Shall the Devil dance? [Callisto/Edgar]



 
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Shall the Devil dance? [Callisto/Edgar]

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Allan Quaid
Allan Quaid

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Emploi : Il en a beaucoup: Voleur, chasseur, guide d'expéditions en Afrique. Aujourd'hui, il tient une librairie à Southwark, non loin de la limite avec Whitechapel
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MessageSujet: Shall the Devil dance? [Callisto/Edgar] Shall the Devil dance? [Callisto/Edgar] Icon_minitimeLun 19 Mar - 6:16



Shall the Devil dance?

« … 'Cause the Voodoo does… »

Lamberth, 1892

-Tu verras. Tu comprendras toute la puissance de la vraie religion!
-Pawce que autwes weligions pas puissantes? Toi chewcher pwoblèmes, John.
-Les autres sont dans l'erreur! Même toi! Viens ce soir et tu verras de tes yeux la vraie force de Satan!

La Négresse rigola aux paroles très dévotes du clown. Car oui, cet homme était bien un clown… avec le nez rouge, le fardage exagéré, les fleurs crachant de l'eau et autres bêtises de ce genre.
Dire qu'il s'acharnait tant à faire rire que son mal-être l'avait poussé dans le culte de Satan
En tout cas, la réaction moqueuse de la prêtresse Vaudou ne l'amusait guère, lui.
Il espérait l'entrainer dans sa religion étrange. Pourquoi? Callisto n'en avait pas la moindre idée. Le vaudou faisait partie intégrante de son être. C'était bien plus qu'une religion: c'était son identité, la source de son pouvoir.
Si elle quittait le Vaudou, à jamais la Puissante et Belle Mami Wata lui tournerait le dos, la privant de sa protection et des capacités qu'elle lui octroyait. Pourquoi ce fou-furieux insistait-il tant à l'entrainer sur une voie qui la priverait de sa force à soigner, entre autres?

Bah, la curiosité n'était pas un mal en soi et Callisto, friande de découvertes, voyait là une inconnue à assouvir.
Les bonnes gens qui aiment garder les yeux fermés se plaisent à dire que la curiosité est un vilain défaut. Callisto ne voyait en cet adage qu'une phrase sans valeur créée par des gens bien hypocrites ayant des choses à cacher.
Néanmoins, trop d'enthousiasme pouvant être mal interprété, elle joua une autre carte et soupira de lassitude.


-Bon! D'accowd. C'est quand, histoiwe-là?

-Il y a une messe, ce soir, après le spectacle. Je t'y emmènerai! Tu seras subjuguée, tu verras.
-Sembler je véwai beaucoup choses, dis donc! Allez, file! Moi dois pwendwe bain! Besoin pewsonne pouw fwotter mon dos… ou autwe pawt! Allez! Vzzzziii !!!
Elle accompagna son bourdonnement aiguë d'un geste rapide de la main intimant à l'homme de quitter sa roulotte. Chose qu'il fit sans rechigner, déjà content d'avoir peut-être accroché un nouveau fidèle pour le culte.

Callisto se fit chauffer de l'eau du puits pour la déverser dans une baignoire située derrière sa roulotte, cachée par de grands tissus.
Non pas qu'elle était spécialement pudique, mais si on veut se rincer l'œil, qu'on paye! Après tout, on paye pour assister aux spectacles du cirque, un opéra ou admirer les œuvres du musée… et une œuvre d'art est une œuvre d'art!
Ainsi à l'abri des regard, la jeune femme se déshabilla pour rentrer lentement dans le bain chaud et parfumé, se prélassant et s'offrant un moment de repos, chose dont il fallait profiter au sein du cirque. Certes, elle n'était pas la plus à plaindre: au sein des artistes, elle occupait une position des plus enviables. Mais cette position tenait par le fait qu'elle restait à un haut niveau de performance sur scène. l'entrainement était quasi quotidien… No pain, no gain!

