La lune trop rousse de gloire éclabousse ton jupon plein de trous [Peter]



 
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MessageSujet: La lune trop rousse de gloire éclabousse ton jupon plein de trous [Peter] La lune trop rousse de gloire éclabousse ton jupon plein de trous [Peter] Icon_minitimeLun 3 Oct - 10:49

Encore une journée de travail qui s'achevait. La nuit était déjà tombée, et les lavandières quittèrent leur lieu de travail le dos cassé et les mains abîmées. Verity s'était enveloppée dans un vieux châle bleu rapé qui avait autrefois été somptueux mais qui depuis avait tout perdu de son éclat, mais cela ne suffisait pas pour l'abriter du froid qui la transperçait. Elle jeta un coup d'oeil vers le ciel, mais dans ce quartier de Londres continuellement enfumé il était impossible de voir les étoiles. La jeune femme ne put retenir un soupir, quand soudain deux de ses amies lavandières la rattrapèrent dans la rue, lui proposant de manger avec elles à leur auberge fétiche, The three monkeys : un endroit plutôt salubre et proposant de la bonne nourriture pour un quartier si misérable. Verity accepta de bon coeur, leur (maigre) paie venait de tomber et un bon repas chaud la réchaufferait en une soirée si froide. Elle leur dit qu'elle les rejoindraient là-bas, tenant d'abord à faire un tour dans la petite chambre qu'elle louait afin de poser une partie de son salaire : il n'était pas bon de se promener avec trop d'argent sur soi dans ce quartier, surtout la nuit.

Elle rentra dans sa chambre sous les combles, composée juste d'un broc, d'un pot de nuit, d'un lit miteux et d'une petite valise dans laquelle se trouvait les quelques maigres possessions de la jeune femme, souvenirs d'une époque où elle vivait confortablement avec son fiancé. Son coeur se serra à cette pensée. Elle ouvrit sa valise, prenant grand soin de ranger ses pièces sans regarder l'endroit où se trouvait un morceau du carré de tissu qui avait servi de doudou à son fils, Ethan. Une fois la valise fermée, Verity repartit dans la rue d'un bon pas, ne tenant pas à rester seule dans ces rues mal famées. Elle savait se défendre, mais n'était pas très en forme et plutôt frêle. De plus, contre trois hommes armés ç'aurait été folie que de tenter de se débattre. Cependant, depuis qu'elle était sortie de l'immeuble, il lui semblait qu'elle était suivie. Ca devait être son imagination, mais par pure précaution elle sortit discrètement le petit couteau attaché à son porte jaretelles et le cacha dans sa manche, contre son poignet. Elle tournait dans des rues aléatoires, et au bout de cinq minutes le doute n'était plus permis : on la suivait. N'écoutant que son instinct, elle se cacha au détour d'une ruelle et attendit que la personne passe, avant de l'empoigner et de lui passer le couteau sous la gorge, bien que l'homme soit plus grand et fort qu'elle.

-Qui êtes-vous et que me voulez-vous ?
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MessageSujet: Re: La lune trop rousse de gloire éclabousse ton jupon plein de trous [Peter] La lune trop rousse de gloire éclabousse ton jupon plein de trous [Peter] Icon_minitimeLun 3 Oct - 13:45

Peter avait fait répéter au moins 15 fois son ami du quartier. Il l'avait rencontré dans le bar du coin, et en entendant son histoire, il lui avait promis de questionner ses relations. Petit à petit dans le coin, tout le monde s'était mis à chercher la petite blonde Verity, fiancée perdue et désirée. Il y avait eu quelques faux espoirs, aussi Peter s'efforçait de ne pas trop s'emballer, même s'il ne pouvait s'empêcher de faire les cent pas en répétant encore à voix haute l'adresse que lui avait donné l'homme. S'il s'agissait bien là de Verity, alors elle avait trouvé refuge dans le quartier le plus miteux de la ville, et cette nouvelle lui brisait le coeur. C'était de sa faute si Verity s'était retrouvé à la rue. Il n'aurait jamais du l'abandonner si longtemps alors qu'elle attendait leur enfant. Malgré la tromperie dont il avait été victime, Peter suffoquait sous la culpabilité, et puisque son ami n'avait plus rien à lui dire, il le remerçia encore chaleureusement en jeta un manteau sur ses épaules.

