"Fire in the hole" | Felix J. Adler



 
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"Fire in the hole" | Felix J. Adler

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Clara Hamilton
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MessageSujet: "Fire in the hole" | Felix J. Adler "Fire in the hole" | Felix J. Adler Icon_minitimeDim 13 Oct - 18:29



Fire in the hole

« Boom »

Maison Hamilton, 1892

La vieille horloge grand-père avait sonné ses douze coups de minuit et, dans son sommeil, Richard Hamilton avait tendu une main pour palper le matelas à la place qui devait être celle de sa femme, mais qui demeurait pourtant froide depuis plusieurs années. Pas que Clara Hamilton soit décédée; simplement, les deux époux ne partageaient plus leur lit depuis près de dix ans et quelque part, au fond de lui, Richard espérait un jour mettre la main sur le corps endormi de sa jolie épouse.

Sous le niveau du sol, à la cave de la maison mitoyenne que les Hamilton habitaient depuis quelques mois, Clara travaillait sur une invention. Au désespoir de Richard, cette dernière s’était aménagé une sorte d’atelier dans la cave au plafond bas et au sol de terre battue. L’espace restreint n’offrait aucun confort, aux yeux de monsieur Hamilton, et semblait plus approprié aux rats qu’à une femme belle et intelligente comme Clara, mais c’était pourtant là qu’elle passait la majorité de son temps.

Cette nuit-là n’y faisait pas exception.

Depuis qu’elle avait réussi à faire exploser l’une de ses intentions, Clara était obsédée par ce résultat inattendu, mais ô combien excitant. Lorsque la poussière était retombée (littéralement) après l’explosion et que Richard avait retrouvé ses esprits, le journaliste était entré dans une fureur dont Clara en ignorait son mari si doux capable. Il avait été inquiet pour elle, certes, mais l’idée de voir exploser des choses sous son toit (Clara avait alors eu la très mauvaise idée de lui faire remarquer que ce n’était pas sous son toit, mais sous le sol) ne l’enchantait guère. C’était justifié et l’inventrice le comprenait, mais c’était plus fort qu’elle : elle devait reproduire cette explosion, mais cette fois, planifiée.

Ainsi, depuis plusieurs jours, madame Hamilton travaillait sur un dispositif explosif. Rien de moins.

La première partie de son travail avait été consacrée à la conception mentale du dispositif. Les explosifs (et la poudre noire) étaient connus depuis des siècles, mais l’utilisation que Clara voulait en faire était nouvelle : créer une explosion sans dégâts matériels et sans risque de blessures pour les êtres humains. Une idée absurde? Certainement!

L’instigateur de cette idée n’était nul autre que monsieur Hamilton.

Partageant un repas silencieux, comme les deux époux le faisaient toujours, Richard avait amorcé la conversation en partageant avec Clara ses théories personnelles concernant les mystérieux événements qui ébranlaient le pays et auxquels il s’intéressait. La curiosité de Clara piquée, le journaliste ne lui avait épargné aucun détail et n’avait pas hésité à lui parler de la croyance populaire qui mentionnait des créatures surnaturelles et des êtres non vivants; croyance à laquelle, bien entendu, le journaliste n’adhérait pas.

C’est alors que, pensive, Clara avait demandé : « Le meilleur moyen de se débarrasser de ces créatures, une bonne fois pour toutes, ne serait-il pas de posséder une arme intelligente qui sélectionnerait elle-même ses victimes? ».

Si monsieur Hamilton n’y avait rien compris à la question de son épouse, il en fut tout de même effrayé : Clara avait une idée.

Madame Hamilton avait ensuite passé le reste du repas à concevoir mentalement son dispositif explosif qui frôlait la folie et dès qu’elle se leva de table, à la fin du repas, l’inventrice disparut dans son atelier pour se mettre au dessin de croquis et esquisses préliminaires.

Au cours des jours suivants, auprès d’un horloger de renom qui, par le plus grand des hasards, se trouvait également à être le voisin des Hamilton, Clara s’était procuré des pièces d’horlogerie qu’elle pouvait facilement modifier et d’autres qu’elle utiliserait telle qu’elle pour la conception de son arme secrète.

Et depuis de nombreuses heures, cette nuit-là, Clara Hamilton travaillait sur son invention.

La fatigue se faisait ressentir, mais jamais un projet n’avait autant passionné la jeune femme. Le sommeil pouvait attendre encore quelques instants…

BOOM!

