Sujet: Stranger things have happened [Devlin Stanton] Sam 27 Mai - 17:20
Stranger things have happened
Melanie Ravenswood & Devlin Stanton
Un frisson la parcourait toujours lorsqu'elle traversait cette partie du salon. À chaque fois, le claquement de ses talons sur le parquet s'arrêtait net. Et toutes les fois où elle leva la tête au plafond, elle s'attendait à revoir ses pieds se balancer doucement dans le vide. Mais cela n'arrivait que dans ses rêves. Tout avait été emmené. Sauf sa mémoire.
Le jour était arrivé. Melanie se souvenait très bien du moment où son être tremblant était entré dans le cabinet de Mr. Stanton. Une entrevue éprouvante, à vrai dire, qui resterait dans un coin de sa tête pendant un petit moment. Cela ne faisait pas très longtemps qu'elle avait entendu parler de ses services, elle s'était alors rendue compte qu'elle n'avait pas mis longtemps avant de se décider à le chercher. De l'aide, on n'en trouvait pas à tous les coins de rue de Londres, aussi la jeune veuve parut sauter sur l'occasion tel un futur noyé à sa bouée de sauvetage. L'univers dans lequel elle évoluait malgré elle lui devenait de moins en moins vivable, les signaux de détresse qu'elle émettait n'étaient que des actes se voulant calculés produits par son instinct de survie. Qu'on la croie fragile, très bien, c'était ce qu'elle était de toute manière. Mais folle... elle ne pouvait se le permettre. À approximativement une semaine d'aujourd'hui, Miss Ravenswood se rendit dans le quartier de The Strand pour chercher cette aide chez le détective. Elle n'aurait pas pensé que Mr. Stanton était un personnage aussi intimidant, ni qu'il aurait été difficile de le convaincre. Peut-être que les trémolos dans la voix de la veuve lui avaient prouvé sa sincérité. Elle se souvient avoir versé quelques larmes malgré elle à un moment... tout lui revenait par bribes. Elle avait pourtant l'habitude qu'on ne soit pas tendre avec elle, cependant c'était arrivé. Mais le point qu'elle réussit à caler vivement dans leur conversation fut la hauteur à laquelle son mari avait été pendu ainsi que le déni dans lequel la police s'était cachée suite à cet évident casse-tête. Pourtant, cela semble naturel lorsqu'on le dit à voix haute, n'est-ce pas, que quelque chose cloche? La capacité des gens à suivre aveuglement l'autorité était parfois déroutante. Heureusement le détective semblait ne pas faire partie de cette catégorie. Cela semblait alors être la raison pour laquelle Mr. Stanton avait accepté d'enquêter au manoir Ravenswood. Des centimètres... qui à ce stade, se transformaient en mètres. Melanie n'arrivait pas à savoir comment le prendre. Après tout, elle avait eu ce qu'elle espérait, et elle n'aimait pas particulièrement qu'on se lamente sur son sort, elle était assez douée pour le faire toute seule. Tout allait pour le mieux, alors, n'était-il pas? ...
Melanie comptait sur cette journée pour faire prendre connaissance au détective des détails de l'événement. La première entrevue ne lui permit pas de le faire, à moins que prononcer des balbutiements incertains dans une oreille plus ou moins attentive comptait. Il n'en était point. La jeune veuve sentait son coeur battre de manière peu usuelle depuis le début de la matinée. Nerveuse à l'idée de revoir ce personnage et le faire entrer dans sa demeure, c'était presque certain. Mais ce qui l'inquiétait encore plus, c'était le verdict qu'il allait trouver... ou non. Melanie ne savait plus comment réagir si l'une ou l'autre des situations se produisait. Cela apaiserait-il le tourbillon d'émotions dans lequel elle était malmenée depuis bien trop longtemps? Elle savait qu'il était de plus en plus difficile de cacher l'épuisement psychologique qu'elle subissait, faire quelque chose était déjà chercher une solution. Mais si cela ne marchait pas, peut-être allait-elle replonger plus bas. Le désespoir prenait un malin plaisir à tendre les bras, et il était si facile de s'y glisser. C'est lorsqu'elle y pensa le moins que les coups du heurtoir retentirent lourdement sur la porte d'entrée. Sa jeune domestique ne tarda pas à aller ouvrir, et Melanie, restée dans le salon, entendit la voix de l'homme qu'elle reconnut aussitôt. N'arrivant pas à cacher sa fatigue et sa nervosité par un sourire, même si le maquillage faisait le travail qu'il pouvait, la jeune veuve apparut telle qu'elle était, avant d'effectuer une révérence sans accroc.
