The Ghostly Ball ♦ feat. William Gracey



 
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MessageSujet: The Ghostly Ball ♦ feat. William Gracey The Ghostly Ball ♦ feat. William Gracey Icon_minitimeDim 2 Oct - 13:30



The Ghostly Ball

« feat. Melanie & William »

Cela faisait un petit moment que Melanie n'avait pas répondu positivement à une invitation nocturne. Le coeur ne lui en disait tout simplement plus. Elle qui aimait les soirées et les bals par dessus tout, le goût de danser et s'amusait semblait s'être éloigné, comme tout le reste. Cependant, et sous l'insistance de sa domestique, la jeune veuve allait accepter ce soir. Chez les Landsbury. Melanie les aimait bien, ils ne faisaient pas partie de ceux qui alimentaient les ragots derrière son dos. Même si elle en croiserait sûrement, mais cela lui était égal à force. Lorsqu'on appartient à une certaine classe, on ne peut passer inaperçu, et ce genre d'inconvénient était propre à leur rang.
La jeune femme ajusta sa coiffure devant le miroir. Elle semblait être prête. Les petites perles nacrées posées dans ses cheveux devraient tenir. Ses boucles châtain encadraient son visage blanc et tombaient en petites cascades sur ses épaules à moitié découvertes. Elle portait sa robe blanc cassé à volants qu'elle affectionnait. Si son accent n'arrivait pas à dévoiler ses origines américaines, sa toilette le ferait certainement. Satisfaite, la jeune veuve congédia sa domestique un instant pour se retrouver seule dans sa chambre.

Melanie se dirigea vers son armoire et ouvrit une des portes. Sa robe de mariée était là, pendue, seule comme une reine. La jeune femme caressa doucement les pans immaculés, rien à voir avec celle qu'elle portait. C'était comme si celle là avait sa propre lumière, sa pureté n'étant atteinte par le drame qu'elle représentait. Melanie sourit un peu, les larmes aux yeux. Pourquoi ne pouvait-elle pas la regarder comme un symbole heureux? Pourquoi elle?
Enfin, il était temps de partir. La jeune femme referma la porte, plongeant la robe dans la pénombre. Tout allait bien se passer. Au moins n'entendrait-elle pas trop de craquements du bois ce soir. Melanie sortit, remercia sa bonne et alla vers le fiacre qui l'attendait à sa porte. En espérant que cela lui changerait les idées.


Les Landsbury avaient le sens de la fête. Un magnifique buffet était dressé, leur lustre brillait de mille feux, et leur salle de réception était quasiment remplie. Même si sa vie n'était que tourment depuis peu, Melanie se surprit à sourire et être enchantée par l'événement. Remerciant ses hôtes d'une conversation délicieuse et d'une révérence, la jeune femme alla se chercher quelque rafraîchissement. Une coupe de champagne, rien de moins que ça, qu'un majordome lui servit admirablement. Les bulles dorées pétillaient en cadence avec l'orchestre présent au fond de la salle. Melanie observait les danseurs avec affection, aimant leurs pirouettes harmonieuses. On se serait cru à Noël. Et le coeur de la veuve se sentait un peu plus réchauffé. Mais cela ne dura que les premiers instants de la fête.
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MessageSujet: Re: The Ghostly Ball ♦ feat. William Gracey The Ghostly Ball ♦ feat. William Gracey Icon_minitimeLun 3 Oct - 11:24



The Ghostly Ball

   « Ft. Willanie »

   

Il y avait quelques jours, William avait eu la surprise de recevoir une invitation au bal chez les Landsbury. Il ne savait plus si la fatigue l'empêchait de se rappeler une quelconque amitié entre cette famille et la sienne, mais ce nom ne lui inspirait rien d'autre de plus que la richesse, le pouvoir et le mépris. On aurait pu croire que le pauvre chimiste était victime d'une jalousie sévère si ce n'était pas une douloureuse colère qui lui ravageait le coeur à chaque fois qu'il songeait à ces gens là. Abandonnant le papier sur un meuble de son entrée, il n'y avait alors pas donné plus d'importance que ça. Il avait posé son manteau, préparé du thé, et s'était laissé tombé dans un fauteuil en étudiant un tout nouveau manuscrit de médecine sortit la semaine précédente.

