The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI]



 
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The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI]

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Harry J. Downcry
Harry J. Downcry

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MessageSujet: The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI] The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI] Icon_minitimeDim 14 Oct - 20:13



The Return of the Owl

By the hand of the mortal, I reborn.

Whitechapel • 19 avril 1892

Trois, quatre, dix, douze. Les escaliers qui conduisaient Harry jusqu’à son appartement ne lui avaient jamais paru aussi long. Rentrer du cimetière, pareillement. Il avait lâchement abandonner tout le monde, sans même adressé un regard à Devlin, ni au Lord Renfield. Tellement bouleversé, mais heureux d’être en vie, que le vétérinaire perdit l’espace d’une seconde le sens de la réalité. Les choses étaient simples : ils avaient gagné. Personne ne lui retirerait cette victoire, il pouvait rentrer chez lui en paix. Felix avait été emporté dans les bras de Jonathan, lui avait accompagné son père dans le cab les guidant jusqu’à l’hôpital. Après être bien sûr qu’il serait entre les meilleurs mains de celui-ci, il put rentrer chez lui. Les visites nocturnes n’étant pas autorisés, on ne lui laissa pas l’opportunité de dormir au chevet de son père. Ce ne serait que parti remise, il pourrait lui rendre visite le lendemain, le surlendemain.

Depuis l’année passé, Harry avait tout laissé se dégrader, se putréfier en lui-même, que ce fut sa relation avec son père que toutes celles qui l’entouraient. Il se morfondait, dépérissait à vu d’œil, avait perdu goût à tout. Mais c’était désormais bien fini. Il n’était pas une simple victime de quelques vastes tromperies qu’était la vie.  Sa main tremblante, serrant le pistolet et éborgnant l’immonde créature, le lui avait bien prouver.

Il l’avait laissé à Devlin, cette arme. Mais lui vint alors à l’esprit, l’envie de le récupérer. De l’accrocher comme trophée, au sommet de sa cheminée. Non pas par envie de valoriser toute l’idéologie qu’elle transportait : célébrer une arme faite pour tuer était bien la dernière chose qu’il souhaitait. Mais ce n’était qu’une vague idée, dont il reparlerait à l’occasion d’un café avec le détective. L’heure n’était plus à ressasser le passé. A cet instant, il voulait retirer ses vêtements pleins de sueurs et de terre, prendre une bonne douche, et aller voir ses animaux pour leur faire un gros câlin.

Cette fois-ci, il ne terminait pas à l’hôpital. Quand tout ceci fut fait et que son corps retrouva l’odeur sauvage des chiens qu’il serrait contre ses bras, Harry s’allongea dans son lit au côté de son demi-loup. Tout semblait calme, comme si rien ne s’était passé. Presque… comme la dernière fois, à son retour de l’hôpital. Mais tout ceci n’était qu’écran de fumée, car rien n’était comme avant. Son corps en était sorti plus fort, son esprit aussi. Il ne s’allongeait plus avec la panique et le souffle court, les yeux ouverts dans le sommeil, serrant l’être le plus proche de lui pour se rassurer dans le noir. Quelque chose en lui avait éclos ; mais il ne savait pas encore si cela serait pour le meilleur ou pour le pire. Il ferma les yeux, et s’endormit, sans faire aucun rêve.

Les jours qui suivirent ne furent pas à l’image de ce grand chamboulement dans l’âme d’Harry. Il se leva comme à son habitude, tôt ; mangea un petit déjeuner correct, fit manger tous ses animaux et s’occupa de leur traitement. Il leur chantonna des mots doux et s’assurait de leur bonheur. Il ne sortit pas. La seule chose de véritablement notable fut son alimentation. Il mangea plus, prêt à reprendre un peu de poids. Quelque part, le vétérinaire songeait que ce n’était pas agréable de câliner quelque chose qui n’avait que la peau sur les os. C’était la chose la plus facile auquel remédier. Le reste viendrait en vivant. Mais Harry ne pouvait mentir à lui-même et faire comme si rien ne s’était passer. Il restait quelque chose à régler. Beaucoup de non-dits durant cette année qu’il fallait faire éclater, véritables abcès puants. Mais il ne trouvait pas encore en lui le courage de le faire. Se reprendre en main, c’était déjà beaucoup. Mais les jours passaient lentement, et Harry n’avait toujours pas eu de nouvelles de David. Était-il le médecin de son père ? Non, cela ne faisait aucun doute que Jonathan avait fait appel à lui pour soigner Felix. Il fallait le meilleur pour soigner ce genre de cas désespéré, il en savait quelque chose. Mais cela ne coûtait rien de passer dire bonjour, à moins que personne ne lui ait dit que lui aussi, se trouvait dans ce foutu cimetière. De toute façon, David possédait les doubles des clés de chez lui, depuis le temps. Néanmoins, il fit tout ce qu’il était en son pouvoir pour ne plus y penser. La seule personne dont il avait besoin pour se reprendre en main, ce n’était que de lui-même.

Ce matin-là, Harry s’était levé avec le sourire. Après s’être occupé de ses animaux, il se posa pour un bon petit déjeuner. Il dévora des pancakes au miel avec un appétit encore jamais vu, et buvait son café dans la plus grande des tranquillités. Il n’avait certes pas quitté son appartement -à part pour aller rendre visite à son père, mais cela changerait aujourd’hui. Le vétérinaire avait prévu de faire une petite sortie au parc durant l’après-midi, afin de faire sortir les tout récents pensionnaires de sa clinique. Il espérait également pouvoir aller voir Felix, certainement ferait-il cela en premier d’ailleurs. Cela fera déjà une bonne petite trotte. Prendre du poids, c’était bien. Mais il ne faudrait pas perdre en muscles. L’épisode du cimetière avait prouvé que l’agilité et la course étaient des compétences qu’il ne fallait surtout pas perdre. Tout ce qu’il voulait, c’était juste être un peu plus présentable. Personne ne souhaiterait parler avec un cadavre vivant, surtout si celui-ci vous gratifie d’un large sourire encadré par un visage osseux. Assis sur sa chaise, Harry terminait de fermer sa chemise beaucoup trop grande pour lui, tout en sirotant son café. Peut-être qu’il devrait passer chez Amy afin de se faire faire des habits à sa taille ? Ce serait une grande première. Il n’osait pas imaginer la tête des patrons de couture. En plus de cela, il s'était rasé de près pour la première fois depuis une éternité - sans avoir jamais eu une barbe si fournie que cela, et avait même mit ses lunettes. Soudainement, son demi-loup leva la tête, suspicieux. Harry ne le remarqua pas, tout occupé qu’il était à terminer de s’habiller.

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David P. A. Williams
David P. A. Williams

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Informations : Est né en Écosse. • Vient d'une famille de petits bourgeois. • Son père est pasteur. • A été abusé par sa mère pendant plusieurs années. • Santé fragile. • A passé quelques semaines à l'asile à cause de son homosexualité. • A un très fort caractère. • Arrogant parfois. • Se drogue. • Fume occasionnellement. • A tenté de suicider. • En a conservé les cicatrices sur son avant-bras. • A des marques de piqûre au niveau du coude.
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MessageSujet: Re: The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI] The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI] Icon_minitimeMer 24 Oct - 23:06



The Return of the Owl.

« The Edge Of The Night. »

Whitechapel, 19 avril 1892.

Après avoir passé la nuit chez les Adler, David était rentré chez lui dès le matin, ne voulant pas s’attarder chez Amy et son mari, non sans avoir souligné leur imprudence d’avoir monté les escaliers dans leur état. Cependant, il avait quelques informations supplémentaires sur les blessures de l’horloger et comment il s’était retrouvé dans une situation pareille. Il ne croyait guère à cette histoire de loup-garou, même si les plaies au torse de Felix pouvaient potentiellement correspondre à une grande main dotée de griffes. Néanmoins, le mari d’Amy avait dit qu’Harry et Jonathan s’y trouvaient, avec lui et cela avait suffi à mettre le doute dans l’esprit de David. Ce dernier n’eut le temps d’aller rendre visite à l’un ou à l’autre, s’occupant des Adler et Felix lui ayant dit qu’Harry et Jonathan s’en étaient sorti étrangement indemnes. Cela avait soulagé la culpabilité du chirurgien de n’avoir pu se déplacer chez son frère ou son amant. Il espérait cependant que les deux hommes comprennent que l’état de l’horloger était à surveiller de près, ayant perdu beaucoup de sang, surtout au niveau du mollet que la balle avait perforé. Balle qui avait été d’ailleurs tirée par Harry mais, involontairement, selon Felix.

