Birds hide to die - [Felix & David & Amy] [FINI.]



 
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Birds hide to die - [Felix & David & Amy] [FINI.]

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Amy S. Adler
Amy S. Adler

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Amy est très douée dans son domaine, la couture. ⊹ Ressentais une profonde frustration envers son mari durant les cinq précédentes années, ce qui l'incitait à accepter plus facilement les avances d'autrui. ⊹ A des tendances névrosées et borderline. ⊹ Ne supporte pas/ou difficilement les enfants en bas âge. ⊹ Apprécie la compagnie de l'alcool et du tabac bon marché. ⊹ Est d'une grande immaturité. ⊹ Très facilement morte de jalousie en compagnie d'autres femmes. ⊹ Manque de confiance en elle-même et a souvent besoin qu'on la rassure sur son apparence. ⊹ Passe beaucoup trop de temps devant le miroir à peigner ses très longs cheveux noirs. ⊹ Femme de Felix J. Adler. ⊹ A ouvert récemment un bordel de luxe dans un vieil hôtel rénové de Whitechapel.
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MessageSujet: Birds hide to die - [Felix & David & Amy] [FINI.] Birds hide to die - [Felix & David & Amy] [FINI.] Icon_minitimeDim 2 Sep - 11:47



birds hide to die

I hear their silence preaching my blame.

Chez les Adler, Plus tard, dans la nuit du 16 avril 1892.

C’était une journée comme une autre ; début de matinée, Amy avait amené les enfants chez son père, afin de profiter d’une petite soirée seule à seule dans son couple. Son père était toujours heureux de voir les petits enfants, et bien évidemment, de retrouver sa petite fille chérie. Il était fier de ce qu’elle était devenue, muée par des motivations sociales importantes et loyales. Amy avait été terrifié de lui parler de son projet de luxueuse maison close : ce n’était pas rien pour les mœurs. Mais cela semblait toujours plus acceptable de protéger les femmes de petites vertus face à la férocité d’un tueur en série, plutôt que d’épouser un juif même non pratiquant. La jeune couturière revint de chez son père le cœur léger, heureuse d’avoir pu lui rendre visite, non sans avoir déjeuner tous ensemble.

Ce fut donc dans une après-midi ensoleillé d’un printemps revigorant qu’Amy descendit les rues de Lambeth pour retourner à sa boutique de couture, tout de même prête à travailler un petit peu. C’était une vie sans soucis, calme et sereine, qui se menait là. Elle ne pensait ni au mal, ni à la peste. Jamais son petit esprit n’avait été aussi vide de soucis qu’à cet instant précis. Il est de ces maux que le soleil vous faisait totalement oublié. Le son des petits oiseaux, proche d’un parc, la rendait aussi mutine et souriante qu’une enfant.

Quand elle rentra finalement chez elle, ne souhaitant pas passer jusqu’au Repère de la Panthère, Amy défit ses bottines et se laissa tomber dans le canapé. Un long soupir traversa ses lèvres, tandis qu’elle jeta un regard à l’une des trop nombreuses horloges de la maison : il était encore bien assez tôt pour que Felix ne rentre. Elle avait largement le temps de prendre soin d’elle, afin que cette petite soirée soit encore plus agréable. Après avoir profiter du silence de la maison pendant quelques minutes, elle monta dans la salle de bain. Rien de tel que tremper dans une bonne eau chaude pour revigorer le corps. Elle y mit quelques fleurs dont Lydess lui avait parlé, qui avait pour but premier de purifier le corps. Elle ne savait pas si cela marchait véritablement, de même que cela ne remplacerait jamais un bon parfum. Mais cela avait une petite touche romanesque, que de se baigner dans une eau remplie de quelques pétales de roses. Amy s’y plongea, commença à frotter son corps de mousse et de volupté. Elle prit grand soin à sa longue chevelure, avant de prendre une profonde respiration, et juste rester là. Profiter du calme et de la douceur. Un véritable paradis sur terre, la jeune femme n’en pouvait plus d’attendre que son mari ne rentre. Combien de temps était-elle encore dans le bain quand le coucou sonna en bas ? Elle ne le savait pas. Mais elle finit tout de même par sortir, se séchant le corps d’une serviette confortable et chaude ; brossant ses longs cheveux, tapotant ses poignets et son cou de quelques onctueux parfums.

Elle aimait tant être la perfection féminine idéale pour son mari. C’était presque un jeu pour elle, à ce stade là. Son jeu préféré, après l’expérimentation de son résultat, bien évidemment. Par dessus son corps et son petit ventre rond, elle mit une robe évasée, élégante mais d’une grande sobriété -si c’était pour qu’elle disparaisse, à quoi bon faire dans la fioriture. Amy descendit donc dans le salon, prête à accueillir son mari comme il se devait. Elle s’installa confortablement sur le canapé en attendant, plusieurs minutes. Le soleil commençait déjà à faiblir à travers les fenêtres, se couchant doucement. S’en suivit une lune, pleine, haute et splendide, qui laissa traîner ses doux rayons de blancheur, tandis qu’Amy attendait.

Elle savait ô combien son mari adoré pouvait se laisser emporter par sa passion, jusqu’à en oublier l’heure qu’il érigeait pourtant en déesse. La nuit se fit fraîche, la couturière alla mettre une petite laine sur ses épaules. Les minutes menaient leur route implacable, tandis qu’Amy se dit qu’il serait peut-être temps de faire le repas. Après tout, il se faisait à présent trop tard pour véritablement profiter de la soirée. Déçue, la jeune femme se leva pour faire ce que toute bonne femme au foyer devait faire. Les petites fumées d’un ragoût parfaitement honnête se firent sentir dans toute la cuisine, quand la porte s’ouvrit soudainement sans frapper. Sursautant, Amy ferma les feux et vint, agacée, à la porte d’entrée.

Elle dut se tenir à la première table disponible pour ne pas s’évanouir. Ce qu’elle vit ne correspondait absolument pas à ses attentes. Dans l’entrebâillement de la porte, s’avançant sans même prendre le temps de fermer cette dernière, et se précipitant jusqu’au canapé,  Jonathan tenait Felix dans ses bras. Un horloger plus blanc que d’habitude, débitant des paroles maugrées qu’Amy ne pouvait entendre et certainement pas comprendre. Et tout ce sang, tout ce rouge qui trempait les vêtements de son mari. Son pantalon et sa chemise à moitié déchirée, tombant sur le sol. Le pasteur posa Felix sur le canapé, l’allongeant au mieux. Les paroles qu’il lui prononça, alors qu’il se redirigeait vers la porte, Amy n’en entendit pas la moitié. Elle comprit vaguement qu’il allait prévenir David, mais ses oreilles bourdonnaient de terreur. L’énergie lui manqua dans ses jambes, tandis que Jonathan partit sans demander son reste. Amy prit une profonde respiration et s’agenouilla à côté de son mari. Sa propre peau était devenue blanche de peur, tandis qu’une incroyable douleur la prenait au corps. Ses bras tremblaient alors qu’elle se saisissait d’une main à Felix pour la serrer très fort :

- Fe… Felix… ? Qu’...qu’est-ce… qu’il t’est….arrivé… ?

Sa voix était déchirée de respirations semblables à des secousses. Etait-ce une attaque d’un sosie de Jack l’Eventreur, comme la personne qui l’avait agressé l’année passée ? Amy ne le savait pas, et n’y réfléchissait pas. Elle avait mal et peur, craignant pour la vie de son mari.

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Felix J. Adler
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Informations : Souffre d'un autisme d'Asperger • Dyslexique • Est obsédé par son métier • Rêve de travailler sur l'horloge de Big Ben. • Insomniaque. • Parle peu • Se sent mal à l'aise dans une foule • A quelques bases d'Allemand et de Français • A le corps glacé et est d'une pâleur à faire peur • Origines Juives • Possède une Pamphobeteus Platyomma mâle pour animal de compagnie • Est le mari d'Amy S. Adler.
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MessageSujet: Re: Birds hide to die - [Felix & David & Amy] [FINI.] Birds hide to die - [Felix & David & Amy] [FINI.] Icon_minitimeDim 2 Sep - 15:46



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« AFTER THE STORM »

Maison Adler, nuit du 16 et 17 avril 1892.

