Mutter. [PV Johanna E. Adler & Amy S. Adler]



 
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Mutter. [PV Johanna E. Adler & Amy S. Adler]

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Felix J. Adler
Felix J. Adler

Admin
Âge : 38
Emploi : Horloger Royal.
Informations : Souffre d'un autisme d'Asperger • Dyslexique • Est obsédé par son métier • Rêve de travailler sur l'horloge de Big Ben. • Insomniaque. • Parle peu • Se sent mal à l'aise dans une foule • A quelques bases d'Allemand et de Français • A le corps glacé et est d'une pâleur à faire peur • Origines Juives • Possède une Pamphobeteus Platyomma mâle pour animal de compagnie • Est le mari d'Amy S. Adler.
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MessageSujet: Mutter. [PV Johanna E. Adler & Amy S. Adler] Mutter. [PV Johanna E. Adler & Amy S. Adler] Icon_minitimeDim 2 Sep - 21:10



Mutter

« RUN BOY RUN »

Maison Adler, 31 mai 1892.

Felix profitait de ce début d’après-midi en compagnie de son épouse. Les émotions du mois dernier s’estompaient lentement, tout comme les blessures qui mettaient leur temps à cicatriser. L’horloger avait toujours mal à son mollet et boitait encore, s’aidant d’une canne que lui avait prêtée David le temps de sa réadaptation. Le chirurgien estimait même qu’il pouvait se considérer comme chanceux que les lésions de son muscle n’eussent pas été trop graves, sans quoi les séquelles auraient été permanentes. Cependant, il y avait toujours une certaine douleur qui persistait quand il se levait et il avait dû fermer temporairement son atelier le temps de sa convalescence. En revanche, Amy n’était parvenue à le convaincre d’arrêter les visites à domicile chez ses clients où les réparations demandaient le déplacement de Felix. Néanmoins, ce dernier restait prudent et faisait régulièrement des pauses quand son muscle lui tirait trop. Quant aux griffures sur son torse, elles avaient cicatrisé normalement, à la grande surprise de tout le monde. Il y avait juste une nuit, quelques semaines auparavant, où les blessures l’avaient étrangement lancé avant que la douleur ne s’estompe avec la venue de l’aube. Felix se portait donc globalement bien, malgré une fatigue encore présente.

Amy, quant à elle, c’était plutôt l’inverse. Physiquement, elle allait bien mieux depuis bien longtemps mais le choc de voir son mari au seuil de la mort puis la fausse couche qui en avait découlé l’avait marqué durement. Felix avait donc tenu à passer cette journée un peu spéciale à ses côtés afin de profiter tous les deux d’un moment tranquille. Ils avaient déjeuné avec les enfants avant de les avoir apportés à leur grand-père pour la énième fois quand les deux époux Adler désiraient un peu d’intimité dans leur demeure. Ils avaient besoin de ses quelques heures seuls pour, au final, juste profiter du calme. Felix n’avait jamais été du genre fête d’anniversaire pour lui. Il n’avait certes jamais été fête tout court et c’était tout juste si on le lui souhaitait quand il vivait à Liverpool. Mais le souvenir de cette ville était désormais bien lointain et enterré et Felix espérait qu’il finisse un jour par tout oublier. Non pas que cela le hantait réellement mais il craignait toujours une sorte de réminiscence de ces fantômes du passé. Surtout depuis qu’Emily leur avait rendu une petite visite l’an passé. Depuis, il avait une certaine appréhension d’un retour de la matriarche Adler dans sa vie.

Mais pour le moment, il était juste assis dans le canapé, buvant le thé qu’Amy lui avait préparé, cette dernière blottie contre lui. Il ne bougerait pas de chez lui pour le restant de la journée, même si sa jambe le lui avait permis, n’en ayant tout simplement pas envie. Felix était actuellement bien, bercé par un silence doux et serein, cependant marqué précisément toutes les secondes par l’horloge du salon. Il caressait les cheveux de son épouse tout en regardant ce qu’elle faisait, toujours sans prononcer un mot. Ils profitaient juste de l’instant, discutant de temps en temps, chacun sachant pertinemment que leur amour passionnel pour l’autre pouvait rapidement prendre le dessus et transformer leur après-midi qui partait pourtant sous le signe du calme. Au fond, les deux époux savaient que ce n’était qu’une question de temps avant cette heure qu’ils ne redoutaient en rien du tout, bien au contraire. Seulement, Felix était loin de se douter que sa journée serait chamboulée d’une façon bien opposée à celle de la consommation du mariage lorsque des coups furent frappés sur la porte d’entrée. N’attendant pourtant personne, l’horloger jeta un petit regard étonné à son épouse avant de se lever.

— Je vais aller voir, reste là…

Il déposa un baiser sur son front avant de se saisir de sa canne d’apparence simple – c’était un objet médical avant tout – et de se diriger vers la porte. Quand il s’agissait de sa maison, Felix n’hésitait à prendre les devants, même si cela le confrontait généralement à des inconnus faire du porte-à-porte qu’il finissait toujours pas remballer gentiment. Mais une fois qu’il dégagea l’entrée pour voir leur visiteur, il resta muet. C’était pourtant la personne qu’il aurait voulu le plus renvoyer paître, et sans la moindre once de politesse. Mais il resta figé en voyant sa plus grande crainte en chair et os devant lui. Il était tellement paralysé qu’il ne vit même pas si l’oncle Terence était présent avec elle, Johanna, sa mère, qu’il regardait droit dans les yeux comme si elle n’avait été qu’une hallucination. Malheureusement, il devait se rendre à l’évidence : la veuve Adler était bien présente devant lui, à Londres, après un peu plus de quinze ans. Felix avait presque passé la moitié de sa vie sans la voir et il ne s’en était pas mal porté, bien au contraire. Il finit par baisser les yeux, déboussolé, perturbé, se retenant à peine sur sa canne.

