Âge : 28 Emploi : Officiellement aucun, officieusement romancière. Informations : ◈ Fiche de présentation
◈ Fiche de liens
◈ Mes RPs
✎ Eugène Morel est le pseudonyme utilisé pour signer ses romans.
Joséphine est féministe et fait de ses convictions le sujet principal de ses romans.
Habite la demeure du cousin de son père, M. Devlin Stanton, dans The Strand.
Afin de mousser son inspiration pour ses romans, Joséphine s'habille parfois en homme pour se promener incognito dans les rues de Londres. Avatar : Helena McKelvie Messages : 1620Date d'inscription : 25/11/2016
Sujet: Re: EVENT N°2 - LA TOUR DE LONDRES Dim 21 Mai - 15:50
EVENT N°2 - LA TOUR DE LONDRES
« ... »
15 Mai 1891
Le reflet de la pleine Lune pénétrait les appartements que m’avait attribués le maître des lieux, il y avait de cela si longtemps, me semblait-il, créant des ombres mystérieuses sur les murs, mais je ne leur accordais aucune attention. Au lieu d’être paisiblement endormie dans mon grand lit, je me trouvais plutôt près de la porte de la chambre, cette dernière étant légèrement entrouverte, pour écouter les échos de voix qui me parvenaient du rez-de-chaussée. Vu l’heure, je ne pouvais comprendre les mots qui étaient échangés, les voix ne s’élevant pas plus que le niveau du murmure, mais cela n’avait pas d’importance; je guettais les allés et venus des domestiques de Mr. Stanton afin de profiter d’un moment de distraction pour quitter ma chambre, descendre le grand escalier et me dépêcher à franchir la porte de l’entrée principale avant que quelqu’un ne remarque ma fuite. Fidèle à moi-même, j’étais vêtu de vêtements masculins : un pantalon à carreaux dans les tons de vert foncé et de bleu marine assorti à un manteau de cette même dernière couleur, noué à la taille par une large ceinture, sous lequel je portais fièrement un gilet et une chemise d’homme de couleur crème; l’élégance ayant sa place même dans les moments les plus inappropriés. Mes cheveux étaient dissimulés sous un chapeau aux larges bords que m’avait un jour offert mon père à son retour des Amériques. Finalement, sous cette tenue, j’avais dissimulé un holster et un pistolet de petite taille que je maitrisais plutôt bien. Si l’un de mes frères m’avait un jour enseigné les bases du maniement d’une arme, mon tuteur avait peaufiné mon apprentissage, jugeant adéquat que je puisse me défendre, advenant le cas où, pendant l’une de mes promenades dans les rues de Londres, un malfrat me souhaiterait du mal. Devlin m’avait également appris les rudiments de la boxe française; art du combat que j’affectionnais particulièrement. Bien évidemment, je n’avais rien d’une combattante, mais cela rassurait le cousin de mon père qui fermait maintenant les yeux sur plusieurs de mes sorties nocturnes. J’avais acquis sa confiance tout comme une certaine liberté qui ne pouvait que me rendre heureuse.
J’allais renoncer à cette aventure qui s’offrait à moi lorsque j’entendis les pas de Madame McIntire et ceux de son époux s’éloigner jusqu’à devenir inaudibles; le moment était venu de sortir de ma chambre et de donner suite à ma fuite! En moins de temps que je ne l’aurais cru, je fus à l’extérieur de la demeure de mon tuteur à marcher sous le ciel dégagé de Londres. Je m’arrêtai quelques instants pour contempler cette Lune énorme qui semblait suivre mes pas, mais repris rapidement ma route; la Tour de Londres était ma destination.
Devlin m’avait confié que quelque chose d’étrange se tramait à la Tour de Londres et qu’il souhaitait y mener son enquête. De suite, j’avais imaginé que nous ferions équipe, comme nous le faisions quelques fois, mais il avait freiné mon élan aventurier pour m’annoncer que je ne pourrais l’accompagner et qu’il m’interdisait même de sortir en cette nuit de pleine Lune. Ô j’avais exprimé mon mécontentement de la plus théâtrale des façons, mais je n’avais réussi à le faire changer d’avis. Si le cousin de mon père qualifiait cette enquête de trop dangereuse pour moi, je devais me plier à sa volonté et demeurer à la maison… Vous voyez comme je suis obéissante… Quoi qu’il en soit, Devlin avait quitté sa demeure en fin d’après-midi en compagnie d’une jeune femme que je n’avais pas aperçue, mais dont la voix, que j’avais entendue, me rappelait vaguement celle de la cartomancienne que j’avais été consulté, il y avait quelques semaines. Inutile de spécifier que d’être ainsi mise de côté avait été suffisent pour me convaincre de rejoindre cette enquête, que Devlin le veule ou non, afin de lui prouver que j’étais digne de l’accompagner! Je savais maintenant me défendre, j’étais discrète et agile et avait une tête plus dure que celles de tous les porcs de l’Europe… Que demander de plus?
***
Tapis dans l’ombre, j’observais depuis quelques instants déjà, l’imposante prison de pierres aux allures peu réconfortantes. Des gardes en surveillaient les accès, mais j’étais présente depuis suffisamment longtemps pour avoir observé plusieurs ombres humaines se faufiler, d’une manière ou d’une autre, derrière ces gardes, certains en escaladant les hauts remparts entourant la prison, d’autres semblant user de plus de stratégies. Si Devlin m’avait parlé d’une enquête, il avait omis de spécifier que la moitié de la ville y participait… Quoi qu’il en soit, j’avais même reconnu la silhouette de mon tuteur et n’avais pas été surprise de le voir utiliser un grappin pour passer par-dessus le haut mur. Comme je l’avais deviné, je reconnus également la silhouette plus lourde de la cartomancienne qui utilisa, à son tour le grappin. Pendant une fraction de seconde, je me surpris à l’imaginer tomber et se rompre le coup, mais cela n’était dû qu’à ma mauvaise humeur de la voir accompagner mon tuteur alors que cette place aurait dû me revenir! Je ne voulais aucun mal à cette chère Lydess.
