Jolie petite histoire...
Il pleuvait ce jour-là à Londres. John observait d'un œil anxieux les gouttes d'eau s'écraser sur la vitre froide de la demeure, l'esprit bien loin de la capitale. Son épouse devait donner naissance à son premier enfant sous peu, et il ne pourrait assister à cela. Depuis un an, son épouse se trouvait en Bulgarie auprès de son père mourant qu'elle refusait de quitter avant qu'il n'ai rendu son dernier souffle. John lui avait plusieurs fois rendu visite et avait tenté de la convaincre de revenir à Londres en apprenant sa grossesse, mais Ana n'avait pu se résoudre à abandonner son paternel. Cette décision sans appel fut source de tension au sein du couple et John rentra seul à Londres.

Après la naissance de sa fille, Ana demeura encore deux longs mois auprès de son père avant que celui-ci ne pousse son souffle et qu'une courte cérémonie soit donnée en sa mémoire. Lorsqu'elle fut de retour au pays, sa relation avec son mari avait cruellement pâti de son absence. Il lui en voulait de l'avoir priver de la venue au monde de son premier enfant et se montrait très froid. Malgré cela, au moment où John posa les yeux sur sa fille, il sut qu'il ne pourrait pas ne pas l'aimer. Elle était belle, calme, et ses éclats de rire enfantins illuminaient la demeure. Plus il passait de temps avec sa fille, plus il s'éloignait de son épouse qui commençait à nourrir une terrible jalousie à l'égard du nourrisson. Non seulement elle lui volait l'amour de son mari, mais elle lui rappelait également le décès douloureux de son propre père.

Néanmoins désireuse de retrouver son époux, Ana tenta de s'en rapprocher. Afin d'assurer la postérité de son nom, John céda finalement et la jeune femme tomba de nouveau enceinte. Si le mari se montra un peu plus présent au long de la grossesse, il n'en demeurai pas moins particulièrement froid et restai très proche de son aînée. Ana donna naissance à de jeunes garçons, des jumeaux à l'étonnement de tous, qui ravirent le patriarche et donnèrent à l'épouse l'espoir de retrouver l'amour de son compagnon. Ce ne fut pas le cas. John se révélait un excellent père, quoi qu'il fasse une différence entre ses fils et sa fille, mais un mari peu investi auprès de sa femme. Il ne l'aimait plus et ne parvenait à donner le change que lorsqu'ils participaient à des soirées mondaines.

Les années passèrent et les enfants grandirent. Bien que ce fut Nevena la plus âgée, ses deux frères demeuraient les hommes de la maison et de facto, ceux qui avaient le plus de pouvoir. Malgré tout, Nevena pouvait tout obtenir de son père qui ne cessait de la couvrir d'amour et de l'instruire au même titre que ses deux frères. Bien qu'ils soient jumeaux et se ressemblent physiquement, les deux frères divergeaient fortement en caractère. L'un de se montrait d'une grande douceur, intelligent, et entretenait une bonne relation avec sa sœur. L'autre en revanche se montrait plus colérique, pleins de rancœur qu'il tenait de sa mère : il supportait mal de voir cette derrière délaissée, malheureuse, et tenait l'aînée de la fratrie pour responsable.

Nevena était une jeune femme délicate, cultivée et curieuse. Elle étudiait les langues mais aussi l'art, toutefois sa grande passion restait les chevaux. Son père possédait une petite écurie de renom avec de superbes chevaux de race. Depuis qu'elle était toute petite, son père l'emmenait souvent avec lui lorsqu'il devait s'occuper de l'écurie et lui avait même appris très jeune à monter. Tandis que ses frères s'occupaient de l'entreprise de textile familiale, Nevena de son côté dressait certains chevaux, avec l'accord de John. Cet accord n'avait pas été simple à obtenir, bien au contraire, puisqu'une femme dans ce genre de milieu n'avait rien de courant et encore moins pour une demoiselle de son rang. Néanmoins, il avait cédé à la demande de sa fille à la condition qu'elle ne s'occupe que de quelques chevaux, et que cela ne devienne pas une activité professionnelle à part entière.