Il s’était bien gardé de parler de ses parents à Amy, même après la venue d’Emily. Il avait dû rapidement expliquer qu’il venait d’une riche famille de Liverpool mais n’était jamais entré dans les détails. Cependant, ce fut bien que des détails qui venaient de se matérialiser sur le pas de la porte de leur humble maison du quartier de Lambeth. Il refusait encore d’y croire. Ayant l’impression de vivre un cauchemar éveillé. Quelque part, il aurait presque voulu retourner dans le cimetière de Highgate. Il préférait affronter un loup-garou ou même une armée de vampires plutôt que d’être confronté à sa mère. Regardant toujours ses pieds, il n’eut pas la force de retenir la porte. De toute façon, avec son équilibre, il ne pourrait pas résister à un assaut, même si celui-ci venait de sa génitrice. Il resta donc immobile, complètement déconnecté, dans l’entrebâillement de l’entrée. Il aurait voulu prévenir sa femme, mais il savait que quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise, la veuve Adler parviendrait à retourner ses faits et gestes contre lui. Il savait que son couple avec Amy avait enduré de terribles épreuves, pas plus tard que le mois précédent et que rien ne semblait pouvoir ébranler mais il craignait que la langue de vipère de sa génitrice puisse venir effriter cette relation pourtant si pure qu’il avait avec la couturière.
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Amy S. Adler
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Amy est très douée dans son domaine, la couture. ⊹ Ressentais une profonde frustration envers son mari durant les cinq précédentes années, ce qui l'incitait à accepter plus facilement les avances d'autrui. ⊹ A des tendances névrosées et borderline. ⊹ Ne supporte pas/ou difficilement les enfants en bas âge. ⊹ Apprécie la compagnie de l'alcool et du tabac bon marché. ⊹ Est d'une grande immaturité. ⊹ Très facilement morte de jalousie en compagnie d'autres femmes. ⊹ Manque de confiance en elle-même et a souvent besoin qu'on la rassure sur son apparence. ⊹ Passe beaucoup trop de temps devant le miroir à peigner ses très longs cheveux noirs. ⊹ Femme de Felix J. Adler. ⊹ A ouvert récemment un bordel de luxe dans un vieil hôtel rénové de Whitechapel.
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MessageSujet: Re: Mutter. [PV Johanna E. Adler & Amy S. Adler] Mutter. [PV Johanna E. Adler & Amy S. Adler] Icon_minitimeMer 5 Sep - 14:18



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Mommy's coming to get you.

Chez les Adler, 31 mai 1892

Une après-midi qui commençait des plus merveilleusement bien. Felix se remettait de ses lourdes blessures, marchant encore avec une canne. Cela faisait maintenant un mois que ce terrible événement n'était plus qu'un lointain cauchemar dont il ne restait plus que d'indélébiles stigmates. Amy faisait de son mieux pour le soutenir dans cette trop longue convalescence, le convainquant d'arrêter son travail pour quelques temps. Il lui fallait beaucoup de repos pour bien cicatriser, des soins continuels, et surtout beaucoup d'amour. De ceci, la jeune femme lui prodiguait moult médecine. De cet enfant disparu, il ne restait plus rien d'autre qu'un triste souvenir. Si ce n'était pas cette fois-ci, ce serait une autre. Mais Amy n'était pas certaine de le vouloir. La déception était encore trop forte, le regret trop amère. Leur vie s'était remise du bon pied, il n'y avait plus qu'à espérer que rien d'autres ne viennent les interrompre dans leur bonheur. Bonheur qui ne cesserait pas au moindre pas de travers, forgé dans les années sombres d'un amour qui ne pouvait s'expliquer.

Un amour unique, qu'elle ne vivait qu'à travers lui, sans se soucier même de qui il pouvait être. Elle l'avait connu ce jour lointain, où il tenait sa propre boutique d'horlogerie, sans n'avoir connaissance d'aucun de ses amis ou de sa famille. Seul, un élecron libre qui ne s'accordait d'aucune fioriture. C'était l'homme entier dont elle était tombée sous le charme accidentel. Aujourd'hui encore, la couturière n'aurait su dire ce qui l'avait attiré: sa beauté insoupçonnée, cachée sous un air de premier de la classe ? La timidité dont il faisait preuve envers elle, avec beaucoup de tact et d'une galanterie que l'on croyait d'un autre temps ? Elle n'avait jamais cherché à en connaître plus sur l'homme qui partageait sa vie, plus que ce qu'il lui en laissait voir. S'il n'avait jamais ressenti le besoin de lui en dire plus, c'est que cela ne valait pas la peine, ou bien que ce fut des souvenirs trop douloureux. Elle ne voulait pas réveiller en lui d'anciennes blessures familiales, quelles qu'elles fussent. Tout allait actuellement bien dans le meilleur des mondes, elle et leurs enfants étaient toute sa famille, et c'était là tout ce dont elle avait besoin.

Les enfants avaient été envoyé leur grand-parent, après qu'un déjeuner d'anniversaire fut mangé. Pour profiter d'une après-midi entre amoureux, où Amy souhaitait sortir une nouvelle fois le grand jeu pour son mari adoré, ils rentrèrent à la maison. La première chose qu'elle fit après avoir déposer son manteau sagement à l'entrée, fut de tout aussi sagement lui faire un thé. Avant de moins sagement commencer à jouer avec lui. Pas longtemps, car le thé fut bientôt prêt, aussi Amy se blottit sur le canapé contre son homme. La douce odeur du thé, le silence confortable du salon, la chaleur humaine de leurs corps serrés, tout ceci, la jeune femme les savourait sans mot dire. S'il fallait attendre la fin de sa boisson pour regoûter à la prunelle de ses tendres lèvres, Amy en était bien capable. Comme à chaque fois qu'elle préparait un moment privilégié avec son mari, Amy se faisait la plus belle des femmes. Robe d'une grande qualité, presque royale; un soin méticuleux apporté au maquillage, pour tenter de sublimer son visage; elle passait également un temps fou à se coiffer, afin que nul cheveux fou ne vienne ruiner la splendide composition picturale.

Quand les coups à la porte retentirent, Amy soupira doucement. Elle n'appréciait pas que l'on vienne ainsi tout le temps ruiner son petit plaisir. Elle sourit pourtant à son mari, restant sagement assise sur le canapé. Peut-être était-ce quelqu'un, un client ou autre, venu souhaiter le bon anniversaire ? Aussi resta-t-elle bien sagement assise. Le temps passa, mais il ne revenait pas, restant bêtement et silencieusement planter devant la porte. Amy n'appréciant pas trop cela, finit par se lever. Qui était-donc cette personne ? La curiosité finit par l'emporter sur le reste. Lissant les plis de sa robe faite maison, la couturière s'approcha de derrière son mari, lui prenant amoureusement le bras. Devant eux, une femme d'un certain âge, mais qui ne manquait pas d'une classe absolument certaine.

- Bonjour, qui êtes vous ? Vous avez besoin de quelque chose ?

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Johanna E. Adler
Johanna E. Adler

Âge : 61
Emploi : Officiellement rentière. Officieusement, dirige les affaires Adler et Weil
Informations : -1m76.
-Grand Inspecteur Inquisitrice des Francs-Maçons (N°3 de l'Ordre)
-Possède 2 serpents, 2 pythons nommés Bruce et Diana.
-Alcoolique
-Grande forme physique
-Sait piloter et commander un navire
-Parle 7 langues: l'anglais, l'allemand, l'alsacien, le français, l'espagnol, le suédois et le cajun.
-Petite, elle a apprit à manier le sabre d'abordage. Elle a beaucoup oublié, mais a encore quelques restes.
-Emploie parfois des termes et un jargon de marin.

