EVENT N°3 - HOWLING NIGHT



 

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Reine Victoria
Reine Victoria

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MessageSujet: EVENT N°3 - HOWLING NIGHT EVENT N°3 - HOWLING NIGHT Icon_minitimeLun 16 Avr - 13:37



Event n°3 – Howling Night

« the rest of the dead will not be respected »

16 avril 1892.

Personne ne visite les cimetières la nuit. Il n'y avait que les voleurs et les employés un peu trop zélé pour en arriver à de tels extrémités. Parfois, des rencontres mutines se faisaient au détour d'une tombe, pour les plus cachottiers et étranges d'entre nous. La nuit, l'on dit que des murmures se déploient. Que les morts renaissent dans le croissant de Lune... tout du moins, leur souffle et leurs souvenirs. Il ne restait plus rien des sourires, au cimetière de Highgate. Juste une brume le long des grillages, et le bruit de la pluie sur les graviers. Quelques fois, des bruits de pas, légers. Le silence est d'or quand on commerce avec les morts. Cela aurait pu être une nuit comme les autres... si cela n'avait été une nuit. Car personne ne visite les cimetières la nuit. Vous êtes bien plus intelligent ou honnête pour commettre pareil erreur. C'est donc pour cela que vous vous y dirigez durant la fin d'après-midi, au tout début du crépuscule.

De toute façon, il s'agissait encore d'un jour où le bon peuple irait se coucher tôt, le ventre vide. En vous dirigeant vers le cimetière pour une dernière prière, les rues vous paraissent inhospitalières. Plus que d'habitude. Il vous semblerait même que ce lieu de repos éternel ferait un endroit bien plus accueillant, après les derniers infos de la presse. Ce n'était plus seulement la capitale, mais bien tout le pays qui faisait face à de terribles évènements. Le pire, dans tout cela, était que vous étiez parfaitement impuissants. Peut-être était-ce pour cela que vos pas vous dirigeaient succinctement vers l'endroit où le temps en s'écoule plus. Le soleil est au milieu de sa courbe descente, mais déjà caché par les hautes demeures en brique rouge. Les portes se referment sur les grommellements du pauvre qui feule contre la police, toujours plus présente, qui vous attend à chaque coin de rue. N'ayez crainte, ils n'auront rien contre vous. Leurs regards vous croiseront, descendront le long de votre corps pour assimiler votre potentiel de trouble à la civilité. Aujourd'hui, c'était les vivants qu'ils mettaient précieusement en garde contre eux-même.

Personne ne vous empêchera de rejoindre le lieu de votre destination. Jamais l'on ne ferme le cimetière de Highgate, pas même la nuit. Les hautes portes en fer noir vous accueillent, légèrement entrouvertes. Il vous a semblé que votre trajet a été parcouru dans un silence morbide, comme si un mauvais pressentiment courait le long de votre échine. Les journalistes se plaisent à instaurer de leur plume cet sombre ambiance. Pourtant, le danger ne tremblait pas au coeur de la capitale. Jack semblait avoir disparu à nouveau, et plus aucun monstre n'avait fait son apparition dans un quelconque monument de Londres. Si ce n'était la pénurie de vivres et l'avancement permanent d'une révolte civile, on aurait pu se croire un parfait jour de Printemps, auréolé de la naissance des fleurs et des feuillages.


- Déroulement de l'Event -
Bienvenue dans ce premier tour de piste ! Voici les rappels:

• Il n'y a pas de minimum de mots pour participer, l'important étant que vous confirmiez votre action et que vous donniez du contenu pour les autres joueurs.

• Vous avez deux semaines pour répondre. En cas de non-réponses durant ce laps de temps, votre personnage sera un peu plus malmené que le autres.

• Ce premier tour sera un tour de présentation, vous décrirez la raison de votre présence au cimetière, qui peut-être en rapport avec les évènements annoncés ou non, votre arrivée et votre réaction face aux autres participants. Votre ordre d'arrivé sera celle de votre envoi de réponse.

• Il est encore possible, durant ce tour, de vous inscrire si cela n'a pas déjà été fait, en envoyant un MP au Staff.

• Un Topic de Discussion dédié aux membres de l'Event vous est reservé ICI.

• La prochaine intervention du MJ sera le 30 avril.

• Amusez-vous bien, c'est le principal ! coeur

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MessageSujet: Re: EVENT N°3 - HOWLING NIGHT EVENT N°3 - HOWLING NIGHT Icon_minitimeLun 16 Avr - 15:25


Event 3

« Mes condoléances»

16 avril 1892.

À quelques pas de là, une calèche s’arrêta et un homme en sortit. Il sourit au cocher en lui tendant son dû et lui demanda de l’attendre puisqu’il ne devrait pas prendre trop de temps. Il avait en main un bouquet de délicates fleurs composé d’œillets, d’arums, de chrysanthèmes et de magnolias. Julian prit le chemin, sans se presser, des grilles du cimetière de Highgate. Il croisa le regard de quelques policiers qui passaient par là et il les salua d’un mouvement de tête. Il était évident qu’il n’était pas dangereux. Il ne pouvait pas tuer quelqu’un avec des fleurs! Malgré tout, ces dernières semblaient étonnées de le voir se rendre dans un endroit pareil après les dernières rumeurs. Monsieur Dormer n’aimait pas y allerpuisqu’il y avait de nombreux passants et il détestait tout particulièrement les regards des gens lorsqu’il sortait de cet endroit. Il ne voulait pas recevoir de la pitié. Cela faisait maintenant trois ans que c’était arrivé et il avait besoin de se cicatriser, mais les chuchotements dans son dos ne l’aideraient pas à avancer, mais le gardaient, au contraire, dans le passé. Le pire défaut de la noblesse était que les racontars sur les uns et les autres qui circulaient à une vitesse invraisemblable. En à peine quelques semaines, on avait commencé à parler du malheur de Julian. Certains étaient trop compatissants et d’autres se moquaient. Dans tous les cas, il n’avait pas envie de croiser l’un d’entre eux et qu’il se sente obligé de le consoler lorsque son seul souhait consistait à se recueillir sur la tombe de ces personnes si chères à ses yeux… Heureusement, ce cimetière était bien calme. Alors, il pouvait compter sur un silence quasi parfait entaché par les échos de la ville.

