Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.]



 
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Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.]

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Jenny Smith
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MessageSujet: Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Icon_minitimeLun 28 Aoû - 21:05



Le temps d'un vol

« De la bourse ou la vie, le voleur vous laisse le choix. La voleuse exige les deux.»

Il était déjà onze heure passé et l'atmosphère nuageuse était encore une fois au rendez vous dans la ville de Londres. Une atmosphère cependant davantage appuyée dans ce quartier qu'était Whitechapel, pourtant assez loin des usines crachant leur fumées toxiquement noire. C'était en quelque sorte la signature de l'endroit, comme pour remémorer l'épreuve quotidienne des habitants du lieu dès qu'on y dépose le pied. A moins que ce soit l'épreuve du temps sur les façades qui les avaient assombri et donnait ce ressenti si particulier.
Malgré tout, lorsqu'on y a passé l'entièreté de sa vie, c'était aussi banal que deux yeux sur un visage. C'était à la fois la maison, la cour de récré et l'école pour la jeune cambrioleuse. C'était en quelque sorte un village au sein d'une grande ville, du moins une sorte de famille géante, et les paver avaient été de nombreuses fois foulé par Jenny depuis le temps.
Cependant, une balade en dehors de ce quartier ne faisait jamais de mal, bien au contraire. Il était utile si l'on souhaitait aller chercher des bibelots d'une valeur estimablement intéressante, ou pour bêtement observer les gens aisé se pavaner à la course de  l’hypocrisie dans leur vêtement de soie et rire d'eux. Peu importe le nombre de couche vous mettez sous votre robe, vous remuez votre derrière autant que n'importe qui, mais c'était amusant pour Jenny d'imaginer des ragots sur eux lorsqu'elle était en compagnie de membre de la Tribu de sa tranche d'âge.
Une femme trompant son mari, un commerçant dont la marchandise se faisait grignoter par les rat, un gosse encore innocent dont le monde s'occupera bien rapidement, tant d'éléments croustillant servant de conte lorsque nous sommes membres de la Tribu. Peu d'enfants de ce groupe savent lire couramment mais peaufine tant bien que mal leur langage en se narrant de tel histoire : un mal pour un bien. Cela leur permet d'avoir leur propre vocabulaire, l'argot de la rue, une chose que Jenny maîtrise parfois divinement trop bien. Sa langue était une arme redoutable lorsqu'elle ne se servait pas de ses mains, chacun ses outils de travail.

En ce jour, c'était sa paire de main qui lui a servi d'outils. La plupart du temps, la voleuse découpait ses journées de travail en objectif : démarrer par des larcins en solo une bonne partie de la matinée, faire brièvement le compte des acquisitions et commencer à vendre des objets qui se font facilement acheter par les commerçants aux alentours de midi. Le restant de la journée, Jenny préférait pratiquer le vol en groupe, lorsque les gens sont davantage éveillé et plus vigilant à leur affaire, pour ensuite terminer par tous se regrouper dans les quartier de la Tribu et assembler tout ce qui avait été pris dans un coffre commun.
Pour l'heure, ce que Jenny prévoyait de faire était d'aller refiler une montre qui paraissait avoir pas mal d'années à son actif. Il était difficile d'entendre le tic-tac des rouages, et les bruits des passants n'aidais pas, mais au vu de la vitre servant à protéger les aiguilles, elle était assez usée. Il était préférable d'aller voir directement une horlogerie pour en recevoir un bon prix, plutôt qu'un bijoutier.
Pour gagner du temps, la détrousseuse profita d'avoir l'avantage d'un poids léger pour s'agripper au vol à l'arrière d'une calèche en marche. Rester bien dans l'axe du véhicule pour ne pas créer de déséquilibre, et trouver la meilleure position pour ne pas tomber ni se faire repérer par le conducteur. Et de préférence, être dos à la calèche pour s'y asseoir, ne pas fatiguer les cuisses et pouvoir mieux se repérer dans la ville.

Après une bonne vingtaine de minutes de voyage, la pouilleuse passa devant sa recherche et  reposa enfin pied au sol. Une fois le derrière revigoré de tant de mouvement brutaux sur les pavers, elle marcha les mains dans les poches en direction de la boutique et poussa la porte pour entrer dans cet abris de l'humidité anglaise.
La première information à laquelle elle pris accès est le tic-tac à l'unisson de toutes les horloges et montres. Bon plan pour atteindre le chaland selon les pensées de Jenny. Pensées qui alla de pair avec chaque chose rangé par ordre de taille, comme pour intimer la petitesse de la personne qui ose s'aventurer dans l'échoppe.
C'était surement pour palier le peu de luminosité présente, et le silence religieux qui faisait son office. Par crainte de déranger ce mutisme, la membre de la Tribu s'avance à pas de rat vers une vitrine qui abritait des montres à gousset afin de comparer avec l'objet à aiguille qu'elle tenait dans ses mains.
Après une minute d'observation, la jeune tête se leva finalement pour apercevoir dans un coin de la salle un personnage à la peau lacté et d'une taciturnité sans doute à toute épreuve. Jenny coupa ce silence :

-Vous bricavez les montres ou pas ? M'bonnimentez pas, avec tout c't'attirail, devez avoir un beau magot pour une p'tiote en quête de quelque sous.

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Felix J. Adler
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MessageSujet: Re: Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Icon_minitimeLun 28 Aoû - 22:42



Le Temps d'Un Vol.

« LE TEMPS D'UNE VIE. »

Horlogerie Adler, Piccadilly Circus, 1891.

