Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini]



 
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Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini]

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Amy S. Adler
Amy S. Adler

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Amy est très douée dans son domaine, la couture. ⊹ Ressentais une profonde frustration envers son mari durant les cinq précédentes années, ce qui l'incitait à accepter plus facilement les avances d'autrui. ⊹ A des tendances névrosées et borderline. ⊹ Ne supporte pas/ou difficilement les enfants en bas âge. ⊹ Apprécie la compagnie de l'alcool et du tabac bon marché. ⊹ Est d'une grande immaturité. ⊹ Très facilement morte de jalousie en compagnie d'autres femmes. ⊹ Manque de confiance en elle-même et a souvent besoin qu'on la rassure sur son apparence. ⊹ Passe beaucoup trop de temps devant le miroir à peigner ses très longs cheveux noirs. ⊹ Femme de Felix J. Adler. ⊹ A ouvert récemment un bordel de luxe dans un vieil hôtel rénové de Whitechapel.
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MessageSujet: Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini] Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini] Icon_minitimeVen 11 Aoû - 20:25



Grasp of the Undying

« reach the light before the knife does »

Comment Amy avait-elle réussi à s'en sortir ? C'était la question principale qui frappait son esprit, alors que sa tête frappait, impuissante, de mille échos dans ses neurones. Elle avait envie de vomir, de pleurer, et tout ça à la fois. Sa cheville brisée ne lui permettait plus de courir. Sa main se tenait au rebord sale des murs de Whitechapel, essayant de s'en sortir avec le reste de ses forces. Mais en avait-elle encore ? Une attaque comme celle-ci, est-ce que l'on pouvait réellement s'en sortir ? Elle n'avait eu qu'une éraflure au niveau de son décolleté, là où le couteau l'avait approché. La plaie ne saignait déjà plus, mais elle avait eu si peur.

Tout s'était passé si vite. La couturière eut une pensée pour la jeune femme qu'elle était en train d'accompagner, se demandant si elle était parvenu à s'enfuir à son tour. Elle l'espérait de tout son coeur, elle qui avait tant travaillé à essayer de la convaincre. Lui apportant une belle robe, lui promettant que toutes les filles de son bordel était bien traité. La pauvre, leurs visages se ressemblaient tellement. Amy avait eu l'impression de se voir elle-même si sa vie n'avait pas aussi bien tourné par les cartes naturelles du Destin. Il avait fallu qu'elle l'aide, jamais il n'aurait pu en être autrement. Et pourtant à présent, elle était pleine de questions.

Elles marchaient dans la rue, tout simplement. Elles discutaient, rirent parfois même. Amy sentait qu'elle commençait à gagner en influence, et que bientôt elle réussirait à arracher la prostituée à sa ruelle sombre et sale. Elles étaient joyeuses, et sur le chemin qui ramenait la fille de joie jusqu'à son taudis -pour le moment, rien n'aurait pu les préparer à cette ombre. Brutale, fulgurante. Habillée toute de noir avant un grand chapeau qui cachait son visage. Il avait choisi un moment propice et parfait pour intervenir, au détour d'une rue qui ne comportait aucun lampadaire. Amy avait été la première victime, prise par derrière, une main gantée sur sa bouche pour qu'elle ne fasse pas plus de bruits que de simples gémissements bestiaux de terreur. Et cette lame, cette lame alors qui fut soudainement si près de sa gorge, prête à l'égorger comme un vulgaire pourceau.

Mais ce fut à ce moment que la prostituée, n'écoutant que son courage, s'était accrochée au cou de l'ombre, intimant à la jeune femme de s'enfuir. La lame s'était soudainement écartée de son corps, mais en n'oubliant pas cependant d'érafler sa poitrine afin de laisser un long mais court filet de sang. A présent qu'elle y repensait, la couturière s'en voulait de ne pas être rester affronter l'ombre avec son amie. Mais n'écoutant que sa soudaine terreur, pensant à ses enfants, pensant à son mari, Amy avait couru, loin. Très loin, le plus loin possible, relevant ses jupons pour courir. Ses bottines à talons n'étaient clairement pas faite pour cela, surtout sur des routes aussi mal dallés. Ce fut ce qui la fit s'effondrer sur les sols, salissant ses vêtements et brisant sa cheville.

Effrayée d'être potentiellement coursée par l'ombre, Amy tenta de courir à cloche-pied, et c'est ainsi que nous la retrouvions. Abimée, les mains écorchés et le visage crasseux, les vêtements remplis de boue et un mollet pendouillant, la jeune femme errait dans les sombres ruelles de Whitechapel où déjà tout le monde s'était renfermé à double tour. Il faisait froid, et la boue n'arrangeait absolument rien. Sans le chercher, des larmes commençaient à couler le long de ses joues, ne voulant que rentrer à la maison. Mais elle était si loin de la maison, à ce moment là. Il fallait s'y attendre. Ce n'était pas précautionneux, ce qu'elle avait fait. Elle avait honte. A vouloir tant aider cette jeune femme, Amy venait peut-être de lui précipiter sa fin.

Prise d'une violence envie de vomir, elle s'arrêta, tombant à genoux pour vomir dans le caniveau mal dégrossi. Juste s'en sortir, juste pouvoir retrouver la chaleur de son feu de cheminé. Trouvant un petit escalier menant à une hall d'appartement, Amy s'y réfugia pour se cacher du vent. Tremblante, gémissante de larmes, elle se recroquevilla dans les replis de ses larges jupes, et tenta de reprendre ses esprits. Calmement, sûrement, pour savoir quoi faire par la suite. Néanmoins, c'est en essayant de réfréner sa respiration rapide, qu'elle finit par s'évanouir de trop de fatigue et d'émotions fortes.

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Felix J. Adler
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Informations : Souffre d'un autisme d'Asperger • Dyslexique • Est obsédé par son métier • Rêve de travailler sur l'horloge de Big Ben. • Insomniaque. • Parle peu • Se sent mal à l'aise dans une foule • A quelques bases d'Allemand et de Français • A le corps glacé et est d'une pâleur à faire peur • Origines Juives • Possède une Pamphobeteus Platyomma mâle pour animal de compagnie • Est le mari d'Amy S. Adler.
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MessageSujet: Re: Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini] Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini] Icon_minitimeVen 11 Aoû - 21:55



Grasp of the Undying.

« FEAR THE LIVINGS. »

Maison Adler, Lambeth, 1891.

Felix avait passé une journée relativement normale ce jour-là. Amy l’avait prévenu qu’elle rentrerait bien après manger et qu’elle s’excusait d’avance. Depuis plusieurs années, il lui faisait désormais une confiance aveugle et savait que son nouveau travail à mi-temps lui prenait beaucoup de temps. Il n’en était pas particulièrement friand d’ailleurs, mais il n’osait pas dire quoique ce soit. Après, les revenus d’argent que cela rapportait étaient monstrueux couplés aux siens de son statut d’horloger royal. Cependant, chacun était moins disponible pour les enfants, ce qui attristait grandement Felix, qui avait d’ailleurs sacrifié du temps dans son atelier pour s’occuper plus des enfants. Il avait, quelque part, du mal à se faire à cette nouvelle vie, même si elle ne lui déplaisait pas tant que cela au final. Il avait toujours eu du mal avec les changements brutaux, même si sa vie avait été truffée de rebondissements imprévisibles en tout genre. Il avait donc couché et fait manger Emma et Benjamin, dînant avec eux. Il les avait aussi couchés et attendait depuis patiemment dans le canapé, regardant son horloge, observant les minutes filer sans entendre le bruit des clefs dans la serrure. Les minutes se transformèrent littéralement en heures, et ce, toujours dans le plus grand silence.

