Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] - Page 3



 
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Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini]

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Lucy E. Wood
Lucy E. Wood

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MessageSujet: Re: Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] - Page 3 Icon_minitimeVen 11 Aoû - 8:59


Le prix de la rue, et de la générosité

« St Bartholomew’s Hospital »

1891

La peur quasi constante de Jack L’Eventreur finirait par rendre folle Lucy, dont le métier comportait déjà de nombreux dangers sans devoir y ajouter un assassin de prostituées méthodique et introuvable de surcroît. La méfiance à son paroxysme, muant presque en paranoïa difficilement contrôlable, rendait la rousse, déjà misanthrope et sauvage, mais à l’indéniable bon fond, presque agressive pour ceux qui ne la connaissaient pas. Indianna ne devait pas se sentir effrayée ou menacée par le regard qu’elle lui avait lancé, qui était seulement une invitation mutique à la mise en garde. Que savaient-elles de ce médecin après tout ? Ils étaient nombreux les bourgeois de Londres à exécrer l’engeance dont elles faisaient parties toutes deux, aussi nombreux que ceux qui venaient profiter du stupre auquel elles abandonnaient de mauvaise grâce leurs corps dans le seul but d’échapper à la misère. Ce qui paraissait du simple bon sens pour une fille des rues pouvait certes sembler de la mauvaise volonté pour un homme favorisé, mais surtout, Lucy se doutait bien que c’était l’intonation de sa voix, que la méfiance rendait agressive, qui avait causé le courroux du médecin qui travaillait bénévolement, plutôt que sa question qui, formulée avec plus de douceur, serait passée pour anodine. La prostituée épuisée, affamée, les nerfs encore agités par l’agression de tout à l’heure, se serait sans doute excusée face à l’homme qui était et serait toujours, de par son sexe, son métier et sans rang son supérieur, si il ne s’était emporté de la sorte.

Le tutoiement qu’il employa d’un ton sec prouva à Lucy, si besoin était, la grossièreté primaire des bourgeois qui croyaient sans cesse lui imposer avec hauteur leur culture raffinée et leur savoir-vivre, mais qui ne manquaient guère de basculer dans la vulgarité à la moindre contrariété venant de celle qu’ils considéraient comme une moins que rien. Quant à sa tentative d’intimidation concernant la manière dont elle aurait pu parler à M. Adler, elle ne lui fit que lever les sourcils, et un rire sarcastique aurait presque traversé ses lèvres si elle n’était pas aussi fatiguée. L’homme n’était guère redoutable et elle était assez accoutumée à la violence de ses clients pour ne pas s’effrayer des excès de virilité potentiels de ce petit bourgeois. Tirade qui aurait pu la blesser si elle n’avait pas été coutumière de ce genre de dédain patriarcal qui, somme toute, différait peu du discours de ses clients, qui, comme lui, se targuaient de représenter l’élite de la société londonienne dans ce qu’elle avait de plus élégant et de plus raffiné.  Son regard glacé se posa sur le visage épuisé de Lucy, sans doute pour tenter de lui imposer sa suprématie mutique, et la réduire au silence. Toujours aussi peu impressionnée, mais confortée dans l’idée que malgré son manque manifeste d’éducation elle possédait plus de bonnes manières que l’homme qui l’avait chapitrée de la sorte, elle lui répondit d’un ton toujours aussi froid, sans pour autant élever la voix :

- Moi au moins je tutoie pas les gens que je connais pas. Et puis M. Adler est assez grand pour dire à une prostituée si quelque chose ne lui plaît pas. Et pour quelqu’un de si bien éduqué, vous êtes pas assez malin pour vous demander pourquoi une fille des rues a peur de donner son nom à un homme qu’elle connait pas. Vous connaissez l’asile, ou on enferme les filles comme nous ? Et puis, si vous sortez parfois, y’a Jack l’Eventreur dehors. Il paraît même que c’est un médecin. Pourquoi ce serait pas vous ?