Lorsqu'elle avait 15 ans, la demoiselle se disputa violemment avec l'un de ses frères qui lui reprochait d'humilier quotidiennement leur mère en montant leur père contre elle. Le ton monta entre eux, jusqu'à ce que le jeune homme projette violemment son aînée vers l'arrière et que la tête de cette dernière ne heurte le rebord de la cheminée. Son corps tomba au sol comme celui d'une poupée de chiffon alors que son père débarquait dans la pièce, alerté par les cris. Aussitôt qu'il vit sa fille, il la fit conduire dans la clinique la plus proche, où il avait un ami.

La demoiselle s'en sortit finalement, mais il s'avéra qu'elle souffrait probablement de ce que l'on appellera plus tard lésions cérébrales de la zone V4. La partie du cerveau qui fut touchée s'appliquait à la vision : la demoiselle était incapable de voir les couleurs qu'elle avait pourtant toujours connu et même de se les représenter mentalement. Son paternel prit la décision de conserver cette information entre lui, sa fille, et l'une de ses domestiques les plus proches afin de lui apporter une aide précieuse et surtout de la protéger. De retour à la maison, Nevena avait perdu son joli sourire et passait le plus clair de son temps enfermée dans la bibliothèque ou aux écuries.

A l'hiver du seizième anniversaire de la jeune fille, la matriarche mourut en couche et son nourrisson ne lui survit pas bien longtemps. L'un de ses fils demeura de marbre à ce décès, n'entretenant pas de réelle relation avec sa mère du fait qu'il appréciait sa sœur. L'autre en revanche s'isola entre les quatre murs de sa chambre durant de longs mois, refusant de voir quiconque et reprochant à sa sœur d'avoir conduit leur mère à la mort sans raison. Il fallait bien un coupable à cette tragédie.
Nevena de son côté prit la nouvelle sans la moindre émotion. Cette mère l'avait toujours détesté, elle reniait presque qu'elle pusse être son enfant tant elle nourrissait de rancœur à son égard.

Les années s'écoulèrent au sein de la famille. John se remaria avec une femme plus jeune qui accaparait toute son attention tant il retrouvait la passion amoureuse qu'il n'avait pas connu depuis bien longtemps. Cette femme ne déteste pas la fille de son époux, sans pour autant l'apprécier. Disons qu'une entente cordiale se tient entre les deux femmes de la maison.
Nevena de son côté s'était renfermée sur elle-même durant plusieurs années, refusant de ne plus pouvoir voir la moindre couleur alors qu'elle aimait tant sa vie colorée. Tout ce qu'elle pouvait voir se teintait de blanc, de noir et de nuances de gris, rendant chaque paysage bien fade et triste. Petit à petit cependant, elle apprit à vivre ainsi et à accepter que ce l'on a perdu, on le perd à jamais. Soutenue par l'un de ses frères qui lui tenait à lui apporter du réconfort bien qu'il ne comprenne la raison de son mal-être, elle retrouva peu à peu une forme de joie de vivre.

Âgée aujourd'hui de 22 ans, la damoiselle poursuit sa petite vie comme elle l'entend. Cultivée, elle a jusqu'à maintenant refuser de se marier par désir d'une forme d'indépendance et si son père a ployé, il semble qu'il soit à présent déterminé à lui trouver un bon parti. Reste à voir ce que le futur lui réserve.

Dans la vraie vie, je suis...
Quel est ton pseudo ? Blue. Un mec ou une fille ? Je suis une demoiselle Quel est ton âge ? Très prochainement 20 étés. Comment as-tu connu le forum ? Par pur hasard, en cherchant sur des top-sites. Un avis dessus : J'attends de voir. As-tu un DC ? Non. Pv/scénario/Inventé ? Inventé. Code de validation : [Validé par Amy]

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