Felix était dans son atelier, comme d’habitude à cette heure-là de la journée, ne commençant que les visites à domicile l’après-midi. La rue dans laquelle il se trouvait ne donnait pas directement sur Piccadilly Circus, le trottoir étant relativement calme. Son affaire marchait correctement notamment grâce au bouche à oreilles mais aussi parfois à un passant curieux qui était agréablement surpris de trouver un horloger sur son chemin. Mais peu avant le déjeuner, il ne s’étonnait pas de ne voir personne depuis plusieurs dizaines de minutes. Il en profitait donc pour faire la poussière sur ses horloges, chose qu’il avait déjà faite la veille. Mais l’horloger avait un côté maniaque qui ne le quittait jamais, encore moins quand il était dans son antre, à astiquer encore et encore ses infernales machines à mesurer et compter le temps qui passait. Il ne faisait même plus attention au seul et unique bruit qui régnait dans son atelier. Il ne l’entendait que quand un décalage se produisait, même d’une fraction de seconde. Cela prouvait qu’une montre, qu’une horloge, n’était pas suffisamment parfaite. Mais à ce moment-là, tout allait bien, se contentant de frotter joyeusement la vitre d’un modèle en bois d’acajou, sculpté par un ébéniste qu’il connaissait.

Felix s’éloignait vers le fond de la salle quand il entendit la porte heurter la petite clochette de l’entrée. Il tourna la tête vers le devant de sa boutique, faisant légèrement dépasser sa tignasse sombre et indomptable de derrière ses horloges accrochées au mur. Il regarda l’individu s’approcher sans l’accueillir, un peu surpris par le personnage qui venait d’entrer. D’habitude, il faisait un effort pour saluer ses clients, chose que lui répétait son épouse qui était bien meilleure commerçante que lui, mais là, voir arriver une enfant sûrement des rues à en juger par ses vêtements, regarder ses montres en vitrine d’un œil intéressé, avait de quoi le laisser perplexe. Elle remarqua alors sa présence et Felix eut presque le réflexe de se cacher un peu plus derrière son horloge. Sans plus attendre, elle prit la parole dans un langage que l’horloger n’avait eu l’occasion que de vaguement entendre une fois dans sa vie mais cela lui fit quand même froncer les sourcils. Nul doute que cette jeune fille venait de l’orphelinat ou de quelque chose dans ce genre-là pour ne pas dire de nulle part. Felix s’approcha prudemment et rejoignit l’arrière de son comptoir, la regardant avec méfiance.

— Bon… Bonjour mademoiselle.

Son ton était hésitant, sachant parfaitement qu’il bégayait pour un rien quand il n’était pas à l’aise. Et il ne l’était absolument pas. Pour être franc avec lui-même, il n’avait pas tout compris de ce que la gamine avait voulu lui dire. Il est vrai qu’il connaissait l’argot, qu’il le reconnaissait, mais il ne le comprenait pas pour autant. Cependant, il devait faire un effort pour ne pas laisser un blanc s’installer. Il savait pertinemment qu’il aurait encore plus de mal à reprendre la conversation. Il s’éclaircit la gorge, ne voulant pas laisser croire qu’il se faisait intimider par une enfant.

— Elles… Elles sont à vendre, je peux vous renseigner sur le prix, si vous le voulez.

Il lança alors un regard vers la vitrine pour les désigner. Il ne voulait pas faire de jugement hâtif, mais il doutait fortement des moyens de sa jeune cliente. À vrai dire, il avait plus peur qu’elle ne soit ici pour le braquer que pour faire des affaires. Pourtant, Felix n’était pas contre lui faire une petite montre si c’était ce qu’elle désirait. Les mains croisés devant lui, bien que les doigts jouant nerveusement entre eux, il baissa les yeux vers les mains de l’enfant et vit un petit appareil qui semblait avoir vécu. Il fronça doucement les sourcils, intrigué, relevant ensuite le coin extérieur d’un. Il doutait sérieusement de la manière dont cette montre était tombée dans les mains de l’adolescente. Il ne dit rien sur le moment, ne voulant pas la provoquer, afin qu’elle ne se sente pas agressée. Felix avait du mal à gérer son ton et il pouvait être très rapidement mal interprété et créer des malentendus desquels l’horloger ne parvenait à se sortir efficacement. Il réfléchit alors quelques secondes et dit prudemment :

— Est-elle cassée…?

Si ce n’était que ça, il pouvait le faire gratuitement pour une enfant qui n’avait pas le sous. Après, il lui faudrait avoir le modèle dans les mains pour estimer de la façon dont elle se l’était procuré. Si le simple fait de l’avoir trouvé dans une poubelle était plausible ou pas. Il tenta alors un sourire pas du tout assuré mais qu’il voulut rassurant. Il était étonnant de constater que Felix était relativement à l’aise avec les enfants plus jeunes mais qu’il perdait rapidement ses moyens devant des adolescents. Ses mains ne bougèrent, son corps ne bougea pas. Ses yeux gris clair étaient fixés sur elle, essayant de ne pas rendre son regard définitivement fuyant.
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MessageSujet: Re: Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Icon_minitimeMar 29 Aoû - 11:28



Le temps d'un vol

« De la bourse ou la vie, le voleur vous laisse le choix. La voleuse exige les deux.»

Drôle de bonhomme que ce marchand de temps qui semblait être sur le point de transpirer à la vue d'une potentiel cliente. Dans l'esprit de Jenny, il était soit friand de se faire de l'argent dans l'espoir d'arnaquer une jeune personne, soit encore autre chose davantage glauque devant un semblant d'innocence féminine.
Dans cette ville de décadence, il est coutume de s'imaginer le pire et la blancheur quasi-cadavérique du vendeur allait dans ce sens.

