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As if we were God blessed. ⋆ ft. Gerald & Loban [Fini]

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Lydess Hentswig
Lydess Hentswig

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MessageSujet: Re: As if we were God blessed. ⋆ ft. Gerald & Loban [Fini] As if we were God blessed. ⋆ ft. Gerald & Loban [Fini] - Page 2 Icon_minitimeMer 18 Avr - 9:54



As if we were God blessed

« I’m sorry that I can’t be any help to you »


Durant l’Été 1891

Le silence qui sépara l'haussement de voix de Gerald à l'explication fut si long qu'il avait déjà eu le temps de préparer un peu de nourriture pour Lydess ainsi que de mettre des couverts. Pendant ce moment, la cartomancienne était si prise entre des feux contraires qu'elle ne pensait plus à son malheur premier. Elle regardait l'être qui s'avérait être son géniteur, ce dernier étant en train de s'affairer pour son confort. Comment réagir à cette révélation ? Jamais elle ne s'était posée la question de qui l'avait abandonné à l'orphelinat, de qui étaient ses parents. Sa famille, elle se l'était construite toute seule, et jamais elle n'avait regretté toutes les rencontres qu'elle avait pu faire. Du moins jusqu'à ce jour. S'il ne l'avait pas laissé, la voyante n'aurait jamais rencontré Loban et son coeur ne serait pas actuellement brisé, emplie d'une frustration latente. Au final, était-elle heureuse ou non ? Ne l'ayant jamais cherché, cette information tombait comme un couperet sans visage et sans but. A moins que ce ne fut le destin qui, lui arrachant le seul homme qui comptait tel une base solide de son existence, lui en avait offert un nouveau, non pas un époux, mais un père. Lydess avait toujours été considéré comme une mère, une grande soeur; une personne forte et indépendante qui n'avait besoin de personne. Comment se placer sous l'autorité de quelqu'un qui avait à présent le rôle que vous vous étiez toujours octroyé ? Quand Gerald se retourna vers elle pour lui répondre très clairement qu'il ne pouvait oublier aucun détail de sa fille. La dite fille devenue jeune femme voyait très bien l'émotion que cela procurait à son père. Voir l'humidité de son regard la touchait profondément. Mais elle n'avait déjà plus de larmes à rendre et ses yeux la faisaient beaucoup trop souffrir pour se permettre un nouvel effort lacrimaire.

Gerald ne lui laissa pas le temps de répondre autrement que par un sourire. Il s'excusa rapidement, gêné. Lydess ne sut comment réagir et s'écarta tout simplement du chemin, regardant également le sol avec un air gêné. Tout ceci était tellement nouveau. Elle eut la décence de le remercier rapidement avant qu'il ne parte. Devait-elle le suivre et le rassurer ? Pour lui dire quoi ? Son instinct de mère était totalement déroutée, ne pouvant désormais plus s'activer pour lui. Lydess voulait pourtant tant retrouver son sourire d'il y avait à peine une heure, alors qu'il essayait de sécher ses larmes et de la convaincre du bien-fondé de son acte. Il l'avait consolé comme un père, maintenant qu'elle y pensait. Comme si depuis le début, il y avait eu une connexion entre eux qu'ils n'avaient pas été capable de comprendre.

S'installant silencieusement à sa table, la sorcière observait son petit oeuf au plat ainsi que sa soupe, le tout avec un regard inquiet. Ce n'était pas beaucoup, mais Lydess se sentait si redevable, pour tout. Dès demain, il lui faudrait voler bien plus que du café. Elle s'étonna intérieurement à ce qu'un homme de la puissance de Gerald ne posséda pas de viande chez lui. Mais encore une fois, ce ne fut pas le détail le plus important qui trainait dans son esprit. Pour ainsi dire, son esprit fatigué était déconnecté de la réalité. Ses yeux épuisés d'avoir trop pleuré rendait tout autour d'elle brumeux, et l'idée soudaine d'avoir un lien avec Gerald la rendait légèrement nerveuse. Encore une fois, il était évident que tout ce malaise venait principalement de leur précédente connexion avec la Tribu. En effet, comment se serait passer leur retrouvaille s'ils ne s'étaient jamais vu auparavant ? Lydess poussa un profond soupir tout en avalant l'oeuf: jamais on ne pouvait savoir comment aurait été la vie si jamais les routes s'étaient liés ou déliés. C'était toute la magie des cartes, d'être tout aussi porteuse de messages précis que de mysticisme brouillon. Gerald revint tandis qu'elle sirotait déjà la soupe d'une large cuillère. Il s'excusa d'avoir hausser la voix contre elle, au sujet de la carte. L'ancienne cartomancienne eut un petit sourire triste et le rassura:

- Non... ne t'en fais pas, c'est parfaitement normal... cette carte signifiait autant pour toi que pour moi... et on ne sait comment le destin peut ammener les choses. Tes questions étaient légitimes.

Rapidement, son visage retourna dans la soupe, qui n'était d'ailleurs vraiment pas mauvaise. Restant ensuite silencieuse, son esprit essayait de véritablement comprendre ce qu'avait déclenché en elle l'annonce d'un père. Quelque part, n'ayant jamais été avide d'une parentalité, l'émotion que cela lui procurait n'était certainement pas aussi positive que celle que Gerald devait ressentir, lui qui avait atteint un but. Oh, bien sûr, elle était contente... enfin elle l'espérait. Apprendre quelque chose d'aussi perturbant dans un moment aussi sombre. Au moins avait-elle la certitude qu'il ne la jetterait pas dans la semaine et se haït aussitôt après avoir penser cela. Comment osait-elle se montrer aussi pragmatique dans un moment pareille ? Qu'est-ce que cela voulait dire, avoir un père ? Remplie de ces sentiments contradictoires et qui ne s'expliquait pas, Lydess soupira doucement :

- Je... je ne sais plus quoi dire... contrairement à la grande majorité de mon orphelinat, je n'ai jamais posé de questions sur mes parents. Je me suis... construite ma propre famille, entre les enfants de l'orphelinat et les membres de la Tribu, mais de toutes ces familles, c'était toujours moi l'ainée, la mère... je ne sais plus quoi faire, là tout de suite...

Elle déglutit, et prit une gorgée de soupe pour la terminer. C'était doux et tiède dans la gorge, mais remplirait suffisamment son estomac pour la chasse du lendemain. Pour se rendre utile, avant que Gerald n'eut le temps de faire quoique ce soit, Lydess s'empara de ses couverts, du bol et de l'assiette pour aller les laver à l'évier. Elle les rinça ce qu'il fallait et retourna voir son paternel. Le malaise était palpable, tant ils étaient à la fois tout deux gênés et voulant en même temps faire un pas l'un envers l'autre. Lydess avait beau porter sa couverture, des frissons d'épuisement continuaient à feindre son corps. Avec un petit sourire, elle se décida à enlacer son père, se blottissant du même coup contre lui. Son coeur pleurait de la tristesse d'être aussi peu réceptive à ce qu'il se passait, comme si elle ne pouvait plus réagir à quoique ce soit dans la vie, comme si la vie n'avait plus assez de sens pour s'émerveiller des affres du destin. Le nez contre le torse de Gerald, Lydess fit d'une petite voix inquiète:

- Pardonne-moi... je vais avoir... besoin de temps. Je n'ai... je suis... oh bon sang, c'est tellement bizarre. Je ne sais même pas quoi dire... mais... je suis quand même contente... à dire heureuse, je ne pense pas... pas dans ces circonstances en tout cas... mais je dois dire que si j'avais du avoir un père, j'aurai été heureuse que ce soit toi...

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Gerald T. Fogg
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MessageSujet: Re: As if we were God blessed. ⋆ ft. Gerald & Loban [Fini] As if we were God blessed. ⋆ ft. Gerald & Loban [Fini] - Page 2 Icon_minitimeMer 18 Avr - 21:34



As if we were God blessed.

« HEARTACHE. »

Southwark, été 1891.

Gerald ne savait comment réagir à tout ceci. Les secondes étaient longues et presque pénibles, il avait du mal à supporter l’ambiance qui pesait entre le père et la fille. Ce qui le rassura un minimum, c’était que Lydess ne semblait pas vraiment être à l’aise non plus, ce qui, au final, était parfaitement logique et compréhensible. C’était égoïste de sa part de penser que sa fille lui donnerait le plus beau des sourires ou une connerie niaise comme ceci. Elle venait de rompre brutalement et contre son gré avec un homme dont elle était très proche depuis toujours et venait de retrouver son père biologique qu’elle connaissait depuis plusieurs années maintenant. C’était contradictoire. La jeune femme n’avait déjà plus beaucoup de repères, voilà maintenant que le dernier qui lui restait, sa carte, venait d’être plus ou moins brisé. C’était très délicat comme situation à tel point que l’imposant barbier n’osait rien dire. Ce fut une nouvelle fois Lydess qui le brisa, indiquant qu’elle n’avait jamais été curieuse de savoir qui étaient ses géniteurs et Gerald ne sut comment le prendre. D’un côté, elle n’avait pas souffert du manque de ses parents. De l’autre, elle ne s’était jamais souciée d’eux et il avait presque peur que cela perdure.

Mais le barbier ne pouvait pas s’imaginer que tout allait changer du jour au lendemain, c’était ridicule. Il ne pouvait pas exiger de sa fille de lui montrer ce qu’il avait refusé de lui offrir à sa naissance. Elle aurait eu toutes les raisons de lui en vouloir d’ailleurs et de couper les ponts à tout jamais. Cette idée et cette décision déchireraient le cœur de l’ancien marin mais il les comprendrait et les respecterait. Il avait fait la plus grosse erreur de sa vie en voulant profiter de sa vie à lui tout en délaissant celle qu’il avait créée. Il avait pu découvrir la mer et l’océan, le monde et ses contrées éloignées malgré son jeune âge et sa pauvre condition sociale et financière, mais il n’avait pu découvrir les joies de voir son enfant grandir, ses premiers pas, ses premiers mots, ses premiers sourires. Se rendant compte que rien ne pourrait rattraper le temps perdu avec Lydess, il baissa tristement les yeux, essayant de paraître brave et fort, ce qu’il n’était pas à cet instant présent. Le cœur remplit entièrement de regrets à cet instant présent, il ne parvenait à se concentrer un minimum sur le reste et ce que faisait sa fille.

