Reading the Book of Everything



 
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Reading the Book of Everything

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Allan Quaid
Allan Quaid

Âge : 29
Emploi : Il en a beaucoup: Voleur, chasseur, guide d'expéditions en Afrique. Aujourd'hui, il tient une librairie à Southwark, non loin de la limite avec Whitechapel
Informations : 1m83, 80kg
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MessageSujet: Reading the Book of Everything Reading the Book of Everything Icon_minitimeMer 30 Oct - 7:20



Reading the Book of Everything

 « Chute… et relève-toi ! »

 
Wentminster, 1892

La vie était faite de bien des succès… et autant d’échecs.
Allan venait juste d’en essuyer un ! Le quatrième aujourd’hui ! Fait qui le mettait intérieurement en rage. Il détestait échouer, et détestait encore plus avoir à faire bonne figure face à toute la frustration que ce genre de situation génère avec une diligence peu commune.
Arpentant les couloirs de la superbe demeure Atanasov qui séparaient avec raffinement le bureau du maître des lieux à la porte, à la suite du majordome, certes un peu guindé, mais lui, au moins, ne décevrait pas ses espoirs de trouver la sortie.

Autant ne pas trop s’attarder entre ces murs.
Pourtant, il avait bon espoir en entamant cette journée de tournée des maisons riches de Westminster, dans l’espoir de se voir offrir quelques ouvrages qu’il pourra revendre à bas prix, répandant ainsi le projet du Vieil Edwards : donner accès à la culture à ceux dont le portefeuille avait la garniture qui obligeait à faire des choix bien plus pragmatiques : les livres ne se mangent pas.
Mais les costumes du dimanche ne font pas tout. De toute évidence, Allan ne s’était pas montré assez convaincant pour le lord qui vivait ici. Déjà que l’animal n’était pas franchement d’humeur à recevoir un invité impromptu.

« Bah ! Tant pis… Tant que ça s’répète pas trop souvent. Déjà qu’le vieux fou s’est retrouvé avec des dettes sur l’paleteau ! »
Songea-t-il, secouant la tête en passant la porte que, fort obligeamment, mais du fait de sa fonction, le majordome lui avait ouvert. Une fois dehors, il se prit l’envie de marcher… de la verdure, pas les rues pavées de cette ville.
Certes, l’air ici était bien plus pur qu’à Southwark, presqu’embrumé constamment par le Smog aménagement une atmosphère aussi sinistre que mauvaise pour la santé.
Non : les rues pavées ne le satisferaient pas. Il avait besoin du contact à la terre, comme sur le Noir Continent.

-Dis moi, l’ami. Ca dérangerait l’boss si je me dégourdissais un poil les gambettes avant de reprendre la route ?
Le majordome fut saisi par le langage bien plus familier de l’homme que lors de son arrivée.  Mais en venant, Quaid avait mis les formes, tactique se voulant commercialement rassurante. Là, il était trop dépité pour continuer encore ce petit jeu de civilités exagérées.
-Et bien… Hésita l’homme qui s’interrompit en voyant le libraire humer l’air, un peu comme un animal.
-Vous avez des chevaux ?
-Euh… Si fait.
-Ca dérange si je vais les voir ?
-Non, pas à cette heure. Les écuries sont…
-… Par là ! Coupa Allan, indiquant la bonne direction. C’est de là que vient le vent. Merci l’ami. T’es bien urbain.

Dieu que cela lui faisait du bien de marcher sur de la bonne herbe… Ainsi que réaliser qu’il n’avait pas perdu certains réflexes du chasseur avec le retour à la vie londonienne.
Tout en marchant, il roula une cigarette et craqua négligemment une allumette, savourant la seconde bouffée, la première étant souvent trop nécessaire à l’assouvissement immédiat du manque.