La lecture, c'était tout ce qui l'empêchait de devenir fou au milieu du silence morbide de sa résidence. Un bon ami honnêtement inquiet pour lui lui avait bien suggérer d'adopter un chien, ou un animal quelconque, mais William n'avait aucune sympathie particulière pour les animaux, et avait décliné l'offre avec un rire gentil. Il ne voulait aussi surtout pas s'attacher à qui ou quoi que ce soit depuis le désastre Gracey. Il ne s'était toujours pas remis du déchirement qu'il avait connu alors, et pourrait même dire avec certitude qu'il continuait de sombrer à chaque pensée qu'il accordait à cette histoire de vengeance qu'il avait commencé par hasard.

Ca avait été le lendemain du départ de son frère. William avait tenté d'ignorer les provocations de l'homme qui se croyait supérieur à lui, vraiment. Et puis l'homme lui avait ris au nez lorsqu'il l'avait mis en garde. Il lui avait demandé s'il aurait vraiment le courage de s'en prendre à lui, et comme William avait manqué de lui céder, l'ami du provocateur était intervenu. William se souvenait encore précisement des mots qu'il avait alors prononcé avec mépris. "Ne perds pas ton temps avec ces gens là. Ils n'ont plus rien à perdre, il vaut mieux s'en méfier." A l'époque, le chimiste avait alors été frappé droit au coeur. Non pas par la tristesse, mais par la triste vérité. L'homme avait raison, il n'avait plus rien à perdre, il était devenu dangereux pour ceux qui s'étaient permis de décimer sa famille. C'est cette sombre réalisation qui lui avait permis d'avancer.

Et puis en finissant son thé, William s'était levé, avait soigneusement rangé sa lecture dans sa riche bibliothèque dont il n'avait pas pu se résoudre à abandonner le moindre ouvrage, et il était retourné chercher l'invitation dans l'entrée. Il ne savait pas encore ce qu'il allait en faire, mais il était certain que l'inspiration lui viendrait avec la colère.

Le jour J venu, il avait enfilé ses plus beaux habits et avait glissé un flacon au contenu obscur dans sa poche intérieure. La moitié glissée dans la soupe suffirait à rendre l'assemblée entière malade, voir à anéantir les plus faibles. Evidemment, il devrait lui aussi souffrir avec eux pour éviter les soupçons, mais le jeu en valait la chandelle. Les Landsbury ne donneraient plus de belles réceptions de si tôt et connaîtraient eux aussi la dureté de la solitude des nuits londoniennes.

En arrivant à la réception, William ne put s'empêcher d'admirer le bâtiment malgré lui. La luxure de la famille était évidente, et la joie qu'on pouvait lire sur chaque visage le dégoutait. Il fut un temps où il appréciait lui aussi rire comme eux avec sa soeur bien-aimée et son lâche de frère. Aujourd'hui, seul le silence douloureux faisait écho à sa solitude. Il salua cependant bien cérémonieusement ses hôtes et quelques visages reconnus. Il échangea même quelques mots sur le manuscrit qu'il avait lu avec un ancien collègue de faculté. Et puis à un moment, alors qu'il était presque détendu, il se figea. Frappé par la stupeur, son verre manqua de lui échapper.

Là-bas, à plusieurs pas de lui - dieu merci, son interlocuteur venait de lui désigner Mélanie Ravenswood. Le nom avait résonné comme un détonateur dans l'esprit de William. Il avait immédiatement posé ses yeux bleus sévères sur elle, et détaillait chacun de ses traits avec précision, comme s'il s'apprêtait à la peindre ou à la disséquer. Il eu la surprise de trouver une certaine douleur dans le regard de la jeune fille, presque comparable à la sienne, mais pris par surprise dans cette rencontre furtive, il fut pourtant incapable de lui témoigner le moindre signe de bienveillance dans ce bref échange de regard.