Cependant, contre toute attente, elle vint se blottir contre lui. Gerald resta un instant immobile, complètement pris au dépourvu. Lui qui s’attendait à ce qu’elle soit en colère ou au mieux complètement indifférente, il n’aurait jamais parié à ce qu’elle vienne contre lui. Néanmoins, il la prit immédiatement dans ses bras pour la serrer fort et paternellement. Il caressa doucement son dos, toujours silencieux, l’écoutant toujours d’une oreille attentive et comprenant parfaitement son point de vue. Il était idiot de penser que leur relation pouvait se bâtir tout de suite mais il y avait au moins l’espoir que Lydess ne soit pas contre l’idée d’avoir quelque chose de solide avec son père. C’était tout ce que demandait ce dernier. Il continua donc de la serrer fort contre lui, cherchant à la calmer et à la rassurer. Quelque part, il voulait se prouver à lui-même aussi qu’il pouvait être un bon père, même vingt-huit après. Il était celui en tort dans cette histoire et il devait tout faire pour satisfaire le bonheur de sa fille qui était cruellement en détresse à cet instant présent, elle qui n’avait jamais eu besoin de personne jusqu’à présent. L’ironie a voulu qu’elle frappe à la porte de son père biologique.

— Moi aussi j’aurai besoin de temps, ne t’en fais pas… Je dois t’avouer que je n’imaginais même pas te retrouver un jour, je commençais presque à baisser les bras…

Il soupira alors doucement avec un sourire avant de reprendre timidement :

— Mais je suis content que ce soit toi aussi…

Il eut un air de nouveau un peu triste avant de dire doucement :

— Tu sais, je comprendrai parfaitement que tu m’en veuilles… Je me déteste suffisamment pour t’avoir laissée… Mais sache que je ferai n’importe quoi pour me faire pardonner et te rendre heureuse. Quitte à défier le destin et déjouer cette « malédiction » qui pèse sur toi et ton copain…

Il lui caressa les cheveux tout en lui souriant doucement.

— Mais tu devrais vraiment aller dormir… Tu as des cernes incroyables… On en reparlera demain, si tu veux…

Ne connaissant pas Felix Adler, il ne pouvait s’amuser à faire la comparaison que tout le monde faisait avec l’horloger, comme s’il était un référentiel sur la taille des cernes. Il l’obligea gentiment à se lever et de l’accompagner jusqu’au lit. Elle avait l’air tellement fatigué que Gerald avait peur qu’elle ne trébuche par terre et se fasse mal. C’était déjà pas la forme moralement, il ne manquait plus qu’elle se casse quelque chose… Il lui donna une couverture supplémentaire et lui sourit timidement.
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MessageSujet: Re: As if we were God blessed. ⋆ ft. Gerald & Loban [Fini] As if we were God blessed. ⋆ ft. Gerald & Loban [Fini] - Page 2 Icon_minitimeJeu 19 Avr - 14:33



As if we were God blessed

« I’m sorry that I can’t be any help to you »


Durant l’Été 1891

Il était faible de dire que cette journée aura été forte en émotion. Délivrant ses dernières ressources physiques et presque mentales, Lydess savoura cet embrassade, presque religieusement. Elle avait perdu un fiancé, mais elle avait retrouvé un père. Au final, dans la liste de ses priorités, cela ne valait pas au change. Mais elle espérait intérieurement que cette vision des choses changent. La jeune femme se sentait troublée de l'intérieur, ne parvenant pas à se complaire dans une joie immense à l'idée d'avoir retrouver son paternel. Peut-être justement parce qu'elle ne l'avait jamais cherché ? Sa vie n'avait pas été une quête éternelle de ses racines. Celles-ci, elle les avait construite avec Loban, et les avait brûlé pour sa propre sécurité. Si seulement les cartes avaient parlé de sa propre mort à elle. La voyante n'aurait jamais eu peur d'affronter la mort en échange d'une seconde de plus avec l'homme de sa vie. Son courage et son abnégation n'avaient d'égales que l'amour qu'elle lui portait. Mais désormais, c'était avec des racines plus profondes encore, oubliées, qu'il fallait recomposer l'arbre de sa vie. Comment rattaper bientôt trente ans d'absences ? Nourrir à nouveau les frêles pousses gelé par l'hiver d'un ancien temps ? Ce qui était certain, c'était que la situation catastrophique dans laquelle elle se trouvait ne pouvait qu'arranger les choses. Seule et démunie, Lydess s'était précipitée chez le seul homme qui pouvait à présent l'aider sans la juger, chose qu'elle n'avait espérer chez personne d'autres. Oh oui, ils se connaissaient depuis quelques années à présent, et la cartomancienne comprenait à présent pourquoi elle l'avait admiré. Son paternalisme naturel, ce besoin de prendre sous son aile ceux qui en nécessitaient. Il était le père de tout ceux qui n'en avaient plus, et désormais, il était son père à elle, pour de vrai. Plus doux, plus chaleureux et pourtant plus bourru que Fergus, Gerald lui avait pourtant toujours dégagé une aura beaucoup plus proche de la sagesse d'un père. Elle ne pouvait s'empêcher de penser, qu'au final... elle avait déjà retrouvé son père depuis le jour de leur rencontre.

Son père lui avoua qu'il aurait également besoin de temps, qu'il était heureux également qu'elle fut sa fille, elle et pas une autre. Ce qu'il lui dit par la suite toucha bien plus la jeune femme. Lui en vouloir ? Pourquoi devait-elle lui en vouloir ? La situation l'avait exigé, elle n'aurait pu demandé que l'on s'occupe égoïstement d'elle. Surtout si elle avait été un accident de jeunesse. Il lui fit la chevalesque promesse de s'occuper d'elle et de la rendre heureuse. Le terme de malédiction fit sourire la voyante si celle-ci n'avait pas déjà les larmes aux yeux d'une immense tristesse. Les caresses sur ses cheveux, l'immense masse de muscles qui l'entourait de bras réconfortants et apaisants... le tout lui rappelait tant son chéri, qu'elle ne put s'empêcher de le serrer un peu plus fort, malgré que Gerald l'ait invité à aller dormir. Seule dans un lit, loin de son âme soeur qu'elle avait également retrouvé après une longue absence. Est-ce qu'elle serait également obligée de quitter son père pour que plus personne ne meurt ? Elle se souvenait avoir tirer des cartes semblables au sujet d'un de ses exs... amenait-elle tout simplement le malheur autour d'elle ? Est-ce que la voyante pouvait contrôler le Destin en le fuyant éternellement ? Toutes ces questions continuaient à tourner dans son esprit. Les racines, qui prenaient naissance en l'image de ce nouvel homme, commençaient déjà à prendre peur pour le futur. En le serrant très fort encore, aggrippant son vêtement en même temps, Lydess fit doucement:

- Pourquoi je t'en voudrais.... ? Il y a des enfants qui se font abandonner tous les jours... je n'ai pas à me sentir plus victime qu'un autre... surtout que tu m'as cherché, je ne pense pas que beaucoup d'orphelins puissent dire cela... et, je n'ai pas mené une terrible vie...

Sa gorge se serra davantage, les larmes coulant à nouveau sur ses joues. Pourquoi fallait-il que tout lui fasse penser à ce drame si grand, alors qu'un grand bonheur s'était découvert à elle ? Le simple fait de penser à tout ce qui datait d'avant cette seconde précise la rendait folle de douleur. Sa vie n'aurait pas été si terrible sans cette dernière journée. Pourquoi avait-elle touché à ses cartes, ne pouvait-elle pas juste les abandonner sur sa table de nuit, à présent qu'elle n'en avait plus besoin pour vivre ? La bouche pâteuse, Lydess pleurnicha silencieusement, en essayant de ne pas faire trop de bruits. Se sachant loque humaine sur le point de tomber, lorsque Gerald l'aida soigneusement à se lever et à se diriger vers le lit, elle n'opposa aucune résistance. Il n'était même pas si tard que cela, mais la jeune femme voulait dormir, plus que tout au monde actuellement. En s'installant dans le lit sans un mot, recevant la couverture avec un merci et un petit sourire, Lydess se demanda comment serait son réveil, au lendemain. Allait-elle s'éveiller dans les bras de son amour, dans son beau grand lit, à regarder son tendre visage tout en songeant que ce n'était qu'un cauchemar ? Elle le souhaitait intérieurement, bien que retrouver son père était un choc bouleversant des plus heureux. Si tout cela n'était qu'un rêve, la cartomancienne s'imaginait bien aller voir Gerald pour lui présenter la carte. Nul doute que la déception serait de mise, et qu'elle repartirait dans son grand palais. Mais malheureusement, Lydess n'avait jamais fait parti des gens qui s'aveuglaient impunément et savait très bien qu'elle ne vivait ni un rêve ni un cauchemar.

Épuisée par toutes ces émotions, ce fut au regard un peu hagard que la jeune femme se coucha, se convainquant vainement que demain serait un meilleur jour. L'alcool descendait mal, et son esprit totalement embrumé par les larmes, la fatigue, les émotions fortes et contraires, ne pouvait pas même comprendre quoique ce soit. L'aura protectrice de Gerald soulageant un peu sa peine, elle lui sourit péniblement et murmura un petit:

- Bonne nuit... papa.

Et s'endormit presque aussitôt après avoir fermer les yeux, laissant les dernières gouttes salés descendre sur ses joues sans aucune volonté. Le lendemain matin, elle oublia l'avoir appeler ainsi, dans sa plus grande faiblesse. La cartomancienne ne fit aucun rêve cette nuit-là, trop fatiguée pour même cauchemarder. Elle se réveilla au même endroit que son coucher, et ne vit aucun homme, tout de noir paré, lui tenir la main. Le choc passé, Lydess se rendit compte que plus que jamais, elle serait désormais seule au monde, tant qu'elle n'aurait pas trouvé le point central de sa nouvelle relation.