-Bon… Bonjour mademoiselle.
-Ouai, b'jour...
- Elles… Elles sont à vendre, je peux vous renseigner sur le prix, si vous le voulez.

Par curiosité, la fillette de la Tribu regarda de plus près une montre si proprette que l'on pourrais y voir son reflet. Elle vérifiais cela sur la vitre protégeant le cadran d'une horloge et effectivement, elle s'y voyait furtivement. Bien assez  pour se rincer brièvement les dents du bout d'un ongle qu'elle se rongeait au quotidien. A la vision de toutes ses aiguilles, la gamine pensa que ce serait une bonne idée de les reconvertir en cure-dent, vu la quantité astronomique qui s'était regroupé au même lieu.
Après cette bonne chose de faite, elle se redressa pour ne pas donner de mauvaises idées au seul homme présent dans la pièce face à l'image d'une fleur légèrement penchée en avant.
Jenny se retourna vers le vendeur dont elle ignorait d'ailleurs le nom. Elle aurai pu prendre le temps d'essayer de lire le nom de la boutique peinte sur l'enseigne en bois à l'extérieur mais cela lui aurait coûté plusieurs minutes à recomposer mentalement les lettres pour savoir comment le prononcer sans bafouiller. Un seul bégayeur, c'est déjà bien assez pour rendre une conversation embêtante.

Étrangement, la synchronisation parfaite d'autant de tic-tac avait quelque chose de serein, ce qui pourrait taper sur le système à bon nombre de gens mais ce bruit à l'écart du tumulte de la rue, ça remettais les idées en place. Loin des aboiements de chiens errant, de poivrot criard, de bonimenteur aguichant les filles de trottoirs, ce bruit restait cohérent dans son rythme.
La cerise sur le gateau étant que cela se produisait en intérieur, à l'abris du mauvais temps. Encore un peu et il aurait suffit d'un fauteuil confortable pour se faire bercer par cette douce mélodie.

La montre volé était toujours dans sa main, le pouce frottant le métal du bijou pour s'occuper. Le vendeur de Chronographe ayant remarqué l'objet brisa une nouvelle fois le silence gêné :

-Est-elle cassée…?
-Na, juste abîmée mais j'voudrais vous la balader.

Aucune réponse de la part de l'homme qui, visiblement, avait des difficultés de compréhension au langage des rues et restait à fixer l'objet métallique.

-... J'veux vous vendre cet attirail.... Que vous l'attriquiez pour m'alléger les poches.

Un semblant de poche, cela va sans dire avec cet accoutrement, et qu'il valait mieux vider autant que possible pour éviter de prolonger le déchirement du tissus. Pourquoi Jenny voudrais d'ailleurs garder une montre ? Elle ne serais pas du style à penser se servir de cet ustensile pour connaître le moment de la journée, quand il suffit de le deviner selon la densité de gens dans la rue.
A l'heure actuelle, tout ce que souhaitait savoir la jeune fille était une estimation satisfaisante de l'objet pour pouvoir se remplir le porte-monnaie et ensuite acheter de quoi se remplir l'estomac.

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MessageSujet: Re: Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Icon_minitimeMar 29 Aoû - 15:34



Le Temps d'Un Vol.

« LE TEMPS D'UNE VIE. »

Horlogerie Adler, Piccadilly Circus, 1891.

Felix la regardait toujours avec méfiance, ne parvenant définitivement pas à lui faire confiance. Il était peut-être un peu trop anxieux, mais il avait la désagréable impression qu’elle pouvait sortir un couteau de sous ses haillons et le poignarder pour lui voler sa caisse. The Strand n’était pourtant pas un quartier sensible comme Whitechapel mais c’était peut-être pour cela que la gamine était venue jusqu’ici après tout. Pour l’effet de surprise. Il ne laissa cependant rien transparaître sur son visage, conservant son petit sourire poli mais sans saveur. Garder son calme était pour lui un exercice très difficile, Felix étant un homme relativement émotif et impulsif. Sanguin, il réfléchissait peu quand on le contrariait ou quand il était mal à l’aise. La foule était pour lui un cauchemar sans nom mais ne serait-ce qu’un seul individu inconnu pouvait le plonger dans une profonde angoisse. Surtout quand c’était une enfant avec l’œil mauvais. Enfin, Felix interprétait ce regard de cette façon. Il était possible que la gamine n’ait aucune intention mauvaise envers lui. Il devait se rassurer à ce propos, tous les gens qu’il rencontrait n’étaient pas forcément mauvais. Mais c’était quelque chose qu’il avait encore du mal à concevoir, malgré les efforts qu’il faisait.

Elle lui dit alors de vouloir vendre sa montre. Chose à laquelle Felix eut une moue encore plus méfiante, sa suspicion qu’il s’agisse d’une montre volée augmentant. L’horloger regarda l’objet en question avec beaucoup d’appréhension, comme si on allait l’accuser de faire commerce de biens dérobés. Et il avait déjà suffisamment de problème avec la police comme ceci, n’ayant pas envie d’en avoir d’autres. Ses petites entrevues avec Andrew Downcry lui suffisaient entièrement. Il ne dit donc rien, réfléchissant aux diverses possibilités qui s’offraient à lui. Soit il acceptait l’offre de l’enfant sans rien dire, soit il la rejetait, soit il la dénonçait à la police. Mais cette dernière éventualité fut immédiatement exclue, ne pouvant se résoudre à condamner une adolescente sans logis ni famille. Ayant vécu quelques mois lui-même à la rue, il ne pouvait se résoudre à enfermer celle-ci derrière des barreaux. C’était bien trop criminel et il ne voulait pas passer non plus pour quelqu’un qui n’avait pas de cœur. Il continua de garder un long silence, pendant un moment, toujours en train de regarder la montre dans la main de la jeune fille. Finalement, il releva les yeux et plongea son regard sans couleur dans ceux de l’enfant pour dire d’un ton calme et posé :

— Je ne prends pas les objets volés. Je ne veux pas avoir d’ennuis avec la justice. Je peux en revanche la récupérer pour tenter de retrouver son propriétaire mais en aucun cas, je ne peux le faire contre de l’argent.