Felix s’était levé du canapé au bout de trois heures. Il mourrait d’envie d’aller la chercher à son bordel mais les enfants l’empêchaient de partir. Au fur et à mesure que les aiguilles faisaient le tour du cadran, le visage de l’horloger se décomposait de plus en plus d’inquiétude, devenant plus blanc qu’un cadavre, rongé par l’anxiété. À ce stade, il ne ressentait pas la fatigue. Il s’imaginait seulement les scénarios dans sa tête, ce qui aurait pu arriver à son épouse pour qu’elle soit si en retard. Pouvait-on d’ailleurs parler de retard quand le Soleil commençait à faire glisser ses rayons matinaux entre les volets ? Ce fut alors l’heure de réveiller Emma et Benjamin à qui il dit naturellement que maman était rentrée tard et qu’elle dormait toujours mais qu’elle les embrassait fort et leur souhaitait une bonne journée. Il les prépara pour aller à l’école, le visage mort, figé, malgré les efforts qu’il faisait pour essayer de paraître normal. Son cerveau était complètement embrumé par cette inquiétante absence. Il ne voulait même pas à songer au pourquoi de son manque. Il craignait qu’elle ne se soit enfuie, même s’il y croyait que peu. Il avait surtout peur que quelque chose lui soit arrivé.

Il les déposa à l’école et revint à la maison, l’attendre. Peut-être qu’elle viendrait après tout ? Puis, on frappa à la porte et l’horloger sauta d’un bon de son canapé pour se précipiter pour ouvrir, ses yeux gris larmoyants d’espoir. Mais son visage se décomposa un peu plus quand il vit deux policiers devant chez lui, l’air grave. Il les regarda avec inquiétude, se demandant si Andrew Downcry l’avait finalement fait arrêter pour son intrusion remarquée dans le bordel de son épouse ou pour avoir frappé Lord Collins ou encore lancé un tournevis en direction de la fiancée de celui-ci. Les charges contre lui étaient nombreuses mais il n’aurait jamais songé à ce qu’on lui envoie des policiers. L’un d’eux se munit d’un calepin où se trouvaient vraisemblablement des notes. Felix essaya de rester calme, bien qu’un peu apeuré et mort d’une angoisse qui lui tordait les boyaux depuis plusieurs heures maintenant. Une partie de son esprit bloquait tout éventualité que les forces de l’ordre viennent pour lui dire où se trouvait actuellement Amy. Il les regarda tour à tour, incapable de se rappeler de leurs visages dès qu’il tournait les yeux. Tout allait si vite et pourtant si lentement.

— Monsieur Felix Adler…?

— Oui…?

— Votre épouse a été retrouvée morte dans une rue de Whitechapel, cette nuit.

La nouvelle le frappa en plein cœur mais il ne parvint pas à ressentir quoique ce soit. C’était comme si l’annonce du décès d’Amy avait été une telle qui s’était logé dans l’un de ses ventricules, le terrassant sur place. À cet instant précis, il était comme mort sous le choc. Au bout de quelques secondes d’immobilité et d’impassibilité qui lui étaient propres, il finit par secouer négativement la tête et eut un demi-sourire avant de murmurer :

— Non.

Le déni. Le simple refus de la situation et de ce que cela engendrait. Il était alors convaincu que les policiers lui mentaient. Pourquoi ? Il l’ignorait mais n’avait au final pas envie de savoir. Il continua de secouer la tête quand un des policiers vint lui dire d’un ton doux :

— Toutes mes condoléances, monsieur…

Felix releva la tête et regarda les deux policiers d’un regard glacial et intraitable :

— Je veux la voir.

Les deux policiers se regardèrent un instant et firent tous deux une moue embêtée. Le deuxième se retourna vers Felix et dit d’un air ennuyé :

— Monsieur, je ne sais pas si…

— Je veux la voir.

Le policer soupira, regarda son collègue qui acquiesça silencieusement et l’homme fit signe à Felix de le suivre dans son fourgon pour le conduire à la morgue. L’horloger les suivit docilement, se tournant la nouvelle dans tous les sens sans pour autant l’accepter. Non, Amy n’était pas morte, c’était impossible.

Les policiers le conduisirent à l’hôpital du centre-ville, proche de Whitechapel au final et l’accompagnèrent à la morgue où se trouvaient déjà plusieurs policiers. Il entendit le nom de Jack l’Éventreur dans certaines bouches et Felix eut soudainement très peur de ce qu’il allait trouver derrière la porte. Il passa celle-ci et le drap blanc (qui ne l’était plus vraiment maintenant) lui laissa quelques secondes de répit. Il s’approcha doucement, le sang tambourinant atrocement dans ses oreilles, les mains moites et tremblantes. Il jeta un coup d’œil aux médecins, ne se présentant même pas. Les policiers avaient dû le faire pour lui de toute façon. Cependant, il constata que David n’était pas présent et, au final, c’était peut-être mieux pour le chirurgien. Il regarda le drap blanc et fit signe au médecin légiste de le retirer.

En réalité, il ne s’était absolument pas attendu à ce qu’il avait sous les yeux, malgré le drap complètement imbibé de sang séché. La dépouille avait été victime d’un profond acharnement de rage folle sans nom. Le ventre avait été bien évidemment ouvert jusqu’à la gorge et les intestins en sortaient comme si on avait cherché quelque chose tout au fond d’un coffre rempli, sans se soucier du carnage qu’on laissait derrière. Quant au visage… Il ne ressemblait plus à rien. Il aurait pu être broyé que cela aurait été pareil. Les yeux avaient été arrachés, le nez et les lèvres tranchés, laissant apparaître les dents dans une bouche où la langue manquait aussi. Le reste du visage avait été tailladé, les pommettes, pelées et le crâne avait été à moitié scalpé. Il restait quelques longs cheveux noirs mais c’était bien tout ce qui était reconnaissable, le reste était soit écorché, soit couvert de sang. Felix resta planté là, à regarder le cadavre, la bouche entrouverte, son esprit plongeant dans un néant parfait. Malgré l’évidence sous ses yeux, il refusait toujours d’y croire, malgré les larmes qui commençaient à couvrir son regard. Il ferma les yeux, sa main prise de violents tremblements et lui fut la proie d’un puissant vertige qui lui fit perdre l’équilibre et s’effondrer par terre.