Mon regard fut attiré par l’ombre d’un jeune homme qui, longeant les murs, sembla trouver une porte dissimulée puisque je le vis disparaitre et non se mettre à grimper comme les autres aventuriers du dimanche. Sans attendre, j’entrepris de suivre le jeune homme. La minuscule porte venait tout juste de se refermer devant moi lorsque j’entendis un sinistre hurlement en provenance de je ne sais où. Étrangement, au lieu de rebrousser chemin, je poussai la porte à mon tour juste à temps pour apercevoir la silhouette du jeune homme se dissimuler sous un escalier. Après avoir jeté de brefs regards autour de moi, je fis quelques pas discrets pour rejoindre la cachette de l’homme à la canne. En approchant, je levai les mains pour faire profil bas : « Vous ne direz certainement pas non à un peu de compagnie, n’est-ce pas? ». J’adressai un franc sourire au jeune homme dont les habits trahissaient le rang social, en lui imposant ma présence; qu’il le veuille ou non, nous ferions équipe ce soir…
Sujet: Re: EVENT N°2 - LA TOUR DE LONDRES Lun 22 Mai - 22:35
EVENT N°2 - LA TOUR DE LONDRES
« ... »
15 Mai 1891
Ce n’était pas la première fois que Lord Sawyer observait, couché au sol, le museau déposé entre ses courtes pattes et les longues oreilles étendues de chaque côté de sa lourde silhouette, son jeune maître remplir sa vieille charrette de choses étranges et inconnues pour cette pauvre créature. Depuis quelques semaines déjà, le gardien du cimetière répétait ces mêmes gestes à une fréquence qui importait peu pour le basset, mais cette fois, Lord Sawyer était inquiet. Quelque chose était différent, mais quoi? Lorsque son maître lui donna l’ordre de monter à l’avant de la charrette, le chien émit un cillement auquel Dick réagit avec impatience. Même sa vieille jument grise réagit en se tournant vers Lord Sawyer comme pour lui faire comprendre que plus vite il obéissait, plus vite ils seraient tous rentrés à la maison.
« Lord Sawyer! Ne me force pas à taper tes grosses fesses! ». Malgré le ton autoritaire qu’utilisait Dick, jamais il n’aurait levé la main sur son animal et de toute façon, son chien ne pouvait comprendre la fausse menace qu’il venait de lui faire. Le jeune homme laissa tomber sa tête vers l’arrière en soupirant bruyamment : « Aller! ». Finalement, le basset se décida enfin à lui obéir, jugeant qu’il était préférable d’accompagner son maître que de rester seul dans le cimetière. Dick l’aida à monter à l’avant de la charrette et lorsque la bête fut bien installée, le jeune homme monta à son tour. Il jeta un regard rempli de tendresse à son fidèle compagnon et vint lui gratter derrière les oreilles. Lord Sawyer, qui adorait les caresses, se mit à branler la queue; le moment présent était tout ce qui importait à l’animal et en ce moment, il était heureux d’être en compagnie de son maître.
« Regarde, papa va demander à la jument d’avancer et… ». Dick émit un son avec sa bouche et la charrette se mit à avancer. Il tourna les yeux vers son animal avec un grand sourire. Lord Sawyer aimait lorsque le gardien du cimetière lui parlait sur un ton amical comme il le faisait; il se sentait rassuré et en sécurité. Il arrivait parfois à comprendre le sens des sons qui s’échappaient des lèvres du jeune homme, mais seulement lorsque ces sons étaient associés à des choses concrètes. Par exemple, si Dick disait le mot « os », Lord Sawyer pouvait s’attendre à recevoir une récompense et des récompenses, lorsque l’on est le chien du gardien du cimetière, il y en a!
***
« Nous sommes présentement près de la célèbre Tour de Londres! On entend parfois des choses effrayantes à son sujet, mais heureusement pour nous, là n’est pas notre destination! ». Dick parlait toujours à son chien, sa seule motivation à demeurer en vie. S’il n’avait pas été de Lord Sawyer, qui sait ce qu’il serait advenu du gardien du cimetière… « Qu’est-ce que… ». Cette fois, le ton du jeune homme était différent et le jeune basset leva la tête pour essayer de voir ce qui semblait perturber son maître. À quelques mètres plus loin, deux femmes courraient, longeant les hauts murs de la prison. La curiosité s’empara du gardien du cimetière, mais il ne pouvait pas s’y abandonner… pas avec un tel chargement à l’arrière de sa charrette. Mais la direction des deux femmes était la même que la sienne. Ainsi, lorsque la jument tira la charrette jusqu’à un tournant, Dick aperçut l’une des demoiselles enjamber des caisses de bois pour se hisser par-dessus le haut mur. Elle n’y demeura pas longtemps, car il la vit tomber de l’autre côté du mur. Lord Sawyer se mit à grogner faiblement. « Chut! ». Dick observa la deuxième jeune femme faire comme la première. Mais que se passait-il? Un cliquetis de porte se fit entendre de l’autre côté de la rue suivi d’un : « Monsieur Fusslebottom! Je vous attendais plus tôt! ».
Le gardien du cimetière fit avancer sa jument près de la porte ouverte devant laquelle se trouvait maintenant un petit homme rond aux traits déformés par l’âge. « Que faites-vous? Dépêchez-vous de décharger tout cela avant que l’on vous aperçoive! ».
Dans un temps record, Dick déchargea la cargaison destinée au vieil homme, reçut son paiement et fut prêt à partir, mais quelque chose le tracassait toujours. La vision des deux jeunes femmes escaladant le mur de la prison ne cessait de bombarder son esprit de questionnements. Lord Sawyer aussi semblait préoccupé par quelque chose; il ne cessait de fixer le haut du mur, tremblant légèrement.
« Et si nous allions voir ce qu’il se trame, toi et moi? ». Sans attendre le consentement de l’animal, qui ne viendrait jamais, Dick, après avoir déplacé la charrette pour la stationner, sauta en bas de cette dernière et tapa sur ses cuisses pour ordonner à Lord Sawyer de faire la même chose. « Papa va monter par là… Cherche une autre entrée, Lord Sawyer, cherche! ». Ne comprenant pas un mot de ce que son maître venait de lui ordonner, le jeune basset pencha sa tête sur le côté alors que Dick lui tournait déjà le dos pour enjamber, à son tour, les caisses de bois. Effrayé par cette nouvelle perspective d’être seul, Lord Sawyer tenta de suivre son maître, mais ses pattes étaient beaucoup trop courtes; il ne pouvait monter sur le mur! L’animal se mit alors à pleurnicher. De son côté, Dick venait d’atteindre le haut du mur. Comment les femmes étaient-elles descendues? Il scruta le sol à la recherche de quelque chose lorsqu’il aperçut la première des femmes, étendues sur le sol. Il reconnut immédiatement la veuve Ravenswood. Sans réfléchir une seconde de plus, Dick entreprit de se laisser tomber de l’autre côté du mur en se cramponnant, afin de contrôler sa chute. Néanmoins, le mur était si haut que dès que ses jambes touchèrent le sol, il ne put rester debout et s’écroula au sol, près de Mélanie et de son amie qu’il ne connaissait pas.