« Bienvenue Mr. Stanton, je vous remercie d'être là. Désirez-vous une tasse de thé?»
C'était bien pour la coutume et la politesse, Melanie avait l'estomac trop noué pour avaler quoi que ce soit. Elle ne comprenait toujours pas l'obsession qu'elle qualifiait maladive de cette boisson pour les Anglais, mais elle ne jugeait pas et trouvait cela parfois admirable. Nouant ses mains inlassablement, le regard de la jeune veuve passait de sa domestique qui se disposait à débarrasser le détective de ses effets, à la partie du salon qui allait être examinée aujourd'hui, et qui pouvait être vue d'ici. C'était bien là qu'elle l'avait vu la première fois, effectivement...
Âge : 40 Emploi : Détective / Gentleman-Cambrioleur / Chasseur de créatures surnaturelles. Informations : -1m75 (5’’74), 73 kg (167 lbs)
-Yeux ambre
-Détective depuis 11 ans. plus par passion et goût du défi que pour en vivre.
-Est devenu gentleman-cambrioleur, laissant sur les lieux de ses forfaits une carte: un valet de cœur, ce qui lui vaut le surnom, par les journaux, de "Jack of Heart" ("Valet de Cœur" en anglais.)
-A créé, avec Lydess Hentswig et Katherina Romanov, la Fondation Luna, un groupe de gens qui affrontent les dangers surnaturels.
La Fondation recrute de nouveaux protecteurs ayant assez de courage pour affronter l'inconnu.
-Jamais marié, aucune descendance... du moins, connue.
-Possède un Doberman nommé Athos dont il ne se sépare jamais.
-Asocial et légèrement misogyne en apparence. En réalité, égalitaire.
-Pratique la lecture labiale
-Est devenu le tuteur de Joséphine par la force des choses.
-Fume la pipe uniquement en soirée, la porte à la bouche non allumée pour réfléchir.
-Excellent tireur et virtuose du combat à mains nues, alliant boxe, savate et techniques de lutte. manie aussi la canne de combat et la rapière.
-Musculature fine mais très dense et efficace, doté d'une force insoupçonnable pour son gabarit et d'une grande résistance aux coups.
-Très discret, marche toujours sans faire de bruit et sait observer sans être repéré.
-Siffleur musical de talent et bon chanteur. A une ouïe bien entrainée.
Avatar : Robert Downey Jr Quartier Résidentiel : The Strand Messages : 1025Date d'inscription : 26/11/2016
Sujet: Re: Stranger things have happened [Devlin Stanton] Mer 2 Aoû - 3:10
Stranger things have happened
Melanie Ravenswood & Devlin Stanton
Westminster, Demeure Ravenswood
On peut dire que bien des choses avaient changé, dans la vie de Devlin. Des choses pas toujours évidentes à accepter. Accepter ce qu'il était ? Ce qu'il était vraiment ? Comment y croire, déjà ? Mais ces questions pouvaient attendre pour avoir des réponses. L'urgent était dans cette splendide demeure à laquelle le détective faisait face. Une semaine plus tôt, Mélanie Ravenswood était venu le voir pour lui parler d'une affaire qui concernait son mari, étrangement assassiné. Les circonstances du meurtre étaient floues. Cela attirait le détective comme un aimant, même s'il avait été un peu distant et peu engageant, il eut la politesse d'expliquer son comportement un peu froid à Mlle Ravenswood, tenant à ne pas se déplacer pour rien, il préférait s'assurer que l'affaire crée ce sentiment de curiosité intense qui l'amenait à ne rien lâcher. Là, l'affaire était des plus mystérieuses, bien qu'il n'y avait pas compris grand-chose, la pauvre jeune femme ayant du mal à réprimer ses sanglots tandis qu'elle essayait de parler.