Ce fut finalement deux jours plus tard qu’il put se libérer : il sortit de chez les Adler, pour une fois, pas trop tardivement et s’empressa de rejoindre Whitechapel où se trouvait et la clinique vétérinaire d’Harry et l’église de Jonathan. Cependant, le fils du directeur de Scotland Yard se trouvait davantage sur son chemin que l’édifice religieux du pasteur. Il prit donc la décision d’aller au Nord, remontant Londres à pied, prenant l’air de cette matinée d’Avril. Retourner à Whitechapel ne le laissait pas indifférent. Il avait beau habiter juste à côté, il n’aimait pas vraiment l’ambiance qui en émanait. Un sentiment d’insécurité perpétuelle, quel que soit la classe sociale de l’individu. Il avait cependant dans l’espoir d’avoir un minimum de répit s’il tombait sur des membres de la Tribu malintentionnés et ainsi, essayer de marchander avec Fergus. Cela était peut-être une façon de penser d’un petit bourgeois qui ne sortait guère de son quartier favorisé mais David voyait suffisamment les cas désespérés qu’on lui ramenait à l’hôpital pour lui ôter l’envie de finir comme ses patients : à moitié mort, si ce n’est déjà décédé, par un coup de couteau ayant ouvert tout le ventre ou une artère.

Le trajet se passa sans problèmes, fort heureusement. Il arriva devant la clinique d’Harry qui semblait encore fermée. David eut une moue, ne voulant pas déranger le vétérinaire. Comme un idiot, il se rendit compte qu’il avait encore sa valise avec ses ustensiles de travail et qu’il n’avait même pensé à prendre un cadeau… Se maudissant, il finit cependant par frapper à la porte, bien que timidement. Finalement, il préféra sortir sa clef pour déverrouiller la serrure afin de rentrer, toujours timidement. Il n’aimait guère s’introduire ainsi chez les gens mais il ne savait pas dans quel état se trouvait Harry. Certes, il n’avait rien selon Felix, mais il se méfiait toujours un peu du témoignage de l’horloger. Néanmoins, il s’avança timidement dans l’entrée de la clinique, refermant la porte derrière lui et regardant tout autour de lui. Rien n’avait changé depuis la dernière fois qu’il était venu, dernière fois qui devait remonter à une dizaine de jours. David resta silencieux et songeur, tandis qu’il pensât au fait que les chiens du vétérinaire l’avaient déjà senti et alertés de sa présence à Harry. Il resta donc tranquillement dans le hall d’entrée, sagement, à attendre que le maître de la demeure descende de son perchoir, sa valise toujours en main.

Finalement, il se décida de jeter un coup d’œil dans la petite cour intérieur, mais la seule présence qu’il trouva fut celles de chiens et chats qui redressaient leurs oreilles de surprise de le voir parmi eux. David leur sourit poliment, comme pour les saluer et retourna plutôt à l’intérieur où il regarda le plafond, là où se trouvait normalement le vétérinaire.

— Harry…? Tu es là…?

Il voulait être sûr que ce dernier se trouvait chez lui, et surtout, était conscient et en bonne santé.
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MessageSujet: Re: The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI] The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI] Icon_minitimeSam 10 Nov - 21:03



The Return of the Owl

By the hand of the mortal, I reborn.

Whitechapel • 19 avril 1892

Harry termina de se préparer, endossant une veste ballante. Ses lacets étaient bien fixés sur ses trop grands pieds, et un pancake se trouvait toujours dans sa bouche quand son demi-loup leva la tête. Ce n’était pas un geste naturel, sa rapidité et la direction dans laquelle pointaient ses oreilles lui en apprenait bien assez. Quelque chose, ou quelqu’un, était à la porte de sa clinique. Peut-être un client qui avait besoin en urgence  de ses services, après avoir recueilli un animal blessé : cela arrivait plus souvent que prévu. Mais Harry mâchouilla pensivement le pancake entre ses longues dents. Si cela pouvait être David, la coïncidence serait truculente. Voilà bien des jours qu’il se gardait à l’intérieur, en attendant une visite de sa part -principalement, même s’il n’avait pas envie de se l’avouer… et maintenant qu’il serait sur le point de faire une sortie personnelle, le voilà qui se pointerait ? Ce serait bien de son genre.  Une ombre passa sur son regard, engloutissant le reste de son dernier pancake. Il avait bien des idées de ce qu’il avait envie de lui dire, mais était-ce bien le moment ? Le vétérinaire ne s’était même pas encore véritablement remis de la nuit du cimetière, juste vaguement reposé, les muscles endormis. Peut-être avait-il pris un kilo suite au repas gargantuesque qu’il s’était fait la veille. Un appétit de loup.

Un clic en bas le conforta dans l’idée qu’il se faisait au départ : c’était bien David. Personne d’autre ne pouvait entrer, pas même son père. Harry poussa un soupir et ramena les cols de sa veste vers son menton. Un style impeccable s’il n’était la largesse de ses plis. L’instant de la confrontation était venu, il la craignait autant qu’il la désirait du plus profond de son sang. Sa main vint caresser le sommet de son demi-loup, pour l’apaiser. Ce dernier retourna s’allonger comme un pacha sur le canapé. Harry descendit les escaliers, la gorge nouée. Ses lunettes glissèrent sur le bout de son nez, il les remit.

- Oui, je suis là.

Sans surprise, le chirurgien l’attendait au milieu du hall, bien sagement.  Tout un tas d’émotions pourtant le submergèrent. Bien évidemment, la joie de le voir là, pour la première fois après cette dizaine de jours -trop longtemps sans avoir pu le revoir. Malgré les jours qui passaient inlassablement aux rythmes des horloges -n’en déplaise à Felix, Harry ne se lassait jamais de voir David. Sa petite moue boudeuse et ses yeux tristes, peut-être justement parce qu’il ne les voyait pas assez. C’était ce visage qu’il avait envie de chouchouter à l’excès, pour se persuader qu’il reviendrait avant le mois prochain. Se rapprochant de lui, le vétérinaire courba son immense cou et le haut de son dos pour venir déposer un doux baiser sur ses lèvres. Un baiser tendre et lent, loin de ces étreintes presque désespérés qu’il lui avait été coutume de jeter. Ses yeux étincelaient en rencontrant les siens, de cette lumière qui ressemblait un peu à celle d’avant. Comme à son habitude, il se moquait qu’on puisse le voir d’au delà des vitres. Celles-ci étaient pour la plupart recouvertes des fumées qui remontaient des usines, des tâches de boues quand on en éclabousse les flaques, d’affiches d’imbéciles venus collés un événement quelconque. De toute façon, il n’y avait personne dans la rue. Pas un bruit, juste le bruit de leurs pas dans le hall -et des animaux dans l’entrée de la petite cour qui les regardaient en remuant de la queue. Harry, bien tristement, n’en vint pas à cette extrémité et s’écarta de David. Il était déjà bien assez heureux de lui avoir volé un baiser.

- Tu voulais me voir ?

Ah. Le vétérinaire ne parvenait pas à défaire une certaine ironie dans les crevasses de sa voix. Quelque chose d’imperceptible peut-être pour le commun des mortels, mais quelque chose que David pouvait entendre. Il n’avait pas l’habitude de parler avec cette voix. Harry se sentit soudainement mal d’avoir commencer les hostilités d’une manière presque détournée. Mais quelque chose grondait au creux de son ventre depuis un petit moment, une sensation aigre de cet insidieux silence. Il n’en voulait pas au chirurgien de ne pas venir le voir tous les jours, sachant à quel point son emploi du temps était compliqué. C’était… tellement d’autre choses. Harry ne pouvait prétendre être la plus parfaite des victimes non plus.

- Viens prendre quelque chose maintenant que tu es là.

Prenant discrètement sa main, Harry remonta finalement les quelques marches jusqu’à chez lui. Maintenant qu’il y avait possibilité d’une discussion, il ne la laisserait pas s’échapper. Le demi-loup fut surpris de le voir revenir aussi vite mais remua ses fesses jusqu’à saluer les deux hommes. Son appartement semblait pareil à autrefois, peut-être un peu mieux rangé. L’odeur des pancakes flottait encore dans l’air, délicieuse. Harry s’attela à faire un bon chocolat chaud, jetant parfois de petit regard à David, comme pour vérifier qu’il ne s’était pas enfui entre temps. Une petite marque de paranoïa qu’il avait fini par contracter durant les derniers mois. Après tout, il avait bien remarqué ces choses, avait l’œil de ce genre de changement. Quelque part, le vétérinaire se sentait mal à l’aise. Comme si le renouveau qu’il y avait eu dans son esprit… était un pas en avant vers une mentalité de radicalement différente. Il espérait lui faire comprendre certaines choses. Ses longs doigts tendirent la tasse chaudement réalisée à David, mais le squelette n’allait pas s’installer sur le canapé, comme il avait pu en avoir l’habitude. La chaleur et le confort du canapé, pour se coller à ses hanches et chuchoter dans son cou, chatouiller ses cheveux. Lui s’installa à la table de la cuisine, jetant un œil absent dans sa propre tasse de thé vide. Il resta étrangement silencieux, préférant attendre ce qu’il pouvait avoir à lui dire. Harry redressa son long corps le long du dossier de sa chaise, observant David d’un œil interrogatif et d’un demi-sourire.