Finalement, il arriva à destination. Il ouvrit la porte de la grille et il était vraisemblablement seul. Il connaissait les rumeurs qui courraient sur ce cimetière. Une ombre y rôdait la nuit et d’horribles odeurs s’en échappaient…  C’était peut-être un peu inconscient de sa part de se rendre, seul, en ce lieu si sordide, mais le risque était moins grand de jour.  Il n’était pas idiot non plus puisque depuis l’apparition de Jack l’Éventreur, il s’était acheté une épée camouflée dans une cane qui passait totalement inaperçue. On était jamais trop prudent avec des fous dans les rues... Faisant de l’escrime depuis son adolescence, il savait s’en servir et il le ferait s’il tombait sur une mauvaise rencontre. Cettedite canne-épée la suivait partout lorsqu’il sortait, préférant rester prudent lors d’une époque aussi sombre. C’est en serrant fortement le pommeau de celle-ci qu’il arriva devant la tombe. Iil connaissait par cœur son emplacement et il trouva rapidement la pierre sur laquelle deux noms avaient été gravés ainsi que les dates. Une larme coula doucement sur sa joue en déposant ce bouquet signifiant à la fois la naissance et le deuil.


Amélia Dormer
16/02/1844 – 02/10/1889
Sophie Mary Dormer
02/10/1889 – mort-né
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Felix J. Adler
Felix J. Adler

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Emploi : Horloger Royal.
Informations : Souffre d'un autisme d'Asperger • Dyslexique • Est obsédé par son métier • Rêve de travailler sur l'horloge de Big Ben. • Insomniaque. • Parle peu • Se sent mal à l'aise dans une foule • A quelques bases d'Allemand et de Français • A le corps glacé et est d'une pâleur à faire peur • Origines Juives • Possède une Pamphobeteus Platyomma mâle pour animal de compagnie • Est le mari d'Amy S. Adler.
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MessageSujet: Re: EVENT N°3 - HOWLING NIGHT EVENT N°3 - HOWLING NIGHT Icon_minitimeLun 16 Avr - 18:13



Event n°3 – Howling Night

« DEAD MEN TELL NO TALES. »

Cimetière de Highgate, 16 avril 1892.

Felix venait de finir sa journée mais il ne rentrerait pas tout de suite chez lui, retrouver sa famille. Il avait prévenu Amy, qu’il serait de retour un peu plus tard. Il s’était enfin convaincu d’aller déposer quelques fleurs sur la tombe de son mentor, après toutes ces années. Le revoir en rêve l’avait fait profondément réfléchir, même si ce songe remontait déjà à plusieurs mois. L’horloger n’était pas un homme avec les mêmes responsabilités sociales que les autres. Du moins, il comprenait beaucoup moins leurs usages et leurs utilités. Cela ne l’avait pourtant pas empêché de se marier et d’avoir deux enfants, même s’il n’ignorait pas que son comportement exaspérait parfois Amy et en énervait certains. Mais il était ainsi, malgré tous les efforts qu’il faisait. S’occuper de la famille Forel à la mort du maître de famille ne lui était pas venu à l’esprit. Il ignorait toujours qu’il avait précipité sa veuve et son enfant à une misère profonde, qui en résulta par le décès de l’héritier et la prostitution de la femme. Il n’avait jamais songé à ces conséquences causées par son indifférence involontaire. Il n’était pas ingrat, juste déconnecté. C’était pour cela qu’il faisait enfin le geste d’aller fleurir la tombe de son mentor qui l’avait sorti de la rue.

Les rues se rafraichissaient déjà tandis que le Soleil commençait à se cacher derrière les bâtiments londoniens. Le cimetière avait beau être un peu excentré par rapport au reste de la ville, cela ne dérangeait pas Felix de marcher un peu plus. Les longues randonnées ne lui avaient jamais fait peur. Et puis, après tout, le cimetière devait être à seulement une heure de marche voire, un peu moins. Quoiqu’il en soit l’horloger poussa doucement les grilles entrouvertes tout en jetant un coup d’œil prudent. L’endroit était grand et il n’avait aucune idée de là où se trouvait son mentor et, fidèle à lui-même, il n’osait demander son chemin au gardien dont la tête lui semblait familière. Il poursuivit sa route, errant pendant plusieurs minutes entre les dalles de pierre, appréciant le calme du lieu. Les cimetières ne l’avaient jamais effrayé, même s’il devait avouer que la Mort était un sujet qui pouvait rapidement le mettre mal à l’aise. Mais quelque part, le Temps était bien différent dans un endroit comme celui-ci qui semblait être protégé de tout. Loin de la ville, des rues, des gens. Un lieu clos à l’écart de tout où seule l’érosion progressive pouvait abîmer quelque chose, au bout de plusieurs années.

~ Alistair Forel ~
01/10/1830 - 21/02/1878
Mari et père dévoué.

Felix s’était quelques secondes en voyant l’épitaphe qu’il n’avait encore jamais vue. Quelque part, un puissant sentiment de culpabilité l’envahit face à la tombe de celui qui avait changé sa vie à tout jamais. On sous-estimait parfois l’effet papillon mais l’horloger se rendit bien compte qu’il devait sa situation heureuse et stable uniquement à l’homme dont il ne restait plus que des ossements à présent. Il l’avait sorti de la rue, lui avait permis de travailler comme apprenti et de gagner ses premières payes. Dans l’atelier duquel il avait plus ou moins hérité après la mort de Forel, Amelia Carter-Bessac était entrée, bousculant à son tour sa vie. De fil en aiguille, en remontant à la source, c’était bien Forel et sa générosité qui lui avait permis tout ceci. En proie à un violent sentiment de honte, Felix se mordit la lèvre et déposa le bouquet sur la tombe où il ne restait déjà plus que des fleurs fanées. Silencieux, il resta immobile, les mains liées, ne disant mot, préférant se recueillir véritablement après toutes ces années d’abandon et de négligence. Il releva finalement la tête et aperçut alors du monde non loin de lui. Il n’y prêta cependant aucune attention, préférant rester seul dans son coin, essayant de se dire que maître Forel le pardonnerait peut-être un jour. Mais Felix était bien le premier à savoir que personne ne pouvait rattraper le temps perdu.
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Loban V. Renfield
Loban V. Renfield

