under the midnight sun | Lydess



 
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under the midnight sun | Lydess

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Fergus Lynch
Fergus Lynch

Âge : 36
Emploi : Fondeur
Informations : Orphelin déposé au seuil d'une institution quelques semaines après sa naissance ✘ Ignore tout de ses origines, et n'y accorde aucune importance ✘ Fraie dans le monde de la petite délinquence depuis sa plus tendre enfance ✘ Ancien chef d'une bande gosses aventureux, à présent dissolue ✘ Suite à ça, a passé plusieurs mois en maison de correction ✘ La mort d'un de ses meilleurs amis, atteint de syphilis, a suffi à le convaincre de ne pas s'approcher des prostituées, règle qu'il suit toujours ✘ A fondé la Tribu, gang des rues sévissant à Whitechapel, dont il connait les moindres recoins ✘ Participe régulièrement à des combats illégaux organisés dans des bars, desquels il tire un joli pactole, ainsi que quelques petites cicatrices sur tout le corps ✘ Amateur d'armes blanches, il se sépare rarement de son couteau de boucher, tout comme de son vieux chapeau melon ✘ Se moque bien des forces de police, avec lesquelles il n'hésiterait pas à en découdre ✘ Ne voue que mépris à l'aristocratie et aux autres parvenus, mais grâce aux paiements reçus en échange de l'aide de son gang, il recrute de plus en plus d'adeptes, et accroît l'influence de la Tribu : son ambitieux objectif n'est autre que de faire tomber sous sa coupe Whitechapel et Southwark, pour mieux leur donner un second souffle, ainsi qu'une capacité de réponse envers les injustices infligées par les strates plus aisées de la société.
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MessageSujet: under the midnight sun | Lydess under the midnight sun | Lydess Icon_minitimeDim 11 Déc - 22:27



Under the midnight sun

« La nuit, tous les chats sont gris. »

Cirque O'Farrell, 1890

Qu’est-ce qui rendait ce genre de fille tellement attrayant, au fond ? Etait-ce leur sourire aguicheur, leur parfum capiteux, ou encore le rouge scandaleux avec lequel elles peignaient leurs lèvres ? Ou bien un quelque chose d’indescriptible, mélange de confiance en elles et de minauderies qui manquait rarement de faire mouche ? Sans doute un peu de tout cela, et bien plus encore ; en vérité, des dizaines d’ouvrages auraient vraisemblablement pu être rédigés sur le sujet, Lynch n’en doutait pas un seul instant, lui qui avait parfaitement confiance de n’avoir qu’à peine traversé la surface de l’océan de grâces propre aux femmes.

La naïade, toute en jupons chiffonnés et en corsage généreusement fourni, s’amusait à lui picorer le cou de sa bouche tendrement aventureuse, tout en laissant fuser de temps à autre un petit rire sucré nimbé de plaisir. Blonde comme les blés et suffisamment débraillée  pour aguicher sans écœurer, cette charmante créature avait ravi toute l’assemblée réunie ce soir-là au pub de sa bonne humeur communicative, vraisemblablement embellie par quelques verres à la magie désinhibante, avant que leurs regards ne commencent à se croiser de plus en plus, au fur et à mesure que la nuit, au dehors, s’épaississait, sans espoir pour l’astre diurne, contraint et forcé de fermer les yeux sur les bacchanales nocturnes de la cité jusqu’à l’aube du lendemain. Au cours des nuits de fête, il arrivait toujours un moment,  à une heure avancée, où la musique généreusement dispensée par l’orchestre adoptait un rythme un peu moins enflammé, commençant à fatiguer tout en cherchant à installer une ambiance un peu plus intimiste, alors que les joyeux noceurs, abrutis par l’alcool et par le charme de ces dames, préféraient les bras de leur dulcinée à la fougue des danses ou des discussions passionnées avec leurs compères. Fergus n’y avait pas échappé : sans mot dire, alors qu’une salle bondée les séparaient, et d’une simple œillade partagée, il lui signifia que leur alchimie se révélait parfaitement perceptible, et même plus, partagée. Plus encore que les formes de la belle, sa confiance en elle ou le fait qu’elle n’ait accordé sa préférence à nul autre que lui, c’était cette atmosphère à la fois câline et électrique qu’il appréciait plus que tout, pour l’enivrement qu’elle prodiguait, ainsi que les promesses de nuits à deux, plus grisantes que les fameuses nuits en elles-mêmes. Elle l’avait rejoint à leur table, s’intégrant sans mal à leur petit groupe grâce à une bordée de verres généreusement remplis qu’elle avait apportée avec elle, une manière comme une autre de montrer patte blanche avant d’innocemment se glisser dans son dos, et abandonner sa main sur son épaule. La fin de la soirée, ponctuée par deux ou trois autres tournées, finirent de sceller le climat intimiste de la fin de soirée : la demoiselle, peu farouche, avait pris place sur les genoux de son prince charmant du jour, à la manière d’une enfant sage n’ayant d’un tel être que l’allure. Les camarades de boisson du malfrat avaient pleinement accepté la nouvelle venue, sans même se permettre la moindre remarque : après tout, certains d’entre eux avaient également trouvé chaussure à leur pied, en la personne de serveuses disposées à, après la fin de leur service, aller discuter tranquillement ailleurs ; à d’autres occasions, Lynch repartait seul, alors qu’eux-mêmes dormaient en bonne compagnie, tout n’était question que de veine, d’une chance qui changeait de main ainsi aisément que de la petite monnaie, et que l’on respectait avec bonhomie, content pour ses amis même s’ils étaient mieux lotis que soi au moment de regagner leur logis.

Des chuchotis sirupeux s’écoulèrent affectueusement dans le creux de son oreille, l’invitant à se détourner de ces agréables moments passés entre amis, pour mieux changer d’air. L’odeur de whiskey se mêlait au parfum capiteux de la jeune femme, mais l’Anglais ne s’en souciait guère, suffisamment gentleman pour ne pas le critiquer, ni même s’en trouver incommodé : lui-même avait quelques verres dans le nez, et si la donzelle se trouvait bien plus avancée sur le chemin de l’ivresse que lui, la bonne bière avait eu raison des maigres élans d’élitisme de Lynch. Après tout, la petite était bien mignonne, savait mettre en avant le délicieux contenu de son corsage, et lui promettait par ses maints battements de cils et son poids doucement pressé contre lui que la fin de la nuit ne serait assurément pas solitaire. Que demander de plus ?

Oh, mais elle lui offrirait plus, bien plus. Enthousiasmée par la liqueur, la sylphide retrouva peu après minuit toute sa vitalité, et l’entraîna loin du pub, le laissant pas à peine faire ses adieux à ses compères, et échanger un dernier regard complice, tous se trouvant certains que Lynch allait passer une excellente fin de soirée, à n’en point douter. Sans résister, agréablement saoulé par le babille de sa dame, le chef de la Tribu se lança guidé, tiré par la main sans résister, un sourire amusé flottant sur son visage et le regard pétillant doucement. Pourtant, comme il le découvrit bien vite, ils ne s’en allaient pas gaiment vers les pénates de la jolie blonde, ni même vers un endroit tranquille où faire plus ample connaissance ; le chapiteau du cirque O’Farrell se dessina bientôt sur le ciel étoilé, en masquant les astres au profit d’un noir d’encre. Aussi pétulante qu’une enfant, elle n’attendait qu’une chose, que la diseuse de bonne aventure du cirque lui confirme ce qu’elle savait déjà au plus profond d’elle-même, que Fergus se trouvait fait pour elle comme elle pour lui, et que leur histoire, débutée il y avait de cela quelques heures à peine, se poursuivrait jusqu’à leur mort, en une vie commune toute d’amour sincère et de pétales de rose. Une telle mièvrerie faillit tirer un ricanement railleur au hors-la-loi, mais en soi, il n’avait rien promis de tel, et la mignonne se révélait bien amusante. Au matin, elle apprendrait la dure réalité des choses, voilà tout… Et puis ce n’était pas comme s’ils ne seraient pas deux à prendre du bon temps... Fergus se trouvait parfaitement disposé à lui passer son caprice, en remerciement des régals dont elle lui ferait profiter une fois en tête-à-tête.

Visiblement habituée des lieux, la Cendrillon des Temps modernes en route vers son destin de princesse –réel ou supposé, ce serait aux cartes de trancher- traversa sans s’arrêter les sentiers biscornus dessinés par les roulottes rassemblées sans ordre apparent en un petit village mobile ; son passage, discret mais flamboyant à sa manière, ne manqua pas d’attirer le regard de quelques-uns des artistes itinérants, poignées de saltimbanques rassemblés au coin du feu après une longue journée à trimer. L’haltérophile, notamment, ne manqua pas d’admirer les jambes de l’intrépide amoureuse, avant de croiser le regard de Fergus, qui haussa les épaules comme pour lui dire qu’il ne contrôlait plus grand-chose, mais que ça en valait certainement la peine ; d’un sourire entendu, le géant le salua par un bref signe de tête, ratifiant ainsi la fraternité masculine apparemment universelle selon laquelle les membres du sexe fort se devait de respecter la propriété de tout heureux possesseur d’un coup d’un soir.

La seconde surprise de cette folle nuit lui fut offerte lorsque la porte de la maison-ambulante visiblement occupée par l’extralucide du cirque s’ouvrit sur un visage connu. Autant Fergus n’avait-il pas gardé de fortes attaches avec ses camardes d’orphelinat, remettant d’ailleurs difficilement un nom sur les traits de Rosalinda Crown lorsqu’il avait récemment recroiser sa route, autant certaines personnes s’oubliaient difficilement, surtout lorsqu’elles vous avaient marqué autrement plus profondément que de vagues connaissances délaissées au profit d’excursions hors les murs. C’était bel et bien Lydess, cette bonne vieille Lydess, grande sœur autoproclamée de ce cher foutriquet de Loban que voilà, toute prête à leur lire les lignes de la main, après des années sans avoir eu le plaisir de la revoir. Décidément, après David et Rosalinda, les retrouvailles semblaient ne pas vouloir s’arrêter… Comme le monde était petit !

À la fois étonné et réjoui par une semblable coïncidence –peut-être, en un mot, émerveillé-, le fondeur laissa s’épancher son contentement :

-ça par exemple, mais qui voilà donc… ! s’exclama-t-il avec un sourire franc, tout en s’installant sur la seconde chaise en face de la voyante.

Son éphémère dulcinée, assise avec un temps d’avance sur lui tant elle trépignait d’impatience à l’idée de boire les paroles de la talentueuse et assurément toujours exacte miss Hentswig, lâcha un bref rire sonore, à l’évidence trop saoule pour, dans le désordre, contrôler son hilarité, parvenir à dire ce qu’il y avait effectivement de drôle, et comprendre que son chevalier servant ainsi que la diseuse de bonne aventure se connaissait. Tout à son rêve éveillé, elle attendait impatiemment que la figure d’autorité qu’était la foraine donne corps à ses mirages, par le puissant et irrécusable pouvoir des mots, et avec la bénédiction des forces obscures.

