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Tchaikovsky et mises en bouche! |Loban

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Joséphine E. Morel
Joséphine E. Morel

Âge : 28
Emploi : Officiellement aucun, officieusement romancière.
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Eugène Morel est le pseudonyme utilisé pour signer ses romans.
❤️ Joséphine est féministe et fait de ses convictions le sujet principal de ses romans.
☂️ Habite la demeure du cousin de son père, M. Devlin Stanton, dans The Strand.
☠️ Afin de mousser son inspiration pour ses romans, Joséphine s'habille parfois en homme pour se promener incognito dans les rues de Londres.
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MessageSujet: Re: Tchaikovsky et mises en bouche! |Loban Tchaikovsky et mises en bouche! |Loban - Page 2 Icon_minitimeVen 15 Sep - 23:45



Tchaikovsky et mises en bouche!

« We met when we were almost young »

Réception mondaine chez Lord Renfield, 1891

J’écoutais les paroles du jeune lord avec grande attention, souriant poliment, mais lorsqu’il m’annonça avoir semé le doute quant à son attrait ou non pour les femmes, je ne pus retenir un éclat de rire; non pas que je me moquais, mais je trouvais ridicule que chaque fois que quelqu’un ne voulait pas se soumettre à la volonté d’une autre personne et aspire à autre chose,  qu’il soit immédiatement affligé d’un quelconque aspect perçu comme négatif par la bonne société. L’homosexualité était condamnable par l’Église… Tout comme vouloir être une femme libre… Je secouai la tête de gauche à droite en soupirant discrètement, mais n’interrompis pas Loban.

Je lui adressai un sourire triste à l’annonce de la mort de son père; j’ignorais tout de sa relation avec celui-ci, mais je savais que la perte d’un parent pouvait être douloureuse. Ensuite, le jeune homme me révéla quelque chose qui vint attendrir mon cœur et qui ferait certainement l’une des plus belles histoires d’amour jamais écrites; son cœur n’avait pas oublié un amour de jeunesse. Par le fait même, j’avais appris que le jeune lord avait été adopté et cela me fit comprendre la nature de ses manières plus souples que j’appréciais déjà chez lui. Il était si facile de parler avec cet homme. J’avais l’impression de connaitre Loban depuis longtemps et avais la ferme intention de faire de lui un ami; je me sentais si seule dans ce pays qui n’était pas le mien…

« Oh non! Cette histoire devenait intéressante! » m’exclamais-je d’une voix plaintive comme une enfant qui demande une dernière histoire avant de s’endormir. « Mais très bien! Je vais vous parler de moi, mais sachez que ma curiosité n’est pas rassasiée face à cette histoire de promesse de mariage! ». Je penchai la tête légèrement vers Lord Renfield en échangeant avec lui un regard amusé. Prenant une grande inspiration, je répondis donc à ses questions : « Mon tuteur ne m’embête pas réellement avec le mariage… du moins, pas encore. Le mariage ne serait-il pas un excellent moyen de se débarrasser de moi? » Je captai le regard de Loban et poursuivit : « Depuis la mort de ma chère mère, mon père a tout fait pour me trouver un époux, mais lorsqu’il s’est fut échouer à cette quête, il a préféré m’envoyer ici, chez son cousin, et lui a refilé cette tâche… ». Je détournai le regard pour regarder la fontaine devant nous. « Mon cœur est libre comme l’air… ». Je penchai la tête vers l’arrière en respirant l’air frais du jardin, comme pour appuyer mes paroles et poursuivis : « Si je devais un jour me marier, ce serait par un amour si pur et fort que Roméo et Juliette en seraient jaloux… ». Je rigolai pour moi-même puis tournai les yeux vers le jeune homme à mes côtés. « … mais je ne tomberai jamais amoureuse… un tel amour n’est pas fait pour moi! ».