Son ami lui proposa même d'aller vérifier lui-même à Southwark puisque le quartier n'était pas très sûr, mais pour Peter il était hors de question d'attendre une minute de plus. Le soleil commençait déjà à disparaître et le froid à s'installer. La crainte de se tromper encore lui serrait le coeur, mais il devait être sûr que ce n'était pas elle. Il ne pouvait pas se permettre de se tromper, pas encore. Alors il n'avait pas fini de boutonner son long manteau qu'il jeta presque son ami dehors dans la précipitation, en prenant tout de même le temps de lui glisser quelques pièces pour le remercier du mal qu'il s'était donné.

Il marcha à grand pas, les mains enfoncées dans ses larges poches pour leur épargner le froid saisissant du soir. Comme il se sentait incapable de calmer son coeur emballé, il murmura encore et encore l'adresse qu'on lui avait donné, et pria en même temps pour que ce soit enfin la bonne. Le souvenir du dernier sourire de Verity lui revenait tout de même en mémoire, et sans savoir comment occuper davantage son esprit, Peter s'efforça de marcher encore plus vite. En interrogeant deux-trois passants, il finit par trouver le bâtiment en question, et ce n'est qu'une fois devant que son corps tout entier se figea. Brutalement, toute son impatience se mua en une forme d'immobilité parfaite, alors que l'horreur le saisissait. Il n'y pensait que maintenant, mais il redoutait ce que Verity pourrait bien penser de lui maintenant.

Evidemment, il n'avait jamais cessé de l'aimer, de tout son être, mais qu'en était-il d'elle ? Il aurait beau se confondre d'excuses, lui expliquer les raisons de cette disparition si longue, qu'adviendrait-il si elle refusait de le croire ? Si elle refusait de lui pardonner ? Soudainement, mille et une questions se mirent à le tourmenter, et l'angoisse de la revoir pour la perdre encore manqua de le faire renoncer. Non, il n'abandonnerait jamais. Il s'accrocha aux bons souvenirs qu'ils partageaient tous les deux, et se persuada qu'il saurait reconquérir son coeur quoi qu'il arrive. Il ne la laisserait plus jamais, il la harcèlerait s'il le faut. Elle le rendrait fou, probablement. Fou, il cru le devenir lorsque personne ne répondit aux coups qu'il avait frappé sur la porte. Il l'appela plusieurs fois à travers la porte, puis dû se résoudre que personne n'était là. Qu'importe, il trouva un coin de brique sur lequel s'appuyer, croisa les bras pour entretenir la maigre chaleur qui le protégeait du froid, et pris son mal en patience, bien décidé à attendre toute la nuit s'il le fallait.

Il s'endormait presque, les joues timidement rongées par l'air gelé, quand quelqu'un lui fit redresser la tête. Elle venait de passer devant lui, et marchait à quelques mètres. Il s'en voulu de ne pas avoir su rester attentif comme il aurait souhaité, et hésita pendant un instant à interpeller cette femme ou à rester encore ici pour s'assurer que Verity vivait bien là. Il hésita, mais en voyant que la belle allait échapper à sa vue, il quitta son refuge pour se lancer à sa poursuite, sans courir pour ne pas l'effrayer. Plus il se rapprochait, et plus il sentait son coeur battre dans sa poitrine. A nouveau, les questions se bousculèrent dans sa tête et ses réflexions le firent ralentir sous le coup de l'hésitation. Leur enfant était-il né ? Comment allait-il ? Où était-il ? Et où allait cette femme ? Verity voyait-elle un autre homme ? Son coeur se serra à cette idée, mais elle aurait après tout tous les droits.

C'est la soudaine disparition de la femme qu'il suivait qui chassa toutes ses angoisses. Il y avait ce quelque chose dans la démarche de l'inconnue qui lui rappelait sa belle, alors en réalisant qu'il l'avait perdu de vue avant même de pouvoir la rattraper, la panique s'empara de lui. Il ne pouvait pas la voir s'évaporer si près du but ! Et puis il y avait cette histoire de Jack l'Eventeur qui terrifiait tout le monde, lui compris. Il se précipita donc à l'endroit où il venait de la voir pour la dernière fois, et au détour de cette petite rue, il eut à peine le temps de sentir une petite main se refermer sur lui qu'un couteau se glissa sous sa gorge.