Goguenardement, Lynch croisa les bras, une expression aussi enjouée qu’effrontée lui redonnant la conduite qu’il avait arborée depuis sa plus tendre enfance, et que Lydess connaissait bien, lorsqu’il prenait les atours du cador ironique, du sale gosse attendant patiemment le clou du spectacle. Quelle que fût la prédiction que son amie allait leur servir, il avait hâte de l’entendre, par pure et impudente curiosité.




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MessageSujet: Re: under the midnight sun | Lydess under the midnight sun | Lydess Icon_minitimeJeu 15 Déc - 0:29



under the midnight sun

« behold the future »


La vie était imprévisible. Si jamais d'un œil averti, elle pouvait être arrêté en plein vol, questionné par un esprit élevé, rares auraient été les esprits à comprendre son langage. Si toutefois, elle en possédait un. Combien de fois la jeune demoiselle aux cheveux sales aurait voulu connaître son avenir, ou tout simplement les réponses aux questionnements de sa vie. Où était-il ? Que faisait-il, ce jeune garçon qui lui avait tant promis. L'orpheline avait cru à ses paroles, jusqu'à son évanouissement dans une nature profonde mais gorgée de parures. Si ce n'était la vie qui avait autorisé un tel plan, pourquoi lui et pas elle ? Ne lui jetez pas le voile de l'orgueil sur son regard, ou de la plus âpre des envies. N'était-il pas commun d'espérer s'endormir un jour sans avoir faim ? Ce jour fut arrivé dès l'instant où, tel une hirondelle blessée, elle fut portée vers le cirque par cette personne hors du commun -dont jamais elle ne remercierait assez la bonté.

C'était à présent tous les jours qu'elle pouvait se confier à ses comparses de toutes sortes, à manger avec eux autour des grandes tables qu'ils dressaient le souper venu. Des gens comme elle, qui n'avaient ni familles ni ancres. Ils étaient traité comme des parias par la société, mais c'était bien celle-ci qui payait pour les voir, pour se faire amuser par leur détresse avant de s'en retourner. Aucun d'entre eux n'auraient rejeté cette dure vie de labeur, car on n'abandonne pas une famille. Après un repas des plus agréables, une petite naine qui répondait au doux nom de Gili tapota l'arrière train de Lydess qui se levait déjà pour défaire son assiette vide. Avec un grand sourire, celle-ci se retourna vers la créature avec un faux air vexé et gêné à la fois. Ce à quoi lui répondit Gili que ses nombreux copieux repas commençaient à peser sur la carcasse de notre diseuse de bonne aventure. Lydess rougit sincèrement cette fois-ci, et haussa tout bonnement les épaules. Quand on connait la véritable sensation de l'estomac creux, quand celui-ci semblait lui-même dévorer votre corps de l'intérieur pour se venger de n'avoir été ré-apprivoiser...la fine bouche ne se fait plus. De plus, la cuisinière, qui faisait clown à ses heures perdues, était très douée de ses casseroles. Cela n'aurait pas été lui rendre hommage que laisser des restes. Ces derniers temps, Lydess s'était même retrouvée à faire des concours de soupes avec l'Homme Fort. L'effort était inutile mais la volonté bien là. Ce qui n'était que par jeu s'était développé comme une nécessité pour Lydess, qui mangeait très certainement bien plus que ce dont elle avait besoin. Mais si par malheur vous lui en parliez, elle vous dirait tout simplement que sa chair retenait trop bien la nourriture et que cela arrivait aux plus saines des femmes. Cependant, ce n'était pas la question qui importait. Ici chacun était accepté qu'importe son apparence.

La ventre remplie de douceur, la jeune demoiselle se dirigea vers la caravane qui lui servait de lieu de travail ainsi que de logement. Retapé au marteau et aux clous, elle tenait encore bien sur ses roues de chariot boisées -c'était tout ce qu'on lui demandait. Lydess était cependant assez effrayé du jour où on lui demanderait de la faire rouler, jamais elle n'avait quitté la capitale. L'air était si frais qu'il semblait se compacter lui-même, absorbant toute place et s'évanouissant à chaque glaçante respiration. Nul n'avait allumé de bougies aux alentours, la lune était assez pleine et clair pour ceci, à l'image de notre voyante. Celle-ci regarda le ciel en soupirant doucement, mais le sourire aux lèvres. Que l'on ne s'attarde jamais assez sur les beautés de l'univers qui pourtant régissait toutes règles au sein de ce glorieux orchestre sans cordes. La nuit était agréable, comme perdue dans un temps suspendu -néanmoins trop froide à son goût pour les badauds en tout genre. De ses mains sévères, la demoiselle commençait à ranger sa caravane, n'attendant plus de visiteurs. Pourtant, elle aurait du savoir que c'était dans l'intimité nocturne que se délier toutes les meilleures langues; là où tous les esprits offraient leurs clés pour ouvrir la porte de leurs désespoirs et de toutes les promesses manquées d'un âpre coucher de soleil.

Trop d'informations sur le coup qui vinrent à l'esprit de la rousse tandis que la porte était dans l'ordre frappée et ouverte. Un couple passablement éméché à qui il faudrait bien apprendre le respect entra, riant à n'en plus finir de cet émotion qui berce les simples d'esprits. Ils étaient plutôt mignons ensemble, mais quelque chose clochait aux yeux avertis de Lydess. Bien entendu qu'à une heure aussi paresse de l'obscure sommeil, les deux jeunes gens venaient à peine de se trouver. La diseuse de bonne aventure était entre la sympathie et la répulsion, deux émotions terriblement contraire mais qui pourtant ne se séparait que d'une mince barrière qu'ici nous pouvions appeler mélancolie. C'est au moment où l'homme se mit à parler, semblant la reconnaître malgré le taux d'alcoolémie tremblante dans ses yeux. Lydess n'avait malheureusement pas très bien la reconnaissance faciale dans son cerveau, et il lui fallut plusieurs minutes d'intense réflexion silencieuse pour remettre un nom sur cette figure. Aussitôt ensuite, un grand sourire affectueux lui traversa le visage. Fergus, ce brave grand dadet qui n'en avait de cesse que de vouloir paraître plus fort que les autres. Cela faisait un moment maintenant...moins long que le temps qui l'avait séparé de son petit frère adoptif, mais tout de même. La jeune femme continuait de déblatérer gloussement sur gloussement avant de parvenir à faire une phrase à demi-complète, que Lydess rattrapa tout de même avec élégance.

- Cessez de vous infligez cette difficulté d'esprit, je vois clair dans votre venue. Vous voulez savoir si votre couple en apparence splendide sera fait pour durer jusqu'à la fin des temps ?

La petite loin d'être ingénue hocha la tête en riant à nouveau de ce rire de crécelle qu'ont les fausses innocentes. C'était le genre de client le plus facile à berner. Surtout alors qu'elle était à ce point alcoolisée, était-ce raisonnable pour ce grand et plutot pas mal homme de profiter ainsi d'une compagnie aussi bas de gamme ? A y penser, Lydess eut un petit sourire en coin et n'accorda plus la moindre importance à la demoiselle. Ce n'était pas comme si elle s'en rendait compte de toute façon, au vu de sa propre détermination à regarder soit sa "prise" soit les cartes de la rouquine. Cette dernière s'emparant de son tarot de Belline, les mélangea rapidement et coupa le centre de la main droite. Elle ne s'y prit certes pas avec la concentration habituelle mais soyons sérieux deux minutes. Pourquoi perdre ainsi du temps dans une quête inutile ? Lydess étala alors les cartes et demanda à la femme -ainsi qu'à ce très cher Fergus, de tirer les cartes, cinq précisément. Quand ceci fut fait, qu'importe le moyen, Lydess les retourna toute nonchalamment, avec cette flegme qui en aurait agacé plus d'un sérieux client. Offrant alors son regard le plus mutin à son collègue d'orphelinat, elle prit une voix volontairement mutine et commença sa tirade.

- Mmh...je vois que vous êtes une femme qui cherche son prince, un bouclier contre ce monde qui se fane autour de vous. La protection que vous demandez intérieurement, il n'y a aucun doute que seul un homme fort et puissant pourra vous l'offrir. Et je ne parle pas en terme d'influence, mais bien en terme de force physique et mental. Dans mes cartes, je vois un homme qui effectivement, pourra combler touuus vos désirs et qui se pliera de toutes les manières possibles à vos envies. Il décrocherait la lune pour vous si celle-ci se trouvait à hauteur de Dieu, et la simple vue de votre regard lui fera oublier toutes les autres femmes existantes au monde. Il ne verra que vous et sera fidèle jusqu'à ce que la mort vous sépare.

Se permettant alors un rire des plus coquins tandis qu'elle regardait toujours Fergus depuis le début, s'exprimant tout de même à la jeune femme qui devait s'extasier à n'en plus pouvoir, Lydess se tourna donc vers celle-ci. Son regard joueur se transforma en tristesse alors qu'elle s'empara de la fragile main de la demoiselle.

- Cependant, ma douce, il ne s'agit pas de cet homme-là, je suis terriblement navrée. Celui-ci n'est qu'un fieffé coquin qui ne fera que s'emparer de votre corps sans avoir de pensées pour vous. Ne faites pas cette tête, il n'est qu'un parmi des millions de jeunes hommes bien mieux que lui dans cette belle ville. Allons, partez vous coucher. ...allez, zou. Je vous offre cette consultation, vous n'avez rien à me devoir.

Entre l'exultation d'avoir peut-être réussi à effrayer le grand Fergus Lynch avec sa très fausse révélation, puis la tristesse d'avoir du faire du mal à cette jeune femme, Lydess se leva et aida la cliente à sortir avant de refermer les portes derrière elle. Sale métier que celui de vendeur d'espoir à la tire, et Dieu merci que jamais les gens ne viennent demander des comptes. Souvent, lorsque les prédictions ne sont pas correctes, ils se disent juste qu'ils ont mal fait les choses et que c'est de leur faute, pas de celui du lecteur de Destin. Heureusement. Lydess vint se rasseoir en face de Fergus et garda le silence pendant quelques minutes, le regardant en face. Au bout d'un moment, elle eut un éclat de rire des plus sincères.

- Toi...tu es bien la dernière personne que je pensais voir passer ma porte.

