« l'âme n'a pas de secret que la conduite ne révèle »
C’était une tragédie… Un pur scandale. Du genre qui l’aurait fait bien rire dans sa jeunesse terrible mais qui aujourd’hui le rendait soucieux. Un prince impérial dans un bordel barbare… Autant dire que si ça devait s’ébruiter alors sa réputation en prendrait un sacré coup. Voilà qui ne l’aiderait pas du tout ni dans son rôle de diplomate en Europe, ni dans le redorage de son blason en Chine. Et plus grave encore, ça blesserait sa tante. L’impératrice Cixi avait perdu son fils unique des suites d’une maladie vénérienne attrapée dans un bordel. Si elle devait apprendre que son fils adoptif avait été lui aussi vu dans un tel établissement ce serait terrible. En plus de la douleur profonde qu’elle ressentirait à coup sûr, elle devrait faire face aux regards ironiques de ses adversaires politiques, elle perdrait la face. Quoi de pire que de perdre la face pour un Chinois ? Rien qu’à l’idée de causer un tel tort à celle qui était plus sa mère adoptive que simplement sa tante, il sentait le désespoir l’envahir.
“Tiens ta promesse Xiao-niao, tu ne sais pas quel mal pourraient faire tes mots”
Petit oiseau… Il avait murmuré ces mots d’instinct en repensant à cette toute jeune fille qui en voyant sa gêne l’avait raccompagné doucement vers la porte. Elle n’avait sans doute pas eu de mal à le reconnaître, il n’y avait quasiment aucun asiastique à Londres et la rumeur de l’arrivée récente d’un ambassadeur et de toute sa gigantesque suite avait fait le tour de la ville. Cette pensée l’avait glacé tandis qu’il croisait son regard clair. Qu’avait-elle lu dans ses yeux sombres ? L’inquiétude sans doute, et le malaise. C’est alors qu’elle l’avait étonné, lui promettant de se taire alors même qu’elle ne lui devait rien. En Chine les potins de ce genre se monnayait fort cher, n’était-ce pas le cas aussi ici ? Aucun muscle de son visage exercé n’avait bougé à ces mots mais une lueur dubitative s’était allumé dans son regard. Il ne la croyait pas.
____________ Un mois plus tard
“Nous l’avons retrouvé mon prince.”
Heureux l’eunuque qui était parvenu à remplir sa mission car il fut grassement récompensé. Tao-Chengwu quand à lui n’avait pas perdu de temps et s’était aussitôt rendu à l’endroit indiqué, c’est à dire sur les rives de la Tamise, à quelques centaines de pas du port. Que venait-elle faire ici ? Il ne le savait pas évidemment mais le plus important était qu’il était parvenu à la retrouver. Il n’aurait pas supporté de ne pas le faire. Après tout, elle avait tenu parole.
L’aube venait de se lever, il était très tôt mais ce n’était pas pour le déranger car il était plutôt matinal. Il aimait cette heure particulière ou la terre prend sa première et profonde inspiration alors que l’humain dort encore. Droite silhouette dans la lueur dorée des premiers rayons du soleil, il portait une tunique chinoise à la coupe suffisamment discrète pour se fondre un minimum parmi les occidentaux mais dont la légèreté trahissait l’origine. Cette soie douce le protégeait peu du froid, aussi s’était-il recouvert d’une cape brodée de discrets signes protecteurs. Ainsi revêtu, il laissait son regard sombre courir sur les ondulations du fleuve et il n’en détourna le regard que pour le poser enfin sur sa cible.
“Honoré mademoiselle.”
Sa voix résonna entre eux peut-être un peu plus fort que voulu, il espérait ne pas lui avoir fait peur. Une femme seule dans un tel endroit, c’était plutôt inhabituel à ses yeux mais peut-être était-ce normal dans cette société. Souhaitant la rassurer autant que lui témoigner son respect, il joignit les mains devant lui pour appuyer son salut. Ce n’était pas la façon de faire occidentale mais en vérité il ne savait pas très bien comment faire, il espérait qu’elle comprendrait.