Alors qu’elle ne faisait que visser un simple boulon de fer, l’explosif sur lequel travaillait Clara… explosa. Heureusement, cette bombe ne devait pas causer de dégâts, n’est-ce pas?… Si elle avait été bien conçue, peut-être (en admettant qu’une telle chose soit réellement possible), mais visiblement, madame Hamilton avait une nouvelle fois échoué…

La déflagration fut si violente que Clara fut projetée d’un bout à l’autre de la cave, tout comme les morceaux de ferrailles, les boulons, les engrenages et les pistons qui se transformèrent en projectiles destructeurs. Les fondations de la maison mitoyenne tremblèrent et une étincelle déclencha un début d’incendie...

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Felix J. Adler
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MessageSujet: Re: "Fire in the hole" | Felix J. Adler "Fire in the hole" | Felix J. Adler Icon_minitimeMar 15 Oct - 10:30



Fire in the Hole

« Still Burning »

Maison Hamilton, Automne 1892.

Cela faisait maintenant quelques semaines que les Adler avaient de nouveaux voisins qui semblaient être assez particuliers. L’horloger n’était pas quelqu’un de très social, il s’était seulement contenté de regarder les allers et les venues du couple. Monsieur semblait avoir un emploi, en témoignait ses départs de la maison au matin et ses retours le soir, au crépuscule. Felix l’avait déjà croisé de temps en temps et l’avait vaguement salué de la main. L’épouse semblait plus discrète ou alors, sortait moins ou à des horaires qui ne coïncidaient pas avec ceux de l’horloger. Cependant, leur vie de couple n’était pas forcément des plus discrètes, les soirées étant ponctuées de grands bruits sourds qui ressemblaient fortement à des explosions. Si Felix avait fini par s’y habituer, il se doutait que cela inquiétait profondément son épouse, imaginant les possibles conséquences que cela pourrait avoir sur leur maison mitoyenne. Après tout, si les Adler avaient la chanson d’avoir une maison assez grande par rapport à leurs revenus (qui s’amélioraient au fil des mois, certes), elle restait assez mal placée : un côté donnait sur une voie ferrée assez fréquentée et voilà que les voisins se transformaient en petits chimistes qui pouvaient bien faire sauter le voisinage.

Cependant, les Adler n’avaient rien dit et faisaient comme si de rien n’était, espérant qu’il ne s’agisse que de simples travaux. Néanmoins, il eut une surprise assez conséquente quand il reconnut sa voisine rentrer dans sa boutique et lui demander des engrenages et autres matériels dont il ne se servait plus. Felix avait été gêné, il ne jetait quasiment rien et réussissait quasiment toujours à trouver un intérêt pour les pièces endommagées, créant des montres, des horloges uniques. Cependant, ne voulant pas se fâcher avec sa voisine, il avait fini par accepter et lui donner généreusement ce dont il ferait difficilement usage. Quelque peu gêné, il espérait juste que cela améliore leurs relations et ne les enferme pas dans une étrange situation comme avec leurs voisins précédents avec qui les Adler ne s’étaient jamais entendus. Par ailleurs, il apprit que cette nouvelle famille, sans enfants, était américaine, en témoignait leur léger accent que Felix avait noté sans pour autant que cela le dérange. Il se moquait bien d’où venait les gens qui vivaient près de lui. Il avait par ailleurs épousé une Française. Il souhaitait juste que l’on ne vienne pas briser son petit confort de vie en faisant des explosions en soirée.

Cette nuit-là fut peut-être la soirée de trop, cependant. Alors que minuit était passé depuis un moment, la maison des Adler étaient plongée dans le calme et l’obscurité, la famille de Felix dormant paisiblement, tandis que l’horloger maintenu éveillé par sa fidèle insomnie, regardait le plafond pour la énième fois. Il ne voulait pas savoir combien de temps il avait passé à regarder les planches au-dessus de lui. Le nombre d’heures ainsi perdues devait être vertigineux et il voulait absolument l’ignorer. Il se tourna dans son lit et regarda son épouse endormie, presque jaloux de pas avoir des paupières qui pouvaient se clore aussi facilement que les siennes quand les étoiles brillaient dans le ciel d’encre. Soudain, une explosion plus forte que les autres, faisant vibrer les murs, vint déranger le calme nocturne de la maisonnée, réveillant Amy au passage. Agacée d’être ainsi réveillée par ces voisins bruyants, elle demanda à Felix d’aller les faire réagir et leur dire de cesser sur le champ. Peu à l’aise à l’idée d’aller parler à des inconnus en pleine nuit, l’horloger répondit par une moue embêtée avant de finalement céder sous les insistances de son épouse. Il enfila rapidement un peignoir et sortit dans la nuit après avoir dit à ses enfants de se recoucher.