Jeté contre le mur froid, ce n'était pas le choc de l'agression mais plutôt la voix mécontente qui l'interrogea qui pétrifia Peter. Cette voix, il la connaissait par coeur, alors quand il leva ses yeux verts sur le visage de Verity, il s'en trouva sans voix. Il n'en revenait pas, elle était vraiment là, c'était vraiment elle. Son visage éprouvé par la fatigue et le froid restait beau comme celui d'un ange, et si le couteau sous sa gorge ne le retenait pas, il se serrait jeté dans ses bras sans plus de cérémonie. Le soulagement de la retrouver enfin était si intense qu'il s'en trouva incapable de choisir entre rire et pleurer. Il aurait voulu lui dire je t'aime, mais le regard dur qu'elle lui avait lancé lui rappela qu'il avait causé beaucoup de mal. "Verity... C'est moi... C'est Peter." Il murmura presque, un peu hésitant, sans savoir quoi dire et comment le dire. Et puis en voyant que sa belle saisissait ce qu'il disait, il ne lui laissa pas le temps de lui répondre. "Je t'ai cherché partout. Je.. Je suis désolé ! Je ne savais pas que tu ne recevais pas mes lettres. J'ai été un idiot complet, je suis tellement désolé." Désespéré d'obtenir le pardon de Verity, il tenta vainement de lui expliquer son absence sans trouver les mots justes tout en s'excusant une bonne dizaine de fois. Il faut dire qu'il n'y croyait presque plus avant de constater que c'était bel et bien Verity qui tenait un couteau sous sa gorge, et maintenant qu'il était face à elle, c'était tout son corps qui tremblait alors que son esprit s'emballait complètement.
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MessageSujet: Re: La lune trop rousse de gloire éclabousse ton jupon plein de trous [Peter] La lune trop rousse de gloire éclabousse ton jupon plein de trous [Peter] Icon_minitimeMar 4 Oct - 0:26

Depuis qu'elle avait laissé son fils à l'orphelinat, la vie de Verity lui paraissait morne et triste. Elle ne ressentait plus grand chose à part une grande tristesse, et se traînait entre son travail et son lit sans grande motivation. Vivre était désormais plus un automatisme qu'un plaisir, mais elle se rattachait à l'espoir tenu de recroiser Peter un jour, et de lui demander des comptes. Après tout, il l'avait abandonnée sans crier gare, et elle s'était retrouvée sans rien très vite. Peut-être avait-il une bonne raison, en tout cas elle voulait le croire. Car au fond elle l'aimait toujours, une partie d'elle croyait toujours en cet homme et en tout ce qu'il représentait pour elle. Pourtant, Verity était loin d'être naïve : la vie ne l'avait pas forgée pour l'être. Trop de coups tordus, d'abandon, de manque d'amour. La jeune femme avait compris bien tôt que la vie ne lui ferait pas de cadeaux. Mais l'amour qu'elle éprouvait pour Peter lui avait permis de surmonter tout ces doutes, et encore aujourd'hui un maigre espoir subsistait en elle, celui qui lui permettait de s'endormir le soir en se disant que peut-être, tout n'était pas perdu.

Quand elle était sortie pour rejoindre ses amies, elle s'était sentie suivie, chose qui arrivait souvent dans un quartier misérable comme Southwark. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle elle sortait toujours armée d'un petit couteau bien aiguisé. Elle avait fini par se cacher dans une ruelle et par attraper la personne qui la suivait, car s'il y avait bien une chose que la rue lui avait apprise, c'était qu'il fallait toujours attaquer en premier quand on était la proie, car il y avait une chance que ça échange les rôles. Elle lui avait donc passé le couteau sous la gorge, avant de demander son identité à l'intrus. Et tout bascula.

Cette voix la décontenança, puis ce nom... C'était... Non. C'était impossible. Néanmoins, elle recula, relâchant son emprise, et il se retourna.