“Vous souvenez vous de moi ?”
C’était une question pour la forme, elle n’avait pas dû rencontrer cinquante millions d’asiatiques ces dernières semaines à priori… Mais il n’avait pas du tout l’habitude d’entamer des conversations avec… Eh bien avec des prostitués… Il était bien obligé de considérer qu’elle en était une vu l’endroit où il l’avait rencontrée. L’idée qu’on puisse le surprendre ici aussi avec elle l’inquiétait mais il n’avait pas trop le choix. L’honneur exigeait qu’il lui témoigne sa reconnaissance pour le service qu’elle lui avait rendu. Et il ne transigeait pas avec l’honneur. D’une voix douce, avec une pointe d’incrédulité, il constata :
“Vous avez gardé le secret…”
Le silence suivit, il attendait poliment ses réactions.
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Indianna Peters
Âge : 25 Emploi : Servante, fille à tout faire. Informations : Se pense orpheline ➸ Es servante pour Miss Bolton au bordel depuis toujours ➸ Est en réalité la fille illégitime de M. Harrington. Mais ignore tout, évidement ➸ Est sous la protection de Miss Bolton pour une obscure raison, mais la considère comme une mère. Même si cette amour n'est pas réellement réciproque ➸ Travail très dure chaque jour, mais ne s'en plein jamais ➸ Ne sais pas lire mais tente d'apprendre seule ➸ Parle assez peu, mais écoute beaucoup ➸ Peu avoir un tempérament de feu. Pourtant la plupart du temps elle sera douce, agréable et serviable ➸ Malgré son corps de femme c'est une enfant qui à grandi trop vite ➸ Son plus grand plaisir, courrir dans les champs sous la pluie. Ce sentir libre et sans attache ➸ Est "amoureuse" d'un homme qu'elle ne connais pas an réalité ➸ Dessine parfois le soir à la lumière d'une bougie, quand Morphée lui refuse ses bras. Avatar : Sophie Turner Quartier Résidentiel : Londres Messages : 482Date d'inscription : 29/09/2016
Sujet: Re: Honoré... [PV Indianna] Lun 15 Jan - 18:15
Tao-Chengwu Hugang & Indianna Peters
Une journée comme une autre débutait ou presque. Indianna avait eu l'autorisation de sortir aujourd'hui. Cela faisait des semaines qu'elle tournait en rond dans la maison de passe, le ménage était fait, peu de clients étaient venus hier et donc il n'y avait pas grand-chose à faire. Indianna avait déjà tout fait avant que le soleil ne se lève dans une nuit d'insomnie comme elle en connaît parfois. Bolton, sa patronne lui avait donc donné sa matinée, avec un air amusé qui lui était propre. Indianna avait évidemment bondi de joie, elle avait sans tarder quitté la maisonnée pour parcourir les rues claires de la ville. Il ne faisait pas chaud aujourd'hui. Le ciel était gris, d'un gris clair, la neige menaçait sûrement de s’abattre sur la capitale anglaise, ce qui ne serait pas pour déplaire à l'étonnante rousse qui bondissait tout en marchant. Des regards se détournaient sur sa joie de vivre passagère. Mais quitter la maison était toujours une joie, non pas qu'elle y était malheureuse. Bien au contraire. Elle se ravissait toujours de sa situation qui n'était certes pas des plus désirables, mais pas des plus À plaindre non plus. Simple jeune fille à l'esprit vif et sans chichi, on la qualifiait souvent ainsi. Percy la qualifiait souvent ainsi. Elle aimait cela, peut-être que les femmes de haut rang n'en seraient pas si enthousiastes, mais elle ne faisait pas partie de leur monde et ne voulait pas en faire partie. Sa vie était simple, un peu précaire, mais lui convenait sans autre contrainte. Elle donnait ce qu'elle avait à offrir, peu de chose donc, si ce n'était son temps et sa bonne humeur générale. D'ailleurs, elle savait où se rendre. Le port serait sa destination. Elle aimait ce lieu, cet endroit cacher aux yeux de tous. Ce lieu qu'elle avait fait découvrir à Percy, cet antre tout aussi simple qu'elle. Ce lieu où les plus pauvres et faibles trouvaient refuge. Quand elle le pouvait, elle aimait s'y rendre et donner un peu de sa personne pour ceux qui n'ont pas sa chance à elle.