Felix essayait tant bien que mal à rester éveillé dans les bras de Jonathan. Le cimetière était en réalité assez loin de chez eux, pour ne pas dire à l'opposé de la ville. L’horloger devait avouer qu’il eut un moment de blanc, un moment où il était incapable de dire ce qu’il s’était passé. Il ignorait si Jonathan avait pris le métro ou un fiacre. Il ignorait si Jonathan l'avait tout simplement porté dans ses bras pendant plusieurs dizaines de minutes jusqu’à Lambeth. Il avait trop été occupé à raconter sa vie, parler de banalités, être bavard. C’était un exercice pourtant très difficile au quotidien pour lui mais il savait néanmoins que sa survie en dépendait. Il haïssait cette situation. Il haïssait le fait d’ignorer s'il se réveillerait le lendemain. Il aurait tant donné pour revenir en arrière et faire demi-tour aux portes du cimetière de Highgate. Cependant, il était bien placé pour savoir que chaque élément sur Terre, vivant ou non, était l'esclave du Temps, que ce dernier ne pouvait être changer et qu’il n'y avait jamais de retour en arrière possible. Cela aurait été un pari fou que d’essayer de remonter le Temps. Pari auquel il songeait parfois relever.

Il continuait à faire la conversation avec Jonathan, ne sachant même pas si celui-ci lui répondait ou si le stress le rendait au contraire muet. Quelque part, ce n’était pas ce qui lui importait le plus puisqu’il avait juste hâte de rentrer chez lui. S'il était toujours vivant après cette mésaventure, les occasions de discuter avec Jonathan ne manqueraient pas. Puis, ils s’arrêtèrent et il sentit Jonathan le lâcher d'un bras pour frapper à la porte. Felix eut un soupir de soulagement en reconnaissant vaguement les lumières de sa maison tandis que le pasteur l’entraînait à l’intérieur. Il était rentré chez lui. Rien que cette idée lui redonna de l’espoir et une certaine force pour continuer à lutter. La douleur n’était plus aussi insupportable, elle avait même presque quasiment disparue. Il ne restait plus qu'une faiblesse profonde, liée à l’hémorragie importante qu’il avait subie. Le sang avait coagulé aussi mais le moindre geste brusque pouvait anéantir les faibles protections qu’avait sécrété son corps. Mais il était chez lui. Il reconnaissait cette chaleur familière et réconfortante. Il reconnaissait le parfum d'Amy qui embaumait le salon. Il avait presque le sentiment qu'il pouvait partir tranquille. Cela dit, ce n’était guère ce qu'il souhaitait. C’était pour cette raison qu’il continuait de déblatérer des paroles sûrement devenues vides de sens.

Il ne savait pas si Jonathan était parti. Cependant il reconnut un contact si familier. Si doux. La main d'Amy s’était resserrée sur la sienne. Felix tourna la tête vers là où se trouvait l'ombre d'Amy. Il reconnut alors son visage, visiblement très inquiet. Comment pouvait-il lui en vouloir dans cette situation ? En guise de réponse provisoire, l’horloger sourit à la couturière, tout en lui serrant la main avec le peu de force qu’il avait. Il voulait la rassurer, lui dire que tout allait bien mais la lucidité et la vitesse d'esprit lui manquait. Il tentait déjà difficilement de rester conscient mais la présence de son épouse à ses côtés le motivait. Elle lui demanda alors en tout légitimité ce qu’il s'était passé pour qu’il se soit retrouvé dans un état aussi critique. Il hésita à lui répondre franchement, la vérité semblant bien trop rocambolesque pour être crédible et il ne voulait pas lui faire croire qu’il mentait. Il n’aurait pas la force de se défendre, même si Amy savait que cacher la vérité par un mensonge était une nouvelle fois un exercice difficile pour le taciturne horloger. Mais l’inquiéter davantage était bien sa dernière priorité.

— Je… Tu ne… me croirais pas si je te le disais…

Il eut un léger sourire pour essayer de dédramatiser la situation, lui faire comprendre que tout allait bien et qu’il s'en sortirait sans problème. Bien évidemment, rien n’était encore sûr, avec la balle toujours logée dans son mollet. Mais il avait bon espoir sur son rétablissement. Pour une fois, Felix était optimiste et il voulait qu’Amy le soit avec lui. Il continuait de lui tenir la main, main qu'il ne lâcherait pour rien au monde. Il continua de la regarder de ses yeux gris entrebâillés, son sourire heureux et soulagé semblait s’être gravé sur son visage devenu aussi blanc que de la craie. Il se permit alors de faire une petite remarque légère :

— Je suis désolé pour mes vêtements… Entre le sang et les déchirures… je… je ne pense pas que tu puisses les rattraper…

Il marqua une pause où il en profita pour regarder de nouveau son épouse en attendant l’arrivée de David. Il avait confiance en Jonathan et se doutait que ce dernier était allé chercher son frère en urgence pour venir l’opérer. Du moins l’espérait-il. Mais il préféra se reconcentrer sur sa tendre épouse à qui il infligeait sûrement une inquiétude proche de la panique à l’heure actuelle.

— Dis… tu… tu ne voudrais pas m'embrasser…?

Qui sait de quoi demain serait fait ? Il l'avait demandé avec un ton presque timide. Après tout, elle n'avait peut-être pas envie de poser ses lèvres sur celles de son mari qui devaient sûrement avoir un arrière goût de sang. Mais il voulait quand même tenter de récupérer des forces, par n'importe quel moyen et il savait que l’amour de sa femme était sûrement une médecine plus efficace sur lui que n'importe quel médicament prescrit par n’importe quel médecin. Amy était loin d’être n’importe qui. Elle était l’amour de sa vie, la mère de ses enfants. Pour elle, il aurait déplacé des montagnes, renversé des gouvernements et même changer le cours du Temps si elle le lui demandait. Pour l'instant, il ne pouvait que vaguement lui caresser le dos de sa main de son pouce. Cependant, même si c’était le seul geste de tendresse qu’il pouvait lui offrir, il essayait de s’appliquer un maximum, de la rassurer.

— Je suis désolé… J’aurai… voulu que la soirée se passe autrement… Tu es... Tellement magnifique ce soir...

Il eut un petit sourire d'excuses sincères mais aussi rempli de tendresse. Il voulait lui donner une quantité d’amour proportionnelle à celle de sang qu’il avait perdu.
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MessageSujet: Re: Birds hide to die - [Felix & David & Amy] [FINI.] Birds hide to die - [Felix & David & Amy] [FINI.] Icon_minitimeMer 5 Sep - 0:41



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I hear their silence preaching my blame.

Chez les Adler, Plus tard, dans la nuit du 16 avril 1892.

Une minute, c'était ce qu'il avait suffi pour chambouler en une fraction de seconde ce qu'Amy imaginait comme étant déjà une parfaite soirée. Qu'il fut en retard n'était pas un problème: elle pouvait en avoir l'habitude. Mais qu'il revienne ainsi, à demi-endormi, déblaterrant d'une voix éteinte des paroles inaudibles, allongé sur un canapé, trempé de sang... cela en était trop pour la jeune couturière. Son propre coeur lui semblait manquer d'énergie et battre bien trop fort à la fois. Une intense chaleur émaciait son long cou, tendu vers ce qui restait de son mari, se maintenant à la vie comme au son de sa voix. Elle serrait sa main avec tant d'ardeur, avec plus ou moins de force suivant le rythme de sa respiration. Une intense douleur la prenait au corps, détruisant le peu de son esprit qui pouvait encore réfléchir. Seul une panique primaire cinglait son regard d'un voile opaque. Elle voulait juste qu'il vive.

Pourquoi fallut-il donc que cela tombe ce jour-ci ? En cette soirée que la couturière avait prévu de faire parfaite, sortant le grand jeu... afin de lui annoncer, le sourire en coeur, qu'elle était enceinte. Cela faisait si longtemps qu'ils n'avaient pas eu d'enfants; et jamais ils n'avaient connu la joie d'une grossesse normale, loin des tensions et de la peur. Amy avait toujours vécu ces instants comme une souffrance, accablée par son mariage précoce, la mort de sa mère, par le rejet de Felix. L'idée même de retomber enceinte lui était insupportable, tant elle véhiculait l'image même du traumatisme. Mais elle savait tant que son mari aimait les enfants, et qu'il souhaitait pouvoir faire grandir une nouvelle fois leur famille. Peut-être ressentait-il ce besoin de repartir sur des bonnes bases... Amy voulait lui faire la surprise. Voir ce sourire heureux sur son visage, et avoir son soutien dans cette terrible épreuve. De tous ces sacrifices qu'elle faisait pour lui. De cette vie en elle, qui lui faisait soudainement souffrir le martyr.