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Âge : 29
Emploi : Home Secretary.
Informations : Comte de Warwick. • A été adopté à l'âge de sept ans. • A hérité d'une fortune incommensurable à la mort de son père adoptif, mais aussi des titres honorifiques. • Possède une grande force physique, ayant subi un entraînement militaire intensif pendant plusieurs années. • A passé plusieurs années en Inde, Chine et Japon. • Connait quelques arts martiaux. • Est connu pour ses fêtes mondaines où il n'apparaît jamais, se tenant à l'écart. • A un comportement et un caractère assez puéril. • Fait parfois preuve d'une grande naïveté. • Se met rarement en colère. • Passe certains de ses soirs dans Whitechapel, au sein de la Tribu de Fergus Lynch. • Est considéré comme un excentrique de par ses idées. • Son prénom vient d'un prénom juif mal orthographié. • A une petite cicatrice sous l'œil gauche et ailleurs sur le corps. • Origine sino-écossaises.
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MessageSujet: Re: EVENT N°3 - HOWLING NIGHT EVENT N°3 - HOWLING NIGHT Icon_minitimeLun 16 Avr - 19:09



Event n°3 – Howling Night

« BIRDS ARE SILENT FOR THE NIGHT. »

Cimetière de Highgate, 16 avril 1892.

La journée fut pénible pour Loban Renfield qui jusque-là passait une bonne semaine. Ou disons une semaine quelconque. Ses récentes fiançailles avec Lydess lui avaient redonné un gout certain à la vie et à son existence et il était déterminé à faire des efforts pour essayer de mettre un peu plus d’entrain à ses tâches politiques. Cependant, il restait avant tout un homme de terrain et d’action. Légèrement trop zélé sur certains points, il avait de nouveau fait un tour à Scotland Yard pour superviser les avancées de diverses enquêtes et dossiers, tels ceux de la Tribu ou encore de Jack l’Éventreur qui était au point-mort faute de nouveaux indices. Après tout, c’était malheureusement sur les scènes de crime que le coupable pouvait plus facilement se faire piéger à son propre jeu. Mais le meurtrier ne semblait avoir aucun vrai motif et frappait aléatoirement, ce qui rendait la traque beaucoup plus compliqué, les forces de l’ordre ne pouvant établir un réel mobile pour le tueur en série le plus fameux de Londres et de l’Angleterre. Il n’y avait malheureusement pas grand-chose d’autre à faire de plus que d’attendre que l’assassin s’évanouisse définitivement dans la nature ou bien ne frappe de nouveau, en faisant une erreur cette fois-ci.

De plus, les problèmes à l’extérieur de la capitale préoccupaient énormément le Home Secretary. Le commerce n’était pas vraiment sa branche, mais quand l’économie se retrouvait paralysée à cause de l’insécurité, il y était directement mêlé. Loban s’y était déplacé lui-même, en rentrant du comté de Warwick. Il avait vu lui-même le carnage qui s’était produit avant d’appeler les policiers, plus adeptes de régler cela et de trouver des indices. Pour une fois, le jeune homme avait fait le ministre et ne s’était mêlé que de loin à l’histoire, malgré sa découverte. Cependant, il restait tout de même soucieux de toute cette affaire. Si des brigands commençaient à ravager et éradiquer entièrement des villages entiers, il ne laisserait pas passer ce genre d’atrocité. Et il était malheureusement très bien placé pour le savoir. Il s’était cependant assuré à ce que tous les villageois aient une sépulture décente plutôt que d’être jetés dans une fosse commune. Loban avait choisi le cimetière d’Highgate, à Londres, plutôt que de faire construire un cimetière dans Blackbough et en faire un véritable village fantôme. Le transport des dépouilles avaient été long et fastidieux mais nécessaire, les meilleurs instruments d’autopsies se trouvaient à Londres qui, par chance, ne se trouvait pas très loin.

Loban entra donc dans le fameux cimetière londonien, voulant vérifier de lui-même que les pauvres victimes aient eu les sépultures qu’il avait demandé. Des familles entières avaient été éradiquées et n’auraient aucun proche pour venir porter des fleurs. Le Home Secretary, portant comme d’habitude son long manteau noir en cuir, cachant son sabre en-dessous (on était jamais trop prudent), arborait néanmoins un chapeau sombre afin de dissimuler un minimum son visage. Cependant, il se doutait bien qu’avec ses allures de cow-boy américain et sa carrure imposante, il attirerait rapidement l’attention sur lui-même. C’était pour cela qu’il avait choisi le crépuscule pour se rendre au cimetière, là où la foule était moins nombreuse et préoccupée à rentrer chez elle. Londres n’était pas si sécurisée que cela la nuit, malgré la recrudescence des patrouilles de police nocturne imposées par Loban. Mais là n’était pas le propos. Le jeune homme savait parfaitement où se trouvait le monument érigé à la mémoire des victimes, avec les tombes des défunts l’entourant. Le Home Secretary finit par déposer la gerbe de fleurs au pied de la statue commémorative qui n’avait seulement qu’un jour ou deux. Il resta quelques secondes à se recueillir, son esprit s’éloignant pourtant se préoccuper de nouveau de problèmes qu’il ne pourrait résoudre seul et avec son expérience. Comment rétablir la confiance des marchands venant à Londres ? Comment éviter les pénuries qui s’annonçaient dans la capitale ? Il espérait seulement que la solution au mystère de Blackbough ne se ferait pas autant attendre que celle de Jack l’Éventreur, voulant à tout prix éviter des possibles émeutes. Surtout presque un an après l’épisode de la Tour de Londres.
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Harry J. Downcry
Harry J. Downcry

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MessageSujet: Re: EVENT N°3 - HOWLING NIGHT EVENT N°3 - HOWLING NIGHT Icon_minitimeLun 16 Avr - 22:33



Event n°3 – Howling Night

« La certitude de n'être pas seul qui console même dans un cimetière. » - Jules Renard

Cimetière de Highgate, 16 avril 1892.