« Vous êtes folles où quoi? » furent les seules paroles qu’il prononça en se roulant sur le côté pour se remettre sur ses pieds. Quelques instants plus tard, des petits pas de firent entendre et Lord Sawyer rejoint ce nouveau trio d’aventuriers. « Bon chien! ». Comment le basset avait réussi à pénétrer dans l’enceinte de la Tour? Le mystère demeurait complet…
Âge : 25 Emploi : Servante, fille à tout faire. Informations : Se pense orpheline ➸ Es servante pour Miss Bolton au bordel depuis toujours ➸ Est en réalité la fille illégitime de M. Harrington. Mais ignore tout, évidement ➸ Est sous la protection de Miss Bolton pour une obscure raison, mais la considère comme une mère. Même si cette amour n'est pas réellement réciproque ➸ Travail très dure chaque jour, mais ne s'en plein jamais ➸ Ne sais pas lire mais tente d'apprendre seule ➸ Parle assez peu, mais écoute beaucoup ➸ Peu avoir un tempérament de feu. Pourtant la plupart du temps elle sera douce, agréable et serviable ➸ Malgré son corps de femme c'est une enfant qui à grandi trop vite ➸ Son plus grand plaisir, courrir dans les champs sous la pluie. Ce sentir libre et sans attache ➸ Est "amoureuse" d'un homme qu'elle ne connais pas an réalité ➸ Dessine parfois le soir à la lumière d'une bougie, quand Morphée lui refuse ses bras. Avatar : Sophie Turner Quartier Résidentiel : Londres Messages : 482Date d'inscription : 29/09/2016
Sujet: Re: EVENT N°2 - LA TOUR DE LONDRES Mer 24 Mai - 12:47
Event n° 2
« La Tour de Londres »
Tour de Londres, 1891. Là sur son mur Indianna observait plus bah la scène qui se jouait. Veillant telle une bonne fée sur Percy. Ou alors se demandant simplement comment redescendre de là en réalité. La fatigue de son ascension se ressentait. La rousse restait donc là les jambes écartées ses cuisses nues contre la fraîcheur des pierres. En un sens, cela lui faisait du bien, il commençait à faire un peu chaud et Indianna avait toujours préféré eu un peu plus froid que trop chaud. Non pas qu'elle n'aimait pas cela, mais travailler en suant, elle avait horreur de cela. Son regard dévia du contre-bas, se portant sur l'horizon et la belle ville de Londres. Elle n'avait jamais eu l'occasion de la voir sous cet angle, ou de cet angle plutôt. En hauteur est quelle hauteur. Finalement d'en haut le mur paraissait plus haut que d'en bas. Un effet d'optique ou quelque chose du genre peut-être. La rousse avait presque le vertige. Où était-ce simplement la peur de tomber du mur. De craindre de se briser des os en cas de survie. Car oui, la mort était pour elle une solution préférable à des os brisés et à une quelconque autre forme de solution si jamais elle venait à faire un plongeant en bas
Un bruit se fit entendre. Le regard d'Indianna se reposa face à elle plus au loin. Elle vit un truc brillé au clair de la lune. Un bout de ferraille ou quelque chose. Ses yeux se plissant comme pour chercher à voir davantage, elle comprit rapidement qu’il s’agissait d'un grappin. Avançant doucement se soulevant sans quitter sa position à califourchon sur le mur de la Tour de Londres. Elle s’arrêta à une vingtaine de mètres du grappin alors qu'elle put commencer à voir une tête émarger. Elle observa simplement. L'homme de sa carrure, tourna son visage vers elle. Il l'avait remarqué. Elle ne bougea alors pas. Ignorant ce que cet homme et bientôt d'autres venait faire ici. Elle vit un petit groupe suivre la montée de l'homme. Un des deux autres plus chétif sembla "approché dans un équilibre parfait sur le mur certes épais, mais tout de même dangereux. Indianna se redressa, sans quitter sa position assise. Alors que la silhouette qui s'approchait fut assez près. La rousse fut surprise par les traits féminins de la silhouette. Vêtu tel, un homme, Indianna ne jugea pas. À vrai dire, elle trouvait cela oser et novateur à la fois. Elle avait toujours rêvé un jour de se vêtir tel un homme. Juste pour voire ce que cela faisait si le confort médiocre des robes qu'elle portait était pareil pour les hommes et leurs habits. La voix de l'inconnu, la sortie de sa surprise.
« Oh et bien écoutez avec grand plaisir. J'ai réussi à grimper, mais je me demandais justement comment descendre. Je n'y avais pas vraiment pensé. Merci. »
Avec lenteur et prudence alors Indianna s'éleva et quitta sa position de confort pour s'élever également. Quittant ses souliers, elle préféra garder les pieds nus, afin de sentir chaque pierre sous ses pieds et garder ainsi plus facilement l'équilibre. Risquer de tomber n'était en aucun cas une option. Ses souliers dans une main, elle suivit alors la femme jusqu'à ses compères.
« Bonsoir. Je suis Indianna... Mais au fait que se passe-t-il ici ? »
La servante se risqua à la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu'elle avait grimpé ici. Pourquoi tant de monde dans les parages. Pourquoi tant de monde encore aux pieds de l'édifice. Il y avait du grabuge partout et ce n'était pas dû au garde. D'ailleurs, la jeune femme se demandait comment elle n'avait pas été encore remarquée. Des gardes patrouillaient dans la cour, plus au loin. Mais les silhouettes sur le mur se reflétaient en bas. Se confondant avec celle du mur et des autres artifices de la cour. Mais peut-être était-ce mieux ainsi, que de se faire tirer tel un pigeon.
Sujet: Re: EVENT N°2 - LA TOUR DE LONDRES Jeu 25 Mai - 17:22
Event n°2 - La Tour de Londres
« curiosity often leads to trouble »
Visiblement, ça ne lui avait pas suffi de tomber de trois mètres. Mais l'adrénaline faisait faire des choses plutôt incroyables, et les endorphines de Melanie semblaient bien fonctionner pour le moment. On ne peut pas dire qu'elle réussit à réceptionner son amie de manière impeccable, il aurait fallu qu'elle ait plus de force pour cela. Mais au moins réussit-elle à amortir la chute de Johanna, bien qu'elle-même n'en avait peut-être pas besoin... Un deuxième choc, moins endommageant que le premier, mais qui n'arrangea pas la situation. Cependant, l'urgence les y obligeait. Melanie et Johanna tombèrent ensemble sur l'herbe, mais alors que la gravité les malmenait au sol, la jeune veuve entrevit une tête au-dessus du mur, au lieu de chute. Étais-ce la personne qui avait ouvert la porte qu'elle avait entendu et qui avait précipité leur descente? Melanie fit parler ses réflexes et agrippa son amie, se hissant vers la base du mur pour se plaquer contre la pierre froide, espérant que personne ne les distingue. C'était peine perdue, mais la jeune femme sentait qu'elle ne pouvait pas courir...
Lorsqu'elle comprit que les bruits qu'elles entendaient étaient la personne qui descendait à leur recherche, Melanie sentit son coeur s'emballer dans la panique, et plaqua une main contre sa bouche en cessant de respirer, à la fois signe de terreur et de survie. Ses grands yeux marron roulèrent inévitablement vers l'endroit de la troisième chute... Mais l'éternelle mariée reconnut bien vite qui était à leur poursuite, et à cette vue, un grand sentiment de soulagement envahit Miss Ravenswood. Devait-elle être soulagée de voir Mr. Fusslebottom ici? Elle ne savait pas, en tout cas c'était ce qu'elle ressentait.
« Mr Fusslebottom! » s'exclama-t-elle avec un rare sourire qui se fâna progressivement.
« Vous êtes folles où quoi? »
Au vu de la situation, les bonnes manières n'étaient pas de mise, mais même Melanie ne le releva pas. Embarrassée par les faits, la jeune veuve se mit à bredouiller des choses qu'elle-même seule aurait pu vraiment comprendre.