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Fergus Lynch
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MessageSujet: Re: under the midnight sun | Lydess under the midnight sun | Lydess Icon_minitimeMar 10 Jan - 18:18



Under the midnight sun

« Well, if this is it, old boy, I hope you don't mind
if I go out speaking the King's. »

Cirque O'Farrell, 1890

La Roue du Hasard aurait certainement pu prédire cette nuit, quand bien même les étoiles eussent été inchangées autant dans leur emplacement que dans leur éclat, dames lointaines toute de givre vêtues. Elle roulait, roulait et roulait encore, imperturbable, insensible au tournis, et sans doute persuadée que le monde sous tous ses angles méritait d’être contemplé, ne serait-ce que l’espace d’un quart de tour ; maîtresse incontestée des changements et des coups du sort, elle se serait délectée de suivre, depuis le Néant, les hasardeuses aventures de nos protagonistes inconscients de ce qui se tramait dans leur dos. Et puis les relations intéressées n’appartenaient-elles pas également à ses délicieuses prérogatives ? À ce titre, le Chariot avait également la part belle, adepte des conquêtes sentimentales et des réussites en tout genre, puisque jusqu’à lors, tout semblait leur sourire, à lui et au voyou récolté par la belle serveuse. Après tout, à bien y réfléchir, un chariot sans roues perdait toute utilité, de même qu’une roue sans chariot se trouvait perdue, sans raison d’être…

En tout cas, deux femmes se tenaient dans cette pièce, sorte de grande boîte de bois où s’étaient entassés tous les souvenirs d’une nouvelle vie dont Fergus ignorait tout, et étonnamment, il n’avait fallu que quelques secondes au voyou pour complètement oublier la première, au profit de la seconde. Certes, rien n’empêchait que la belle enfant finisse malgré tout dans ses bras –après tout, ç’avait constitué son plan initial, et rien jusque-là ne justifiait l’abandon de pareil objectif-, mais la compagnie de la cartomancienne avait brusquement changé la donne, si un tel jeu de mots pouvait être pardonné. De la douce blanche colombe, aux intentions à la fois tendres et libertines, son attention était passée à l’énigmatique foraine, dont pourtant le Britannique reconnaissait les traits sans mal, malgré l’ouvrage du temps passé, qui n’épargnait personne, pas même le beau sexe. Peut-être les sentiments que nous nourrissions pour les autres façonnaient-ils non seulement la perception que nous avions d’eux, mais également la force avec laquelle notre mémoire conservait leur image : ainsi, celui que vous aviez toujours considéré comme un grand enfant, drôle, touchant et difficile à prendre au sérieux, risquait de vous faire chercher un bon moment son patronyme, tant il resterait à jamais un être insouciant, et n’allant donc nullement de pair avec rides, dos voûté et âme marquée par les maintes épreuves inhérentes à la fuite des jours. La demoiselle ayant déployé tant de divins enjôlements pour toucher au Saint Graal de ses bras tenait tout autant du Diable, toute de désir instinctif et d’énergie sexualisée ayant élu Fergus comme exutoire d’un soir, que de l’Etoile, à présent que l’alcool avait fait son office, assagie par l’ivresse comme d’autres fondaient en larmes ou abusaient de leurs poings ; si jamais celle-ci avait été amenée à témoigner à son procès, la mine contrite et vêtue de noir, Lynch aurait eu l’étrange et pourtant nette sensation de se trouver face à une parfaite inconnue.

Lydess, à l’inverse, paraissait jouer les exceptions à la règle, car il n’avait fallu qu’un regard pour que Lynch se sente comme revenu à la maison, d’une certaine manière, comme lorsque l’on retrouve une personne chère après des années passées loin l’un de l’autre. Elle n’avait rien d’aussi flamboyant que les deux extrêmes offerts en une seule et même femme, à l’image de la fille de taverne à qui il devait ces retrouvailles inopinées, mais ce que certains auraient pu décrire comme ennuyeux et commun  ne tenait pas de la banalité, aucunement. Certes, la sœur aînée que la destinée avait semblé vouloir lui octroyer, tel une modeste avance sur l’immense dette qu’elle avait envers lui, pouvait se montrer fort surprenante lorsqu’elle s’end donnait la peine, et même têtue, sans doute tout autant que le faux angelot ayant décidé qu’elle et elle seule s’accrocherait au cou de l’Anglais, mais indubitablement avec un petit quelque chose en plus, qui ne se trouvait nullement difficile à identifier. Après tout, Lydess et lui se connaissaient bien, d’une manière que sa future maîtresse ne parviendrait vraisemblablement pas à approcher malgré ses appétits et les cajoleries prodigués par ses baisers, nichés juste contre sa jugulaire : les liens l’unissant à la diseuse de bonne aventure remontaient à loin, et comptaient, comptaient vraiment, bien plus qu’une tocade d’un soir, certes forte agréable, mais passagère, et sans autre signification que le souhait partagé de prendre du bon temps conjointement. Fergus se dit que la soirée n’aurait pu être meilleur, et que somme toute, faire un brin de discussion avec sa très chère miss Hentswig avant de donner satisfaction à sa tigresse éprise de romantisme, il serait l’homme le plus heureux du monde, puisque que si peu de choses, en définitive, parvenaient à lui donner pleine satisfaction de l’existence. Après tout, le hors-la-loi n’aurait-il pas pu, sous le regard connaisseur de la Lune, passer pour le champion de la Force ? L’incarnation-même du magnétisme qui, l’espace de quelques regards curieux, suffisaient à attirer auprès de soi une aventurière en jupons sales, captivée par l’intensité des sentiments qui, quoi que fugaces, suffiraient amplement à les faire vibrer des heures durant…

Le Britannique ne croyait pas à la force des cartes. Il ne croyait déjà pas en Dieu, alors à quoi bon songer aux astres, à la rotation de l’Univers, aux forces suprahumaines régissant tout et n’importe quoi ! Non, très peu pour lui, toutes ces croyances qui dépossédaient l’être humain de la moindre responsabilité, de la moindre once de chance de battre le sort, pour le réduire à une créature insignifiante, un nouveau-né tremblotant dont la seule option valable se résumait à tourner vers les cieux un regard plein d’espoir, dans l’attente qu’un « On » miraculeux, toujours pourvu d’une majuscule, règle tous ses problèmes pour lui. Les seules choses en lesquelles Fergus avait foi, bien que ce fût, dans son cas, un sacré grand mot, étaient le talent, et la force de caractère, autant de grandeurs que tirer des cartes au hasard ne parvenaient qu’avec de la chance à révéler, ou encore à souligner de manière plus que redondante. Lydess n’ignorait pas à quel point son second « petit protégé » d’alors tenait en maigre estime la vérité possiblement révélée par son art, pas plus que Lynch ne s’était trompé en lisant dans le sourire de la brunette une liesse discrète quoi que chaleureuse, en le reconnaissant à son tour ; au risque de nous répéter, plusieurs années de galère dans le même orphelinat, voilà de quoi forger des amitiés capables de tenir tête à bon nombre de pénibles aléas, et vous faire connaître quasiment par cœur cet autre mortel, ramant dans le même bateau que vous, et dont les pensées, même sans bénéficier de la clarté d’un lien télépathique, s’avéraient presque aussi limpides que de l’eau de roche. En vérité, Fergus aurait certainement pu trouver quelque chose pour écourter la séance de divination, par un tour de passe-passe que l’imagination de ce fieffé gredin pondait à raison de treize à la douzaine, pour la grande irritation de certains, mais sa curiosité avait primé. Rien qu’un brin de raison aurait été en mesure de lui susurrer que ne pas conserver l’avantage absolu impliquait des risques qui, par nature, pouvaient signifier l’échec ; son côté joueur, irrémédiablement entremêlé à son âme, ne laisserait pas une seule seconde de droit de parole à ce mince filet de maturité. Sans doute parce que voir ce que sa vieille amie allait leur concocter –lui concocter, pour être honnête- revêtait plus d’attrait que les hanches aguicheuses de sa cavalière d’errances nocturnes.

Fergus choisit trois lames, et se permit un bref sourire en se demandant ce qui adviendrait à un homme qui tirerait à chaque fois l’arcane sans nom. Du peu qu’il connaissait du tarot, on ne pouvait l’obtenir pour chaque facette du quotidien, au nombre de trois –amour, argent, travail-, soumise à l’examen d’un voyant, mais si c’était possible ? Si chaque tirage aboutissait à l’élection inconsciente de la Mort et des autres figures puissamment négatives du jeu ? Et si cette personne, malgré les désastres prédits par l’alignement des planètes, parvenait à s’en tirer, et même à réussir, puisque même le simple fait de se lever le matin aurait relevé du triomphe ? Oh, faire mentir les Dieux avec un tel panache, et si peu d’efforts, aurait frôlé le génie…
Le beau discours de la diseuse de bonne aventure lui fit relever le nez, après s’être momentanément abîmé ans la contemplation des dessins arborés par les arcanes qu’il tenait en main. Son regard à la couleur à mi-chemin entre le gris et le bleu pétillait d’amusement, alors que les éloges coulaient des lèvres de Lydess, maîtresse dans l’art de déclamer sa science avec une emphase de vieux sage sibyllin : malgré son amitié solide avec la jeune femme, le brigand n’aurait su dire si elle marchait dans sa combine en tant qu’alliée, ou si elle lui préparait un mauvais coup. Le suspense électrisait délicieusement les secondes qui s’écoulaient… Jusqu’au coup fatal, aussi net et sans bavure que la hache s’abattant sur la nuque d’un condamné.

under the midnight sun | Lydess 631054lydessbonusbykendaspntwdAffichant une mine à la fois abasourdie et scandalisée, Lynch ne cacha pas que la traitrise de la belle le frappait en plein cœur, quand bien même eût-elle usé, selon l’expression, d’un poignard planté dans le dos. Bien évidemment, il ne lui en voudrait pas un seul instant, quoi qu’immensément rancunier par ailleurs, mais il en fallait tout de même nettement plus pour s’attirer durablement les foudres du fondeur Jonathan Williams aurait pu en témoigner.
Lydess n’échapperait cependant pas à la position de victime, que ne manquerait pas de prendre Fergus quant à cette injustice criante perpétrée à son endroit.

La nymphe assise près de lui, pour sa part, venait de chuter de son beau rêve cousu de fil blanc, comme si elle avait glissé dans l’escalier ou dérapé dans une flaque boue en pleine rue. Sourcils froncés, elle avait tout l’air de ressasser encore et encore ce que venait de lui affirmer sa guide spirituelle, moins pour se convaincre de leur véracité que pour parvenir à pleinement les comprendre, une tâche peu aisée compte-tenu de son taux d’alcoolémie. L’Amoureux et le Mat, peu partageurs, avaient l’air de se disputer son esprit, en un climat instable où remise en question et hésitation accouchaient d’un conflit intérieur dans lequel, malheureusement, Fergus n’avait aucune chance de gagner. Pourquoi nier ce qu’à travers vingt-deux arcanes majeurs et cinquante-six mineurs, la demoiselle avait annoncé, avec autant d’aplomb que la Pythie de Delphes ? L’ouvrier ne se cachait nullement de ne pas chercher à construire de relation durable avec quiconque, et il ne s’en cachait pas, pas plus qu’il ne le prétendait pour attirer des beautés peu farouches dans ses draps. Si une donzelle venait à lui accorder ses faveurs, c’était en pleine connaissance de cause, Lynch se montrait clair quant à ses attentes et ses absences de promesses : libre à elle, par la suite, de s’imaginer des choses, de se croire suffisamment exceptionnelle pour lui faire renoncer à son sacro-saint célibat, et finalement de s’y casser les dents, ce serait alors de sa responsabilité, sans que le joli cœur y fût pour quoi que ce soit. Le délire innocent de petit fille dans lequel sa dulcinée du moment s’était engouffrée n’était nullement de son fait, et en soi, c’était même elle qui était venu le chercher à la taverne, avec une idée bien précise en tête, fort différente du conte de fées qui, à présent, gisait en lambeaux à ses pieds. Entre un Roméo drapé d’une franchise toute honnête quoi que moralement controversable, et une ingénue aspirant à trouver l’amour véritable, la plus coupable semblait être Lydess qui, Lynch aurait été prêt à le parier, n’avait fait que donner son propre avis, faisant parler les lames comme il lui chantait, à la manière d’un marionnettiste se cachant derrière sa poupée. Pas d’exaspération  ni de quête de vengeance : c’était trop bien joué.