Le ton était plus morose et les cabrioles de la roussette n'y faisaient rien. Le lieu était sombre, caché dans un entrepôt du port. Et si ses joues rosies par la fraîcheur de la brise légère marquaient encore son visage. Son teint ne tarderait pas à retrouver sa pâleur habituelle. Servant la soupe à l'oignon a quelques malheureux qui n'avaient pas beaucoup à manger, sûrement leur seul repas de la journée. Elle se plaisait à croire qu'elle servait ici un peu à quelque chose. Son regard porta alors sur la petite porte de bois qui s'ouvrir dans un grincement. Son "bienvenu" s’étouffa dans sa surprise passée. Deux hommes asiatiques drôlement vêtus venaient de faire leur apparition. Sans un mot, il était venu à la rencontre de la rousse qui se sentait soudain sous tous les regards. D'un Anglais difficile, on lui indiqua que le prince la recherchait. Le prince ? Sa mémoire lui faisait défaut, quel prince la cherchait si ce n'était celui des égouts... Oh ce prince ! Finalement, sa mémoire n'était pas si défaillante. Il était entré un mois auparavant dans la maison des vices. Heureusement, Indianna, alors, faisait les poussières dans la grande entrée glauque de la maison. Elle avait croisé le regard de l'homme qui semblait s'être affolé à la découverte de l'entrée de la maison, quelque peu original. Qui au moins donnait de suite le ton de la maison. Si bien qu'il en aurait presque fait un malaise si elle ne l'avait pas reconduit sans plus de chichi hors de la maison et dans une rue plus saine pour une personne de son rang. Évidemment, elle avait ignoré jusqu'alors son rang exact.
Sans faire plus attendre Sa Majesté, Indianna enleva le tablier d'un blanc passé et sale, après avoir essuyé avec soin ses mains graisseuses dessus. Suivant sans tarder les deux femmes fières, elle entendue alors les deux hommes s'adresser sûrement au Prince. Alors que Sa Grandeur apparut aux yeux de la jeune femme alors qu'elle sortit à son tour de l’entrepôt elle fut surprise de le voir ici. Sur le port, dans la foule et parmi les marins. Il dénotait un peu, outre son rang, son accoutrement était étrange. Indianna en oublia toute politesse et la voix de l'homme la ramena sur terre. Elle le vit alors S'abaisser ses mains jointes, elle ne tarda pas l'imitée, maladroitement, moins habituer à ce genre de courbettes.
Indianna se ferma alors, après que sa voix gaie s'éleva. Impressionner et un peu mal à l'aise face à un homme de cette envergure elle ne savait pas trop comment agir ou réagir. Si ses mots ne lui méritaient pas qu'on lui coupe la tête pour injure ou je ne sais quelles bêtises. Elle était la reine pour cela et son monde était si différent de celui de l'homme face à elle à présent. N'osant parler, attendant qu'on lui donne l'autorisation, droite et un peu décontenancé elle fut surprise de la petite voix qu'il employa. Basse mais assez forte, pour qu'elle entende et s'en amuse.
« Je vous ai dit que je garderais le secret. Il est gardé, ne vous en faites pas Monsieur. Je ne parle pas beaucoup vous savez et j'ai peu de gens à qui me confier qui plus est. Puis je n'ai aucun intérêt à vous faire du tort. »
Indiqua alors la servante tout en esquissant un sourire à défaut de se relâcher et de rire comme son fort intérieur souhaitait le faire. Encore anxieuses, ses paroles se débitaient telle une roue qu'on ne saurait arrêter. Un léger silence, se fit enfin. Mais la curiosité de la jeune fille fut finalement plus forte que le reste.