« Non, je... Je n'espère pas. C'est pour cela que je suis venue, à vrai dire... »
La jeune femme réalisa qu'elle ne parlait pas sainement, finalement. Elle qui voulait la preuve qu'elle ne rêvait pas ce qu'il se passait chez elle, c'est en faisant cela qu'elle allait finir à l'asile si elle se laissait faire. Malheureusement perdre le contrôle de soi était inenvisageable. Cependant, elle n'avait aucune envie de se justifier pour autant. Elle avait ses raisons d'être ici, seules elle et Johanna le sauraient pour le moment. Ce qui était sûr, c'est qu'elle voulait savoir ce qui se trouvait entre les murs épais de la tour menaçante. Mais l'arrivée d'une brave bête l'excusa de toute explication. Un autre sourire se dessina sur le visage blanc de Melanie. Elle aurait aimé être un chien pour avoir autant de ressource et que personne ne la soupçonne. Peut-être avait-il creusé ou était-il passé par l'entrée tout simplement? Après tout...
« Vous avez amené votre chien ! » fit-elle, ravie. « Cela ne doit pas être un si mauvais endroit, après tout. »
Melanie s'était déjà rendue compte des "sixième sens" des chiens lorsqu'elle vivait encore à Thunder Mesa. Un de ceux de son père s'était caché sous les fondations du manoir pendant plusieurs jours avant le tremblement de terre fatal. Les autres s'étaient enfuis... Elle n'y avait pas cru, mais les faits étaient devant elle. Peut-être que si un chien entrait chez elle, la pauvre bête ne pourrait pas y rester longtemps. La jeune veuve essaya de se relever, mais la douleur à la hanche se fit plus vive que jamais. Ne pouvant empêcher une grimace, Melanie s'appuya contre le mur pour réussir à tenir debout. Elle avait dû sérieusement s'amocher en tombant, ce qui n'était pas étonnant... Les différentes couches de tissus de sa robe avaient peut-être un peu amorti un peu le choc, mais cela n'avait pas suffi à lui éviter d'être blessée. Johanna avait peut-être été épargnée, c'était déjà cela. En tout cas, elle ne savait pas comment elle allait pouvoir se déplacer sans l'aide de quelqu'un. Melanie inspira l'air entre ses dents, fermant les yeux jusqu'à ce que la vague de douleur s'atténue quelque peu. Avant de relever la tête vers le fossoyeur.
« Êtes vous venu pour découvrir ce qu'il y a dans la tour vous aussi, Mr Fusslebottom? Je conçois que mon comportement peut vous troubler... Mais voyez-vous, il faut que je sache... »
La jeune veuve regarda la tour à son tour. Son inquiétude ne tarit pas, surtout depuis qu'elle avait découvert pleinement sa douleur à la hanche. Elle avait envie de soulever ses jupons pour voir à quel point elle avait été amochée, mais cela n'était ni le temps ni l'endroit pour pratiquer ce genre de décadence. Cependant, sa curiosité envers l'endroit n'avait pas désempli pour autant. Mais lorsqu'elle se rendit compte des silhouettes mouvantes dans l'obscurité, son coeur se serra. Combien étaient-ils? ... Étaient-ils tous venus pour percer le mystère? Pas étonnant vu le nombre de curieux devant l'établissement. Ceux ici étaient juste des curieux qui avaient réussi à pénétrer l'enceinte... elles y compris. Melanie ne réussit pas à prendre conscience du nombre qu'ils étaient, mais cela lui parut énorme. Avec cela, les gardes allaient se rendre compte qu'il y avait du mouvement à l'intérieur, c'était quasiment certain. Un pressentiment terrorisant qui s'emparait de Miss Ravenswood et qui se lisait sur son visage. Ils venaient de s'embarquer dans une soirée qu'ils n'oublieraient sûrement pas... enfin s'ils avaient la possibilité de s'en souvenir.
Sujet: Re: EVENT N°2 - LA TOUR DE LONDRES Mar 30 Mai - 0:32
Event n°2 - White Tower
« i heard screams and death at the prison »
15 mai 1891.
Les ruelles de Londres grouillaient anormalement dans cette nuit de printemps. L'heure était à la fraicheur et si personne ne se surprenait à voir des silhouettes lourdement encapuchonnés se glisser dans l'obscurité, tout le monde pouvait sentir comme une mouvance à travers les esprits. Les aiguilles de Big Ben luisaient à la lueur de la lune, déversant son information chiffré à tous les regards. Les gardes, quand ils ne fixaient pas vaguement l'horizon devant eux, jetaient des regards las à cette solide divinité, priant que le temps n'accélère sa course pour arriver jusqu'à la délivrance. Car cette nuit, plus que toutes les autres, était de plus en plus étrange. Un oiseau attaquant les gardes, des bruits de pas tout autour d'eux sans qu'ils ne puissent distinguer leurs auteurs, un garde disait même avoir aperçu une Dame Blanche trainant non loin des ruelles alentours. Tout ceci sonnait comme de mauvaises interventions d'esprits frappeurs. Il n'en fallait pas plus pour faire suer quelques gardes dont les nerfs les rendaient de moins en moins attentifs.
Tic, tac. Il était à présent 21h12 quand un garde un peu plus gradé que les autres passa à travers les rangs pour frapper le sol de son imposante lance. Un code discret mais présent pour annoncer la fameuse relève de la garde. Bientôt, il n'y aurait plus un chat dans la cour, que des ombres. Ce fut donc avec un pas ailé et rapide que les gardes soupirèrent de joie en prenant doctement la route principale, faisant un dernier tour de la cour. L'un d'entre eux exulta qu'il allait enfin pouvoir vider son stress dans une fille de joie, tandis qu'un autre, un peu plus au fond, pensait qu'il s'agissait d'un jour de plus où il survivrait pour dire bonne nuit à sa femme et à ses enfants. S'il avait su que son métier pourrait consister en des gardes aussi... inhabituelles, peut-être que jamais il ne se serait engagé.
Alors que les autres passaient entre la porte de service et un buisson sans intérêt, le petit garde s'arrêta en entendant un bruit, dirigeant son regard vers l'arbuste. Il s'approcha, lentement, en sueur, tenant sa lance en avant. Il était terrifié, mais restait un homme zélé. Mais déjà un autre soldat se retourna vers lui et l’invectiva de ne pas rester plus longtemps dans cet endroit je cite "moisi et tourne-boyaux". La relève, c'est sacré. Le petit garde ne le se fit pas dire deux fois, et s'il avait su, il n'aurait pas étrangement pas regretter son choix. Avant de rejoindre ses collègues, il ne manqua cependant pas de vérifier l'ouverture de la porte de service, qui n'était pas encore fermé. Remarquant ce détail d'une importance capitale, il sortit un trousseau pour fermer celle-ci et repartit.
La cour se vida rapidement après cet incident sans conséquence. A présent vide, vous ne pouvez apercevoir qu'au fond de la cour un homme assis sur une chaise, la tête baissée sur le torse. Impossible de le reconnaître, mais vous voyez parfaitement qu'il dort. Ne faites pas de bruit afin de ne pas réveiller le loup qui dort. La voie est libre, mais pour combien de temps encore ? Faites vos jeux.