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David P. A. Williams
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MessageSujet: Re: The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI] The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI] Icon_minitimeMer 21 Nov - 10:06



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« The Edge Of The Night. »

Whitechapel, 19 avril 1892.

David se tenait toujours dans le hall d’entrée du cabinet vétérinaire d’Harry, sans oser s’aventurer plus haut pour l’instant. Même s’il savait que le propriétaire des lieux l’aurait plus qu’encourager pour que le chirurgien fasse comme chez lui et monte à l’étage le rejoindre comme s’il vivait ici, David avait cette pudeur, cette retenue qui l’empêchait de prendre ses aises comme si de rien n’était, ne souhaitant guère déranger Harry dans quoi qu’il fasse. Il entendit alors du bruit venant de l’escalier puis la voix du vétérinaire se manifester. Le chirurgien lui sourit timidement tout en le regardant se diriger vers lui. Il l’ausculta très brièvement du regard, vérifiant que le vétérinaire ne boitait pas ou ne souffrait pas. Non, Harry avait l’air de bien se porter globalement même s’il avait l’air fatigué, comme ces dernières semaines, au final. David s’en voulait un peu, au final, de l’état mental de son amant. Il n’avait sûrement pas apporté le soutien moral dont le vétérinaire aurait eu besoin mais, là encore, le docteur estimait qu’il n’aurait rien arrangé. Voire pire : il aurait sûrement aggravé le moral de Harry, même si cela n’était pas intentionnel. David soignait les corps, pas les cœurs, malheureusement…

Ce fut alors qu’Harry se montra étrangement entreprenant en lui volant un baiser sans même que le chirurgien eût eu le temps de le saluer en propre et due forme. Cependant, il ne le repoussa pas, n’étant nullement en froid avec le vétérinaire, même s’il avait posé sa main sur l’avant-bras d’Harry par réflexe. David n’était pas quelqu’un de très démonstratif dans sa façon d’aimer ou même de haïr. Il paraissait souvent froid et distant mais n’était pas imperméable aux sentiments même les plus basiques. Il ne savait juste pas les exprimer. Par pudeur, pas timidité ou peut-être à cause d’un traumatisme plus profondément enfoui. Néanmoins, David ne pouvait s’empêcher d’essayer de savoir si Harry allait bien. Peut-être avait-il juste pris un coup sur la tête pour se montrer aussi… direct. Quoique. Au final, cela lui ressemblait bien d’être entreprenant. Il ne fallait, de toute façon, pas compter sur le chirurgien pour faire avancer les choses, malheureusement. David se connaissait et il savait que cela faisait partie de ses plus grands défauts. Alors Harry prenait les devants et il avait bien raison. Une fois leur baiser terminé, le médecin garda la main de son amant dans la sienne, le regardant avec un sourire tendre.

Cependant, avant que David n’eut le temps de dire quoique ce soit d’autre, Harry s’empara de son autre main et l’entraîna à l’étage de son cabinet, faisant lâcher sa première main au chirurgien. Il se laissa guider avant de se faire doucement installer à la table de la petite cuisine d’Harry, sous les yeux de son chien-loup, celui qui avait été la raison de leur rencontre. David devait avouer qu’il avait toujours l’animal imposant et se disait que c’était sûrement très rassurant d’avoir une telle bête à ses côtés pour protéger la demeure. Peut-être était-ce aussi pour cela que le chirurgien n’avait osé monter à l’étage, de peur de déranger le canidé qui veillait. Même s’il doutait bien que le chien le connaissait et qu’il savait que David était tout sauf un ennemi. Ce dernier jeta un regard à son amant qui était occupé à préparer un petit chocolat chaud dont il avait le secret. Le chirurgien lui souriait quand leurs regards se croisaient. Mais il demeura silencieux, n’osant pas tellement entamer la conversation de peur de froisser Harry. Après tout, il savait pertinemment qu’il apparaissait et disparaissait de la vie du vétérinaire comme s’il n’avait été qu’une sorte d’esprit.

— Merci pour le chocolat…

Il lui sourit en prenant la tasse dans ses mains et regarda le contenu puis Harry avant de soupirer légèrement.

— Écoute… Je sais que je disparais un peu en ce moment et je suis désolé… Je…

Il chercha ses mots, essayant d’être diplomatique et de parler avec tact, deux qualités qu’il n’avait malheureusement pas.

— Je sais qu’il s’est passé un truc au cimetière de Highgate l’autre jour et que tu y étais… Je… Je voulais venir plus tôt te voir mais… entre l’hôpital et Felix.

Il eut une moue gênée.

— C’est lui qui m’a dit que tu allais bien et… et…

Et David ne faisait pas confiance à l’horloger, les faits étaient là. Felix lui avait dit qu’Harry n’avait rien, qu’il avait été épargné et le chirurgien ne put que s’en remettre à ce témoignage qu’il avait d’abord pensé faux, par pur égoïsme de la part du mari d’Amy. Il avait en effet pensé que ce dernier avait menti pour pouvoir rester en vie, au détriment de la vie du vétérinaire mais il devait bien admettre que son raisonnement était faux. Il n’aimait pas Felix, mais il essayait de se rassurer en songeant au fait qu’Amy n’aurait pas épousé un homme malhonnête, cruel et égoïste.

— Et visiblement c’est le cas… J’ai vu les blessures de Felix, il a fallu que je les soigne… Amy pense qu’il a perdu la tête, il ne cesse de dire que c’était un loup-garou qui lui a fait ça… Sauf la balle dans son mollet. Là, il refuse de nous dire qui c’est.

Il haussa les épaules, par désintérêt sur l’identité du tireur.

— Mais toi, tu vas bien…? Tu n’as rien ? Jonathan semble avoir été épargné aussi, il y était apparemment…

Les mains toujours sur sa tasse de chocolat chaud qu’il n’avait pas touché, il regardait Harry droit dans ses yeux, une lueur vraiment inquiète dans ses iris.

— Qu’est-ce que c’était réellement pour que Felix perde la tête ainsi…? Il est pourtant relativement cartésien quand ça ne concerne pas ses horloges… Et… tu es sûr que tu vas bien, tu as l’air… Tu…

Tu as l’air changé. Mais David n’eut pas le courage de sortir cette dernière phrase, préférant le regarder avec un air réellement inquiet, soucieux de l’état de son amant. Peut-être que le vétérinaire n’avait des blessures que dans sa tête et le chirurgien était aussi incapable qu’inutile pour ce genre de séquelles. Il espérait juste que cela ne soit pas trop grave. Nerveux, sa poigne se referma légèrement sur sa tasse, ne quittant pas Harry du regard.
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Harry J. Downcry
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MessageSujet: Re: The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI] The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI] Icon_minitimeJeu 24 Jan - 23:49



The Return of the Owl

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Whitechapel • 19 avril 1892

Avec la présence de son aimé dans la pièce, celle-ci aurait du se teinter d’une chaleur nouvelle. Animée par le plaisir de le voir sous son toit, l’atmosphère aurait du changer - se faire plus joyeuse. Il ne devait suffire que de cela pour illuminer une journée, normalement ; car il n’y avait pas assez de mot pour décrire tous les sentiments qu’avait développé Harry pour David depuis les trois ans qui avaient marqué leur rencontre. D’un jeu de séduction avait grandi un profond respect, et une volonté presque maladive de prendre soin de celui qui l’acceptait dans son cœur. Une manie qui n’avait fait qu’augmenter drastiquement avec son agression à la Tour de Londres. Harry avait connu la peur de mourir, le vide que l’on ressent à l’approche de la fin, la terreur de ne pas en avoir assez dit, assez fait, de ne pas avoir assez aimer les gens autour de lui. Sans nul doute avait-il commis des erreurs. Perdu dans les ténèbres, le squelette qu’était Harry n’avait fait qu’errer pendant un an à la recherche de l’étincelle qui faisait autrefois son courage. Peur de sortir, peur de tous les autres regards, peur de s’endormir seul, peur du noir. Comme une ancre fixe et reconnaissable, il s’était accroché à David plus qu’à n’importe qui d’autre. Il lui semblait plus évident de se confier et de se reposer sur lui qu’il visualisait tel la chaleur de son propre cœur. A cet instant, le vétérinaire ne pouvait envisager qu’il pouvait en être autrement ; il n’en était pas capable.