« Vous est-il arrivé malheur après cela ? Je vous jure que je n'ai rien dit. Et que je ne dirais rien. Vous avez ma parole. Elle n'est peut-être pas très lourde, mais c'est la seule chose que je possède alors j'y tiens. Croyez-moi. »
Une nouvelle fois, elle avait laissé soin à son angoisse passagère dicter ses mots. Ses mains toujours jointes trouvaient mieux à jouer ensemble attendant qu'on ne lui révèle son sort. Elle espérait ne pas avoir d'ennuis avec un tel homme. Si elle ne savait pas lire et avait ignoré qui il était lors de sa venue à la maisonnée Bolton, elle avait fait le rapprochement ensuite avec les messes basses ses clientes fortunes qui raillaient dans le dos des gens, car en face, c'était trop dangereux. Invisible aux yeux de la plupart, elle savait rester muette et pouvait facilement si la mesquinerie gagnait son coeur faire tomber plus d'un grand nom en ville. Mais son coeur n'en connaissait aucune, ses attentions étaient noble et saines.
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Sujet: Re: Honoré... [PV Indianna] Ven 2 Fév - 19:32
Elle le salua de la même façon, et ce qui aurait été une grave offense au sein de la cité interdite ne perturba pas Tao-Chengwu. Il avait déjà pu constater que la coutume du “Kowtow*” n’existait pas en Europe et qu’elle était souvent vécu comme une profonde humiliation par les quelques voyageurs qui avaient dû s’y soumettre. Ni lui ni aucun Chinois n’avaient en vérité réussi à comprendre la défiance quasi systématique des étrangers à ce qui n’était qu’une tradition et un signe de respect mais puisque c’était désormais lui l’étranger il valait sans doute mieux prendre en compte leur point de vue. De plus et même si elle facilitait les risques de conflits il était vrai que la simplicité quasi enfantine du système social barbare avait au moins un avantage, on perdait moins de temps. L’orient devait leur paraître quelque peu complexe et plein de chichi quand il y pensait… Et c’était lui qui était sensé passer outre tout cela pour essayer de rapprocher leurs peuples ? L’empereur aurait tout aussi bien pu l’envoyer vider le lac Quinghaï armé d’une simple paire de baguettes, la tâche eut été plus aisée…
La fin de sa phrase lui tira une grimace contrite, évidemment il était difficile à oublier tant ses difficultés pour s’adapter à ce nouveau monde et se faire un peu plus discret étaient criantes. Il fallait dire qu’il n’était pas vraiment aidé, les gens ne venaient pas forcément à lui et sa propre réserve toute asiatique ne lui permettait pas de se mêler à leurs groupes déjà bien constitués. Elle était l’une des premières personne à lui adresser la parole si simplement, la seule aussi à lui avoir rendu service sans arrière pensée. C’est donc avec une attention qui était bien plus que simple politesse qu’il l’écouta, la couvant de son regard perçant. Comme souvent dans son milieu on lui avait apprit à se méfier des femmes, à les mépriser sur de nombreux points et à partir du principe que non, elles n’étaient pas dignes de confiance surtout lorsqu’il s’agissait de tenir sa langue. Bien sur l’existence de sa soeur l’avait empêché de croire toutes ces allégations sur paroles mais elle n’avait pu totalement empêcher les effets délétères de cette forme d’éducation. D’autant plus que la plupart de celles qu’il avait rencontré jusque là s’étaient montré plus qu’à la hauteur de cette réputation. Ses femmes ne faisaient pas exception, elles passaient leur temps à cancaner et à intriguer l’une contre l’autre afin d’obtenir ses faveurs. Bref, il en était quasiment venu à penser que sa soeur était d’une espèce tout à fait particulière et unique et que toutes les autres étaient telles qu’on les lui avaient décrit. Sauf que celle-ci l’avait tenue, sa langue.
“J’en suis désolé.”