Je me redressai sur le banc, tournant mon corps pour faire face à Lord Renfield en souriant de plus belle : « Maintenant, parlez-moi de cette jeune fille et de cette promesse de mariage! Je vous en prie, faites-moi rêver… ». Aspirer à être indépendante et ne jamais être soumise à un époux ne signifiait pas que je manquais de romantisme…


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Loban V. Renfield
Loban V. Renfield

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Informations : Comte de Warwick. • A été adopté à l'âge de sept ans. • A hérité d'une fortune incommensurable à la mort de son père adoptif, mais aussi des titres honorifiques. • Possède une grande force physique, ayant subi un entraînement militaire intensif pendant plusieurs années. • A passé plusieurs années en Inde, Chine et Japon. • Connait quelques arts martiaux. • Est connu pour ses fêtes mondaines où il n'apparaît jamais, se tenant à l'écart. • A un comportement et un caractère assez puéril. • Fait parfois preuve d'une grande naïveté. • Se met rarement en colère. • Passe certains de ses soirs dans Whitechapel, au sein de la Tribu de Fergus Lynch. • Est considéré comme un excentrique de par ses idées. • Son prénom vient d'un prénom juif mal orthographié. • A une petite cicatrice sous l'œil gauche et ailleurs sur le corps. • Origine sino-écossaises.
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MessageSujet: Re: Tchaikovsky et mises en bouche! |Loban Tchaikovsky et mises en bouche! |Loban - Page 2 Icon_minitimeSam 16 Sep - 9:40



Tchaïkovsky Et Mises En Bouche !

« N'oubliez pas la crème. »

Manoir Renfield, Westminster, 1891.

Loban l’écouta tranquillement, toujours assis sur son petit banc à l’extérieur, le vent agitant doucement ses cheveux ainsi que ceux de son interlocutrice. Il avait été un peu gêné de parler des origines, même si cela semblait plaire à la jeune Joséphine qui l’écoutait avec attention. Il ne savait pas s’il avait trop le droit de tout révéler ainsi à la demoiselle, puisque c’était tout de même des informations précieuses sur le Home Secretary. Il était vrai qu’il avait cette facilité à se confier à des gens qui avaient le mérité de lui dégager un minimum de confiance. Il était légèrement impulsif et ne réalisait pas forcément qu’il s’ouvrait comme un livre ouvert, livrant ses petits secrets à la première personne venue. Il s’en était rendu compte tandis qu’il racontait son histoire, c’était pour cela qu’il était resté évasif sur la fin de son récit, sur son âge de l’époque et d’autres petits détails. Mais à son grand désespoir, il regarda la jeune fille qui semblait très intéressée par la suite de son histoire. Loban eut un petit sourire amusé mais timide, n’allant pas continuer à moins que la jeune femme le lui demande. Il eut un léger rire quand, effectivement, Joséphine exprima sa déception sur la fin brusque.

Elle accepta ensuite de parler d’elle, promettant de revenir à la charge sur son histoire à lui. Loban rit doucement mais resta silencieux et attentif pour écouter la petite histoire de son interlocutrice du soir. Elle raconta que Mr. Stanton n’était pas si pressant avec le mariage, indiquant que cela aurait été une bonne excuse pour la laisser partir dans la nature. Cependant, Loban ne comprit pas ce point de l’histoire. Le tuteur n’était-il pas supposé s’occuper de l’individu tel un parent ? Cela impliquait pourtant le mariage et le fait de laisser l’enfant voler de ses propres ailes au bout d’un moment et pas de le garder indéfiniment à la maison. Sauf s’il y avait d’autres sentiments derrière de la part du tuteur, mais le jeune homme extrapolait sûrement un peu. Il se reconcentra sur les propos de Joséphine, qui lui raconta qu’au décès de sa mère, son père l’avait « abandonnée » pour la confier à son Mr. Stanton. C’était du moins comme ceci que Loban voyait la chose. Joséphine avait tout simplement été confiée à quelqu’un d’autre car son géniteur n’avait pas voulu s’occuper d’elle. Cela leur faisait un point commun. Entre deux phrases, Loban parvint à placer :

— Toutes mes condoléances pour votre mère…

Il la laissa ensuite poursuivre sur sa vision de l’amour, qu’elle compara à un sentiment plus fort que celui de Roméo et Juliette. Loban pouvait lire dans ses yeux un réel et infini romantisme qu’il espéra ne jamais être déçu par quoi que ce soit ni qui que ce soit. Il lui sourit, la trouvant adorable dans ses rêves, même s’il eut un air amusé en la voyant affirmer que jamais elle ne tomberait amoureuse. Loban avait bien noté dans le ton de sa voix et dans son comportement que Joséphine était une femme forte qui militait sûrement pour les droits des femmes. Des choses qu’il approuvait totalement et dont il se battait lui-même pour faire adopter ne serait-ce que l’égalité au sein du mariage. Mais les choses n’étaient pas encore gagnées, cela dit. Et pourtant, il n’arrêterait pas et sa rencontre avec Joséphine l’encourageait à continuer sur cette voie-là. Il dit pourtant, avec une petite touche d’humour :

— Vous savez, pourtant, quand on est réellement amoureux, on est complètement soumis à cet amour. Que vous soyez un homme ou une femme.