Il arriva au premier enclos où une jeune femme semblait s’occuper d’un superbe cheval. Une belle bête… Le cheval, pas la femme… enfin, si, mais Edwards n’aurait pas aimé qu’on parle ainsi d’une personne. Alors, on ne le dit pas ! Même en pensée.
Il avisa le canasson. Vraiment un beau spécimen : puissant, belle tenue. Un truc qui vaut son pesant de cacahuètes.
La jeune femme qui s’occupait de lui semblait ne pas avoir vu arriver Allan… ou alors elle l’avait repéré mais faisait semblant de continuer sa tâche. Habillée trop élégamment pour être une simple employée… quoique… vu comme le majordome était tiré à 4 épingles.
Certains richards un brin m’as-tu-vu aimaient que leurs serviteurs présentent bien en toute circonstance, jusqu’à ce que vienne l’heure de fin de service où ils pliaient soigneusement leurs affaires qu’ils ne pourraient jamais se payer avec leur maigre salaire comme si c’étaient des éditions rares de la Bible, et revêtaient les tenues simples plus accessibles à leur portefeuille qui leur permettraient de rentrer chez eux. Et qu’est-ce qu’une gosse de riche ferait à s’échiner à s’occuper elle-même d’un cheval alors que d’autres peuvent le faire et qu’elle n’aurait qu’à profiter de la balade. Les avantages sans les inconvénients : divin pouvoir de l’argent.

Allan s’appuya sur la rambarde, quelque peu rassuré de son raisonnement intérieur imparable.
-C’est vraiment un chouette bourrin ! Dit-il, joyeux, comme pour signaler sa présence.



 
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Nevena M. Atanasov
Nevena M. Atanasov

Âge : 27
Emploi : Héritière
Informations : Hétérosexuelle - ne s'entendait pas avec sa mère - a deux frères qui sont jumeaux, s'entend très bien avec l'un et déteste l'autre - a eu un accident lors d'une dispute avec ce dernier - souffre d'une achromatopsie cérébrale - adore les chevaux et les chats - ne s'est jamais vraiment intéressée aux hommes.
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MessageSujet: Re: Reading the Book of Everything Reading the Book of Everything Icon_minitimeMer 30 Oct - 21:51

ft. Allan Quaid

Reading the book of everything.

" Voudriez-vous bien vous tenir convenablement, jeune fille ? On m'a informé que vous aviez de nouveau congédié l'un des jeunes hommes que j'avais pris grand soin de sélectionner afin de vous rencontrer. Qu'aviez-vous à lui reprocher, cette fois ? "

Une moue contrariée aux lèvres, Nevena haussa les épaules avec désinvolture. Ce n'était pas comme si elle ne s'était pas montrée politiquement correcte et cordiale avec ce ''lord''. Simplement, il manquait cruellement de conversation et il avait vite fait de l'ennuyer, si bien qu'elle l'avait effectivement renvoyée bien plus vite que ne l'exigeaient les convenances. Elle n'y pouvait rien s'il était inintéressant à souhait, après tout. Cependant, il fallait bien admettre que la demoiselle n'y mettait pas non plus beaucoup du sien, peu encline à accepter un homme qu'elle n'aurait aucunement choisi dans sa vie. D'autant qu'elle aspirait à encore un peu de liberté et que le mariage ne ferait que lui ôter ce qu'elle n'avait déjà pas assez.

" Il manquait de conversation, père. Je doute que sa présence à mes côtés lors de réception aurait été de bon ton. "

Le patriarche laissa échapper un long soupir las. Malgré tout l'amour qu'il portait à sa fille unique, elle possédait parfois le don de l'épuiser plus que de raison. En un sens, il pouvait la comprendre, mais le rang qui était sien l'obligeait à certaines concessions et à un mode de vie qui n'autorisait pas de dérogation. Et pourtant, il ne parvenait pas à se résoudre à imposer ses choix à la jeune femme espiègle qui se tenait devant lui dans le petit salon. Déclarant forfait une fois encore, il caressa tendrement la joue de son aînée, lui signifiant ainsi qu'il n'était point fâché et qu'elle pouvait prendre congé.