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MessageSujet: Re: Mutter. [PV Johanna E. Adler & Amy S. Adler] Mutter. [PV Johanna E. Adler & Amy S. Adler] Icon_minitimeLun 10 Sep - 13:25



Mutter

 « De bien funestes retrouvailles! »

 
Lamberth, 1892

De quoi était fait le monde?
Il pouvait se partager en 2 catégories: ceux qui ont un revolver et ceux qui creusent.
La femme qui descendait du fiacre sombre aux notes aussi lugubres qu'une nuit sans lune n'était pas du genre à appartenir à la seconde catégorie.
Ni même l'homme solidement bâti qui lui tenait la porte du véhicule.

Un ladre audacieux en quête de proie à rapidement détrousser dans ce quartier où les bourses étaient plus garnies que dans son lieu de résidence ne s'y trompa point. Tapi dans l'ombre, il croisa le regard de la blonde aux habits de prix et à l'attitude aussi huppée que désinvolte… et y lu un message: elle l'avait repéré… et Whitechapel était un quartier sûr ce soir… sûr car assez loin d'elle!
Le miséreux décida d'emplir son esprit de sagesse et s'éloigner le plus rapidement possible du périmètre immédiat de cette femme et de son garde du corps en rangeant frénétiquement son couteau dans sa poche.

-Pathétique! Murmura Johanna Adler avec amusement et mépris.
Ces traine-misères étaient décidément parfaitement à leur place dans leur boue, le nez s'enivrant de leurs propres excréments. Faibles! Tous autant qu'ils sont! Rêvant de révolutions qui ne viendront jamais!
C'était beau, la Révolution Française. Beaucoup la romançaient, l'imaginaient sous un jour qu'elle n'avait jamais eu!
Cela n'avait jamais été une révolution populaire: c'était une révolution de bourgeois qui possédaient l'argent et voulaient le pouvoir. Bourgeois qui entrainèrent le bas peuple après l'avoir embobiné de discours sur la liberté et un avenir soi-disant meilleur que les prolétaires ne connurent jamais.
Et cela n'avait été possible qu'uniquement grâce à un fait: un pouvoir faible, peu enclin à se tenir au courant de ce qu'il se passait sur le pas de sa porte et lâche!
La Reine était loin d'être tout cela.

Johanna Adler ne savait pas pourquoi, mais voir ce misérable se dégonfler comme une baudruche percée lui rappela ce point d'histoire.
Elle était une révolutionnaire en soi: féministe convaincue, plus par égoïsme que par réel intérêt pour la cause des femmes en général, elle profitait de la conjoncture actuelle qui voulait que la Royale Couronne soit ceinte par une femme!
Celles qui profitaient de cet avantage non négligeable avaient néanmoins son admiration: c'était là faire preuve d'intelligence.

Le moment était venu, les renseignements intéressants! Il était temps de rendre une petite visite de courtoisie à un fantôme qu'elle n'avait plus revu depuis 15 ans.
-As-tu pris le petit cadeau, Terence?
-Bien entendu. Répondit l'homme d'une vois presque sadique. Va-t-il l'apprécier à sa juste valeur?
-Il est peut-être dépourvu de raffinement, mais pas à ce point! Je l'ai quand même bien formé.
-Tu as essayé, du moins.
Elle coupa court d'un geste de main témoignant son agacement. Elle avait essuyé de multiples échecs, surtout avec sa progéniture, mais Felix était certainement le second dans la hiérarchie du pire après Simon, ce qui n'était une référence en soi.

Utilisant le pommeau de sa canne de prix, l'homme toqua à la porte.
Il entendirent les pas résonner de l'autre côté de celle-ci. L'oreille de la femme d'affaire lui révéla une information..
-Canne et claudication? Serait-il infirme?
-Ce n'est peut-être pas lui.
Le ton distrait de son frère la fit sourire. Un sourire dépourvu de douceur, d'émotion, de gentillesse.
La porte s'ouvrit sur ce sourire qui ne changea pas d'un pouce lorsqu'elle vit ce jeune visage presque oublié.
Il n'avait pas changé tant que cela en 15 ans. Certes, il avait pris de la maturité… et s'était même offert le luxe de se laisser pousser la barbiche, mais son regard n'avait pas changé.
Il l'avait reconnue. Cela était au moins flatteur qu'il ne l'ait point oubliée malgré les années
Son expression de surprise mêlée d'une crainte sous-jacente était un ravissement pour le regard de la Franc-maçonne.
Une femme s'approcha, s'enquérant fort poliment de son identité et des raisons de sa visite. Belle… trop belle pour lui… surement une courtisane qui acceptait d'échanger sa douceur contre quelques faveurs plus matérielles.
Certes, elle le savait marié, et père de famille, mais il n'était pas vraiment possible que cette femme soit son épouse.

-Bonsoir… Son regard de lionne ayant une gazelle en point de mire se braqua sur le pauvre Felix qui s'appuyait sur une canne. Elle savait qu'elle était ange d'apocalypse aux yeux du jeune homme... et qu'il avait raison de la voir ainsi. …mon fils!


 
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Felix J. Adler
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MessageSujet: Re: Mutter. [PV Johanna E. Adler & Amy S. Adler] Mutter. [PV Johanna E. Adler & Amy S. Adler] Icon_minitimeLun 10 Sep - 19:00



Mutter

« RUN BOY RUN »

Maison Adler, 31 mai 1892.

Felix se tenait toujours dans l’encadrement de la porte, n’osant pas bouger devant cette figure du passé. Ou plutôt, ces figures, son oncle se tenant derrière la veuve Adler. L’horloger eut un frisson de dégoût en le voyant. Hormis celles récemment acquises dans le cimetière de Highgate, il n’avait pas énormément de cicatrices sur le corps mais le peu qu’il avait étaient en grande partie l’œuvre de ce colosse qui faisait office de garde du corps pour sa grande sœur. Il fallait dire, quand on trainait dans des affaires pas forcément morales comme le faisait Johanna, on se devait de protéger ses arrières par quelqu’un de suffisamment fidèle et loyal. Felix eut du mal à déglutir, n’osant toujours pas leur claquer la porte au nez, chose qui n’était pourtant pas difficile de faire. Néanmoins, il savait que plus il restait dans le champ de vision de sa génitrice, plus longtemps elle restera en sa compagnie. Et elle n’était sûrement pas venue lui fêter gentiment son anniversaire ou tenter de s’excuser pour l’enfance ratée qu’avait eue l’horloger. Il n’en était pas resté très traumatisé, ayant réussi à faire rapidement la part des choses et à enterrer le passé. Néanmoins… il ne pourrait la fuir et se cacher indéfiniment.

La preuve en était d’ailleurs sous ses yeux. Il savait que Klaus et son frère Simon qu’il n’avait jamais ni vu ni connu, avaient tous les deux péris il y avait de cela quelques années. Il n’avait appris la nouvelle que l’année dernière, via le retour fracassant d’Emily dans sa vie et il n’ignorait pas que cela avait été une question de temps avant que la matriarche Adler ne trouve le chemin de sa maison dans Lambeth. Maison qui était relativement grande, par ailleurs, mais placée à proximité de la Gare de Waterloo. Cela avait été amplement suffisant au début de leur mariage, avec les petits salaires des époux Adler, surtout avec l’arrivée d’Emma puis de Benjamin. Depuis, ils n’avaient pas bougé et n’avaient pas abordé le sujet, même si les trains secouaient les murs de temps en temps. Cependant, avec l’arrivée de Johanna, peut-être que l’horloger devrait revoir ce cas de figure, histoire de se cacher de nouveau. Malheureusement, cela n’était qu’une solution à court terme, il ne le savait que trop bien. Sa mère était une femme déterminée, c’était d’ailleurs peu dire. Felix, pour être son fils, ne savait que trop bien ce dont elle était capable pour arriver à ses fins.