Il sourit avec bienveillance avant d’inspirer profondément.

— Très bien, je vais vous en parler un peu plus : elle s’est occupée de moi à l’orphelinat. Je sais que j’y suis arrivé à un moment où les nourrices n’avaient pas de quoi nourrir une bouche de plus. Elle a insisté pour qu’on me garde, partageant sa nourriture avec moi… Elle m’a appris à lire, à écrire quand j’eus cinq ou six ans. L’année suivante, les Renfield sont arrivés et m’ont adopté. Je lui ai promis de la retrouver ce jour-là. Mais nous avons beaucoup voyagé, passé des années en Inde, en Chine, au Japon… Quand je suis revenu, Lydess n’était plus à l’orphelinat et les femmes de là-bas n’ont pas pu me renseigner sur sa destination… Je n’ai donc absolument aucune idée ni aucun indice de là où elle pourrait être et de ce qu’elle fait. Je… Elle pourrait très bien avoir quitté le pays.

Il soupira tristement, les yeux baissés.

— Vous allez me dire que je suis Home Secretary, et vous avez raison. Je pourrais mettre des avis de recherche un peu partout, mais je n’ai que son nom, qu’elle a peut-être changé. Elle avait douze ans la dernière fois que je l’ai vue. Je ne sais pas à quoi elle ressemble aujourd’hui maintenant qu’elle en a vingt-huit…

Il releva les yeux vers elle.

— Mais si je la retrouve, vous serez la première invitée au mariage !

Il rit franchement, malgré le fait qu’il perdait de jour en jour l’espoir de retrouver sa sœur de cœur. Il ajouta alors d'un air un peu triste :

— Si elle veut de moi, bien entendu...

Il soupira doucement et regarda vaguement au loin.
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MessageSujet: Re: Tchaikovsky et mises en bouche! |Loban Tchaikovsky et mises en bouche! |Loban - Page 2 Icon_minitimeSam 14 Oct - 17:06



Tchaikovsky et mises en bouche!

« We met when we were almost young »

Réception mondaine chez Lord Renfield, 1891

J’appréciais réellement la compagnie du jeune Lord; il avait écouté ma petite histoire sans m’interrompre, m’offrant ses condoléances pour le décès de ma mère, ce qui me fit du bien. Malgré le temps qui passait, je n’arrivais pas à faire le deuil de la seule personne à ne m’avoir jamais jugé, à me comprendre et à m’encourager à être la jeune femme que j’aspirais à devenir. Mon père n’avait vu en moi qu’une honte à son nom, mes frères et sœurs ne me considéraient plus comme un membre de leur fratrie depuis des années et monsieur Stenton semblait ne voir en moi qu’une enfant sauvage à dompter. Je n’avais pas d’amis dans ce pays gris et pluvieux, mais ce soir, en discutant avec Loban, j’avais le sentiment d’avoir rencontré un homme pouvant me ressembler sur certains points et avec qui je pourrais développer une relation d’amitié sincère. Je précipitais peut-être un peu les choses, mais il était si facile de discuter avec lui que j’avais l’impression de le connaître depuis des années. Une chose était certaine : j’écrirais à Loban de temps à autre que pour rester en contact avec lui.

Lorsque j’eu terminé de parler, mon interlocuteur prononça quelques mots au sujet de l’amour véritable et cela me décrocha un sourire sincère : au fond de moi, je savais qu’il avait raison, mais je n’avais que très peu de modèles d’un tel amour autour de moi. Mes parents s’étaient-ils un jour aimés? Mes sœurs, toutes mariées à des hommes fortunés, n’avaient jamais paru aussi aigries que depuis qu’elles remplissaient leur rôle matrimonial et mes frères, des hommes des cavernes! Ils ne parlaient jamais de leurs épouses et certains, célibataires, semblaient préférer le travail à toute forme de relation humaine. Ainsi, si je devais un jour ressentir ce genre d’amour pour un homme, ce serait un être d’exception et je doutais de l’existence d’un tel homme et encore moins dans ce pays qui n’était pas le mien.