Le couteau lui en tomba des mains

Peter. Il se tenait là, devant elle, à s'excuser encore et encore de l'avoir abandonnée. Et elle ne savait que dire, sous le choc. Alors qu'il attendait une réponse, Verity se contenta de s'approcher doucement et de poser sa main sur la joue du jeune homme, comme pour s'assurer qu'il était bien réel. A cet instant précis, tout les sentiments qu'elle contenait en elle depuis des mois explosèrent dans son coeur, et les larmes lui montèrent aux yeux. Il était très difficile de faire pleurer Verity, la dernière fois c'était quand elle avait laissé Ethan sous le porche de l'orphelinat. Mais là, elle était divisée entre de la joie, du soulagement, de l'incompréhension et surtout une immense tristesse.

"Peter... Je..."

Elle n'osait pas l'approcher plus alors qu'elle crevait d'envie de se jeter dans ses bras, telle la chatte sauvage qu'on essai de domestiquer après l'avoir abandonné quelques jours.

"Comment m'as-tu retrouvée ? Et que s'est-il passé ? "
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MessageSujet: Re: La lune trop rousse de gloire éclabousse ton jupon plein de trous [Peter] La lune trop rousse de gloire éclabousse ton jupon plein de trous [Peter] Icon_minitimeMar 4 Oct - 2:10

En voyant les traits de Verity dessiner l'incompréhension sur son visage, le coeur de Peter se serra un peu plus. Pourtant il savait qu'il n'avait pas le droit d'espérer la voir se jeter dans ses bras comme si de rien n'était. Il était certain et normal qu'elle demanderait des explications, alors Peter s'efforça de retrouver un semblant de calme pour mettre de l'ordre dans ses idées et ses propos. Son regard se posa brièvement sur l'arme qui venait de chuter à ses pieds, et une nouvelle fois, son coeur se serra en songeant que sa fiancée était forcée de se balader avec une arme pour se défendre seule dans la rue de ce quartier malfamé. Néanmoins, en posant une main sur lui, Verity avait déjà balayé toutes ses craintes de la voir aimer un autre homme, alors il ne put s'empêcher de poser à son tour ses mains sur celles plus froides de Verity. Il n'en revenait pas, de la voir, de l'entendre, de la toucher. Il avait imaginé le pire pendant ce long moment de recherche désespérée, et il lui fallu encore un instant pour savourer cet instant, avant de daigner répondre à sa question.

"C'est une longue histoire. Ma mère est tombée malade, j'ai voulu te prévenir mais.." Peter s'interrompit brutalement dans son début d'explication. Il n'avait toujours pas pardonné à ses parents de l'avoir manipulé ainsi, et il s'en voulait de leur avoir fait confiance. Être trahi de la sorte par sa propre famille, il n'y avait pas grand chose de plus douloureux, surtout en retrouvant sa fiancée dans un tel état. Elle avait l'air épuisée par le travail, mincie par la faim et frigorifiée. En réalisant que sa fiancée était dans un bien pauvre état, Peter s'empressa d'ouvrir son manteau pour le lui donner. "Mais je devrais te raconter ça autour d'un thé bien chaud. Est-ce que tu veux m'accompagner ? Je te raconterai tout en chemin."

Evidemment, Peter ignorait tout de ce qu'était devenu la vie de Verity pendant ce temps terrible loin d'elle. Elle était forte et débrouillarde, certes, mais il n'en était pas moins horrifié de trouver sa fiancée ici et ainsi. Il jugeait ses parents directement responsables et avait presque honte de devoir ainsi salir le nom qu'il offrait de porter à Verity. Il savait cependant qu'il ne pouvait échapper à cet instant où Verity réclamerait des comptes, mais ce qui importait le plus à cet instant à l'avocat, c'était de prendre soin de sa belle, de la voir au chaud, rassasiée et en sécurité, auprès de lui. Alors comme le froid saisissant le faisait déjà frissonner sans son manteau, il posa son regard le plus suppliant sur Verity et pria ciel et terre pour qu'elle accepte de le croire et de le suivre, jusqu'à entendre le reste de l'histoire au moins.