Il fallait s'occuper de Felix, tandis que ce dernier s'amusait à lui dire qu'elle ne le croirait jamais. Ce n'était pas une réponse, mais Amy ne parvenait pas à penser correctement. Il fallait lui enlever ses habits déchirés et sales, mettre de l'eau sur ses blessures, refaire les bandages en attendant l'arrivé de David. Toutes ces choses essentiels qu'Amy voyait comme une ligne droite et blanche dans sa tête, le chemin à suivre, les objectifs pour sauver la vie de son triste mari. Elle voulut se lever, mais l'esprit lui tourna. Ce fut retombant penaude et pataude, qu'elle secoua la tête. Comment cela pouvait être important, quelques vêtements déchirés quand sa propre vie était en jeu ? Se souciait-il à l'époque que la montre qu'il avait offerte à Amy, au moment de son agression, ait pu souffrir de sa chute et de l'humidité des caniveaux ? Malgré la douleur qui lui tordait les boyaux, dont elle avait trop peur d'imaginer la cause, la jeune femme offrit son plus beau sourire embrumé de larmes quand celui ci lui demanda de l'embrasser

Tout doucement, sans même acquiescer à sa question, Amy posa ses lèvres sur celles de son mari. Elle savoura son contact, et ce malgré l'odeur de sang qui trainait encore. Elle les aimait quand même et ne s'en lasserait jamais. A cette seconde précise, tout aurait pu être oublier. Tout l'amour qu'elle éprouvait, jusqu'à toute la souffrance qui se réveillait en son ventre, elle mit toutes les émotions qu'elle ressentait dans ce baiser à la fois d'une profonde tendresse mais aussi d'une grande intensité. Lorsque la couturière se redressa légèrement, les paroles qu'il prononça ou qu'il eut prononcé -elle ne faisait plus grande différence- la poussèrent dans un sanglot à demi-controlé. C'était un compliment qui la touchait particulièrement. Cette soirée même aurait du être si particulière; elle s'était faite si merveilleuse pour lui, pour son annonce. Il n'y aurait bientôt plus rien à annoncer, craignait-elle. Mais reprenant un sourire sincère, Amy continua de serrer cette main aimante. De son autre main, elle caressa les cheveux de son mari.

- Me...Merci.... ne t'en fais pas... tout va bien aller... tiens bon...

Un instant de silence, où Amy fit un doux baise-main à son mari. Que pouvait-elle dire de plus, que pouvait-elle faire de plus ? Il lui semblait être d'une cruelle impuissance, à l'approche de tout perdre. Elle n'osait amener une main à la source de la douleur qui lui déchirait le corps; toute son attention était entièrement et passionnément tournée vers Felix. Il n'y avait plus rien d'autre qui lui importait. Mais elle avait tant envie de pleurer, juste pleurer. Amy n'était pas quelqu'un de fort. Elle n'était qu'une fille des fermes qui savait correctement tenir des petites entreprises, qui se faisait magnifique tout en ne sachant pas manger proprement son poulet. Il lui suffisait d'un rien pour perdre tous ses repères, pour transformer la plus belle journée en cauchemar, et surtout, pour lui faire perdre un enfant. Posant son front contre cette main si aimée, Amy se lâcha à quelques larmes chaudes coulant sur ces doigts. Elle tentait de se faire silencieuse, refusant de l'inquiéter, même si c'était peine perdu. Redressant donc la tête, Amy plongea son regard dans le sien et sourit avec ses dernières forces:

- Toi aussi, tu es toujours aussi beau, oui, vraiment... je t'aime si fort...

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David P. A. Williams
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MessageSujet: Re: Birds hide to die - [Felix & David & Amy] [FINI.] Birds hide to die - [Felix & David & Amy] [FINI.] Icon_minitimeJeu 6 Sep - 23:31



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« AFTER THE STORM »

Maison Adler, nuit du 16 et 17 avril 1892.

Rien ne présageait une soirée insolite pour David. Pour une fois, il était chez lui et n’était pas forcé à travailler de nuit au St Bartholomew’s Hospital. Il profitait donc tranquillement de sa soirée, seul, ignorant où pouvait bien se trouvait Harry. Après tout, ce dernier faisait bien sa vie, les deux amants n’habitant pas ensemble. Le chirurgien devait avouer qu’il ne faisait peut-être pas assez le nécessaire pour maintenant une relation « normale » avec son entourage. Cela passait par Harry mais aussi Jonathan, Amy, etc. Jonathan faisait sa vie de pasteur et prenait de temps en temps des nouvelles quand son idiot de frère restait trop longtemps sans donner signe de vie, Amy, quelque peu débordée par sa vie de famille, son atelier de couture et sa maison close, ne passait qu’en coup de vent, ou qu’elle avait un pépin de santé, même si les deux amis s’étaient vus la veille pour constater que la jeune femme attendait un évènement, plus ou moins heureux selon le point de vue. Quant à Harry… Il était peut-être la principale victime de la vie asociale, misanthrope et d’ermite de son amant. Oh, David avait bien de remords à ce sujet, mais… il avait ses raisons.

Cependant, il ne pensait pas à ces choses quelque peu pesantes à ce moment-là. Il était assis près de la cheminée, lisant un livre, la lumière de la pleine lune passant au travers de la fenêtre. Il décida rapidement qu’il irait se coucher à la fin de son chapitre. Malheureusement, il ignorait que la nuit serait beaucoup plus longue que prévue et que son sommeil réparateur devrait être mis entre parenthèses. On tambourina à sa porte, ce qui rendit instantanément grincheux le chirurgien qui ne put que se lever pour voir qui avait si urgemment besoin de s’entretenir avec lui à cette heure tardive. Reconnaître son frère fut la première surprise. Son air absent, l’état de choc sur son visage fut la deuxième. Avant que David n’ait pu dire quoique ce soit Jonathan lâcha qu’Amy aurait besoin de lui et rapidement et que son mari Felix était sur le point de mourir. Le chirurgien ne sut comment prendre cette information. Il n’eut cependant que le temps de demander au pasteur si celui-ci se portait bien, ce à quoi il répondit affirmativement avant de repartir tout aussi rapidement que son arrivée. David avait un peu de mal à assimiler cette étrange apparition nocturne mais il mit peu de temps à réagir.

Il rassembla ses affaires de chirurgie et s’empressa de sortir de chez lui pour prêter main forte aux Adler. Enfin, surtout à Amy, ses relations avec le mari de celle-ci étant plutôt houleuses. Par ailleurs, l’idée de laisser succomber l’horloger à ses blessures, si elles étaient aussi graves que le sous-entendait Jonathan, ou de sa maladie, etc, était alléchante. Cela lui enverrait une profonde épine du pied. Cependant, il souhaitait préserver son amie et il savait pertinemment que le décès de Felix, même accidentel, pourrait entraîner de graves troubles dans l’esprit déjà facilement torturé d’Amy. Après, avec un peu de chance, peut-être qu’il ne pourrait réellement rien faire pour sauver l’horloger. Il perdrait son amie, mais aurait au moins la conscience tranquille. Il chassa ses mauvaises idées de sa tête, le moment n’étant pas très opportun, même si l’opportunité était belle. Il se fit amener par un fiacre jusque devant la maison des Adler, à Lambeth. Il y avait de la lumière à travers les fenêtres mais aucune ombre visible. Il s’approcha alors de la porte où il toqua mais personne ne répondit. Il entra alors prudemment, presque inquiet de ce qu’il pourrait trouver.

Il pénétra d’un pas prudent dans le salon pour voir un Felix plus blanc que d’habitude, ayant presque un teint de cadavre, allongé sur le canapé. Il ne bougeait plus et semblait inconscient. Cependant, malgré le fait que son corps soit couvert de sang, il semblait paisible et serein. David se demandait s’il n’était pas arrivé à trop tard, l’espérant presque au fond de lui. Son attention se porta alors vers Amy, qui se tenait au chevet de son mari. Le chirurgien s’agenouilla près d’elle. Il n’avait pas besoin de la saluer, l’heure était assez grave. D’un air sérieux, il inspecta son amie, constatant qu’elle était devenue pâle elle aussi et surtout, qu’elle brûlait de fièvre. David eut une moue inquiète.

— Ça va aller…? Dis-moi ce qui ne va pas pendant que je m’occupe de ton cher mari.

Sans plus attendre, il chercha la provenance de tout ce sang. Il débarrassa l’horloger de sa chemise déchirée, laissant son torse nu et retira les bandages de fortune qui couvrait sa peau. Puis, il prit une paire de ciseaux et coupa sans grand ménagement le pantalon de Felix pour dévoiler son mollet touché. S’il ne parvenait à reconnaître les blessures du torse, il n’y avait aucun doute sur la nature de la plaie de sa jambe : c’était une balle qui était venue creuser la chair de l’horloger. David se leva rapidement et partit remplir une bassine d’eau fraîche avant de revenir pour y faire tremper des linges. Il en tendit un à Amy :

— Tiens, mets-toi ça sur le front pour l’instant…

Il essaya de lui sourire afin de la mettre en confiance avant de repartir dans sa tâche. Il nettoya les plaies de l’horloger et compta cinq trous dans son torse, comme faits par des petits couteaux. Cela ressemblait presque à la disposition d’une main humain, mais en beaucoup plus large et pourvue de griffes… chimériques. Il désinfecta rapidement avec de l’alcool sans que l’horloger ne réagisse aux brûlures occasionnées par le contact entre le liquide et sa chair à vif. Constatant que la balle devait toujours se trouver dans le mollet de Felix, il prit une pince pour rentrer dans la plaie et extraire le corps étranger dans le muscle de l’horloger. Il posa la balle d’un calibre assez important sur la table basse et nettoya de nouveau la plaie, se demandant s’il devait la recoudre ou tout simplement la bander. Il se tourna cependant vers Amy et le regarda d’un air inquiet.