Mais Harry avait pu la voir, l’ombre qui s’éloignait. Assis à cette même table, il se remémorait par flash tous les instants de solitude, de doute. Il n’avait jamais douté une seule seconde de la fidélité de David, mais cet éloignement l’avait mis dans une profonde incompréhension. Aujourd’hui, toute une nouvelle rancœur se discernait derrière les nuages clairsemés de bleu. Il avait repris le contrôle de lui-même, au prix d’avoir blesser des êtres parmi les plus chers. Le vétérinaire savait à présent qu’il était redevenu comme avant, indépendant. Voir David assis sur le canapé le rendait à la fois étrangement triste et mélancolique, des sentiments de grisailles qu’il tenta de cacher sous son sourire avenant. Son chien-loup s’assit à ses côtés et posa sa tête sur ses genoux, attendant les caresses qui ne tardèrent point. Le silence les noyait un peu plus dans les non-dits qui devenaient de plus en plus palpables autour d’eux, à mesure que l’écart se creusait. Comme venant de très loin, la voix de David lui parvint pour le remercier du chocolat. Harry hocha la tête, n’osant pas plus avancer la conversation. Pour dire quoi, de toute façon. Il y en avait bien des choses à dire, mais comment se lancer. C’est tandis que ses longs doigts tapotèrent la table que finalement, David s’excusa de disparaître depuis quelques temps. Cela ne réparerait pas les blessures mais le vétérinaire le fixa, surpris de le voir parler – lui qui se faisait si renfermé.

Harry s’apprêtait même à poursuivre, espérant trouver là une faille pour émettre ses propres excuses, et commencer à se dire les choses en face. Malheureusement, il ne lui en laissa pas l’occasion, reprenant trop rapidement son souffle pour poursuivre sur le fameux incident du cimetière de Highgate. Une ombre passa sur le visage du vétérinaire qui détourna le regard. Entre l’hôpital qui le tyrannisait et Felix qui se payait le luxe d’être soigner à domicile, bien évidemment que David ne pouvait pas avoir une seule seconde à lui. Peut-être l’aurait-il trouver, si Felix ne l’avait pas prévenu qu’il allait bien. Bah, il ne pouvait pas savoir. Harry choisit cette fois-ci de garder le silence, même quand le médecin lui parla des explications de Felix. Son corps tressaillit légèrement quand il apprit que son frère avait tût le coupable. Quand David lui demanda s’il allait bien, comme s’inquiétant véritablement – ce qui lui semblait hors du commun, Harry le fixa dans les yeux. Un éclat de dureté refroidissait l’or humide de son regard, un air sévère qu’on ne lui connaissait peu. Un air qu’il ne donnait même pas à ses petits animaux au moment de les punir. C’était encore plus sombre, presque mauvais. L’accusation était en effet grave : Felix fou pour avoir dit qu’un loup-garou les avait agressé. Pourtant, Harry n’avait pas manqué, durant sa longue dépression, de parler à David des zombies qui l’avaient agressé. De ce vampire qui les contrôlait, et de la mort de sa pie dressée. L’avait-il prit pour un fou, pendant tout ce temps ?

- Tu sais quoi ? Ouai, c’était un loup-garou. Tout le monde pourra te le dire, ton frère également. Lord Renfield également, mais peut-être qu’on est tous devenu fou, hein ?

Le ton était incroyablement venimeux. Jamais Harry n’aurait cru pouvoir parler comme cela à David, et jamais il n’aurait pu le faire il y avait à peine quelques semaines de cela. Mais les choses avaient changé, il fallait prendre conscience de celles-ci. Le chirurgien avait dépassé les bornes, sous-entendant quelque chose qu’Harry n’avait jamais soupçonné. Le prendre pour un fou ? Une colère brûlante dormait dans son cœur et commençait à se liquéfier de lave pure. Tout le monde en parlait, même les journaux. Les rumeurs allaient bon train et la paranoïa était en train de gagner le peuple anglais. Fallait-il donc être à ce point aveugle ou centré sur sa petite personne pour ne pas voir cela ? Harry se mordit les lèvres :

- Mais c’est vrai qu’un être aussi froid et vide que toi ne peut que refuser de croire, ne serait-ce qu’à la possibilité que ce soit vrai, même quand tout le monde le hurle autour de toi.

Le vétérinaire prit une profonde respiration, essayant de se calmer autrement que par la course. Il ne devait plus fuir. C’était bien la première fois depuis leur première rencontre qu’il s’énervait de la sorte, mais il avait atteint ses limites – grâce à ce fameux loup-garou. Sa colère était sourde, affreusement glacée. Là où Felix avait la colère brûlante d’une rage qu’il ne maîtrisait pas, Harry avait appris que l’expression de sa faible force physique ne lui servirait pas. Rien n’était plus violent que la fermeté d’un regard déçu et des mots blessants de vérité. Bien que, pour être honnête, Harry n’avait pas envie de s’enfermer dans une tornade enragée : il était devenu bien trop las de cette misérable situation pour cela. Tapotant délicatement la tête de son chien-loup, celui-ci s’en alla dans son panier en baissant la queue, comprenant que son maître n’était pas d’humeur. Harry se leva en croisant les bras. Il était haut, son squelette passait au dessus de la lumière, son ombre surplombant David. Son visage dans l’ombre ne reflétait plus que ses yeux jaunes poignardant son aimé. Pas un seul sourire sur ses lèvres :

- Et si tu veux tout savoir, la balle dans le mollet de Felix, c’était moi. Moi pendant que je visais la créature qui allait me voler la vie de mon frère et de mon père. Je tremblais de peur.

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David P. A. Williams
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MessageSujet: Re: The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI] The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI] Icon_minitimeVen 23 Aoû - 8:56



The Return of the Owl

« The Edge Of The Night. »

Whitechapel, 19 avril 1892.

Ce silence lourd imposait par un Harry plus taciturne que d’habitude plaçait David dans un état d’inconfort coupable. Le chirurgien savait qu’il n’avait pas été présent quand le vétérinaire avait eu besoin de lui. Quand ce dernier avait eu besoin d’être soutenu, son amant avait juste choisi de faire l’autruche, ne voulant endosser aucune responsabilité. Il n’avait voulu s’encombrer de la détresse personnelle d’Harry, préférant se complaire dans sa propre et unique douleur égoïste, comme s’il ne pouvait y avoir qu’un pauvre type jouant au martyr dans cette ville. Et pourtant, au final, le vétérinaire semblait avoir vu autant si ce n’est plus d’horreurs que David. Ce dernier n’avait vu que la monstruosité de l’âme humaine, la pourriture dans le cœur de l’humain, les ténèbres infinis et abyssaux dans les iris de ses parents. Harry, si la version de Felix était vraie, avait eu les cauchemars de tout enfant, des créatures fantastiques dont les adultes s’amusaient à insister sur le fait que ce ne soit « que des histoires pour effrayer les enfants ». Mais comment croire à quelque chose qui semble complètement invraisemblable ? Le parallèle avec la religion se dessina alors dans une esquisse flagrante d’ironie qui fit sentir David un peu plus coupable sur la situation.

Harry prit alors la parole, confirmant la version improbable de Felix, l’invitant à demander Jonathan ou au Lord Renfield pour demander une confirmation. Malgré tout, David était dubitatif face à cette proposition, ne pouvant simplement y croire. Peut-être que Jonathan aurait pensé qu’il s’agisse d’une créature divine ou… Non, c’était impossible. Le pasteur manquait parfois de discernement et d’objectivité sur certains sujets mais il ne mentirait jamais pour tenter de se réconforter dans l’illusion qu’il ne s’agisse que d’un mauvais rêve divin. Dans le pire des cas, il penserait sûrement qu’il s’agirait d’une épreuve diabolique mais rien ne viendrait entacher l’authentique véracité de son souvenir. Quant au Lord Renfield, David n’avait aucune raison d’aller lui parler. Il avait cru entendre que le jeune homme était un peu perturbé mais cela arrêta le chirurgien de se fourvoyer. S’ils avaient été quatre, voire plus, à avoir vu distinctement un loup-garou, alors cela devait tout autant exister que les vampires. D’ailleurs, si ces derniers étaient véritablement des créatures sortis de leurs contes horrifiques, pourquoi la légende d’un individu mi-homme mi-loup semblait invraisemblable ? Il y avait donc bien plus dangereux que l’âme humaine qui rôdait au sein même de leur monde.