Il croisa les doigts sur son comptoir, regardant la jeune fille, adoptant une posture plus professionnelle que quelques minutes auparavant. Il la regarda toujours avant de rajouter :

— En revanche, rien ne me prouve que vous l’avez volée. Si vous permettez…

Il tendit une main vers elle pour récupérer la montre et ainsi l’analyser. Il avait rajouté sa phrase pour éviter que l’enfant ne se sente agresser, même s’il se doutait que l’accusation qu’il venait de faire avait été comprise. Il tenta un nouveau sourire, exactement le même que le précédent : courtois, mais sans autre émotion. Il ne voulait pas faire croire à l’adolescente qu’elle avait le dessus sur lui. Après tout, il faisait presque deux têtes de plus qu’elle et était protégé derrière son comptoir. Il ne risquait pas grand-chose et pouvait toujours réagir si elle sortait brusquement un couteau. Cependant, il avait baissé les yeux, ne regardant plus que la montre argentée.
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MessageSujet: Re: Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Icon_minitimeMer 30 Aoû - 9:26



Le temps d'un vol

« De la bourse ou la vie, le voleur vous laisse le choix. La voleuse exige les deux.»

Toujours dans un silence d'un calme d’église, les deux personnages prenaient le temps de se jauger pratiquement entre chaque phrase. Jenny aurai accélérée avec plaisir la discussion pour ne pas avoir l'impression de perdre du temps, mais maintenant qu'elle avait entamé la discussion avec cet étrange adulte et qu'il était sur le point d'évaluer son butin, il n'était plus question de partir.
La première impression d'excentricité qu'il renvoyait donnait par ailleurs une possibilité de vouloir s'amuser avec lui, de tenter de lui faire sortir davantage de mot de la bouche, ainsi que de l'importuner pour voir où peux conduire son agacement.

Bien qu'il aurais déjà eu l'occasion d'être l'objet de quelques moqueries de la part de Jenny, il ne semblait pas si idiot que ça en ayant des suspicion sur la provenance de la montre. Pas que cette intuition soit réservé à l'élite intellectuel, la perception qu'il renvoyait pouvait faire douter de ses capacité à réfléchir clairement.
Par contre, quel idée plus que douteuse que de vouloir faire preuve d'honnêteté naïve en redonnant l’acquisition à son propriétaire d'origine. Et le manque d'envie de vouloir donner un peu d'argent en échange de ce service pouvait irriter l'habitante des rues ce qui ne manqua pas de lui faire soulever un sourcil face à cette perspective saugrenue.

Il était déjà bien difficile pour Jenny, pour ne pas dire impossible, d'avoir une réel confiance en qui que ce soit. Plus la personne avait un âge avancé, et plus la méfiance s'installait : un gosse est facile à modeler et peu facilement se faire corrompre si on y met les formes, mais une personne ayant de l'expérience n'allais pas se faire avoir aussi facilement par une phrase bien placé. Qui plus est, les gens traînant un vécu à leur botte sont plus enclin à pencher autant vers le bien que vers le mal dans leur décision. L'époque veux que ce soit vers le mal la plupart du temps.
Le dicton dit par ailleurs qu'il vaut mieux être seul que mal accompagné, Jenny en était consciente bien qu'elle côtoyait les gens mais pour un échange d'intérêt la plupart du temps.

En guise de réponse à la posture hypocritement professionnelle de Felix, sans doute censé donner une impression de domination, Jenny se rapprocha de manière nonchalante du comptoir. Par précaution, elle tenait du bout des doigts la tocante pour la placer dans la main du commerçant, et par la même occasion pour éviter d'effleurer le moindre millimètre carré de peau. La détrousseuse aurai bien voulu faire preuve de malice en crachant préalablement dans sa paluche mais il n'y avait pour l'instant aucune raison valable pour commettre cet acte.
Une fois l'appareil lâché, la gamine éloigna rapidement sa main pour la remettre en protection dans au fond de sa poche et enchaîna rapidement sur une phrase pour palier le peu de confiance qu'elle avait en ce personnage.

-Z'avais pour combien d'temps à zieuter mon bouchon d'paille ? J'reste même si y'en a pour dix lunes.

A peine la phrase achevé que la fillette s'éloigna du comptoir en gardant le boutiquier du coin de l’œil et alla s'adosser à un mur, pour avoir l'ensemble de la pièce dans son champs de vision, ainsi que l'homme. Sans baisse le regard d'un centimètre, elle dirigea sa main dans son sac en toile de jute, non pas pour en sortir une arme destiné à se défendre ou à faire peur, mais une petite flasque d'alcool. Elle dirigea le goulot à porté de lèvres pour s'abreuvoir de quelques gouttes , afin que le temps passe relativement plus vite tout en gardant ses esprits.

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Felix J. Adler
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MessageSujet: Re: Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Icon_minitimeMer 30 Aoû - 11:40



Le Temps d'Un Vol.

