Jolie petite histoire...
-Vous n'avez pas le droit!
-J'ai tous les droits, mon ami! Désormais, vos contrats m'appartiennent! Je dois admettre que vous auriez pu vous en sortir si vous aviez vendu vos parts sur le marché du safran il y a 3 mois mais... vous ne m'avez pas vu arriver!
-Sale garce!
Les paroles furent immédiatement récompensées d'une gifle d'une rare violence initiée par Terence, le jeune frère de la femme qui, tranquillement assise à son bureau, regarda le quinquagénaire désormais ruiné qui tomba à la renverse d'un air glacial, presque amusé.
-Votre grossièreté ne vous honore pas. Terence, mon mignon... raccompagne Monsieur à la porte, je te prie.

Tandis que l'homme était, sans ménagement, sorti du bureau, Johanna se leva tranquillement de son confortable fauteuil et alla à son étagère-bar, hésitant quelques secondes, elle opta pour un verre de rhum vieux.
Garce? Oui... parfaitement, et elle assumait ce terme, voir s'en serait presque fait un étendard.

Après s'être servie, elle retourna s'assoir pour savourer le breuvage
Dans sa gorge, l'alcool faisait son office, la réchauffant, la replongeant dans ses souvenirs.
Elle s'était construite elle-même. Grandir dans l'opulence et le confort était une chose, mais réussir, en tant que femme, à faire tout ce qu'elle avait fait, c'était un bel exploit, finalement.
On aurait pu croire qu'être fille de pirate, même reconverti dans le transport de marchandises, aurait représenté un handicap mais non.
Elle avait 17 ans et, au gouvernail de l’ancien sloop de son père, elle beuglait ses ordres à l'équipage pour la manœuvre, lorsque le paternel lui annonça qu'il lui avait trouvé un époux.
Non qu'elle ne désirait pas se marier, mais pas avec un vieil idiot qui estimerait que sa place était à la maison à torcher les derrière de braillards!
Un accident tragique du futur époux résolu cet épineux problème, c'est souvent le problème des balades à cheval: le cheval peut s'emballer et l'on peut tomber.
Un an plus tard, le choix se porta sur un jeune soldat exilé: Klaus Adler.
Pour la jeune Johanna Weil, excellent élément: plutôt bel homme, partageant certaines valeurs communes. De quoi ouvrir à de grandes perspectives pour l'avenir de cette jeune fille qui avait compris qu'elle aurait à s'occuper plus tard des affaires de son père.

Mariage de raison, certainement... de l'amour? Est-ce que cette chose existe vraiment?
Si c'est le cas, autant elle appréciait Klaus, autant dire qu'il faisait battre son coeur comme une horloge détraquée aurait été très exagéré. Elle l'appréciait car il n'avait aucun remord à s'emparer de tout ce qui peut avoir un intérêt pour lui, et il n'était pas désagréable à l'oeil, même s'il ne fut pas le premier. Ce privilège avait été donné quelques temps plus tôt à son propre frère, Terence, en récompense de sa servitude.

Vint le temps des enfants. D'abord sa fille, Juliette. Pourquoi Klaus avait-il tenu à ce qu'elle s'appelle ainsi? Peu importait, c'était un joli nom.
Son propre père fut le premier surpris de la voir si aimante et attentionnée pour son enfant, alors qu'elle demeurait un monstre insensible dès que le mot "Affaires" revenait à la charge.
Souvent femme varie, dit-on?

Mais vint le drame, dans toute sa splendeur toute en nuances obscures, sous la forme d'un jeune inspecteur de police: Andrew Downcry!
Pourquoi était-elle allée à cette damnée réception? Pourquoi?
Klaus était partit pour un voyage d'affaires dans les colonies pour plusieurs mois. Il fallait se montrer, nouer des contacts qui s'avèreraient fructueux à long, moyen ou court termes. Et il avait fallu qu'il y soit aussi, afin d'assurer la sécurité d'un dignitaire étranger.
Dame! Il avait eu du mal à remplir sa mission ce soir-là. Cela, elle avait l'habitude avec les hommes, mais que elle, ne sache plus comment penser correctement... impossible!
Et pourtant vrai, aussi vrai qu'elle ne pouvait s'empêcher de penser à lui, aussi vrai que son coeur qui battait comme une horloge détraquée!
Il était un jeune inspecteur en deveniret elle avait décelé le potentiel d'une telle alliance sur le long terme, mais elle s'était faite prendre à son propre piège.