Sans se faire prier mais offrant une révérence gracieuse au patriarche, la jolie brune s'éclipsa. Un léger grommellement quitta ses lèvres une fois qu'elle fut dans le couloir, maugréant contre ces règles de la haute société qui auraient du être revues depuis le temps. Finalement, elle chassa ses pensées de son esprit en se rendant dans sa chambre afin d'enfiler une tenue d'un tout autre genre que la robe en mousseline bleue qu'elle portait jusque-là.
Elle comptait se rendre aux écuries, il lui fallait donc un ensemble adéquat.

Une fois prête, la jeune femme se glissa à l'extérieur par le dédale de couloirs qui composaient le manoir Atanasov.

En descendant les escaliers, elle se faufila rapidement dans une petite pièce en percevant une voix inconnue dans l'entrée. Discrètement, la demoiselle jeta un œil afin de voir de quoi il retournait. Elle aperçut un homme, portant une tenue qui visiblement ne lui était pas habituelle, et qui malgré ses efforts d'éloquence pour s'adresser au majordome venait clairement d'un milieu peu aisé. Cela se voyait non seulement à sa façon de se tenir, à sa façon de parler, mais également à ce regard si particulier qu'il avait en admirant la demeure. Les nobles ne faisaient plus attention au faste qui lui entourait, bien que le manoir Atanasov ne se prétende pas vitrine de la fortune familiale.

Le patriarche avait beau aimer son confort, il ne cherchait pas non plus à l'exhiber. Nevena s'attarda quelques minutes sur le profil de l'homme qu'elle distinguait de là où elle se trouvait. Il avait la peau légère plus sombre que celle du majordome qui l'accueillait, et ses cheveux avait une teinte grise. Tout était en noir et blanc de toute façon, alors elle ignorait à quoi il pouvait bien ressembler en couleur. Mais il n'était pas désagréable à regarder non plus. Il diffusait une aura de mystère, quelque chose d'un peu exotique même.

Le majordome s'éloigna dans les couloirs, apparemment vers le bureau du maître de maison, et la demoiselle put enfin quitter la demeure et profiter de l'air extérieur. Elle restait enfermée la plupart du temps, confiner entre les murs du manoir et suivit en permanence par une domestique qu'elle avait réussi à renvoyer pour la journée. Son handicap l'isolait, et ce fait même avait le don de soulever un vent de révolte au fond de son cœur. Toutefois, il était difficile de nier qu'évoluer dans un monde sans couleur avait son lot de désagrément.

Un long moment plus tard, la demoiselle avait chassé ses pensées pour se concentrer exclusivement sur sa monture. Elle prenait soin de plusieurs des pensionnaires de l'écurie, parmi les plus beaux chevaux qu'ils possédaient. Depuis petite, elle passait des heures à s'occuper de ses animaux avec lesquels elle parvenait à noyer des liens particuliers qui profitait à un dressage rigoureux. L'écurie possédait d'ailleurs une certaine réputation dans le dressage de chevaux réputés ''difficiles'' et Nevena n'y était pas étrangère.

Elle finissait d'ailleurs une session d'entrainement avec l'un de ses étalons préférés et le faisait tourner à la longe afin qu'il se délie les muscles et profite d'un peu de liberté.
Du coup de l'oeil, elle vit approcher quelqu'un mais n'y prêta pas plus attention que cela. Les employés allaient et venaient régulièrement sans l'interrompre, aussi considéra-t-elle qu'il s'agissait probablement d'un domestique qui passait. Cependant, elle tiqua lorsque l'individu s'adressa visiblement à elle -puisqu'elle était seule- dans un langage qui ne correspondait pas à celui auquel elle était habituée.