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Loban V. Renfield
Loban V. Renfield

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Informations : Comte de Warwick. • A été adopté à l'âge de sept ans. • A hérité d'une fortune incommensurable à la mort de son père adoptif, mais aussi des titres honorifiques. • Possède une grande force physique, ayant subi un entraînement militaire intensif pendant plusieurs années. • A passé plusieurs années en Inde, Chine et Japon. • Connait quelques arts martiaux. • Est connu pour ses fêtes mondaines où il n'apparaît jamais, se tenant à l'écart. • A un comportement et un caractère assez puéril. • Fait parfois preuve d'une grande naïveté. • Se met rarement en colère. • Passe certains de ses soirs dans Whitechapel, au sein de la Tribu de Fergus Lynch. • Est considéré comme un excentrique de par ses idées. • Son prénom vient d'un prénom juif mal orthographié. • A une petite cicatrice sous l'œil gauche et ailleurs sur le corps. • Origine sino-écossaises.
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MessageSujet: Re: As if we were God blessed. ⋆ ft. Gerald & Loban [Fini] As if we were God blessed. ⋆ ft. Gerald & Loban [Fini] - Page 2 Icon_minitimeJeu 19 Avr - 23:59



As if We Were God Blessed.

« I'D KILL MYSELF TO MAKE EVERYBODY PAY. »

Whitechapel, Novembre 1891.

Chaque minute était une souffrance, une sorte d’attente dans l’espoir d’avoir un signe, mais rien. Rien ni personne n’était jamais venu comme il l’avait tellement souhaité. Chaque nuit où il parvenait à fermer les yeux était hantée par ce persistant souvenir qui était resté atrocement encré dans sa mémoire, sur ses rétines. Ce jour où Lydess est partie. Ce jour qui aurait dû devenir le plus beau de leur vie avant le mariage s’était transformé en une atrocité informe qui martyrisait l’esprit du Home Secretary qui n’avait guère besoin de cela à ce moment de sa vie. Lui qui manquait de confiance en lui, voir la femme de sa vie, qui avait toujours tout représenté pour lui, lui avait tourné le dos tandis qu’il lui proposait de lier sa vie officiellement avec la sienne, lui avait jeté son jeu de cartes de tarot aux pieds sans aucune autre explication. Loban se souvenait (en vérité, il n’avait oublié absolument aucun détail de cet épisode) d’être resté immobile pendant plusieurs minutes à fixer l’endroit où Lydess avait disparu à l’horizon citadine sans se retourner. Le jeune homme avait véritablement senti quelque chose se briser, mourir en lui. Le choc fut rude et violent.

Au cours des derniers mois, il était passé par tout un tas de sentiments puissants mais néfastes : la colère, la paranoïa, la haine, la dépression. Tel un cercle, toutes ces émotions se superposaient, se remplacer pour ne faire que du jeune Lord un homme meurtri qui tendait à ne devenir plus que l’ombre de lui-même. Quand Loban ne sortait pour se rendre à ses devoirs politiques qu’il avait de plus en plus de mal à supporter, il restait enfermé dans son manoir, n’était sorti que pour le mariage Collins avant de disparaître de nouveau derrière ses murs. Quelque part, il avait l’impression que plus personne ne pourrait venir le nuire. Dégoûté de toutes relations humaines, déjà aigri par tous ses semblables, il s’était terré pendant des semaines sans tenter la moindre once d’amitié avec quelqu’un de nouveau. Il n’avait nullement envie d’essayer. Sa haine envers tout était trop forte pour qu’il ait la volonté de faire un effort. Ce qui manquait profondément à Loban était des repères solides et fiables. C’était ce qui lui avait fait défaut chez les Renfield, malgré leur amour réciproque. La seule personne qui avait incarné ses seuls points d’ancrage les avait brisés en lui tournant simplement le dos.

Ses pensées s’étaient obscurcies durant les derniers mois et ses théories n’en étaient devenues que plus en plus capillotractées. L’idée que Lydess travaillait en fait pour Fergus Lynch et/ou Devlin Stanton le rendait fou. Lentement, il glissait lui-même vers l’insanité, entraîné par sa propre paranoïa et ses spéculations infondées, à des années-lumière de la vérité. Mais Loban, naïf et crédule en temps normal, ne voyant plus une once d’éclairci une fois plongé dans les ténèbres. Et c’était justement ces derniers qui dévoraient le cœur du jeune Lord qui ne pouvait plus tenir cette situation. Son esprit le consumait, ses hypothèses exigeaient une réponse pour sortir la tête hors de l’eau mais, en y réfléchissant, il se demandait sincèrement si cela allait l’aider de savoir le pourquoi. Et pourtant, il ne parvenait à enterrer tout ceci, ayant gardé précieusement le jeu de cartes avec lequel il a passé des heures à les mélanger machinalement, regardant l’extérieur, pensif et mélancolique.

Les jours se transformèrent en semaines puis les semaines en mois. L’été était passé sans que Loban n’y trouve un quelconque réconfort sous les rayons chauds du Soleil. Puis les feuilles commençaient à tomber, comme les dernières barrières mentales du Lord et sa volonté de poursuivre. Lydess avait toujours été son moteur. Elle avait toujours été celle qui l’avait poussé à se dépasser, même à des milliers de kilomètres. Le nombre de choses qu’il avait faites pour elle et non pour lui était incommensurable. Les dernières ressources du Home Secretary étaient en train d’être épuisés. Il avait toujours été un homme curieux mais plus les jours passaient, plus sa simple curiosité était tourné vers la mort. À quoi bon continuer quand la seule personne que vous aimiez s’enfuit sans rien dire alors que vous lui demandez sa main ? Ses théories sur son départ se bousculaient et révélaient d’une paranoïa certaine mais il ne parvenait à les contenir. Cette impression de n’être qu’un parasite pour ce monde qui ne voulait décidément pas de lui grandissait en lui jour après jour. Il commença alors à boire, voulant voir si les effets étaient aussi concluants que ce que prétendaient les ivrognes de Whitechapel.

Il ne fut pas déçu du résultat. Loban n’avait pas un problème d’alcool notoire, mais il commençait à prendre de plus en plus de place dans sa vie. Un soir, il finit par sortir dehors, déjà un peu chancelant, préférant boire seul qu’entouré de poivrots. À moitié soul comme il était, il avait presque l’espoir de tomber dans la Tamise après avoir trébuché et se noyer dans l’eau brune et sale du fleuve. Sinon, il se ferait peut-être poignarder au détour d’une ruelle. Les possibilités de mourir dans Whitechapel étaient nombreuses et il espérait avoir une fin un minimum original. En attendant, il se dirigea vers un nouveau pub, tout en traversant une ruelle où se trouvaient cinq silhouettes patibulaires qui lui barrèrent la route. Loban ne réagit pas. Ses yeux étaient à moitié vitreux par l’alcool et la fatigue. Plus aucun sens ne fonctionnait correctement mais il les entendait parler à son sujet, peut-être même qu’ils s’adressaient à lui, sans pour autant comprendre ce qu’il se passait autour de lui. Il n’avait même pas envie de comprendre mais instinctivement, il se mit sur ses gardes. Plus ou moins, vu son taux d’alcoolémie qui altérait grandement à ses réflexes et à sa perception.

Il parvint à parer plus ou moins certains coups avant qu’un brutal choc à l’arrière de son crâne le fit tomber sur le sol humide et sale. Les coups plurent alors sur Loban qui eut rapidement un gout de sang dans la bouche tandis que son corps encaissait les agressions comme il le pouvait. Quelque part, il souhaitait que cela s’arrête ici. Il n’était pas contre cette idée. Il sentait néanmoins son instinct de survie tenter de reprendre le dessus mais l’alcool l’en empêchait simplement. Puis, il n’avait pas envie. Il n’avait des regrets que pour sa mère adoptive, qui n’avait pas mérité un fils aussi incompétent et accroché au passé que lui. Elle qui voulait tellement élever son propre enfant dans l’amour, chose qu’elle avait très bien réussi, elle était tombée sur celui avec la conception des parents la plus distordue de l’Histoire. Maintenant, il allait finir comme il avait commencé : en étant personne. Il ne savait même pas si les bandits qui l’agressaient connaissaient son identité. Mais ce n’était guère important. Au moins, il irait peut-être dans un endroit où il ne souffrirait plus. Que ce soit son cœur meurtri ou son corps contusionné par les barres de fer. Cependant, toutes ses pensées étaient tournées vers Lydess essayant de se rappeler des meilleurs souvenirs passés avec cette femme qui représentait toute sa vie. Lui qui voulait partir vieux et heureux se retrouvait à mourir seul dans le noir et la crasse des rues de Whitechapel.
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MessageSujet: Re: As if we were God blessed. ⋆ ft. Gerald & Loban [Fini] As if we were God blessed. ⋆ ft. Gerald & Loban [Fini] - Page 2 Icon_minitimeVen 20 Avr - 9:35



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Whitechapel, Novembre 1891

Décrire avec précision les semaines qui suivirent cet étrange et palpitante journée serait de longue haleine. Tout ce que nous pouvions dire, c'était que Lydess n'avait rien perdu de ses talents de voleuse. Les formes qu'elle avait acquise ne l'avaient finalement rendu que plus désirable et la facilité avec laquelle elle pouvait manipuler les marins qui déballer les cartons était déconcertante. Elle-même ne savait plus vraiment comment elle y arrivait. La jeune femme s'était également très vite réhabituée à la vie dans les bas quartiers, côtoyant de nouveaux les rustres et les démunies. La seule chose qu'elle n'arrivait pas à accepter, c'était l'absence de son âme soeur. Son visage n'avait plus la même gaité qu'autrefois, et quand son esprit venait à voguer proche de ces rivages regrettés, il se décomposait. Des trésors d'invention -et surtout un appel rapide à Gerald, étaient alors les seules choses qui pouvaient calmer ses crises alternativement d'apathies et de larmes. Car en effet, elle s'était également très rapidement habituée au fait que le barbier soit son père. Ce dernier devint un soutien sans faille dans son malheur, et il semblait à la jeune femme qu'elle avait trouvé une sorte d'ancre, pour la tenir loin des haut-fonds marins. Pour se changer les idées, elle reportait toute son attention vers lui, voulant l'aider en tout point. Quand il partait travailler, elle faisait le ménage -pour autant qu'elle savait le faire, il ne fallait pas exagérer. Même en étant dans sa caravane miteuse, Lydess n'avait jamais été connu pour le ménage. Par la suite, refusant de rester inactive sous peine de voir son imagination lui rejouer les notes de la voix de Loban, elle partait dans les ruelles, capturant café et belles nourritures pour son père. Le challenge et le goût du risque lui donnait pour la première fois depuis trop longtemps, des vibrations dans son corps.