Lucy se mordit la lèvre l’instant d’après, ayant peu l’habitude de parler autant, et surtout de ne pas réfréner ses émotions. Exceptée la migraine naissante, sa blessure était superficielle et, si la susceptibilité du médecin se trouvait trop entachée par la tirade de la prostituée et que l’idée lui prenait de la jeter dehors sans soins médicaux, elle irait s’abattre sur sa paillasse et, après quelques heures de sommeil, il n’y paraîtrait plus. Mais, l’espace d’un moment, elle semblait avoir oublié Indianna. Une vague honte s’immergea en son âme rendue presque amorphe par le trop plein d’émotions qui l’avait submergée ce soir. Cette petite jeune fille qui avait couru au-devant du danger pour la sauver alors qu’auparavant jamais personne n’avait rien fait pour elle aurait bien mérité que Lucy mette son orgueil dans la poche, au moins le temps que son bras fut correctement soigné. Mais la prostituée épuisée n’avait pas réfléchi, piquée au vif par les grandiloquentes leçons d’un bourgeois en sécurité qui prétendait dénoncer chez elle des bonnes manières dont il était visiblement totalement dénué. Mais peu importait après tout. Le plus important était qu’il restait courtois et réconfortant avec la cadette qui se comportait avec un courage qui forçait l’admiration. Elle ne sourcilla pas et n’émit pas un son lorsque l’aiguille s’approcha de sa peau, et que, pendant quelques brefs instants, qui durent sembler une éternité à la jeune rousse, le désagréable mais bénévole médecin s’affairait à recoudre ses chairs. La besogne achevée, il lui offrit de claires explications concernant le nettoyage de la plaie avant de se tourner de nouveau vers Lucy, lui tendant un coton imbibé d’alcool, continuant de la tutoyer et de déblatérer ses sarcasmes, espérant sans doute blesser quelqu’un qui se faisait traiter de catin et de moins que rien à longueur de journée. La fille de joie lui lança un regard plein de dédain et désabusé, trop épuisée et trop coutumière du silence pour répliquer indéfiniment aux joutes verbales sans fin de cet enfant capricieux qui ne supportait ni ne comprenait la plus petite désobéissance au moindre de ses ordres, fut-elle justifiée par la survie.

Lucy attrapa donc le coton et hocha légèrement la tête, comme pour acquiescer ou pour remercier, s’abstenant de répondre aux provocations du médecin qui, de toute façon, gagnerait à l’oral face à une prostituée sauvage et solitaire. Alors même qu’il s’était détourné de la fille de joie pour ranger ses ustensiles, il continuait ses sarcasmes, arguant que si il cherchait à les tuer, ce ne serait ni de cette manière, ni à cet endroit. A cela Lucy songea, alors qu’elle appliquait sur sa plaie le coton imbibé d’alcool en réprimant une grimace, que l’idée qu’elle avait soumise tout à l’heure, -à savoir que le médecin était Jack L’Eventreur-, qu’elle avait prononcé sur le coup par provocation, n’était pas tout à fait farfelue ; froid, méthodique et ayant de toute évidence une aversion pour la contradiction envers ses propos, ses gestes ou ses dires, surtout lorsqu’il s’agissait d’une femme, prostituée de surcroit, l’homme pourrait correspondre au profil du meurtrier qui éventrait ses victimes pour leur infliger d’atroces mutilations post-mortem avec une précision chirurgicale.

Mais cela était sans compter le joli travail qu’il avait gratuitement pratiqué sur Indianna. La blessure était propre, ses gestes avaient été rapides et elle ne semblait pas avoir trop souffert de l’intervention. Il se comportait avec celle qui n’avait pas eu l’outrecuidance de vexer son égo chatouilleux en vrai professionnel, comme si elle était une vraie patiente, qui payait ses soins rubis sur l’ongle. Soulagée par le visage de sa cadette qui semblait épuisée mais apaisée, et pour laquelle les misères étaient achevées, elle lui lança un sourire réconfortant ainsi qu’un regard qu’elle voulait gentil, comme pour s’excuser de ce comportement vif et sanguin qui ne lui ressemblait guère en règle général, mais qui résultait de semaines de terreur, de froid et de faim.