Tout tournait autour de lui, ses oreilles sifflaient, sa vue était complètement floue. Il entendait les médecins se précipiter autour de lui pour prendre son pouls, essayer d’avoir une réaction mais rien. Felix semblait être parti, même si l’image de la dépouille de son épouse était encore gravée sur ses rétines. On le secoua doucement et il secoua négativement la tête avant de se relever. Il pleurait, bien évidemment, mais ne s’en rendait même pas compte. Il prit la main de son épouse, regardant une dernière fois ce visage en lambeaux et regarda les doigts froids et raides qu’il tenait. Un détail le surprit alors. Elle ne portait plus son alliance. Felix n’essaya même pas de se demander pourquoi, il devait juste trouver celui qui avait fait ce carnage, qui lui avait arraché l’amour de sa vie et se venger. Et il savait déjà où il devait se diriger. Il remercia d’un signe de tête l’assistance qui le regardait avec un air très inquiet et l’horloger s’empressa de sortir de la morgue, puis de l’hôpital. Le coupable, il le savait, n’habitait pas très loin. Il le tuerait à mains nues.
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MessageSujet: Re: Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini] Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini] Icon_minitimeSam 12 Aoû - 1:14



Grasp of the Undying

« reach the light before the knife does »

Seule dans le froid de Whitechapel, avec ses vêtements boueux, son mollet de travers et ses cheveux défaits, Amy n'attirait pas les regards. Malgré ses effets d'un rouge sali par les saletés du sol, elle parvenait à suffisamment se cacher aux yeux de tous pour ne pas se faire remarquer et plus abimer encore. Qu'est-ce qui pouvait bien lui arriver dans un tel état de faiblesse ? Où pouvait-elle aller ? Jusqu'à son bordel ? Elle ne connaissait pas cette partie de Whitechapel où elle venait de fuir, et revenir en arrière la terrifiait. De toute façon, le sommeil l'avait depuis longtemps emporté, éteignant pour l'espace d'un instant la sanglante douleur. La croyant peut-être déjà morte, quelques passants la remarquant passaient bien vite leurs chemins. C'était le cadet de leurs soucis de s'occuper d'une potentielle prostituée violée et tabassée dans un coin de rue. Quelques choses de communs auquel on ne s'intéressait plus. Il fallait être une victime de Jack l'Eventreur, pour intéresser quelqu'un. C'était également contre cela qu'elle se battait, en ouvrant son bordel. Mais elle ne s'était pas attendue à devenir victime de cette ignorance, victime de cette brutale ombre. Peut-être avait-il fini par comprendre le jeu de la couturière qui petit à petit, parvenait à lui retirer des victimes sous le nez. C'était la seule explication possible à cet acte.

Son sommeil fut sans rêve, et ce fut dans un terrible gémissement qu'elle se réveilla, portant aussitôt la main sur sa jambe tout en grimaçant. La brûlure de sa plaie à la poitrine n'était plus que le cadet de ses soucis, ne saignant plus bien que la chair était encore présente. Ses mains lui paraissaient plus froides et plus blanches encore que celle de son mari qui lui manquait plus que tout au monde. Elle vit entre ses yeux collés et fatigués que le soleil avait point au delà des toits du quartier. Paniquée par le temps qui était passé, ce fut par réflexe que la couturière se redressa pour partir chez elle. Mais encore une fois, elle fut rattrapée par sa blessure qui la jeta à nouveau sur le sol, les larmes aux yeux. Amy ne pouvait pas rentrer chez elle dans cet état, c'était impensable. Se trainant en dehors, récupérant la rembarre d'un escalier pour se remettre sur son unique pied valide, la jeune femme rasa à nouveau les murs en claudiquant. La faim, la soif, et le sommeil agité la fit pourtant rapidement perdre pied dans ses tentatives d'avancer. Elle retomba à nouveau à plat ventre, mangeant la poussière de plein nez. Sa gorge fut prise d'une violente quinte de toux alors qu'elle agrippa à la moindre dalle pour continuer à ramper. C'était une obsession; il fallait qu'elle rentre chez elle le plus vite, qu'elle rassure son Felix, qu'elle rassure ses enfants. Combien de temps s'était-il écouler depuis l'attaque ? Elle l'ignorait. Elle n'était pas l'horloger, à pouvoir deviner l'heure d'un simple coup de tête. Tout ce qu'elle voyait, c'était le soleil qui bougeait.

Une femme à qui elle avait autrefois offert une robe à bas prix, de ses prostituées à mauvaises maquerelles la trouva au retour de son labeur de nuit. S'agenouillant auprès d'elle, Amy lui agrippa le mollet en serrant très fort. Levant des yeux humides vers la dame, elle toussota:

- Ramenez-moi... s'il vous plait... à la police...

Ce fut tout ce qu'elle put dire. Avant de sombrer une nouvelle fois dans le sommeil, la tête lui tournait de ces privations et de cet angoisse permanente qui lui tordait les boyaux. Les plus sceptiques auraient pu la traiter de fragile, mais c'était bien au final ce qu'elle était, malgré ses allures de grande femme entreprenante. Elle restait une fille qui avait peur des orages et d'être loin de son mari. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle était dans un hôpital, dans un vulgaire pyjama blanc qui puait la transpiration. Peut-être la sienne, tant son front était chaud. Elle avait toujours autant faim, mais elle n'avait plus soif. Secouant la tête de tous les côtés, Amy murmurait:

- Felix.... Felix .... Felix ....
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MessageSujet: Re: Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini] Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini] Icon_minitimeSam 12 Aoû - 9:04



Grasp of the Undying.

« FEAR THE LIVINGS. »

City Of London, 1891.

Felix de son côté était parti assouvir sa soif de vengeance. Pour l’instant, la colère avait tout prédominé, refusant toujours le deuil. Quelque chose en lui voulait continuer d’y croire jusqu’au bout, reniant le fait que son épouse était désormais dans un lieu où il ne pourrait pas la retrouver avant un long moment. Et cette idée lui était impensable. Contrairement à Amy au même moment dans les rues de Whitechapel, il avait ses deux jambes, qui fonctionnaient à merveille. Il courut alors vers l’unique responsable de tout ceci. Celui dont le nom avait été dit, murmuré, par les policiers. Il ne pouvait avoir qu’une seule personne responsable de tout ceci, c’était impossible autrement. Le regard fou, il se précipita à l’adresse qu’il connaissait, là où il se terrait. Il tambourina à la porte, exigeant que le propriétaire de l’appartement ouvre, mais rien. Il ne devait pas être chez lui, mais cette éventualité sonna fausse dans les oreilles de Felix. Il voulait sa vengeance, maintenant. Il ne voulait pas répartir sans laisser un avis de passage. Il défonça la porte d’un coup de pied puissant et pénétra dans l’appartement, se moquant bien du bruit qu’il avait pu faire. Ils n’étaient pas loin de Whitechapel, une attaque de brigands n’était pas à exclure.

Felix rentra donc et fouilla tout l’appartement pour voir si le coupable ne travaillait pas mais rien. Ni personne. Fou de rage, ne pouvant se concentrer sur rien d’autre, il vandalisa l’habitation, la mettant sens dessus dessous, renversant lit, canapé et tout autre mobilier qui pouvait être déplacé, brisant ce qui pouvait être brisé. Il se moquerait bien des représailles du propriétaire des lieux. Après, ce dernier avait déjà fait le pire de ce qu’on pouvait lui infliger en termes d’épreuve émotionnelle. Sauf les enfants, mais c’était un autre problème auquel il ne pensait pas dans l’immédiat. Il avait juste besoin de se défouler. Il voulait lui laisser un message mais n’avait rien pour servir d’encre. Il n’eut alors pas le choix de faire autrement que par l’idée stupide qui venait de lui traverser l’esprit. Cependant, cela ne l’effrayait nullement. Après tout, il aurait pu affronter n’importe qui, le plus fier guerrier nordique que cela ne lui ferait pas peur. Il prit un couteau qui traînait par là et s’entailla la paume de la main gauche. Il se servit de son index et son majeur droits pour écrire un joli « ASSASSIN » sur le mur, à côté de la porte d’entrée.