Quand bien même Gerald eut réprouvé ses activités, cela aurait bien été la seule chose pour laquelle la petite fille n'aurait pas écouté son papa. Elle avait appris à voler pour son propre plaisir, et se moquait bien de ce qu'il pouvait dire. Si le café n'était pas aussi hors de prix, là elle aurait changé d'avis. Pour ce qui était de la bonne viande en paquet qu'elle récupérait, c'était tout de même beaucoup plus rares, soyons honnête. Mais la cartomancienne, désormais de tout attrait mystique et surnaturelle, vivait avec ce creux indicible dans son âme, pleurant durant les longues nuits en ne trouvant pas le sommeil. Elle l'imaginait, lui, grand et beau, son sourire devant elle, sa force et son courage, même ses gamineries lui manquaient. Ses activités ne lui permettaient pas de tomber rapidement dans un sommeil profond que rien ne pouvait empêcher, pas même la peine. Un soir donc, refusant de rentrer pour regarder une nouvelle fois le plafond, elle franchit le pas d'un lieu dans la Tribu qu'elle savait être peu fréquentable. Des combats s'y déroulaient, et il aurait été mentir qu'elle ne cherchait pas inconsciemment à retrouver son aimé ici, au détour d'un agréable combat aux côtés de Fergus. Elle n'avait que très peu parlé à ce dernier, n'ayant répondu à aucune de ses questions concernant son nouveau retour parmi les démunies. Par fierté, il était bien la dernière personne à qui elle se serait confiée, ce qui pour le coup pouvait être vu comme une chose extrêmement égoïste. Observant donc les combats se dérouler avec un oeil un peu absent, elle sortait de ses songes uniquement pour participer aux vacarmes ambiants quand il s'agissait d'encourager son papounet. Elle devenait alors la plus dangereuse et la plus exubérante des soutiens, ceux qui allaient contre son avis pouvait très facilement se prendre un coup de poing. Lydess avait toujours eu une facilité à se battre; et quelque part, elle adorait cela, se souvenant avoir emprunté des poings américains à Devlin quand il eut fallu aller à la Tour.

Ainsi, ce fut tout autant par jeu que par nécessité mental que la sorcière se mit à participer à ses combats. Au départ, on ne lui confia que de jeunes freluquets avec lesquelles on pensait qu'elle aurait déjà un peu de mal. Mais rien n'y fit, et plusieurs nez furent brisés. Elle ne pouvait battre un Fergus ou un Gerald en terme de force physique, et n'avait rien pour lutter contre eux étant donné qu'elle faisait partir du même type de combattant. Fort, épais, bourrin et endurant; un barbare en somme. Apprenant à l'art de la baston, Lydess gagnait en muscle et avait même commencé à perdre le poids de noble empotée qu'elle avait acquis. Elle se prenait des coups, elle aussi, et rentrait bien plus avec des bleus qu'avec des fleurs; mais au moins elle s'endormait le soir sans avoir la force de s'effondrer en larmes. Il n'y avait plus que dans ses rêves qu'elle continuait de pleurer, revivant toutes les nuits leurs derniers instants. Au final, n'était-ce pas encore plus cruel et injuste que la mort ? Savoir qu'il était encore en vie et qu'ils pourraient être encore heureux... c'était encore plus pernicieux que s'il n'était déjà plus de ce monde. Lydess se réveillait les joues humides, et repartait pour son emploi du temps mécanique qu'elle n'abandonnait que pour manger avec Gerald et passer quelques soirées avec lui, bien au chaud loin du bruits. Il n'y avait plus que dans son esprit que cela criait.

Un jour, un soir, est-ce que cela avait véritablement une importance ? - Lydess décida à rejoindre les ruelles de Whitechapel. Certainement pour trouver quelques épices à pas très cher afin d'agrémenter un futur repas pour elle et Gerald. Un beau poulet s'évidait déjà dans l'évier. Prenant une ruelle peu empruntée, un raccourci en direction du marché, Lydess s'arrêta devant un groupe d'hommes belliqueux se défoulant sur un homme à la carrure imposante. Son coeur manqua un battement en reconnaissant -entre milles ombres- l'image de ses cauchemars.

- ARRÊTEZ !!

Hurla-t-elle dans l'entrée de la ruelle avant de se jeter sur l'un d'entre eux pour lui décocher un puissant coup de poing en travers du visage. Aussitôt, l'individu recula en grognant, tenant sa joue tuméfiée. Lydess s'apprêtait alors à se retourner pour affronter le reste du groupe quand un coup de barre lui saigna le dos, l'amenant genou à terre et crachant sur le sol tout près de Loban. De là, elle pouvait si bien le voir, le toucher. Il était terriblement mal en point, mais encore en vie. Une immense colère monta dans son sang. Ne pouvait-il donc pas rester en vie ? Fallait-il que cet idiot se jette dans la gueule du loup sans réfléchir une seule seconde ? Elle ne savait pas si les larmes qui coulaient sur ses joues étaient des larmes de joie, d’inquiétude, de colère ou des trois en même temps. Ce qui était sûr, c'est qu'il lui fallut moins de dix secondes pour ressentir ce volcan d'émotions, tandis que les rires gras prenaient une allure d'acouphène dans sa tête. Elle saisit au vol une barre en fer qui s'apprêtait certainement à lui fournir un coup fatal, se retournant en volte face pour défoncer le genou d'un des hommes qui s'écroula. Lydess ne faisait pas dans la dentelle, et mit toute sa nouvelle puissance accumulée pour concentrer ses larges coups en arc de cercle concentrique qui touchaient principalement les visages. C'était un peu un jeu à l'épée qui se formait, jouant de coup et de contre-coup pour toucher la faiblesse de l'adversaire. Mais Lydess était bien plus sauvage qu'un rapière, tel une louve à qui l'on aurait blessé l'enfant. Lorsqu'un poing s'approcha trop près de son visage, profitant d'une garde baissée, ses dents rencontrèrent la peau et ne la lâchèrent plus. Jusqu'au sang, pour qu'enfin elle le lâche et profite de sa douleur pour détruire son occiput avec un dernier coup. Il tomba face contre terre, et la jeune femme lui projeta un nouveau coup, manquant cependant le crâne pour atteindre sa nuque. L'effet aurait-il était différent ? Toujours était-il que son corps sans vie ne se releva plus, et que ceux qui restaient fuirent.

Lydess retomba sur le sol, un peu de sang coulant de sa bouche. Avançant jusqu'à l'homme de sa vie, elle l'aida à s'asseoir contre le mur. Ses larmes coulaient sans dis-continué le long de ses joues poussiéreuses, alors que ses mains tentaient de nettoyer les tâches sur le plus beau visage du monde. D'un tic nerveux, elle arrangea même ses cheveux avec un geste maternel. Comme si toute la pression accumulée depuis son départ venait de briser ses derniers murs, Lydess s'exclama dans un lourd sanglot:

- Pour...pourquoi tu es là ?! Tu devais rester en vie... c'était ton destin... tu devais être vivant.. Oh Loban... pourquoi tu as fait ça...?!  Je t'en supplie réponds moi... Lobaaan... tu devais rester en viiie et...et...et... en sécurité...

De longues voyelles accompagnaient ses larmes, hachurant le rythme de sa voix, rendant difficilement compréhensible son discours. Elle n'osait l'embrasser, mais son ventre en brûlait d'envie, ses membres tremblant furieusement de ces douloureuses retrouvailles.

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Loban V. Renfield
Loban V. Renfield

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Informations : Comte de Warwick. • A été adopté à l'âge de sept ans. • A hérité d'une fortune incommensurable à la mort de son père adoptif, mais aussi des titres honorifiques. • Possède une grande force physique, ayant subi un entraînement militaire intensif pendant plusieurs années. • A passé plusieurs années en Inde, Chine et Japon. • Connait quelques arts martiaux. • Est connu pour ses fêtes mondaines où il n'apparaît jamais, se tenant à l'écart. • A un comportement et un caractère assez puéril. • Fait parfois preuve d'une grande naïveté. • Se met rarement en colère. • Passe certains de ses soirs dans Whitechapel, au sein de la Tribu de Fergus Lynch. • Est considéré comme un excentrique de par ses idées. • Son prénom vient d'un prénom juif mal orthographié. • A une petite cicatrice sous l'œil gauche et ailleurs sur le corps. • Origine sino-écossaises.
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MessageSujet: Re: As if we were God blessed. ⋆ ft. Gerald & Loban [Fini] As if we were God blessed. ⋆ ft. Gerald & Loban [Fini] - Page 2 Icon_minitimeDim 22 Avr - 9:44



As if We Were God Blessed.

« I'D KILL MYSELF TO MAKE EVERYBODY PAY. »

Whitechapel, Novembre 1891.

Loban finit par s’écraser sur le sol, tendant inlassablement de se redresser sur ses avant-bras. Sa réalité était déformée, la douleur était adoucie par l’alcool mais les coups qui revenaient sans cesse avaient une particularité pour dégriser efficace. Si la lucidité revenait ainsi que la conscience de la dangerosité de la situation dans laquelle il s’était mis, doucement, son corps commençait à le faire souffrir atrocement tandis que les pieds, les barres de fer continuer de pleuvoir sur lui. Il grogna, tentant quelque chose une dernière fois, en vain. Ces brigands étaient motivés à le tuer sûrement pour lui voler le peu d’argent qu’il avait sur lui. Mais quelque part, ce n’était pas grave. Ainsi il se devait de partir. Seul dans une rue froide, sur les pavés de Whitechapel. Quelque part, même cette mort le déprimait. Mais ce qui semblait être ses dernières pensées furent animées par la haine : ses parents biologiques, qui s’étaient impunément envoyés en l’air tout en ne voulant pas se soucier des conséquences, Stanton qui lui avait pourri une bonne partie de sa vie, même involontairement, tous ces politiciens véreux qui ne vivaient que pour convoiter sa place. Mais une personne retenait tout particulièrement son attention.