Amy le tira hors de ses pensées en s’accrochant à son bras. Felix la regarda brièvement et prit sa main dans la sienne qu’il serra comme pour se rassurer. Son épouse avait demandé gentiment à ce que les intrus se présentent, question que Johanna, fidèle à elle-même, ignora royalement pour le saluer lui, avec une lueur malsaine dans le regard. Le genre de regard qui donnait la chair de poule à l’horloger qui n’avait absolument rien demandé de tout ceci. Il avait fui Liverpool pour vivre une vie tranquille, loin de l’humiliation qu’il subissait au quotidien par sa mère. Sans parler des coups de son oncle qu’il ne parvenait pas à retenir et qui auraient pu avoir des conséquences graves. Sûrement plus graves qu’une simple balle, d’un gros calibre certes, dans le mollet. Mais Felix voulait avant tout protéger sa famille de sa propre famille. Les loups-garous, les vampires le terrorisaient moins que cette femme et de son frère qui était comme son ombre, mais avec des mains sales. Il voulait préserver son épouse de Johanna. Il ne voulait même pas savoir ce qu’était capable de faire la veuve à Amy. Il ne voulait même pas en avoir un aperçu.

— Chérie, lui glissa-t-il à mi-voix, retourne t’asseoir, ne t’en fais pas, j’arrive…

C’était sûrement vain de prononcer ce genre de choses. Quand la mère dont on n’avait jamais parlé débarque sans prévenir chez soi et qu’on arborait un air visiblement anxieux, il était tout naturel pour la conjointe que de s’inquiéter. Il aurait voulu déposer un baiser sur sa joue pour la rassurer mais le fait d’être sous les yeux de sa mère le gênait profondément. Il se contenta donc de serrer cette main qu’il tenait toujours avant de lui faire un petit sourire. Il reporta son regard sur la veuve Adler et tout ombre de sourire disparut instantanément. Il devait lui tenir tête, peu importe ce qu’elle voulait lui dire et malgré que la canne et sa jambe blessée lui donnât un air relativement faible physiquement. Elle devait partir.

— Vous n’êtes pas la bienvenue ici, Mère. Retournez à Liverpool ou déshéritez-moi, je m’en fiche, mais foutez le camp.

Il eut soudainement la crainte qu’elle n’ait sut pour le lien de parenté qu’elle avait avec Harry, son jumeau. Il espérait qu’elle avait complètement oublié son existence et qu’elle n’essayât pas de le retrouver. Il n’osait imaginer le choc pour le vétérinaire de voir qui était réellement sa génitrice. Cela dit, il avait quand même du caractère et avait plus facilement la protection de son père. Il se ferait probablement moins marcher sur les pieds que lui. Peut-être que Terence hésiterait un peu plus pour lui broyer les orteils de sa canne. À cette idée, Felix recula légèrement.

— Adieu.

Il entreprit alors de fermer la porte d’entrée, voulant la claquer au nez de la personnification de la perfidie et de la cruauté.
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Amy S. Adler
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MessageSujet: Re: Mutter. [PV Johanna E. Adler & Amy S. Adler] Mutter. [PV Johanna E. Adler & Amy S. Adler] Icon_minitimeMer 12 Sep - 13:56



Mutter

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Chez les Adler, 31 mai 1892

Il faisait beau, ce jour-là. Rien qui ne semblait présager de cette rencontre. Une après-midi comme on en faisait tant, lors d’un printemps aussi radieux que rare. Les Adler n’avaient qu’un cercle d’ami assez restreint, bien que de nombreuses connaissances à travers leur métier. Il n’aurait pas semblé impensable qu’un de ces rares amis, que ce fut Jonathan ou à de plus larges mesures Bartholomew, ne soit venu souhaiter ses bons vœux à l’horloger. Il était vrai qu’entièrement absorbé par leur couple, comme tous les autres jours de l’année, ce n’était pas vraiment commun aux Adler de faire une grande fête, ne serait-ce qu’à la bonne franquette. Felix était beaucoup trop introverti pour cela, et Amy ne souhaitait pas le mettre mal à l’aise. Cela aurait pourtant bien été dans les manières de Jonathan que de s’infiltrer à l’improviste pour souhaiter le bon anniversaire dès le jour même. Mais après toutes ces années, peut-être avait-il compris que ce n’était finalement pas grave que de le souhaiter le lendemain. C’était ce que la couturière pensa lorsqu’elle s’aperçut que l’intru était cette grande femme sèche. Une cliente peut-être un peu trop envahissante ? Elle en connaissait à sa boutique de couture fait-main qui ne se serait pas gênée pour venir chez elle -si elles connaissaient son adresse. Aussi resta-elle polie mais suspicieuse.

Derrière la femme d’âge mûr se trouvait un homme immense, probablement un garde du corps. Il en avait toutes les caractéristiques. Légèrement en retrait avec un air incroyablement patibulaire qui allait de pair avec son gabarit musculaire. Cette présence l’inquiéta : pourquoi avait-elle besoin d’un garde du corps pour venir chez un horloger le jour de son anniversaire ? Ce qui l’inquiéta davantage, ce fut le fait que sa question fut spontanément snobé par la dame… qui reporta tout son attention sur son mari, l’appelant « mon fils ». Cette révélation lui fit ouvrir la bouche sans qu’aucun son n’en ressorte. Son fils ? Elle avait devant ses yeux sa belle-mère, pour la première fois depuis leur rencontre. L’information était de taille, connaissant tout le mystère que Felix mettait autour de sa fameuse famille. Suite à l’arrivé tonitruante de la sœur dans leur cuisine, il avait bien été obligé d’avouer quelques détails. Qu’il s’était enfui d’une famille riche de Liverpool. Cela s’arrêtait là, et Amy n’avait jamais vraiment exigé le reste de l’histoire. Lorsqu’on partait d’une famille aisée, ce n’était pas pour des raisons heureuses. Aussi comme à chaque fois, la couturière se taisait pour ne pas remuer le couteau dans la plaie. Quand elle parvint à assimiler l’étiquette de leur visiteuse, Amy finit par demander :

- Vous… vous êtes la mère de mon mari ?