Il banda alors sa plaie avec un bout de drap déchiré et partit en quête de celui qui lui avait volé son épouse. S’il n’était pas chez lui, il devait être sur son lieu de travail. Il repartit en courant vers ledit lieu, n’ayant pas remarqué qu’il avait passé plusieurs heures à s’acharner dans l’appartement, malgré la petite taille de celui-ci. La colère était cependant bien trop forte et il ne ressentait ni fatigue, ni faim, ni soif. Il était juste animé par une rage animale qui le ferait se jeter sur le coupable, n’hésitant pas à clamer qu’il était réellement pour se dédouaner de toutes charges si l’horloger osait le frapper, voire plus, devant des témoins. Personne ne lui en voudrait pour ceci, il était dans son droit, il en était persuadé. Il arriva donc sur le fameux lieu de travail et exigea voir cette fameuse personne, qui n’était pas là non plus. Felix crut qu’il allait devenir fou, ce qu’il était déjà à moitié. Il tourna en rond pendant plusieurs minutes, comme un chien perdu. N’ayant plus aucun but, contenant toujours sa rage, il errait purement et simplement, oubliant tout le reste, sortant du bâtiment, y rentrant de nouveau pour en ressortir en suite.

Il finit par retourner à l’hôpital. Après tout, c’était là que son épouse se trouvait et il fallait faire soigner sa paume qui continuait de saigner un peu. Il s’était peut-être entaillé un peu trop profondément. Il rentra donc dans le bâtiment et fit la queue à l’accueil, s’était quelque peu calmé, le chagrin commença à dévorer rapidement sa colère, ainsi que lui-même. Il se doutait que le deuil allait être tellement insoutenable qu’il n’était pas sûr d’en réchapper lui-même. Mais il y avait les enfants et il devrait survivre pour eux, même s’ils lui rappelleraient sans aucun doute leur mère. Il se passa une main sur ses yeux larmoyants, gardant sa peine pour lui, évitant d’extérioriser tout devant tout le monde. Il ouvrit alors ses paupières pour regarder d’un air las un brancard passer à quelques mètres de lui. Son regard se posa sur le visage de la patiente et il crut halluciner quand il la vit passer. Amy. Qui semblait juste endormie, bien que mal en point. Impulsif et animé par un soudain espoir fou, bien que cela n’aurait pu être qu’une simple hallucination, il s’élança dans le début du couloir, voulant la suivre, la retrouver, s’assurer que c’était bien elle.

— AMY.

Bien évidemment, tout le monde se retourna vers lui, dont quelques policiers qui l’attrapèrent par les bras pour l’empêcher de progresser un peu plus. Les regards de tout le monde, dans d’autres circonstances, l’auraient mis dans un profond sentiment de mal être, frisant même avec la crise de panique. Mais là, la priorité était ailleurs, faisant fi de tout ce qu’il se passait autour de lui. Il venait juste de voir le lit roulant avec son épouse dessus rentrer dans une chambre. Il continua de se débattre, donnant du fil à retordre aux policiers mais ces derniers finirent par avoir le dessus, en supériorité numérique. Felix continua d’essayer de forcer mais finit par s’écraser misérablement sur ses genoux, à bout. Il se cacha son visage dans ses mains, essayant de retenir ses sanglots. Il était si proche d’elle et pourtant, il ne pouvait toujours pas la voir, ni l’apercevoir. Il se mordit la lèvre, n’entendant pas ce qu’il se passait autour de lui. Pourtant un médecin vint adresser deux mots aux policiers concernant l’identité de cette nouvelle patiente. Les policiers aidèrent Felix à se relever et lui dirent qu’il pouvait la voir. C’était du moins ce que l’horloger avait compris dans son esprit déréglé.

Il voulut s’y précipiter mais les hommes des forces de l’ordre lui firent de nouveau barrage et lui intimèrent de se calmer. Docile, bien que la respiration beaucoup trop vive ainsi que le regard complètement perdu, il marcha aussi doucement qu’il put, même si cela ressemblait plus à un chien qui tirait sur sa laisse, pressé de partir en promenade. Mais ici, cela n’avait rien d’une promenade. On lui ouvrit la porte de la chambre et il entra et la vit, elle, dans son lit. Il se précipita à son chevet pour prendre sa main et l’embrasser, constatant qu’elle était chaude et vivante. Il regardait son visage, bouche-bée, les yeux écarquillés et pourtant ruisselant de larmes, toute la pression retombant d’un coup. Il tremblait mais n’osait pas la brusquer. Il embrassa de nouveau les doigts de son épouse, les gardant même contre ses lèvres. La gorge nouée et la voix rauque et cassée, il dit :

— Ché… Chérie…

Il avait une furieuse envie de la serrer fort dans ses bras mais il savait pertinemment que cela était impossible pour l’instant. Alors il ne bougea, continuant de conserver sa main près de ses lèvres, ne décollant pas son regard de son visage.
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Grasp of the Undying

« reach the light before the knife does »

La douceur des draps n'aidait en rien la jeune couturière qui se tournait dans tous les sens là où son corps acceptait bien de se rendre. C'est à dire pas bien loin, car son mollet brisé se trouvait dans une solide attelle qui empêchait tout grand mouvement, fait de bois et de lacets solidement enserré pour remettre ses os en place. Cela ne lui faisait plus qu'un puissant lancement dans la chair, mais ce n'était plus au point de lui arracher des plaintes continuelles. Certainement lui avait-on donner du laudanum pour calmer ses peines, peut-être était-ce aussi pour cela qu'elle n'avait plus soif.

Sa tête lui tournait très légèrement et un pansement avait été installé sur la longue blessure de sa poitrine. Son visage comportait encore quelques tâches de boues ici et là, ainsi que dans sa longues chevelure qui se détachait par paquets froids et secs. Elle avait chaud et froid à la fois, son corps tremblait légèrement du manque de couverture et son immobilité continuait de la tenir hors d'elle. Comment pouvait-elle rentrer chez elle et ainsi dire que tout allait bien ? Qu'elle était en vie. Amy voulait plus que tout revoir son mari, que les policiers le retrouvent pour lui dire "votre femme est bien en vie", que tout allait bien, qu'il ne lui faudrait pas longtemps pour être entièrement sur pied.

En vérité, la couturière n'eut pas longtemps à attendre, et une tornade bientôt entra dans sa chambre, retenu par des hommes. La jeune femme sursauta légèrement, grimaçant sous le coup pour sa cheville. Gémissant doucement, ce fut avec un visage plaintif qu'elle regarda les médecins et la police qui finalement s'écartèrent pour laisser passer un merveilleux rayon de lumière. Son mari accourait vers elle, lui saisit la main. Amy avait un grand sourire, plongeant son regard dans le sien. Elle était toute remplie d'amour, le visage portant le voile des retrouvailles inespérés. La couturière était en vie et avait retrouvé son horloger. Sa peau toucha les lèvres de Felix, tandis que le regard d'Amy se remplit de larmes de joies:

- Mon Felix... oh... si tu savais...

De sa main que son mari n'avait pas capturé, Amy se redressa très légèrement jusqu'à pouvoir s'asseoir. Elle était groggy et avait du mal à tenir, mais la force de son amour vaudrait toutes les énergies du monde, aussi s'assit-elle pour pouvoir ouvrir grand ses bras et récupérer Felix entre ceux-ci. Ce câlin appuya sur sa blessure en dessous de son pansement mais elle s'en moquait. Ce n'était que lui, que elle. Et qu'importe ce qu'il pouvait se passer désormais car ils étaient tous les deux. L'amour que chacun portait à l'autre était infiniment plus précieux que tout. Amy sera son mari dans ses bras et ce fut au moment où elle cacha son visage dans son cou qu'elle se mit à pleurer toutes les véritables larmes de son corps, celle du soulagement, celle du relâchement. De toute la panique qu'elle avait accumulé et de la potentiel réalité qu'elle n'était pas encore prête à accepter.