Son ami le força à revenir à lui, et il l'écouta avec attention lui raconter que malgré sa grande beauté, Miss Ravenswood refusait de se trouver un nouveau prétendant après la perte de son fiancé le jour de son mariage. Ainsi elle restait la seule et dernière représentante des Ravenswood après le désastre qui avait frappé sa famille en Amérique. William connaissait cette histoire, comme tout le monde ici probablement. Pourtant elle ne provoquait en lui aucune pitié, et même de la frustration. Il aurait voulu pouvoir se venger de Henry Ravenswood lui-même, mais qu'importe, il ferait avec ce qui lui était possible de faire.

Alors en oubliant son objectif premier et son flacon dans sa poche, il s'était finalement dirigé tout droit vers la jeune femme qui ne l'avait pas vu venir, trop occupée à contempler le bal seule. Il avait saisi un nouveau verre pour elle, et il avait pris son air le plus correct. "Puis-je vous offrir une nouvelle boisson pour chasser cet air mélancolique de votre beau visage, Madame ?" Il avait conscient de l'audace avec laquelle il l'abordait, mais il était certain qu'elle ne lui aurait pas accordé plus d'attention s'il s'était contenté de lui rappeler combien toute la noblesse et la bourgeoisie reste choquée et attristée du sort que tous ses proches ont connu.
   
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MessageSujet: Re: The Ghostly Ball ♦ feat. William Gracey The Ghostly Ball ♦ feat. William Gracey Icon_minitimeLun 3 Oct - 20:11



The Ghostly Ball

« Willanie coeur  »

La jeune veuve porta son champagne aux lèvres. Les bulles pétillaient contre sa langue, elle aimait bien cette sensation. Alors qu'elle restait plongée dans la contemplation de la fête, un homme qu'elle avait déjà vu quelques vagues fois lui baisa la main. Elle se souvenait à peine de son nom... Il était poli, mais Melanie n'avait pas vraiment le coeur à refaire la conversation avec cet individu. Il l'invita à danser. La jeune femme refusa poliment, secouant doucement la tête. C'était gênant... Elle n'avait aucune envie de tournoyer au bras de cet homme. D'aucun homme, à vrai dire. Elle n'avait jamais redansé depuis.
Melanie détourna le regard, buvant encore un peu de sa coupe. Elle n'était pas très remplie, à vrai dire. Elle allait la finir en trois gorgées à peine. Tant mieux, sûrement. Ce n'était pas le moment de se soûler. Lors de son balayage visuel, la jeune veuve distingua plusieurs têtes, dont un autre homme qui semblait la sonder du regard. Un bleu profond qui l'électrisa sur place. Melanie ne saurait dire si cela était positif ou négatif. Mais elle fut intimidée par cette insistance et détourna très vite ses yeux marron, pensant que quelqu'un racontait encore quelque ragot sur elle.

Malheureusement, elle dut se retourner vers celui qui insistait à l'amener sur la piste de danse. Melanie refusa une seconde fois, réitérant le même geste qui commençait à devenir redondant. Il était à la limite de la courtoisie, et la jeune femme espérait vraiment qu'il ait plus d'arguments pour la convaincre... ou pas.
Fort heureusement, l'homme finit par la lâcher, comme s'il était pris par la surprise ou par la peur, et s'éloigna rapidement d'elle. Tant mieux, mais... qu'est-ce qu'il lui prenait tout d'un coup? La jeune femme se retourna, et sursauta quelque peu. L'homme aux yeux bleus se trouvait tout près d'elle, un verre à la main.

« Puis-je vous offrir une nouvelle boisson pour chasser cet air mélancolique de votre beau visage, Madame ? »

La jeune veuve baissa les yeux sur son verre. Effectivement, il était vide. Étais-ce vraiment une bonne idée? ... Bon, ce n'était pas le deuxième verre qui allait vraiment l'affecter. Elle refuserait le troisième si cet homme pensait à la rendre ivre. Mais décidément, Melanie n'arrivait pas à quitter ces yeux. Ils étaient d'un bleu presque surnaturel, comme si elle regardait à travers quelque chose de plus profond que deux simples globes oculaires. Cela la fascinait et la terrifiait à la fois. La jeune femme décida d'accepter, et offrit un sourire, étirant ses frêles lèvres qu'elle avait peintes de rouge.