— Tu veux que je te prépare quelque chose pour te soulager…? Un thé, une infusion…

Il était réellement préoccupé par l’état de son amie, surtout en imaginant le choc que cela pouvait faire de voir son mari se faire sortir une balle de son mollet. Il connaissait la nature parfois un peu fragile de la couturière et il craignait que cette mésaventure puisse venir empiéter sur la santé du fœtus. Cependant, il ne pouvait pas réellement dire si Felix serait tiré d’affaire ou pas, ignorant la quantité de sang qu’il avait perdu. Dans le doute, il préférait ne rien dire et rester silencieux sur l’avenir de l’horloger.
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Chez les Adler, Plus tard, dans la nuit du 16 avril 1892.

Les bougies continuaient de brûler sur les lampes de guéridons, faisant danser des ombres convulsives autour du regard hagard d’Amy. Le salon était si silencieux, bien trop. Elle en avait peur. Peur de ce vide soudain, propice à l’approche de la mort. Son coeur battait pourtant si fort, mais elle n’entendait pas celui de son mari. Il respirait toujours, preuve en était le doux souffle qu’elle pouvait encore ressentir sur ses doigts. Cette main qu’elle serrait encore si fort. Il fallait bien des instants comme ceux-ci, pour que la jeune femme se rende compte à quel point son horloger lui était vital pour vivre. C’était au-delà de l’amour, au-delà de ces idioties de roman de gare pour demoiselle éplorée. Amy ne pourrait pas continuer sans son mari. Comment avait-elle pu penser une seule seconde vivre loin de lui, retournant s’exiler à Bessac sous la peur ? Encore plus aujourd’hui, Amy ne saurait répondre à cette question. Sans aucun doute priait-elle intérieurement pour qu’il la suive, chose qu’il avait faite, au péril de sa vie. A présent, c’était elle qui pourrait donner sa vie si cela pouvait lui servir. Avec délicatesse, elle embrassa ses doigts, passant ses lèvres jusqu’à la fraîcheur glacée de son alliance.

Ce fut pleine d’une impuissance qui lui arracha le souffle, qu’Amy vit doucement son mari partir dans l’inconscience. Seule son torse s’élevant doucement, au rythme de sa respiration, prouvait qu’il était encore en vie. L’épouse était éplorée, son visage se couvrait de larmes à n’en plus savoir quoi faire. Ses yeux rougis par la détresse, serrant désespérément cette main offerte. Il lui semblait que tout son corps brûlait d’une intense douleur, son esprit incapable de réfléchir pour la cibler. La porte qui s’ouvrit derrière elle, l’eut-elle remarqué ? Tout ce que la jeune femme fut capable d’assimiler, fut l’intervention de David qui vint devant elle. Sa question, légitime, lui demanda un effort considérable pour y répondre :

- Il… il est arrivé comme ça, je sais pas ce qu’il a, il est recouvert de sang, il s’est… endormi… oh, David, j’ai si peur, je t’en supplie, sauve le, je t’en supplie…

La situation avait-elle été véritablement expliquée ? Rien n’était moins sûre. Le dialogue d’Amy était décousu, d’une voix allant bien trop dans les aigues, s’enfuyant jusqu’à être inaudible, bégayant à certains moment, se répétant comme une litanie. La couturière peinait à aligner trois phrases, tant sa vie était liée à celle de son mari comme sur la corde raide. Elle l’aimait tant, même si elle savait parfaitement que David n’avait jamais compris cet amour. Le quiproquo l’avait amusé quand elle avait appris cela, connaissant les sentiments qui l’avaient lié à son meilleur ami, dans une sorte d’autre vie. Des sentiments non-réciproques mais qu’Amy avait pourtant bien ressenti. A cette seconde précise, même si ses pensées divaguaient dans un langage inconnu, à ses yeux ne cessant de se voiler de larmes, elle ne pensait pas à ce passé. Elle ne pensait qu’à Felix, à ce torse que David dénudait devant elle : les marques trempées d’un sang coagulé dans sa chair, une plaie encore béante de balle dans le mollet. Le chirurgien s’étant mise à sa place pour bien comprendre tout ce qu’il se passait, elle avait été écarté. Se faisant, elle mit une main devant sa bouche, trop effarée de tout ce qu’elle voyait. Qu’avait-il fait pour avoir été aussi agressé ? S’était-il aventuré dans une mauvaise rue, agacé les mauvaises personnes ?

David s’en alla une seconde, et ce fut comme une lumière qui disparut de devant la jeune femme. Il était pour elle, le sauveur. Tant de périodes dans sa vie, qui avait été difficile au-delà du possible. La souffrance incommensurable de ses grossesses, le moindre des petites bobos des enfants, les problèmes existentielles de son esprit fragile de femme… Amy avait parfois honte d’autant s’épancher sur son ami, lui qui avait tant souffert, bien trop pour un être humain. Mais il était l’un de ses piliers, au même titre que son mari. Un homme à qui elle pourrait confier sa vie sans aucune peur. Quand il revint, lui confiant une linge humide à se mettre sur sa tête, Amy lui confia un doux sourire, en réponse au sien :

- Merci…

C’était le moins qu’elle puisse dire. La personnification même de l’inutilité, Amy s’assit un peu plus loin, au coin du canapé. Son regard restait fixé sur son mari, allant de temps en temps jusqu’à David. Le moindre mouvement consignait son corps à une crampe interminable, lui arrachant un gémissement de peine. Elle ne voulait pas croire aux signaux que son ventre lui envoyer, alors qu’elle commençait à sentir une chaleur inhabituelle dans le creux de celui-ci. Ses mains s’agrippèrent au canapé, plantant ses ongles dans le tissu. Quand le chirurgien commença son office, le regard d’Amy vint se calquer sur le moindre de ses mouvements ; d’une curiosité malsaine, fixe et terrifiée. Elle était incapable d’écarter ses yeux, de se préserver. Tout ce qu’elle voyait lui tordait le coeur, elle, la fragile. Elle voyait les chairs se faire écarter, le sang s’accrochant au moindre poil de sa jambe. Avec netteté, elle assimilait l’intérieur du sang qui pompait, la balle intrusive qui sortait non sans peine. Par chance, un réflexe la prévint d’un haut le coeur.

Au fur et à mesure, que son esprit suivait la réalité devant elle, Amy se faisait à l’idée d’avoir perdu une vie. Non celle de son mari, car elle avait une confiance aveugle et absolu en David… mais celle de son enfant. L’idée se fit plus présente, plus réelle, quand un liquide chaud commençait à perler sous sa robe écarlate. Elle n’avait encore jamais fait de fausse couche, mais elle n’avait pas besoin d’un cours pour cela. Tremblante, son bras vint recouvrir son ventre douloureux. Son meilleur ami lui demanda si elle désirait quelque chose à boire. La peau de la jeune femme était si blanc, ses lèvres entrouvertes, son regard embrumé de larmes dans le vide. D’un mouvement las, elle secoua la tête. Comment lui demander, comment le dire. Ses doigts grattèrent nerveusement son estomac.

- Oh David… je suis tellement désolée… si désolée… pardonne-moi… je suis si faible… si faible…

Sa tête se posa en arrière contre l’accoudoir du canapé. Si elle devait perdre son enfant et son mari dans la soirée, ne pourrait-elle pas tout aussi bien perdre la vie ? Déjà la texture de sa robe rouge tendait à prendre une tournure cramoisie. Elle poussa un profond soupir… avant de se remettre à pleurer de toutes les larmes de son corps. Ses mains se crispèrent sur son ventre douloureux, lui arrachant des grimaces, se mordant les lèvres de toutes ses forces pour ne pas gémir comme l’idiote stupide qu’elle était.