- Je... suis  si désolée, si désolée.... j'ai... j'ai eu si peu.... si peur... mon... mon chéri... pardooooooon.. j'ai cru ne jamais vous rev... revoir... toi, les enfants... désolée... désolée.... je vous aime... toi, eux, je t'aime très très très fort... haaaaaaaa j'ai eu si peuuuur... ! J'ava... J'av...

Elle l’agrippa avec toute la puissance dont elle voulait faire preuve, plantant ses ongles à travers sa veste, son veston et sa chemise. Son nez voulait sentir son odeur, mais ses larmes lui cachaient déjà toute la vue dans ses bleus iris. Ses sens troublés, la couturière ne parvenait déjà plus à placer un mot devant l'autre, synthétisant pour le moment toute sa détresse dans l'expression de la peur qu'elle avait eu, c'était au delà de l'imaginable.

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Felix J. Adler
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MessageSujet: Re: Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini] Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini] Icon_minitimeSam 12 Aoû - 22:15



Grasp of the Undying.

« FEAR THE LIVINGS. »

St Bartholomew's Hospital, City of London, 1891.

Le sourire d’Amy semblait guérir toutes les plaies qu’avait dû subir son cœur durant cette dernière journée. Il se sentait renaitre, retrouver l’espoir et l’amour. Il eut l’impression de revoir les couleurs comme si ses yeux n’avaient plus vu qu’en teintes de gris durant les dernières heures. L’effroi, l’angoisse, le deuil furent chassés par le seul sourire lumineux de son épouse dont il ne lâchait pas le regard. Il ferma doucement les yeux et frotta doucement sa joue sur les doigts d’Amy qu’il tenait toujours dans ses mains, profitant du contact de sa peau douce et du doux son de sa voix. Il espérait seulement que ce ne fut pas un rêve, sinon Dieu sait dans quel état il s’en réveillerait. Felix releva la tête quand il vit l’amour de sa vie essayer de se redresser pour s’asseoir et l’horloger se releva tout court pour essayer de l’aider. Elle lui ouvrit les bras et Felix la regarda avec un grand sourire, les larmes aux yeux avant de s’y réfugier. Il remarqua le bandage de sa chérie sur sa poitrine et évita de trop appuyer dessus. Cependant, Amy vint à son tour se réfugier à son tour dans son cou et Felix ne put que s’asseoir sur le bord du lui pour faciliter le confort de tout le monde.

Amy fondit alors en larmes contre lui, le serrant de toute sa force, essayant de bredouiller de vagues excuses dont il ne savait même pas les raisons. Pourquoi s’excusait-elle ? Ce n’était pas de sa faute si elle s’était faite agresser après tout. Mais le chagrin de sa chérie, dont les larmes venaient lui chatouiller la peau de son cou, le fit pleurer à son tour, lui rendant son câlin avec autant de force qu’elle, si ce n’est plus. Il ne voulait pas lui broyer les côtes, mais l’amour qu’il lui portait était beaucoup trop important pour qu’il puisse se contrôler. Il savourait ce contact qu’il semblait avoir perdu depuis des années alors que, concrètement, cela faisait à peine plus de vingt-quatre heures. Il continua de la serrer contre lui, la laissant parler, ayant lui-même le visage dans son cou. Il tremblait doucement, le corps ébranlé par ces sanglots qu’il peinait à contrôler. Ses pleurs n’étaient que par purs soulagement et bonheur d’avoir retrouvé l’amour de sa vie. Elle lui était vitale pour lui et il espérait que ce soit réciproque. Il espérait aussi qu’aucun des deux n’ait plus à vivre avec le manque de l’autre.

Mais Amy continuait de se morfondre en excuses puis à le couvrir de mots d’amour et ses phrases se décousaient et perdaient de leur sens. Puis Felix ne put plus tenir. Il redressa la tête et l’embrassa avec tout son amour, toute sa dévotion, tout ce qu’il ressentait pour son épouse. Il tint son visage dans ses mains pour échanger ce long baiser rendu humide par leurs larmes. Mais Felix voulait retrouver le contact de ses lèvres qu’il pensait qu’on les lui avait volées à jamais. Il savait depuis toujours qu’Amy était la femme de sa vie pour ne pas dire l’être vivant de sa vie, mais la peur de la perdre définitivement l’avait conforté dans son idée que leur amour dépassait de loin l’idée traditionnelle de l’amour conventionnel. Il était au-dessus de cela. Rien ne pourrait plus entacher l’adoration qu’il lui porte. Les yeux clos, il poursuivit son baiser pendant plusieurs secondes, descendant une de ses mains dans le creux de son cou, y mettant peut-être un peu trop de fougue pour sa chérie qui venait de se réveiller. Mais il ne pouvait pas faire autrement, son amour dictant ses gestes, les rendant beaucoup trop impulsifs. Finalement, il retira ses lèvres pour la regarder dans les yeux.

— Amy, je…

Sa voix se brisa et son visage se figea quelques instants avant que son regard ne se détourne pour s’embuer complètement de larmes. Son corps fut secouer d’un sanglot puissant et il passa sa main bander sur son visage pour fondre en pleurs, s’abandonnant complètement à la pression de l’angoisse qui retombait et au bonheur de retrouver sa chère et tendre bien vivante. Cachant son visage, il ne parvenait à contrôler ses violents sanglots. Ayant du mal à respirer et à reprendre la maîtrise de soi, il attendit donc que ses pleurs se calment pour pouvoir, à son tour, essayait d’aligner deux mots. De sa main libre, il serrait fort celle d’Amy, ne voulant plus la lâcher pour rien au monde. Il renifla alors et s’essuie les yeux pour retrouver un peu de contenance. Ce n'était pas digne d’un homme que de pleurer ainsi. Il ne voulait pas que sa chérie pense qu’il était faible ou incapable de maîtriser ses émotions. Bien qu’il lui eût déjà montré qu’il était impossible de gérer sa colère, alors pourquoi pas son amour ? Il la regarda, essoufflé et les larmes coulant toujours un peu et dit d’une voix toujours aussi brisée :

— Je… Ils m’ont dit que tu étais morte… J’ai… J’ai vu le corps… J’ai cru que c’était toi… Ma chérie, je suis tellement content de voir que tu n’as rien…

Il n’avait certes pas vu la jambe de sa chérie mais peu importe. Elle n’était pas amputée et était cachée par un drap. De plus, une jambe cassée était d’un bobo bien bénin par rapport à la mort et la mutilation qu’avait subi l’autre fille. Il la prit à nouveau dans ses bras pour la serrer avec tout son amour, frottant doucement ses cheveux contre sa joue avant de lui dire à mi-voix, tout inquiet :

— Je ne veux plus que tu sois seule comme ça… Je… Je ne veux pas te perdre… J’en mourrais…

Il s’abandonna une nouvelle fois aux larmes, cachant son visage dans son cou puis l’embrassant avec amour. Ses gestes n’avaient plus tellement de sens hormis qu’ils étaient guidés par un amour sincère qui lui faisait tourner la tête.