Conservant un visage impassible et faisant ralentir l'animal, elle posa les yeux sur l'intrus. Avec surprise, elle reconnut sans mal l'homme qu'elle avait aperçu plus tôt dans l'entrée du manoir. D'abord méfiante, le sourire qu'il arborait lui laissa penser qu'il n'était pas hostile et bien que son compliment sur l'animal restait maladroit, il partait d'une bonne intention. Nevena n'était pas une jeune femme qui prêtait grande attention aux classes sociales, néanmoins son propre rang l'y obligeait trop souvent.

" Bonjour. Il l'est, en effet. Toutefois, il me semble qu'il nécessite encore un peu d'entrainement afin d'améliorer davantage sa docilité. Il se montre récalcitrant à certaines consignes parfois. "

Elle avait répondu d'une voix assez douce, flattant en même temps l'encolure de l'animal qui semblait apprécier le geste. Elle s'approcha un peu du bord de l'enclos tout en maintenant une distance de sécurité, et laissa l'animal profiter des quelques brins d'herbe qui passait sous la clôture de bois.

" Et, dîtes-moi, pourrais-je savoir à qui ais-je l'honneur ? " questionna finalement la demoiselle, un brin amusée par ce manque de civilité.

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Allan Quaid
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MessageSujet: Re: Reading the Book of Everything Reading the Book of Everything Icon_minitimeDim 17 Nov - 11:29



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« Chute… et relève-toi ! »

Wentminster, 1892

La question de la jeune inconnue qui s’était rapprochée eu l’effet de générer chez Allan une surprise aucunement voilée, du moins, ses yeux ronds comme des soucoupes laissèrent penser cela sans conteste :

-De… l’honneur ?

Après quelques brèves secondes de vaines tentatives de retenue, il eu un rire franc, le visage se cachant entre les avant-bras qui étaient posés sur la barrière dans un attitude plus proche d’un cow-boy que d’un gentilhomme.

-Alors celle-là, on me l’avait pas encore faite ! Fit-il hilare, dévoilant un peu plus son accent plus proche des Boer que des Londoniens.

Il releva la tête, le visage radieux, signe évident de bonne humeur. Cette fille l’avait soigné de sa frustration de tout à l’heure en une seule phrase.
C’était une qualité, en soi. Involontaire, cela était évident. Une simple formule de politesse prise au sens purement littéral.
Allan n’était pas dupe ou ignorant : il savait que les gens de la haute aimaient mettre de l’honneur à toutes les sauces, y compris dans les présentations. Cette monnaie du riche pour qui l’argent était trop profusion pour avoir une réelle valeur, devenue monnaie de bien des pauvres qui en faisaient alors leur seule richesse, avec des conséquences souvent fâcheuses, pour ne pas dire funestes.
Alors que cette jeune femme use de cette formule qu’elle devait employer à longueur de journée n’avait rien d’étonnant, mais qu’elle l’adresse à lui qui, mal à l’aise avec son costume du dimanche, n’avait vraiment rien d’un Lord…
Il planta son regard bleu acier dans celui de son interlocutrice, gardant le sourire, mais secouant légèrement la tête.

-Mon nom est Quaid… Allan Quaid… et il n’y a pas d’honneur à me connaître. Tout au plus de la chance, et seulement dans des circonstances qui ne se produiraient jamais à Londres… ou alors c'est que les choses iraient vraiment, mais vraiment mal.
Fit-il d’un ton amusé, avant de persister maladroitement dans son erreur.

L’image d’une troupe de lions déambulant tranquillement dans les rues de Londres s’imprima avec insistance dans la tête du chasseur. En effet, Londres partirait dans tous les sens si la faune africaine décidait de s’y établir sans contrôle.
Déjà que la ville avait du mal à contrôler la faune des quartiers pauvres…

