
Orientation Sexuelle : Elizbeth ne s'est jamais posé la question, mais ne s'est sentie attirée que par les hommes à ce jour.
Profession : Formée au métier de pharmacienne à son père, elle aurait dû reprendre les rennes de l'affaire familiale. Malheureusement, les magouilles de ses frères ont mis un terme à ses plans. Elizabeth survit aujourd'hui en tant qu'herboriste, vendant ses services tant bien que mal contre monnaie sonnante et trébuchante ou biens en nature.
Quartier Résidentiel : Après avoir perdu la pharmacie, elle s'est dégoté un minuscule logement à Southwark. Néanmoins, ses activités (licites et illicites) la conduisent fréquemment du côté de Whitechapel.
Activités Illicites : Ses activités d'herboriste ne lui permettant pas de survivre correctement, Elizabeth a été menée par la force des choses à exercer le métier de faiseuse d'anges, aidant les femmes dans le besoin à 'faire passer' leurs enfants non désirés. Une occupation qu'Elizabeth abhorre autant qu'elle ne la prend au sérieux, sachant le destin abominable qui attend ces pauvres femmes qui autrement iraient consulter bouchers et charlatans. Pour couronner le tout, Elizabeth n'est faite dévoyer par la Tribu, et leur sert désormais de médecin, chirurgienne, pharmacienne, aide-soignante... bref, tout ce qui peut leur servir à rester en vie quand le corps faillit.

CARACTÈRE ET TEMPÉRAMENT
Un ange déchu et un colosse aux pieds d'argile - Elizabeth est l'incarnation même des paradoxes que les difficultés peuvent faire naître dans le coeur d'un individu. Du haut de ses vingt-six ans, cette 'vieille fille' de Southwark est une vieille âme aussi incontournable qu'énigmatique. Discrète et silencieuse, Elizabeth préfère sa solitude à moitié choisie aux effusions de la société du sud de la Tamise, ne se mêlant guère à ses voisins si ce n'est en cas de nécessité. Une réserve à ne pas confondre avec de l'antipathie, chose qu'ont bien compris ceux qui la fréquentent au quotidien : véritable matrone du quartier de Southwark, Elizabeth est l'une de ces femmes aussi sérieuses qu'inébranlables, auprès desquelles l'on recherche sagesse et conseil sans trop savoir pourquoi ; peut-être le fait qu'elle sache lire et s'exprimer avec clarté, trahissant une situation passée plus glorieuse que sa situation actuelle, ou bien ses vastes connaissances médicinales et pharmaceutiques couplées à des nerfs solides et une tête bien sur les épaules. Aux yeux de ceux qui la connaissent, Elizabeth Thompson peut apparaître comme un pilier rongé, un ange gardien austère fronçant les sourcils sur les écarts de ses ouailles, mais toujours prête à leur porter secours non sans un soupir résigné. Des années de difficulté ont eu raison de sa joie de vivre et de son enthousiasme pour sa profession, mais pas d'une certaine générosité qui, à l'heure actuelle, est le seul moteur qui anime encore son âme fatiguée. Usée par la misère et les actes qu'elle doit commettre malgré elle pour garder la tête hors de l'eau, Elizabeth peine à trouver la force de se lever le matin ; pourtant, les nécessiteux, les travailleurs épuisés, et autres malades de Southwark et Whitechapel savent qu'ils la trouveront inévitablement prête à l'office dès le matin, invariablement dès 7h. Une certitude bien commode pour les membres de la Tribu requérant ses services, qui peuvent bien supporter ses réprimandes avant de la laisser soigner leurs blessures de la veille ; car Elizabeth a beau être fatiguée, et lutter avec et contre elle-même, son endurance est la plus remarquable de ses qualités, et l'espoir ténu apporté par la Tribu revigore une flamme qui s'était presque éteinte dans ses prunelles sombres. Une flamme qui s'accompagne d'une certaine malice, d'une vivacité encore un peu rouillée mais redémarrant lentement, à l'image des lourds rouages des locomotives enfumant Londres. L'espoir est un moteur dangereux, mais auquel Elizabeth demeure malgré elle fidèle, elle-même n'ayant jamais renoncé aux principes qu'elle prêchait il y a déjà de nombreuses années : une âme travailleuse, loyale, toujours prête à déployer des trésors de curiosité, de ressources et de patience pour autrui malgré ses dehors sévères. Mais l'espoir ne suffit pas à lui tirer entièrement la tête hors de l'eau, et Elizabeth reste hantée par ses démons et les fantômes des enfants qu'elle empêchera à jamais de naître ; sa foi ébranlée, une certitude de la damnation qui la ronge de l'intérieur malgré la nécessité de ses actions et la gratitude de ses clientes. Elizabeth ne peut se regarder dans un miroir sans que son reflet ne lui renvoie l'image d'un monstre, et elle n'a de cesse de se demander si un plus grand prix à payer ne l'attend pas encore, elle qui se perd entre sa volonté d'aider son prochain, sa propre survie, et sa conscience coupable à la dérive.

CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES
Elizabeth est une fleur fanée avant son heure. Un joli brin de femme que les épreuves ont abîmée et vieillie prématurément, elle n'en garde pas moins un charme aussi discret qu'indéniable dès qu'elle se donne la peine de s'animer au lieu de se cacher derrière une certaine austérité. De taille moyenne, Elizabeth a hérité de sa mère un corps svelte aux courbe équilibrées et harmonieuse - que malheureusement ces dernières années de misère ont amaigri et qu'elle cache sous ses robes aux tons bruns ou gris souris. Sa peau blanche ne dément pas ses racines écossaises, prompte à rosir ou rougir sous le coup de l'effort, bien que moins que quelques années auparavant. Des cernes se creusent sous ses yeux et des pattes d'oie prématurées se dessinent déjà à leur coin, rides encore jeunes témoignant du poids de la fatigue sur ses épaules. Son nez pointu lui donne un air taquin et enfantin en contraste total avec le reste de son apparence, allant de pair avec une bouche boudeuse et des constellations de tâches de rousseur sur ses pommettes et l'arête de son nez. L'on dit que les yeux sont le miroir de l'âme : un constat sans doute vrai pour Elizabeth, dont les prunelles chocolat sont particulièrement expressives, même lorsqu'ils n'arborent qu'une lueur revêche ou contrite - ou lorsqu'ils s'illuminent de malice les rares fois où un sourire vient rajeunir son visage. Elle tient la couleur auburn de ses cheveux de son père, et constate déjà l'apparition d'un ou deux cheveux gris. Une réalisation qui ne lui arrache qu'un soupir résigné lorsqu'elle attache sa chevelure pour travailler. Elizabeth s'acharne à soigner ses mains, ses outils de travail, malgré sa situation - longues aux doigts fins de chirurgien (quelle ironie) et clairsemées de tâches de couleur selon les produits qu'elle manipule au fil de la journée.