« LE TEMPS D'UNE VIE. »

Horlogerie Adler, Piccadilly Circus, 1891.

L’enfant lui donna la montre et il remarqua bien qu’elle avait évité de le toucher. Felix fut presque soulagé par ce manque d’empathie, mettant cela sur le compte de l’hygiène. Qui sait où les paluches de la gamine ont pu traîner ? L’horloger ne la blâmait pas pour cela, c’était normal après tout. Mais bon, de par son éducation de bourgeois dans sa jeune enfance et son séjour dans la rue, il avait développé un côté très maniaque envers la propreté et l’hygiène. C’était pour cela qu’il faisait la poussière quasiment tous les jours dans son atelier. En revanche, ce qui était paradoxal était qu’il laissait les toiles d’araignée encore habitées, ne voulant pas déranger ses petites bestioles favorites. Mais ce n’était que détails. Il prit donc la montre, bien qu’elle eut un côté un peu poisseux et l’ouvrit pour voir des initiales et une photo de chien dans le clapet. Il fit une moue. Ses craintes avaient été confirmées : la montre ne pouvait pas lui appartenir. Elle n’avait pas les moyens de s’offrir la photographie d’un chien, un chien qui semblait être en forme, bien nourri et au pelage net. Très loin des canidés errants qu’il avait pu voir chez Harry.

Cependant, il continua d’ausculter sa patiente, les aiguilles bougeant faiblement, étant complètement décalées avec le tic-tac ambiant de son atelier. Il allait sans nul doute que les pièces à l’intérieur devaient être usées, affaiblies voire même abîmées. Il devrait l’ouvrir pour voir exactement quelles parties de la montre étaient endommagées, voire si elles n’avaient pas même rouillées, qui sait. Il jeta alors un coup d’œil à sa cliente qui s’était posée dans un coin de sa boutique. Il avait eu un œil méfiant et avait bien vérifié qu’elle ne s’était pas adossée à une horloge qu’elle aurait pu faire tomber sur le sol. Et autant dire que cela aurait été catastrophique. Il soupira légèrement et continua d’inspecter la montre. Les initiales indiquaient « D. S. ». Peut-être était-ce le nom du chien, bien que ceci l’étonnerait énormément. Il parvint cependant à la conclusion que le ou la propriétaire de la montre était quelqu’un de célibataire. Felix avait en effet remarqué que les gens mettaient souvent la photo de leur époux ou de leur épouse dans le petit clapet, geste qu’il n’avait pas tardé à reproduire lui-même. Il releva alors le regard vers l’enfant et lui dit d’un ton sans agressivité :

— Qui est « D. S » ? Car je ne peux malheureusement pas vous la rendre.

Il continua de la regarder furtivement avant de la voir sortir une flasque pour la boire. Là, Felix fronça les sourcils, surpris d’être témoin d’une scène aussi triste à ses yeux. L’horloger aimait ses enfants et imaginer son aînée à l’âge de son interlocutrice boire déjà lui fendait le cœur. Mais ce n’était pas Emma qu’il avait devant lui. La comparaison n’avait donc pas lieu d’être. Cependant, cela l’inquiéta grandement qu’une enfant si jeune soit déjà plongée dans l’alcool. Même si après tout, il n’avait aucune idée de ce que contenait la flasque, même s’il doutait que ce soit de l’eau. Il posa la montre sur son comptoir, continuant d’épier la jeune fille avec un air inquiet, même s’il n’y avait pas grand-chose à y faire. Elle ne recevait sûrement d’ordres de personnes et les formules de politesse ne devaient pas faire partie de son vocabulaire. Il n’y avait aucun doute sur la vie dure qu’elle devait mener mais Felix ne put s’empêcher à songer de faire un commentaire. Sûrement son côté paternel et protecteur qui prenait un peu le dessus, malgré son asociabilité légendaire. Il dit alors prudemment :

— Je… Je sais que cela ne me regarde mais… Tu n’es pas un peu jeune pour boire…?

Il eut alors la petite angoisse qu’elle en fasse tomber sur son plancher. L’odeur de l’alcool était en effet relativement tenace et il n’avait pas envie que ses clients croient qu’il buvait entre deux commandes. Les rumeurs pouvaient partir très vite après tout. Il la regardait toujours de son air inquiet, comment à se tordre les doigts un peu inquiet par tout ceci. Il n’avait même pas remarqué qu’il l’avait tutoyée. Pas par manque de respect, mais par compassion.
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MessageSujet: Re: Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Icon_minitimeJeu 31 Aoû - 15:39



Le temps d'un vol

« De la bourse ou la vie, le voleur vous laisse le choix. La voleuse exige les deux.»

Toujours du coin de l’œil, la jeune observatrice continua de guetter les faits et gestes de l'horloger sur son trésor du moment. Même sans être de près, il était évident qu'il était minutieux dans son travail et Jenny pensa à la chance que devait avoir la femme de l'horloger avec autant de talent dans les doigts.
Ça ne devait pas être si compliqué que ça d'ouvrir une montre s'il suffisait d'avoir autant d'adresse que pour crocheter une serrure, mais à part un ou deux crachats pour nettoyer les rouages il fallait encore savoir comment goupiller les pièces pour leur donner une seconde jeunesse. Il ne fallait pas non plus abîmer quoi que ce soit pour en tirer un bénéfice.