Il n'y avait pas de place pour l'amour dans le cœur de Johanna... du moins, cela était incompatible avec sa condition de femme de pouvoir!
Pourtant elle accoucha de 2 magnifiques jumeaux!
2 garçons qui auraient pu être un grand espoir d'avenir si Klaus était un idiot, ce qui n'était pas le cas. Impossible de les faire passer pour des prématurés.
Néanmoins, c'étaient des mâles.

Une descente aux enfers s'amorça alors pour Johanna: des enfants non désirés, mais héritiers mâles possibles, un sentiment trop gênant: elle devait agir.
Elle choisit le plus braillard des 2, Harry, et le donna à son jeune père sans lui laisser le choix: il s'en occuperait ou le marmot crèverait de faim!
Repoussant ses ultimes avances en lui claquant au visage qu'elle ne l'aimait pas et qu'elle ne l'avait jamais aimé, elle partit, tuant les dernières traces d'humanité qu'il pouvait bien lui rester... du moins, elle l'espérait.
Pour Felix, l'autre enfant, allait commencer une vie de brimades, de déconsidérations et autres petits bonheurs du même acabit, entrecoupés de ces moments navrants de désolations, certaines nuits... ces moments où Johanna cédait trop à une nouvelle passion: l'alcool!
Dieu qu'elle haïssait cela du plus profond de son être: ces moments où elle ingurgitait à l'excès les breuvages du vertige, le bonheur liquide qui la rendait.... affreusement humaine!
Cet amour irrépressible de la dive bouteille né de son accouchement et de ces sentiments contradictoires

Hélas, croiser de nouveau la route d'Andrew quelques années plus tard, en ayant commencé à lever le coude exagérément, n'arrangea rien du tout. Encore une fois, elle tomba enceinte, cette fois-ci, la décision de Klaus fut ferme: hors de question de garder l'enfant.
Il aurait fait appel à une faiseuse d'anges, mais le souci d'un tel acte était qu'il rendait fréquemment stérile.
Or, Félix avait beau se nommer "Adler", il n'était pas le fils de Klaus!
Donc il n'était l’héritier qu'en attendant que Johanna daigne donner un mâle légitime à son époux.
Aussi, le bébé, baptisé Wolfgang, fut abandonné au pied de l'orphelinat de Whitechapel alors qu'il n'avait que quelques jours.

Cette fois-ci, par cet acte immonde de la part d'une mère, Johanna espéra avoir trouvé la paix de l'esprit, à défaut de celle d'une âme plus qu'hypothétique.
La femme d'affaire repris le dessus, créant des alliances, trainant d'autres dans la boue, jouant d'influences gagnées petit à petit, à coups de tractations, de marchés et de menaces à peine voilées, allant jusqu'à faire éliminer les quelques rares obstinés qui résistaient encore sans le moindre remord.
Une ascension irrémédiable qui la conduisit à entrer dans le cercle très fermé, mais tout aussi influent, de la Franc-maçonnerie.

Là, elle accentua son pouvoir, s'infiltrant dans d'autres sphères et faisant grandir le nom des Adler avec une rare efficacité.
Et enfin, elle offrit un héritier mâle à Klaus longtemps après la naissance de sa seconde fille: Simon. L'espoir de la famille, de l'homme qui était son mari, et la cause du désastre par son imbécilité terrifiante.
Naissance funeste pour Félix, celui-ci le savait, mais sans effet pour son existence car il prit l'initiative de s'enfuir.
Johanna ne daigna même pas se lancer à sa recherche: il n'avait plus d'importance à ses yeux!