« Cela est bien aimable à vous, Monsieur... »

Elle l'observait de bas en haut, plus par curiosité que par jugement. Il était bien habillé, cependant ses habits paraissaient quelque peu vieillis. De légères cernes bordaient son regard hypnotique qui semblait lire l'âme des personnes qu'il sondait de la sorte. En tout cas, elle ne l'avait jamais vu auparavant. Ni dans la rue, ni dans aucun événement, jamais. Cela l'intriguait encore plus.

« Je ne me souviens pas vous avoir déjà vu quelque part. Je me présente, Lady Ravenswood. »

La jeune femme esquissa une petite révérence, prêtant attention à ne pas faire couler le verre que l'homme aux yeux bleus lui avait galamment offert. Mais la jeune veuve brûlait de savoir ce qu'il voulait d'elle. Car elle savait bien que leur altercation n'arrivait pas par hasard.
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MessageSujet: Re: The Ghostly Ball ♦ feat. William Gracey The Ghostly Ball ♦ feat. William Gracey Icon_minitimeMar 4 Oct - 12:21



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« Ft. Willanie »


William aurait pu l'enfoncer dans son malheur cependant, pour le simple plaisir de la voir pleurer ses morts comme il devait le faire chaque jour à cause de cette maudite famille. Néanmoins, la jeune Mélanie lui céda dès les premiers instants. Surpris de cette réponse qui contredisait toutes les rumeurs de Miss Ravenswood l'inaccessible, William lui tendit tout de même le verre qu'il avait promis avec un demi-sourire. S'il avait su, c'est dans cette coupe qu'il aurait versé le poison toujours caché dans sa veste.

Il n'était venu que pour observer et torturer quelques invités, rien de plus, rien de moins, mais cette rencontre fortuite changeait tous ses plans. Il n'aimait pas ça, improviser, mais il n'était pas le seul étonné par la présence de Ravenswood à cette soirée. Non pas qu'elle ne soit pas souvent conviée, mais parce qu'elle déclinait beaucoup trop souvent. William sentait la colère bouillir en lui et l'envie de serrer ses mains autour du cou dévoilé de la jeune femme était forte. Pourtant il s'efforçait d'afficher un air bienfaisant comme tout bon gentleman qui se respecte.

Mais c'était à croire que Lady Ravenswood avait décidé de jouer avec ses nerfs. En se présentant, elle pris soin de souligner qu'elle ignorait qui il était. Evidemment que son nom ne lui dirait rien, puisque c'était les Ravenswood eux-même qui l'avait anéanti. La colère lui serra à nouveau le coeur, mais il n'en laissa rien transparaître. "C'est vrai que nous aurions dû nous rencontrer plus tôt." William ne pû se retenir de lâcher cette phrase mystérieuse qu'il regretta ensuite. Il avait évidemment déjà songé à s'occuper des Ravenswood lui-même, mais puisque l'unique descendante de cette famille de malheur était plongé dans un désespoir presque légendaire dans cette ville, il avait jugé bon de l'abandonner à son chagrin solitaire, qu'elle sache ce que ça fait. Aujourd'hui, il pouvait observer avec un semblant de satisfaction la mélancolie criante dans son regard chocolat. Ca ne rachetait pas les crimes odieux dont les Ravenswood se sont rendus indirectement responsables, mais c'était une maigre revanche de se dire qu'elle souffrait au moins autant que lui. "William Gracey, Milady, à votre service." Il dévoila finalement son identité à la jeune femme, persuadé que ça ne changerait rien au mystère, et lui retourna une révérence impeccable. "C'est un plaisir de vous rencontrer enfin, et dans une telle tenue. Elle vous fait honneur." William savait tourner autour du pot, et couvrir un aristocrate de compliments était une des meilleures façons. La vérité, c'est qu'il y avait tant de ragots à propos de cette pauvre veuve, qu'il ne savait pas grand chose d'elle. Maintenant, il voulait savoir, comment elle se sentait, comment elle vivait avec cette douleur permanente. Il voulait s'assurer que les rumeures disaient vraies et qu'elle ne se remettrait jamais de ses pertes, tout comme lui.
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MessageSujet: Re: The Ghostly Ball ♦ feat. William Gracey The Ghostly Ball ♦ feat. William Gracey Icon_minitimeMer 5 Oct - 20:16