Lydess Hentswig. Celle qui ne cessait de hanter son esprit d’aussi longtemps qu’il pouvait se souvenir. Là encore, elle avait fui sans rien dire, ne donnant plus aucun signe de vie, mais il était sûr qu’elle était encore vivante et bien portante, que trouver une épaule réconfortante amicale (ou plus) n’avait pas été très difficile pour elle. Parfois, il avait l’impression que rien ne semblait l’atteindre. Elle avait toujours été un roc, un monument que personne ne pouvait ébranler ou perturber. Mais il l’avait crue honnête depuis le début. Il s’était trompé encore une fois. Son cœur brûlait, se consumait dans cet amour triple meurtri et brisé par des larmes sûrement de honte. Quel genre de mère laissait mourir son fils seul dans les ténèbres ? Quel genre de sœur abandonnait son petit frère qu’elle savait pourtant fragile ? Quel genre d’amante, d’âme-sœur, fuyait quand on lui demandait sa main…? La colère fut sourde et la tristesse intense. Fatigué, son corps contusionné cessant de répondre plus. Il eut la haine aussi car ces hommes-là, il aurait pu les neutraliser sans trop de problèmes. Mais l’alcool et le désespoir avaient presque cherché le bâton pour se faire battre. Il serra les dents et attendit comme patiemment.

Puis les coups s’arrêtèrent. Sans qu’il ne sache trop pourquoi. Ses membres lui faisaient trop mal pour qu’il se demande ce qu’il se passait actuellement. Peut-être était-il mort finalement, mais il en doutait. Ses oreilles qui bourdonnaient entendaient vaguement de l’agitation autour de lui. Probablement un agent qui s’occupait de faire une des fameuses rondes que le Home Secretary avait imposées. Non… Pas Scotland Yard… Sa vie allait plus foutue qu’elle ne l’était déjà, il allait aussi perdre le peu de crédibilité professionnelle qui lui restait. Il ne fit rien. Après tout, il ne pouvait rien faire de plus. Quelques instants plus tard, alors que ses sens commençaient à revenir, il n’eut plus aucun bruit, hormis celle d’une personne se mouvant. Il se sentit déplacé et le fait de bouger son corps le fit grimacer de douleur, ses côtes le faisant atrocement souffrir, nul doute que certaines étaient en très mauvais état après l’assaut des barres et des pieds. Une fois appuyé sur le mur, sa respiration se fit plus sifflante et il put se rendre compte qu’en plus de de sa lèvre ouverte, son nez saignait abondamment. Mais ses paupières refusèrent de bouger sur le moment.

Il sentit alors des mains sur son visage en partie tuméfié mais couvert de boue et de sang. Des mains qu’il ne connaissait malheureusement que trop bien. Le caresses passèrent alors dans ses cheveux et peu était le nombre de personne à l’avoir fait. Il devait se compter sur les doigts de sa main mais cette manière de procéder était propre à une seule personne dont la voix ne tarda pas à se faire entendre. Il ne fit absolument pas attention à ce que Lydess était en train de lui dire cependant. Du moins dans les premières phrases, ses oreilles n’ayant pas encore recouvré toute leur fonctionnalité. Il resta quelques secondes silencieux, sa tête lourde chancelant de temps en temps malgré les doigts de la cartomancienne dans ses cheveux. Puis, lentement, il finit par ouvrir et la regarder droit dans les yeux. Un regard souffrant mais aussi remplit de rancœur, de colère et même de haine. Elle l’avait trahi déjà une fois un ou deux mois auparavant et il avait pensé l’éponge rapidement. Voilà qu’elle brisait sa vie maintenant et qu’elle l’empêchait même d’y mettre en fin. S’amusait-elle vraiment à le torturer ainsi ? Quel était son sombre dessein à son égard ? Le maintenir en vie tout en n’étant plus que l’ombre de lui-même ? Le briser dans toutes ses convictions ?

Avec une grimace de dégoût non-contrôlée, il repoussa sa main d’un geste brusque. Son visage laissa passer une ombre de souffrance, son corps n’ayant pas supporté le mouvement. Mais Loban n’allait pas s’arrêter là, non. Sans rien dire, il se leva, lentement et doucement, son torse, plus grande victime de l’assaut, ne parvenant pas à contracter ses muscles et à assurer un minimum de souplesse dans ses gestes. Il se saisit d’une barre de fer pour pouvoir s’appuyer un minimum même si la taille de la tige était bien ridicule par rapport à sa carcasse. Il soupira simplement en voyant le corps sans vie du brigand mais n’y fit guère plus attention. Il tourna le dos à Lydess et commença à se diriger vers la sortie de la rue en boitant et sans rien dire à celle qui venait de l’arracher à une mort certaine. Empli de rage et presque déçu d’être toujours en vie, surtout sauvé par Lydess, ses yeux se remplirent de larmes et sa mâchoire eut quelques spasmes incontrôlées tandis qu’il tentait de refouler ses émotions. Il avait souhaité ne jamais la revoir, sachant que cela aurait été trop douloureux pour lui. Et c’était le cas. Tout son corps semblait se fondre dans une souffrance sans nom, guidé par un cœur brisé qui n’avait place qu’à de l’amertume.

Il ne savait pas vers où il errait. Il voulait simplement s’éloigner d’elle et n’allait sûrement pas la remercier pour avoir aggravé ses souffrances une fois de plus. Il n’avait pas non plus envie d’aller à l’hôpital, sentant déjà quelques journalistes assoiffés de potins faire les premiers titres avec sa tête. Très vite, le stress de sa situation professionnelle actuelle le rattrapa, se demandant bien comment il allait rentrer chez lui et aller au travail demain sans se faire remarquer. Il se doutait bien que c’était impossible et que tout s’effondrait littéralement par ce sauvetage qui n’avait jamais été désiré. Dépité et en colère, il jeta sa canne de fortune contre le mur dans un long et grand cri rauque de rage et de douleur aussi bien physique qu’émotionnelle. Sa vie était foutue. Toujours avec sa démarche claudicante, essayant de taire la douleur de ses côtes le plus possible. Il s’appuya contre le mur et se laissa glisser pour s’asseoir par terre et ferma les yeux, essayant au moins d’apprécier la légère brise sur ses joues. Il s’empara cependant de nouveau de la barre de fer et la garda contre lui pour quand il voudrait se relever. Ou si Lydess, qui reviendrait sans doute à la charge, s’approchait d’un peu trop près de lui.
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Lydess Hentswig
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MessageSujet: Re: As if we were God blessed. ⋆ ft. Gerald & Loban [Fini] As if we were God blessed. ⋆ ft. Gerald & Loban [Fini] - Page 2 Icon_minitimeDim 22 Avr - 13:00



As if we were God blessed

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Whitechapel, Novembre 1891

Le moins que l'on puisse dire, c'était que son frère de coeur n'avait pas bonne mine. Il fut si dur à amener contre le mur que Lydess se demanda même s'il pouvait marcher. Mais une fois une plus, ce n'était que des questions pratiques auxquelles la jeune femme ne pensa même pas l'espace d'une seconde. Jamais l'être de sa vie ne lui avait paru si fragile, si brisé. Son regard voguait presque sans la reconnaitre, et il eut fallu être idiot pour ne pas remarquer l'odeur intense d'alcool qui s'échappait de lui. Comment avait-elle pu croire une seule seconde qu'il se relèverait de son abandon ? Voilà qu'il ne s'était que laisser lentement couler, alors qu'il aurait du survivre de par cette simple action ? De la première fois où Lydess avait pleuré, quand au loin Loban partait définitivement de l'orphelinat, elle lui avait caché ses larmes. Lui souriant en lui disant au revoir, pour que lui se sente moins triste, moins coupable. Elle avait toujours tout fait pour être forte, mais à ce moment précis, toutes ses barrières s'effondraient. Voir ainsi l'homme de sa vie réduit à la souffrance à cause d'elle, la déchirait de l'intérieur. Sa fierté n'avait plus aucune importance, et sans dis-continué elle pleura devant lui. Toutes ces émotions que la cartomancienne avait bridé en elle pour ne plus rien ressentir, pour se mentir, pour réussir à dormir, s'écoulaient sur ses joues. Lorsqu'elle croisa le regard de son âme soeur, ce qui lui restait de coeur s'écroula dans les méandres de son désespoir. Tellement de haine, comme elle ne l'avait jamais encore vu. Une réaction pourtant tellement normal, songea-t-elle, au vu de toutes les douleurs qu'il lui avait infligé, cette humiliation, cet abandon. Elle qui avait pensé qu'il comprendrait qu'elle n'avait fait ça que contrainte, avait finalement été bien aveugle d'elle-même. Se mordant les lèvres jusqu'au sang pour ne pas geindre dans son sanglot, la jeune femme continuait de caresser la joue violette de son amour. Bien que pour la première fois de sa vie, elle eut peur de lui.

Le mouvement de recul que Loban fit, l'éloignant de lui, la fit avoir un hoquet ridicule, coincé dans sa gorge entre les larmes et la surprise. Sa grimace ne fut plus ce qui la blessa le plus, face à ce rejet. Lydess retomba en arrière, n'osant même plus bouger. Pourtant, son regard jamais ne décolla de son visage, qu'elle observait d'un air suppliant. Lorsqu'il se releva avec difficulté, se servant de la barre en fer que Lydess avait abandonné sur le côté, cette dernière ne put déterminer si les larmes qui coulèrent sur les joues de son aimé, était de la colère, de la tristesse, ou la douleur de son agression. Tétanisée par tant d'émotions, se retenant plus que possible de ne pas crier pour relâcher toute cette tension nerveuse, Lydess resta assise, regardant d'un air mort son fils d'un temps, claudiquer au loin. A quoi bon. Elle avait fuis pour lui permettre de vivre, et au final, elle ne l'avait que précipiter vers sa chute. Est-ce que tout cela valait véritablement le coup ? Ne s'était-elle pas elle-même précipité dans le piège qu'elle tenait à éviter. La voyante n'avait rien dit à Loban, dans l'espoir que lui ne tombe pas dans le précipice qu'amène presque obligatoirement la connaissance de son destin. Aurait-elle pu comprendre que son tirage de cartes... ne parlait pas tant du destin de Loban quant à leur mariage mais par l'action de sa peur ? A quoi bon connaître son destin si l'on ne peut faire que l'accepter et pleurer ? Combien d'autres personnes avaient elle brisé en leur lisant l'avenir, ceux-ci ne sachant pas plus qu'elle comment faire face à une destinée impitoyable ? Les mains lâchés sur le sol, son dos courbé sans force, Lydess reniflait péniblement tout en regardant l'amour de sa vie partir, loin... mais finalement pas si loin que cela, car ce dernier fit sursauter la jeune femme en jetant la barre contre le mur, s'effondrant sur celui-ci. La culpabilité déchirait le coeur de la cartomancienne, ses larmes grouillant ses yeux comme des asticots tant elle semblait déjà morte. Son rejet avait été la lame finale plantée dans son coeur, et rien ne semblait désormais pourvoir l'aider, pas même son père. Si elle partait une nouvelle fois, cela serait pour se suicider.