- Déroulement de l'Event -
Bienvenue dans ce deuxième tour de piste ! Voici les rappels:
• Il n'y a pas de minimum de mots pour participer, l'important étant que vous confirmiez votre action et que vous donniez du contenu pour les autres joueurs.
• Vous avez deux semaines pour répondre. En cas de non-réponses durant ce laps de temps, votre personnage sera un peu plus malmené que le autres.
• Ce deuxième tour complètera définitivement le tour de présentation précédent. Ainsi, ceux qui auront pénétrer la cour devront à présent décrire l'entrée dans la Tour. Les autres ont encore le temps de décrire leur entrée dans la cour et devront rattraper le train en marche jusqu'à l'intérieur de la Tour. Votre ordre d'arrivé à celle-ci reste celle de votre envoi de réponse.
• Il est encore possible, durant ce tour, de vous inscrire si cela n'a pas déjà été fait, en envoyant un MP au Staff.
• Un Topic de Discussion dédié aux membres de l'Event vous est reservé [ICI].
• La prochaine intervention du MJ sera le lundi 12 Juin.
Sujet: Re: EVENT N°2 - LA TOUR DE LONDRES Jeu 1 Juin - 8:53
Event n°2 - La Tour de Londres
« LEAVE THEM UNDERGROUND »
Tour de Londres, 1891.
Gerald était toujours soigneusement son buisson, pensant être parfaitement dissimulé dans la pénombre malgré sa carcasse. Alors qu’il scrutait l’aller-retour des gardes, il entendit du bruit un peu sur sa gauche, vers l’entrée principale de l’enceinte et vit un oiseau agresser sans raisons les gardes. Il aperçut alors une silhouette élancée et décharnée se faufiler sous la lumière de la Lune et venir dans sa direction avant de disparaître dans l’ombre nocturne de la Tour. Gerald perdit donc son visuel mais cela ne le rassura pas. Plus nerveux, il remit à inspecter les rondes des gardes, cherchant une faille dans leur passage. Puis, une voix s’adressa brutalement à lui et il se redressa vivement, sur ses gardes, prêt à frapper la silhouette dans le bas du ventre. Cependant, le bref discours que l’inconnu eut le temps de dire avant que le poing de Gerald ne parvienne à son estomac eut l’avantage d’arrêter ce dernier, lui indiquant qu’il n’était pas un ennemi et même un allié. Il lui demanda alors s’il était doué en crochetage. Question plutôt insolite hors contexte mais qui prenait son sens dans la situation. Gerald se détendit et se renfrogna derrière son buisson avant de murmurer doucement :
— J’ai des connaissances, mais je n’ai jamais eu l’occasion de pratiquer.
Cela n’allait pas tellement les arranger, en vrai. Mais il avait au moins la théorie, apprise il y a longtemps par un membre d’équipage sur un des navires sur lesquels il avait œuvré. Une nouvelle silhouette s’approcha de lui et cela commença à agacer profondément le barbier. Combien de personnes étaient au courant du petit raid sur la Tour exactement ? Si cela continuait d’affluer, ils auraient pu forcer le passage par la porte d’entrée et tout ceci aurait été beaucoup plus simple et rapide et cela ne l’aurait pas obligé à se tenir accroupi derrière son buisson. Puis il reconnut d’abord la chevelure de feu de Percy, puis les traits de son visage. Gerald fronça alors les sourcils comme le nouvel arrivant prononça son nom, confirmant donc son identité d’une certaine façon. Il n’avait jamais trop parlé à Percy, mais il savait en revanche qu’il était un brave garçon, très gentil et qui ne faisait pas trop d’histoires. Enfin, c’était ce qu’il pensait naïvement. Car sa présence ici indiquait qu’il les cherchait plutôt, les histoires. Il le regarda avec incompréhension avant de finalement prendre la parole sur un ton presque autoritaire et parental :
— Mais que fais-tu ici enfin ? Fergus n’est pas au courant ?
Il se rendit compte que le reproche d’avoir fait ceci dans le dos de Fergus était tout aussi valable pour lui. En effet, il s’était rendu ici par excès de zèle, après que Lydess lui ait donné ces informations sur le lieu. Il songea alors au fait que c’était peut-être justement Fergus qui avait envoyé Percy et dans ce cas-là, le barbier serait dans de plus gros problèmes que le jeune homme en face de lui. Il fit un signe de la main en indiquant de laisser tomber. Il reporta alors sur la garde qui se relevait. Gerald manquait cruellement de vigilance, cependant. Il n’avait pas remarqué la silhouette assise derrière lui, sur le mur, ni les autres qui dégringolaient ou longeaient discrètement la petite muraille. Après tout, certains n’étaient absolument pas dans son champ de vision mais il n’avait clairement pas remarqué ceux au plus proche de lui, excepté Percy et l’inconnu aux yeux jaunes et à l’oiseau. La porte de service était non loin de son petit groupe. Le garde referma la porte et, au moment de repartir, sans prévenir, Gerald surgit de derrière le buisson, s’approcha dans le dos du garde aux clefs et l’empoigna à la gorge.
Il s’exposait certes mais le seul garde au regard de qui il aurait pu être soumis avant la tête posée sur son torse, semblant dormir. Le petit garde se débattit alors mais Gerald parvint à le bâillonner en planquant simplement sa grande et large main sur sa bouche. Le barbier ne manquait pas de force. Il en avait eu besoin pour voguer en mer. Il le priva donc d’air, le trainant lourdement vers le buisson, guettant à droite et à gauche qu’un autre garde n’arrive pas. Mais rien la voix était libre. Le jeune garde finit par perdre connaissance et cessa donc de se débattre. Il l’allongea, prit son pouls pour s’assurer qu’il n’était pas mort et s’empara du trousseau de clefs. Il se tourna alors vers Percy dont la morphologie correspondait mieux à celle du soldat, par rapport à l’inconnu et lui-même.
— Prends ses vêtements, Percy. Ça peut être utile.
Ne prenant pas la peine de savoir si le jeune homme allait le faire ou pas, il se tourna vers l’inconnu et lui tendit la main afin qu’il la serre.
— Gerald Fogg.
Il n’avait pas besoin d’en dire de plus. De toute façon, il se doutait qu’il ne recroiserait sûrement jamais l’homme après cette petite escapade nocturne. Il regarda Percy puis l’inconnu et lança rapidement :
— Il est encore possible de faire chemin arrière si vous voulez, mais décidez-vous tout de suite.
Il disait cela plus pour Percy en vérité, mais il n’allait pas le forcer à quoique ce soit. Il était un adulte maintenant et donc responsable de ses choix. Gerald sortit de derrière le buisson et s’approcha furtivement de la porte de service, à moitié accroupi dans le noir, passant devant l’homme endormi qui se trouvait non loin de la porte. Le trousseau était grand et faisait du bruit. Mais la respiration longue de l’homme tout en noir indiquait qu’il dormait sûrement profondément. Gerald chercha donc la clef parmi celles du trousseau qui devaient en comporter une quinzaine. Par chance, la porte s’ouvrit sur la quatrième. Il se faufila alors à l’intérieur de la Tour, laissant la porte de service entrouverte. Il se rendit alors compte qu’il n’avait alors absolument aucun plan de prévu à l’intérieur. Mais si Percy et l’autre homme le suivaient, peut-être qu’à trois, ils auraient une idée.