David allait alors s’excuser pour ne pas avoir cru à son récit, même s’il n’avait pas encore assimilé ce que l’existence des loups-garous impliquait. Voilà bien une morsure qu’il ne pourrait pas soigner. Cependant, avant que le chirurgien n’ose assumer son erreur face à Harry, ce dernier ajouta des paroles assassines qui firent baisser le regard azur de David. Le mot vide fut peut-être le plus douloureux, même si tristement vrai. Après tout, oui, dans la plupart de ses journées, il était un homme blasé de tout, ne pouvant que regarder la misère humaine agoniser sur sa table d’opération. Pour lui, l’être humain n’était que de la vermine, des rats, et heureusement que quelques individus venaient à redorer un peu le blason de l’Humanité. Quelques rares personnes qui possédaient encore une âme pure et c’était peut-être pour cela que David s’était éloigné d’Harry, ne voulant le contaminer avec sa peste animique, sa crasse morale. Au final, cela avait été une fois de plus un échec, se mettant à dos l’une de seules personnes encore pures dans ce monde, le rendant aussi vide que lui de toute émotion, plongeant son âme dans les abysses de la rancœur, faisant perdre cet éclat de malice dans le doré de ses iris.

L’épisode du mollet était en revanche anecdotique. David comprenait juste mieux pourquoi Felix avait voulu taire le coupable. S’il n’avait voulu en parler à Amy, c’était compréhensible également. La fraternité qui existait de façon naturelle chez eux était assez admirable, bien qu’Harry et l’horloger soient très opposés sur bien des sujets. Jonathan avait fait partie des gens que le chirurgien avait négligé. Mais la culpabilité devenait trop lourde à endosser et trop difficile à assumer. Il n’arrivait déjà pas à exprimer ce qu’il avait sur le cœur à Harry qui en avait tout simplement assez de ses fuites incessantes. Suite aux quelques phrases d’une précision pourtant redoutable dans la critique, David en avait gardé la bouche légèrement bouche-bée et avait même abaissé sa tasse qu’il finit par poser complètement sur la table. Il détourna le regard, honteux et mal à l’aise, foulant s’enfuir une nouvelle fois, laisser Harry avec comme seule compagnie la culpabilité du chirurgien qui ne parvenait à assumer ses fautes, de peur que les peines et souffrances morales du vétérinaire ne soient trop « encombrantes ». Oui, c’était un sentiment parfaitement égoïste et Harry était l’une des dernières personnes à le supporter et à se soucier de lui et David était déterminé à faire cet effort pour lui.

— Écoute, Harry… Je suis désolé de ne pas t’avoir cru pour la Tour ou le cimetière. C’est juste que ce n’est pas si facile à avaler, comme histoire…

Il fit une moue, se rendant bien compte qu’il essayait une nouvelle fois de se dédouaner. En colère contre lui-même, il se mordit la lèvre inférieure et soupira. Un long silence s’installa alors sans que David ne trouvât quoi dire de pertinent. Il était face aux murs de ses fautes, un mur symbolisait par un Harry glacial et hautain, le surplombant de toute sa hauteur squelettique mais lui paraissait plus infranchissable qu’une montagne. Regardant toujours ailleurs, le chirurgien resta immobile et silencieux, sentant une frustration colérique d’impuissance monter en lui. Mais il n’était pas en position de répliquer. Il n’était en position de se défendre. Il était la proie, cette fois-ci.

— Je ne sais pas quoi te dire d’autre en réalité. Je suis juste… sincèrement et profondément désolé.

David venait sûrement de se retrancher dans sa taciturnité rassurante dans laquelle il aimait se complaire. Aucun mot au-dessus de l’autre, aucune brèche offerte pour qu’Harry ne lui rentre une nouvelle fois dedans, aucune opportunité de sonder son âme atrophiée. Pourtant, il regrettait réellement ce qu’il s’était passé entre eux, mais David avait la fierté tenace et avait peine à chercher les mots pour se confier, qui lui était d’ailleurs un exercice insurmontable. Il ajouta alors dans un soupir :

— Désolé de n’être qu’un semblant d’être vivant alors que tant de choses en moi sont mortes. Je pourris de l’intérieur, Harry, tel un tronc d’arbre rongé par les termites. Je pense que tu le sais déjà.

Il replaça son regard dans celui de Harry, une sincérité flagrante dans ses yeux bleus. Il n’y aucune agressivité dans ses yeux, aucune colère, juste une résignation assumée. Il finit par regarder son chocolat chaud qui refroidissait et en but une gorgée de manière nonchalante, l’ombre d’Harry toujours aussi dessus lui.
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MessageSujet: Re: The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI] The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI] Icon_minitimeSam 7 Sep - 0:48



The Return of the Owl

By the hand of the mortal, I reborn.

Whitechapel • 19 avril 1892

Il avait souhaité toucher les secrets des étoiles. Mordre leurs mystères, derrière les rideaux de la réalité. Entre tueurs en séries et monstres mythiques, la limite était fine, extrêmement fine. Harry  n’aurait pas du traverser les voiles. N’était-il pas heureux, lui et ces animaux, vivant les aurores jour après jour ? Rêvant le fantasme inassouvi d’un meurtrier aux accents de légende, servant la justice dans un implacable désir de jeu intellectuel. Le vétérinaire avait voulu se jouer des lois, et avait sombré dans une spirale infernale qui l’avait conduit au fond du trou. Par ennui. Parce que son père ne s’inquiétait plus pour lui et parce que son âme sœur se passait parfaitement de lui. Harry vivait bien trop de l’attention qu’il portait aux autres, humains comme bêtes, et ne recevoir que silence suppliciait son coeur. En face de lui, un David assis, presque soumis dans sa posture ratatinée sur son chocolat chaud. Cet être cartésien et rigoureux, avare de tendresse et de contact, dont il était si profondément amoureux. C’était à cause de la profondeur de cet amour qu’il était à présent si en colère. L’indifférence était la pire des punitions, et le chirurgien savait la manier avec talent, peut-être même involontairement. Mais Harry était loin d’être cruel. Pourtant ses paroles piquantes de vérité forcèrent David à détourner le regard.

Bien évidemment, le cirque recommençait. S’excusant piteusement de ne pas l’avoir cru, se cachant entre ses demi-mots, prétextant que l’histoire était dure à croire. Qu’il était sincèrement profondément désolé, ne sachant que dire de plus – le tout d’une voix égale. Dans sa petite bulle glacée, il n’y avait une fois de plus que lui et son regard vide. Il but sa tasse sans grande conviction, après avoir asséner à Harry une dernière pitoyable tirade depuis ses grands yeux de chiots. Qu’il n’était qu’un être pourrissant de ses propres entrailles, d’une âme mangée par les termites qui viraient de bord dans les marécages… ou quelque chose comme cela. Au cours des trois années qu’ils avaient sporadiquement passé ensemble, Harry l’avait en effet deviné, ce n’était pas difficile à voir. Cette langueur dans sa voix, ce défaitisme inévitable, tout dans son timbre traînait telle une limace sur le sol. Cette sensation était insupportable, de voir devant lui un tas de chair se déclarant mort – et portant l’attitude d’un véritable cadavre : quand lui-même avait frôlé la mort et l’indifférence pendant sa chute, dans l’oubli de ceux qui lui était cher, de celui-là même devant ses yeux qui se plaignait de son existence misérable et sans vie, malgré tous les efforts d’Harry. Oh, c’était insupportable, plus que cela même : c’était viscéralement abjecte. La façade glaciale du vétérinaire peinait à se maintenir grave en déception. Elle souhaitait exploser d’une rare colère. Cette discussion dépassait le cadre même du fantastique : qu’importe qu’il y eut un loup-garou ou même des fées dans les rues de Londres, c’était là quelque chose de concret, d’émotionnellement réel qui se jouait là :

Pourtant je me souviens de notre première rencontre, quand tu souriais dans l’idée de me défier. Tu avais des yeux arrogants, tu les as toujours. Puis tu… je ne sais pas. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé.