Doucement, durant ces quelques minutes presque arraché au temps, l'esprit de Lydess bifurqua vers ses cartes. Elle se mit à haïr sa mère biologique qu'elle n'avait jamais pris en compte de toute sa vie, mais en cette instant, il lui semblait que tout était de sa faute. Si elle n'avait reçu cette carte avec son nom, jamais elle ne se serait intéressée à la divination et aux cartes. Tout était bon pour éloigner cette haine d'elle-même qui grandissait dans son ventre, pour tout le mal qu'elle avait fait. Des gémissements entremêlés de grognements d'une rage sourde sortaient de ses lèvres tandis qu'elle baissa la tête contre le sol, assurée qu'il ne disparaîtrait pas en un clignement d’œil. Pleurant à nouveau à chaudes larmes, elle frappa le mur en face d'elle d'un puissant coup de poing, lui arrachant des bouts de peaux sur les phalanges. La douleur aiguë qu'elle en ressentit la calma l'espace d'une seconde, assez pour qu'elle exulte sa rage, s'exclamant entre ses sanglots, d'une voix partagée entre la colère et la plainte:

- TU N'ETAIS PAS CENSÉ FAIRE ÇA ! J'ai fuis pour sauver ton destin de la mort, mais j'ai été TROP CONNE pour me rendre compte que c'était ÇA qui te tuerait. BORDEL DE MERDE J'EN AI MARRE. AAAAH... FAITES QUE ÇA S'ARRÊTE...

Saisissant sa tête entre ses mains, le dos courbé davantage encore vers le sol, Lydess pleura tout son saoul après s'être arraché la gorge. Rien de ce qu'elle était capable de faire ne lui permettrait de lui pardonner. Comment pourrait-il ne serait-ce qu'avoir une once de pitié envers elle, qui souffrait moins que lui ? Tout ceci tournait en boucle dans sa tête, se retrouvant dans un état de rupture mental pire encore que lorsqu'elle se retrouva devant Gerald. Plusieurs mois de contenance, de retenu, d'aveuglement. Elle n'en pouvait plus d'être forte. Elle voulait être égoïste. Le tenir contre elle jusqu'à la fin, même si elle devait arriver demain. Ne plus le faire ainsi souffrir, mais rendre tous ses derniers instants merveilleux. S'abreuver de lui jusqu'à ce que la source se tarisse. Profiter de lui, encore et jusqu'à après sa mort. Plus rien d'autre n'importait, car de toute façon, la vie n'avait plus aucun sens sans lui. Ses membres tremblaient à n'en plus pouvoir, se calmant petit à petit par la simple grâce de l'intense fatigue; tel un volcan en éruption ayant déversé jusqu'à la dernière goutte de lave sur le sol. Elle voulait caresser son beau visage jusque dans la morgue, continuer de se lever avec son doux regard poser sur elle. Tant pis si cela amenait à sa mort, quel importance vu que lui non plus, ne semblait pas vouloir vivre sans elle.

Une petite voix lui murmura un détail d'importance. Si le destin avait mené sa route jusqu'à cet instant fatidique, juste avant que les coups fatales ne lui soient administrés, cela ne pouvait signifier qu'une chose: les cartes lui donnaient une seconde chance. A elle qui avait dédicacé sa vie à elles, ces dernières lui offraient un cadeau. Certainement la seule qu'elle recevra de sa vie. Encore un peu tremblante, mais respirant lourdement, Lydess se mit debout. Elle marcha vers Loban, déterminée, prête à tout pour qu'il accepte de la suivre. Son regard observa rapidement la barre de fer qu'il gardait contre lui et un frisson de peur parcourra son échine, bloquant son pas. Serait-il capable de... non, ce n'était pas possible. Elle ressentait comme un mauvais pressentiment, mais rapidement, ses pas reprirent. A quoi bon, s'il refusait son aide, ce n'était même plus la peine de vivre. S'agenouillant à nouveau auprès de lui, Lydess tenta de prendre sa main, voulant la caresser de son pouce:

- ...je vais t'amener sous un toit, et je t'y soignerai... tu ne peux pas rentrer comme ça... Loban... je t'expliquerai absolument tout, et je ne te demande pas de me pardonner, je n'peux pas moi-même...

Il aurait été suicidaire d'annoncer tout de suite qu'elle l’emmènerait chez Gerald, sentant poindre aussitôt une potentielle jalousie de sa part. Facile en effet de croire qu'elle l'aurait fuis pour vivre plutôt chez lui. L'ironie aurait été palpable. Mais dire qu'elle l’emmenait chez son père ne valait pas mieux. Trop d'explications d'un coup n'auraient pas été non plus. Blessée au plus profond de son coeur, si jamais elle n'avait pu obtenir la main de Loban, la jeune femme la prit de force et la serra très fort:

- Je te sauverai, même si je dois en mourir... mais si tu veux vraiment te laisser mourir, alors laisse-moi par mourir avec toi... tu peux m'insulter, me frapper... aucun châtiment ne sera... assez juste.

Elle, la mère aimante, la grande-soeur protectrice, avait failli comme jamais elle n'aurait pu échoué. Le pire était que ses arguments ne le convaincraient pas, elle en était consciente. Ils n'étaient pas aussi justifiable que lorsqu'elle était partie dans la Tour de Londres. Mais elle ne le laisserait plus tomber, plus jamais. Incapables de vivre loin l'un de l'autre, au moins mourraient-il ensemble.

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Loban V. Renfield
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Whitechapel, Novembre 1891.

Loban tentait vainement de retrouver quelques forces pour pouvoir au moins s’éloigner de celle responsable de sa déchéance. Il n’était plus que des vestiges de ce qu’il n’avait été que très brièvement. Il avait été un homme épanoui quelques semaines. Entre le moment où il avait décidé de tourner définitivement la page sur l’épisode de la Tour de Londres jusqu’au jour où il avait fait l’erreur de lui demander sa main. Sa vie n’avait été alors qu’un désastre sans nom, se forçant chaque jour à aller dans des endroits qu’il détestait, à signer des recommandations ou des lois avec des gens qu’il haïssait, sans avoir l’espoir de revoir un jour l’amour de sa vie. La motivation n’était plus là. Ce qui donnait un sens à sa vie avait disparu brusquement. Lors de son adoption, il avait été au moins prévenu quelques jours à l’avance, histoire que les derniers formulaires aient été signés par les Renfield, lui permettant de rester quelques heures supplémentaires avec elle. Il se souvenait la coller constamment, la suivre comme son ombre et se sentir perdu dès qu’elle sortait de son champ de vision. Pendant des années, il n’avait cessé de penser à elle, même après quinze ans.

Et le voilà, adossé à un mur en espérant qu’elle le laisse juste mourir dans un coin, ne comprenant pas ses intentions à son égard. Pourquoi l’abandonnait-elle pour revenir l’arracher à une mort qui avait des allures de délivrance ? Il ne voulait plus vivre. Il ne voulait plus s’accrocher à des rêves qui n’étaient plus que des ruines. Ses convictions avaient été balayées par l’immoralité de l’être humain. Ses idéaux ne convenaient tout simplement pas à ce monde. Il ne faisait pas partie de cette société. Il n’était pas fait pour vivre parmi les autres et pourtant, cela était nécessaire pour survivre, que d’être social. Peut-être que sa mort serait un moyen de sensibiliser tout le monde mais avec la chance et la réputation qu’il avait, il se ferait sûrement traité de lâche, même dans la mort. Lui qui avait toujours été un gamin inoffensif. Il avait été transformé en machine capable de tuer de sang-froid mais qui avait pourtant du mal à contenir sa colère et sa rage. Et pourquoi ? Parce qu’il en était empli. Depuis ces derniers temps, cela avait été son nouveau moteur, bien qu’éphémère. La machine s’épuisait pour ne laissait plus qu’une vieille épave derrière. L’ombre de lui-même.

Lydess s’approcha cependant et Loban ne la regarda pas directement dans les yeux, bien que ses rétines dégageaient une aura menaçante, voulant bien mettre en garde celle qui fut tout pour lui qu’il valait mieux pour elle qu’elle ne le touche pas. Il avait pourtant bien entendu ce qu’elle lui avait crié mais il n’avait pas encore la force de s’exprimer. De toute façon, cela n’aurait été que jeter de l’huile sur le feu, les propos de Lydess l’ayant déjà bien irrité. Comme si elle avait eu des raisons pour avoir fui sans rien dire. Comme si cela avait été fait pour le protéger. Il n’y croyait pas. Il avait plus l’impression que c’était des justifications miteuses qu’elle s’était elle-même trouvées pour ne pas trop éprouver de culpabilité. Si elle avait éprouvé. Mais Loban ne voulait plus rien avoir à faire avec elle. Il ne voulait plus rien à faire avec personne. Il voulait qu’on lui foute la paix dans ses dernières minutes, qu’il puisse au moins partir l’esprit tranquille et ne pas avoir la crainte d’hanter les rues de Whitechapel jusqu’à la fin des temps. Peu de gens le pleurerait à son enterrement, il pourrait partir sans trop de regrets.