— Je t’aime si fort…

Après ces dernières paroles, il chercha à plus ou moins se blottir contre elle, cherchant cependant à la faire se blottir contre lui, comme pour la protéger de tout danger.
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Amy est très douée dans son domaine, la couture. ⊹ Ressentais une profonde frustration envers son mari durant les cinq précédentes années, ce qui l'incitait à accepter plus facilement les avances d'autrui. ⊹ A des tendances névrosées et borderline. ⊹ Ne supporte pas/ou difficilement les enfants en bas âge. ⊹ Apprécie la compagnie de l'alcool et du tabac bon marché. ⊹ Est d'une grande immaturité. ⊹ Très facilement morte de jalousie en compagnie d'autres femmes. ⊹ Manque de confiance en elle-même et a souvent besoin qu'on la rassure sur son apparence. ⊹ Passe beaucoup trop de temps devant le miroir à peigner ses très longs cheveux noirs. ⊹ Femme de Felix J. Adler. ⊹ A ouvert récemment un bordel de luxe dans un vieil hôtel rénové de Whitechapel.
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MessageSujet: Re: Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini] Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini] Icon_minitimeDim 13 Aoû - 0:59



Grasp of the Undying

« reach the light before the knife does »

Sentir la chaleur de son mari contre elle valait toutes les plus belles récompenses de survie. Amy s'en était sortie, avait rampé dans la boue pour ne pas finir morte de froid dans un coin de quartier. Elle n'était pas une femme forte qui avait vécu dans la rue au point de s'être forgée une carapace d'habitude contre les éléments. La couturière n'était qu'une fragile fille de la campagne qui s'était vu transporté dans un monde régi par un mari aimant qui avait toujours fait en sorte qu'elle ne manque de rien. La jeune femme avait des enfants merveilleux, un horloger veillant à toutes ses préoccupations. Une proie facile pour les êtres aussi immondes que les assassins de femmes. Elle n'osait imaginer à quoi son corps aurait ressemblé si elle avait véritablement été attrapé. Il lui fallait retrouver cette femme, savoir ce qu'elle était devenue. Mais pour le moment, sentir le coeur de Felix battre violemment contre sa poitrine lui suffisait. Lui murmurer ses plaintes à l'oreille, toute sa peur et sa détresse, rassurée de pouvoir à nouveau le serrer contre elle. Lorsqu'elle fut reculée pour être embrasser avec tout autant d'amour que de passion, elle se laissa faire, rendant même au centuple le baiser que l'on venait de lui proposer. Qu'importe l'aspect mouillé des lèvres, car en cette seconde, elle n'aurait voulu être nul part ailleurs que dans ses bras, contre lui.

Puis vint les terribles mots. Ceux qu'elle craignait depuis le début. Le corps. Le sien tressaillit de ne savoir que trop ce qu'il s'était passé, comment cela s'était déroulé. Elle craignait alors de poser les questions qui devront un jour sortir de sa bouche, regardant son mari dans les yeux. Ses larmes qui avaient fini par se tarir dans l'embrassade venait de se remettre le long de ses cils. Mais son visage qui jusqu'ici resplendissait un bonheur incroyable, un soulagement hors du commun, tremblait à présent d'un grimace horrifié. Pourtant déjà, Felix lui prenait le visage pour la câliner davantage, savourer sa présence réelle et vivante, sa douce peau contre la sienne. Mais Amy avait déjà l'esprit occupé par l'image de la mort. Son mari se blottit un peu plus contre son corps, et la couturière ne put que le prendre dans ses bras, comme un enfant que l'on soulage. Sa gorge déglutit et prit une profonde respiration, ses yeux regardaient le vide; tous les souvenirs rapparaissaient, ceux d'avant l'attaque, où l'image de sa future employée était encore fraiche et riante. Non, Amy n'était pas ce genre de femme forte qui se jetait sur les tueurs pour sauver leur toute nouvelle amie. De ces femmes qui ont l'habitude de la mort et de la désolation tout autour d'eux. Amy était une femme fragile qui pleurait et se trouvait dévasté par la mort d'une simple prostituée avec laquelle elle avait lié un début d'amitié qui aurait du conclure par une relation de travail parfaite.

- Moi aussi... je t'aime fort... si fort.... mais... dis-moi... cette femme... ce corps... elle avait les cheveux noirs comme les miens....? Est-ce qu'elle... avait une robe rouge... l'une des miennes... avec les noeuds papillons torsadés le long du jupon...?

Elle se crispa davantage sur son mari, entourant ses épaules avec encore plus de force, comme pour le happer en elle. Amy caressa et embrassa les cheveux de son mari, sentant les larmes lui venir à nouveau, tremblant d'une tristesse nouvelle malgré les retrouvailles:

- Cette femme... m'a sauvé la vie.... quand je me suis faite attaquée... on marchait, toutes les deux... on parlait de son entrée prochaine à mon établissement... et... elle lui a sauté dessus... pour que je puisse fuir... elle m'a sauvé la vie et... non..., dis-moi qu'elle n'est pas morte. Qu'elle n'a pas... sacrifié sa vie... pour moi...

Trop honte qu'elle avait de dire qu'elle en était heureuse après tout, car cela lui avait permis de revoir son mari et ses enfants, elle continua de serrer Felix contre elle, embrassant ses cheveux et respirant leurs odeurs. Qu'elle avait hâte de rentrer à la maison.
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MessageSujet: Re: Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini] Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini] Icon_minitimeDim 13 Aoû - 1:38



Grasp of the Undying.

« FEAR THE LIVINGS. »

St Bartholomew's Hospital, City of London, 1891.

Felix resta silencieux et immobile, continuant de câliner son épouse tout en pleurant silencieusement. À cet instant, il en avait oublié tout le reste. Il aurait pu avoir un rendez-vous avec la Reine Victoria qu’il l’aurait laissé passer. Après tout, tout mari aimant son épouse aurait sacrifié sa vie professionnelle pour la vie de son amour. Du moins, cela semblait inconcevable dans la tête de l’horloger qu’il puisse en être autrement. Alors il ne bougeait, tous les deux enlacés, laissant filer les secondes qu’ils avaient perdues, se tenant comme si l’autre allait glisser entre ses bras tel une anguille et disparaitre à jamais. Mais Felix ne la laisserait plus s’enfuir. Il avait toujours été d’un naturel anxieux et presque paranoïaque et cet incident n’allait certainement pas le rassurer davantage. Il continuait de se frotter, de récupérer son parfum, sa chaleur, sa présence, qui lui avait tant manqué. Pour rien au monde il ne bougerait. Personne n’arriverait à le détacher de son épouse à qui il se rattachait comme si c’était une bouée de sauvetage au milieu d’un océan de perdition. Elle était son phare aussi, celle qui le guidait et le motivait à avancer. Elle était tout pour lui, il ne s’en cachait même plus, comme drogué à elle.

Puis elle parla de la victime, de celle qui était réellement morte. Pour eux. Car selon l’histoire d’Amy, elle avait donné sa vie pour sauver celle de la couturière. Que pouvait-il dire de plus ? Il avait vu le cadavre, dont l’image ne tarderait pas à rejoindre les infamies qui l’empêchaient de dormir la nuit. Il ne voulait pas s’attarder sur les détails, il ne voulait pas se souvenir de ce qu’il avait vu. La vision de ce corps mutilé le hanterait sûrement toujours et il ne put s’empêcher de ressentir un petit sentiment de culpabilité à propos de l’inconnue. Elle était morte et elle était innocente. Puis il se dit que toutes les femmes assassinées aléatoirement dans la rue étaient innocentes. Les hommes ne se gênaient pas à trouver des excuses ou des raisons pour assouvir leurs besoins bestiaux et primaires. Et Felix en était un exemple, comme le montrait l’état de l’appartement du coupable. Il s’était allé à sa colère sans tenter de se contrôler. Il reporta néanmoins son attention sur Amy qui continuait de pleurer doucement, sûrement en songeant à la mort de sa connaissance. Elle demanda de légers détails, chose à quoi Felix ne sut répondre.