Une fois son bain terminé, elle s'habilla de sa tenue de danse et lava ses tenues du jour, habitude qu'elle avait prise pour ne pas se retrouver submergée par la lessive.
Plus tard, la nuit bien tombée, elle se changeait de nouveau après une danse qui avait tenue toutes ses promesses.
Elle avait revêtu une de ses tenues brésiliennes qu'elle affectionnait: colorée, laissant ses épaules délicates nues, mettant en valeur ses bijoux et ses formes, sa ceinture garnies de sachets enserrant sa taille fine, de belles sandales de cuir décorées de petits coquillages aux pieds.
Non pas qu'elle cherchait à séduire qui que ce soit: elle s'habillait ainsi juste parce qu'elle aimait bien.
John la rejoint après s'être changé et débarbouillé afin de la guider, tout fier.

Il l'emmena dans les rues de Southwark. Londres avait revêtu son manteau de nuit en une dégaine dégoutante. Toute la dépravation de la nuit se faisait sentir à chaque pas. Pour sûr, Callisto avait du mal à apprécier cette ville pour ce qu'elle était, mais elle savait que, pour l'instant, elle devait y rester pour des raisons dont elle avait du mal à estimer la portée.
Londres la dépravée! Whitechapel n'était pas le seul endroit à mériter ce nom. En passant près d'une ruelle sombre, son ouïe fine capta aisément les bruits d'une séance thérapeutique où une prostituée se faisait docteur en donnant de sa personne.
Prostituée… un métier que la jeune Noire ne voudrait pratiquer pour rien au monde… plutôt se jeter dans la Tamise.
L'espace d'un instant, bien que non choquée, ni troublée par cela, elle eu une pensée: si John utilisait cette sortie comme moyen d'avoir des gestes déplacés à son égard, elle s'assurerait qu'il n'ait pas assez d'une vie pour regretter cette mauvaise idée!

L'homme lui donna une sorte de toge à capuche:
-Tiens! C'est pour la messe!
-Ca moche! S'exclama-t-elle, effectivement horrifiée.

Ben tiens! Il voulait dire qu'elle avait passé une heure à se pomponner pour rien?! Il voulait mourir?!
-S'il te plait! On règle la hauteur grâce à la ceinture…
L'homme se faisait littéralement foudroyer du regard! Tout le visage de Callisto exprimait le fait qu'elle n'appréciait pas du tout ce tue-l'amour hideux.
Elle grommela en le prenant sans délicatesse et entreprit de se battre pour l'enfiler en balançant des jurons en yoruba et en créole!

La prêtresse avait beaucoup perdu de sa superbe là-dedans! Mais bon… sa bonne humeur naturelle revint vite. ils arrivèrent devant un vieil entrepôt au bord de la Tamise.
L'occasion pour elle de voir ce que pouvait être le Satanisme allait arriver. Il n'y avait aucune inquiétude dans sa tête, juste de la curiosité à comprendre pourquoi le clown était si obstiné à l'embarquer là-dedans




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Edgar T. Myngs
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MessageSujet: Re: Shall the Devil dance? [Callisto/Edgar] Shall the Devil dance? [Callisto/Edgar] Icon_minitimeVen 24 Aoû - 13:10



Shall the Devil Dance?

« EVERY NIGHT IN HELL. »

Entrepôt sur la Tamise, Mars 1892.

Une journée de plus qui ressemblait aux autres. Edgar était, depuis quelques temps, dans une sorte de monotonie le jour, sûrement comme la plupart des braves âmes londoniennes. Une vie sans remous, sans émulsions. Enfin, la sienne de vie, qui commençait à devenir longue, avait suffisamment eu de rebondissements pour qu’il en soit dégoûté, même si cela lui avait permis d’ouvrir les yeux sur certaines choses et les fermer sur d’autres. Son existence avait drastiquement changé depuis le décès brusque de sa femme et malheureusement, pas forcément en bien pour les honnêtes gens, comme en témoignait sa nouvelle religion, son nouveau culte, qu’il organisait secrètement à l’insu des propriétaires à qui il louait les locaux. De l’usine désaffecté de Southwark, en passant par le vieil hôtel abandonné et à moitié en ruines de Whitechapel jusqu’à, tout dernièrement, l’entrepôt vide sur les bords de la Tamise, les réunions sataniques qu’Edgar se chargeait d’organiser changeaient souvent de lieux, ce qui n’était nullement pratique pour la petite paroisse de l’antiquaire. En effet, cela apportait plusieurs soucis matériels : il était difficile de faire une église digne de ce nom quand on devait déplacer constamment le mobilier. Cela les empêchait de pratiquer le culte au Malin comme ils le voulaient.