Sujet: Re: EVENT N°2 - LA TOUR DE LONDRES Jeu 1 Juin - 15:46
Event n° 2
« Tour de Londres »
15 mai 1891
Gérald semblait aussi surpris que Percy de leur présence mutuelle en ces lieux sordides. Il fallait comprendre la spontanéité de la réaction du premier protagoniste. Comment imaginer le cadet Mortimer, simplet notoire, maladroit crédule à l’émotivité exacerbée, prendre l’initiative de s’aventurer, seul et sans permission, dans cet épouvantable bourbier qui faisait fantasmer le Londres dans son entier ? La frayeur qu’inspirait ce mystère n’épargnait aucune classe, ne se souciait d’aucune hiérarchie. La noblesse et la bourgeoisie ne dormaient plus ses leurs deux oreilles, depuis que les victimes n’étaient plus d’insignifiantes prostituées de Whitechapel qui, après tout, avaient mérité leur sort de par la médiocrité de leur vie. C’est tremblant qu’ils peinaient à s’endormir entre leurs draps de soie, se réveillant en sueur, épouvantés, lorsqu’un de ces atroces hurlements déchiraient la nuit. Quant aux classes défavorisées, la peur qui leur rongeait les entrailles étant quotidienne, ils subissaient avec résignation ce nouveau danger qui s’accumulait au lot de ceux avec lesquels ils composaient déjà.
D’un ton paternaliste, dans lequel on percevait une note de sévérité, due sans doute à de l’incompréhension et à une surprise désagréable, il lui demanda si Fergus était au courant de sa petite escapade nocturne. A l’évocation de son mentor auquel il ne cachait d’ordinaire pas la moindre broutille, le sang afflua aux joues de Percy qui s’enflammèrent. Il baissa la tête, penaud. Il ne se sentait guère diminué par l’intonation paternelle de Gérald. Parce qu’il se savait émotionnellement un enfant, et parce que l’âge de son acolyte lui permettait ce genre de liberté. C’est le fond du message qui blessa Percy, le ramenant aux remords qui lui chamboulaient l’âme, persuadé de son ingratitude absolue envers le chef de la Tribu. Il baissa piteusement la tête sous la question presque rhétorique, honteux de son attitude qu’il savait lui-même inqualifiable. Mais d’un geste désinvolte de la main, avant même que le jeune roux ait pu trouver une réponse convaincante, Gérald lui signifia que cela n’avait plus tellement d’importance, à présent qu’il était là et qu’il avait réussi à passer l’enceinte de la Tour.
Soulagé de ne pas avoir à fournir d’explications, Percy jeta un coup d’œil aux alentours. Soudain, il vit des ombres glisser le long des murs de l’enceinte. Lui qui s’attendait à une aventure solitaire, il s’était lourdement trompé. Mais que diable venaient faire tous ces gens ce soir ? L’information semblait avoir été placardée dans tous les murs de la ville. Percy décida d’ignorer ses silhouettes casse-cou qui se livraient à la périlleuse escalade du mur d’enceinte et revint à Gérald et à l’autre homme qu’il ne connaissait pas. Son acolyte, savamment dissimulé derrière un buisson, semblait préoccupé par quelque chose qui se trouvait derrière le cadet Mortimer. Un tintement de clé le fit se retourner. Un garde frêle s’attelait à clore la porte de service menant à l’intérieur de la Tour. Une fois sa tâche achevée, Gérald bondit sur le jeune homme, faisant sursauter Percy au passage. L’alerte qu’il aurait pu vouloir donner à ses collègues fut étouffée par la large main du barbier qui le bâillonna sans ménagement, son second bras serrant le torse du petit garde tel un étau, le réduisant ainsi sans peine à l’immobilité. L’homme se débattait de plus en plus faiblement, ses paupières papillonnant comme pour lutter contre l’inconscience. Soudain affolé par la tournure des évènements, le gentil rouquin réprima un cri, et, posant une main sur le bras de Gérald qui étouffait ce pauvre garde, il lança de la voix la plus basse qu’il put :
- Attention Gérald…Tu vas…le…le tuer !
Mais déjà Gérald avait déjà entraîné le corps inerte vers le buisson, et s’était assuré qu’il était encore en vie avant de lui dérober son trousseau de clefs. Lorsqu’il se tourna vers Percy, lui ordonnant de prendre les vêtements du garde, il obéit, comme soulagé d’avoir à suivre des initiatives qui n’étaient pas le siennes. Qu’il soit parvenu à franchir le premier poste de garde seul était déjà un exploit. Il était un suiveur, et non un meneur, aussi suivre les directives de son acolyte lui correspondait très bien. Il s’empressa donc de se défaire de sa chemise de toile brune et de son pantalon de coton grossier, exposant son corps vêtu uniquement de sa chemise de dessous aux frimas de la nuit. Quelques secondes après, il enfilait l’uniforme dont il avait dépouillé le petit garde, laissant sans remords aucun ses grossiers vêtements près de lui. Par chance ils avaient la même physionomie, à peu de choses près, aussi l’habit lui allait comme un gant.
Regardant à présent Gérald comme pour attendre ses prochaines directives, il le vit se tourner et saluer l’autre homme qui se trouvait avec eux. Ne voulant outrepasser les limites de l’impolitesse, Percy se tourna vivement, tendant sa main et bredouillant :
- Pe…Percy.
Lorsque Gérald offrit aux deux hommes la possibilité de rebrousser chemin, Percy n’en crut ses oreilles. Pour une fois qu’il avait tenté et mené à bien une entreprise, il était absolument hors de question qu’il abandonne, plus encore à présent qu’un membre de la Tribu se trouvait à ses côtés. Et puis, bien qu’inutile, que se passerait-il si il arrivait par malheur quelque chose à Gérald, et qu’on apprenait que Percy l’avait lâchement abandonné ? Décidément non. Le jeune simplet ne sera pas taxé de couardise. Il tenta de lancer à son acolyte un regard hardi, tout en lui répondant d’un ton qui voulait allier fermeté et détermination :
- Non…Je viens…avec toi…Je n’ai…pas peur.