A l'entende de la question pour savoir qui était ce fameux  « D. S » , la gamine fixa le sol en se mordant les lèvres pour ne pas répondre à la question. Son visage se releva tout de même rapidement en direction de ce blafard personnage qui informa ne pouvant rendre la montre.
Hors de question d'avoir réalisé ce travail de récupération d'objet et d'avoir parcourus tout ce chemin pour finalement n'avoir aucune ressource en échange. Si ce curieux Londonien ne voulait pas acheter, il pouvait quand bien même rendre le bibelot à sa nouvelle propriétaire. Quel perte cela peux engendrer de ne pas savoir qui était ce fameux D. S ?
De plus, le chien sur la photographie avait beau être bien entretenu, qui ne dis pas que c'était un tordu faisant on ne sait quelle chose sur cet être ? Question de point de vu, Jenny ne culpabilisa pas d'un cheveux d'avoir alléger la poche d'une personne peut être aussi suspecte qu'elle.

Après cette annonce bien malencontreuse qui risquer de gâcher une bonne partie de la journée, l'homme en rajouta une couche :

-Je… Je sais que cela ne me regarde mais… Tu n’es pas un peu jeune pour boire…?

-Ça pourrais être pire : j'pourrais bibarder à l'orphelinat. Le p'tit Toby d'mon quartier raconte qu'on les bistouilles souvent l'soir de gin pour avoir la cervelle ensablé, et au réveil, dites b'jour à certaines douleurs qui vous empêche de vous asseoir sereinement...

Comme quoi, le dicton conseillant qu'il vaut mieux être seul que mal accompagné pourrait se redéfinir selon les membres de la Tribu : "Il vaut mieux être à la rue que mal logé".
Quand à ce qu'elle pourrais ingurgiter comme boisson, elle en a déjà subit les conséquence durant certaine soirée typique de la Tribu pour se souvenir encore de la migraine provoqué par la gueule de bois. Jenny connaissait ses limites et savait pertinemment quand s'arrêter pour apprécier et non subir les boissons forte. Un bon apprentissage de la part de Fergus qui était conscient qu'elle finirait par boire avec l'âge.
Il ne faut pas croire également qu'avoir quelque goutte dans le ventre suffit pour imaginer que Jenny ne remarque pas le vouvoiement soudainement remplacé par le tutoiement, c'est juste une hypocrisie facultative à ses yeux dont elle ne fait pas attention.

Jenny aurai pu tenter de nettoyer quelque peu son joujou indicateur d'heure avec de l'alcool d'ailleurs, la simple ouverture de la flasque semblait avoir provoqué une crainte chez le vendeur. Avoir quelque émanation dans le nez lui aurai fait du bien et aurait été amusant à voir selon le mode de pensé de Jenny.


-Bon, pas qu'ce soit gavant d'parler de gnôle, mais vous allez faire quoi d'ma bricole ? Faut qu'je change d'crèmerie pour trouver un ach'teur ou quoi ?

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Felix J. Adler
Felix J. Adler

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Informations : Souffre d'un autisme d'Asperger • Dyslexique • Est obsédé par son métier • Rêve de travailler sur l'horloge de Big Ben. • Insomniaque. • Parle peu • Se sent mal à l'aise dans une foule • A quelques bases d'Allemand et de Français • A le corps glacé et est d'une pâleur à faire peur • Origines Juives • Possède une Pamphobeteus Platyomma mâle pour animal de compagnie • Est le mari d'Amy S. Adler.
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MessageSujet: Re: Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Icon_minitimeLun 4 Sep - 13:04



Le Temps d'Un Vol.

« LE TEMPS D'UNE VIE. »

Horlogerie Adler, Piccadilly Circus, 1891.

Felix arborait toujours son air inquiet en voyant la jeune fille avec sa flasque. Il savait pertinemment qu’il n’était pas son père et qu’il n’avait aucune autorité sur elle, mais il ne pouvait s’empêcher d’éprouver de la compassion pour cet enfant qui avait grandi sans amour, sans foyer, sans parents. Enfin, il avançait cela alors qu’il ne connaissait absolument rien de sa vie. Peut-être qu’elle avait grandi avec ses parents mais qu’un malheureux évènement avait fait qu’ils étaient séparés désormais. Cependant, il pouvait estimer à sa façon de parler qu’elle ne venait pas d’un milieu aisé de base. Son jargon, cette façon de mâcher la moitié des mots, son vocabulaire, laissaient tout à croire qu’elle n’avait jamais connu le confort d’un bon canapé à côté d’un bon feu de cheminée et cela attristait grandement l’horloger qui, malgré ses airs impassibles, possédait une sensibilité importante envers certaines personnes. Et les enfants et les adolescents en faisaient partie. Il trouvait cela injuste que de tels êtres, parfaitement innocents, devaient subir dès leur naissance les difficultés de la vie. Mais ses propres et bien-aimés parents lui avaient appris qu’on ne naissait pas tous égaux. Il garda donc le silence, ne pouvait pas faire grand-chose de plus à son sujet.

Cependant, elle parla d’une anecdote pour le moins bouleversante aux yeux de Felix. Que l’orphelinat aurait été pu être pire, que des sévices avaient été faites sur des enfants drogués. L’horloger ferma ses yeux gris un instant, ne voulant pas en savoir plus. C’était suffisamment affreux ainsi. Il ne pouvait imaginer ses propres enfants à la place des orphelins, cela lui donnait presque envie de pleurer. Et pourtant, ses yeux étaient rarement humides d’ordinaire. Il réalisa alors que même s’il avait été traité comme un handicapé durant toute son enfance par sa mère qui le haïssait et son père (qui n’était pas vraiment son père) le frappait parfois pour qu’il devienne un fier militaire comme lui, il n’avait pas eu la plus malheureuse, loin de là. D’ailleurs, il n’avait jamais eu cette prétention. Il n’avait jamais eu le sentiment d’avoir eu une enfance malheureuse ou difficile d’ailleurs. Dès le début, il n’avait rien ressenti, ou très peu. De plus, il avait grandi dans l’une des plus grosses propriétés de Liverpool, cela n’était pas négligeable, surtout par rapport à la vie dans la rue, dont il en avait eu un aperçu pendant une petite poignée de mois. Il repensa alors à ce que lui avait dit l’enfant et eut finalement un frisson qui lui parcourut l’échine.