Qui aurait pu dire pour quel étrange raison le vétérinaire de Whitechapel était proche de ce cimetière du Strand ? Il n'y allait pour ainsi dire jamais, sauf quand il s'agissait de faire courir ses trop nombreux chiens ou s'occuper de Lord Sawyer, le brave allié du fossoyeur. Mais en cet après-midi, il profitait de son temps pour marcher dans les rues. Seul, ne se préoccupant ni des regards ni des murmures. Il lui était commun de courir dans les différents parcs de la Capitale pour se défaire de sa colère et de ses émotions négatifs. Autant dire que malgré son apparence squelettique, il restait un homme secrètement athlétique. Le temps était clément ce jour-là, aussi ne portait-il guère d'un long manteau rapiécé au dessus d'une chemise et d'un pantalon de bonne facture. Pas de fioritures pour la tenue vestimentaire de l'homme le plus mal fagoté de tout Londres. Il n'était pas d'humeur à porter ses pulls de couleurs mal assorties dû à son daltonisme, ni même ses cravates rayés qui mettaient mal à l'aise plus d'une personne du beau monde. Même les plus bas ouvriers de Southwark le regardaient parfois de travers, et Harry s'amusait de cet incompréhension. Cela lui donnait l'impression d'exister. Mais aujourd'hui, il ne voulait pas qu'on le regarde. Cela faisait bientôt un an qu'il avait failli perdre la vie dans la Tour de Londres, et encore aujourd'hui, il n'arrivait pas même à regarder l'immense bâtisse d'architecture française. Et même s'il ne faisait plus de cauchemars, il restait toujours intimidé par le souvenir des morsures, le reprenant parfois comme un spasme lointain. Jamais il n'oublierait.

Il était dit quelque fois que l'approche d'une date anniversaire d'un évènement traumatisant faisait ressurgir chez l'individu des comportements psychotiques, ainsi que des troubles liés à ce moment. Peut-être était-ce lié, mais Harry n'y avait jamais réfléchi, et il ne souhaitait certainement pas demander confirmation à David. Un long soupir descendit de ses lèvres tandis qu'il se rapprochait d'il ne savait même pas où. Harry avait la sensation que son petit-ami lui échappait à chaque secondes, qu'il se faisait plus distant au fur et à mesure des semaines. Déjà qu'ils ne se voyaient que trop peu, dû à leur condition particulière, il ne pouvait s'empêcher d'avoir peur. Le vétérinaire savait qu'il n'était pas autant à l'aise que lui sur cette situation considérée comme "anormale". Tout cela tournait dans sa tête depuis quelques jours, tant et si bien qu'il avait arrêté de se raser, abordant une face plus sombre et triste qu'à l'accoutumé. Mais s'il n'y avait que cela: car il sentait également son père de plus en plus accaparé par sa nouvelle petit-amie, que le vétérinaire réprouvait terriblement du fait de son jeune âge. Mais que pouvait-il faire face au bonheur de son père ? Harry finissait par avoir la sensation de se faire lentement remplacer de partout, n'étant plus d'un secours à quiconque autre que ses bêtes qu'il aimait plus que tout au monde. Ils étaient bien les seuls à ne jamais lui faire peur. De plus, à chaque fois qu'il se sentait l'envie de partir à la recherche de Jack l'Eventreur, il se rappelait les paroles de Loban et rentrait chez lui. Il se sentait incroyablement vide.

Mais à ce moment précis, il était bien heureux de pouvoir sentir le vent du crépuscule sur son visage, lui qui tournait presque en rond dans son petit appartement tel un lion en cage. Fermant les yeux pour savourant davantage cette sensation, ce fut en les rouvrant qu'il se rendit compte être sur le trottoir opposé au cimetière d'Highgate. Qu'est-ce qu'il en avait parcouru du chemin, depuis qu'il avait englobé son morceau de poulet au petit midi. Se passant une main sur le visage en se rendant compte qu'il n'avait fait attention à rien du tout sur la route, trop occupé à penser à lui-même et à s'inquiéter de ses proches, le vétérinaire s'apprêtait à faire demi-tour quand il vit une ombre à la face blanche entrer dans le cimetière: Felix. Harry eut un petit sourire en coin; cela faisait également quelques mois qu'ils avaient tous deux appris être des jumeaux. Il ne l'avait pas cru, au départ, ne serait-ce pour toute la malsanité que cela aurait apporter à leurs relations. Mais il faisait parfois bon de mettre le passé de côté, surtout quand il avait été parfaitement stérile. Et même si au départ, cela fut une information absolument déroutante et chamboulant toute son existence du début jusqu'à la fin, Harry finissait par accepter ce lien de parenté, lui qui avait toujours vécu en fils unique. Ne souhaitant pas encore rentrer seul avec ses pensées, il décida de suivre l'horloger, voyant que celui-ci s'arrêter à l'une des tombes, songeur. Le vétérinaire respecta son silence pendant plusieurs minutes et finit par aller à ses côtés:

- ...hey, salut Felix... tout va bien ?

Il regarda les noms sur la tombe. Une personne qu'il ne connaissait absolument pas, mais qui semblait être quelqu'un d'important pour Felix, au vu de la gerbe florale qu'il venait de mettre à ses pieds.

- Je t'ai vu entrer dans le cimetière, et je voulais tout simplement savoir comment tu allais... ça fait un moment maintenant qu'on ne sait pas vu, mine de rien, depuis... la révélation.