Puis, elle lui dit qu’elle l’emmènerait se faire soigner dans un endroit dont elle tairait le nom. L’esprit paranoïaque de Loban n’eut pas besoin de plus pour se pourrir tout seul. Pourquoi ne voulait-elle pas le lui dire ? Connaissait-il ce lieu où elle voulait l’emmener ? Où était-ce chez cet amant ? Cet amant pour qui elle l’avait lâchement quitté. Devlin, Fergus, ou encore quelqu’un d’autre ? Difficile à dire, les indices lui manquaient mais il n’avait pas cherché à en savoir plus après tout. Les faits étaient déjà beaucoup trop douloureux et il ne comprenait pas comment elle avait pu penser qu’il arriverait à s’en relever. Loban n’était fort que physiquement et ce n’était un secret pour personne. Entre les politiciens qui le tiraient dans tous les sens pour avoir ce qu’il voulait et au final, faire quelqu’un comme eux, Devlin qui prenait un malin plaisir à appuyer là où cela faisait mal pour le faire sortir de ses gonds et Lydess qui l’abandonnait sans rien dire. Combien de temps était-il resté avec son genou dans la terre et sa boîte ouverte sur la bague de fiançailles qu’il avait fini par jeter de rage quelque part dans son parc.

Cependant, elle vint lui toucher la main tout en lui disant son souhait de le sauver ou son respect de partir, tant qu’elle pouvait mourir avec lui. La colère gronda en lui, au fond, et monta. Mais il ne put plus se retenir éternellement. De sa barre de fer, il donna un coup brusque sur les doigts de Lydess qui avaient osé se poser sur lui. Le regard animé par une rage folle malgré son visage tuméfié, il posa le bout de son arme de fortune sur le cœur de sa sœur, la fixant toujours dans les yeux. Il exerça une légère force pour la faire légèrement reculer, afin qu’elle soit hors de portée. Il se moquait bien de ses états d’âme actuellement, mais elle devait savoir que lui n’en aurait aucun. Il pouvait très bien, dans un accès de colère incontrôlé comme cela lui était déjà arrivé, donner un coup malencontreux à la jeune femme et la tuer sur le coup. Avant de s’ôter la vie. De toute façon, quoiqu’il arrive, il ne verrait pas l’aube. Lentement, il se releva, tentant de dissimuler les grimaces sur son visage bleui. Il la regarda un instant avant d’inspirer profondément, puisant dans ses forces pour s’exprimer enfin :

— Tu n’as pas le droit de me dire où je dois aller, ce que je dois faire. Ta punition, c’est de me laisser mourir, comme tu m’as condamné à faire quand tu es partie sans rien dire rejoindre ton amant à la con ou qu’en sais-je, et de venir fleurir ma tombe jusqu’à ton. Dernier. Souffle.

Il déglutit difficilement, le sang affluant toujours dans sa gorge.

— À quoi tu t’attendais, sans déconner ? Tu as dit que t’avais fait ça pour me protéger, mais me protéger de quoi au juste ? TU PRÉTENDS M’AIMER ALORS QUE TU NE SAIS MÊME PAS CE QUE TU AS FAIT M’A TUÉ ?

Il grimaça de douleur, aussi bien physique que sentimentale. Les larmes lui vinrent aux yeux, éreinté par ces derniers mois, les membres entrant de lâcher prise. Il peinait de plus en plus à tenir sur sa barre de fer.

— Pars. Casse-toi. Je suis déjà mort depuis un moment. Je ne suis plus le gamin que t’as élevé. Je ne suis qu’un cadavre ambulant qui cherche juste sa tombe.

Il ferma les yeux, quelques larmes roulant sur ses joues, laissant une trainée au milieu du sang séchant.

— Tu m’as fait grandir, tu m’as donné goût à la vie, tu étais le sens à ma vie… Et tu m’as tué. Laisse-moi juste partir maintenant…

Son ton était implorant, comme s’il n’était plus qu’un simple esprit errant, rattaché au monde des vivants par une simple malédiction lancée par cette personne en face de lui qui était la seule à pouvoir l’exorciser et à atteindre le repos.
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MessageSujet: Re: As if we were God blessed. ⋆ ft. Gerald & Loban [Fini] As if we were God blessed. ⋆ ft. Gerald & Loban [Fini] - Page 2 Icon_minitimeLun 23 Avr - 10:12



As if we were God blessed

« I’m sorry that I can’t be any help to you »


Whitechapel, Novembre 1891

Un petit cri de douleur. Ce fut la première chose que Lydess émit en prenant de force la main de Loban, sentant la morsure de la barre de fer. Pour être honnête, elle ne sentit la blessure qu'après. Lorsque ses phalanges déjà égratignés lui envoyèrent des signaux nerveux. Il refusait absolument tout approche, tant et si bien qu'il posa le bout de la barre contre son coeur pour l'éloigner de lui. Oh, comme elle aurait souhaité avoir assez de forces pour se transpercer au bout de cette arme, et en finir avec cette horrible situation. Tout autour d'elle, il n'y avait que du silence. Même les lèvres de Loban semblait se mouvoir sans avoir véritablement de sens. Elle les regarda, abattue, terrassée. Pouvait-elle avoir assez de forces pour aller contre sa volonté, l'obliger à vivre, même sans elle ? Ne pouvait-elle pas même lui donner le goût de la vengeance, qu'il puisse vivre afin de lui montrer qu'elle avait eu tort de partir ? Non, il avait fallu que sa plus misérable réplique lui ronge le sang, fleurir sa tombe. De plus, il croyait qu'elle était partie avec un amant. Mais comment pouvait-il avoir penser cela, au vu de sa réaction, n'était-ce pas évident qu'elle avait fui contrainte et dévasté ? Pourquoi n'avait-il pas vu plus loin que le bout de son propre nez ? Alors qu'elle jouait avec les forces du destin, et tentait par dessus tout de défaire leurs sinistres desseins, luttant contre ses rêves et abdiquant son propre bonheur, pour que l'homme de sa vie restât en vie... ce dernier, par une paranoïa aveugle et son égoïsme, n'avait pas réfléchi une seule seconde, et avait poignardé son âme sans aucune nuance. Il fallut bien que ce moment fut l'instant où Loban avait véritablement brisé les derniers espoirs de Lydess. Cette dernière sentit ses émotions glissaient dans un ton doux-aigre. D'une voix blanche, elle tenta, toujours à genoux sur le sol sale, de se défendre:

- Je n'ai pas d'amant...

Mais l'avait-il seulement entendu ? Car déjà il repartait sur des accusations, qu'elle méritait certes, mais qu'elle ne parvenait plus à accepter. La cartomancienne avait toujours été la plus forte mentalement, mais cela était au bout de ses forces. Elle avait eu tort de lui faire confiance, de penser qu'il aurait eu l'intelligence de réfléchir à son acte plutôt que de le condamner sans réagir. Il n'était qu'un enfant qu'elle n'avait pu accompagner jusqu'au sevrage et à présent, son coeur en payait les conséquences. Néanmoins, elle n'avait jamais eu de parents, ni de grand-frère, ni quoique ce soit pour l'aider elle, à se construire et à grandir. La jeune femme s'était faite toute seule, comme disait l'expression, et n'avait jamais failli. Son existence même n'avait été qu'un immense parapluie qui protégeait les autres contre les tempêtes. Elle n'avait jamais eu le temps d'être une enfant, de faire des erreurs, d'apprendre de celles-ci. Toute sa vie n'avait été qu'une succession d'accidents auquel elle avait du faire face, être forte et s'adapter pour obtenir la meilleure situation. Ses cartes l'avaient épaulé en bien des manières; elle les lisait autrefois sans trop de peine: elle n'avait rien à y perdre. Dire que tout ce drame n'avait été qu'un accident était bien un euphémisme, Lydess en était consciente. Mais elle ne savait pas comment expliquer autrement son erreur. Comment devait-elle réagir en apprenant que l'homme de sa vie risquait la mort pour une raison qui la touchait et qui aurait pu être le mariage, à cause de cette foutue carte du banquet... Elle avait pris peur, d'une terreur inexplicable qu'elle n'était parvenue à exprimer. Sans peser le pour et le contre, prise au piège comme un rat après s'être aveuglée pendant des jours, la jeune femme n'avait pas plus bêtement réagi qu'une enfant. Mais elle avait vingt-sept ans, et les enjeux n'étaient plus comme ceux de l'orphelinat, ni même du cirque.

Pourrait-elle un jour se pardonner pour tout ce qu'il s'était passé ? Ne vivrait-elle pas éternellement avec cette culpabilité, même s'il en venait à oublier et à l'aimer à nouveau ? Pour être honnête, Lydess était déçue. C'était aussi simple que cela. Déçue d'elle-même et de Loban. Resterait-il à jamais l'enfant qui allait dans son lit quand il faisait un cauchemar ? Cela n'avait jamais dérangé Lydess, mais elle se rendait véritablement compte à présent que rien n'avait changé. Son devoir était donc de le sauver de lui-même, après les dégâts qu'elle venait de causer. Ce fut avec la même détermination, empreint d'un visage calme mais couvert de larmes, que Lydess se leva à son tour. Ses jambes tremblèrent un peu, mais elle se stabilisa pour marcher vers Loban. Qu'importe s'il voulait à nouveau la rejeter à coup de barre de fer, elle était capable de tout endurer, n'est-ce pas ? Parfois, la jeune femme aurait rêvé de pouvoir être fragile, délicate, et se demandait quel aurait été sa vie si Loban avait été le grand-frère. Elle se rapprocha de lui, sans aucune méfiance ni même garde. Son air suppliant lui déchirait le coeur tandis qu'elle reniflait ses larmes en baissant la tête:

- S'il le faut, je te sauverai de moi...