— Quelle horreur…

Il ne dit rien de plus, un peu perdu dans ses propres pensées. La voix de Jenny le ramena pourtant à la réalité, demandant ce qu’il allait faire de la montre. Felix la regarda un instant, se demandant ce qu’il devait faire entre son devoir de citoyen et ce que lui dictait son cœur. Soit il rendait la montre la gamine, trop honnête pour reprendre un objet volé, soit il la dénonçait à la police et rendait l’objet à cette dernière afin qu’il retrouve le ou la fameuse D. S. Il passa une main dans son petit bouc, taillé avec soin par son épouse avant de dire finalement :

— Comment t’appelles-tu ?

Certes, cela ne résolvait rien du tout. Cela ne faisait que retarder le problème et une possible réponse envers l’enfant. D’ailleurs sa question avait sûrement sonné un peu brusque, mais Felix n’avait jamais été bon pour juger son ton, prenant des intonations parfois complètement à côté de ce qu’il pensait. Quoiqu’il en soit, il se gratta la tête et dit finalement, bien qu’un peu hésitant :

— Je veux bien te la reprendre et te donner un peu d’argent en échange. Sûrement pas le prix qu’elle vaut, car cela reste un objet volé. Ensuite je la ramènerai à la police dans cet état. Je ne veux pas m’avancer à faire des réparations si le propriétaire désire la laisser ainsi. Et cela évitera à la police de lorgner éventuellement dessus.

À cet instant, il réfléchissait plus à haute voix qu’autre chose. Il se doutait que les derniers détails de sa tirade n’intéressait pas l’adolescente, mais s’entendre parler le rassurer un minimum et conforter son choix en estimant que c’était le bon. Il releva ses yeux aussi pâles que sa peau et tenta un petit sourire timide mais bienveillant envers sa cliente chapardeuse.
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Jenny Smith
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MessageSujet: Re: Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Icon_minitimeVen 8 Sep - 8:05



Le temps d'un vol

« De la bourse ou la vie, le voleur vous laisse le choix. La voleuse exige les deux.»

-Mon blase, c’est Jenny répondit-elle à l’interrogation de l’horloger.

C’était bien beau de s’observer en chien de faïence et à se poser des questions dans le chaud d’un magasin, mais le temps passait pour pas grand-chose. La voleuse ne demandait qu’un peu de monnaie pour une simple montre, quelques minutes auraient suffit, et voila que l’homme mentionnait les policiers. Dans son fort intérieur, Jenny espérait qu’il ne soit que comme les petits chien : beaucoup d’aboiement mais aucune morsure.

Cela lui suffisait pour avoir un début d’avis sur cet individu londonien et en particulier sur le travail qu’il pratiquait et chérissait sans doute trop.
Observez par exemple, dans un pays civilisé  et florissant, ce qu'est le mobilier d'un simple homme ou du dernier des manœuvres, et vous verrez que le nombre de gens dont l'industrie a concouru pour une part quelconque à lui fournir ce mobilier, est au-delà de tout calcul possible.

La veste de laine, par exemple, qui couvre cet horloger, toute simple qu'elle parait, est le produit du travail réuni d'une innombrable multitude d'ouvrier.
Le berger, celui qui a trié la laine, celui qui l'a peigné ou cardée, le teinturier, le fileur, le tisserand, le foulonnier, celui qui adoucit, chardonne et unit le drap, tous ont mit  un portion de leur industrie à l'achèvement de cette œuvre.

Combien d'ailleurs, n'y-a-t-il pas eu de marchands et de voiturier employés à transporter la matière à ces divers ouvriers, qui souvent demeurent  dans des endroits distants les uns des autres ! Que de commerces et de navigations mis en mouvement ! Que de constructeurs de vaisseaux, de matelots, d'ouvrier en voile et en cordages, mis en œuvre pour opérer le transport des différentes drogues du teinturier, rapporté souvent des extrémités du monde !

Quel variété de travail aussi pour produire les outils du moindres de ces ouvriers ! Sans parler des machines les plus compliqué , comme le vaisseau du commerçant, le moulin du foulonnier ou même le métier de tisserand, considérons seulement quel multitude de travaux exige une des machines les plus simples, les ciseaux avec lesquels le berger a coupé la laine.
Il faut que le mineur, le constructeur du fourneau où le minerai a été fondu, le bûcherons qui a coupé le bois de la charpente, le charbonnier qui a cuit le charbon consommé à la fonte, le briquetier, le maçon, les ouvriers qui ont construit le fourneau, la construction du moulin de la forge, le forgeron, le coutelier, aient tous contribué, par la réunion de leur industrie, à la construction de cet outil.