Lorsque sa belle, toujours aussi confuse, tourna vers lui son joli visage perclus de confusion, Lynch lui retourna un faciès flegmatique, visiblement peu convaincu d’avoir encore une chance de la compter parmi ses conquêtes. Certes, cela ne l’empêchait pas de trouver une autre douce compagne avec laquelle jouer les insomniaques… Mais l’attrait s’était dissipé, alors autant trancher dans le vif un bon coup sans chercher à grappiller quelques miettes que ce fussent, avec autant d’intransigeance résolue que la Tour Dieu, prompte à faire table rase, quoi qu’ici sans en imiter le chaos. Tel le Pendu, le maître de la Tribu se trouvait la tête en bas, impuissant et bloqué dans une brève partie d’échecs où plus aucun mouvement ne lui permettrait de se tirer de là. En hommage à cette carte, il opta donc, beau joueur, pour le renoncement, afin de mettre fin à une attente inutile et accéder à une forme de libération pour la malheureuse.

-Tu peux aller m’attendre dehors, pendant que je termine avec madame. Nous sommes passés près d’un feu de camp en arrivant, tu n’auras pas froid, et je n’en aurai pas pour longtemps. Après, je te ramènerai chez toi.


Son ton, posé et rassurant, affirmait haut et clair que ce serait en tout bien tout honneur, en totale adéquation avec ses pensées, une vérité indéniable, palpable, qui inconsciemment rassura la jeune femme, au point de la convaincre de se lever et de suivre la proposition de Fergus. Sa mine, toujours aussi perdue, laissait à supposer que les brumes de la boisson l’empêchaient d’encore prendre toute la mesure de ce qu’on essayait de lui expliquer, la laissant à l’état de docile poupe de chaire, que Lydess put guider jusqu’à la porte, comme elle aurait pu le faire d’une enfant ayant un gros chagrin, tout en étant puissamment perplexe. Aussi respectable fût l’offre du criminel, elle n’était cependant pas dénué d’une certaine arrière-pensée : quand bien même eût-il été parfaitement sérieux quant au fait de ramener saine et sauve la jeune femme, proie facile pour l’Eventreur si el avait été isolée, compte-tenu de son état d’ébriété, l’envoyer près du feu n’avait pas constitué une suggestion innocente. En effet, vu les regards qu’elle avait attirés, l’angelot blond au cœur brisé ne tarderait pas à trouver une épaule compatissante sur laquelle épancher toute sa déception mêlée d’incompréhension, quant à la conclusion fort étrange de cette soirée… Et Lynch ne doutait pas que le Monsieur Muscle le remplacerait sans mal, ce qui constituait une façon comme une autre de protéger la douce enfant des griffes de Jack. Au moins l’un des membres de leur improbable duo passerait-il un agréable moment…

-Après tout ce temps sans se voir, commença Fergus alors que son hôte reprenait sa place initiale, et ce sur un ton faussement outré, je suis proprement attristé de te découvrir avec une si piètre opinion de moi. Franchement, tu me brises le cœur, Lydie…

Ah, Fergus et sa manie de donner des diminutifs aux gens qu’il appréciait, lui et son ironie, lui et ses contradictions, lui et ses capacités surhumaines à se montrer aussi attachant qu’irritant… Indubitablement, lui non plus ne devait pas avoir beaucoup changé.

Le rire de la cartomancienne, jumelle de la Tempérance, chassa le moindre soupçon que nous aurions pu nourrir quant à une possible mauvaise humeur de la part du Britannique : il lui en avait fait voir des vertes et des mûres, en son temps, le sale coup qu’elle venait de lui faire commençait à peine à éponger l’ardoise. Qui plus est, il se révélait bon de l’entendre retentir à nouveau, alors que quelques heures auparavant, il n’aurait jamais cru pouvoir le réentendre à nouveau d’ici à la fin de ses jours. Son sourire, parfaitement assorti à la lueur joueuse de son regard, en témoignait.

-Et à part saboter le triomphe de mes charmes, quoi de beau ? Ça faisait vraiment une éternité… Je suis content d’être tombé sur toi.

Même si cela équivalait à faire une croix sur des plaisirs anonymes, aisément obtenus et rapidement oubliés. Certaines femmes en valaient la peine.




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Citation : Lt. Archie Hicox (Michael Fassbender) in Inglorious Basterds

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MessageSujet: Re: under the midnight sun | Lydess under the midnight sun | Lydess Icon_minitimeDim 5 Fév - 2:04



under the midnight sun

« behold the future »



La demoiselle éméchée était partie. Avait-elle entendu l'injonction de Fergus à l'attendre devant le feu ? Rien n'était moins sûre. Mais la diseuse de bonne aventure préférait ne pas blesser davantage la fierté de ce très cher ami d'enfance. Elle était certainement déjà repartie en direction de chez elle, ou bien à sillonner un nouveau bar. Après tout qu'est-ce qui l'en empêcherait ? Et à quoi bon rester attendre un homme que Lydess, en toute sa grande autorité de maîtresse du Destin, venait de déclarer comme étant un simple malotru..avec un corps terriblement beau, à damner un saint. C'était la première fois que l'imposante dame avait fait usage de ses dons pour ses propres intérêts, bien que ce ne fut que par jeu et mesquinerie. Regardant alors vaguement les cartes, elle eut un petit sourire en coin, celles-ci dénotaient sans trop de mal ce qu'elle venait de dire. Enfin, la partie concernant Fergus, principalement. Le reste n'était qu'élucubration remplie d'espoir, mais sait-on jamais ? La vie est pleine de surprise et l'on est jamais sûr de ce que l'on pourrait trouver au delà des pages de notre histoire. Soit ça, soit Lydess venait de l'envoyer directement dans les griffes de Jack l'Eventreur. Ce à quoi son esprit ne fit qu'hausser les épaules. Ce n'était pas ce qui la toucherait le plus, étrangement.

Lydie. Cela arracha à la dite personne un sourire tendre, accrocheur de charme. Cela faisait si longtemps que personne ne l'avait appelé ainsi. Les plus farceurs du Cirque, si jamais surnom ils avaient du lui donner, n'iraient pas plus loin que "Lili", pour faire dans l'originalité la plus totale. Paradoxal quand on songeait aux artistes dont était composé ce lieu. Revenant à Fergus, celui-ci ne tarda pas à la faire rire comme au bon vieux temps par son air faussement désolé du comportement de Lydess. Cette dernière se ferait un plaisir de lui briser le coeur davantage si jamais cela lui permettait de rire à nouveau aux éclats.

- Moi aussi, je suis heureuse de te revoir...ça fait si longtemps. Quand à mes occupations, comme tu peux le voir, mon petit frère a beau m'avoir abandonné, tu es parti et j'ai quitté l'orphelinat à mon tour...mais je suis restée la grande fille qui materne et donne des conseils. Même si je le fais différemment.

Elle montra une carte au hasard, représentant l'Etoile de l'Homme, avec un petit sourire coquin. Rangeant alors le reste de ses cartes dans son étui approprié, la voyante posa celui-ci sur une étagère se trouvant dans son dos, couverte également de plusieurs livres sur l'herbologie dont elle lisait quelques fois les pages, pour soigner des membres de sa communauté actuelle. Se retournant donc vers Fergus, elle savoura sa présence dans un touchant silence, agrémenté d'un sourire qui ne se départissait aucunement de son charme. La vie menait les gens dans des horizons tellement grands qu'elle se sentait parfois honteuse de prétendre à y mettre un sens. Quand elle voyait l'homme qu'elle avait devant les yeux à cette seconde, elle se rendait compte que j'avais elle n'aurait pu prévoir cette rencontre soudaine. C'était bien agréable, parfois, d'être surpris par la vie. Levant donc sa masse féminine de cette confortable chaise, elle se dirigea non loin à côté de Fergus, en profitant pour farfouiller ses cheveux dans une caresse familiale.

- Tu veux un café ? Moi je veux un café. Du coup, je vais te faire un café, ça te forcera à rester un peu plus longtemps ici. Ne cherche pas ta copine, elle ne t'attendra pas bien gentiment après ce que je lui ai dis. Tu es libre comme le fougueux canard que tu es.

Tout en terminant sa phrase, Lydess poussa un petit rire indélicat, d'une mélodie semblable à celle d'une crécelle couplée à la poule qui caquète et la chouette qui hulule.  Savant mélange d'un rire qui se voulait clair et incontrôlable. Cela faisait si longtemps qu'elle  n'avait eu quelqu'un de proche près d'elle, dans sa roulotte. Si le Cirque était un peu sa nouvelle famille, cela restait également des collègues dont elle ne serait jamais aussi proche qu'eux même entre eux. Après tout, elle ne faisait pas partie du spectacle, elle n'était que la diseuse de stupide rêverie que les gens bourrés allaient voir au petit soir. Posant un service à café précaire sur la table de prédiction, Lydess servit le café sans attendre, tout d'abord dans la tasse de Fergus, puis la sienne. Après avoir posé une troisième tasse, remplie de sucres cette fois-ci, elle se posa sur la chaise à nouveau. Sa main vint à sa joue, son coude sur la table, tandis qu'elle touillait le café avec un grand sourire admirateur pour son interlocuteur.

- Et toi, Fergus, qu'es-tu devenu ? Cours-tu donc les rues avec des milliers de femmes qui se damneraient pour être une de tes conquêtes d'un soir ? Es-tu resté le même indomptable garnement ? En vrai je m'en doute déjà, mais j'ai envie de t'écouter parler.