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« Willanie coeur  »

« C'est vrai que nous aurions dû nous rencontrer plus tôt. »

Melanie fronça les sourcils. Qu'avait-il voulu dire par là? Étais-ce une technique obscure de gentleman ou quelque sens caché? La jeune femme n'eut pas le temps de méditer ces paroles plus longtemps, mais le ton qui avait été employé, et la flamme bleue des yeux de l'homme lui laissaient un arrière goût amer dans l'âme.
Puis son interlocuteur se présenta. La jeune veuve lui rendit la révérence tout en réfléchissant sur le nom. Gracey... Cela lui parlait sans vraiment se dévoiler. Un mot qui semblait familier, mais de loin, comme si l'on voyait quelque chose sans pouvoir le toucher, ni le définir vraiment. D'un flou myope et frustrant. Gracey. Melanie semblait davantage dans ses pensées depuis la suite de cette conversation.

« C'est un plaisir de vous rencontrer enfin, et dans une telle tenue. Elle vous fait honneur. »

Ce n'était pas vraiment ce dont la mariée aurait voulu parler. Semblant au départ un peu perdue, elle se força enfin à esquisser un nouveau sourire, sans cependant prendre la remarque au sérieux. De nombreuses personnes semaient les compliments comme des graines, espérant que chacune d'entre elles germe. Melanie était comme une cible morte. Cela lui passait toujours à côté. Elle avait apprit à rarement croire ce genre de choses. Sauf... Son fiancé. La jeune veuve détourna le regard un instant, le visage grave, ravalant une vague de mélancolie ravageuse. Elle détestait les piqûres qui lui faisaient l'effet d'avoir le cœur déchiré en deux.
Cependant, la décence voulait tout de même qu'elle répondre. Un soupir lui aurait soulagé la douleur qu'elle venait de ressentir, malheureusement elle ne pouvait le montrer. Reprenant le contact visuel, la jeune femme s'efforça de se montrer aimable.

« Je vous en remercie, M. Gracey. Puis-je avoir l'honneur de connaître la raison de la richesse de cette rencontre? »

Melanie faillit se mordre la lèvre. Ce qu'elle venait de sortir s'était avéré involontairement acerbe. La reprise de l'honneur semblait être une satyre des dires de M. Gracey, et le fait qu'elle ne comprenne pourquoi tout cela était important devait lui paraître insultant... Non, elle ne voulait pas l'attaquer, seulement vraiment savoir pourquoi ce jeune homme lui portait de l'intérêt. Elle ne tarda pas à prendre un visage plus concerné, d'une douceur à faire pâlir la plus rose des pêches.

« Excusez-moi, je n'avais pas l'intention d'être aussi crue. Je vous prie de croire en la bonté de mes intentions. Il faut dire que vous avez éveillé ma curiosité. »

Elle se tut enfin. Portant une nouvelle fois la coupe à ses lèvres rouges, la jeune veuve ne faiblit pas devant le regard de glace et de feu de M. Gracey. Cela n'était pas facile. Elle n'était pas vraiment à l'aise. Melanie avait beau porter une toilette qui prétendait faire son effet, devant ces yeux mystérieux, elle avait l'impression d'être à nu. Le mauvais pressentiment qu'elle éprouvait était sûrement dû à la paranoïa... À force d'être si durement jugée par ses pairs. Gracey... Quel était ce nom?
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MessageSujet: Re: The Ghostly Ball ♦ feat. William Gracey The Ghostly Ball ♦ feat. William Gracey Icon_minitimeSam 5 Nov - 1:13