Si nous voulions examiner de même chacune des autres parties de l'habillement de ce même ouvrier, ou chacun des meubles de son ménage, si nous songions aux nombreux outils qui ont été nécessaire aux ouvriers employés à produire ces diverse commodité, si nous examinions en détails toutes ces choses, si nous considérons la variété et la quantité de travaux que suppose chacune d'elles, nous sentirions que, sans l'aide et le concours de plusieurs milliers de personne, le moindre individu dans un pays civilisé, ne pourrais être vêtu et meublé même selon ce que nous regardons assez mal à propos comme  la manière  la plus simple et la plus commune.
Il en était donc de même pour chacune des montres et horloges de cet homme. De quoi relativiser sur ce qu’il pourrait appeler « œuvre d’art » et se rendre compte qu’il n’est au final qu’une goutte d’eau dans sa propre boutique. Jenny avait conscience de sa petitesse au sein de la société, mais voila qu’elle pourrait se considérer pratiquement comme l’égale d’un horloger ayant des revenue d’argent légal.

En sortant de ses pensées un peu trop profonde, ses idées en revenaient à son point de départ. Elle tourna le regard vers le boutiquier pour lui adresser la parole :

-Vous m’en filez combien alors ? J’veux pas être en contact avec les poulets, alors donnez vot’réponse fissa siouplait.


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MessageSujet: Re: Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Le temps d'un vol [ Felix et Jenny] [TERMINÉ.] Icon_minitimeVen 8 Sep - 20:26



Le Temps d'Un Vol.

« LE TEMPS D'UNE VIE. »

Horlogerie Adler, Piccadilly Circus, 1891.

L’enfant n’avait donné que son prénom à l’horloger. Celui-ci aurait voulu en savoir un peu plus sur l’identité de son interlocutrice mais si elle vivait dans la rue, ou même à l’orphelinat, on n’avait pas dû s’embêter à l’affubler d’un patronyme. Felix trouvait cette situation très triste sans pour autant quoi faire. Il ressentait réellement le besoin de l’aider mais elle ne semblait pas comprendre ses intentions. Pouvait-il l’en blâmer ? Personne ne semblait réellement comprendre Felix. Même lui-même ne semblait parfois pas savoir ce qu’il voulait. Après tout, il ne voulait pas lui donner de l’argent pour une montre volée mais en même temps, il voulait la garder et lui donner un peu d’argent pour l’aider. Cela revenait parfaitement au même mais au niveau du principe, c’était parfaitement différent dans la tête de l’horloger. Mais le côté bourru de la jeune fille le freinait encore un peu dans sa décision, ne sachant pas tellement quoi faire de cet objet qui ne leur appartenait pas. Il ne voulait tout simplement pas d’ennuis avec le possible propriétaire. Mais s’il l’apportait à la police. Felix était toujours en proie aux doutes et ne parvenait pas à prendre une décision rapide, malgré l’impatience grandissante de Jenny.

C’est alors qu’un client entra. Felix releva la tête vers lui et lui sourit poliment. L’homme, un certain Patrick Bacbeth était venu quelques jours auparavant pour commander une montre et il venait sûrement la récupérer. L’horloger ayant fini son travail depuis un moment, il n’avait rien à se reprocher. Si ce n’était la présence de l’enfant dans son atelier. Le client l’avait aperçue aussi et Felix nota le froncement de sourcils de Mr. Bacbeth. Après tout, les haillons de l’enfant avaient de quoi étonner et surprendre, surtout dans un quartier pareil. L’horloger eut alors un peu peur pour ses affaires et de l’image qu’il pouvait renvoyer, bien que cela contredisait l’humanité dont il faisait preuve avec l’enfant. Puis il se souvint que Mr. Bacbeth était un agent de police, qui n’était apparemment pas en fonction à ce moment-là, mais un agent de police quand même. Felix ignorait tout de Jenny. Il ne savait pas si elle était activement recherchée ou commettait ses larcins dans la plus grande discrétion de tous. Après tout, ce n’était pas les vols qui manquaient dans la capitale anglaise. Un peu nerveux, Felix continua de sourire poliment à son client, essayant de capter son attention afin qu’il oublie Jenny le temps de sa présence dans la boutique.

— Bonjour Mr. Bacbeth, votre montre est achevée, c’est bien cela que vous êtes venu chercher ?

— Bonjour Mr. Adler. Oui en effet.

Le policier, distrait par la présence de l’enfant, tourna son regard méfiant vers Jenny, rapidement suivi de celui, plus inquiet, de Felix. Ce dernier s’éclipsa derrière son comptoir pour ressurgir brusquement avec une petite montre à gousset argentée parfaitement neuve. Il sourit timidement à son client qui lui donna l’argent en le remerciant. Felix le rangea rapidement dans sa caisse, un peu nerveux de savoir que Jenny sache où se trouvent ses recettes. Un geste qui n’échappa pas à Bacbeth qui se tourna vers Jenny en faisant un simple :

— Qui est-ce ?

— Oh, c’est… c’est une enfant que j’ai payé pour… euh… pour qu’elle transmette un message à Amy… Amy, c’est ma femme…

Il eut une moue embêtée. Il voulait couvrir Jenny mais ne savait absolument pas mentir, attirant bien évidemment les suspicions du policier qui se tourna vers l’enfant pour la regarder avec méfiance. Felix avait fermé les yeux, nerveux, se broyant les doigts sous l’angoisse, ayant peur de se retrouver une nouvelle fois à Scotland Yard pour des idioties. Et il n’avait pas forcément envie de se retrouver en prison cette fois-ci. Il priait juste pour que tout se termine bien, tandis que le policier inspectait toujours Jenny du regard, visiblement très dubitatif sur la présence de l’enfant ici.

— Que fais-tu ici ?

Peut-être la prenait-il pour une enfant pas très maligne qui révèlerait tout dans un abus d’honnêteté spontanée. Mais Felix la savait plus intelligente que cela et priait pour qu’elle ne les fasse pas couler. Ou pire : qu’elle l’accuse lui seul d’il ne savait quoi.
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