Un vent frais soufflait dans ses cheveux sombres et en bataille. Oh il n’avait pas essayé d’être présentable. Le torse-nu sous son peignoir dont il essayait vainement de ramener le tissu sur sa peau pour se protéger de la fraicheur, il regretta alors de ne pas s’être plus couvert, n’y ayant tout simplement pas songé. Il ne devrait pas en avoir pour bien longtemps de toute façon. Il s’approcha alors de la porte d’entrée et frappa timidement. N’ayant pas de réponses, il réessaya une nouvelle fois. Cinq minutes s’étaient bien passées depuis l’explosion. Ne perdant pas patience pour autant, Felix continua d’attendre tranquillement sur le perron, silencieux mais commença à être frigorifié. Il remarqua alors la lumière venant de la cave, dont une petite fenêtre offrait sûrement quelques rayons de lumière naturelle en plein jour. Il s’accroupit et aperçut rapidement une silhouette sans qu’il ne puisse clairement distinguer ce qu’il se passait à l’intérieur. Mal à l’aise et gêné, il frappa osa alors frapper sur le carreau avec les articulations de ses doigts pâles, se demandant si le bruit de ses os sur les vitres ferait suffisamment de bruit pour attirer l’attention des voisins. Au mieux, peut-être que son ombre aurait été remarquée. Il partit alors se replacer devant la porte d’entrée, jetant un coup d’œil à sa propre maison.
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MessageSujet: Re: "Fire in the hole" | Felix J. Adler "Fire in the hole" | Felix J. Adler Icon_minitimeSam 26 Oct - 17:41



Fire in the hole

« Boom »

Maison Hamilton, 1892

Très loin de la réalité, au pays des rêves, Richard Hamilton se prélassait sur une chaise longue sous un soleil haut et chaud de juillet. Le ciel au-dessus de lui était américain, il le sentait; il était chez lui.

« Papa! Papa! Papa! »

Le cœur du journaliste se gonfla de bonheur et c’est avec le sourire qu’il tourna la tête vers l’enfant qui courait vers lui. La petite fille blonde aux cheveux bouclés tenait une poupée dans ses bras et courait aussi rapidement que lui permettait ses jambes courtes. Le spectacle était attendrissant et Richard était heureux comme jamais il ne l’avait été.

« Papa! Viens jouer avec moi! »

Une autre voix. Monsieur Hamilton tourna la tête dans la direction opposée et vit un gamin plus âgé qui tenait un ballon contre lui. Il était si bien dans cette chaise longue à profiter du soleil, mais une petite voix suggérait fortement à Richard de profiter d’un moment avec son fils. Était-ce celui qu’ils avaient perdu? Il aurait dix ans aujourd’hui…

Sentant une boule se former dans sa gorge, l’homme se leva de sa chaise longue et se dirigea vers son fils pour le prendre dans ses bras et le serrer contre lui. Le ballon n’existait plus et le gamin lui rendit son étreinte.

Les rêves étant ce qu’ils sont, la scène changea encore légèrement et des pleurs de bébé se firent entendre. Richard ne tenait plus son fils contre lui, mais le voyait jouer au ballon plus loin avec la petite fille blonde.

Le journaliste chercha du regard le bébé et le trouva rapidement dans les bras de sa mère; Clara était si belle, souriante, sereine, légèrement plus ronde…

BOOM!

Richard Hamilton s’éveilla en sursaut. Engourdi par le sommeil et encore habité par son rêve, il ne bougea pas pendant quelques minutes, battant des paupières pour tenter de se souvenir de ce qui l’avait réveillé brusquement.

Des coups contre la porte d’entrée de la maison, un étage plus bas, parvinrent jusqu’à ses oreilles. Ce devait être ça! On avait frappé à la porte, il s’était réveillé et l’on frappait encore!

Après être sorti du lit et avoir enfilé un peignoir par-dessus son pyjama, Richard descendit l’escalier rapidement. Avec un peu de chance, ce visiteur nocturne aurait quitté le pas de sa porte, réalisant qu’il n’était pas approprié de rendre visite aux gens en pleine nuit… À moins que ce ne soit une urgence!

Prudent, avant d’entrouvrir la porte pour jeter un coup d’œil à l’extérieur, l’américain avait attrapé d’une main la vieille carabine de son père qu’il gardait toujours près de celle-ci. Richard se doutait bien qu’un voleur n’aurait pas frappé à la porte, attendant sagement qu’on lui ouvre, mais les voleurs anglais étaient peut-être plus polis que leurs cousins américains…

Une silhouette se trouvait toujours dans la pénombre de la nuit et fut rapidement illuminée par les lumières extérieures que Richard avait activées sur son passage grâce aux interrupteurs : Felix Adler.