Loban se mit à parler de la jeune fille qu’il avait un jour aimée et qui faisait toujours battre son cœur malgré qu’il ignore tout d’elle à présent. Je l’écoutais avec un sourire triste : son histoire était si belle et si tragique à la fois! Un amour digne des plus grandes histoires d’amour! Si je devais un jour écrire une histoire romantique, il était certain que cette dernière serait inspirée de ce qu’était en train de me confier le jeune Lord. Ce dernier soupira tristement et mon cœur sembla se briser pour lui. Machinalement, je posai une main réconfortante sur celle de Loban, posée sur le banc. Lorsqu’il releva les yeux vers moi, après m’avoir dit qu’il pourrait mettre des avis de recherche partout, mais ne possédait pas suffisamment d’informations pour le faire, il me dit : « Mais si je la retrouve, vous serez la première invitée au mariage ! »

Je ne sais pas si ce fut l’expression de mon regard qui le fit éclater de rire ou le fait qu’il ne croyait pas réellement à ses propres paroles, mais Loban le fit à la fin de cette phrase. Néanmoins, presque aussitôt, il ajouta tristement, avant de détourner le regard à nouveau pour regarder au loin : « Si elle veut de moi, bien entendu... » Cette dernière phrase me fit sourire et cette fois, je tapotais délicatement la main du jeune Lord : « Vous n’êtes pas sérieux! Je ne doute pas un instant qu’elle voudra de vous! Je vous connais à peine, mais je devine déjà toute la bonté votre cœur et vous avez de l’humour : aucune femme ne pourrait résister à cela! » Je penchai la tête légèrement dans la direction de Loban pour tenter de capter son regard : « Vous la retrouverez! Je ne prétends pas posséder un don de voyance, mais un tel amour, qui traverse les années sans faiblir, est voué à la réussite! Il ne faut pas perdre espoir, monsieur! Vous la retrouvez et lorsque cela arrivera, vous honorerez votre promesse de m’inviter en premier à votre mariage! » Je souris et poursuivi : « Pour rien au monde je ne manquerai cet évènement; peu importe l’endroit où je me trouve, la vie que je mène ou que nous n’ayons pas conservé de lien d’amitié, ce qui me chagrinerait, veuillez vous en souvenir, car dès ce soir je vous écrirai! »

J’étais si enthousiasme par cette merveilleuse perspective que je n’entendis pas des bruits de pas qui s’approchaient de nous et je crois que mon compagnon ne les entendit pas non plus, car soudainement, j’entendis la voix forte de mon tuteur m’interpeler et je sursautai. Ma main laissa enfin celle de Loban et je me levai pour faire volte-face et regarder dans la direction de Devlin. Ce dernier était accompagné d’un domestique qui avait dû être son guide dans les jardins luxuriants de Lord Renfields. À l’expression du regard de mon tuteur, je devinai qu’il devait être à ma recherche depuis de longues minutes déjà et que cela ne lui avait pas plu. Il m’annonça alors, sur un ton qui ne laissait place à aucune objection, que nous devions rentrer. Devlin s’éloigna ensuite dans la direction du manoir de notre hôte, de quelques pas seulement, puis s’arrêta pour me faire comprendre qu’il était hors de question que je reste ici une minute de plus. « Il est pire que mon père… » marmonnai-je pour être entendu que de mon nouvel ami, à qui j’échangeai un sourire. Doucement, je levai les bras pour poser mes mains sur les larges épaules de Loban, qui était demeuré assis sur le banc de pierre, et plongeant mon regard dans le sien, je lui dis : « Cette jeune femme ne connait pas la chance qu’elle a d’être aimé par vous… » Puis, pour accompagner mes paroles, je m’approchai pour déposer un baiser sur la joue du jeune homme avant de m’éloigner rapidement. Lorsque je fus à la hauteur de Devlin, je me tournai dans la direction de Lord Renfields : « Au revoir, monsieur! » et je suivis mon tuteur vers le manoir que nous allions quitter prochainement.


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