En vérité, elle n’arrivait toujours pas à le croire. Pourquoi aujourd’hui, pourquoi cette année, pourquoi maintenant. Est-ce que cela avait-il vraiment pris plus de dix années pour engager un détective à la con pour retrouver la trace de l’horloger ? Il ne fallait pas être crédule. Amy avait un mauvais pressentiment et se mordit la lèvre. Quand Felix lui demanda de s’écarter pour le laisser régler le problème, la docile épouse n’en fit rien. Ce fut à peine si elle recula d’un ou deux pas, apeurée par la situation. Il était évident que son mari essayait de faire bonne figure mais qu’il n’en menait pas plus large qu’elle. Il l’intima de s’en aller, car elle n’était pas la bienvenue ici. Cela confirma ce qu’Amy pensait depuis le début : que Felix était bien parti pour une raison, et que cette raison incombait de ne plus jamais se retrouver en face de ces gens. Que ce garde du corps patibulaire semblait mériter sa première impression. Elle priait intérieurement pour que cette simple phrase suffise à régler la situation, naïvement. D’un adieu plein d’aplomb, Felix tenta de fermer la porte. Amy ne pouvait s’empêcher d’être anxieuse. Qu’allait-il se passer à présent, allait-il lui en dire davantage sur cette famille ? Pourquoi étaient-ils là maintenant ? Toute cette incompréhension, ces non-dits et ces secrets qui se déroulaient en face d’elle, lui firent regretter de ne pas avoir insister auprès de Felix. Elle n’était actuellement qu’une observatrice qui ne pouvait pas véritablement réagir. Timidement, elle murmura à l'oreille de son mari:

- Que se passe-t-il..? Je ne comprends pas...

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-Sait piloter et commander un navire
-Parle 7 langues: l'anglais, l'allemand, l'alsacien, le français, l'espagnol, le suédois et le cajun.
-Petite, elle a apprit à manier le sabre d'abordage. Elle a beaucoup oublié, mais a encore quelques restes.
-Emploie parfois des termes et un jargon de marin.

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MessageSujet: Re: Mutter. [PV Johanna E. Adler & Amy S. Adler] Mutter. [PV Johanna E. Adler & Amy S. Adler] Icon_minitimeLun 14 Oct - 2:14



Mutter

 « De bien funestes retrouvailles! »

 
Lamberth, 1892

Johanna aurait bien répondu à la question emplie d’étonnement de la femme brune mais la porte d’entrée, sous le contrôle de son fils, en avait décidé autrement.
Défi ? Voilà bien quelque chose qui avait changé, chez cet enfant.
La porte s’était refermée sous le nez de Johanna. De quoi choquer et offusquer plus d’une femme, si elle fut ordinaire.
Et Johanna était ordinaire… ordinaire, mais point du genre à faire sa vexée et sa mijaurée. Elle détestait ce genre de femme qui espérait trouver de la consistance dans le trépignement scandalisé. Elle resta d’un calme olympien tandis que, sur son visage, un sourire aussi cruel qu’admiratif se dessina :
-Etonnant. Le chaton montre les crocs et se fait tigre ?
-Dois-je les lui arracher ? Demanda Terence avec sadisme, ce qui lui valu un regard presque réprobateur... "presque" seulement.
-Pas tout de suite. Par contre, la vision d’une porte bon marché me soulève d’horreur. Aurais-tu l’obligeance de toquer de nouveau, mon mignon ?

Mme Adler s’écarta tandis que l’imposant homme caressa lentement le bois de l’huis avant de prendre une profonde inspiration et, dans un souffle, donna un violent coup de pied qui brisa les gongs, fendit le bois et ouvrit la porte dans un fracas à hauteur de la brutalité de l’attaque, expédiant quelques copeaux arrachés douloureusement à la structure dans la pièce.

-Merci, très cher. Fit-elle à l’adresse de son frère avant de rentrer dans la pièce.
-Et bien, mon fils. Est-ce là manière d’accueillir sa mère ? Qu’est donc devenue la célèbre hospitalité des Adler ? Heureusement pour toi que je tairai cet accueil à ton grand-père : il te sermonnerait sans ménagement, tu peux me croire.

Elle se planta au milieu de la pièce et jeta un œil aux alentours :
-Ainsi, voici donc où tu vis ? Grand Dieu que c’est petit. Enfin, il parait qu’il faut dire « charmant ». N’est-ce pas charmant, Terence ?
Elle parlait d’un ton emprunt d’une jovialité hautaine, digne des femmes de haute condition admirant le bas peuple dans tout le pittoresque de sa médiocre existence.
- Comme une charmante boite de sardines. Dit le Weil en entrant à son tour, sur le ton d’un plaisantin qui annonce, avec le sourire, la prochaine apocalypse.
-Oh oh oh oh oh ! Toujours aussi taquin, ton oncle ! Au fait, tu ne lui as pas dit bonjour ? Ttt ttt ttt ! Fit-elle à la manière des mères qui grondent leurs enfants à la mode future du XXIème Siècle : « Quentin ! Je ne suis pas contente ! Ce n’est pas bien de faire tomber la vieille madame et de rigoler ! Ce n’est pas responsable, ce que tu as fait ! Et même à 4 ans, tu dois prendre conscience des responsabilités ! Je suis très déçue, Quentin. Tu as beaucoup beaucoup beaucoup déçu maman ! »

La dame marcha dans le salon, observant chaque détail d’un œil expert.
-Maison bien tenue. J’apprécie l’ordre et la propreté et, sur ce point, tu es au dessus de la qualité de l’accueil… ce qui n’était pas bien difficile, soit dit en passant.
Elle considéra la femme aux côtés de son fils. Cette femme avait parlé de Félix comme son mari ?
Les années avaient passées depuis la fugue de l’adolescent que Felix était. Des années pleines d’espoir qui avait fait oublier l’enfant à Johanna, espoirs déçus au fil du temps qui s’égrainait inexorablement, confirmant à chaque chute de grain de sable du l’Infini Sablier que le dernier né ne serait clairement pas à la hauteur des Weil, ou des Adler, selon… même si derrière le nom de façade, se cachait un autre nom, plus volontaire, plus ancré vers le sens de l’offensive qui la caractérisait. Le sang des Adler, du consortium Adler, cachait celui de gens bien plus redoutables, lignée de pirates, lignée de conquérants que rien ne saurait arrêter, pas même un oisillon inquiet qui s’imaginait qu’une porte pouvait arrêter le flot écarlate coulant dans les veines de Johanna Emma Adler, née Weil.
Elle en était presque venu, à l'époque, à penser que, finalement, seules ses filles seraient à la hauteur et qu'il vaudrait mieux oublier l'option des garçons. Grande dame au ventre maudit, condamnée à ne compter que sur la descendance féminine, faute de fils valable. Et pourtant, une nouvelle toute fraîche lui redonnait espoir. Nouvelle qui lui donnait une dernière chance d'un mâle potentiel. L'occasion était à saisir... et Johanna n'était point femme à laisser passer une occasion à saisir.
Elle se retourna et considéra le couple d’un œil évoquant le lion qui observe les 2 gazelles qui constitueront son prochain repas.
Son visage redevint sérieux quand elle demanda presque innocemment :
-Eh bien, mon fils ? Ne fais-tu point les présentations ?
Après tout, autant savoir si cette femme trop jolie pour être vraiment l’épouse de Felix était du genre à expédier sans ménagement par la fenêtre ou à être effectivement à sa place en cette demeure.
Non pas qu’elle s’en inquiétait réellement. Ce n’était pas son genre. Mais au moins, si elle était vraiment ce qu’elle prétendait être, il y avait peut-être espoir que la progéniture de ce moins que rien ait une certaine prestance naturelle qui ne demanderait pas beaucoup de travail à parfaire.