Simon grandit sous l'égide de l'espoir de la famille et les brimades de sa grande sœur, Emily.
Johanna fut rapidement déçue, le trouvant encore plus idiot que Felix, ce qu'elle ne pensait pas possible (Que du bonheur, cette femme!)
Hélas, Klaus pensait que cela était réparable et offrit à l'enfant tous les moyens de devenir un digne successeur avec force persévérance et patience.
Puis vint le drame!

Emily revint un jour en larmes, racontant que Simon, alors partie à la chasse avec son père et sa sœur au cœur de l'hiver, tira par mégarde sur ce dernier et, affolé par son acte, s'enfuit dans la forêt sans qu'elle ne puisse rien faire.
Larmes de crocodile, loin s'en faut: Johanna n'était pas dupe de son rôle pourtant parfaitement bien interprété, mais là n'était pas le plus important!

Se maudissant de ne pas avoir mis le holà plus tôt, juste pour son satisfaire son obstiné d'époux, Johanna se rendit sur les lieux du drame pour constater la mort de Klaus.
La police organisa une battue pour retrouver Simon et ce n'est qu'au bout de 4 jours qu'ils retrouvèrent son cadavre, tué par le frimas de l'hiver.

C'était encore si frais, à peine plus d'une année. Et le bureau se faisait l'ambassadeur muet de toute la vie de Johanna Adler: des meubles somptueux, preuves de sa fortune et de son statut, mais où elle seule demeure tel un gardien de phare!
Voilà sa vie: un empire de plus en plus puissant et une famille partant en lambeaux. Même son aînée qui était pourtant mariée à un pasteur, s'est débrouillée pour se faire prendre en délt d'adultère, qui plus est avec une femme!
Johanna passe souvent la voir dans l'asile où elle a été internée et ourdit déjà un plan pour la libérer.
Mais le souci était entier: elle gagnait en puissance, assoiffée de pouvoir, mais personne ne pourrait prendre la suite de ses affaires quand elle ne serait plus, personne de son sang!

Terence entra dans la pièce après avoir toqué et reçut l'autorisation sèche de sa sœur et maîtresse:
-Je l'ai fort obligeamment mené à son fiacre!
-Ta diligence te perdra, mon frère!
-Je m'en accommode.

Un sourire se dessina sur le visage complice. Johanna finit son verre d'un trait tandis que Terence s'assit nonchalamment dans le fauteuil en face du bureau en bois précieux.
-Ton information est bien confirmée?
-Oui, cet horloger n'est pas un simple homonyme.
-Ainsi donc, il n'a pas fini mendiant? Il est plus coriace que ce que j'imaginais... ou plus chanceux.
-Et ce n'est pas tout: il est marié!
-Pauvre femme! Je la plains!
Johanna éclata d'un rire moqueur et cruel.
-Et il a des enfants... 2, dont un fils!

Le rire cessa instantanément, les yeux étonnés de la femme se perdait dans ceux, particulièrement satisfaits, de l'homme de main et prête-nom de ses entreprises.
Étonnement qui fit place à un vif intérêt manifeste. Johanna se pencha en avant, reposant son menton sur ses doigts croisés avec une certaine élégance, voire sensualité.
La voix se fit mielleuse... mais un miel des plus acides!
-Tiens, tiens, tiens... Un fils? Voilà qui pourrait bien changer la donne! Dis-m'en plus, mon chou!

Dans la vraie vie, je suis...
Quel est ton pseudo ? MdA. Un mec ou une fille ? Les 2, Mon Général. Quel est ton âge ? 30 ans... depuis un certain temps. Comment as-tu connu le forum ? Je le connais pas, voyons! . Un avis dessus : Je le hais! C'est pour ça que je fais un autre compte! Je le hais! As-tu un DC ? Un décès? Si vite? Petits impatients!    Pv/scénario/Inventé ? C'est un sympathique scénario très très gentil d'une bien brave dame. Code de validation : [Validé]

Code:

<t>Meryl Streep</t> → <y>Johanna E. Adler</y>

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