Un petit rire sortit de son demi-sourire, ses yeux tentant d'accrocher le regard de son frère. Cela lui faisait incroyablement étrange que de penser ce simple sobriquet pour le mettre sur le visage de Felix. Ils étaient pourtant tellement physiquement et mentalement opposés. Il aurait aimé demander l'identité de la personne enterrée, mais il ne savait pas comment commencer sa phrase, commençant à regarder un peu autour de lui pour admirer le silence et le vide d'un parfait cimetière. Cependant, il y voyait plus de gens que prévu, un homme qu'il ne connaissait pas, ainsi que le Home Secretary devant un mémorial à l'aspect quasi-neuf. L'idée d'aller lui rendre visite lui traversa l'esprit avant de se dire qu'il préférait rester parler à Felix.
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Jonathan R. A. Williams
Jonathan R. A. Williams

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Je n'aime pas me décrire...mais on me dit quelqu'un de gentil, tolérant envers beaucoup de choses; et il est vrai que le Seigneur m'aide à voir le bien dans le cœur de tous. Cependant, cette même capacité me rends aux yeux des gens très fanatique et naïf. Je n'avais jamais vu les choses sous cette angle, mais il faut croire que les gens ne voient en moi qu'un pasteur de pacotille. S'il y a une facette de moi que j'apprécie particulièrement, c'est le fait que je sois quelqu'un de très romantique ! Même si tout le monde préfère dire que je suis quelqu'un de niais...mais ne croyez pas que je sois stupide, car il m'arrive d'être très fier et impulsif. Je ne suis pas très courageux, mais je ferai toujours de mon mieux pour protéger les gens que j'aime, comme mon petit frère. J'ai aussi une profonde attirance pour les rousses. On me surnomme Quasimodo à cause de mon apparence quelque peu trapu -et certes poilu bien que blond, par opposition à la magnificence de mon frère.
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MessageSujet: Re: EVENT N°3 - HOWLING NIGHT EVENT N°3 - HOWLING NIGHT Icon_minitimeLun 16 Avr - 23:41



Event n°3 – Howling Night

« Cette histoire va prendre fin au cimetière, comme toutes les histoires. »

Cimetière de Highgate, 16 avril 1892.

Des décès, il y en avait tous les jours. Dans toutes les religions et dans tous les pays. De tous les âges et de tous les sexes. En tant que pasteur, cela faisait parti de ses premières prérogatives que d'accompagner la vie d'un individu de son commencement jusqu'à la toute fin. Ainsi, préparer la cérémonie d'enterrement était un devoir que Jonathan avait eu à exécuter plus d'une fois. Ce n'était évidemment pas ce qu'il préférait faire, et il n'avait jamais aimé les cimetières, les trouvant à la fois trop calme et trop bruyant de souvenirs. Il n'était pas sans savoir que sa propre mère était enterrée à l'endroit où il devait se rendre en début de soirée. Jamais depuis le jour de son inhumation, il n'était allé la voir. Pour des raisons personnelles, dirons-nous. S'il était, lui aussi, présent au cimetière de Highgate aujourd'hui, c'était pour des détails bien plus administratifs que cela. Il lui fallait converser avec Mr Fusslebottom d'une nouvelle ouverture de tombe, afin de prêter une demeure éternelle à une vieille femme morte dans la semaine. C'était une gentille dame, et le pasteur souhaitait bien lui rendre hommage à sa juste valeur. En plus d'une place, il était également nécessaire de parler de la future concession, qui serait en conséquence de l'espace que l'on pourrait lui allouer. Ce n'était pas avec le fossoyeur qu'il fallait en parler, mais savoir quel terrain aurait la morte pouvait bien aider à faire ensuite un devis détaillé à la famille, savoir ce qu'elle devait lui pourvoir. Ce n'était d'ordinaire pas au pasteur de s'en occuper, mais il avait accepté de rendre ce service pour soulager les responsabilités de la seule héritière.

Il n'y avait pas grand chose à dire de plus. Globalement, Jonathan était l'individu à la vie la plus incroyablement rangée et plate que l'on aurait pu imaginé. Toute son existence était qualibré à des horaires précis, des temps de travail et de confessionnal, des sermons le dimanche, l'étude de la Bible tous les soirs avant d'aller se coucher. Un jour sur deux, il donnait des cours de lecture à son amie de la rue, et avait même commencé à imaginer plusieurs exercices pour lui apprendre à écrire. C'était les seuls moments d'incertitude dans son existence ordonnée. Beaucoup diraient même qu'il menait une existence de moine bourgeois, la panse bien remplie et l'esprit vide. Tel un enfant qui n'avait rien à se soucier, Jonathan vivait en suivant des lignes directrices nettes et précises. La religion était sa ligne. Toute sa vie ne tournait qu'autour de celle-ci, c'était son pilier, ce qui l'aidait à tenir bon face à toutes les vagues qui menaçaient son tout petit bateau. Sa Bible était tout autant son arme que son doudou. Comment imaginer qu'un être aussi linéaire, se tenant à afficher l'image de l'être le plus pur, ouvert, amical et à l'écoute possible, puisse à des moments de rupture, dévoiler une personnalité tout aussi colérique, fière, arrogante et rancunière au possible ? Ceux qui pouvaient voir au delà de son masque pouvait voir la vérité d'un homme se contenant dans une cage de croyance et de pureté, afin de contenir tous les puissantes émotions contradictoires qu'il n'était capable ni de comprendre ni de maîtriser. Tel un enfant capricieux refusant de passer à l'âge adulte, Jonathan fermait volontairement les yeux sur des choses qu'il aurait été bien trop important d'admettre, et qui le faisait terriblement souffrir dès qu'il s'en rapprochait par la pensée.

En quoi tout cela était utile ? A parfaitement rien. Car il était impossible de discerner l'homme-enfant derrière le visage de l'ange rédempteur. Sa tenue impeccable et sa droite stature, il la tenait encore fermement en s'approchant du baraquement alloué au gardien du cimetière. Ne soyons pas mauvaise langue, Jonathan était gentil. Profondément bon, disent même certain. Il voulait sincèrement aider les autres, et croyait dur comme fer à toute la bonté religieuse, à "aider son prochain" et à toujours sourire. Et pour cet après-midi, il voulait vraiment aider cette famille à arranger un bel espace pour la grand-mère défunte. Arborant un sourire et un regard serein, ne pensant à rien d'autre qu'au beau ciel, il frappa à la porte du gardien, regardant autour de lui les belles fleurs sur les tombes, le tout dans sa soutane noir qui absorbait les rayons du soleil.