En plus de ça, il y avait leur enfant. Il était probablement né maintenant, et Peter ne pourrait pas se retenir bien longtemps de demander des nouvelles du bébé. Loin de s'imaginer toute la vérité de l'histoire, Peter s'imaginait que le bébé était certainement aux mains d'une nourrice bienveillante le temps que Verity aille travailler. Alors il devait prendre son mal en patience, et d'abord s'occuper de Verity avant tout. Il aurait toute la vie pour savourer son nouveau rôle de père.
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MessageSujet: Re: La lune trop rousse de gloire éclabousse ton jupon plein de trous [Peter] La lune trop rousse de gloire éclabousse ton jupon plein de trous [Peter] Icon_minitimeMer 5 Oct - 12:19

Peter. Verity tombait des nues. Il l'avait retrouvée. Immédiatement, toute l'agressivité qui s'était canalisée en elle avait disparue, la laissant juste complètement démunie. Comme quoi, elle avait bien fait de garder un peu espoir. Mais, Ethan... Comment allait-elle pouvoir lui parler de leur fils, et du fait qu'elle l'avait abandonné ? Elle avait posé sa main sur la joue du jeune homme, comme pour s'assurer du fait qu'il était bien réel. Verity était tellement sous le choc qu'elle ne s'était même pas aperçue que la pluie avait commencé à tomber, humidifiant encore un peu plus l'air. Peter lui tendit son manteau, qu'elle accepta avec réticence, ne sachant toujours pas quoi penser de la réapparition de son amour. Le vêtement était chaud et de bonne facture, et beaucoup trop grand pour elle. D'un coup, la jeune femme se sentit très fatiguée, comme si toute la tension qui s'était accumulée en elle disparaissait peu à peu, alors qu'elle se perdait dans le regard de Peter. Mais elle reprit bien vite ses esprits ; il fallait qu'elle le sorte de là, il était trop bien habillé pour un quartier si malfamé, il risquait de s'attirer des ennuis et de faire des mauvaises rencontres. Elle le tira alors par la manche pour qu'il la suive, tandis qu'ils continuaient leur conversation. Certes, une partie d'elle avait envie de le gifler pour ne pas lui avoir donné de nouvelles et l'avoir laissée démunie, mais il avait l'air tellement soulagé de la retrouver qu'il avait certainement dû être retenu sans rien pouvoir y faire. A vrai dire, Verity avait même commencé à se convaincre qu'il était probablement mort. Les routes n'étaient pas toujours sûres, en Angleterre.

Tandis qu'ils se dirigeaient vers un quartier mieux fréquenté, Peter lui parla de la maladie de sa mère, puis proposa qu'ils aillent boire un thé. En temps normal, cette suggestion aurait fait sourire Verity. Le thé n'était pas connu à Southwark, car trop cher. Ici, on se contentait d'une bière mal faite et bien trop amère, qui réchauffait les entrailles.

-D'accord. D'abord, sortons d'ici, les bandits ne ferait qu'une bouchée de toi.


Au bout de quelques minutes de marche, les bâtiments se firent mieux entretenus, les rues plus claires et propres, les gens moins malheureux. Verity rentra dans le premier pub qu'elle trouva, consciente d'attirer les regards avec sa tenue de pauvresse. Mais elle s'en fichait, ne pensant qu'au fait qu'elle allait devoir annoncer à Peter qu'elle avait abandonné leur enfant.

Ils s'installèrent, après avoir demandé une bonne théière de thé. Verity gardait un air froid, tâchant de ne pas se laisser submerger par un tas d'émotions contraires.

-Je t'écoute.
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MessageSujet: Re: La lune trop rousse de gloire éclabousse ton jupon plein de trous [Peter] La lune trop rousse de gloire éclabousse ton jupon plein de trous [Peter] Icon_minitimeMer 5 Oct - 22:54

Peter n'en revenait pas. Il peinait à regarder devant lui, se sentant obligé de jeter un regard curieux à la femme qui se tenait à côté de lui. C'était bel et bien Verity, et malgré les mois qui avaient passé loin d'elle, le coeur de Peter battait toujours aussi fort, sinon plus, en sa présence. La seule chose qui le retenait encore d'afficher un sourire soulagé et heureux, c'est cet air froid et inquiet que Verity gardait. De toute évidence, elle ne savait que penser, et Peter était désormais bien pressé de tout lui expliquer.