S’attardant sur Indianna, sans doute pour mieux dédaigner Lucy, le médecin décréta que les deux femmes passeraient la nuit dans ce sordide hôpital, et que lui aussi y dormirait. Il proposait aussi d’apporter le repas du lendemain matin aux deux pauvresses. La prostituée ne savait plus que penser de cet homme si méprisant qui, pourtant, les aidait gratuitement. Elle avait envie de le remercier car, malgré tout, ce geste s’apparentait à de la bonté, mais étant donné les tirades de tout à l’heure, elle ne souhaitait guère que ses remerciements donnent lieu à de nouveaux sarcasmes. Toutefois, malgré son mépris, ce médecin ne la traitait guère plus mal que n’importe quel autre homme qui croisait son chemin, mais lui, au moins, faisait quelque chose pour elle, fut-ce de mauvaise grâce, sans rien demander en retour, de quelque nature que ce soit. Et, parce qu’il était sans nul doute le premier homme, tout au long de son existence, à lui offrir un repas, Lucy ouvrit la bouche pour se fendre d’un « Merci ».

Le médecin suggéra ensuite le repos à Indianna, qui paraissait bien plus exténuée que Lucy, secouée par l’intervention, la peur, la douleur et la vue du sang. Il se retourna ensuite de mauvaise grâce vers la prostituée, continuant son petit jeu puéril du tutoiement alors qu’il vouvoyait Indianna, ne comprenant toujours pas que le quotidien de Lucy étant d’être trainée dans la boue par la gent masculine, il ne pouvait guère grandement l’atteindre par ce minable procédé. Lui demandant si elle avait correctement désinfecté sa blessure, Lucy répondit donc par l’affirmative, baissant les yeux sur le coton qui était resté dans sa main, tacheté du sang qui avait coagulé sur la plaie, les relevant ensuite vers le médecin d’un air interrogateur, se demandant ce qu’il allait bien encore inventer pour tenter de la déstabiliser.  

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Indianna Peters
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MessageSujet: Re: Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] - Page 3 Icon_minitimeDim 20 Aoû - 16:01


Lucy, Felix/David & Indianna
Le visage d'Indianna c'était rapidement, mais faiblement agiter aux dires du médecin plus docile à son égard qu'à celui de Lucy alors. Serrant le drap sur lequel elle s'était allongeant, s'agrippant comme si sa vie en dépendait. En un sens, peut-être, était-ce le cas. Elle n'était pas médecin, mais elle savait, elle connaissait les maladies, elle en avait entendu parler. Le quartier, la maison dans laquelle elle vivait bien que briquer par ses soins voyait tant de gens passer, que les maladies s'y baladaient à leurs guises, tel un terrain de jeux. Elle le savait, elle avait été plusieurs fois un peu malade, rien de bien grave. Elle semblait robuste, comme habituer aux petites maladies qui traînaient dans la maisonnée Bolton. Mais là, c'était bien différent et elle en était consciente. Docile, elle avait tourné le visage pour ne pas voir, pour essayer d'oublier l'aiguille qui allait déchirer son bras pour le recoudre au final. Apaiser une seconde par la main qui était venue se poser contre la sienne, elle inspira prête à accepter son sort.