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MessageSujet: Re: under the midnight sun | Lydess under the midnight sun | Lydess Icon_minitimeDim 26 Fév - 22:13



Under the midnight sun

« We made a lot of memories, together, you and I
Sometimes we tried, sometimes we failed but never failed to try
Some day your soft gentle hands will wrinkle
And I'll look a little different too
But somethings never change. »

Cirque O'Farrell, 1890

Lorsque Lydess lui dévoila la face d’une carte qui, apparemment, lui tenait à cœur à ce moment précis, elle aurait très bien pu lui montrer une photographie de la Reine Victoria en petite tenue, tant ce morceau de papier n’avait aucun sens pour lui, un sens associé à de la valeur indéniable. Lydess l’aurait certainement gourmandé pour son si piètre respect de son précieux jeu, mais il n’en aurait pas démordu, aussi irrespectueux des lames matérielles que des forces occultes qu’elles invoquaient. Quand on pensait qu’au marché noir, sans acheteur des beaux quartiers suffisamment illuminé pour croire à une arnaque vantant les mérites d’un jeu soi-disant centenaire, passé entre les mains des plus illustres cartomanciens, ça ne valait pas de quoi remplir une dent creuse… Pas de quoi s’émouvoir au-delà du raisonnable, ni même se donner de la peine pour que ni l’humidité, ni rongeurs ni larves d’insectes ne viennent corrompre ce trésor surestimé. À l’inverse, il se laissa faire sans se faire prier lorsque la belle glissa ses doigts dans les mèches rebelles de ses cheveux, comme au bon vieux ton, yeux mi-clos et léger sourire bienheureux aux lèvres. À l’époque, avant que miss Hentswig ne le « reprenne en main », selon l’expression consacrée, c’était Lynch lui-même qui domestiquait sa tignasse sans aide aucune, et en n’utilisant que ce qu’il appelait avec un certain orgueil son canif, mais qui se cantonnait à une petite lame grossière, et qui plus est mal aiguisée, sur le passage de laquelle naissaient quantité d’épis indociles, aux longueurs inégales, taillés en biseau par une main plus négligent que malhabile, alors que dénué autant de miroir que de patience, l’enfant qu’avait été Fergus se débrouillait seul, plus soucieux de son indépendance et de ses sorties prohibées que de son apparence. À l’image d’une grande sœur, et même d’une mère, dans un sens, la jeune fille avait assis son autorité pour son bien, non pas avec le souhait de le rendre présentable pour une éventuelle adoption –la mine renfrognée du garçonnet suffisait amplement à dissuader les couples qui auraient eu l’étrange idée de demander à le voir-, mais parce que même dans une situation aussi précaire que la leur, il n’y avait aucune raison valable de se laisser aller. Connaissant le caractère indomptable du jeune sauvageon, la tâche paraissait bien peu aisée, voire même perdue d’avance ; contre toute attente, Lynch s’était laissé apprivoiser, exactement comme ce soir-là : l’instinct, très fort chez lui et véritable boussole le guidant dans nombre de ses choix, et ce dès ses plus tendres années, l’avait encouragé à se montrer sage, à se laisser manier tel une poupée imparfaite, malgré l’inconfort de sa chevelure malmenée dans tous les sens  d’une main ferme par sa nouvelle « cadette », et les consignes strictes de cette dernière, concernant l’immobilité à respecter, le temps qu’elle se charge de mater le capharnaüm capillaire désormais sous sa bonne garde. Une famille non pas de sang mais de confiance, des liens entre mortels de chair plus tangibles que le plus sacré de anges, c’était cela qui comptait vraiment, plus que tout le reste, plus que la course des étoiles et les pseudo-dieux des uns et des autres, ce dévouement dont savait faire preuve certains rares représentants de l’espèce humaine, cette communion construite par mille petits gestes désintéressés, les bons souvenirs partagés, les affinités traversant les ans avec toujours la même sincérité, la même droiture. Toute autre foi ne revêtait aucun intérêt.

Sous le toucher de Lydess, il se révélait chat, un matou un peu ombrageux mais néanmoins câlin qui se laissait dorloter par des mains qu’il savait définitivement amies, en sécurité, pour une fois comme en dehors du monde, de ses dérives et de ses spasmes. D’une certaine façon, la douceur autoritaire de la demoiselle lui avait manqué, comme il le redécouvrait : il était parvenu à s’en passer durant bien des années, sans même y songer, ou se laisser aller aux regrets ainsi qu’aux souvenirs douloureusement ressassés, comme si vivre sans ne requerrait au fond que bien peu d’effort, concédés inconsciemment ; à présent que le rire de Lydess retentissait à ses oreilles, le Britannique réalisait que celui-ci, de même que la simple façon d’être de la jeune femme, embellissait les choses plus qu’il ne l’aurait cru. La voir évoluer dans son environnement, cette modeste suzeraineté emplie de son parfum et de ses effets personnels amassés au cours d’une éternité dont Fergus ignorait tout, lui donnait l’impression de rentrer chez lui, de retrouver son foyer après une longue absence. En définitive, depuis ses premiers cris, ç’avait été des personnes qui avaient constitué son chez-lui, et non les murs gris de l’orphelinat, si froids, impersonnels et indifférents. N’importe où sur terre, qu’importât la place des étoiles dans le ciel ou ce que des feuilles de thé auraient bien à dire au fonde de leur tasse, Lynch ne se sentirait jamais seul avec de tels êtres à ses côtés –ce qui expliquait notamment pourquoi son contentieux avec David Williams l’avait tant meurtri.

Malgré l’étendue de son attachement renouvelé pour la brunette, Lynch ne réagit pas lorsque celle-ci fit allusion à Loban, bien que lui-même l’ait déjà croisé à maintes reprises, et déjà intégré au schéma de ses manigances : certes, les plus bien-pensants d’entre nous auraient certainement condamné de telles cachoteries, surtout lorsque l’on connaissait ses liens avec la voyante, le respect d’airain qu’il nourrissait pour elle ainsi que les grands principes que le malfrat se targuait de respecter lorsqu’il était question d’êtres chers… Cependant, Renfield n’avait pas fait sa réapparition dans la vie de sa sœur de cœur, ce qui avec les moyens qui étaient les siens, en tant que député, aurait été plutôt aisé, ce qui laissait à penser que peut-être, pour une raison ou pour une autre, il ne souhaitait pas la retrouver. Rassurer Lydess en lui dévoilant ce qu’il savait reviendrait donc potentiellement à causer du tort à Loban qui, au-delà d’être une pièce maîtresse pour l’avenir de la Tribu, constituait également un ami pour Lynch, qui de ce fait ne pouvait risquer de le trahir, même au profit de sa chère Lydie. Mentir par omission, ça n’était pas vraiment du mensonge, n’est-ce pas ? Et puis la belle ne l’avait pas questionné sur le troisième membre de leur trio d’orphelins, l’honneur se voyait donc sauf.

D’un hochement de tête, il accepta la boisson chaude, dont les arômes ne manqueraient pas de lui fouetter les sangs et de lui éclaircir l’esprit après les pintes expédiées précédemment, lui qui désirait profiter aussi longtemps que possible de la conversation de la foraine, quitte à encaisser une nuit blanche. L’animal totem qu’on venait de lui attribuer, d’ailleurs, lui tira un léger sourire amusé : quelle imagination, pour lui dénicher la bestiole la moins glorieuse et la plus inattendue…

-Avec plaisir, c’est si gentiment proposé. Après, je ne m’inquiète pas : une de perdue, dix de retrouvées, paraît-il…

Quelle étrangeté, triste sous un certain angle, de s’attacher aussi profondément en amitié, pour dénigrer l’amour et ne s’intéresser qu’à des conquêtes d’une nuit, comme si ça n’en valait pas la peine… Enfin. S’il existait bien quelques rares âmes à être en mesure de lui faire la morale à ce sujet, ou de s’inquiéter, Lydess arrivait en tête de liste.

La chaleur parvenait à ses doigts à travers la faïence, tandis que son regard azuré se perdait dans le noir du café, un instant songeur : parler de lui n’avait jamais vraiment été son fort, sincèrement du moins. Il fallait avouer que Fergus ne comptait pas tant que ça de proches de confiance avec qui ouvrir ses défenses, puis abandonner son masque de trublion insaisissable. Le bout de son index s’arrêta sur la petite portion du bord de la tasse, ébréché, pour en éprouver la rugosité. D’un haussement d’épaules, il annonça que ce qui allait suivre n’avait pas grande importance, avant de reposer les yeux sur son hôte, souriant toujours. Les airs d’insouciant épicurien tenaient encore bon.

-Elles ne sont pas si nombreuses que ça… se défendit avec inconséquence le truand, faux modeste. Je n’aurais pas la patience sinon, tu me connais. À part ça, je suis dans les affaires, et j’en suis plutôt content : les choses avancent petit à petit, mais comme je le souhaite ; je devrais bientôt être en mesure de mettre sur pied toutes mes idées, et pleinement.

Chef de meute et visionnaire, Fergus possédait de la suite dans les idées, ainsi qu’une volonté suffisamment dévastatrice pour tenir de sérieuses chances de voir ses projets aboutir, aussi fous et moralement critiquables fussent-ils. Dans sa voix, une inflexibilité perçait, tranquille, épée encore au fourreau qui ne serait maniée avec aucune pitié le moment venu.

La légèreté de son ton, cependant, détrôna bien vite l’insensibilité prônée par ce bref bilan, avare en détails autant qu’en objectivité absolue, puisque le caractère illégal e ses activités demeurait encore tu ; les éclats d’hilarité de Lydess, aussi fulgurants que singuliers, se révélaient trop plaisants à entendre pour ne pas œuvrer à leur répétition.

-Pour le reste, je suis toujours le même, du moins je l’espère de tout cœur. Un irrécupérable sale gosse… Car après tout, c’est comme ça que tu m’aimes, n’est-ce pas ? insinua l’Anglais, de telle façon qu’il n’était plus permis de se demander ce que l’avinée ingénue avait bien pu lui trouver, même avant de céder à l’appel de la bouteille.

La taquiner avait toujours été un de ses grands plaisirs, soit en se conduisant comme un idiot, ou en la titillant de la sorte, joli cœur n’allant pas plus loin que l’innocente cour faite à une jolie femme à l’esprit aussi piquant que son sourire était charmant –Lynch ne se serait pas permis de la traiter comme toutes les autres, ces conquêtes dispensables, éphémères, oubliables.

-Tu as toi-même l’air de bien te porter… Il te manque quoi que ce soit ?


Le plus sérieusement du monde, le chef de gang se proposait de lui venir en aide si le besoin s’en faisait sentir, ce soir-là mais bien évidemment tous les autres jours à partir de celui-ci, prêt à faire jouer les ressorts qui, en tant que criminel avéré, se trouvaient ainsi mis à sa portée ;  ce n’était pas tous les jours qu’on entrelaçait de nouveau sa destinée à celle d’une très vieille amie.




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MessageSujet: Re: under the midnight sun | Lydess under the midnight sun | Lydess Icon_minitimeMer 8 Mar - 21:18



under the midnight sun

« behold the future »


Il était rare que Lydess ait des invités dans sa loge, autre que des clients venus lire ses cartes. Pourtant, elle ne fermait jamais sa roulotte à clé, et n’avait pas peur de l’alcoolisme de ses visiteurs. En réalité, elle n’avait pas peur de grand-chose. Mais la présence de Fergus à ses côtés en cette nuit avait ce petit quelque chose de merveilleusement rassurant, comme si on rentrait chez soi après un long voyage. Elle le regardait s’intéresser à la tasse avec un petit sourire en coin ; il ne devait pas s’attendre à un grand luxe de la part d’une diseuse de bonne aventure, surtout provenant d’un cirque. Ceux des villes devaient bien mieux gagner leurs vies, si tant est qu’il s’en trouvait. Mais là n’était pas la question, tandis qu’elle portait le breuvage réchauffant à ses lèvres. Peu de choses était aussi réconfortant qu’une bonne tasse de café après une journée de dure labeur. Il ne fallait pas croire que lire les cartes ne représentaient pas un effort, car la connexion spirituelle est quelque chose qui demande toute l’énergie du lecteur ! Il n’y avait qu’aux clients alcoolisés qu’elle arnaquait très largement leurs argents en usant de tournures aussi fantasques que fariboles.