- Pourquoi je ne suis pas une femme forte qui aurait pu t’aider… j’aurai pu être ton assistante, t’aider à sauver Felix… mais je suis une incapable… tu dois encore tout gérer… nous, moi…

Détournant le visage vers David, son visage ne reflétait qu’un sincère pardon, qu’une peine incommensurable mais sincère -se refermant par instant sous la douleur. Elle savait très bien qu’il n’aimait pas particulièrement être toucher. Mais l’émotion était trop forte. Amy lui prit la manche, la première chose qu’elle ait pu attraper. Elle la serra, et l’approcha :

- Pardonne-moi… et merci… merci infiniment pour tout ce que tu fais pour nous… je ne te remercierai jamais assez, je t’aime fort mon ami… je ne te le dis jamais assez souvent. Tu dois me prendre pour une ingrate, avec tous les services que je te demande...

Amy lui sourit. Il était loin, le temps de leur enfance. Si les Adler devaient mourir ce soir, il était temps qu’elle lui dise, ô combien son amitié lui tenait à coeur. Avait-elle l’esprit clair, tant la douleur lui perçait les tympans ? Rien n’était moins sûr.

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David P. A. Williams
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MessageSujet: Re: Birds hide to die - [Felix & David & Amy] [FINI.] Birds hide to die - [Felix & David & Amy] [FINI.] Icon_minitimeSam 8 Sep - 22:41



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« AFTER THE STORM »

Maison Adler, nuit du 16 et 17 avril 1892.

Amy ne put l’aider en répondant à sa question. Visiblement, elle en savait autant que lui sur l’état de son mari, si ce n’est moins. Elle supplia rapidement le chirurgien de sauver l’horloger, chose à laquelle il avait déjà commencé à s’affairer, même s’il le faisait principalement pour elle dont l’état semblait empirer minute après minute. Il avait toujours su que les époux Adler étaient très proches, pour ne pas dire fusionnels et même si David et Felix avaient beaucoup de mal à s’apprécier, le chirurgien avait fortement sous-estimé ce lien devenu vital entre eux. Il ne s’était vraiment pas attendu à ce que le corps d’Amy réagisse aussi violemment. Elle était déjà visiblement en panique, ce que toute personne normale serait dans un instant comme celui-ci, mais c’était toute sa santé physique qui semblait s’être calquée sur celle de Felix. David reprit le pouls de ce dernier, inquiet. Il avait principalement peur que l’horloger lui fasse un arrêt cardiaque au vu de la couleur de sa peau qui avait pris des teintes inquiétantes. Néanmoins, cela l’embêtait de ne pas avoir un indice sur la quantité de sang perdue. De plus, il n’avait pas pris le matériel pour faire une transfusion, ceci se trouvant à l’hôpital. Et il n’était même pas sûr qu’Amy et lui soient compatibles avec le sang de Felix.

Il sourit juste, continuant de désinfecter et nettoyer les plaies, commençant à recoudre les entailles sur le torse. L’horloger en garderait sûrement de belles cicatrices mais il préféra ne pas l’annoncer à Amy pour l’instant. Cependant, à sa question sur une possible boisson pour la désaltérer, la couturière ne répondit pas. Elle s’excusa plutôt, visiblement en souffrance au niveau du ventre. Le regard de David descendit vers ce qui semblait être l’origine du mal de son amie, avec une certaine appréhension au ventre. La tache de sang qui imbibait de plus en plus la robe d’un rouge plus clair confirma sa crainte. Son aiguille toujours dans sa main, il eut un profond soupir. Un soupir triste et ennuyé. Ils n’avaient pas besoin de ça… Amy s’excusa encore, même si elle n’y était absolument pour rien. Pour la première fois, il se sentit dépassé. Peut-être était-ce parce que la santé de sa meilleure et seule amie était en jeu et qu’il voulait tout faire pour qu’elle survive… De toute façon, il n’y avait pas grand-chose qu’il pût faire dans un moment pareil à part tenter de la rassurer et de lui dire que tout irait bien. Il ne voyait pas d’autres solutions pour le moment.

Elle se saisit alors de sa manche, surprenant le chirurgien qui ne dit rien sur le moment. Cependant, il la regarda droit dans les yeux, écoutant avec attention ce qu’elle était en train de lui avouer. Elle s’excusait une nouvelle fois, le remerciait comme une sorte de dernière volonté prononcée au vu d’une mort imminente. Elle se rabaissait aussi, se traitant d’ingrate. Il comprenait parfaitement la détresse dans laquelle elle se trouvait actuellement, craignant de devenir veuve et perdant visiblement l’enfant qu’elle portait. Elle était en train de baisser les bras et cela inquiéta profondément son ami qui continuait de la regarder droit dans les yeux. Il ne voulait pas qu’elle pensât que tout était terminé. Malheureusement, il devait prendre la parole et essayer de la remotiver, même s’il était bien la dernière personne apte à cela, lui qui était si négatif au quotidien à tel point qu’il n’osait plus s’approcher de ses proches. Cependant, il ne pouvait pas rester inactif face au désespoir d’Amy. Il ne pouvait fermer les yeux une fois de plus. Il prit alors le visage de la couturière entre ses mains, même si ces dernières étaient couvertes du sang de Felix.

— Écoute-moi. Tu n’es pas inutile. Tu es forte. Tu seras forte pour lui. Vu son état, il aurait pu être mort depuis longtemps mais je suis sûr qu’il fait l’effort pour toi. Il ne va pas mourir ce soir. Tu ne vas pas mourir non plus. Personne ne meurt ce soir, ici.

Il l’embrassa alors sur le front, geste qui n’était que purement protecteur et réconfortant. Il n’était pas Felix, il ne pouvait pas la rassurer autant que le pourrait son mari et c’était normal. Il jeta un coup d’œil à la robe de son amie dont le sang gagnait de plus en plus de terrain. Il soupira doucement. Il était sûrement évident qu’elle savait ce qu’il était en train de se passer. Cependant, elle devait garder son calme, une fausse couche à ce stade de la grossesse n’étant généralement pas très grave, bien qu’impressionnant et douloureux. Il espérait juste qu’Amy tienne le choc émotionnellement. Il dit alors prudemment :

— Tu devrais aller t’allonger dans ton lit… Malheureusement, je ne suis pas assez fort pour te porter… Ou alors, je peux t’installer un petit lit de fortune mais je t’en prie, ne reste pas là…

Il soupira doucement une nouvelle fois, ne sachant plus trop quoi faire actuellement. Il voulait aider son amie, l’empêcher de perdre son enfant même si c’était déjà bien trop tard. Il voulait arrêter de la voir saigner ainsi tandis que son mari respirait faiblement à quelques centimètres d’eux. À part rester planté là, il ignorait ce qu’il pouvait faire pour soulager la peine d’Amy. Il ramassa cependant des coussins et des oreillers qu’il plaça sous elle afin de faire une sorte de couchette provisoire. Il aurait aimé lui offrir mieux. Après quelques secondes de silence, FF0000it par lui murmurer :

— Tu sais, même si ses blessures sont impressionnantes, elles ne sont pas trop graves… Enfin… Les entailles de son torse n’ont pas l’air d’avoir touché d’organes… Quant à la balle… S’il se soigne bien, il ne devrait plus boiter dans quelques semaines.

Il sourit doucement, ne sachant pas si cela allait la rassurer ou pas ou si elle dormait déjà. Ou bien s’était évanouie, tout simplement. Il poursuivit cependant :

— Moi aussi je t’aime fort… Je suis désolé d’avoir pris autant de distances ces derniers temps mais…

Il soupira rapidement et jeta un coup d’œil vers Felix, pour s’assurer de son état.

— Tu n’as jamais été ingrate, sache-le… C’est moi l’ingrat.

Il sourit doucement, comme pour s’excuser. Il ne savait pas si cela serait très utile pour apaiser l’esprit d’Amy mais il faisait tout ce qui était en son pouvoir.

— Je vais essayer de te réveiller ton Felix au plus vite pour que tu puisses retrouver ses bras.

Son sourire fut plus franc, plus jovial et plus encourageant même si la situation ne s’y prêtait vraiment pas.
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Amy est très douée dans son domaine, la couture. ⊹ Ressentais une profonde frustration envers son mari durant les cinq précédentes années, ce qui l'incitait à accepter plus facilement les avances d'autrui. ⊹ A des tendances névrosées et borderline. ⊹ Ne supporte pas/ou difficilement les enfants en bas âge. ⊹ Apprécie la compagnie de l'alcool et du tabac bon marché. ⊹ Est d'une grande immaturité. ⊹ Très facilement morte de jalousie en compagnie d'autres femmes. ⊹ Manque de confiance en elle-même et a souvent besoin qu'on la rassure sur son apparence. ⊹ Passe beaucoup trop de temps devant le miroir à peigner ses très longs cheveux noirs. ⊹ Femme de Felix J. Adler. ⊹ A ouvert récemment un bordel de luxe dans un vieil hôtel rénové de Whitechapel.
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MessageSujet: Re: Birds hide to die - [Felix & David & Amy] [FINI.] Birds hide to die - [Felix & David & Amy] [FINI.] Icon_minitimeDim 9 Sep - 17:22



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Chez les Adler, Plus tard, dans la nuit du 16 avril 1892.