Surpris et légèrement angoissé, le journaliste ouvrit complètement la porte à son voisin immédiat qui, moins vêtu que lui-même, ne portait presque rien sous son propre peignoir.

« Monsieur Adler! Que se passe-t-il? Quelque chose est arrivé à votre femme, à vos enfants? », questionna immédiatement l’Américain en regardant derrière Felix, prêt à utiliser sa carabine si le pauvre homme était poursuivi par quelqu’un.

Sous le niveau du sol, à la cave, Clara ne s’était pas relevée, complètement sonnée par l’explosion et l’incendie se propageait lentement…

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MessageSujet: Re: "Fire in the hole" | Felix J. Adler "Fire in the hole" | Felix J. Adler Icon_minitimeDim 3 Nov - 11:04



Fire in the Hole

« Still Burning »

Maison Hamilton, Automne 1892.

Ainsi dans le noir, l’humidité et la fraicheur de cette nuit automnale, Felix regretta de ne pas avoir quelque chose de plus chaud sur ses épaules. Croisant les bras pour essayer de contenir sa propre chaleur corporelle contre lui, il attendit patiemment qu’on lui ouvre la porte, regardant autour de lui, hésitant à retourner au chaud contre son épouse. Au moment de rebrousser chemin, la lumière de la porte d’entrée des Hamilton qui s’ouvrit l’inonda alors et lui fit plisser les yeux. Il regarda son voisin qui se tenait dans l’ouverture, une carabine à la main. Felix eut alors un pas de recul, peu rassuré de voir ainsi l’homme armé. Ils n’étaient pourtant pas dans un quartier sensible de Londres et, de toute façon, la possession d’une telle arme à feu était peu courante dans la capitale britannique. Il connaissait la nationalité de son voisin et se demandait si c’était chose courante là-bas, de sortir armé sur le perron pour voir qui osait vous déranger en pleine nuit. Quelque peu refroidi et anxieux à la vue du canon du fusil, Felix regarda ailleurs, quelque peu mal à l’aise. L’arme ne semblait pas lui être destinée, en témoignait les regards fuyants de Mr. Hamilton derrière l’horloger.

Ce dernier se retourna, se demandant si quelqu’un les épiait mais, dans l’obscurité, il ne vit personne. Il fit une moue et regarda l’homme qui lui demanda comment se portait sa famille. Felix ne comprit pas la panique de son voisin. Pourquoi être aussi nerveux et sur le qui-vive ? Avait-il ramené des ennuis et des problèmes depuis les États-Unis ? Peu tranquille à cette idée, Felix sentit ses entrailles se resserraient et se promit de ne pas parler de ses doutes à Amy. Lui qui était arrivé plutôt confiant, même si mal à l’aise, devant la porte de ses sympathiques nouveaux voisins, il était désormais anxieux et en lui naissait un sentiment d’insécurité discret. Il eut une moue nerveuse qu’il ne put dissimuler devant le mari Hamilton en regardant l’arme et chercha ses mots. Pourtant, ce n’était pas si compliqué d’annoncer que tout allait bien, qu’il n’avait nul besoin de sortir une arme et qu’il lui demandait juste d’arrêter les explosions au beau milieu de la nuit. Mais Felix étant Felix, son angoisse sociale reprit le dessus et son regard se perdit entre la lumière de la cave et l’arme de son voisin, essayant péniblement de sortir le moindre son de sa gorge serrée.

— Je… Tout le monde va bien, c’est juste que… si vous pouviez… enfin… faire un peu de moins de bruit avec les explosions, je…

Se rendant compte que son voisin pouvait être un sanguin et que recevoir une telle remarque pouvait le mettre en colère, Felix craint subitement qu’il ne le mette en joue avec son fusil. Ainsi baissa-t-il la tête docilement, craignait de se faire abattre froidement et sans somation par Mr. Hamilton. Les chances que cela ne se produise étaient pourtant très minces, mais l’homme restait tout de même armé. Comme pour se dédouaner de cette petite remarque pourtant bien inoffensive, il murmura rapidement :

— Il… il y a toujours de la lumière dans votre cave…

Se rendant compte que l’explosion provenait peut-être de là, Felix eut une moue en se disant que Mrs. Hamilton s’y trouvait toujours. Il murmura alors en regardant le carreau du sous-sol :