 
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Felix J. Adler
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MessageSujet: Re: Mutter. [PV Johanna E. Adler & Amy S. Adler] Mutter. [PV Johanna E. Adler & Amy S. Adler] Icon_minitimeMar 15 Oct - 11:44



Mutter

« RUN BOY RUN »

Maison Adler, 31 mai 1892.

En essayant de fermer la porte aux nez de sa mère et de son oncle, Felix avait craint que ce dernier ne mette son immense pied dans l’entrebâillement pour l’empêcher d’achever son geste. Cependant, fort heureusement, il parvint à claquer la fameuse porte, obstruant l’entrée, laissant les indésirables sur le perron. L’horloger poussa un soupir de soulagement profond, profitant de ce court instant de répit. Car il n’était pas dupe : quand sa génitrice avait une idée en tête, rien ni personne ne pourrait se mettre au travers de son chemin, Terence s’assurant bien de lui déblayer le passage. Felix ferma les yeux un instant, essayant de deviner ce qu’elle venait chercher auprès de lui. Il n’avait rien à offrir, rien ne pouvait potentiellement intéresser la matriarche Adler dans sa modeste maison de Lambeth. Il se tourna ensuite vers Amy qui semblait vraiment inquiète de la situation. Son mari lui sourit pour la rassurer et la prit par la hanche pour l’embrasser sur la tempe, essayant de la réconforter. Peut-être mieux valait-il lui parler et lui faire un rapide résumé de ce qu’il s’était passé pour que Johanna vienne frapper à sa porte. Ce n’était d’ailleurs qu’une question de temps avant qu’elle ne demande à rentrer de nouveau.

— Il s’agit bien de ma mère et de mon oncle… Je t’avoue que je ne sais pas ce qu’ils veulent… Sûrement une histoire d’héritage. Je te raconterai tout quand ils seront partis, si tu veux, prom…

Sa voix fut interrompue par un bruit fracassant, faisant sursauter l’horloger. La lumière rentra violemment dans l’entrée de la maison des Adler, le cadavre de la porte se balança mollement sur ses gonds abimés. Felix, stupéfait, ne put que regarder le bâtant en bois pendre suite au coup puissant de son oncle qui avait fait sauter la serrure. Déglutissant difficilement, il ne put empêcher les intrus de pénétrer chez lui tandis qu’il se pinça l’arête du nez, sa main tremblant nerveusement et de façon assez flagrante. Il se devait de rester calme et de ne pas perdre la face devant eux. Cependant, non seulement Johanna était capable de l’écraser mentalement mais de par son handicap physique, il pouvait encore mois tenter de rivaliser avec la force de son oncle, déjà beaucoup plus importante que la sienne en temps normal. La situation restait cependant catastrophique. Il craignait juste ce que sa mère allait lui exiger. Cependant, il ne voulait rien lui céder. Personne n’irait à Liverpool pour les accompagner, personne ne leur donnerait quoique ce soit, que ce soit matériel ou non. Par ailleurs, il savait par avance qu’elle ne lui demanderait pas de l’argent, mais au final, l’horloger aurait presque préféré.

— La célèbre hospitalité des Adler, c’est de mettre les indésirables à la porte, vous avez toujours fait ça. J’applique ce que vous m’avez appris.

L’insolence n’était peut-être pas la stratégie la plus sage à adopter mais Felix ne comptait pas se laisser marcher sur les pieds plus longtemps. Il n’était plus un enfant mais un homme accompli, co-fondateur d’une famille soudée, occupant un poste prestigieux dans son emploi. Il n’avait rien à craindre d’elle, il avait réussi sans elle et surtout, loin d’elle. Elle ne faisait plus partie de sa vie depuis un long moment et ce n’était pas son fantôme qui viendrait le hanter pour déranger son confort quotidien qu’il estimait avoir parfaitement mérité. Il releva fièrement le menton, le regard dur plongé dans celui de sa mère. S’il devait faire un bras de fer avec sa mère, il s’en montrait digne. L’orgueil ne l’aiderait aucunement face à Terence car si Johanna n’obtiendrait pas ce qu’elle désire par le seul poids de ses mots, il savait qu’elle enverrait son chien sur lui. Mais il ne se dégonflerait pas. À Liverpool, il n’avait personne à protéger, à couvrir. Il pouvait bien prendre tous les coups que Johanna voudrait lui asséner, cela lui passerait au-dessus. Mais cependant, elle pouvait toujours décider de s’en prendre à Amy ou aux enfants et ceci, Felix ne lui permettrait pas. Quelle ironie d’avoir peur pour sa vie face à celle qui vous l’a donnée.

— À quoi bon faire des présentations, puisque vous allez partir rapidement et ne jamais revenir ?

Effronté oui, sûrement. Dans d’autres circonstances, on aurait pu se demander ce qu’il prenait à l’horloger de parler ainsi à sa mère. Mais le fait était qu’il avait ses raisons. Des raisons que Johanna comprenait sûrement. Cependant, cela n’allait sûrement pas freiner sa progression chez eux. Cette vision de sa génitrice vagabondant dans son salon lui donna une violente envie de vomir. Un frisson le long de son échine le força à se placer devant elle, lui barrant la route. Gardant un œil sur Terence, il replaça son regard furieux sur ma mère, dressant un doigt colérique entre lui et elle.

— Tu n’as rien à faire ici. Il n’y a rien pour toi ici donc fous le camp, je ne te le dirai pas deux fois.

C’était bien la première fois qu’il usait d’une telle autorité sur Johanna. Une partie de lui ne pouvait s’empêcher de penser que cela serait vain et qu’il allait sûrement prendre un retour de bâton violent mais il ne pouvait supporter cette situation. Il avait également tutoyé sa mère, manque de respect flagrant qu’elle ne laisserait sûrement pas impuni. Le doigt menaçant toujours dressé entre eux mais aux tremblements de rage clairement visibles, Felix se demanda si ce tour de force auprès de sa mère était bien prudent. Il jeta un coup d’œil à Amy puis à Terence, essayant d’estimer si son oncle pourrait s’en prendre à son épouse. Comment lui faire comprendre de se tenir le plus possible à distance du colosse ? Il regrettait de ne pas avoir la stature du Lord Renfield pour rivaliser avec son oncle. Il reporta alors son regard sur sa mère et fixa ses yeux dans les siens pendant quelques fractions de secondes qui semblèrent durer des heures. Alors, sans qu’il puisse expliquer pourquoi, il sourit. Un sourire calqué sur celui de sa mère devant lui, de la même nature perverse et malveillante. Sans qu’il s’en soit rendu compte, son visage se trouvait à une vingtaine de centimètres de celui de sa génitrice. Finalement, de façon parfaitement incontrôlée et sûrement nerveusement, un rire franc commença à s’échapper de la gorge nouée de Felix. Un rire qu’il n’avait pas voulu mais qu’il ne put retenir. La situation était grotesque. Tout le monde était ridicule. L’horloger finit par couper ce jeu de regards entre eux pour continuer de rire. Il toussa rapidement pour s’éclaircir la gorge, un sourire amusé sur ses lèvres.