Mais Edgar avait l’impression d’être en de bons termes avec le propriétaire de l’entrepôt. Si les précédents avaient préféré les virer sans plus de manières quand ils eurent vent de l’utilisation de leurs locaux, celui-ci ne semblait pas contre, tant qu’ils restaient discrets. L’antiquaire s’était même mis en tête d’essayer de convertir l’homme d’affaires à leur religion. Cela le permettrait de se sédentariser un minimum et de faire des réunions plus régulièrement, comme c’était le cas pour ce soir-là. En effet, il avait fait passer le mot entre ses fidèles pour une messe tardive ce soir-là. Elle ne serait d’ailleurs pas à huit-clos, comme elles le sont souvent. Dans ce genre de cas, il n’y avait guère pratique de sacrifices animal comme humain, afin de rester irréprochable en cas de visite policière. L faisait globalement confiance à ses fidèles et ce genre de messes était l’occasion d’amener de nouveaux badauds à convertir. Ces séances étaient plus comme une sorte d’essai. Edgar n’hésitait d’ailleurs pas à utiliser de grands discours évangéliques quelque peu empruntés à la chrétienté, même si le message différait complètement. Ici, il n’y avait guère d’amour pour son prochain mais juste le fait que l’Homme était mauvais par sa nature quelque soit l’individu.

Il s’était donc rendu tôt à l’entrepôt afin de faire les préparatifs pour la messe. Il installa l’autel, ou du moins ce qui faisait office d’idole et alluma les bougies qu’il avait amené via un sac en tissu épais. Son église n’était encore qu’à ses balbutiements mais il avait de l’ambition et des rêves pour celle-ci, même si cela avait parfois des tournures utopiques. Parfois, il avait quelques traces de son ancienne foi, beaucoup plus bienveillante et positive que celle actuelle qui l’avait pourtant aidé plus facilement à surmonter le meurtre de sa femme. Cependant, il savait pertinemment que cela faisait partie du jeu pervers du Malin que de semer le doute dans la tête des mortels. Edgar avait déjà fait appel plusieurs fois à lui, il n’y avait aucun doute qu’il lui avait vendu son âme pour satisfaire ses désirs de vengeance. Maintenant, il aidait les autres en assouvissant les noires envies de ses fidèles. Le monde n’était ni blanc ni noir, il était gris, mais d’un gris aussi foncé que des nuages orageux. Et les éclaircies n’existaient que sur les fresques des églises représentant le Christ. Il n’y avait eu qu’un fils de Dieu, le reste, dont lui, humble Edgar Myngs, n’était que la progéniture de Satan.

Tout fut rapidement prêt et sa seconde arriva quelques instants avant le début de la messe pour l’aider à accueillir les fidèles. Des bancs de fortune avaient été installés, n’ayant toujours aucune promesse de sédentarisation. Il se mit alors à la porte et salua en souriant ceux qui rentraient dans l’entrepôt. Comme il s’y était attendu, il voyait de nouvelles têtes, ce qui ne le déplaisait pas, loin de là. L’union avait toujours fait la force, que ce soit du côté des Démons ou des Anges. Il s’arrêta alors plus longuement sur un homme qui venait depuis un long moment maintenant. Si la mémoire d’Edgar ne lui faisait pas défaut, cet homme, un dénommé John, était clown dans un cirque permanent de la ville. Il était cependant accompagné d’un petit bout de femme qui semblait avoir un caractère bien trempé. Et qui ne semblait pas vraiment avoir des origines britanniques. Cela l’amusait plus qu’autre chose en réalité. Il se doutait que la jeune femme devait avoir une religion différente de la leur, même si ce n’était pas vraiment une certitude. Il vit cependant ceci comme une sorte de défi. Il se doutait qu’il ne parviendrait pas la convertir, et il ne le souhaitait pas. Il voulait simplement la convaincre. Edgar pratiquait encore un satanisme qu’il qualifiait lui-même de doux. La haine et la colère, oui, mais à bon escient, contre les bonnes personnes.

— Bonsoir, John, je vois que tu nous as ramenés une invitée.

Vêtu lui aussi de sa toge sombre, il fit un rapide signe de tête à son interlocutrice, tout en lui souriant.

— Prenez place, mademoiselle…

Il lui fit un signe de la main, l’encourageant à pénétrer dans l’entrepôt.
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