Et surprit aussi, un peu. Il y avait donc d’autres femmes à part sa jumelle qui ne vivaient pas “en meute” ? En général elles étaient toutes en groupe, et surtout elles possédaient toutes une voir deux, ou trois “meilleures amies” à qui elles confiaient on ne savait quoi et qu’elles trahissaient de temps à autre la plupart du temps pour un homme. Comprenant qu’elle n’avait peut-être pas saisi de quoi il pouvait se désoler, il compléta doucement :
“Que vous ne puissiez vous confier.”
Et il l’était véritablement, il n’avait jamais connu cela pour sa part et imaginait que ce ne devait pas être particulièrement joyeux. Quand au fait qu’on puisse n’avoir aucun intérêt à faire du tort à quelqu’un il ne le comprenait pas très bien, c’était probablement un concept occidental. Dans son pays on trouvait toujours avantage à tirer du malheur d’un autre. Quelqu’un chutait, un autre prenait sa place, c’était ainsi. A moins qu’il ne s’agisse que d’une histoire de milieu social… Mais il était clair que tout ceci ne la concernait pas.
“Aucun malheur n’aurait pu m’atteindre mais d’autres que moi auraient pu en souffrir. Votre silence rend un grand service à ma tante, l’impératrice douairière. Je vous dois donc beaucoup, y compris des excuses. Un proverbe court chez moi qui dit qu’il faut croire peu à la parole de celui qui promet aisément. Je ne vous ai donc pas cru, et j’en suis fort honteux. Veuillez accepter mes excuses, et ma plus extrême confusion mademoiselle Peters”.
Il ponctua cette flagellation toute asiatique d’un profond signe de tête et ne songea pas qu’elle puisse s’étonner qu’il connaisse son nom. Il s’était renseigné et c’était tout naturel à son sens. L’un de ses serviteurs qui patientait un peu plus loin se précipita lorsqu’il lui fit signe et s’inclina avant d’ouvrir le petit coffret qu’il portait et de prononcer ces quelques mots de sa voix douce d’eunuque :
“Daignez ma dame accepter ce modeste présent de la part de mon maître qui souhaite ainsi vous exprimer sa reconnaissance et son profond respect.”
Le coffret de jade était une oeuvre d’art en soit mais son contenant était plus remarquable encore. Il s’agissait d’une parure d’apparence modeste. Ses perles étaient en effet si fines qu’on aurait pu les prendre pour les simples maillons d’une chaînette et il fallait connaître un minimum ce type d’oeuvre d’art pour comprendre à quel point elles étaient précieuses. Son médaillon quand à lui représentait un dragon enlaçant une grue cendrée, et là encore il fallait s’y connaître un minimum pour deviner sa valeur puisqu’il n’était fait que de bois merveilleusement poli et travaillé. Pour un oeil non exercé, l’oeuvre n’était que magnifique. Mais pour un véritable connaisseur l’ébène du médaillon et l’ivoire des perles représentaient plus qu’une petite fortune. Pour tout dire Tao était plutôt fier de son choix, son instinct lui disait que l’objet s’assortirait harmonieusement à sa nouvelle propriétaire. Parfaitement satisfait, il attendit la réaction de la jeune femme avec confiance.