— Franchement. Pourquoi jouer la famille bien élevée et faussement aimante alors que tu viens de détruire ma porte et que tu te fous bien de savoir comment ma femme s’appelle ? Dis-moi ce que tu veux tout de suite, ça ira plus vite et tu sais déjà que ce sera un non catégorique. Utilise ton chien de garde pour me frapper, brise-moi les genoux, les bras, je ne te donnerai rien. Tu perds ton temps, ici.

Il continua d’arborer son sourire aussi insolent qu’amusé, se replaçant sur ses jambes pour soulager celle blessée.

— T’es qu’une enfant capricieuse qui refuse qu’on lui dise non. Tu dois sûrement penser que tu me fais peur mais en réalité, tu me fais surtout de la peine.

Il aurait pu lâcher une petite remarque sur la relation incestueuse entre Terence et Johanna mais cela n’aurait pas été très pertinent et cela aurait peut-être été pousser le bouchon un peu trop loin. Il regarda une dernière fois sa mère, un sourire méprisant sur ses lèvres avant d’aller se replacer en essayant de boiter le moins possible auprès d’Amy, par sécurité. Il passa un bras autour de ses hanches, lui jetant un regard sérieux mais rassurant, le visage fermé. Il releva alors le menton et regarda Terence puis Johanna, attendant qu’ils sortent docilement. Cependant, il savait que toute sa colère et son mépris seraient vains. Le courroux de la matriarche Adler ne tarderait à pas à s’abattre sur lui avec pour seule retenue que l’imagination de sa cruauté.
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Amy S. Adler
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Amy est très douée dans son domaine, la couture. ⊹ Ressentais une profonde frustration envers son mari durant les cinq précédentes années, ce qui l'incitait à accepter plus facilement les avances d'autrui. ⊹ A des tendances névrosées et borderline. ⊹ Ne supporte pas/ou difficilement les enfants en bas âge. ⊹ Apprécie la compagnie de l'alcool et du tabac bon marché. ⊹ Est d'une grande immaturité. ⊹ Très facilement morte de jalousie en compagnie d'autres femmes. ⊹ Manque de confiance en elle-même et a souvent besoin qu'on la rassure sur son apparence. ⊹ Passe beaucoup trop de temps devant le miroir à peigner ses très longs cheveux noirs. ⊹ Femme de Felix J. Adler. ⊹ A ouvert récemment un bordel de luxe dans un vieil hôtel rénové de Whitechapel.
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MessageSujet: Re: Mutter. [PV Johanna E. Adler & Amy S. Adler] Mutter. [PV Johanna E. Adler & Amy S. Adler] Icon_minitimeLun 4 Nov - 10:14



Mutter

we shoot to kill

Chez les Adler, 31 mai 1892

Reprenons ce qu'Amy savait depuis le début de sa relation avec Felix Adler: qu'il avait fuis sa famille, et que celle-ci n'était pas très gentille avec lui. Euphémisme nous voici. Mais c'était à peu près tout ce qu'elle savait de lui – et encore, seulement après avoir assisté à l'effraction de son insupportable sœur. Il n'avait suffit que de cet incident pour convaincre Amy de ne pas vouloir connaître sa belle-famille. Avant cela, elle n'avait jamais ressenti le besoin d'en savoir plus sur Felix. Connaître et vivre avec celui qu'elle aimait lui suffisait, et elle avait elle-même une famille suffisamment grande pour ne pas chercher ailleurs.

De plus, son mari n'avait jamais fait le premier pas de vouloir la présenter à sa famille. Amy, plutôt que de faire un commentaire déplacé, avait préféré assumé qu'il était tout bonnement orphelin. A voir la figure hautaine et cet œil vicieux dans le visage de celle qui prétendait être sa mère, il y avait de quoi comprendre. Est-ce que l'homme à côté, avec ces allures de gorille, était son père donc ? Pleine de questions, Amy souhaitait au moins pouvoir comprendre pleinement la situation avant de se mettre à angoisser. Elle se retourna vers son mari, qui se pencha vers elle pour lui expliquer qu'il s'agissait effectivement de sa mère, mais que le gorille était son oncle et qu'ils étaient probablement là pour une question d'héritage. Amy eut un profond soupir et se tortilla les mains avant de lâcher un cri de terreur quand la porte s'ouvrit en brisant les gonds et la serrure. Son instinct lui fit se protéger le visage, tandis qu'entre ses doigts elle observait la scène.

La mère Adler entra, faisant preuve d'une attitude que n'ont que les nouveaux riches qui ne se sentent plus suer sous l'argent. Ses larges mouvements à l'amplitude toute bourgeoise auraient pu rendre jalouse même la plus bourrue des paysages, et son élégance ne faisait aucun doute. Mais ce n'était qu'une façade. C'est à la suite de son entrée qu'Amy apprit également que Felix avait un grand-père, c'était la journée des révélations familiales. Lors d'un instant d'hébétement, la jeune femme se surprit à regarder derrière les intrus, s'attendant à tout moment à voir apparaître l'affreuse petite sœur. On ne devait plus être surpris de rien. Felix répondit une pique sur l'hospitalité des Adler, faisant preuve d'une insolence qu'Amy ne lui connaissait pas; celle-ci se retourna vers lui en écarquillant les yeux. Le couple se moqua de leur maison, appelant ça une boite à sardines. Tout d'abord confuse, Amy haussa les sourcils, ne parvenant pas à comprendre le but de tout ceci. Elle n'était pas habituée aux attaques verbales gratuites. En tout cas, ils semblaient bien s'amuser à se lancer la perche l'un à l'autre, avant de revenir à Felix pour lui parler de manière condescendante. Elle mit un point d'honneur à souligner la propreté de la maison, ce que l'épouse accueillit en souriant malgré elle; c'était vrai que si Felix n'avait pas été maniaque, leur demeure ne resplendirait pas de la sorte, Amy n'étant pas connue pour son amour du ménage. Après tout pourquoi faire quelque chose que l'on devra refaire inlassablement tous les jours; autant le faire pour de bon une fois par an. Amy était adepte de la notion de “nettoyage de printemps”.