Plus le temps passait, et plus il parvenait à se persuader que sa belle comprendrait ce qui c'était passé. Il jurerait comme il l'avait déjà fait de ne plus jamais croire ses parents reniés. En vérité, il s'en voulait d'avoir été si naïf, même s'il était profondément déçu de ne pas avoir pu compter sur sa propre famille qu'il avait jusque là tenu en meilleure estime.

En quittant les rues sales et sombres de Southwark, Peter s'apaisa un tant soit peu. La sécurité n'était peut-être pas au top dans la ville en ce moment, mais ce quartier mal famé était bien le dernier où il faisait bon de traîner, comme l'avait si bien relevé Verity elle-même. Elle l'avait alors entraîné dans un bar inconnu, à la frontière du quartier voisin. Peter aurait voulu l'inviter dans son appartement, mais il avait conscience qu'il ne pouvait pas réclamer tous les droits après avoir reparu si brusquement. Lorsque le thé vint enfin, Peter posa ses mains refroidies sur la tasse et plongea son regard dans la boisson. Il ne savait pas pour où commencer.

Et puis finalement, lorsque les premiers mots lui vinrent, il ne s'arrêta plus jusqu'à la fin. Il lui raconta les supplications de sa mère pour qu'il reste à son chevet, combien Verity lui avait manqué pendant cette période où il pensait à elle à chaque instant, et les longues lettres qu'il lui écrivait pendant des soirées durant. Il lui raconta ensuite la surprise avec laquelle il avait retrouvé les lettres dans le bureau de son père en cherchant une notice du médecin, et tenta de décrire tant bien que mal la colère avec laquelle il avait quitté ses parents. Il avait encore du mal à mettre des mots sur cette trahison dont il ne se remettait pas, mais Verity avait le droit de savoir. Et puis, c'était sa plus fidèle confidente, depuis longtemps maintenant il lui disait tout, et elle savait comprendre. Enfin, d'un air plus apaisé mais pas moins triste, il lui expliqua la précipitation dans laquelle il était revenu à Londres et son désespoir en apprenant que sa fiancée avait disparu. Il lui révéla comment il avait remué la ville toute entière, interrogeant ses amis comme les passants. Rien n'avait été trop gros pour la revoir, et voilà qu'il avait enfin mis la main sur elle. "...quand il m'a donné ton adresse, je n'ai pas pu attendre. Et tu étais là..." La conclusion de son histoire lui arracha un long soupir, comme si cet affreux cauchemar prenait enfin fin. La vérité, c'est que la fin de ce long récit s'imposait à lui comme une conclusion. "Je ne te quitterai plus jamais. C'est promis." Il avait plongé ses yeux verts dans ceux de Verity dans un air solennel, et sa main était venue chercher celle de sa belle, comme pour sceller cette promesse pour de bon. Maintenant, il n'y avait plus qu'elle qui comptait à ses yeux. "Toi et notre enfant, c'est vous ma famille." En toute ignorance, il avait lâché cette dernière phrase le plus honnêtement du monde, comme pour assurer à Verity que le cauchemar était terminé pour elle aussi, loin de se douter que son enfant était perdu, lui aussi.
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MessageSujet: Re: La lune trop rousse de gloire éclabousse ton jupon plein de trous [Peter] La lune trop rousse de gloire éclabousse ton jupon plein de trous [Peter] Icon_minitimeJeu 6 Oct - 17:11

Ils s'étaient assis tout les deux, autour d'un bon thé bien chaud comme Verity n'en avait pas bu depuis longtemps. Il lui réchauffait le corps, apaisant un peu sa fatigue et son angoisse. Elle avait du mal à regarder Peter dans les yeux, se contentant de lui jeter de petits regards furtifs de temps à autre. Comme s'il était un étranger, ou une vague connaissance. Et pourtant... Pourtant il était l'homme qu'elle aimait. Son fiancé, le père de son fils. Mais elle avait l'impression qu'ils ne s'étaient pas vu depuis une éternité. Il avait l'air d'aller bien, c'était le plus important.

