Jolie petite histoire...
Le nom Wicker côtoyait autrefois le haut de la société anglaise; noble famille de Manchester installée loin de la fièvre londonienne à la situation en tout point confortable et à l’abri de tout souci. Les choses devaient pourtant s'assombrir à l'arrivée de Rosaline. La faucheuse prit sa mère à peine ses yeux s'ouvrirent, figure maternelle qu'elle ne connut jamais autrement que par des récits. Leur situation vola en éclat à peine quelques années plus tard, fortune et titres volatilisés dans les méandres insalubres des complots et des traîtrises. Père perdu dans une spirale d’alcool où l’issue ne pouvait être que fatale, amis bien rapidement inexistants, sa vie aurait pu finir en coupe-gorge. Fillette démunie aux aléas de la vie, seule elle n'aurait certainement jamais quitté les rues malfamées de la capitale.

Rosaline n’était cependant pas seule. Sa bonne étoile lui avait fourni un joker, un protecteur, la figure familiale qui lui manquait: son frère aîné, John. L'adolescent prit les choses en main, trouva de quoi les nourrir, un endroit où dormir, de l’argent pour survivre. Elle regarda la vague à l’âme comment son frère se battait pour eux, refusant qu’elle se salisse dans la crasse des rues londoniennes, acceptant de plonger dans un monde bien sombre en faveur d’un avenir meilleur. La petite défia pourtant en douce l’autorité fraternelle, prêta ses doigts aux travaux de couture de la voisine de palier, assura des petites pièces pour couvrir un peu mieux les dépenses du foyer. Modeste contribution dissimulée aux yeux de son frère, frère qui devait sûrement se douter de quelque chose devant les doigts marqués d'un pointillé irrégulier. Secret de polichinelle d'une fille refusant d'attendre sagement qu'on la sauve de la misère.

Les Wicker remontèrent la pente, retrouvèrent la richesse et le confort. Son frère lui fournit l’éducation qu’elle n’avait pas eu, les robes qu’elle n’avait pu porter, la maison dans laquelle elle n’avait pu jouer, la situation qu’elle avait momentanément perdu. Danse argentée pour combler un vide. Pièces métalliques pour rattraper un temps qui ne reviendra pas. Parenthèse rude dans une vie douce qui lui aura permis de se forger un caractère

La famille n'est plus composée que d'eux deux désormais, leur père terminant son existence la gorge tranchée dans un coin minable. Jamais elle n’oubliera comment cet homme ravagé par l’alcool tenta de lever la main sur elle, un homme qui aurait dû protéger sa famille, trouver une façon de les sortir d'affair et non laisser son fils tout gérer et attendre tel l'aristocrate déchu qu'il était qu'on lui fournisse l'argent demandée par sa maîtresse l'ivresse. Rancoeur mêlée à de la pitié, elle préfère oublier cette figure que son frère chassa de ses poings, cet être qui ne sut se relever du revers que la vie lui avait infligé. Triste exemple de pourquoi la volonté ne doit jamais quitter son corps, pourquoi il ne faut pas rester passif face à la route plus ou moins tortueuse que chaque être humain parcourt. Des larmes coulèrent cependant à l'annonce de sa mort. Pleurs pour une autre vie, celle qu'ils auraient pu avoir mais qui n'eut pas lieu.

La richesse de Wicker a pourtant un prix, un prix lisible sur le corps de son frère, sur les blessures qu’elle a soigné à la lumière de la petite lampe de leur modeste chambre. Une richesse au goût d’innocence perdue, aux notes amères pour la jeune fille qui lamente ce que John a sacrifié pour les sauver. Reconnaissante et dévouée, c'est naturellement qu'elle a endossé le rôle de couverture. Elle n’a jamais hésité à mentir pour lui, son coeur ne ratant pas un battement devant le tissu de faits fictifs qu'elle tissait pour masquer ses activités illégales. Il n’aime pas qu’elle fasse cela, n'apprécie pas la voir touchée de quelque façon que ce soit par le monde dans lequel il fut poussé à vivre mais elle refuse de l’écouter: elle ne va pas le laisser couler, tant pis le nombre de mensonges qu’elle devra prononcer sous des sourires faussement innocents.

Noblesse n'est plus à l'ordre du jour mais la chance a tourné, la vie de bourgeois la meilleure chose à laquelle ils pouvaient espérer. Les choses sont au beau fixe aujourd'hui et il est grand temps de penser à l’éventuelle descendance de la famille Wicker. Futur mariage à l’horizon? Rien n’est moins sûr avec la surprotection de son aîné, refusant de voir en sa soeur la femme qu’elle est. Peut-être un autre mariage, celui de John, lui ouvrira enfin les portes de la liberté, celle qui lui permettra de construire sa propre vie. Une stratégie qu’elle compte bien mener à bien.

Dans la vraie vie, je suis...
Quel est ton pseudo ? Suzie Un mec ou une fille ? Une demoiselle Quel est ton âge ? Un quart de siècle bien entamé  Comment as-tu connu le forum ? Via PRD Un avis dessus : Je suis charmée, c'est un vrai travail d'orfèvre! As-tu un DC ? Non Pv/scénario/Inventé ? Scénario de John Wicker Code de validation : [Validé !]

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<t>Amanda Seyfried</t> → <y>Rosaline Wicker</y>