Serrant les dents au premier, manquant hurler. Cela faisait si mal, tellement mal. Son visage se crispa, mais elle pensa à ne pas bouger. C'était important, il l'avait dit. Alors elle se concentra pour que cela soit le cas. Puis au file des enfilades de l’instrument dans son bras, la douleur semblait s'estomper, ou était-ce qu'elle devenait si insoutenable qu'elle n'en avait plus conscience. Une seconde, elle crut perdre conscience, mais la voix du médecin la tira de son quasi-coma. Regardant la scène qui se jouait, l'homme qui se relevait son ton mauvais à Lucy. Elle ne pouvait que rester là à demi-consciente, la douleur de son bras revenant. Il s'intéressa de nouveau à elle, elle esquissa un léger sourire rapide encore droguit de son inconscience due à la vive douleur qui lui arrachait le bras. Baragouinant un merci alors que l'homme les accueillait pour la nuit ici.

Indianna sombrait par intermittence dans un sommeil provocateur. Fatiguer par cette soirée tourmentée. Oubliant presque que si elle n'était pas très tôt demain au bordel de Bolton comme tous les matins, sa fuite ne passerait pas inaperçus et qu'elle aurait sûrement le droit à une belle remontrance de la part de sa patronne. Peut-être même pire, peut-être même un renvoi. L'idée la réveilla un instant, croisant le sourire de Lucy. Elle se rendormit une seconde, ses yeux ne tenant plus. Elle espéra au plus profond d'elle que Bolton l'aimait un tant soit peu pour lui pardonner son écart de la soirée. Même si celui-ci n'était pas le premier, il serait sûrement son premier découvert par celle qu'elle considérait et prenait pour une mère, à défaut d'en avoir eu une, un jour. Le remercient de Lucy fut comme une lueur dans ses ténébreux bras de Morphée qui l'appelait avec trop d'insistance. Surprise, un peu choquer, peut-être même qu'un tel mot sorte d'entre les lèvres de son ainée ce soir, face à cet homme avec qui elle n'avait échangé que sarcasme et mépris jusqu'ici.

« Je... Je vous remer... Merci... Sincèrement. »

La voix de la jeune servante, doucement, s'éteignait tout comme son esprit et son corps, comme une pause qui s'imposait au-delà de sa volontiers pourtant hardie. Sombrant dans un sommeil profond très rapidement. Laissant son esprit vaguer aux souvenirs récents de cette soirée hors normes et son corps à la merci des bons soins des deux personnes qui ne cessait de se tirer dans les pattes depuis déjà trop longtemps.
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David P. A. Williams
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MessageSujet: Re: Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] Lucy & Felix/David ⊰ Le prix de la rue, et de générosité. [Fini] - Page 3 Icon_minitimeMar 22 Aoû - 19:32



Le Prix de la Rue et de la Générosité.

« So Never Show Me Your Happiness. »

St Bartholomew's Hospital, 1891.

David écouta attentivement ce qu’avait à dire la forte tête, le menton relevé et son regard planté dans le sien. Un sourire s’y dessina même. Un sourire arrogant et mauvais, comme il en avait le secret. Mais il ne dit rien, respectant sa parole, écoutant ses arguments, ce qu’elle avait à dire. Que Mr. Adler était assez grand pour s’occuper de lui, ce qui était vrai dans la plupart des cas, quand il ne se laissait pas aveugler par son impulsivité que David ne lui connaissait que trop bien. Les deux hommes étaient d’ailleurs bien différents sur ce point : l’un démarrait au quart de tour, l’autre restait d’un calme implacable, mêlé d’une arrogance qu’il ne cachait même pas. Mr. Adler regrettait vite ses accès de colère mais David ne regrettait rien. Pratiquement jamais. Les choses qu’il regrettait étaient des choses sur lesquelles il n’avait pas eu le choix, aussi paradoxal cela peut-il être. Et par exemple, l’usage de tutoiement concernant Lucy faisait partie des choses qu’il ne regrettait pas. Pour résumer, David assumait constamment ses choix. Ses actes, c’était autre chose, pour certains. Cependant, il assumait tout autant son regard glacial dans les yeux bleus de la prostituée, ne disant toujours rien.