Et il commença à tout lui raconter, sans s'arrêter. Il lui parla de la tromperie de ses parents, de sa naïveté, et de son retour à Londres et d'à quel point il l'avait cherchée. Ainsi donc, il ne l'avait pas abandonnée comme elle l'avait cru. Et selon ses calculs, il était revenu en ville dans la période où elle avait accouché. Elle sentit le regret s'emparer d'elle à l'idée d'avoir laissé son fils à des mains étrangères alors que Peter allait bientôt être de retour. D'ailleurs, quand il parla de leur enfant, Verity se sentit nauséeuse. Comment lui annoncer qu'Ethan n'était plus avec elle ? Et comment allait-il réagir ? Elle posa sa main sur celle de Peter, toujours en fuyant son regard. La jeune femme voulu parler, mais les mots restaient coincés dans sa gorge, trop lourds pour être prononcés.

-Je suis désolée que tes parents t'aient trahis. Mais tu es là désormais, et c'est le principal. Mais maintenant, c'est à moi de te raconter mes derniers mois... Et tu risques de ne pas trop apprécier ce que j'ai à te dire.

Elle inspira un bon coup, et commença à parler. Au fur et à mesure qu'elle parlait, son visage se durcissait, préférant se cacher derrière un masque pour raconter l'histoire d'Ethan. Verity parla, lui révélant le sexe et le nom de leur enfant, et l'endroit où elle l'avait laissé. Elle essayait de lui faire comprendre qu'elle n'avait pas eu le choix, étant dans la rue, totalement démunie et sans nouvelles de Peter. A la fin de son monologue, elle osa enfin jeter un regard dans la direction de Peter, attendant avec appréhension sa réaction face à toutes ces révélations.
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MessageSujet: Re: La lune trop rousse de gloire éclabousse ton jupon plein de trous [Peter] La lune trop rousse de gloire éclabousse ton jupon plein de trous [Peter] Icon_minitimeVen 14 Oct - 11:26

En finissant son histoire, Peter ne pouvait pas ignorer que Verity fuyait son regard. Bien sûr, ce fait lui serrait le cœur, car il aurait voulu qu'elle se sente bien avec lui, mais elle avait le droit de lui en vouloir et de se montrer méfiante. Il avait beau accuser ses parents en premier lieu, il avait sa part de responsabilité dans l'histoire. Il n'aurait jamais dû faire confiance à son père si manipulateur depuis toujours. Il aurait dû se méfier, et poster les lettres lui-même pour s'assurer de leur bon envoi. Il s'en voulait, terriblement, mais la main de sa belle qui se posa sur la sienne l'apaisa un peu. Au final, elle n'avait pas l'air de lui en vouloir. Cela le rendait heureux, vraiment, mais pourtant il s'efforça de retenir un sourire, parce qu'aussitôt après lui avoir assurée qu'elle était désolée pour lui, elle le mis en garde.

Qu'est ce qui avait bien pu arriver qui lui déplaise autant ? A nouveau, Peter sentit l'angoisse lui serrer le ventre. Pourtant, il s'efforça de brider son imagination débordante pour écouter le récit de Verity avec attention. Elle continuait d'éviter son regard. De toute évidence, quelque chose la tourmentait. Avant même d'apprendre ce dont il s'agissait, Peter se promis de faire tout ce qui était en son possible pour lui rendre son beau sourire d'avant.

Et puis Verity commença à parler. Plus elle parlait, et plus Peter serrait les dents. Il avait l'impression de sombrer dans l'horreur, consterné par tout ce que sa belle avait vécu. Il eu un léger sourire timide lorsqu'elle lui révéla le nom de leur fils, Ethan. Et puis finalement le destin frappa à nouveau lorsque Verity lui révéla le sort de leur fils, rescapé de la misère dans un orphelinat. La nouvelle le laissa sans voix d'abord, il n'avait pas envisagé cette possibilité. Leur fils, leur bébé, le fruit de leur union, était perdu.