La première réponse du grand gaillard était aussi vague et imprécise que les fausses lectures de Lydess. Les affaires étaient un terme beaucoup trop sérieux pour quelqu’un comme lui, à moins que ce ne fut son allure de baroudeur qui détournait l’attention de la jeune femme. Un garnement comme lui ne devait pas traîner dans les meilleurs affaires qu’il soit mais encore, se fier au physique et à un vieux souvenir de jeunesse n’était pas la meilleur chose à faire lorsque l’on retrouve un vieil ami. Elle ne put cependant s’empêcher d’émettre un petit rire tout en sirotant sa liqueur. Reconnaître une omission était aisée pour elle, pour qui cela ne le serait pas ? Mais qu’importe, l’important était qu’il fasse ce qu’il veuille faire et qu’il y parvienne à mettre en place ses idées...pleinement, tout comme il disait. Lydess lui souriait avec cette sympathique tendresse féminine qu’ont les grandes sœurs attendris, bien qu’il devait être bien plus âgé qu’elle. Et comme elle le pensait, le voici qui la rassurait sur son tempérament qui n’avait pas changé d’un seul pouce. Lydess ne savait pas très bien si c’était réellement rassurant mais cela n’avait pas d’importance, car son flirt de fin était si classieux et sensuelle qu’elle ne put que reposer sa tasse pour cacher son gloussement dans sa main. Les joues agréablement rouges, elle reprit une gorgée de café pour lui répondre ensuite :

- Oh, grand fou…bien évidemment que c’est comme ça que je t’aime.

Elle accentua son injonction par un sourire coquin et un balayage de la main en sa direction. C’était rare pour elle de se faire aussi gentiment taquiner. Leurs regards se croisaient avec une convivialité et surtout une confiance qui n’avait pas attendu pour se renouer malgré les années. Cependant, il ne fallut pas longtemps pour que sa voix se fit sérieuse et pour qu’il lui propose son aide. Lydess regarda sa table en fronçant des sourcils, se demandant quelle aide elle pouvait obtenir d’un être comme lui. Elle n’avait pas d’ennemi, pas à ce qu’elle sache, et elle avait assez de force pour soulever ses cartons comme une grande. Reposant sa tasse, la voyante redressa donc la tête et fit avec évidence :

- Malheureusement, je n’ai rien qui me vienne à l’idée. Comme tu peux le voir, je ne manque pas de nourriture, j’ai un toit, avec un grand lit extrêmement confortable...très moelleux, mais ça doit être à cause de l’humidité. (Elle rit stupidement à sa réflexion avant de se mettre à parler sérieusement à son tour.) En vérité, je manque de compagnie. J’ai beau être bien intégrée à la troupe...mon métier consiste principalement à rester dans ma roulotte et à attendre les gens, du coup, j’ai peu d’amis dans le cirque. Et autant te dire que je n’ai aucune fréquentation en dehors, de toute façon, on me trouve bizarre. Tu me trouves bizarre ? Je n’ai pas l’impression d’être bizarre. Ou peut-être un peu. Au pire hein, je m’en moque bien ! Quand je sors de toute façon, j’en profite pour m’occuper des autruches, ce sont d’adorables bestioles. Tu crois qu’un jour on pourra les monter comme des chevaux ?!

Elle éclata à nouveau de rire, se rendant compte de ce qui pouvait en effet la faire passer pour étrange. Déjà que les faits du surnaturels faisaient peur à beaucoup de monde, lorsqu’elle commençait à expliquer son projet de dompter les autruches pour en faire des montures, autant vous dire que beaucoup se mettent à douter de son état de sobriété. Mais avec Fergus, elle n’avait pas peur d’en parler comme ça, parfaitement librement. Le regardant toujours avec tendresse, elle termina en disant :

- Les jours sont longs quand on est un peu trop seule. Je suis heureuse que tu sois là.

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Fergus Lynch
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MessageSujet: Re: under the midnight sun | Lydess under the midnight sun | Lydess Icon_minitimeJeu 20 Avr - 21:59



Under the midnight sun

« Never stop. Never stop fighting. Never stop dreaming.
And don’t be afraid of wearing your heart on your sleeve. »

Cirque O'Farrell, 1890

Aussi rocambolesque cela puisse paraître, Fergus mentait rarement, et même jamais, en quelque sorte. De la part d’un caïd doté d’un tel passif et surtout d’une telle ambition, on aurait été pleinement en droit de douter d’une semblable allégation : après tout, pour réussir dans la vie, comme Lynch avait commencé de le faire, et comptait bien continuer sur cette insolente lancée, il fallait bien faire preuve au moins une fois de la vilenie la plus usitée par l’espèce humaine ; sans compter que l’Anglais n’avait rien d’un saint, au contraire, au point même qu’il ne se cachât en rien de tenir, avec joie, plus du mauvais garçon que de l’enfant de chœur. Cependant, le fameux arracheur de dents de l’expression populaire et l’Anglais n’avaient que peu de points en commun, sinon celui de faire sauter les chicots de quidams -dans le cas de Fergus, ceux d’imbéciles assez simples d’esprit pour se dire que le mettre en colère ne devait pas être si grave que ça, au fond. Entouré de ses pairs, et armé d’une franchise en prenant bon nombre à rebrousse-poil, il n’hésitait pas à dire haut et fort que quelqu’un ou quelque chose lui déplaisait lorsque c’était le cas. Seuls ses adversaires de haut rang, tels que des membres des forces de l’ordre ou des chefs de bandes rivales, auraient eu l’insigne honneur de l’entendre déformer la réalité dans le but assumé de les tromper, les manipuler, les mettre à terme en défaut ; ces derniers, cependant, n’avaient pas encore vraiment croisé sa route, le laissant donc d’une honnêteté toute insolente auprès de ses proches, amis comme affidés. Oh, bien évidemment, à certaines filles peu farouches, il aura glissé quelques compliments pas forcément mérités, sur un physique acceptable que son verbe aurait élevé à des rangs surestimés, mais enfin, il existait plus terribles poussées de mythomanie… Non, en toute bonne foi, le Britannique n’aurait éventuellement eu à rougir que de son utilisation outrancière à la limite de l’excès en bonne et due forme de l’omission.

Cette forme bien particulière de tromperie, le gangster la connaissait plutôt bien, très bien même. Garder les lèvres closes sur certains sujets apportaient de multiples avantages, l’information se révélant souvent aussi précieuse que l’or, aussi meurtrière qu’un tir à bout portant. Il relevait donc de sa responsabilité, autant que de son ambition, de ne pas se montrer bavard, et même de décider quel moment se trouvait être le plus opportun pour révéler certaines choses, en demeurant maître du cadre dans lequel ces nouvelles seraient partagées. Tenez, prenez cette soirée : Fergus aurait tout à fait pu répondre avec franchise à Lydess, pour qui il n’avait par ailleurs pas d’envie ni d’intérêt particulier à nourrir une foule de secrets. Pourtant, il avait passé sous silence son appartenance à la Tribu -quoi qu’ « appartenance » eût été un euphémisme d’envergure-, partant du principe pas si déraisonnable que ça que sa pratique récurrente d’activités illégales ne raviraient pas franchement sa sœur de cœur. Certes, en ce bas monde, rien n’était tout blanc ou tout noir, et tous deux avaient suffisamment bourlingué dans les recoins les plus crasses de Whitechapel pour savoir que franchir la limite de la loi relevait bien souvent de l’habitude communément admise, voire de la nécessité pure et simple -aucune pruderie déplacée ne se révélait à craindre, d’un côté comme de l’autre. Cependant, leur lien demeurait indéniablement fort, malgré les années passées sans se voir, à la manière des amitiés gravées dans le marbre que Lynch, homme d’honneur à sa manière, pouvait se vanter de cultiver : éviter de causer de l’inquiétude injustifiée à la jeune femme apparaissait comme un but louable à poursuivre, et même nécessaire ; d’autant plus que ne pas rentrer dans le vif du sujet lui permettrait de ne pas se faire tirer les oreilles, au figuré mais aussi de façon fortement probable au sens propre, à cause des risques aussi démesurés qu’irréfléchis que sa conduite de tête brûlée lui faisait prendre sans sourciller. C’était ainsi : plus on tenait à quelqu’un, plus on renâclait à l’idée de laisser cette personne risquer sa vie sans au moins tenter une mise en garde… À ce titre, cacher certains points sensibles aux gens que l’on aime tenait lieu de trahison acceptable, afin d’éviter tout débat stérile, et plus encore les inévitables soucis que nul n’aurait souhaité faire peser sur la conscience de celles et ceux à qui il tenait.

Inconsciemment, la réponse adorable de Lydess le conforta dans cette idée : sa frangine méritait mieux que de se ronger les sangs, même un peu, à cause de lui, alors que cela faisait moins d’une heure qu’ils s’étaient retrouvés. Coup de chance, la rouquine ne chercha pas à creuser la question, sentant sans doute instinctivement que sa volonté de ne pas entrer dans les détails valait mieux pour lui comme pour elle, comme seules les grandes sœurs parvenait à le percevoir ; le criminel n’eut donc pas à laisser filtrer de minces bribes de vérité, si parcellaires et arrangées de telle façon que la voyante aurait eu besoin de toute l’entendue de ses dons médiumniques pour parvenir à réaliser qu’elle se tenait en face d’un des futurs pontes du crime londonien, si ce n’était son prochain et premier empereur.

D’un hochement de tête, Fergus reçut la confirmation de ses propres dires, affichant la satisfaction de ceux ne s’étant pas trompés dans leurs prévisions, ainsi que celle de savoir que ses sentiments envers la demoiselle n’avaient pas pris une ride, tout en confiance, taquineries et estime. La référence relativement sous-entendue de Lydess à sa couche le fit par ailleurs tiquer, ce qui se traduisit par un léger froncement de sourcils accompagnant une moue ironiquement interrogatrice, mais l’ouvrier se savait -ou se croyait- toujours dans le petit jeu sans conséquences qu’il avait lui-même initié, lui si prompt à flirter avec tout membre du beau sexe sans forcément en attendre plus qu’une innocente joute verbale. Il ne releva donc pas, pour mieux laisser la jeune femme lui confier tout l’ennui morose que lui prodiguait sa vie dans la compagnie d’O’Farrell.

-Tu sais, on est tous bizarre aux yeux de quelqu’un… Le tout, c’est de faire de sa différence une force.