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Lucy E. Wood
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MessageSujet: Re: EVENT N°3 - HOWLING NIGHT EVENT N°3 - HOWLING NIGHT Icon_minitimeMer 18 Avr - 15:44



Event n°3 – Howling Night

« Avril 1892 »

Cimetière de Highgate
Le jour, lentement, déclinait. Lucy leva les yeux vers le soleil mourant, le regardant pâlir sur cet horizon mordoré. Cette calme agonie des rayons de l’astre glorieux qui se ternissaient avait quelque chose d’inquiétant. Cette paix sournoise planait sur la ville comme une menace. Ce silence glacé, dominant les cieux aux flammes roses et violacées, semblait un oiseau de mauvais augure. Prédicateur de desseins funestes, il sonnait le glas du calme tout relatif que les ruelles de Londres peinaient à reprendre. Whitechapel n’en était encore qu’aux balbutiements de sa résurrection, se relevant à tâtons de l’agonie dans laquelle l’avait plongé le poignard sanglant de Jack L’Eventreur. L’herbe commençait à peine à poindre sur la terre encore fraîche des tombes de ses malheureuses victimes. Les cauchemars agités des prostituées s’évaporaient presque et, dans les premières matinées de printemps persistait un souffle glacial, léger, qui rappelait par sa douceur aigre les cruels frimas de l’hiver auxquels tant venaient de succomber.

Les survivants se dressaient là, debout, vaincus et affaiblis, l’orgueil brisé, presque malheureux de ne pas avoir fait partie du dernier voyage, celui qui, sans idée de destination précise, était une promesse d’un monde sans faim, sans froid et sans peur. Lucy aurait beaucoup donné cet hiver là pour ne plus avoir peur. Pour sûr elle aurait préféré le calme placide de la mort à cette angoisse terrible qui l’avait étripé sans relâche ni repos, toute une saison durant. Cette gorge gonflée d’horreur, ces pensées embrumées par l’effroi, ces tripes torturées par l’angoisse, avaient été bien pire épreuve à surmonter que le froid, que la faim ou la misère. La prostituée, jusqu’à cet hiver, croyait avoir tout affronté. Mais l’évocation de ces cadavres mutilés, les corps décharnés de ses comparses d’infortune, dont Lucy aurait pu faire partie, lui avait appris la peur. Tout le monde a déjà eu peur dans sa vie. Mais la fille de joie avait appris la peur, la vraie, celle qui se loge au creux de l’âme, pour imposer son omniprésence horrible à tout l’être qu’elle envahissait. Cette peur qui faisait tomber les pauvres hères d’épuisement sur leurs oreillers après de longues heures d’insomnie, cette peur, terrible, qui agitait ce piètre et rare sommeil d’hallucinations violentes qui aboutissaient à un réveil en sursaut, un souffle court et un visage en sueur. C’était aussi ces soubresauts d’effroi de chaque seconde, pour une feuille qui bruissait à un arbre, pour le pan d’un manteau qui glissait sur le pavé humide, pour une silhouette un peu sombre. C’était ces nerfs à vif auxquels l’on n’accordait aucun repos, ce furieux besoin de vivre malgré tout, qui se révoltait, malgré la misère de sa vie.

Voilà ce qui avait le plus marqué Lucy. Elle ne pensait auparavant au trépas qu’avec indifférence, et peut-être même qu’elle s’en enorgueillissait. Cela l’aidait à vivre de se ficher de mourir. Après tout, aucun mal ne serait fait à personne, puisque personne ne l’aimait, et elle n’aurait perdu aucun plaisir lié à l’existence, puisque décidément on ne lui en accordait que les douleurs. Mais les échos des exploits sordides de Jack L’Eventreur eurent tôt fait de la contredire. Non seulement l’atrocité des mutilations l’épouvantait, mais de plus, l’assassin de prostituées apportait avec la terreur et la mort une vérité ineffable, et dure à assimiler tant Lucy était convaincue du contraire. Elle ne voulait pas mourir. Et, sans pouvoir l’exprimer, la prostituée était consciente de cette dernière humiliation, et se rendait compte à quel point il était misérable de s’accrocher à sa piteuse vie qui ne valait rien, et qui ne manquerait à personne.

Ce fut comme le coup de grâce pour cette âme pessimiste qui ne s’accordait que peu de plaisir, hormis celui d’être en paix avec la mort. Jack L’Eventreur lui ôta cette dernière certitude, ce maigre apaisement qui l’aidait à subsister malgré tout. Et puis Jonathan vint, et il insuffla de la joie dans ce cœur vide, redonna vie à cette âme morte. Bénédiction diraient les optimistes, les joyeux, les amoureux de l’existence. Mais cette présence, ce lien, cette rencontre, au-delà de la dépendance qu’elle créait, de l’affection qu’elle engendrait, sonnait le glas de la Lucy indifférente de son sort. Elle vivait pour quelqu’un désormais, et ce fardeau, pour qui n’y était pas habitué, était bien lourd à porter. Chaque fois qu’elle pensait à la mort désormais, elle sentait une lame glacée transpercer son cœur à l’idée qu’elle ne le reverrait plus jamais. Ce n’était pas son propre trépas qui l’attristait, mais la certitude de ne pas y retrouver Jonathan. Tout cela était bien difficile à supporter pour quelqu’un qui s’était habitué à survivre et subsister sans se soucier de qui que ce soit.

A vrai dire Lucy était morose, aujourd’hui. Son premier client l’avait laissée pantelante, un peu abasourdie au fond de la ruelle qui avait servi de lieu de passe. Non pas qu’il se fut mal comporté. Au contraire. Il s’agissait d’un joli garçon d’une extrême jeunesse, timide et maladroit. Il ne devait guère avoir plus de vingt ans. Sa barbe blonde était peu fournie, et il avait eu un léger rougissement des pommettes en s’adressant à la prostituée, réfrénant ses balbutiements et s’efforçant de prendre son courage à deux mains. Il lui avait même décoché un mince sourire et un « Eh bien..bonsoir. » en guise de salut. Lucy, désarçonnée, en animal sauvage qui a appris à courber l’échine sous le mépris et la violence, se trouvait déstabilisée par autant de bonté. Agacée par un malaise inexplicable, qui l’empêchait de lever les yeux vers le visage juvénile, elle répondit précipitamment, le nez sur ses jupes qu’elle rabaissait sur ses chevilles en les lissant du plat de la main.