Sa voix était tremblante, mais non d’une incommensurable tristesse. Mais de cette rage interne qui bouillonnait dans un flot obscur, d’intense lumière brûlante s’infiltrant dans un nuage orageux. Il était là, en face de lui, dans cet esprit de mollesse infâme. Où est passé l’homme dont il était tombé amoureux, le vil, le mal, l’étrange garçon aux yeux d’un bleu faussement innocent ? Harry enjamba la courte table basse et s’assit dessus, faisant toujours face à David. Écartant ses longues jambes pour se trouver une posture confortable, il encadrait le chirurgien de sa haute présence. Celui-ci ne pouvait s’enfuir. Oh, il trouverait certainement une solution,
il en trouvait toujours une.

C’est faux… tu ne pourris plus de l’intérieur, ou différemment.

Un long silence s’installa, où Harry scruta de son intense regard d’aigle toutes les nuances des yeux de son amour. Une surveillance acérée de l’oiseau qui surveille effectivement sa proie:

Je t’ai tellement aimé, David. Tu n’imagines pas une seule seconde à quel point. Tu as cru pouvoir l’imaginer. Tu as cru pouvoir la connecter logiquement à toutes les choses que j’ai faite pour toi. Peut-être que ce n’était rien pour toi au final, que ce n’était que de la merde. Que je t’ai étouffé par mes attentions, par toutes les bonnes choses et l’amour que je t’offrais. Est-ce que c’est moi, le termite qui te dévore.. ? Est-ce que c’est moi qui a retiré en toi toute la rancœur et la rage d’exister qui était autrefois en toi ? Tout ce qui faisait que je suis tombé follement amoureux de toi ? Dis-moi David, est-ce que je t’ai détruit ? Ou est-ce que je suis encore une fois trop présomptueux ?

Sa voix ; plus grave qu’à l’accoutumé, conservant ses délicates notes chantantes et asphyxiantes. Il murmurait à son encontre, le visage si proche du sien. Chacune de ses consonnes étaient frappées pour être entendu, pour être gravé dans son esprit. Son regard ; fixe comme celui d’un prédateur, insistant et envoûtant à la fois. Il refuserait que David ne s’éloigne de ses yeux cette fois-ci. Il ferait face, fut-il obligé d’employer la manière forte. Harry irradiait d’une force obscure, comme de celui-qui-sait. Et Dieu seul savait à quel point il était éclairé des zones d’ombres de son aimée.

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MessageSujet: Re: The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI] The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI] Icon_minitimeLun 9 Sep - 9:42



The Return of the Owl

« The Edge Of The Night. »

Whitechapel, 19 avril 1892.

L’ambiance dans l’appartement d’Harry était toujours aussi glaciale et David voulait juste se terrer dans les ténèbres de chez lui et ne plus en sortir avant un moment. Le chirurgien avait toujours trouvé réconfort dans la solitude et n’était tout simplement pas fait pour vivre avec les autres. Un passé trop lourd avait probablement laissé des séquelles trop importantes, des blessures encore ouvertes qui suppurer quand on essayait de gratter les croutes pour constater la profondeur. Une gangrène de l’âme que rien ne semblait pouvoir soulager ou même guérir. Il y avait très peu de chances que ses plaies se résorbent, peu importe avec toute la bonne volonté de ses proches. Jonathan se tenait pudiquement à distance, ayant sûrement compris qu’il ne fallait pas insister et Harry, lui, en revanche, y était allé franchement, arrachant les pansements, voulant combattre le mal par le mal. Y était-il allé trop brusquement ? Non, c’était sûrement ce qu’il fallait faire si David avait été plus fort. Mais il n’était qu’un lâche qui avait toujours fui ses responsabilités, qui faisait ses affaires dans son coin et qui ne demandait jamais de l’aide. Et pourtant, même s’il allait mieux depuis qu’il avait rencontré Harry, il semblait qu’il n’avait pas été à la hauteur des attentes du vétérinaire.

Ce dernier se plaça devant lui dans une posture provocante qu’éloquente, voulant empêcher la fuite de David dont les yeux tentaient déjà de s’échapper en refusant de croiser le regard d’aigle de son amant. La situation était frustrante et une colère qu’il devait contenir naquit au creux des entrailles du chirurgien. Harry ne comprenait pas. Il savait que ce que le vétérinaire lui reprochait, il savait qu’il aurait voulu un signe, n’importe quoi, de la part de David, surtout pendant la période difficile qu’il avait vécu mais le chirurgien n’avait su endosser cette responsabilité. Il en avait été incapable car il n’avait jamais su faire. Encore une fois, il fit la comparaison avec Jonathan, qui taisait ses maux et ses souffrances, se tournant vers Dieu ou Felix pour mieux supporter le fardeau que son petit frère était. Si David était une épave, Jonathan était le quai d’amarrage qui le permettait de ne pas dériver vers l’horizon ou couler dans les abysses. Mais la coque percée du chirurgien était ballotée par les flots, bousculée, malmenée par des vagues qui tentaient de le remettre sur pieds même si tout ceci semblait parfaitement vain. Puis la mer s’était calmée. Et la tempête vint alors.

Tête basse, regardant le sol, David écouta religieusement le sermon de Harry sans trop savoir quoi dire. Il ne sut l’interpréter non plus. Les dires du vétérinaire étaient chargés de reproche, mais une certaine peine sans dégager, comme si un sentiment de culpabilité était malignement niché au sein de chaque phrase, chaque ponctuation. Harry était la victime, celui qui avait le plus perdu, ces derniers temps. Et ce qui ne faisait que le confirmer, c’était cette façon de croire qu’il s’agissait de sa faute, que c’était sa responsabilité si David s’était montré si distant. Le chirurgien se trouvait alors dans une impasse. Il savait que quoi il dise, que ce soit pour soulager la peine de Harry et rétablir le véritable fautif ne changerait rien. Il avait peur que son amant ne soit pas enclin à l’écouter, qu’il craigne que David voulût se sacrifier ou se donner le mauvais rôle pour se faire pardonner. Comment lui dire que ses blessures étaient peut-être plus profondes que ne l’avait imaginé le vétérinaire, que son âme était trop esquintée pour qu’Harry puisse la soigner sans que ce dernier ne le prenne mal en disant qu’il savait déjà tout ceci et que c’était juste lui qui avait juste gardé un voile pudique sur ses secrets ?

En réalité, est-ce que les pléthoriques intentions d’Harry à l’encontre de David étaient réellement la cause de l’isolement du chirurgien ? Ce dernier avait-il le recul nécessaire pour savoir consciemment d’où venait le problème entre eux ? Il semblait être beaucoup trop hanté par les démons de son passé et jamais il n’était parvenu à s’en exorciser, même un minimum. Les visages de son passé le hantaient chaque soir et, à cet instant, il se rendit compte que peut-être, l’amour expressif d’Harry lui avait rappelé de mauvais souvenirs. Une attention abusive, outrancière. Même si le vétérinaire avait toujours été d’une pureté immaculée dans sa pensée, l’inconscient détruit et sclérosé de David avait dû en faire un rapprochement certain, faisant fis du bon et du mauvais. Il n’en revenait pas qu’il ait pu ainsi s’éloigner d’Harry pour s’être possiblement oppressé, comme il avait pu l’être avec sa défunte mère qui, malgré l’évocation de ses regrets, avait marqué d’un fer rouge tout le corps souillé et sale de son fils. Honteux de faire un tel rapprochement, la tête toujours basse, David se mordit la lèvre, ne sachant quoi dire à Harry pour le rassurer et éviter de le mettre plus en colère qu’il ne l’était déjà. Il voulait juste partir et disparaître, comme dans sa triste habitude où la solitude était une situation plus complaisante que simplement profiter de l’amour pur et sincère d’Harry. Mais il était bien trop tard maintenant.

— Tu ne m’as pas détruit Harry, tu as au contraire tout donné pour essayer de reconstruire les ruines en moi.

Il repensa alors la phrase au passé du vétérinaire, celle qui lui donnait l’impression que son cœur préférait relâcher son sang en lui plutôt que de le redistribuer comme il le devrait à tout son être. Cela n’avait été que quatre mots et pourtant, il avait l’impression que cela l’avait poignardé au plus profond de lui, là où la culpabilité le rongeait de l’intérieur, là où il savait qu’il n’y avait plus de retour possible. C’était bien trop tard maintenant. C’était terminé.

— Je n’ai jamais eu la rage de vivre, en revanche, tu te trompes. J’ai toujours été aigri et j’avance juste comme un fantôme parmi les rues de Londres. Si, oui, je t’avais semblé hargneux au début, l’envie m’ait passé parce que je t’aime. Pourquoi aller au conflit avec son amant ? Quel aurait été l’intérêt ? Je… Un esprit tourmenté qui trouve la paix disparaît juste dans les ténèbres, là où est sa place.