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« Ft. Willanie »


Mélanie accaparait désormais toute l'attention de William. Quelqu'un aurait pu tirer au canon dans la pièce qu'il l'aurait probablement à peine entendu. Ses yeux haineux ne quittaient plus le visage doux quoi que inquiet de son interlocutrice. Quoi qu'il ne s'agissait pas vraiment d'inquiétude. Elle détourna le regard pendant un instant où William eut tout le loisir de l'observer avec intérêt. Elle avait surtout l'air mal à l'aise, comme dérangée mais prise au piège, et le chimiste espéra que c'était lui qui venait de provoquer son malaise. Si tel était le cas, et bien c'était tant mieux, et ce n'était que le début. Pendant un instant, William savoura ce silence étrange qui aurait pu en perturber un autre. Lui, il l'appréciait, avec tout ce que cet instant signifiait. Mélanie et lui avaient bien au moins une chose en commun, et c'était cette douleur atroce et déchirante dont ni l'un ni l'autre ne semblait pouvoir se défaire un jour.

Cependant, ce point commun bien lugubre ne les rapprochait en rien. Elle portait le nom des responsables de son propre malheur, et il aurait voulu pouvoir la haïr plus fort encore. Néanmoins, cette première rencontre, qui en plus était publique, imposait un minimum de tenue. Il n'aurait pas pu se permettre de mal la considérer en lui crachant brutalement sa haine au visage par seul prétexte de vengeance. Céder à l'esprit de la vengeance, c'était s'abaisser au rang des perdants. S'avouer vaincu, et tomber dans la bassesse des hommes qui n'ont plus rien a perdre. Mais c'est exactement ce à quoi prétendait William. Malheureusement, une telle action aurait été mal vue par la belle société londonienne. William se retrouvait donc forcé de manipuler le masque sociable et intéressé du gentil bourgeois respectueux des normes.

Par chance, William manipulait toujours ce masque avec aisance. Il affichait un sourire pour expliquer sa colère et serrait une main pour assassiner un cœur. Il trempait si profondément dans l'hypocrisie qu'il aurait presque pu croire à son rôle lui-même si chaque jour sa solitude ne lui rappelait pas constamment tout ce qu'il avait si douloureusement perdu. Mélanie, quand à elle, semblait moins à l'aise avec cette histoire de rôle à jouer. Était-ce parce qu'elle venait d'Amérique et que son ignorance expliquait son insolence, ou bien parce qu'elle voulait clairement afficher son indifférence ? William ne savait pas vraiment de quel côté trancher, mais l'éloignement avec lequel elle avait traité son compliment lui resta en travers de la gorge, ne serait-ce que parce que ces mots sortaient de la bouche d'une Ravenswood.

Cependant, la jeune veuve eut tôt fait de se reprendre. Le chimiste se demanda un instant s'il s'était trahit, mais les excuses de Mélanie lui arrachèrent surtout un haussement de sourcil surpris. Son ton était loin de la moquerie habituelle des plus riches familles à laquelle William faisait parfois face, pourtant il ne s'en sentait pas moins vexé. Certes, elle avouait être curieuse à son sujet, mais William était loin d'apprécier cette considération en bête de foire qu'elle semblait lui attribuer. Il n'avait pas fait l'effort de venir lui parler avec le sourire dans la simple intention de distraire sa majesté Ravenswood. Loin de là son idée.