Sa main fébrile lâcha doucement cette manche, prise avec les dernières forces de la détresse. Après son aveu, Amy baissa la tête. Tout ceci était si étrange. Rien de tout cela ne semblait réel. Peut-être était-ce les dernières élucubrations de son esprit en position de faiblesse ? La présence de David lui faisait si chaud au coeur, et l’aidait à ne pas s’effondrer un peu plus dans un pessimisme latent. Elle ne saurait jamais assez remercier son dévouement, pour elle et son mari, alors qu’elle connaissait parfaitement l’animosité qui les habitait chacun. David était l’une des personnes les plus importantes de sa vie; elle ferait  tout ce qui était en son maigre pouvoir pour lui rendre la pareille. En attendant, elle n’était qu’une misérable loque, assise à même le sol. Son regard se brouillait à ses larmes, tandis qu’elle entendait son ami recoudre les plaies de Felix. Si elle avait été plus croyante, ou capable de retenir ne serait-ce qu’une seconde de la plus bête des prières que l’on pouvait entendre à la messe, Dieu savait ô combien elle aurait perdu sa salive en psalmodie. Au lieu de cela, elle priait le talent humain de David.

Un talent exceptionnel qui avait rythmé leurs vies. Peut-être Felix serait-il enfin plus enclin à l’apprécier, après qu’il lui eut sauvé la vie. Amy l’espérait secrètement, dans une partie optimiste de son esprit. Celle qui se disait que tout irait bien dans le meilleur des mondes -se battant en duel avec la peur et l’effroi. Elle sursauta légèrement quand David vint à genoux devant elle, prenant son visage entre ses mains. Un geste si tendre et délicat, qui aurait pu soulager son coeur tremblant, s’ils n’étaient pas couvertes du sang de son mari. Celui-ci, chaud sur ses joues, troublait ses sens de son odeur ferraillé. Ses pensées se mettaient constamment à tourner vers lui, luttant entre la vie et la mort, sa peau au spectre de la mort. Les grands yeux bleus de David la ramenèrent à la réalité, et sa voix, ses paroles, soulagèrent quelque peu sa peine. Il lui donnait confiance, comme à chaque fois qu’il soignait ses maux d’esprit. Il était là pour l’aider, pour la soutenir, malgré tout. Le coeur d’Amy s’en retrouva ragaillardi, ayant même le courage de lui sourire.  Elle n’était pas inutile. Elle serait forte pour lui. Pour son Felix qui trouvait la force de lutter avec la faucheuse, rien que pour pouvoir être avec elle. Personne ne mourra ce soir. Des mots qui résonnèrent dans sa tête. La jeune femme, par dessus tout, avait une foi inébranlable en David. Elle savait qu’il avait raison. Elle leur faisait confiance, à tous les deux.

Le baiser qu’elle reçut sur son front emplit tout son corps d’une chaleur agréable. Avait-il été un jour aussi attentionné qu’à ce moment précis ? A cet instant où tout semblait fini, où tous risquaient de mourir pour des bêtises ? Les yeux embués de larmes, Amy avait fini par redresser la tête, jetant son regard dans celui de David. Ce fut une lente mélancolie qui s’échappa de ses yeux. Mais elle était rassurée. Il réussissait toujours à canaliser la tristesse de son âme. Elle aurait tant aimé pouvoir faire de même. Quand David se recula pour lui dire d’aller se reposer,  la jeune femme eut un petit rire âcre. Si elle avait pu se déplacer, elle se serait servie de son énergie pour l’aider à sauver Felix : aller chercher les bassines d’eau, le soutenir, faire les cent pas de manière paniqué. Si elle pleurait, ce n’était pas tant pour la vie de Felix qu’elle savait être entre d’excellentes mains. Elle pleurait de sa propre faiblesse, de parfaitement savoir qu’elle venait de perdre son enfant sous le choc, petite bécasse idiote et prude qu’elle était. Elle n’était pas digne de son mari qui se battait pour survivre.

Perdue dans les méandres de son auto-flagellation mentale, Amy ne se rendit à peine compte que David l’installait plus confortablement sur des coussins, s’étant certainement rendue compte que se déplacer toute seule n’était pas la meilleure des options. Elle se sentit pourtant rapidement dans un petit confort indéniable, écoutant attentivement la voix de son meilleur ami. Les blessures étaient impressionnantes mais il n’en conserverait pas de séquelles trop grave. Un sourire apparut sur le visage de la jeune femme.

- Si tu le dis… je te crois… je te fais confiance…

Les mots qui suivirent, cet aveu d’un amour quasi fraternel, d’une amitié sans borne, la fit rougir. La jeune enfant délurée qu’elle était autrefois aurait tant donné pour entendre ces mots. Aujourd’hui, elle les accueillait à leur juste valeur. C’était cet homme qui allait leur sauver la vie, son meilleur ami. Ils avaient traversé tant de choses ensemble, même séparément. Leur soutien inébranlable, l’un à l’autre. David se traita d’ingrat, ce à quoi Amy secoua la tête :

- Non, tu n’es pas ingrat…. Tu ne peux pas être ingrat quand on ne fait rien vraiment pour toi…

Mais déjà le chirurgien repartait d’un enthousiasme forcené qu’elle ne lui connaissait pas vraiment, à lui redonner du courage pour qu’elle retrouve l’homme de sa vie. Amy rit doucement, plus sincèrement. Elle avait tant confiance en lui, et même le jeu d’acteur qu’il lui offrait continuait à la faire rire. Cela lui faisait tellement de bien. Il l’avait rassuré, plus qu’il ne pourrait jamais le soupçonner. Cela ne lui ferait pas revenir l’enfant, mais elle pouvait tenir le choc. Tenir jusqu’à temps que son mari aille mieux, et que David puisse s’occuper d’elle. Amy se demandait néanmoins si elle ne devrait pas plutôt aller dans la salle de bain, pour se nettoyer. Il n’était pas bon pour elle de tremper ainsi dans son sang, quand bien même elle était parfaitement bien installé. Si seulement il pouvait juste lui soutenir le bras, pour qu’elle puisse se servir de lui comme d’une canne. A moins qu’il y en ai une dans la salon. Elle chercha le souvenir.

- Ne soit pas aussi méchant avec toi même… Regarde-nous. On est tous les deux à se rejeter l’ingratitude sur soi-même. On a l’air malin, dans un moment aussi grave… On devrait en reparler plus tard, quand tout ira bien… mais… merci… merci infiniment. Je vais… beaucoup mieux… vraiment…

Elle lui sourit péniblement, ressentant encore des douleurs lancinantes dans son ventre. Ce n’était qu’un mauvais moment à passer, comme à chaque règles. Cela devait être normal, mais l’instant était horrible. Sa langue était pâteuse, mais les larmes séchaient sur ses joues.  Lorsqu’elle touchait son ventre, elle pouvait sentir jusqu’à l’humidité qui s’écoulait, l’odeur détestable de ce sang. Ce même sang sur son visage, sur ses joues, qui n’était pas le sien. Cela devenait insupportable. Elle n’était pas particulièrement friande de la vue du sang, en témoigner sa réaction face à l’arrivé de Felix. Tout son corps commençait à rejeter ces odeurs, ces images, trop crû pour la jeune femme. Passant une main sur son nez et sa bouche, Amy se retourna lentement vers David et lui demanda:

- Je… excuse-moi de t’embêter une nouvelle fois… je sais que tu ne peux pas me porter mais… est-ce que tu m’aiderais à me lever… je voudrais aller à la salle de bain… pour me nettoyer, tu comprends…

Sans attendre sa réponse, Amy prit le soutien de l’accoudoir du canapé, se heurtant aux pieds de Felix posé ici. Elle s’excusa rapidement, quand bien même il ne pouvait pas vraiment l’entendre. Elle fit de son mieux pour se redresser sur ses jambes, tremblantes et couvertes de sang. Intérieurement, elle souhaita que le sang ne l’accompagne pas davantage dans son cheminement, ne voulait pas se couvrir de cette nouvelle honte. Il fallait qu’elle parvienne à faire un  pas, puis un autre. Mais pour le moment, elle resta immobile, regardant son mari encore endormi.

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MessageSujet: Re: Birds hide to die - [Felix & David & Amy] [FINI.] Birds hide to die - [Felix & David & Amy] [FINI.] Icon_minitimeDim 9 Sep - 20:28



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« AFTER THE STORM »

Maison Adler, nuit du 16 et 17 avril 1892.