« Bonsoir, Monsieur. »

Peu coutumière des égards, Lucy réagissait avec la brutalité craintive de quelqu’un qui se trouve dans le danger de l’inconnu. Et puis, sans trop savoir pourquoi, ce visage juvénile de joli garçon, cette maladresse hâtive, ces balbutiements de jouvenceau inexpérimenté avaient causé une profonde et inexplicable tristesse à la prostituée. Il lui semblait avoir fait le mal en souillant ce gamin aux grands yeux pâles, qui était venu jusqu’à elle pour quelque obscure raison. Ce gracieux jeune homme avait l’air bien gentil, et Lucy s’étonnait qu’il eut besoin d’une débauche si sordide pour satisfaire ses appétits naissants. Et puis d’ordinaire, jamais elle ne se serait souciée de ce genre de détails. Jamais elle n’aurait prêté attention à l’hébétude des yeux pâles, qui ressemblaient à s’y méprendre à ceux de Jonathan, en plus jeunes et moins extasiés. Il y’a quelques mois de cela, Lucy aurait été incapable de se rappeler la couleur des cheveux, ou le moindre trait du visage de ses clients. Là résidait sa force, dans cet anonymat qui la préservait du danger des sentiments ou de l’affection. Jamais elle n’aurait dû prêter attention à la fragilité qui s’échappait de ce garçon gracile,  pas plus que l’azur délavé de son regard n’aurait dû la chagriner. Et ce sourire timide, ce salut poli, presque reconnaissant, aurait dû la laisser d’une indifférence polie, presque glaciale.

Ces scrupules enchevêtrés pour une situation qui était si simple auparavant exaspéraient et abattaient Lucy. Ce premier client serait le dernier ce jour-là. Les quelques shillings qu’ils s’étaient échangés lui procureraient son dîner. A vrai dire elle n’avait pas vraiment faim, et préférait garder cet argent en prévision de la famine terrible qui s’annonçait, sourde et menaçante dans toutes les bouches de Whitechapel. C’est cette menace qui planait sur la ville, épée de Damoclès terrible pour tous les nantis, qui assombrissait encore l’humeur de Lucy. Elle n’avait guère envie de rentrer se terrer au fond de son bauge. Elle savait qu’elle ne dormirait pas. La mélancolie du soleil couchant, en harmonie avec l’humeur lugubre de Lucy, s’accordaient parfaitement pour une balade au cimetière de Highgate. Lorsque la clémence de la saison le permettait, les pas de la prostituée la menaient jusqu’à ces allées bordées  de pierres tombales grisâtres, ornées d’inscriptions qu’elle ne comprenait pas. En plus de s’imprégner de cette ambiance austère et quelque peu solennelle qui apaisait ses nerfs, la promenade serait un bon exercice de lecture pour Lucy. Décidée à mêler son humeur morbide à la compagnie des défunts, la fille de joie se dirigea d’un pas décidé vers la lugubre destination.

Les grilles eurent un grincement sinistre lorsque Lucy les poussa de sa main frêle. Devant la loge du gardien, au loin, une haute silhouette sombre, de dos, attendait. La fille de joie passa sans y prêter attention, aimant par-dessus tout les cimetières pour la solitude qu’ils offraient. Peut-être était-ce dû à cette étrange fin d’après-midi dominée par le terne incendie d’un soleil chétif, mais beaucoup de londoniens avaient manifestement ressenti le désir d’une funèbre compagnie, désir qui avait mené Lucy jusqu’ici. Deux silhouettes semblaient discuter, non loin de la prostituée, qui ne put empêcher une pointe d’agacement de poindre en elle lorsqu’elle en aperçut au moins une troisième. Pour une ballade solitaire, c’était raté. Quelque peu désappointée, la fille de joie décida de s’asseoir quelques minutes sur un banc. Avec un peu de chance, tous ces gens qui semblaient d’honnêtes citoyens de la Reine auraient tôt fait de déguerpir lorsque le crépuscule s’installerait pour de bon, et que leur envie d’escapade morbide s’évanouirait devant le danger des rues, qui devenaient de véritables coupe-gorges une fois la nuit tombée.

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MessageSujet: Re: EVENT N°3 - HOWLING NIGHT EVENT N°3 - HOWLING NIGHT Icon_minitimeJeu 19 Avr - 4:05



Event n°3 – Howling Night

« Avril 1892 »

Cimetière de Highgate

Andrew était un peu perdu depuis quelque temps. Il devait faire face à de nombreuses vérités soit choquantes, soit humiliantes pour lui. Il se sentait incompétent autant dans son rôle de chef de la police de Scotland Yard et autant dans son rôle de père. Le plus grand tueur en série de la décennie venait, à nouveau, de s’évanouir dans la nature pendant que l’enquêteur découvrait l’existence d’un deuxième fils qui avait vécu entre les griffes de Johanna Adler. Il avait l’impression d’avoir échoué puisque ce pauvre garçon n’avait pas eu le droit à la même enfance que son frère. Oui, il n’était pas toujours facile d’être l’enfant d’un homme monoparental, mais il n’avait jamais rien manqué. Downcry s’était juré de toujours veiller sur son fils et d’être là pour lui lorsqu’il en avait le besoin. Malheureusement, il était évident que Felix n’avait pas connu la même enfance, ni la même liberté et le même amour paternel qu’il avait donné à Harry. Il voulait essayer d’arranger les choses et d’approcher cet inconnu qui est pourtant sa famille. Il voulait essayer de l’apprivoiser. Peut-être qu’il ne voudrait jamais de sa présence et il accepterait cela s’il lui disait honnêtement ne pas vouloir le connaître, mais il voulait essayer. Après tout, ce garçon était son sang…

Il n’y avait pas seulement ça qui le tracassait, mais il y avait aussi ces attaques à la campagne. Trop de choses à penser, à régler, à digérer… Monsieur Downcry revenait justement de là-bas après avoir questionné les habitants pour en savoir un peu plus sur cette affaire et entendre de ses propres oreilles quelques témoignages qu’il y a eu. Il ne voulait pas rentrer au poste tout de suite, alors il décida de prendre une fleur blanche chez le fleuriste et de passer au cimetière afin d’honorer la mémoire des victimes de cette boucherie sanglante. Par contre, il ne s’attendait pas à voir autant de gens dans ce cimetière en pleine journée. Il vit au loin Loban V. Renfield devant le monument commémoratif. Andrew serra la mâchoire en décidant qu’il attendrait qu’il s’en aille. Ce garçon mettait la pression sur ses hommes et sur lui-même. Il n’était absolument pas d’accord avec ses manières de procéder et il considérait que ce dernier n’était pas le mieux placer pour être home secretary, mais soit… Il devrait le supporter, alors il restait poli, mais parfois il avait du mal à avaler sa fierté lorsqu’un jeune homme qui pourrait être son fils le « disputait » pour ne pas faire son travail convenablement. Avait-il seulement mis les pieds sur une vraie scène de crime avant d’agir de la sorte? Le vieil homme soupira et il dériva son regard. Ce dernier tomba sur ses fils. Andrew haussa un sourcil d’un coup. Quelle étrange réunion familiale… Afin de ne pas rester planté sur place comme un imbécile, il préféra s’approcher des garçons. Il toussa en arrivant à leur hauteur.