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Indianna Peters
Âge : 25 Emploi : Servante, fille à tout faire. Informations : Se pense orpheline ➸ Es servante pour Miss Bolton au bordel depuis toujours ➸ Est en réalité la fille illégitime de M. Harrington. Mais ignore tout, évidement ➸ Est sous la protection de Miss Bolton pour une obscure raison, mais la considère comme une mère. Même si cette amour n'est pas réellement réciproque ➸ Travail très dure chaque jour, mais ne s'en plein jamais ➸ Ne sais pas lire mais tente d'apprendre seule ➸ Parle assez peu, mais écoute beaucoup ➸ Peu avoir un tempérament de feu. Pourtant la plupart du temps elle sera douce, agréable et serviable ➸ Malgré son corps de femme c'est une enfant qui à grandi trop vite ➸ Son plus grand plaisir, courrir dans les champs sous la pluie. Ce sentir libre et sans attache ➸ Est "amoureuse" d'un homme qu'elle ne connais pas an réalité ➸ Dessine parfois le soir à la lumière d'une bougie, quand Morphée lui refuse ses bras. Avatar : Sophie Turner Quartier Résidentiel : Londres Messages : 482Date d'inscription : 29/09/2016
La jeune femme était étrangement nerveuse. Elle qui avait toujours été d'un naturel franc et spontanée, se voyait face à cet homme de haut rang à qui elle avait rendu service. Un service qui lui avait paru normal. Après tout pour un homme comme lui, venant de loin d'une culture visiblement bien différente. Londres, la sombre, le sublime, la mystérieuse, devait lui paraître si étrange, si sauvage. Indianna ne connaissait pas grand-chose à la culture de ce pays dont elle ignorait tout au final, si ce n'était le nom. La Chine, elle en avait entendu parler, mais c'était bien tout. Peut-être qu'avec cet homme, ce prince, elle pourrait en découvrir davantage. L'homme sembla ne désoler qu'elle n'ait personne à qui se confier. Elle ne dit rien, mais cela ne la désolait pas. Elle préférait son cercle de connaissance et d'ami plus que restreint à ses commères des prostituées qui pullulaient dans la maisonnée, toujours un mot méchant pour telle ou telle personne. Toujours une critique sur le bout des lèvres. Que cela soit pour des clients, pour Bolton ou même à son égard. Cela l'avait touché parfois, mais aujourd'hui elle passait outre et ne se faisait plus de ses mots parfois dure. La vie était ce qu'elle était. Leur métier n'était pas simple et certaines n'avait pas eu de chance, oui. Mais on trouvait toujours pire et il fallait voir le bon côté des choses, selon Indianna. Le monarque reprit la parole, comme pour expliquer sa désolation. Indianna l'avait bien compris. Mais d'un sourire sincère elle le rassura.
« Ne vous en faites pas. Je choisis mes amis et les personnes à qui je me confis avec soin. Mais votre secret, je le garde pour moi seulement. Ainsi, j'évite tout risque qu'il soit divulgué par inadvertance. »
Précise alors Indiana, quant à ce qu'elle a souhaité dit. Ne désirant pas qu'il voit en elle une pauvre fille, que tous rejettent et seule dans sa vie. Il s'excusa par la suite de n'avoir cru en elle. En un sens, elle comprenait. Et le proverbe qu'il avait cité plaisait à la jeune rousse. Il était certain qu'elle le retiendrait. Se détendant cependant, ses membres et son corps jusque-là crispé retrouvaient un naturel plus décontracté. Il connaissait son nom. Elle ne s'en étonna que peu en réalité. Un homme de son rang avait sûrement dû un minimum se renseigner sur une pauvresse comme elle qui aurait aisément pu lui causer du tort. Mais si certains en auraient profité elle n'y avait vu que de mauvaise chose. Elle n'était pas douée dans l'art de la manipulation et de toutes ses choses néfaste. Sa sincérité trop sauvage, ne pourrait pas faire bon ménage avec de vagues mensonges pour gagner quoi . Une mauvaise réputation ? Certains avaient certes réussi dans la vie grâce à cela, beaucoup même. Mais elle ne voulait pas réussir grâce à cela, non. Si sa vie devait changer, elle le fera à force de travail et d'une volonté de fer. Elle était encore jeune et avait le temps de voir l'avenir se dessiner.
Mais ce qui suivit alors, sembla des plus irréels. Un servant du monarque qui avait sagement attendu sans un mot, comme les autres, s'avança face à la rousse. S'inclinant vers elle, ouvrant une boîte face à son regard, qui fut aussitôt médusé. Si ladite boite avait empli les yeux de la servante d'étoiles, son contenu avait fait exploser celle-ci. Les mots du serviteur ayant terminé d'achever le cœur de la rousse qui sembla s'arrêter un instant. Avalant avec une difficulté certaines ses salives. N'osant bouger de peur que le tout s'envole. Elle resta ainsi quelques secondes. Ses yeux brillants, contemplant le coffret tendu à son égard. Ses yeux, enfin, se levèrent vers le Prince. Sans perdre leur brillance et la surprise qui ne quittait pas son esprit.