Restant encore silencieuse, analysant la situation de son minois attentif, Amy observa la femme demander à son fils de faire les présentations. Felix commençait à s'énerver, proclamant qu'il n'y en avait pas besoin car ils allaient rapidement partir pour ne plus jamais revenir. La tension montait progressivement et bientôt, l'épouse pouvait sentir les étincelles de la colère se glisser dans la conversation. L'aspect imposant et terrifiant de l'oncle la clouait d'effroi, elle pouvait voir son regard se fixer sur son mari comme un affamé regarderait un poulet – avec cet intention de le chasser pour mieux le manger.

La pire chose qui pouvait se produire se produisit alors: Felix se mit à rire. De ce rire confronté à l'absurde qu'Amy savait parfaitement relié à la rage froide et terrifiante de son mari. En toute honnêteté, en les voyant tous les trois côte à côte, elle comprenait bien mieux ces mouvements d'humeur glaçantes. Il semblait avoir bien de qui tenir. Mais elle garda toutes ces observations pour elle-même.  Son époux entama une longue tirade, déclarant qu'il n'y avait rien à trouver ici et que son oncle pouvait bien lui briser le corps; qu'il s'en moquerait. La situation grimpait dangereusement dans la violence. Et il continuait, déclarant que sa mère lui faisait de la peine. Cette dernière phrase, jetée comme un poignard dans la mer, soupirait d'un mépris qu'Amy ne lui avait encore jamais entendu. Il revint alors vers elle, un bras autour de ses hanches, avec une franche fierté qui faisait néanmoins plaisir à son épouse. Elle aimait le voir comme ça, mais elle craignait également le courroux des intrus. Il suffisait à voir leurs auras pour savoir que quelque chose de terrible pouvait se produire. Elle ne savait pas non plus exactement ce que Felix avait subi dans son enfance, sous leur influence. Aussi s'imaginait-elle le pire et ne refusait que quelque chose comme ça puisse arriver de nouveau. Felix était trop gentil à simplement attester sa force mentale comme unique arme; mais la jeune femme savait aussi qu'aucun d'eux deux ne pouvait faire face au gorille de Mrs Adler.

Elle ne supportait pas de rester ainsi impassible et silencieuse. Ses membres tremblaient malgré la présence de son mari à ses côtés. C'était malheureux à dire mais elle ne se sentait pas protégé. L'épouse Adler devait prendre en main les choses; même si elle ne savait pas encore comment s'y prendre. Lever fièrement la tête n'arrêterait pas les coups de poing. Elle regarda discrètement tout autour d'elle; rien ne pouvait être utiliser comme une arme et de toute façon, tout ce qui était du corps-à-corps les mettait du mauvais côté de la balance. La jeune femme fit rapidement le point sur la situation: Felix voulait qu'ils partent. On ne pouvait rien attendre de ces gens qui ne feraient absolument rien de bien pour eux. Ils devaient s'en aller, et ne plus jamais revenir. Au final, la mission était simple. Amy regarda le gorille faire un pas en avant et son sang se figea dans son corps. Elle savait également que s'il venait à devenir violent, Felix la ferait partir et prendrait les coups à sa place. La situation n'était finalement pas difficile à analyser. Amy eut un mouvement de recul et serra son poing sur le torse de Felix, le forçant à reculer également. C'était peut-être bien pire encore que d'être prise au dépourvu par un cambrioleur. Elle murmura à l'oreille de Felix, pour que personne d'autre ne l'entende:

Je reviens.

Amy se dégagea doucement de son emprise et partit dans le salon. S'il y avait une chose qu'il ne fallait pas faire dans la capitale, c'était sous-estimer une fille de la campagne. Le grand-père d'Amy était une force de la nature, peut-être encore l'un des rares véritables hommes de la campagne, quelqu'un qui n'avait jamais été soumis à la dictature des villes et qui vivait selon ses règles et celles de la nature. Il vivait de la chasse et possédait un fusil d'une grande précision mais également d'une frappante force de pénétration. Celui-ci avait eu une histoire intéressante. Le grand-père l'avait offert à sa mère Angélique, lorsque celle-ci était partie avec son mari s'installer à Londres pour la première fois. Il lui avait dit “les gens de la ville sont des humains atrophiés, et comme les petits chiens, leurs cerveaux sont étriqués et leurs comportements agressifs, tu auras besoin de te protéger”. Une fois que sa mère fut morte, son père songea qu'il valait mieux que cet héritage reste dans la branche Bessac de la famille, et le lui laissa. Il trônait depuis sur le sommet de la cheminée, avec à côté de l'âtre se trouvait encore des boites de munitions, vieilles de cinquante ans certes. Mais la famille d'Amy avait toujours fait attention à faire nettoyer l'arme au moins une fois toutes les saisons, tradition qu'Amy conservait malgré tout. Elle savait aujourd'hui que son grand-père avait eu raison, et que ces mots de préventions leur sauveraient peut-être la vie aujourd'hui.

Elle prit l'arme et vérifia le canon, ouvrit la boite de munition et mit une balle dans celui-ci, avant d'en ranger quelques une dans le creux de son corset. La jeune femme arma le fusil sur son épaule et se surprit à retrouver les sensations de son enfance. L'un des secrets d'Amy, si celui de Felix était sa famille, était que la sienne lui avait appris à se servir d'un fusil et à chasser, lors des vacances où elle redescendait à Bessac. Elle avait une bonne vue, et visait relativement bien.  La belle épouse, resplendissante de beauté et désormais d'une agressivité fatale, apparut dans l'entrebâillement de la porte vers le hall. Amy mit en visé le terrifiant oncle de Felix; celui-ci était peut-être déjà en train de l'agresser. Elle invectiva les deux intrus:

LACHEZ-LE ! .... (un instant de silence jusqu'à ce qu'il finisse par obéir)Vous savez, je peux parfaitement me présenter moi-même: je m'appelle Amélia Adler. Et quand mon mari vous dit de partir, je pense que vous devriez lui obéir.

Le sol se mit à trembler: le passage du train vrombissait ses grognements obscurs, surpassant le volume de sa voix. Amy eut un grand sourire et en profita. Elle tira. La balle siffla près de leurs oreilles mais n'atteignit personne, ce n'était pas l'objectif. Ceux qui étaient visé purent cependant l'entendre chanter malgré le bruit du train. La marque de la balle se coinça dans le bois de la porte, qui était de toute façon à changer. Amy avait bien fait attention à ce que sa balle ne fut pas perdue, causant potentiellement un dommage collatérale: premier enseignement de la chasse, plutôt manquer que blesser. Si l'on devait tirer, il fallait que cela soit pour tuer. Elle remerciait intérieurement tous les membres si sages de sa famille. L'épouse profita alors du choc causé pour recharger son arme, clinquante, jetant la douille vide au sol. Elle remit en joue:

Ça c'était un avertissement, ne pensez pas que je ne sache pas viser. Alors si vous n'avez pas peur de mon mari, apprenez à vous méfier de moi. Moi, je n'ai pas peur de vous.

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