Pendant un moment, Peter avait cru qu'il pourrait retrouver le bonheur. Et soudainement, voilà qu'il venait de tout perdre à nouveau. C'était l'ascenseur émotionnel qui venait de le frapper de plein fouet, et il eut besoin d'un instant pour digérer la nouvelle. Lorsqu'enfin il réalisa tout à fait ce que venait de dire Verity, il en trembla presque de colère. Il n'en voulait pas à Verity, loin de là. Le déchirement d'une mère séparée de son enfant était le plus cruel sans doute. Il en voulait à ses parents, toujours plus, qui avaient ruiné sa vie ici encore plus qu'il ne l'avait cru. S'il avait pu avoir son père en face de lui, il aurait juré qu'il aurait pu l'étrangler.

Alors qu'il sentait le regard de Verity sur lui, Peter baissa la tête et fit de son mieux pour ravaler ses larmes de rage. Il ne voulait surtout pas laisser le désespoir s'emparer de lui, pas devant sa belle fiancée qui souffrait sans doute autant que lui, sinon plus. Alors il releva les yeux vers elle, et en prenant le ton le plus bienveillant possible dont il était capable présentement, il la rassura. "Ne t'accables pas, tu as fait ce qu'il fallait." Peter s'en voulait, en repensant à toutes ces soirées qu'il avait passé à lire tranquillement alors que ceux qui comptaient le plus pour lui souffraient dans la misère. Si seulement il avait su, si il avait pu avoir le moindre indice... Mais la vie avait été trop cruelle avec eux.

Pourtant, elle n'était pas finie pour autant, et Peter était bien décidé à se relever. En se répétant le nom de l'orphelinat dont elle avait parlé avant, Peter reprit, d'un air moins doux mais plus déterminé. "On va le récupérer. On va retrouver notre fils. C'est promis." Il était probablement déjà trop tard pour s'y rendre ce soir, mais une chose était sûre, les deux amants attendraient le lendemain en tremblant d'impatience. Il avait déjà retourné Londres une fois pour retrouver sa fiancée, il était prêt à refaire de même pour retrouver son fils s'il le fallait.
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MessageSujet: Re: La lune trop rousse de gloire éclabousse ton jupon plein de trous [Peter] La lune trop rousse de gloire éclabousse ton jupon plein de trous [Peter] Icon_minitimeVen 14 Oct - 20:38

Ca y est. Verity avait fini par lui annoncer ce qui était arrivé à leur fils. Ce ne fut pas facile, car elle s'en voulait beaucoup d'avoir abandonné son fils et ne savait pas comment Peter allait réagir. Mal sans doute, et elle pouvait le comprendre. Après tout il était la chair de leur chair, le résultat de l'amour qu'ils se portaient. A la naissance, elle avait été marquée par la ressemblance entre son fils et son fiancé. Comment un être qui venait à peine de naître pouvait déjà ressembler autant à quelqu'un, fusse son propre père ? Mais elle avait dû se séparer de lui, car elle était redevenu miséreuse et craignait qu'il ne tombe malade ou qu'il ne meure de faim. C'avait été douloureux, mais c'était pour le bien de son fils. Mieux valait qu'il ai une bonne vie loin d'elle plutôt qu'il vive difficilement dans un quartier douteux de Londres.

A la fin de son récit, elle leva timidement les yeux vers Peter, sentant qu'il ne lui en voulait pas, et le regard plein d'amour qu'il lui lançait lui enleva une partie du poids qu'elle avait sur le coeur. Si Ethan avait été là, tout aurait été parfait... Ils auraient pu quitter Londres, ou du moins vivre dans un beau quartier, et être une famille. Elever et voir grandir Ethan. Mais c'est alors que Peter lui redonna espoir, un sentiment que Verity n'avait pas ressenti depuis des mois. Il lui annonça qu'ils allaient récupérer leur fils. Tout n'était pas perdu pour eux, pour leur rêve de famille unie. Verity commença alors à reprendre du poil de la bête. Elle se leva d'un coup, comme si elle se préparait à aller chercher son fils de suite. Peter était de retour, tout allait mieux aller pour eux et pour leur fils. Son regard se fit moins perdu, son attitude plus assurée. La lavandière se pencha, et tendis la main à Peter.

-Sortons d'ici. Reprenons notre vie en main. D'accord ?

Elle se fit le serment qu'au lever du jour, Verity remuerait ciel et terre pour récupérer son fils. Et elle savait qu'elle ne serait pas seule dans ce combat. Ils seraient deux, désormais... Et peut-être bientôt trois.
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