Le voyant en train de tenir avec de plus en plus de difficulté sur sa barre en fer et ne souhaitant pas qu'il tombe et se fasse encore plus mal, Lydess se mit aux côtés de lui et passa un bras autour de ses épaules pour tenter de l'aider à se maintenir. Il faisait certes plus de cinquantes centimètre qu'elle, mais il était tellement mal en point qu'en se courbant, la différence de taille ne devait plus être un problème. Dans le pire des cas, elle tenta également de le tenir par la taille, veillant à ne pas le blesser davantage, car sa respiration était sifflante. Les côtes devaient être toucher. Les larmes aux yeux et la voix toujours un peu cassée, la boule dans la gorge, Lydess continua:

- Je ne suis pas infaillible, je suis humaine, comme tout le monde... je te promets que je n'ai pas d'amants... la vérité est que j'ai lu ta mort dans les cartes... j'ai cru que ce serait avec le mariage, à cause d'une certaine carte... mais je n'ai pas pensé que le fait d'essayer de te sauver impliquerait la réalisation de ce destin... j'ai commis une erreur de lecture, et j'ai eu trop peur de t'en parler parce que je pensais que si tu connaissais ton destin, tu t'y précipiterais... j'ai eu peur, si peur... je ne savais plus quoi faire... je suis juste humaine... je ne voulais pas risquer ta mort... je préférais te voir en vie loin de moi, plutôt que... que... que notre mariage puisse être la cause de ta mort, et que tu m'abandonnes... j'ai été idiote, je n'ai pas été forte et intelligente quand il l'a fallu et tu as failli en mourir... laisse-moi une dernière chance de rattraper mon erreur...

Soufflant de ses efforts alors qu'elle était elle-même un peu blessée, Lydess tenta de guider ses pas vers Southwark, priant pour qu'il accepte ses supplications. Le ton même de sa propre voix tournait à son tour vers l'imploration, ses phrases déchirés de hoquets entre deux mots. Elle soupira doucement, reprenant son souffle après quelques pas. La jeune femme sentait bien qu'il était extrêmement réticent à le suivre. Lui caressant la taille avec son bras gauche, Lydess se plaça devant lui et caressa sa joue blessée:

- Mon Loban... je vais prendre soin de toi... je te le promets... je viens de tuer un homme pour te sauver alors laisse-moi au moins m'occuper de toi. Je vais te cuisiner un bon poulet et te mettre au chaud devant un feu de cheminé, d'accord...?

Quelque part, c'était une certaine distance qu'elle mettait entre eux. Ce fameux écart entre mère et fils, ce côté maternelle qui refaisait toujours surface, même dans les pires moments. Elle avait mit leur relation intime de côté, ne gardant que l'essentiel, que la base. La seule chose qui les unissait depuis toujours. Ce moment unique où Lydess avait exigé qu'on lui remette cet enfant, abandonné de tous -même des infirmières. De ce premier moment où elle l'avait sauvé du froid pour lui donner le biberon, emmitouflé dans sa première laine et nettoyé ses premières blessures. Aussi ne l'embrassa-t-elle pas sur les lèvres, mais sur son front. Intérieurement, elle paniquait encore, mais le cachait bien. La jeune femme ignorait si elle serait capable d'arriver à temps chez Gerald, et même si elle aurait la force de l'emmener jusque là. Mais elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour essayer, au moins.

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Loban V. Renfield
Loban V. Renfield

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Informations : Comte de Warwick. • A été adopté à l'âge de sept ans. • A hérité d'une fortune incommensurable à la mort de son père adoptif, mais aussi des titres honorifiques. • Possède une grande force physique, ayant subi un entraînement militaire intensif pendant plusieurs années. • A passé plusieurs années en Inde, Chine et Japon. • Connait quelques arts martiaux. • Est connu pour ses fêtes mondaines où il n'apparaît jamais, se tenant à l'écart. • A un comportement et un caractère assez puéril. • Fait parfois preuve d'une grande naïveté. • Se met rarement en colère. • Passe certains de ses soirs dans Whitechapel, au sein de la Tribu de Fergus Lynch. • Est considéré comme un excentrique de par ses idées. • Son prénom vient d'un prénom juif mal orthographié. • A une petite cicatrice sous l'œil gauche et ailleurs sur le corps. • Origine sino-écossaises.
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As if We Were God Blessed.

« I'D KILL MYSELF TO MAKE EVERYBODY PAY. »

Whitechapel, Novembre 1891.

Loban avait de plus en plus de mal à rester appuyé sur sa barre de fer qui se pliait presque sous son poids étrangement attiré par le sol. Il était fatigué, cela faisait des semaines qu’il dormait mal, n’ayant le plus goût à se blottir dans son lit vide. Ce même lit où il avait failli mourir d’une puissante fièvre tandis que Lydess s’était affairée le soigner pour l’arracher des griffes de la mort. Le voilà encore à l’agonie avec sa grande-sœur ange-gardien pour le sauver. Cependant, si on regardait les évènements qui l’avaient emmené aux portes de la Mort, Lydess était toujours à l’origine. Si elle n’avait pas révélé ce que contenait la Tour, Loban n’aurait peut-être pas été mordu. Si elle avait eu les tripes de lui parler au lieu de fuir, il n’aurait probablement pas perdu tout goût à la vie et n’avoir plus que le désir d’en finir. Il était désormais las de tout ceci et il se demandait encore pourquoi il luttait. La chose qui l’inquiétait était qu’il n’avait même pas froid, fait qui montrait que sa dernière heure n’avait pas encore sonné. Cependant, il se demandait si cela en valait vraiment la peine de se donner tout ce mal.

Car, c’était la deuxième fois que lui et Lydess avaient été séparés. La première fois, indépendante d’eux, s’était passée plus ou moins bien. La cartomancienne semblait s’en être plutôt tirée et était parvenue à faire son trou. Loban, il fallait creuser un peu plus. Des cicatrices étaient aussi présentes sur son cœur, le rendant fragile. Son histoire faisait qu’il vivait très mal toute forme d’abandon ou de discrimination. Il était clairement l’exemple de quelqu’un pas bien dans sa peau, pas à sa place, qui avait besoin d’être rassuré. Le fuir dans un moment qui aurait pu le rendre plus qu’heureux avait causé un grand traumatisme en lui. Et il ne savait pas vraiment s’il avait l’envie de continuer, même avec Lydess à côté. Son état mental était à l’image de son état physique : à genoux, affaibli, à bout. Quelques larmes roulaient sur ses joues, le front posé sur le métal froid de la barre. C’était la deuxième fois que Loban avait un genou posé sur le sol et l’autre simplement plié. La première fois, il avait la tête tournée vers elle, un sourire timide et le cœur plein d’espoir. Maintenant, il était couvert de sang et de boue, les côtes brisées tout comme son cœur, la tête baissée sans l’ombre d’un sourire, regardant le sol.

Il écouta ses justifications mais ne savait pas s’il avait tellement envie d’y croire. Ses yeux étaient toujours fermés tandis qu’il pleurait silencieusement, le trop-plein d’émotions prenant le pas sur tout. Il était juste là, à attendre quelque chose, un signe ou quelque chose dans ce genre. Mais ce fut le bras de Lydess qui vint autour de lui. Un bras qui tenta de le relever, de le mettre sur pied. Quelque part, ce simple geste avait quelque chose de très métaphorique, même s’il n’avait toujours pas répondu à Lydess. Après tout, il n’avait rien à répondre. Elle avait fait ce qu’elle croyait être juste mais tout ceci s’était avéré être un échec. Ou alors, c’était lui l’échec. Il n’avait rien accompli hormis un petit génocide il y avait qu’une petite poignée d’années de cela. Il n’était jamais parvenu à faire quelque chose dont il était vraiment fier. Il avait toujours vécu dans l’ombre de Lydess, dans la motivation d’être digne d’elle. Et non. Elle avait tout simplement peur qu’il meurt, même heureux. Il ne comprenait tout simplement pas mais son cerveau n’était pas vraiment en état de se concentrer là-dessus.

Elle tenta de le traîner vers sûrement ce fameux toit où elle soignerait mais Loban, têtu, n’était pas sûr de vouloir savoir où Lydess avait sûrement passé ces derniers mois. Il la suivait plus parce qu’elle appuyait involontairement sur ses côtes brisées et qu’il ne pouvait faire autrement que de suivre la douleur. Elle s’en rendit cependant compte et s’arrêta un instant. Elle tenta de le rassurer par les mots et les gestes : des gestes qu’elle n’avait que trop fait sur lui. Des gestes d’un amour particulier, celui qu’ils avaient toujours connu depuis tout ce temps. Une simple caresse sur la joue et un baiser sur le front. Les larmes coulèrent un peu plus sur ses joues, passant même sur les doigts de Lydess tandis qu’il rouvrit péniblement ses yeux pour la regarder. Quelque peu perdu, il finit par détourner le regard, ne sachant plus s’il devait vivre pour elle ou en finir maintenant. Il repensa vaguement au lendemain, au fait que tout le monde allait se poser des questions de son état au Parlement et que sa potentielle absence en soulèverait tout autant. Il avait suffisamment d’argent pour être libre toute sa vie mais non, il était enchaîné à quelque chose qu’il haïssait et participait à son dégoût de la vie.

Finalement, Loban finit par hocher la tête, docilement, pour la suivre. Cependant, au bout de plusieurs minutes, il sentait bien que ses forces l’abandonnaient. La fatigue, la douleur, tout s’accumulait pour le faire trébucher. Mais grâce à l’appui de Lydess et de sa barre de fer, il parvint à parcourir quelques mètres de plus avant d’exercer une légère pression sur sa sœur pour lui dire de s’arrêter. Il ne pouvait plus avancer. Respirer était devenu difficile. Il se laissa glisser le long d’un mur pour s’asseoir par terre, les yeux entrouverts, essayant de recouvrer un minimum d’oxygène dans ses poumons comprimés. Au moins, ils n’étaient pas percés par des fragments de côtes. Il regarda Lydess de nouveau et tenta un léger sourire. Cette fois-ci, il commençait à avoir froid et il ne sut dire si c’était à cause du petit vent frais et nocturne ou à cause de quelque chose de plus funeste. Il se doutait bien que sa sœur était inquiète. Après tout, elle s’était donné un mal fou pour le conserver en vie, il était tout naturel qu’il tente de la rassurer :

— Ne… Ne t’en fais pas… J’ai pas perdu énormément de sang… Ça va aller… Je suis juste un peu fatigué…

Il ferma les yeux mais n’avait pas l’impression de partir. Pour lui, il était naïvement tiré d’affaires. Il fit pourtant un signe à Lydess pour lui indiquer de venir à côté de lui. Peu importe s’il partait, au moins, il avait le seul être vivant qui importait vraiment à ses côtés.
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