L’homme, tout en parlant, regardait alternativement la jeune femme et le cheval. Etonnant de confier une telle tâche à la gente féminine. Les selles, les ballots de foin, tout cela pesait son poids et c’était plutôt un travail d’homme. Tout comme dresser un cheval un peu rétif : l’animal sentirait peut-être mieux la poigne masculine… et les hommes encaissaient mieux les ruades de crises d’un bestiau de ce gabarit.
Mais bon, les aristos n’en étaient pas à leur première excentricité, aux yeux du libraire. Elle avait sûrement les moyens d’assumer une telle tâche.
Une de ses vieilles connaissances du Transvaal, Mark Van Der Vhooren, Boer de la pire espèce (Ce qui signifiait « Bon vivant et un peu entourloupeur… de la même espèce que moi, donc fréquentable ! » dans la bouche d’Allan) disait entre 2 whiskys que les 2 bêtes les plus utiles à l’homme, le cheval et la femme, étaient aussi les plus difficiles à dresser.

Qui savait ? Peut-être que sous ce joli minois se cachait un caractère plus mal luné qu’un bouledogue qui avait mangé de la viande séchée au piment ? La méfiance aurait dû être de mise.
Mais un Allan dans l’erreur peut être tout, sauf méfiant. Dans la nature hostile, elle était réflexe de survie. Idem en affaire. Mais ici, dans cette maison de Westminster où l’appartement tout entier du chasseur tiendrait sans problème dans le hall d’entrée… ce n’était pas son terrain de jeu. Il en ignorait les codes, avait du mal à savoir qui était qui.
De fait, l’erreur qu’il s’agissait là d’une employée bien pomponnée pour être présentable, forme subtile de séduction facilitant le marchandage, persistait.
Il hocha le menton vers le cheval, relevant un peu son chapeau d’un air légèrement impuissant en repensant au fait que ce cheval était, de toute évidence, doté d’une certaine propension l’auto-décision :

-Je risque pas d'vous être très utile : mon truc, c’est les bêtes sauvages. Mais bon, le caractère, c’est le signe que c’est bien un être vivant. Même chez les Yorkshires. Sauf que quand un Yorkshire tente de vous flanquer un coup de patte, il a l’air plus ridicule qu’autre chose, lui.
Mais bon.. Ainsi donc, vous êtes la préposée aux chevaux d’la maisonnée, Miss… ?


En insistant sur le Miss, Allan invitait l’inconnue à lui retourner les présentations.

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MessageSujet: Re: Reading the Book of Everything Reading the Book of Everything Icon_minitimeMar 19 Nov - 10:52

ft. Allan Quaid

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Ce son. Celui d'un rire franc qui tonne. Elle-même ne se souvenait pas bien de la dernière fois où elle avait eu un véritable éclat de rire, un de ceux que l'on ne fabrique pas pour qu'il soit bien sonnant, bien léger, comme celui qui se prête aux Lady. S'il était une chose en laquelle les démunis étaient plus riches que les nobles, c'était bien en sincérité. Pas de faux-semblants, chaque sentiment prenait une forme d'authenticité que les gens de la haute perdait avec le temps. Probablement ne savaient-ils même plus ne pas mentir passé un temps, si bien que tout devenait jeu d'acteurs à celui qui tiendrait le mieux le rôle imposé. A bien y regarder, même dans la sphère familiale les convenances se devaient d'être tenues, de sorte que l'on soit bien conditionné à son rôle. En un sens, c'était probablement pour cela que la jeune femme était considérée depuis enfant comme turbulente : parce que son masque s'élidait bien plus souvent que ne l'aurait voulu la société dans laquelle elle devait évoluer.

L'homme tranchait complètement dans ce paysage trop guindé, comme un chat de gouttière au milieu de Persan pure race. Tout dans son apparence, dans son attitude, son parler, reflétait ses origines. Et peu importe les efforts qu'il aurait pu mettre pour entrer dans la pièce de théâtre des hautes sphères, le naturel qui était sien transparaissait en tout.