Dans le ton de sa voix, à la fois posé et profond, ainsi que dans son regard serein, se nichait une forme de sa gesse qu’on aurait eu du mal à prêter à un homme n’ayant jamais reçu la moindre instruction, et pour qui toute espèce de philosophie devait selon toute vraisemblance rester aussi obscure que hors de portée. Sa réponse, c’était celle du sage qui avait mené une vie riche d’expériences lui ayant conféré une maturité solide, capable de lui faire voir les faits avec une acuité de vieux briscard, alors qu’il n’avait même pas encore atteint la trentaine. Fergus était le type d’homme à avoir trouvé sa voie, et à en retirer une confiance placide quoi qu’absolue en sa capacité à changer les désavantages que lui avait octroyé le destin en volonté, force de persuasion, et confiance inébranlable en lui-même, autant de qualité qu’il parvenait à communiquer rien que par le discours. On craignait certains orateurs pour leur perfidie démagogue, mais les plus dangereux demeuraient ceux ayant des convictions aussi solides et tranchantes que le diamant.

Réprimer un petit sourire amusé fut délicat, quoi que pour la beauté de la scène, il opta pour un haussement d’épaules se voulant songeur, n’ayant jamais au fond réfléchi à ce qu’on pourrait bien faire de plus d’une autruche que d’une poule -à savoir manger leurs œufs, ou manger leur chair-, l’énorme oiseau version autrement moins pratique à élever dans les arrière-cours étriquées et crasses de leur quartier que ses caquetantes cousines :

-Je crois que du moment que tu te donnes les moyens de réaliser tes rêves, tout devient possible. Ta seule limite est ton imagination, et les efforts que tu consens à déployer  pour toucher au but.

Après tout, lui-même projetait de faire tomber sous sa coupe près de la moitié de Londres, rien que ça, après avoir fondé son propre clan sans l’aide de quiconque ni le secours du Ciel ; côté prouesses faites maison, il n’avait pas froid aux yeux, et de ce fait encourageait volontiers les débutants ambitieux à se donner une chance, et a fortiori ceux ayant un potentiel tangible comme Lydess, aussi folles fussent ses idées.

-Moi aussi, je suis fichtrement content de t’avoir retrouvée, lui confia l’Anglais telle une tendre confidence.

Toute personne en ce bas monde avait besoin d’avoir un petit grain de folie, et rien de mieux que de côtoyer la diseuse de bonne aventure pour se ressourcer ! Un éclat malicieux revint se nicher dans son regard bleu-gris, signe que le bref interlude de sérieux touchait possiblement à sa fin :

-Eh bien je serai ravi de t’emmener changer d’air, si cela te tente. Je connais pas mal de d'endroits sympathiques où l’alcool n’est pas si mauvais, et la musique plus qu’acceptable. Qu’aimes-tu faire : danser, jouer aux dés ? Ou peut-être… Aux cartes ?

La dernière suggestion relevait plus de la facétie que de la proposition solide, quoi qu’il lui fût tout à fait possible d’animer les soirées de la belle en l’introduisant auprès de cercles illégaux où as de cœur et dame de pique faisaient changer l’argent de main avec une rapidité déconcertante. En tant que guide… Autant que de protecteur si jamais certains messieurs avaient l’idée saugrenue de lui déplaire, de quelque manière que ce fût. L'orphelinat ayant plus été une prison qu'un foyer, Lynch ne se trouvait pas très au fait de ce qu'elle appréciait comme type de divertissement, à part son précieux tarot.

Faussement sage, Fergus prit une gorgée de café sans la quitter du regard, en appréciant l’amertume qui roula contre son palais comme le ressac venait déferler paresseusement le rivage. La nuit continuait plutôt bien, au final.




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Citation : Tom Hiddleston

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MessageSujet: Re: under the midnight sun | Lydess under the midnight sun | Lydess Icon_minitimeSam 22 Avr - 22:06



under the midnight sun

« behold the future »


La soirée avançait à son rythme, de toute façon, Lydess n'avait plus d'espoir d'avoir un véritable client pour le moment. Elle ne l'aurait pas souhaité de toute façon, trop heureuse qu'elle était d'avoir reçu son ancien frère de coeur. Si une autre personne un peu éméchée était venue frapper à sa porte, la jeune femme l'aurait certainement renvoyé d'un coup de balai sur les fesses. Mais heureusement, la lune montant toujours un peu plus jusqu'à atteindre son climax scénaristique, elle n'aurait pas besoin de se lever pour administrer pareils corrections à semblables malotrus. Pour le moment, la seule chose qui était importante à ses yeux, c'était de regarder Fergus et d'amirer comment il avait pu s'améliorer avec la finition de sa puberté et de sa vie londonienne. Le soleil et les efforts d'un potentiel travail manuel -plus que certainement au vu de ses vêtements, avaient burriné sa peau pour en faire un exemple de force et de solidité masculine. Cela ne gâchait absolument rien à son charme, et cela changeait d'ailleurs de cette absolue volonté des nobles de toujours paraître plus blanc et plus lisse à travers les maquillages et les préciosités. Elle aimait les véritables hommes qui n'avaient pas peur de se salir et il semblait bien que son ami en était devenu l'un de ces plus beaux exemplaires. Cependant, toute cette agréable observation tandis qu'elle terminait son monologue, s'abattue sans espoir quand il lui répondit. Elle ne put alors s'empêcher de pousser un puissant et grand rire honnête. Une crise de fou rire qu'elle ne put contenir alors qu'il continuait à parler. Après sa deuxième sentence sensationnelle à force de bonheur et de bons sentiments, elle serrant de ses dents son poing et tendit l'autre main en sa direction.

- Oh... s'il te plait Fergus, pas ça. C'est le genre de choses que je raconte à mes clients quand je n'ai pas envie de vraiment travailler...

Tout en disant cela, elle tenta de réfréner son fou rire, pleurant même de joie. C'était incroyable comme il avait fallu qu'il ouvre la bouche sur un sujet aussi ridicule pour soudainement qu'il perde tout le sex appeal qu'il avait su éveiller en Lydess. Oh, bien sûr, il faudrait juste attendre qu'elle reprenne ses esprits pour que la magie renaisse. Mais il fallait avouer que dans les oreilles de quelqu'un qui avait l'habitude de ressortir les grandes lignes de l'acceptation de soi, de la force de la différence et de toujours suivre ses rèves, afin de faire plaisir aux clients avides de ce genre d'élucubrations éblouissantes, surtout dit avec une bougie à la main... ce n'était pas forcément la meilleure des choses à dire. Toujours était-il qu'elle termina sa gorgée de café pour se remettre les idées en place. Posant alors sa joue sur sa main, coude sur la table, elle continua de le regarder avec un grand sourire amusé. Un sourire qui se fit doux et tendre à son tour quand elle l'entendit lui dire qu'il était content de l'avoir retrouver. Voilà qui faisait plaisir à entendre, et qui lui faisait oublier les autres, ceux qui n'étaient plus là, ceux qui étaient partis et qui ne reviendraient probablement plus jamais. La magie de leurs retrouvailles reprenaient petit à petit ses marques.

Ses doigts parcoururent doucement le rebord de la tasse de café où un fond restait encore à être laper. Néanmoins, il y avait là choses plus importantes à faire sur le moment que de se faire une overdose de caféïne, surtout qu'elle n'avait plus du tout envie de dormir désormais. La nuit venait tout juste de commencer, et cela tombait plutôt bien, car elle avait fait une petite grasse matinée ce matin là. C'est fou comme la vie peut-être faite de sournoises et délicieuses coïncidences. Et les propositions de Fergus étaient loin de lui déplaire. Danser aux bras d'un aussi charmant jeune homme n'était absolument pas une idée négligeable, et se trouvait même terriblement alléchante. Jouer aux dés n'étaient pas ce qu'il y avait de plus excitant, sauf lorsqu'il y avait de l'enjeu au bout de la carotte...tel que la dernière proposition que fit le jeune homme. Ce qui passait pour une blague fit effectivement rire Lydess, mais pas réellement pour les mêmes raisons.

- Ris si tu le souhaites, mais saches que j'ai effectivement quelques talents dans le poker, je sais très bien faire semblant d'avoir un très mauvais jeu. Personne n'a jamais su me découvrir, à tel point qu'en réalité, même si mon bluff est le plus reconnu de tous les bluffs, tu n'auras jamais entendu parler de lui !

Terminant la dernière lampée de café, elle fit taper la tasse sur la table en poussant un long rire démoniaque. C'était largement caricatural mais bien représentatif de toute la malice du personnage. Se reprenant avec un grand sourire charmeur, elle se leva et fit en prenant les mains de Fergus, qui étaient effectivement aussi solide et forte qu'elle aurait pu l'imaginer. C'était le genre de peau calleuse qui avait connu les forts travaux et c'était si sensuel. Mais pour le moment, ce fut avec un air tranquille et tendre qu'elle fit sa toute mignonne. Ce n'était pas anodin à dire, car la plupart des gens avaient toujours vu d'elle son côté grande sœur ou d'impertinente pimbêche. Rare pouvaient la voir entre les deux, comme une simple femme. Il fallait avouer qu'elle ne se laissait pas souvent le droit de montrer le peu de faiblesse qu'elle pouvait avoir, et le plus souvent, si l'on pouvait encore un peu plus blesser son orgueil, elle se renfermait dans une telle colère légendaire qu'elle pouvait alors faire oublier à tous ce petit excès de tristesse qui pouvait perler de son coeur.

- Mais écoute, je ne suis pas contre danser si tu sais où m'emmener. Après avoir bu un café à cet heure là, je ne sais pas si je vais dormir de sitôt et toi non plus, vu que je t'ai empoisonné de ma caféine.

Elle eut un nouveau rire. Empoisonné n'était véritablement pas le bon mot, surtout quand on songeait à l'effort qu'elle mettait à voler ce café de grande qualité ainsi que ses tasses en porcelaine de chine. Mais la diseuse de bonne aventure avait toujours dit ce qui lui passait par la tête sans se soucier des conséquences. Tant que ça la faisait rire.