David se tenait toujours proche d’Amy, ne voulant pas lui faire croire qu’il allait l’abandonner. Le chirurgien avait compris que sa nuit serait courte et/ou la passerait ici, chez les Adler. Il ne pouvait tout simplement pas se permettre de partir au vu de l’état des deux époux. Puis, la couturière reprit la parole, disant qu’il n’était pas ingrat, loin de là. Il soupira doucement mais sourit. Il y avait des secrets qui devaient rester enfouis. Il n’osait la boîte de Pandore que cela serait si quelqu’un venait à dévoiler certains faits. Une bombe à retardement. David n’avait pas toujours fait le bien dans sa vie, il le savait et Amy l’ignorait. Tout comme Jonathan d’ailleurs, ou même Harry. Cependant, les témoins des débauches de sa vie se faisaient rares et discrets, comme un jeu de cache-cache où le premier qui se dévoilerait risquerait gros. Trop gros. À tel point que rester tranquille et silencieux était préférable, les enjeux étant trop importants. Alors la vie continuait son cours, on progressait dans sa vie, on faisait des enfants, pour les perdre visiblement peu de temps après avoir appris la bonne nouvelle. David était quelque peu dépité par la situation, repensant encore à la veille où il annonçait à Amy qu’elle était enceinte.

Cependant, elle avait l’air plus traumatisé par l’état de son mari que par la perte de son bébé. Soit elle n’avait pas encore réalisé ce qu’il était en train de se passer, soit elle était résolue. Ou peut-être qu’elle n’y accordait pas tant d’importance que cela, au final, elle qui n’avait jamais été d’un instinct maternel irréprochable. Il espérait cependant que la réalité ne la rattraperait pas d’ici quelques heures. Il se dit néanmoins que Felix serait sûrement réveillé et qu’il prendrait la relève émotionnellement, lui n’ayant fait que limiter les dégâts, malgré les dires d’Amy. Cette dernière demanda alors de l’aider à se nettoyer, couverte de sang qu’elle était. Sans hésiter, il acquiesça et l’aida à se hisser sur ses jambes, prudemment. Avec les années, il commençait à particulièrement bien connaître la maison des Adler et y prenait ses aises quand le patriarche de la famille était absent et qu’Amy était la seule présente. La situation étant similaire, il entra naturellement dans la salle de bain qui se trouvait à l’étage, le bras de la couturière autour de ses épaules. Il fit couler de l’eau chaude avant de lui dire simplement :

— Je… J’aimerais en profiter pour voir si tout va bien… Si ça ne te dérange pas… Si tu veux, une fois que tu auras pris ton bain, je te ferai un chocolat chaud. Ça te fera du bien...

Il lui sourit timidement et fit ce qu’il avait à faire professionnellement et médicalement. Après avoir confirmé les craintes d’Amy au sujet du fœtus mais le fait que cela ne lui serait pas fatal du tout, il lui indiqua cependant que les saignements risqueraient de durer quelques jours voire deux semaines. Ensuite, il sortit simplement de la salle de bain avant de descendre l’escalier et retourner dans le salon, voir comment se comporter le mari de sa meilleure amie. Il regarda le visage assoupi, couvert de terre et de sang, sans rien faire, toujours tiraillé entre l’envie de le voir mort et le besoin de sa survie pour le bien d’Amy. Le chirurgien n’ignorait pas que la couturière ne se remettrait jamais de son deuil si celui-ci venait à arriver. Cependant, l’éloignement qu’il avait pris par rapport à elle, à Jonathan, à Harry était en grande partie causé par cet homme. Aigri et acerbe, il tapota la joue de l’horloger comme pour lui dire de se tenir à carreaux et qu’il en devait une au chirurgien. Le véritable ingrat, ici, c’était Felix.

Il cessa de s’empoisonner l’esprit avec un être qui n’en valait pas la peine, se demandant toujours pourquoi Amy l’avait choisi lui. Il s’occupa alors de lui préparer son chocolat chaud, comme promis, suivant la recette qu’Harry lui concoctait souvent dès qu’il venait chez lui. À chaque fois qu’il se rendait chez le vétérinaire, il avait l’impression de prendre trois kilos, masse en surplus dont il n’avait pas besoin. Cette pensée le fit sourire simplement tandis qu’il faisait chauffer le lait. Il termina alors le chocolat, rajoutant les ingrédients spéciaux de la recette d’Harry et retourna dans le salon. Il posa la tasse sur la table basse et s’assit dans le fauteuil, près de l’âtre. Il attendit qu’Amy eût terminé de se nettoyer, regardant pensivement l’horloge du salon dont les secondes battaient à un rythme régulier le temps qui passait, comme si le balancier cherchait à l’hypnotiser. Étrangement, il eut l’impression que cela lui faisait effet, même s’il haïssait pourtant ce son. Ses paupières devinrent lourdes malgré lui, la fatigue de ces derniers jours intensifs à l’hôpital le rattrapant à vive allure. Malheureusement, il ne put attendre le retour d’Amy et s’assoupit simplement, affalé sur le fauteuil au milieu du salon des Adler.
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Amy est très douée dans son domaine, la couture. ⊹ Ressentais une profonde frustration envers son mari durant les cinq précédentes années, ce qui l'incitait à accepter plus facilement les avances d'autrui. ⊹ A des tendances névrosées et borderline. ⊹ Ne supporte pas/ou difficilement les enfants en bas âge. ⊹ Apprécie la compagnie de l'alcool et du tabac bon marché. ⊹ Est d'une grande immaturité. ⊹ Très facilement morte de jalousie en compagnie d'autres femmes. ⊹ Manque de confiance en elle-même et a souvent besoin qu'on la rassure sur son apparence. ⊹ Passe beaucoup trop de temps devant le miroir à peigner ses très longs cheveux noirs. ⊹ Femme de Felix J. Adler. ⊹ A ouvert récemment un bordel de luxe dans un vieil hôtel rénové de Whitechapel.
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MessageSujet: Re: Birds hide to die - [Felix & David & Amy] [FINI.] Birds hide to die - [Felix & David & Amy] [FINI.] Icon_minitimeVen 14 Sep - 13:59



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I hear their silence preaching my blame.

Chez les Adler, Plus tard, dans la nuit du 16 avril 1892.

Toujours un peu dérouté par les événements, c’est le moins que l’on puisse dire, Amy se tenait misérablement debout. Son jupon trempé de sang chaud la dégoûtait au plus au point. Mais la vision de son Felix qui semblait dormir paisiblement, ses plaies recousues et nettoyés, la rassurait également jusqu’à lui arracher un léger sourire de satisfaction. Elle savait que David ferait un excellent travail, et n’en avait même jamais douté. Même si les marques restaient présentes, c’était comme si tout cela n’était qu’un mauvais souvenir. Un souvenir pourtant bien trop marqué dans l’esprit d’Amy. Tout ce sang sur le canapé, le propre choc lui faisant perdre bien trop. Elle qui avait été si heureuse de pouvoir offrir ce cadeau à Felix, se désolait de ne pouvoir lui offrir que du sang et un vide. Ce fut donc au bras de David qu’Amy se laissa supporter, pour gravir lentement mais sûrement les marches qui les séparaient de la salle de bain. Ses jambes tremblaient à chaque pas, mais le dégoût du sang et le soutien de son meilleur ami furent suffisant pour la porter jusqu’à la salle d’eau. Elle se tint au meuble le plus proche, reprenant son souffle avec une grimace de souffrance. La jeune femme faisait de son mieux pour ne plus sombrer en sanglot, encore.

David lui demanda observation, ce qu’Amy accepta évidemment. Son meilleur ami devait bien être l’un des rares hommes à la connaître aussi souvent intimement que son mari, toute proportion gardée. Mais elle savait bien que tout ceci n’était que purement médicale, bien heureusement. Encore une fois, elle avait une foi aveugle en son jugement et quand il lui déclara que tout irait bien pour elle, Amy eut un petit soupir de soulagement. Tout irait bien au final, merci au chirurgien. La couturière essayait de se dire que ce n’était pas si grave, que ce n’était qu’un fœtus que l’on pourrait refaire. Plus tard, mais ce n’était pas perdu pour de bon. Le cadeau pourrait attendre quelques mois de plus, car elle ne savait pas si après cette intense souffrance aiguë, elle serait capable de se remettre en cloque. Déjà qu’il lui fallait au minimum un an de repos avant de s’imaginer retomber enceinte. Lorsque David finit par la quitter en lui promettant du chocolat chaud, Amy rit doucement. C’était une habitude qu’il avait prise de chez Harry, ça. Amy savait de quoi elle parlait, au vu des kilos qu’elle avait du prendre en sortant avec lui. Elle se disait bien aussi que le chirurgien s’était un peu rempoté au fil des années. Ce n’était pas non plus une mauvaise chose.