Un sourire fleurit aux coins des lèvres de la jeune femme, qui trouvait décidément cet homme particulièrement amusant. Visiblement, son propre langage l'amusait en retour bien que l'effet ne soit pas volontaire de sa part. C'était à ce type de réaction face à une formule que l'on lui avait enseigné depuis son plus jeune âge que l'on comprenait à quel point son monde était détaché de celui du commun des mortels. Leurs langages étaient diamétralement opposés et pourtant, son interlocuteur semblait en faire fi et ne pas considérer qu'elle n'avait rien d'une simple employée. Le patriarche avait d'ailleurs refusé à l'origine qu'elle s'occupe des chevaux pour cette image qu'une fille de bonne famille n'a rien à faire avec les animaux, la crasse et l'effort.
L'homme se présenta finalement, d'une manière fort originale de nouveau.

« Dans ce cas, Monsieur Quaid, j'ose espérer que Londres continue de se porter aussi bien qu'elle le puisse. Si je puis me permettre, quelle peut bien être la raison de votre présence en cette propriété ? Il me semble bien ne vous avoir jamais aperçu par ici ou ailleurs. »

A son commentaire sur le cheval qui l'accompagnait, elle hocha doucement la tête tout en retenant un rire. La comparaison avec un petit chien avait quelque chose d'amusant. Il était bien vrai que l'animal qu'elle tenait actuellement n'avait rien de bien sauvage, mais elle avait déjà eu à faire à bien plus enquiquinant en terme d'obéissance. Certains chevaux, qui étaient encore jeunes et auxquels on n'avait rien appris, ou mal appris, nécessitaient un redressement bien plus éprouvant que l'on ne pouvait le penser au premier abord.

« Je vous accorde ce fait. N'oublions point cependant que les chevaux étaient des animaux sauvages à l'origine et que certains le sont encore dès lors que l'on ne les a pas éduqué, comme on éduquerait un enfant à abandonner ses rêves de liberté pour tenir une vie bien rangée et jouer le bon rôle qu'on veut qu'il ait. »

Nul n'était plus vraiment libre, en un sens, et même les enfants que l'on qualifierait de sauvageons avaient en eux une forme de résolution : un jour, il faut bien se plier à ce que la société attend et nul ne peut échapper aux contraintes.
L'homme dégageait pourtant une certaine forme de liberté. Un quelque chose de différent, par son accent ou sa façon d'être. Pas de la haute, mais différent aussi des londoniens que la demoiselle avait pu croiser lors de promenades. Il y avait un certain exotisme chez cet homme, et son costume semblait moins encore lui aller que la première fois où elle l'avait aperçu dans le hall d'entrée.

Alors que la jeune femme allait décliner son identité, elle hésita un instant. Jusque-là, son interlocuteur ignorait qui elle était, et il y avait fort à parier que son attitude s'en voit changer une fois qu'il aurait pris connaissance de son nom. En même temps, elle ne pourrait y échapper bien longtemps.

« Si l'on veut. Nous sommes plusieurs à nous occuper des écuries de la propriétés, j'y apporte ma participation lorsque le temps me le permet. Je m'appelle Nevena. »

Elle fut interrompue par un des palefreniers qui venait récupérer le cheval, qui avait bien assez travaillé et dont il fallait à présent s'occuper. En règle générale, elle s'en occupait elle-même, mais elle se contenta de laisser couler pour cette fois, d'autant qu'elle était au milieu d'une conversation. Et son père n'allait pas tarder à la faire appeler, aussi devait-elle se préparer à rentrer rapidement.
Avec un léger soupir, la demoiselle grimpa au-dessus de la barrière en bois et se réceptionna de l'autre côté, afin de laisser libre l'espace dédié au travail des chevaux et surtout parce qu'un cavalier venait d'entrer et qu'elle préférait éviter de se faire piétiner par inattention du cavalier. De fait, elle se retrouva cette fois du même côté de la barrière que l'homme. Certaines séparations sont bien plus évidentes à enjamber que d'autres.

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MessageSujet: Re: Reading the Book of Everything Reading the Book of Everything Icon_minitime

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