Alors, sans lui répondre avec colère pour autant, William se contenta de laisser son regard d'acier parler pour lui. Il laisserait passer l'injure pour cette fois, mais il ne se laisserait pas faire pour autant. Avec un sourire faussement amusé par l'excuse de la jeune américaine, William reprit sans moins de mystère : "Alors c'est une curiosité partagée. Il faut dire que j'ai déjà tant entendu parler de vous. Je ne veux pas laisser votre réputation vous précéder, je préfère encore faire votre connaissance moi-même voyez-vous." En s'efforçant d'afficher un sourire bienveillant, William se félicita de souligner si bien combien la pauvre veuve avait terni le nom de sa famille par sa réputation de pauvre femme riche mais seule et brisée. Les moqueries ou les remarques dures ne manquaient probablement pas dans son dos à elle aussi, et c'était bien fait. Mais en bon gentleman qu'il était, William avait laissé croire qu'il ne croyait pas en de tels jugements à la hâte. Maintenant, il espérait en savoir un peu plus sur cette renommée funeste qui soulagerait peut-être un instant sa propre douleur.
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MessageSujet: Re: The Ghostly Ball ♦ feat. William Gracey The Ghostly Ball ♦ feat. William Gracey Icon_minitimeVen 13 Jan - 19:33



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« Willanie coeur  »

Une biche égarée face au froid prédateur. On voyait cela souvent, c'était le cycle de la nature. Et visiblement, cela arrivait aussi dans les réceptions mondaines. Justement, peut-être. Melanie percevait ce petit danger, comme un sixième sens, ou plutôt ce qu'on appellerait l'instinct de survie. Mais voyez, lorsqu'on s'engage dans une conversation, on ne peut pas se permettre de juger si durement notre interlocuteur s'il ne vous a pas encore mis le couteau sous la gorge. C'était ce qui rendait les conversations encore plus dangereuses qu'une chasse animale. Le jeu était lancé sans que les règles soient définies.
Alors la jeune veuve était contrainte de converser avec cet homme qui, elle le sentait de plus en plus, semblait pouvoir exploser d'un moment à l'autre. Elle aussi trahissait des signes de nervosité. Ses doigts vernis serraient le verre à ballon sans cesser de bouger leur place, et ses yeux noisette restaient rarement immobiles désormais. Elle avait du mal à soutenir le regard bleu glacé de M. Gracey plus de deux secondes avant que des frissons ne la parcourent. Il fallait qu'elle se calme. Melanie s'efforçait de respirer lentement par le nez. Il n'était peut-être pas une menace, de toute façon. Cela lui arrivait de réagir de manière irrationnelle... apparemment.

« Alors c'est une curiosité partagée. Il faut dire que j'ai déjà tant entendu parler de vous. Je ne veux pas laisser votre réputation vous précéder, je préfère encore faire votre connaissance moi-même voyez-vous. »

Effectivement, cela tournait toujours autour du même sujet, autour de ses mêmes sujets à elle. Mais à la différence de la plupart des gens, M. Gracey cherchait à savoir la vérité. Cela commençait à intriguer lentement Melanie. Son inquiétude n'était pas fanée, cependant l'intérêt vint croître au sujet de son interlocuteur. Un peu plus concentrée sur lui, il avait réussi à capter son attention encore une fois.

« Je vous mentirais si je vous répondais que vous étiez le premier, mais vous êtes bien l'un des seuls. »

Il fallait qu'elle se retienne de boire une autre gorgée de vin aussi vite, mais elle en avait tellement envie à ce moment.

« J'imagine que vous avez vos raisons, M. Gracey. » continua-t-elle sans vraiment réfléchir. Alors qu'elle mourrait d'envie de savoir pourquoi, au fond. « Peu de gens préfèrent fabriquer leur vérité, alors puisque vous me la demandez, je vous la donnerai. Qu'avez-vous donc entendu de moi? »

Après tout, qu'il la mette mal à l'aise ou non, il était un citoyen de Londres, il avait le droit de savoir ce qu'il voulait sur sa personnalité, qui était malheureusement très publique. Au final, Melanie n'avait rien à cacher, et elle prenait d'ailleurs un plaisir presque vengeur à rétablir le vrai dans son passé. Mais comme elle l'avait dit, peu de gens s'y intéressaient, car lorsqu'elle voulait le faire d'elle-même, peu d'entre eux la croyaient. C'était donc pour cela qu'elle s'ouvrait malgré tout, alors. Ça et ce nom. Si Melanie pouvait savoir qui était ce M. Gracey... inquiétant Gracey... intriguant Gracey... sa soirée n'aurait pas été si vaine.
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