Il marqua une pause, regardant vaguement les bûches brûlées et le repos éternel des cendres dans l’âtre de la cheminée.

— Tu n’es fautif de rien. C’est juste moi qui n’aies jamais su comment aimer et encore moins rendre l’amour qu’on me donnait.

Il eut une moue en repensant à cette « affection » que sa mère lui avait démontré pendant des années et s’en voulut une nouvelle fois de rattacher ceci à Harry qui n’avait pourtant rien à voir… ou presque. Mais cela faisait partie de ses secrets à lui. Quelque chose qui, cependant, aurait probablement permis au vétérinaire de l’aider et d’enfin panser ses blessures, de refaire les sutures afin que cela cicatrise proprement sans que cela suinte à chaque fois qu’on le prenait dans ses bras. Quelle ironie qu’un geste destiné à apaiser rouvre ses plaies. Mais il n’avait rien dit. C’était, après tout, impossible à avouer. Comment aurait-il réagi ? Il l’aurait pris en pitié, probablement, et aurait sûrement essayé de lui démontrer deux fois plus son amour pour le soulager et cela n’aurait pas fonctionné. Et pourtant, les décisions qu’avait prises David l’avaient peut-être soulagé lui, mais il venait visiblement de transmettre sa douleur à l’être auquel il tenait plus que tout. Mais il était bien trop tard maintenant. C'était terminé, pour toujours.
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MessageSujet: Re: The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI] The Return of the Owl - [David & Harry] [FINI] Icon_minitimeSam 21 Sep - 18:16



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By the hand of the mortal, I reborn.

Whitechapel • 19 avril 1892

Harry était beaucoup de choses : un idiot aux yeux de certains, un fanfaron qui profite de sa haute taille pour soumettre les autres mortels à sa prestance de héron, un homme ridicule s’enfermant dans le miasme de Whitechapel pour s’occuper des animaux errants alors qu’il pourrait avoir tellement plus, aux yeux des collègues de son père un policier raté manquant de discipline, pour ses animaux un véritable dieu qui décide de leur bien-être et de leur bonheur. David le prenait peut-être pour un homme bien trop gentil pour son propre bien. Mais ce qu’il était avant tout, c’était un véritable chasseur. Un aigle qui, à l’image d’un loup, pouvait traquer sa proie pendant plusieurs jours et surtout ne jamais l’abandonner. Il n’était pas de ceux que l’on pouvait facilement distancer et le chirurgien devait s’en être aisément rendu compte depuis longtemps. Harry ne réagit pas à sa première réponse, car le détruire en essayant de le reconstruire était exactement ce qu’il avait insinué dans ses propres mots. Quand un homme n’a comme motivation pour se lever que la haine et le désespoir, et que l’on les retirait lentement, sûrement…  

Alors un esprit tourmenté qui trouve la paix disparaît dans les ténèbres ? Cela rejoignait déjà davantage les accusations du vétérinaire. Mais c’était un mensonge. Qu’Harry était parfaitement innocent, ce dernier le savait déjà très bien. Il n’était pas naïf et prétentieux au point de croire qu’il pouvait réellement faire la pluie et le beau temps dans le coeur de David. Personne n’avait ce genre de pouvoir sur un être humain, ce n’était que fantasme. Harry craqua ses longs doigts, massa sa nuque tandis qu’il dominait encore son aimé de sa hauteur. Quelques secondes plus tard et il plongeait à nouveau son regard vif sur lui. A quoi bon, même si David n’avait pas physiquement prit la poudre d’escampette, son regard fuyait le sien avec la force du désespoir, et son esprit s’était échappé bien loin. Dans son regard d’un bleu si doux, qu’Harry aurait souhaité pouvoir regarder pendant des heures, un épais nuage s’était glissé. Des tempêtes que le vétérinaire avait quelque fois cerné mais jamais entièrement compris. Il prit une profonde respiration, lentement et régulière, expirant tout en passant une main dans les cheveux de David. Il releva sa fine frange, poussa son menton pour mieux apprécier la beauté massacrée de ses yeux éteints.

Tu n’es pas apaisé… et de toutes les choses que je ne connais pas de toi, j’ignore laquelle te blesse encore. C’est pas faute d’avoir chercher. Mais je souhaiterai l’apprendre autrement qu’en faisant l’inspecteur.

En disant ces quelques mots, Harry ne put retenir des larmes dans son regard. Cette fine pellicule d’eau salée illuminait son jaune acéré. Il se mordit le bord de sa lèvre inférieure, cherchant à ralentir cette nouvelle preuve de faiblesse ; cette douleur, ou plutôt ce manque, qui ne semblait jamais pouvoir être combler. Reprenant son self-control, le vétérinaire se rapprocha un peu plus de David, se penchant sur son visage. S’écarterait-il, outré et agacé de la prise qu’Harry tentait d’exercer sur lui ? Vexé de se voir ouvrir la tête pour essayer d’y comprendre quelque chose ? Il était difficile à Harry de seulement se contenter du peu qu’on lui offrait ; comme l’enfant unique qu’il avait toujours été, il était égoïste et capricieux. Mais il ne l’embrassa pas, se contentant de le regarder, d’admirer la beauté de son visage fatigué. Cela faisait trois ans qu’ils étaient ensemble, de sombres années, mais Harry ne regrettait absolument rien. L’atmosphère de la pièce était comme figé, aucun bruit de l’extérieur ne venait dans l’épaisseur des teintures. Ce n’était qu’ici et là quelques sons éparses qui parfois se faufilaient dans ce cocon douillet. Un cocon qui semblait souvent représenter une prison pour David. Harry soupira tout en caressant sa joue, ses cheveux, appréciant silencieusement ce qu’il avait sous la main.

Un jour, peut-être… mais crois-moi, je ne te lâcherai jamais. Il faudra me tuer pour ça.

Il sourit fièrement avant de poser son front contre le sien. Son chirurgien était un véritable chaton boudeur, et Harry ne pouvait rien face à ses insupportables moues qui le rendaient si renfermé, à cette haleine de chocolat et à ses manières de ronchon. Quelque part, il avait l’impression d’être avec un gamin qui avait grandi trop vite.

Regarde moi…

Douce supplication échappée de ses lèvres, aucunement un ordre ni une rancœur. Une simple demande pour son coeur meurtri. David était une feuille entièrement blanche pour lui ; il connaissait certaines choses, mais avait du obtenir ses informations par force de recherche, d’abnégation et d’hypothèses s’entremêlant de bon sens – mais majoritairement d’une bonne tranche de folie. Et ce n’était rien concernant son plus jeune passé. Harry ne savait rien des traumatismes qui avaient conduit David à être celui qui se trouvait devant lui à ce moment. Mais il ne lâcherait jamais rien, car il n’était pas de ceux qui abandonnaient, et encore moins depuis qu’il s’était repris en main. Rien ne l’empêcherait d’atteindre ses objectifs, aussi futiles et stupides passaient-ils paraître à des yeux profanes. Il était un chasseur.

Qu’est-ce que ça fait d’être la proie maintenant ?

Harry lui offrit un beau clin d’oeil. Rien de ce qu’il pouvait lui dire ne lui ferait revoir ses positions sur ce qu’il pensait de David. Ce dernier était définitivement son âme sœur, et tout ce qu’il lui révélerait ne ferait que le convaincre dans cette idée. Harry était un garçon qui n’avait jamais connu ni la faim ni le véritable malheur. Il se rendait à présent compte que sa dépression, certes non simulée, n’aurait pas du prendre de pareil proportions ; mais il ne s’en excuserait pas. Car sa souffrance était sincère, et que David n’avait jamais souhaité en restreindre la gravité – il n’en avait pas fait grand-chose de toute façon.

Que devait-il faire à présent ? Harry n’était pas très doué pour dire toutes les choses qui traînaient dans son esprit. Parce que celui-ci était noyé dans la multitude, des pensées aux souvenirs, aux hypothèses infernales jusqu’à l’abus. Des centaines de mots à mettre en corrélation pour ensuite sortir une phrase cohérente. Aussi le vétérinaire embrassa-t-il simplement le front de David et soupira :

Au départ… bordel j’avais tellement envie de t’engueuler. De juste sortir tout ce que j’avais comme rancœur contre toi, et de te dire que je voulais que ça change… mais regarde-moi, dès que je te vois, je ne peux plus t’en vouloir. Et quand tu disparaîtras, tu vas à nouveau me manquer…

Peut-être étaient-ils fait pour fonctionner comme cela. Ou Harry était-il prédestiné à aimer pour souffrir, des personnes aux masques sombres, à la peine indescriptible. Que cherchait-il en eux ? Était-il trop heureux dans sa vie et avait-il besoin de ces problèmes de coeur comme balancier, en un fragile équilibre entre le bien et le mal ? Il ne le savait pas lui-même, mais aurait aimé pouvoir.