Elle s’engouffra dans son bain chaud, qui se tint rapidement de rouge. En essayant de ne pas y prendre attention, Amy se saisit du savon et passa un long moment, très long moment, à se nettoyer. Chose qu’elle avait faite en profondeur un peu plus tôt dans la journée, mais qu’il fallut donc refaire à zéro. Au bout de quelques minutes, elle espérait bien s’être suffisamment purger pour ne plus avoir à saigner. Les douleurs se faisaient moins fortes, confortés par la douceur de l’eau chaude qui soignait tous les maux. L’espace d’un instant, Amy se sentit même bien, comme si tout cela n’était qu’un mauvais cauchemar. La couleur de l’eau lui rappelait pourtant l’inéluctable réalité. Terminant de shampouiner son corps, elle arrêta quand la vision de cette monstrueuse eau sale la prit à la gorge, manquant un haut-le-cœur. La jeune femme sortit du bain, se sécha rapidement avec une grande serviette et mit un peignoir. Elle ne se sentait pas le coeur à se rhabiller de belle façon, et se mettre en nuisette ne serait pas correct pour David. De toute façon, elle se sentait plus d’humeur à voler des pyjama à Felix pour se blottir dedans.

Pour le moment, elle s’en tint au peignoir et descendit les marches, plus assurée qu’à l’aller. David dormait déjà dans le fauteuil, chose qui attrista Amy : au vu de l’aide qu’il leur fournissait gratuitement, la moindre des choses aurait été de lui proposer un lit décent et confortable. La jeune femme n’osa pourtant le réveiller. Le chocolat chaud était sur la table basse, comme promis. Amy s’en empara et le respira abondamment. Autour du canapé traînait toujours une détestable flaque de sang dont il faudrait s’occuper avant que cela ne devienne une flaque coagulante tâchant le canapé et le plancher… en avait-elle la force ? Il le faudrait bien, les deux hommes présent sous ce toit dormait à point fermé, et son bain -ainsi que la boisson chaude, avait revigoré ses forces. Après tout, si elle s’agenouillait, elle ne devrait pas avoir trop de mal à juste éponger une mare de sang dans un sceau. Prenant de nouvelles gorgées revigorantes, Amy poussa un long soupir et passa dans la cuisine chercher ce dont elle avait besoin. Lasse et la tristesse revenant au galop sans stimulation mentale, Amy se mit au sol en faisant de son mieux pour ne pas salir le peignoir rouge. L’effort était long mais des moindres. Un machinal mouvement d’aller et venu, pour ensuite essorer l’horreur. Elle aurait pu faire appel à une femme de ménage payée à l’heure, mais elle ne pensait pas en trouver une à cette heure là, et n’avait pas non plus envie d’expliquer sa faiblesse ni de mettre Felix dans un douloureuse situation de voyeurisme. Elle n’en eut pas pour longtemps, le gros du sang avait été épongé par sa robe et le bain. Après s’être lavée les mains, Amy s’assit devant son Felix, à même la table basse. Son chocolat chaud dans les mains, son regard était vague et fixé sur le visage reposant de son mari.

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Felix J. Adler
Felix J. Adler

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« AFTER THE STORM »

Maison Adler, nuit du 16 et 17 avril 1892.

Le repos de l’horloger fut de courte durée. Une part de lui voulait rester éveillée, lui qui était si rapidement tombé dans les limbes de l’inconscience tandis qu’Amy se tenait près de lui. Il ne sut combien de temps il était resté assoupi ou s’il avait réellement dormi. Son sommeil, qui n’avait que très peu réparateur à l’image de sa longueur, avait été sans rêve. Il avait été seulement plongé dans les abysses de l’inconscience, comme dans un état de flottaison où il ne contrôlait plus rien. Dormir avait toujours été difficile pour Felix, voilà pourquoi cette impression de repos forcé, d’anesthésie naturelle le perturbait au plus haut point, même s’il n’en était pas conscient. Il finit par ouvrir les yeux et regarder le plafond du salon qu’il avait abandonné quelques dizaines de minutes auparavant. Il était seul. Du moins était-ce la première impression qu’il en eut. Son regard glissa vers le fauteuil en face de lui et son regard entrouvert reconnut sans problème David Williams, plus ou moins le médecin attitré de la famille, qui dormait. Les deux hommes ne s’appréciaient pas, ce n’était pas une légende, mais l’horloger devait reconnaître que le chirurgien connaissait son métier, même si ceci ne lui permettait pas d’avoir la confiance du blessé.

Ce dernier sentit par ailleurs un certain inconfort sur lui-même, comme si sa peau était tirée. Après avoir jeté un rapide coup d’œil sans oser bouger, il perçut rapidement les points de suture au niveau de ses plaies. Cela avait été rapide. Enfin, en tout cas, cela avait été fait durant son sommeil. Il était rare quand l’horloger perdait la notion du temps qui passait, mais pour l’une des rares fois de sa vie, il ne saurait dire quelle heure il était et depuis combien de temps il était là. Il continua de balayer la pièce du regard, s’étonnant de ne pas voir son épouse. Ses yeux s’arrêtèrent cependant sur une étrange mais importante tache de sang sur le sol. Il ne s’en inquiéta d’abord pas, se disant que cela venait probablement de lui mais le sang partait dans une trainée qui s’estompait, certes, mais qui se dirigeait vers les escaliers. Il était difficile pour lui de concevoir qu’on ait pu le traîner jusqu’à l’étage. Et qu’il ait pu perdre autant de sang alors que, dès son arrivée dans sa maison, ses blessures avaient déjà bien coagulé. L’absence d’Amy le préoccupa aussi, sans qu’il ne puisse l’appeler ou autre.

Il resta donc sagement sur le canapé, immobile, ayant encore trop peu de forces. Les minutes passèrent et la somnolence le rappela rapidement dans ses bras, s’endormant de nouveau, imitant quelque part le chirurgien qui se reposait dans un des fauteuils. Là encore, le sommeil fut sans rêve et bref. Ce fut un léger bruit régulier qui finit par le tirer hors de ses songes. Il reconnut alors Amy qui s’affairait visiblement à effacer la trace de sang. Ses paupières avaient encore du mal à rester ouvertes, si bien qu’il ne voyait que très brièvement les actions de sa femme sans pouvoir l’interpeller. Il soupira profondément, essayant de regrouper ses forces pour interagir avec son épouse tandis que celle-ci s’installait sur la table basse, une tasse à la main. Felix resta quelques secondes les paupières closes, toujours à moitié endormi, se faisant violence pour tenter de rester éveillé. Amy lui manquait. Son contact lui manquait. Lui qui aurait voulu profiter de cette soirée avec elle en rentrant du cimetière. Malheureusement, cela n’avait été possible et il était toujours profondément inquiet par cette tache de sang qu’il avait aperçue. Il essayait de se rassurer en se disant que ce n’était que son imagination, une hallucination quelconque due à un traumatisme de ce qu’il avait vu à Highgate mais…

Il finit par ouvrir les yeux et tenta de fixer le plafond pendant quelques secondes. Apparemment, il était en train de se réveiller pour de bon et pouvant tenter d’attirer l’attention d’Amy.

— Ch… chérie…?

Sa voix était encore faible et il n’osait pas tellement bouger à cause de ses blessures. Cependant, il bougea légèrement la tête afin de l’avoir plus facilement dans son champ de vision. Il lui sourit alors timidement et hésita à lui poser sa question sur le sang directement. Finalement il préféra attendre et lui tendit le seul bras qu’il pouvait à peu près mouvoir sans risquer de bouger les points et de rouvrir les plaies. Il avait besoin de son contact, lui qui était maintenant à moitié nu sur le canapé, n’ayant que la moitié d’un pantalon pour couvrir son corps. Il remarqua cependant la pâleur du visage de sa chérie. Elle n’avait jamais été d’un naturel très bronzée mais il y avait définitivement quelque chose qui n’allait pas, son teint cireux lui donnant une impression de maladie. Puisque c’était plus fort que lui, il demanda d’abord prudemment :

— Tu… Ça va…?

Il fit une moue. Autant aller droit au but tout de suite.

— Parce que… J’ai vu du sang tout à l’heure… là… quand tu étais absente…

L’horloger démontrait une nouvelle fois son absence de tact mais il ne savait comment faire autrement. Et il n’était pas vraiment disposé à être lucide et à réfléchir à ce qu’il disait. Cependant, de sa main libre, il insista pour qu’elle vienne au plus proche de lui.
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