Il fallait lever des points d'ombre qui planaient autour de cette maison. Certes, la police avait conclu à un suicide, vu que la victime avait été retrouvée pendue, mais ça ne collait pas! Pourquoi se pendre le jour de son mariage? D'accord, le mariage est la fin de toute liberté, une incarcération volontaire où on accepte d'avoir à 2 les problèmes qu'on n'aurait jamais eu si on était resté tout seul, mais ce n'est pas une raison pour se pendre… Enfin, aux yeux de Devlin, cela se discutait bien qu'un refus aurait été mieux que de se tuer car si le mariage est la fin de la liberté, la mort est la fin du reste! Pour le reste, veuillez consulter le registre des destins par des mariages téléphonés. Le détective estima qu'il était temps de tuer l'humour pour laisser place au drame dans toute sa fureur. Il s'avança jusqu'à la porte et tapa de la tête de sa canne sur le heurtoir
Westminster était souvent imaginée comme un paradis par les basses classes tout comme, aux yeux des classes aisées, les quartiers pauvres avaient des allures d'antichambre de l'enfer. Pourtant, mis à part la quantité d'argent dans les maisons, ces quartiers étaient tout à fait ordinaires, peuplés de gens ordinaires si on ne regardait pas aux portefeuilles et ayant leurs problèmes de nature plus ou moins différente, mais souvent relié à l'argent: les uns estimant qu'ils n'en ont pas assez, les autres se rendant compte qu'ils n'en ont pas assez.
Une domestique vint lui ouvrir et le débarrassa Devlin de son long manteau sombre et de son chapeau assorti. Il appartenait à la catégorie de ceux qui étaient nés avec une cuillère en argent dans la bouche, mais avait décidé de ne pas pratiquer un métier aussi égoïste de rébarbatif pour prendre des risques avec sa santé et aider les autres à sa manière: en s'amusant à dénouer les fils des énigmes qui les taraudent. Il entendit des pas légers se rapprocher de lui et Mlle Ravenswood apparut.
« Bienvenue Mr. Stanton, je vous remercie d'être là. Désirez-vous une tasse de thé?»
Il répondit poliment à la dame qui semblait toujours porter une tristesse à fendre l'âme, même si elle gardait, à ses yeux, une grande dignité malgré le malheur qui l'avait frappée. Il faut dire que, s'il avait bien compris, son époux avait été retrouvé mort le jour même de leurs noces. Une "Veuve en Blanc", comme on dit dans le jargon populaire: une femme qui était, selon les superstitieux, en porte-malheur. Devlin n'était pas du genre à croire à ces sornettes de vieille femme… et il aurait mieux fait d'en croire d'autres: -Bonjour, Miss Ravenswood. C'est très aimable de votre part mais je préfère commencer par voir où les événements se sont produits.
Ainsi était Devlin: un impatient pouvant aller jusqu'à un certain style d'insolence tant son empressement pouvait être grand. -De quand cela date, précisément?… vous aviez eu du mal à me répondre, la semaine passée, et je peux comprendre.
Il parlait toujours avec des intonations modulées dans la voix, la rendant presque chantante, paradoxe pour quelqu'un qui se confrontait à la violence avec une fréquence à faire pâlir d'envie les journées de mauvais temps. Mais cela était naturel chez lui, tout comme son apparente désinvolture et son oeil toujours brillant à l'idée de se confronter à quelque affaire aux nœuds bien serrés. Rapide de décision, mais d'un calme absolu dans sa tête. Miss Ravenswood avait besoin de réponses… il espérait pouvoir les apporter.