Puis il suivit celui qui était devenu son meneur pour la soirée, passant presque agenouillé et à tâtons près du garde qui sommeillait devant la porte de service, que Gérald entreprit d’ouvrir, en essayant les clefs du trousseau, les faisant tinter au minimum. Par chance, il réussit rapidement et la porte grinça très légèrement en s’entrouvrant, laissant passer les trois ombres masculines au creux de la Tour. Ils avaient réussi. Ils y étaient enfin. Ils n’avaient pas de plan, mais, pour Percy rien de nouveau ; il n’avait, en effet, depuis qu’il avait entrepris cette démarche périlleuse, pas même esquissé dans son esprit la moindre ébauche d’une quelconque stratégie. La chance et le hasard, qui semblaient être de son côté ce soir, peut-être joueraient-ils encore en sa faveur. Et, rassuré par la présence des deux hommes, et surtout de son compagnon membre de la Tribu, il en profita pour lui demander :
Sujet: Re: EVENT N°2 - LA TOUR DE LONDRES Jeu 1 Juin - 21:27
Event n°2 - La Tour de Londres
« HIDE AND SEEK »
Tour de Londres, 1891.
L'obscurité n'empêchait pas le regard perçant d'Harry de faire le tour de lui-même, observant avec une attention toute particulière les ombres qui descendaient et filaient sur les remparts tels des mouches en perdition. Il n'en fallait pas plus pour le rassurer de cet entreprise. Par chance, il n'était absolument pas à la recherche de la célébrité à travers cette découverte. Bien au contraire, cela serait comme un secret qu'il chérirait dans le fond de son cœur -et bien plus encore s'il découvrait que l'individu coincé dans cette Tour se trouverait être Jack l'Éventreur. Mais les suspicions ne pouvaient aller de bon train quand soudainement des gardes marchèrent rapidement au devant de leurs buissons.
Chacun des trois hommes s'étaient penchés dans les buissons, sans faire de bruit. Ce n'était sans imaginer que la pie d'Harry, que l'on ne pouvait contrôler aussi aisément qu'un humain, ne fasse battre ses ailes à travers les feuillages. Le dernier des gardes, un jeunot fragile, s'approcha d'eux en tremblant, mais fut interpeler avant qu'il ne puisse découvrir quoique ce soit. Tout ceci aurait pu s'arrêter là quand de par un excès de zèle, il alla vérifier que la porte de service était bien fermée pour finalement bien véritablement la refermer. Harry se mordit les lèvres et le poing contre la cuisse. Qu'importe le crochetage, cette porte était bien ouverte depuis assez longtemps et ils avaient perdu leur temps à bavasser. Quoiqu’à présent, le crochetage était une véritable potentialité.
Mais une fois de plus, les plans d'Harry se faisaient contrecarrer par cette armoire à glace boudeuse qui s'attaqua au garde. Que le vétérinaire fut un détective amateur et un peu hors la loi, d'accord, mais qu'il fut un assassin ou un complice, jamais ! Il rejoingnit l'excalamation de Percy, quelque peu affolé à son tour.
- Arrêtez ça immédiatement ! Vous êtes complètement taré !
Ce fut avec un soulagement puissant qu'il se rendit compte qu'il n'était finalement qu'inconscient et dormant du sommeil du juste. Voilà un preux chevalier qui ne reviendrait pas de sitôt fermer des portes dans le dos de cambrioleurs détectives. Harry soupira, si son père apprenait que cette agression s'était fait avec sa silencieuse contemplation, il allait passer un mauvais quart d'heure. Mais l'idée n'était plus à l'inquiétude, car si les deux hommes semblaient se connaître et l'un pouvoir donner des ordres à un autre, Harry n'en savait pas plus ni d'Adam ni d'Eve. Ne pouvant donc donner son nom de famille, car il suffirait qu'un seul de ces hommes connaissent le nom du chef de Scotland Yard -et des hommes connaissant Fergus ne pouvaient que le savoir, et Harry serait aussitôt vu comme un complice des garde, le vétérinaire se départit donc d'un simple soupir.
- ...Harry, pour ma part.
Il regarda avec un sourire narquois le jeune homme se changer, avec un corps un peu moins frêle que le sien, totalement squelettique. Si jamais ils se faisaient prendre, nul doute que Percy pourrait les faire passer pour des prisonniers à ranger en cellule. Il jeta un rapide coup d'oeil derrière lui pour voir les autres ombres et l'inquiétude commençait à percer en lui. Ce n'était plus une enquête, c'était une véritable expédition. Lorsque Gerald demanda s'ils voulaient continuer l'aventure malgré le danger, l'oiseau émit un petit piaillement tout en secouant ses ailes. Harry hocha tout simplement la tête. Comme si la réponse avait une quelconque importance, est-ce qu'il croyait vraiment qu'une seule de ces ombres allaient faire demi-tour après avoir pris tant de risques ?
Sans plus attendre, il suivit les deux hommes dans la pièce, non sans avoir jeter un coup d'oeil à l'homme en noir qui dormait plus loin. A peine fut-il entrer et avait-il pousser la porte pour qu'ils ne se fassent pas remarquer qu'il entendit du bruit de l'autre coté. Des bruits de pas et de murmures. A la question des deux autres hommes qui étaient clairement venus sans l'intelligence d'un plan, tout comme lui, Harry redressa sa tête pour étendre sa haute stature et fit en les regardant.
- Alors je suppose qu'on devrait attendre "tout le monde" avant de continuer. Je ne sais pas très bien pourquoi toute la capitale est au courant, mais je vous jure que ce n'est pas une aventure pour n'importe qui.... on est tellement dans la merde.
Plus ils seraient nombreux, plus ils auraient de facilité à se démarquer de tout, ils ne tiendraient pas trente secondes dans cette foutue tour sans être un véritable troupeau d'éléphant dans un magasin de porcelaine. Cependant, il commença à sortir un plan (volé à son père) de sa poche et l'étendit sur une caisse à sa gauche pour la lire en silence et avec concentration.
Sujet: Re: EVENT N°2 - LA TOUR DE LONDRES Mer 7 Juin - 23:33
Event n°2 - La Tour de Londres
« Baby loves to dance, but to dance in the dark »
15 Mai 1891
Les briques glacées de la muraille qui entourait la cour répandaient leur froideur sur mon dos à travers mes vêtements. Pourtant, je portais un manteau, une chemise, et un gilet de corps. Malgré toute cette épaisseur, la froideur du mur me glaçait le dos. Ou alors était-ce l'aura que dégageait cette sombre nuit de printemps.
Je me tins debout, immobile, tel un mannequin de bois que l'on utilise pour disposer les vêtements dans les vitrines d'une échoppe de White Chapel. J'osais à peine respirer. À chaque inspiration, il me semblait aspirer encore plus la noirceur de la nuit. À chaque expiration, j'avais l'impression de rendre l'âme, comme si mon souffle était le dernier.
L'homme au loin semblait avoir rappelé son oiseau, et discutait avec un de ses semblables. Étrange, ils n'avaient pas vraiment l'air de gardes de Sa Majesté, encore moins de hauts-gradés de Scotland Yard ou de je ne sais quelle organisation. Mais comme on dit, les apparences sont trompeuses. Et je ne le sais que trop bien. Mieux vaut rester discret et ne rien tenter. Attendre tel une statue semblait la seule solution possible.
Les deux hommes et leur piaf se dirigèrent vers la Tour. Ils furent rejoints par un troisième, qui profita de l'inattention d'un garde pour assommer celui-ci et lui dérober son uniforme. Quelle force. Quel courage. À cet instant précis, je souhaitai posséder une telle ruse. Malheureusement, mon corps dénudé de tout muscle proéminent ne serait pas capable d'une telle action avant un certain temps. Et encore.