— Vo… Votre épouse…

Recroquevillé sur lui-même à cause du froid et de la crainte du fusil, Felix n’était plus en mesure d’aligner des pensées sensées. Il espérait juste qu’Hamilton prenait juste ses précautions avec son arme, bien qu’un peu extrêmes selon la vision d’européen paisible de Felix. Le regard fuyant, l’horloger souhaitait vite que cette situation désagréable se termine au plus vite.
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MessageSujet: Re: "Fire in the hole" | Felix J. Adler "Fire in the hole" | Felix J. Adler Icon_minitimeVen 8 Nov - 21:08



Fire in the hole

« Boom »

Maison Hamilton, 1892

La rue derrière monsieur Adler semblait calme et déserte, mais ce dernier était visiblement très nerveux. Néanmoins, l’Américain ne se doutait pas une seconde que l’arme qu’il tenait toujours à la main en était la responsable; aux États-Unis, posséder une arme était un droit constitutionnel et rares étaient les foyers qui ne profitaient pas de ce doit, mais il baissa tout de même sa carabine, s’apercevant qu’il n’en aurait pas de besoin cette nuit.

Richard soupira en détournant le regard au moment où Felix annonça que toute sa maisonnée allait bien; pour quelle raison avait-il senti le besoin de le priver d’une bonne nuit de sommeil et de ses rêves doux et heureux dans ce cas? Son voisin répondit immédiatement à son interrogation en lui demandant de faire moins de bruit… Avec les explosions ?

Décidément, monsieur Hamilton était loin d’être pleinement éveillé, car une fois de plus, son regard n’exprima que l’incompréhension, ne devinant pas du tout à quoi faisait référence l’homme.

« Les explosions? Quelles explosions? » s’exclama l’Américain, son visage se renfrognant aussitôt. C’est alors que Felix Adler murmura, comme s’il craignait les foudres de Richard, qu’il y avait toujours de la lumière au sous-sol, sous-entendant finalement que son épouse s’y trouvait peut-être… Et c’est à ce moment que Richard comprit enfin.

C’était l’explosion mentionnée par monsieur Adler qui l’avait éveillé en sursaut et non les coups donnés contre sa porte par ce dernier… Cela signifiait donc que plusieurs longues minutes s’étaient écoulées depuis cet instant…

D’un mouvement brusque, l’Américain se détourna de son voisin nerveux et, laissant la porte de sa demeure grande ouverte et sa carabine tomber au sol, se mit à courir vers la porte qui menait à la cave. C’était au sous-sol de la maison que se trouvait l’atelier de son épouse. Là, Clara y construisait des objets plus ou moins utiles, mais pour elle, ils étaient tous de spectaculaires progrès mécaniques.

Au moment où il ouvrit la porte menant à la cave, une épaisse fumée sombre la traversa…

***

Clara Hamilton était assise sur la dernière marche de l’escalier, vêtue d’un pantalon et d’une chemise, son épais tablier de cuir foncé sur les cuisses alors qu’elle tentait d’en déloger des morceaux de ferrailles qui, sans cette protection, lui auraient tailladé le corps. Complètement décoiffée et le visage noirci, Clara semblait presque sereine alors que son époux faisait les cent pas au salon et que leur voisin, monsieur Adler, tentait de trouver sa place entre eux.

Les deux hommes avaient rapidement éteint l’incendie qui n’avait détruit, au final, que les plans et les notes de l’inventrice, mais la cave était dans un piteux état; l’explosion avait projeté des débris dans tous les sens et ceux-ci s’étaient logés dans les murs, dans les meubles et tout ce qui se trouvait sur leur passage.

« J’y étais presque… », chuchota-t-elle tout à coup pour n’être entendue que par Felix. « Je travaillais à la conception d’une arme nouvelle… », poursuivit-elle, le regard presque fou, en regardant son voisin. En vérité, persuadée d’avoir devant elle un allié inventeur, Clara tentait, à sa manière, de dédramatiser la situation. « C’était beaucoup trop instable… La pression du boulon vissé trop serré a fait exploser… ». Clara cessa de parler en voyant son mari revenir vers elle et monsieur Adler.

« Puis-je vous offrir quelque chose à boire pour me faire pardonner et pour vous remercier, monsieur Adler? Je sais qu’il est tard, mais j’insiste. ». Richard n’osait regarder sa femme et semblait sur le point de fondre en larmes tant il avait honte face à leur voisin qu’ils ne connaissaient pas réellement. « Sans votre aide… Du whisky? »

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