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David P. A. Williams
David P. A. Williams

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Emploi : Chirurgien.
Informations : Est né en Écosse. • Vient d'une famille de petits bourgeois. • Son père est pasteur. • A été abusé par sa mère pendant plusieurs années. • Santé fragile. • A passé quelques semaines à l'asile à cause de son homosexualité. • A un très fort caractère. • Arrogant parfois. • Se drogue. • Fume occasionnellement. • A tenté de suicider. • En a conservé les cicatrices sur son avant-bras. • A des marques de piqûre au niveau du coude.
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The Return of the Owl

« The Edge Of The Night. »

Whitechapel, 19 avril 1892.

David n’avait pas vraiment d’issue possible face à Harry. Ce dernier avait en effet raison sur toute la ligne, il y avait des blessures qui, malgré toute la bonne volonté du monde, ne pourrait jamais cicatriser. Des traumatismes encrés à vie dans la chair d’un individu, faisant partie de lui et faisant qui il est. Le chirurgien se demandait de temps en temps si c’était à cause de tout ce qu’il avait vécu qu’il était désormais l’homme qu’il était, ou s’il y avait toujours cette pourriture en lui, ce morne nihilisme qui était peut-être une partie inhérente de lui et que ni sa mère, ni l’asile, l’aurait empêché d’être un élément constitutif et central de son être. Cependant, son âme était tout de même malade, il ne pouvait le nier. Et Harry ne cessait de mettre son doigt là où cela faisait le plus mal. S’affranchir de tout sentiment avait été un style de vie qu’il avait adopté pendant de longues années mais le vétérinaire avait bouleversé sa vie plus que le concerné devait se l’imaginer. Même David n’avait su réagir correctement et décemment face à ce lien si fort entre les deux hommes. Il n’avait pas su anticiper, ni rendre réciproquement tout ce qu’Harry lui avait donné.

Tandis que le vétérinaire lui parlait, le chirurgien s’entêtait à regarder ailleurs, n’assumant pas les yeux de rapace de son amant qui semblaient transpercer son cœur de serres acérées à chaque fois que leurs iris se croisaient. Il entendait bien que Harry essayait désespérément de le faire parler, de le délivrer peut-être de ce mal qu’il gardait si pudiquement au fond de lui. David en avait honte en réalité, ce n’était pas quelque chose dont il voulait parler, le sujet ne revenant absolument jamais, même avec Jonathan. C’était une partie de leur histoire qu’ils préféraient enterrer. Mais peut-être valait-il mieux profaner cette sépulture d’horreur, ouvrir ce caveau pour mieux le faire disparaître ? Harry avait le droit de savoir, de voir l’épitaphe de l’âme de David, les raisons du décès de toute joie de vivre, le chant macabre des corbeaux qui l’accompagnaient constamment. Le chirurgien avait vu sa vie ponctuée par la Mort. Chaque période de son existence en avait été marquée soit en y été témoin, soit en étant en son esclave, soit en étant son ennemi. David n’avait jamais voulu pactiser avec les Enfers, mais il y était atrocement lié et il ne parvenait pas encore à savoir comment prendre cette main salvatrice et rédemptrice que lui tendait Harry.

À l’ordre de ce dernier, le chirurgien hésita quelques secondes avant de s’exécuter. Il plongea l’azur de ses yeux dans le doré de ceux du vétérinaire, se laissant faire, accueillant son front contre le sien, fermant les yeux, profitant des douces caresses de Harry. Il ne dit rien pour l’instant, appréciant juste ce moment de tendresse simple. Puis, finalement, le vétérinaire s’exprima de nouveau, lui demandant ce que cela lui faisait d’être la proie désormais. David ne put alors restreindre un profond soupir triste et exaspéré. Il avait probablement parlé en n’en sachant pas assez, en s’avançant de façon téméraire dans l’esprit sinueux du docteur. Ce dernier n’était pas stupide pour autant, il savait très bien ce que Harry sous-entendait et il n’avait pas non plus envie de savoir cela. Jamais il ne le dirait clairement, jamais il ne dirait à voix haute ce que son amant croyait. Cependant, être la proie n’était pas non plus plaisant, cette petite phrase rouvrant les blessures que David peinait à suturer. Il écouta à peine ce que le vétérinaire lui dit ensuite. Il le laissa passivement l’embrasser sur le front, sans répliquer, sans rien dire. Finalement, il remonta son regard sur lui et planta ses yeux avec une détermination qu’il n’avait pas eu depuis un moment.

— Je sais ce qu’est être la proie.

Le ton était froid et résolu. Oui, Harry, dans sa déclaration, l’avait blessé. Cependant, David ne lui en voulait pas, le vétérinaire ne pouvait pas savoir après tout. Il avait toujours été de ce tempérament à s’enflammer et à affirmer plutôt que de supposer. Impulsif et parfois arrogant. Celui avait valu de s’attirer la colère de l’animal blessé qu’était le chirurgien. Harry le voyait-il comme cela après tout ? Était-ce pour cela qu’il le forçait presque à faire comme lui le voulait, quitte à le faire culpabiliser ? Le voyait-il comme un de ses chiens qui lui devaient la vie et devaient se montrer éternellement reconnaissant envers la grande âme que pensait être Harry ? N’était-il pas qu’un de ses patients à quatre pattes, soumis à sa bonne volonté et lui devant allégeance et obéissance sous peine de le décevoir ? Cela ne l’aurait pas étonné, il avait déjà montré ce visage dans des moments plus intimes que David avait du mal à supporter. Il avait essayé, pour lui faire plaisir, mais non, le chirurgien n’était pas encore à même de comprendre l’intérêt de ceci, lui rappelant trop de mauvais souvenirs. Cependant, il était résolu à en faire part à Harry, qu’il puisse enfin comprendre ce qui ne marchait pas entre eux malgré tout ce qu’ils partageaient.

— Je sais ce qu’est être la proie et de ne pouvoir rien y faire. D’être prisonnier et impuissant face à celle qui t’a donné la vie fait tout pour te faire regretter d’être né.

Il détourna le regard, se mordit la lèvre. Les mots avaient du mal à sortir et quand David parvenait à regrouper son courage pour les prononcer, ils semblaient vite s’enfuir de ses lèvres pour aller mourir contre les murs de la pièce. Quelques secondes passèrent où le chirurgien arborait un visage grave et sérieux.

— Je n’ai pas été battu, si c’est ce que tu demandes, j'aurai presque préféré... C’était… pire.

Nouveau silence. Harry n’était pas stupide, il comprendrait certainement l’histoire sous-jacente qui se cachait sous les phrases de David et qui était bien trop difficile à dire explicitement.

— J’étais seul, avec elle. Mon père me prenait pour un fou, seul Jonathan croyait en la vérité… Il… Je lui dois la vie. Elle, elle n’a jamais assumé, c’est pour ça qu’elle… Enfin, ça, tu le sais déjà.

Il sourit, désabusé, secouant la tête.

— C’est pour cela que je dis que je suis une ruine. C’est détruit à la base, depuis plus de vingt ans. Tu as essayé de reconstruire par-dessus mais les fondations sont inexistantes, c’est… J’ai essayé, vraiment et je t’aime plus que je n’aie pu aimer quelqu’un mais, il y aura des choses face auxquelles tu ne pourras rien faire.

Il marqua une nouvelle pause, les larmes lui monta alors aux yeux tandis que sa mâchoire se crispa pour tenter de contenir ses souvenirs qui le brûlaient, le consumaient à l’intérieur depuis trop longtemps.

— Personne ne mérite d’être la proie comme ceci…

Sa voix s’étrangla sur ses dernières syllabes. David n’était pas un ange non plus, il se savait profondément déséquilibré et était un être humain exécrable qui méritait la potence. Tout était de sa faute à lui, mais il ne pouvait s’empêcher de se dire que cette colère n’aurait jamais été maîtresse de lui si sa mère ne la lui avait pas insufflée pendant des années. Il avait un désir profond de se cacher. Mais au lieu de se servir de la paume de sa main comme d’un masque, il préféra faire un deuxième pas vers Harry et se cacher dans le creux de son épaule, enlaçant avec une force désespérée l’étique corps de son âme sœur.
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