Les deux hommes rentrèrent dans la Tour en ouvrant une porte. Je m'élançai à mon tour vers la porte, en espérant qu'elle reste ouverte pour que je puisse me glisser par l'ouverture. Heureusement pour moi, la porte resta entrouverte. Avant de me précipiter à l'intérieur, je décidai d'observer ce qui se passait à l'intérieur. Les trois hommes étudiaient une carte, tous penchés sur celle-ci. Profitant de leur concentration bouillonnante, je me glissai dans l'ouverture sans toucher ni le mur ni la porte, en prenant garde à n'éveiller les soupçons d'aucun des trois hommes. Aucun ne sembla remarquer ma présence. Je repérai un empilement de plusieurs caisses dans le fond de la salle. Je m'y précipitai - ou disons plutôt que je m'y rendis à pas feutrés. Quel soulagement, lorsque, en arrivant derrières les caisses, je constatai qu'aucun des trois n'avait rien remarqué.
Il ne me restait plus qu'à attendre. Je n'aurais plus qu'à les suivre de loin et à écouter leurs objectifs depuis mon mur de caisses. Les quelques murmures et bruits de pas venant de plus haut me firent réaliser que nous n'étions manifestement pas que quatre dans cette tour.
Londres renferme bien des surprises. Et j'allais le constater de mes propres yeux.
Sujet: Re: EVENT N°2 - LA TOUR DE LONDRES Sam 10 Juin - 13:53
EVENT N°2 - LA TOUR DE LONDRES
« ... »
15 Mai 1891
Lord Sawyer avait réussi la mission que lui avait confié son maître et il le savait! Heureux, la bête avait rejoint le fossoyeur en branlant son large fessier qui trahissait la gourmandise dont il faisait preuve et à laquelle Dick ne refusait rien. Tournant ses grands yeux pleurnichards vers le mur, il reconnut la gentille dame qui venait régulièrement au cimetière pour pleurer sur une pierre, mais Lord Sawyer ignorait pour quelle raison. Ces humains avaient parfois des comportements qui demeuraient inexpliqué pour le basset, mais son cerveau n’était pas programmé pour chercher à les comprendre. S’il se sentait bien, qu’il était heureux, qu’il mangeait bien et qu’en prime, il pouvait se coucher dans le lit de Dick, la nuit venue, alors rien d’autre ne l’intéressait!
Un peu avant cela, Dick avait tourné les yeux vers la veuve Ravenswood qui avait bredouillé quelque chose suite à la question impulsive de ce dernier, à savoir si les jeunes dames étaient folles. Ses sourcils s’étaient froncés légèrement en écoutant la jeune femme, mais cette dernière avait semblée plus détendue en voyant apparaître Lord Sawyer et Dick avait préféré ignorer la manière familière dont il s’était adresser à ces femmes d’un rang supérieur au-sien; s’il devait commencer à s’excuser, ce quatuor hétéroclite serait bientôt repéré par les gardes de la reine!
Lord Sawyer jetait de petits regards dans toutes les directions, les oreilles bien ouvertes; il entendait des bruits de pas tout autour et des murmures, mais les humains qu’il venait de rejoindre ne semblaient pas les entendre. La jeune femme qu’il reconnaissait tenta de se relever, mais dû s’appuyer sur le mur pour rester debout. Aussitôt, le jeune maître de Lord Sawyer s’était approché de Melanie en tendant les bras vers elle : « Vous êtes blessée? ». Dick semblait inquiet et la bête n’aimait pas lorsque le gardien du cimetière était inquiet. Ainsi, ne pensant qu’à lui, Lord Sawyer s’approcha de Melanie et se colla sur ses jambes, dans les tissues de sa robe, afin d’être lui-même rassuré. Néanmoins, la lourdeur du corps du chien et sa volonté à être si collé à la jeune femme firent en sorte que cette dernière perdit l’équilibre et tomba dans les bras de Dick comme si tout cela avait été orchestré. Loin de paraître intimidée par ce rapprochement fortuit, aux yeux de Lord Sawyer, néanmoins, la jeune veuve demanda : « Êtes-vous venu pour découvrir ce qu'il y a dans la tour vous aussi, Mr Fusslebottom? Je conçois que mon comportement peut vous troubler... Mais voyez-vous, il faut que je sache... ».
Dick posa un regard tendre sur le visage de la veuve Ravenswood en secouant légèrement la tête. Ignorant sa question, préférant ne pas répondre par un mensonge il dit : « Je ne crois pas qu’il serait sage de poursuivre cette exploration de la tour… ». Il allait enchainer en lui disant qu’avec sa blessure à la hanche, elle ne pourrait pas aller bien loin et serait rapidement repérée, mais le regard qu’elle lui lança lui fit ravaler ses paroles. Les femmes avaient ce don pour faire obéir les hommes à leur volonté que par un seul regard…
L’attention de Lord Sawyer fut attirée par quelque chose qui ressemblait à une porte qui s’ouvre et cette fois, il ne fut pas le seul. Dick et Melanie tournèrent tous deux la tête dans la direction du bruit et purent apercevoir des silhouettes qui entraient dans la tour. Le basset, sans attendre l’autorisation de son maître, se mit à gambader vers la porte; il avait reconnu son ami Harry! « Lord Sawyer! Ici! ». Avait chuchoté-crié le gardien du cimetière, en vain. Sa bête ne l’écoutait plus! Il tourna alors les yeux vers Miss Ravenswood et avec un étrange sourire lui dit : « Ce que chien veut… ». Visiblement, Melanie aurait besoin de son aide pour poursuivre cette aventure et c’est pourquoi que, sans prendre le temps de réfléchir à si cela était convenable ou pas (ou tout simplement s’il n’y avait pas une autre solution), Dick fléchit légèrement les genoux, glissa l’un de ses bras derrière les jambes de la dame et se releva avec cette dernière dans les bras. « Accrochez-vous bien autour de mon cou… ». Bien que la frêle constitution de Dick trahisse le peu de muscle qu’il possédait, il était en fait plutôt fort, le travail au cimetière n’étant pas de tout repos. Néanmoins, une chose était certaine : il y avait trop de tissu après cette robe! Le jeune homme garderait pour lui cette réflexion…
Alors que Lord Sawyer venait de rejoindre les quatre hommes dans la tour (dont un était plus discret), il vint immédiatement vers Harry en branlant la queue et en tentant de lui lécher les mains. Qu’il était bon de voir une personne de confiance dans ce lieu qui lui faisait dresser les poils sur tout son corps. Peu de temps après, Dick, après avoir jeté un regard derrière lui à l’amie de Miss Ravenswood pour l’inviter à les suivre, fit également son entrée dans la tour de Londres. Que ne fut-elle pas sa surprise en apercevant son chien en compagnie de son bon ami Harry et de deux autres hommes qu’il ne connaissait pas? « Que se passe-t-il ici? ». Visiblement, la tour attirait plus d’une âme en quête d’aventure.