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MessageSujet: Re: under the midnight sun | Lydess under the midnight sun | Lydess Icon_minitimeDim 18 Juin - 21:24



Under the midnight sun

« Vouloir plaire à son siècle est souvent une raison pour déplaire à la postérité. »

Cirque O'Farrell, 1890

C’était bien là tout le problème, le drame, la frustration infinie, avec Whitechapel et ses habitants : ils avaient arrêté de rêver, et lorsque leur imagination engourdie osait enfin effleurer la frontière du champ des possibles, ils se clouaient eux-mêmes au sol à peine élevés, par leur pragmatisme, qui n’était en réalité que du défaitisme et de la résignation se prenant pour du raisonnable. Southwark n’échappait pas à cette épidémie de petitesse d’esprit loin de datée d’hier, et c’était rageant de voir que la moindre étincelle de créativité, d’espoir ou de simple envie finissait presque à chaque fois noyée dans une douche froide auto-infligée. Dans de rares cas, cet infime brasier vivotait, malmené par les éléments, et les murs d’impossibilité qu’avaient construits autour d’eux les plus favorisés, pour les empêcher de relever la tête, ou pire encore, commencer à songer à s’extraire d’une coquille que la bonne société n’était que trop heureuse de leur imposer. Quel tour de force prodigieusement exaspérant que celui réussi par leurs soi-disant élites, qui non contentes d’exploiter à outrances les masses laborieuses, étaient également parvenues à leur ôter de la tête tout élan de créativité, de folie. Ils n’étaient que des bons à rien, de simples mortels coincés dans une vie aussi besogneuse que morose, dont le meilleur qu’ils pourraient en tirer serait un peu d’amour, un confort sommaire, et l’opportunité d’offrir un toit et de quoi se nourrir à leur famille. Ce n’était pas que leur flamme avait été étouffée : sa simple naissance avait été rendue impossible, reléguée au rang de lointaine légende. Dîtes à un pauvre de Whitechapel qu’il pouvait s’extraire du marasme que constituait sa vie depuis son premier cri, et il ricanerait, mi amer mi amusé, comme si l’on venait de lui faire une bonne blague, légèrement vexante, tellement naïve. Même les enfants ne proféraient pas de telles sornettes ; envoyés dans les usines de confection, les ateliers, les blanchisseries, ou auprès d’artisans dont ils devenaient les apprentis, ils se trouvaient plongés très tôt dans l’univers froid et sans perspectives du travail manuel, peu gratifiant et à peine rémunérateur ; rien de tel pour tuer dans l’œuf ce que leur conférait leur nature humaine en termes de créativité, ou encore de grain de folie. Leur troupeau, paisiblement écrasé, n’aurait su trouver tout seul par où commencer pour tout bêtement réapprendre à désirer plus que l’insignifiance qu’on leur avait fait gobé comme étant l’unique horizon auquel les gens comme eux pouvaient prétendre.

Heureusement, il restait des gens de sa trempe pour faire trembler les murs de leur carcan invisible… Et des âmes pas si perdues que ça, capables d’entendre l’appel de l’aventure et de trouver la force nécessaire pour y répondre. Des personnes comme cette chère Lydess, par exemple… En un peu moins rasoir, il fallait l’avouer. Même s’il souriait toujours avec douceur, Fergus ne put que lever les yeux au ciel, devant le pragmatisme de la belle qui se trompait clairement de cible.

-Je ne te dis pas de parler à l’étoile du matin avec ferveur tous les soirs en promettant, si ton vœu te réalise, d’être ne gentille fille jusqu’à la fin de tes jours. Si tu souhaites quelque chose, fais-toi confiance, et lance-toi ; d’ailleurs, si tu étais suffisamment sûre de toi, tu ne m’aurais même pas posé la question.

Vous souhaitiez la maison de votre voisin, plus belle, plus spacieuse et plus sécurisante que la vôtre ? retroussez-vous les manches, cessez de geindre ou de cogiter plus avant ; allez briser les genoux dudit voisin pour lui faire comprendre que vous êtes on-ne-peut-plus sérieux, histoire de l’encourager à plier bagages, voire même débarrassez-vous en une bonne fois pour toutes pour être assuré d’être parfaitement tranquille dans votre nouvelle demeure. Inutile de s’embarrasser de toutes les barrières que les privilégiés avaient créées spécialement pour eux, afin de ne surtout pas les voir aspirer à une existence en dehors des trous à rats où ils étaient bien heureux de les confiner, il n’y avait qu’à se lancer –ni plus, ni moins.

Adoptant une attitude nonchalante, Lynch joua cartes sur table, se montrant comme souvent d’une sincérité pleine et entière, sans demie mesure, et en un sens sans se soucier de la moindre notion de tact. Du Fergus tout craché, en somme.

-Après, si tu préfères que je t’affirme que ton rêve est idiot, et même complètement irréalisable, que tu devrais laisser tomber pour commencer à penser enfin comme une adulte responsable, pas de souci, c’est aussi dans mes cordes ; à toi de voir. Je ne paierai pas plus cher, conclut l’Anglais en vidant cul-sec sa tasse de café, armé d’une petite pointe d’ironie, et de son regard à la fois assuré et malicieux.

Monsieur Je-sais-tout et je te démontre par A+B l’implacabilité de mon raisonnement caustique faisait un bref passage sous les projecteurs… Mais Lydess était une amie, une excellente amie, et le gangster n’avait pas spécialement envie qu’ils en arrivent à se bouffer le nez, surtout après tant d’années d’absence, et alors que tout jusque-là se déroulait à merveille.

La fierté de sa sœur de cœur le fit sourire en coin : dans le monde morne des bas quartiers, un tel tempérament donnait l’impression qu’un peu de soleil leur parvenait enfin.

-Je n’en doute pas, lui assura l’ouvrier en hochant doucement la tête, tout en posant sa tasse vide ainsi que sa soucoupe sur le bord de la table de divination de son hôte. C’est le genre de talent plutôt indispensable pour s’en tirer par ici… Et d’après ce que je vois, tu t’en tires bien. J’en suis content.

Trop bien, même : ce fut avec une superbe énergie que la brunette s’empara de son idée de se dégourdir les jambes, et ce sur le champ, là où son invité avait pensé que son offre se concrétiserait dans un futur indéterminé, proche mais pas trop quand même.

Avec la mine de quelqu’un d’usé, l’Anglais secoua légèrement la tête, incapable cependant de perdre son sourire, tant la bonne humeur de la diseuse de bonne aventure, malgré l’heure tardive, la fatigue et son taux d’alcoolémie tout de même raisonnable, s’avérait aussi euphorisante qu’une bulle de champagne.

-C’est que j’en reviens…

Là, bien calé dans son siège, il se sentait bien, confortablement au calme, suffisamment tranquille pour ne pas avoir envie plus que ça de quitter le petit cocon de son amie et de repartir en vadrouille, dans le noir, puis le bruit et la touffeur des salles bondées qu'il avait quittées peu de temps aupravant, semblait-il il y avait de cela une minute à peine.

Un soupir, pourtant, signa sa reddition : difficile de refuser quoi que ce fût à Lydess, d’autant plus que leurs retrouvailles méritaient tout de même d’être célébrées dignement.
L’ouvrier la laissa s’emparer de ses mains, pas forcément tactile mais en tout cas nullement effrayé par la promiscuité de façon générale :

-Raconte-moi donc quelque chose de drôle avant, tiens, lui demanda Lynch en indiquant du menton ses paumes, tournées vers le ciel, et abandonnées à la voyante.

Qui sait, lui lire les lignes de la main pouvait être amusant, même si la « séance » ne durait qu’une poignée de minutes, et puis cela lui donnerait l’occasion de ne pas avoir à se lever de suite, perspective que ses muscles, détendus, ne trouvaient pas immensément agréable. Si pour sa sœur aînée, il nourrissait le plus sincère des respects, l’art de cette dernière restait malgré tout pour lui quelque chose de trop abstrait pour qu’il parvienne à le considérer avec un semblant de sérieux.

-La droite ou la gauche, comme tu veux, l’une comme l’autre ça me va.

La demoiselle pouvait très bien l’envoyer promener ; il aurait malgré tout réussi à grappiller quelques secondes de plus bien installé dans la roulotte de la belle.




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MessageSujet: Re: under the midnight sun | Lydess under the midnight sun | Lydess Icon_minitimeMar 4 Juil - 21:11



under the midnight sun

« behold the future »

Voir Fergus lever les yeux au ciel avait quelque chose d'amusant et d'excitant. Pour une fois qu'il n'étais pas celui qui exaspérer son entourage, voilà quelque chose que la diseuse de bonne aventure prendrait très soin proche de son coeur, avec toute la sagacité qui l'animait et l'irrespect de son sourire facétieux. Le voir reprendre ensuite sa nonchalance était bien moins amusant, mais cela était toujours intéressant de l'observer reprendre ses marques habituelles. Il n'avait définitivement pas changé, et Lydess aimait bien cela. C'était comme un raccrochement à un passé lointain, qui lui manquait défintivement.

Oh, ils n'avaient pas été aussi proche que la voyante et son petit frère de coeur avait pu l'être, mais l'orphelinat vous marquait de ces liens de parentés invisibles et inviolables, avec des sourires et des soutiens qui se moquaient du sang, du temps et des épreuves. Il faisait preuve cependant, d'encore plus de pragmatisme par sa réaction que Lydess dans ses paroles, mais elle y reviendrait plus tard, ce n'était pas le moment. A cette seconde précise, entendre par la suite les paroles rassurantes de Fergus indiquant qu'il ne doutait pas de ses talents de bluff, et qu'il était content qu'elle s'en tire si bien... tout ceci la rendait jouasse comme il fallait. Mais alors qu'elle s'était saisie de lui, son visage prit l'allégorie de la fatigue, en bon vieil homme fatigué à la mine contrie de fort travaux burineur de peau, Lydess sourit avc douceur, presque attendrie. Elle le fit rasseoir alors sur sa chaise de table, celle des clients celle des amis, et soupira d'un petit air gentillet.

- Bien sûr... suis-je bête, tu n'as pas trouvé cette gourgandine n'importe où, et cet haleine à peine agrémentée de café te trahit bien trop.

Ce n'était pas bien grave. Le café mettait parfois plus de temps à atteindre certains cerveaux que d'autres, et un grand gaillard comme cet homme si solide se devait très certainement avoir besoin de plus que d'une tasse d'un somptueux café royal volé avec sensualité pour se mettre au niveau de ses plus grandes capacités. Cette phrase étant bien trop longue, coupons-là. Lydess se positionna derrière Fergus, ayant retiré doucement ses mains pour les poser sur ses épaules. Là, d'un geste très maternelle allant de pair avec la mine si fatiguée de l'homme mûr, la diseuse de bonne aventure s'attacha à lui offrir un massage très lent et très doux. Rien de sexuel, juste un massage des épaules et des muscles du dos, pour le dérider un peu, le Monsieur je sais tout qui sent la bière bon marché et la sueur virile. L'écoutant profaner sa question en rapprochant son oreille de sa bouche, tout en ne cessant ses gestes, elle regarda alors les mains ouvertes devant elle:

- T'es bien mignon, mais ce n'est pas mon domaine de prédilection..., tout en continuant d'apporter aux muscles de Lynch un soin qu'il ne regretterait pas de sitôt, voilà au moins ce qu'elle aura également appris à force de fréquenter la subtilité des asiatiques du cirque. ...mais je veux bien essayer.

Prolongeant une dernière fois son geste jusqu'au plus bas de son dos, suivant les lignes bien dessinés de ses muscles dorsaux, elle l'abandonna en riant doucement et se posa comme si de rien était sur sa propre chaise, devant sa tasse vide. Par chance, elle avait déjà trouvé quelques livres sur le sujet, quelques papiers profanes et autres choses curieuses. Prenant donc celle de gauche, car il s'agissait de celle qui généralement fonctionnait le moins dans les tâches quotidiennes, elle la regarda avec une petite moue. Une description serait tout appropriée à cet endroit là, mais elle craignait de dépasser ses prérogatives.
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