— Elle… Elle avait des cheveux noirs… Mais je n’ai pas vu la robe, les médecins l’avaient déjà enlevée pour l’autopsie…

De toute façon, vu l’état du ventre de la fille, il ne devait plus rester grand-chose de la robe. Il avait d’ailleurs choisi la carte de l’honnêteté subtile, sans entrer dans les détails pour éviter de ravager le moral de sa chérie. Si jamais elle apprenait ce qui était arrivé au corps… Il chercha cependant quoi dire pour tenter de la rassurer un peu plus, fouillant dans le peu de tact qu’il avait pour dire :

— Tu sais… Je ne pense pas qu’elle ait eu le temps souffrir.

En réalité, il n’en savait absolument rien et n’avait même pas essayé de le savoir. Il voulait juste qu’Amy cesse de se prendre la tête pour quelque chose qui ne pouvait être réparé désormais.

— Et n’y pense plus… Tu es avec moi maintenant… On lui offrira une sépulture décente si tu veux…

Il avait essayé d’écourter la conversation, essayant de chasser les idées noires d’Amy mais aussi les images atroces qu’il avait sur la rétine. Il caressa ses longs cheveux noirs avant de se redresser doucement, voulant se mettre à côté d’elle et s’asseoir. Le lit n’était certes pas épais, mais il devait être de la taille du canapé de chez eux, ils seraient donc habitués à être littéralement l’un sur l’autre. Il lui sourit doucement et l’aida à se décaler. En mettant sa main sous ses cuisses, il sentit quelque chose de différent au niveau de son mollet. Il fronça doucement les sourcils mais s’installa pour qu’elle puisse poser la tête sur son torse, passant son bras autour de ses épaules. De son autre main, il suréleva le drap et vit un appareillage complexe médicinal. Il se tourna vers elle, inquiet.

— C’est lui qui t’a fait ça…? T’as pas trop mal, ça va…? Ce n’est pas trop grave rassure-moi…

Il la rapprocha un peu plus de lui, déposant un baiser sur le sommet de son crâne.
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MessageSujet: Re: Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini] Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini] Icon_minitimeJeu 24 Aoû - 22:36



Grasp of the Undying

« reach the light before the knife does »

Perdue dans les méandres de la réalité de ses actions,  Amy caressait encore longuement les cheveux de son mari, prenant alors pour lui la position d'ombre maternel à son oreille collé contre ses mamelles blessées. Son cœur saignant battait la chamade à en perdre la mesure, ce qui pourrait peut-être avoir le don de stresser encore un peu plus son si calculé mari. Ils étaient pourtant à présent bien réunis, tels des héros qui auraient passé les mois à défendre leurs cœurs au centre d'un combat permanent. Mais au delà de tout cela, il ne s'était déroulé quelques heures, à peine une nuit et une journée à peine terminée, que leurs corps s'étaient perdus de vue. C'était déjà bien trop pour le couple qui n'en pouvait visiblement déjà plu de cette obscurité, au grand damne des infirmières, des docteurs, et de cette sacro-sainte pudeur qui respire l'air victorien.

Un si grand amour était indécent, alors que très peu en avait cette chance. Contrairement à la richesse, il ne faisait pas bon montrer que l'on possédait autant de cette chose rare est hors de pris qu'était la tendresse exponentielle d'un mari amoureux et d'une femme aimante. Amy n'avait jamais été celle qui se souciait le plus des apparences, contrairement à son mari qui avait toujours été terrifié d'apparaître en publique, dès qu'il y avait un peu de monde. Mais l'agoraphobie avait trouvé son remède ultime en l'amour qu’éprouvait l'horloger pour la couturière.

Quand Felix lui parla alors de la jeune femme qui avait été retrouvé, déjà nue dans la morgue, cette robe vermeille certainement recouverte de sang déjà jeté à la poubelle; le sang d'Amy n'en fit qu'un plus grand tour. Ne comprenait-il pas qu'une vie avait été arraché pour qu'elle soit encore là à parler avec lui, à l'embrasser de toutes les marques de sa tendresse ? L'horloger se posa à son tour sur son lit tandis qu'elle ne pouvait dire un mot. Elle n'en ressentait pas la force. Sous son pansement brulait encore la marque mortuaire de la lame. Ce couteau qu'elle n'oublierait jamais à présent. Cette petite main qui lui avait capturé sa bouche pour mieux la faire taire.

- Ce n'était qu'une prostituée qui venait d'arriver en ville... elle n'avait rien ni personne pour s'occuper d'elle... la pauvre n'aura personne à son enterrement... mais je veux... je veux qu'elle ait une tombe... avec un nom... qu'on se souvienne d'elle...

Les bras de Felix l'entourèrent à nouveau comme pour l'empêcher de se faire du mal avec ses propres pensées. Cela serait le minimum pour cette pauvre couturière qui était en train de se torturer l'esprit avec ce qu'il venait de se passer. Pourtant ne serait-elle pas plus heureuse à se blottir contre son époux, remerciant le Seigneur d'avoir encore l'occasion de l'aimer. Souriant alors à son mari, presque honteuse d'ainsi être ingrate, elle le laissa la repositionner comme il le fallait sur le lit afin de lui laisser la meilleure place à ses côtés. Son outillage ne passa pas alors inaperçu et Felix fit entendre alors son inquiétude. C'était pourtant bien la dernière inquiétude de la couturière que les blessures stupides de sa jambe. Quel idée avait-on de fuir en bottines quand le danger guettait à vos arrières ? Quel idée pouvait-on cependant davantage que de s'arrêter pour en défaire tous les petits lacets qui enserraient violemment la naissance du pied. Amy fit un geste de la main en l'air, comme si rien n'avait d'importance. Pourtant tout en avait terriblement, mais elle ne savait pas par quoi commencer. Avec une voix lasse et morne, elle tenta pourtant de s'exprimer:

- C'est.... juste en m'enfuyant, j'ai heurté, un trou.. avec mes bottines je suis tombée, ce n'était... enfin c'était stupide, mais on ne court pas avec des talons... mais je n'avais pas le choix et je me suis cassée la cheville... ne t'en fais pas, je vais bien... bien mieux... qu'elle...

Sa tête se baissa tristement; ses cheveux cachant alors son visage et ses yeux fermés qui tentaient pas tous les moyens d'effacer ces terribles évènements de sa mémoire. Finalement, au baiser de Felix sur son front, Amy redressa la tête et le regarda dans les yeux, son regard tremblant de larmes de joie tout autant que de tristesse. Elle n'arrivait pas encore à croire à ce qu'il s'était passé et n'était pas sûre de savoir quoi dire de plus. Après tout, il ne leur restait à présent qu'attendre qu'elle se repose et tout irait pour le mieux, n'est-ce pas ? Amy prit la main de Felix, la serra très fort avant de l'embrasser.

- Peut-être que je songerai à rentrer chez moi avec un garde du corps la prochaine fois...