« C'est pour moi ? »
Avait alors signifié la voix faible de la jeune femme. Une main se levant vers sa poitrine dans un geste de surprise décalé. Touché par ce geste, et bien au-delà au fond. On n'avait jamais daigné la remercier, le seul qui l'avait fait avait été Percy et de simple mot avait été des plus suffisants. On ne lui avait jamais offert quoi que ce soit, si ce n'était un livre, qui depuis de très nombreuses années était pour elle le plus beau cadeau du monde. Un livre qu'on lui avait souvent lu enfant, qu'elle ne savait même pas déchiffrer encore réellement. Mais là face à ses yeux. Ce présent digne d'une princesse. Elle en restait époustouflée.
« Je... Je vous remercie. Sincèrement... Mais... Mais. »
Si la main rugueuse de la servante, c'était alors lever pour frôler le collier sublime. N'osant pas le toucher de peur de le pourrir de ses doigts sales. Ses mots avaient du mal à sortir encore trop émus pour cela. Pourtant, elle savait qu'elle ne pouvait accepter un tel présent. Impossible.
« Je... Je ne peux accepter. »
Elle releva des yeux plus fermes vers l'homme, s'ils brillaient encore de mille feux. Il était clair et direct. Peut-être était-ce une faute grave. Elle en était certaine, oui, mais elle n'en était pas digne et un le présent n'avait rien à faire autour d'un cou crasseux comme le sien.
« Il est sublime, et bien au-delà. Je n'ai jamais vu une telle merveille. Et je suis honorée que vous souhaitiez confier une telle œuvre à une femme telle que moi. Mais je me dois de le refuser Majesté. Un tel présent, un tel trésor se doit d'être autour d'un cou noble, pas celui d'une servante d'une maison de passe. »
Rebaissant ses yeux vers le présent toujours tendu à son égard. Le contemplant avec un immense bonheur. Comme pour imprimer chaque détail du joyeux dans son esprit. Pour le dessiner plus tard, dans sa chambre, au creux d'une vielle bougie.
« Je ne souhaite pas vous offenser, ne croyez pas cela Monsieur. Mais un tel présent, ne doit pas se retrouver caché sous une latte d'un parquet crasseux. Par peur d'être volé par quelques villes fille de joie. Il se doit d'être exposé et porté, admirée et jalousée de toutes. Or, je ne pourrais honorer un tel devoir. »
Relevant son visage, un sourire doux gagnant son visage.
« Offrez-le à votre femme. Elle ne sera heureuse. Si vous tenez à me remercier, vous l'avez déjà fait. Votre confiance et vos paroles me suffissent croyez-le. Mais si vraiment vous tenez à m’offrir quelques choses. Alors je peux vous conduire vers une taverne où il est servi diverses boissons dont du chocolat chaud. Je n'en ai que trop peu l’occasion d'en déguster. J'ignore si vous connaissez cela. Mais le goût est exquis. Et puis cela permettra de nous mettre un peu au chaud. Le temps au-dehors est frais. »
Indianna ne voulait pas offusquer le Prince. S'il tenait à lui offrir quelques choses autant que cela soit une chose qu'elle ne ramènerait pas à la maisonnée. Autant que cela soit une chose qu'on ne risque pas de lui voler. Mais surtout une chose qui lui serait bénéfique.
« Ainsi, vous pourriez, si vous le souhaitez me parler de votre Pays. Je ne le connais pas et je suis une curieuse de nature. Le monde m'intrigue et vos coutumes qui me paraissent si étranges m’interpellent. Si vous voulez vraiment me faire un présent Majesté, j'aimerais que cela soit celui-ci. Que vous me parliez de vous, de votre pays et culture. »
Le visage de la rousse s'était illuminée, passé la surprise et la gêne de s'adresser à un tel homme. Son large sourire serait peut-être suffisant face au refus, sûrement honteux qu'elle venait de faire face à son sublime présent. Elle n'avait rien d'autre à offrir en soi pour tout pardon.