Sujet: Re: Stranger things have happened [Devlin Stanton] Lun 7 Aoû - 18:44
Stranger things have happened
Melanie Ravenswood & Devlin Stanton
« Bonjour, Miss Ravenswood. C'est très aimable de votre part mais je préfère commencer par voir où les événements se sont produits. »
Melanie soupira légèrement. Au moins lui épargnait-il l'observation embarrassante d'un thé solitaire. La jeune veuve se contenta d'hocher la tête en signe d'approbation.
« De quand cela date, précisément?… vous aviez eu du mal à me répondre, la semaine passée, et je peux comprendre. »
Melanie ferma les yeux quelques secondes. Ce n'était pas vraiment pour se rappeler de quand le drame s'était produit, elle comptait les jours depuis que cela s'était passé... Mais le souvenir de leur entrevue était un peu gênant pour elle, même si le détective se montrait compréhensif. Mais le plus difficile était de la donner, cette date. Cela lui rappelait que... ça c'était vraiment passé... Il fallait qu'elle se montre forte. Melanie, sois forte. La jeune femme finit par offrir son regard noisette à nouveau.
« Mai 1890. Cela fait un an et bientôt trois mois. » dit-elle presque mécaniquement.
Elle l'avait fait, elle n'avait pas pleuré. C'était un petit pas, mais un pas tout de même. En parlant de pas, il fallait qu'elle en fasse. Si M. Stanton désirait savoir la date, il désirerait également savoir l'endroit, et c'était nécessaire. La présence du détective semblait lui donner un peu de courage, mené par la peur de s'effondrer devant quelqu'un, probablement. S'avançant dans le salon, la jeune veuve l'invita à la suivre dans un léger mouvement de sa main. Elle finit par s'arrêter au milieu. Là où il n'y avait que le parquet, les fauteuils et canapés se trouvant d'un côté, une table près d'une grande fenêtre de l'autre. Melanie étendit son bras vers le plafond. Le seul objet qui heurtait l’œil en suivant son mouvement était une poutre, à plusieurs mètres du sol.
« Nous l'avons retrouvé là. Les pieds dans le vide... »
Il ne fallait pas qu'elle aille dans l'émotion, il fallait qu'elle se contente de décrire les faits, seulement les faits. Là elle saurait s'en sortir. Son bras redescendit un peu pour désigner un balcon intérieur, au-dessus des fauteuils.
« La police a conclu qu'il avait sauté depuis là après avoir fait le nœud à la poutre, seulement ... » Melanie recommença à jouer nerveusement avec ses mains. « J'ai beaucoup observé cet endroit, et... la corde me semblait trop courte pour qu'il saute depuis le balcon, sans compter sur le fait que... je ne sais pas quand il aurait pu préparer ce nœud, l'échelle ne me semblait pas avoir bougé du jardin, je... »
Elle se perdait, elle le sentait. Sa voix commençait à trembler. Mais les actes parlaient parfois plus que les mots, non ? Melanie alla donc se rapprocher du balcon, remontant une nouvelle fois ses bras, même s'ils étaient un peu courts. Elle essaya de mesurer la distance entre la poutre et le balcon avec ses instruments improvisés.
« Voyez, s'il avait sauté d'ici, la corde aurait dû être... » La veuve bascula ses bras sur le côté sans en changer la longueur. « De cette taille. » Puis elle remonta la main qui était plus basse de moitié. « Elle était de cette taille. Véritablement. Je m'en souviens, j'étais... juste là. » Continua-t-elle en désignant l'endroit où se trouvait le détective. C'est à ce moment là qu'elle sentit les larmes monter. Non, non... Elle ne pouvait pas les arrêter... Elle avait fini par les détester, ces maudites larmes salées... « J'étais juste là... quand je l'ai vu. » Acheva-t-elle en en laissant rouler deux sur ses joues blanches.
La jeune femme les essuya rapidement avant de détourner son visage. Les sourcils froncés, elle était visiblement mécontente de son état. Incapable de contenir ses sentiments... Et elle lui avait dit, cela faisait plus d'un an maintenant... Mais rien n'avait changé. Melanie respira, essayant de se calmer. Ce n'était pas grave... peut-être étais-ce arrivé mais... peut-être reviendrait-il quand même... Il fallait qu'elle y croie...