Le docteur vint alors l'approcher avec une mine agacée, se mouchant dans sa propre moustache à chaque fois qu'il respirait. Dans sa main se tenait une bouteille de laudanum à l'étiquette à moitié arrachée. Sa bouche fit une étrange moue quand il les vit ensemble sur le lit -bien qu'en notre époque cette situation fut peu répréhensible, il fallait comprendre le choc de notre bon ami le médecin. Ses sourcils se froncèrent aussitôt, faisant disparaître ses yeux sous la broussaille de son arcade orbitale. Posant la bouteille sur la table de nuit au bois blanc moucheté de bruns, le verre s'y retrouva peu de temps après, amené par une infirmière qui faisait tout pour éviter de regarder le couple dans les yeux. Quel gêne ils pouvaient décidément apporter. D'une voix tonitruante, le docteur bourru congédia l'infirmière, son gros nez rouge gigotant au même rythme que sa bouche ne marmonnait et que sa moustache ne balançait.

- Vous devriez boire un bon verre de laudanum, Madame, il n'y a qu'avec du sommeil que ce genre de choses se répare. Ne la tourmentait pas davantage Monsieur, la balloter comme un sac à patate n'est pas la meilleure chose à faire concernant sa jambe, même avec toute la précaution du monde.

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MessageSujet: Re: Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini] Grasp of the Undying × [ Amy • Felix ] [Fini] Icon_minitimeVen 25 Aoû - 12:26



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« FEAR THE LIVINGS. »

St Bartholomew's Hospital, City of London, 1891.

Tandis que Felix maintenait sa Amy dans une étreinte rassurante, celle-ci poursuivit sur le malheur de la victime de la nuit précédente. L’horloger savait que son épouse avait toujours eu un grand cœur face aux plus démunis, faisant parfois des réductions énormes aux jeunes filles des rues. Elle leur proposait sa maison close, où elles devaient certes se prostituer mais où leur sécurité était garantie et possédaient un toit plus que convenable pour dormir la nuit. Ce n’était certes pas une vie de luxe comme les nobles de Westminster, mais Amy travaillait dur pour rendre leur existence supportable. Felix avait beau avoir connu la rue dans sa jeunesse, il savait pertinemment qu’il n’avait pas eu à endurer le pire et qu’il avait été particulièrement chanceux. Cependant, il aurait aimé qu’Amy change de sujet, qu’elle ne cesse de se flageller pour l’irréparable… Felix avait déjà tenté de lui dire qu’ils lui offriraient une sépulture digne de ce nom mais cela semblait être entré par une oreille et sorti par l’autre. Il soupira doucement et garda le silence quand elle lui expliqua comment elle avait endommagée sa jambe. Avant qu’elle ne revienne sur sa prostituée décédée, exaspérant presque Felix qui soupira plus lourdement.

— Tu es encore sous le choc… Mais on ne peut plus rien faire pour elle désormais… Et il n’y aura pas personne à son enterrement puisque nous y serons.

Il tenta un sourire pour la rassurer même s’il n’avait pas l’impression d’avoir dit ce qu’il fallait. Il fronça doucement les sourcils, préoccupé. Felix manquait parfois cruellement de tact, de compréhension et parfois de compassion. Il n’était pas sans-cœur pour autant mais il avait une vision assez fataliste des choses : la jeune femme était morte, la page devait être tournée, il n’y avait plus rien à faire pour elle. Après, bien évidemment, ce point de vue était agrémenté d’une subjectivité totale, voire d’un léger égoïsme : ce n’était pas sa femme ou sa famille en général qui était concernées, on pouvait rapidement passer à autre chose. Il la serra un peu plus contre lui, songeur, essayant de comprendre la peine de son épouse mais n’y parvenant malheureusement pas. Il était certes attristé pour la victime mais il ne parvenait pas à comprendre une telle détresse de la part de son épouse. Amy le sortit de ses pensées en prenant sa main et en l’embrassant, dessinant un sourire sur les petites lèvres de l’horloger qui lui rendit par un baiser affectueux sur la tempe. Elle exposa alors son idée de prendre un garde du corps, ce à quoi Felix sourit de nouveau, mais d’amusement cette fois-ci. Il lui susurra alors :

— Je pourrais être ce garde du corps… Je viendrais te chercher. Emma est assez grande pour garder Benjamin pendant une petite heure…

Felix n’était certes pas le plus imposant des hommes mais en réalité, il s’en moquait complètement. Il ne laissait personne être trop proche de son épouse et supportait difficilement certains regards dirigés vers elle, faisant preuve d’une possessivité parfois maladive. Il était en train de chercher ses lèvres quand le médecin d’Amy arriva dans la pièce, faisant relever le regard puis la tête de l’horloger qui eut une moue en le voyant. Moue que le docteur lui rendit en les voyant ainsi enlacer. Felix le toisa de haut en bas et ne put s’empêcher de le trouver repoussant. Lui qui était d’habitude si neutre par rapport à la beauté physique, il ne parvenait pas à trouver de qualités physiques à cet homme. Ou alors était-ce juste un a priori, encore une fois, subjectif. Il ne dit rien, laissant l’homme puis l’infirmière gênée s’approcher. Il ne bougea même pas, ne voulant pour rien au monde se soustraire de l’étreinte de son épouse. Le docteur indiqua alors à Amy de prendre du laudanum, chose à laquelle Felix eut une moue. Puis, l’homme s’attaqua à lui, prétextant qu’il secouait sa chère et tendre comme un « sac à patates ». La réflexion fit grincer des dents l’horloger qui, s’il avait pu, aurait grogné sourdement comme un chat, les poils de l’échine dressés. Cependant, docile, il se leva, fixant toujours froidement le médecin.

Felix avait développé une sorte de méfiance envers les docteurs et chirurgiens en tout genre. Surtout un, certes, mais aucun ne lui inspirait vraiment confiance. Pourtant, il savait qu’ils étaient pour qu’il aille mieux et non pas pour le tuer, mais c’était plus fort que lui. L’horloger, de ses yeux gris, fixait froidement le docteur, comme s’il pouvait le fusiller sur place. Cette colère était parfaitement inutile, même si elle était silencieuse, mais Felix ne supportait pas d’être mal vu pour avoir démontrer son amour à son épouse. Il n’aimait pas les inconnus et s’emportait rapidement contre eux, comme s’il pouvait leur faire détourner le regard et ainsi, sortir de leur champ de vision et se faire oublier. Il dit alors :

— Quand sortira-t-elle ?

— Bientôt, ne vous en faites pas, vous pourrez retrouver votre intimité très prochainement.

Le docteur lança un regard presque dégoûté à Felix, comme s’il n’était rien d’autre qu’un pervers sexuel ou un exhibitionniste. Ou les deux. Mais l’horloger ne baissa pas les yeux, bien au contraire se fit plus sombre encore. Il crispa la mâchoire cependant, se rendant compte qu’il était en train de bouillir sur place et qu’il allait encore s’attirer des ennuis. Il attendit donc patiemment que l’homme se tourne vers sa chérie pour lui servir son verre pour regarder Amy. Il essaya de lui sourire tendrement et regarda le laudanum avec méfiance. C’était un breuvage qu’il savait addictif et n’avait nullement envie que son épouse replonge dans son alcoolisme ou toute forme d’addiction. L’opium en faisait partie. Il s’agenouilla près d’elle et prit sa main.

— Tu as vraiment mal pour en prendre…?

Il voulait être sûr qu’elle sache ce qu’elle faisait, même s’il n’y opposerait pas. Il sourit doucement et embrassa ses doigts pour se tourner vers le docteur.

— Quand sort-elle précisément ?

Le médecin soupira par ses naseaux cramoisis, faisant danser les poils grisonnant de sa moustache.

— Demain. Ou dans quelques jours. Tout dépend de si vous la brusquez ou pas.

Felix soupira et ne dit rien de plus, reportant son regard aimant et inquiet sur son épouse.
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