Il la laissa parler, allant sur un sujet qu’elle ne connaissait visiblement pas. Un plus grand sourire se dessina sur les joues du chirurgien quand elle prononça le mot « asile », des images revenant dans sa tête. Des souvenirs qu’il aurait préféré oublier à jamais mais qui avait fait de lui ce qu’il était désormais. Des passages de sa vie qu’il l’avait rendu si aigri malgré son jeune âge, qui lui avaient tiré les traits du visage alors qu’il n’avait pas la trentaine passée. Lucy était, sans le savoir, entré sur un terrain glissant sur lequel elle ne pourrait pas gagner. Elle avait involontairement mis le doigt sur une blessure du chirurgien qui s’empresserait de la remettre à sa place, dans son ignorance. Là où le calme du chirurgien faisait mouche, c’est qu’il analysait un minimum son interlocuteur. Il n’allait pas adopter le même ton pour certains ni mettre tout le monde dans le même panier. Contrairement à elle. Si David avait bien appris une chose durant sa vie, c’était qu’il ne fallait jamais se fier aux apparences. La mère aimante pouvait se transformer en véritable monstre, l’horloger manipulateur pouvait se cacher derrière un masque de timidité, le pasteur dévoué pouvait être le pire des traitres.

— Je connais l’asile, figure-toi. Et pas en tant que médecin. Et je ne pense pas que ton imagination, aussi fertile soit-elle, puisse se faire une idée précise de ce que c'est réellement. Navré.

Il ne lâcha pas le regard de la jeune rousse, un sourire mauvais se dessinant sur son visage. L’asile l’avait changé. La camisole de force et les pilules ingérées de force aussi. Tout ceci pour une préférence sexuelle déviante de la société et de ce Dieu que son père vénérait. Il en voulait à la terre entière pour cette histoire. À sa mère suicidée qui n’avait pu supporter les atrocités qu’elle avait commises sur son fils, à son père le pasteur qui aimait plus sa Bible que ses propres enfants. Cependant quelque chose d’autre le fit réagir, dans les paroles de Lucy, l’accusant presque d’être Jack l’Éventreur. David ne put s’empêcher d’émettre un ricanement amusé. À vrai dire, c’était la première fois qu’on le lui disait, même s’il avait entendu dire que d’autres collègues avaient reçu ce genre d’accusation. Le regard de David s’agrandit et il baissa le regard avant de se tourner vers Indianna pour voir si tout allait bien, cherchant ses mots par la même occasion. Il tourna la tête de nouveau vers Lucy qui s’était nettoyé sa blessure et dit alors d’un moqueur.

— C’est vrai, je peux très bien être Jack l’Éventreur. Rien ne prouve le cas contraire là maintenant. Hormis le fait que je soigne actuellement et gratuitement des prostituées alors que lui, les éventre.

Il eut une moue ironique accompagnée d’un sourire tout aussi sarcastique.

— Et effectivement il pourrait s’agir d’un médecin. Tout comme j’ai entendu dire qu’il pouvait s’agir d’un boucher, d’un barbier ou d’un vétérinaire. Bref, quelqu’un qui joue avec des lames. C’est amusant les a priori qu’on peut avoir sur quelqu’un juste parce qu’il est de mauvaise humeur.

Il haussa alors les sourcils, se reculant un peu, continuant de sourire.

— Mais je vous pardonne. Après tout, j’ai aussi eu des jugements sur vous en doutant de votre hygiène… à toutes les deux.

Il fit une petite révérence, ne supprimant pas son sourire narquois et se tourna vers Indianna pour prendre sa température. Il lui sourit de façon bienveillante quand elle le remercia, à moitié endormie.

— Reposez-vous toutes les deux. Il faut que vous soyez suffisamment en forme demain pour sortir où l’hôpital vous fera payer des frais. Bonne nuit.

Il fit un petit geste de la tête et sortit de la chambre de fortune.
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