- Hum hum… Pardon, les garçons, j’espère que je n’interrompe pas quelque chose d’important? J’espère que vous n’allez pas vous mettre les pieds dans des problèmes qui vous dépassent?, il dit avec un ton sévère de père inquiet.

Même si Jack l’Éventreur tuait des prostituées à la base et que les massacres se passent en campagne, Andrew Downcry restait inquiet pour ses enfants. Un monde où le crime devenait de plus en plus puissant… Il avait peur qu’un jour, il soit emmené à enquêter sur la mort de l’un des deux. Même s’il ne connaissait pas très bien Félix au final, l’homme voulait le protéger comme il le faisait avec Harry… C'était un père poule en puissance quand on y pense.


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MessageSujet: Re: EVENT N°3 - HOWLING NIGHT EVENT N°3 - HOWLING NIGHT Icon_minitimeVen 20 Avr - 21:48



Event n°3 – Howling Night

« You just might see a ghost tonight » - Emperor's New Clothes
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Cimetière de Highgate, 16 avril 1892.

« Elle m'aime… un peu… beaucoup… passionnément… à la folie… pas du tout… » Un reniflement sonore se fit entendre dans l’obscurité de la loge du fossoyeur, lui révélant ainsi que son fidèle compagnon, Lord Sawyer, avait fini par s’endormir profondément. Levant les yeux de la marguerite, faiblement éclairée par le feu d’une chandelle, qu’il était en train d’effeuiller, Dick plissa les paupières pour tenter de distinguer la silhouette de son basset et lorsqu’il le vit, ne put s’empêcher de sourire tendrement. L’adorable animal était couché sur le côté, ses quatre courtes pattes étirées bien droites devant lui alors que l’une de ses longues oreilles recouvrait la moitié de son visage. Le jeune homme rapporta son attention sur la fleur qu’il avait cueillie plus tôt près de la tombe de Margaret, son amante. « Elle m’aime… un peu… beaucoup… passionnément… à la folie… pas du tout… » Dick s’était recueilli sur la tombe de la belle pour la première fois depuis des jours, si ce n’était pas depuis des semaines. Depuis un moment déjà, l’image de cette femme merveilleuse qu’il avait tant aimée devenait plus floue dans ses souvenirs et s’évaporait peu à peu de son esprit. Il ne souffrait plus de sa disparition et son cœur, lui semblait-il, s’était remis à battre. « Elle m’aime… un peu… beaucoup… passionnément… à la folie… pas du tout… » Au début, le gardien du cimetière avait eu honte de distancer ses visites à la pierre tombale de Margaret. Il lui était même arrivé de pleurer au pied de celle-ci en espérant que de l’endroit éternel où elle reposait, la belle lui pardonnait. Après quelques fois, l’homme comprit qu’il ne pouvait se reprocher d’être toujours vivant, condition qu’il avait depuis plusieurs années, trop longtemps oubliée. « Elle m’aime… un peu… beaucoup… passionnément… » Le dernier pétale de la marguerite se détacha sous le sourire béat du jeune homme. Ce jeu était ridicule, et certainement réservé à la gent féminine, mais la douce chaleur qui habitait son cœur à cet instant précis l’émut.

TOC! TOC! TOC!

Lord Sawyer, extirpé de son sommeil par des coups donnés contre la porte, se mit à japper en se levant, ses membres légèrement engourdis, alors qu’il se précipitait vers la source du bruit. Dick, qui avait été assis à même le plancher du cabanon, se leva, se dirigea vers l’unique fenêtre de la loge et tira l’épais rideau brun sale qui la dissimulait, laissant les derniers rayons du soleil pénétrer dans le petit bâtiment près de l’entrée du cimetière. Il plissa légèrement les yeux et regarda à l’extérieur; Jonathan se tenait près de la porte. « Chut Lord Sawyer! Coucher! » L’homme s’éloigna de la fenêtre et se dirigea vers la porte : « J’arrive! ». Le basset, non convaincu de l’absence de danger, refusa d’obéir à son maître, mais s’éloigna de quelques pas, grognant son mécontentement. « Mais non, mais non gros bébé poilu… »

Prudemment, Dick ouvrit la porte de la loge pour empêcher Lord Sawyer de sortir, mais ce dernier se faufila entre ses jambes et sortit son museau par l’ouverture de la porte. Reconnaissant l’homme d’Église, l’animal cessa de grogner et sembla même se désintéresser immédiatement de lui; Jonathan ne jouait pas avec lui comme d’autres… et ne lui apportait certainement pas de quoi se mettre sous la dent. Alors que le basset retournait se coucher en soupirant fortement, le gardien du cimetière ouvrit complètement la porte pour accueillir convenablement son visiteur. « Monsieur le pasteur, bonsoir! » Le regard du fossoyeur fut attiré par une chevelure de feu, faisant concurrence aux couleurs du soleil, appartenant à une femme tout aussi ardente, assise sagement sur un banc. Non loin se trouvait quelques gentils hommes et Dick fronça légèrement les sourcils : depuis quelque temps, le cimetière, sujet de nombreuses rumeurs, semblait attirer les âmes en quête de mystères. Tout cela compliquait le travail du fossoyeur… son deuxième travail… celui qui consistait à profaner les tombeaux pour vendre des corps à de secrets acheteurs.

« Je vous inviterais bien à entrer, fit Dick lorsqu’il rapporta son attention sur son visiteur, mais bien que je dispose d’un humble mobilier dans ce cabanon, je crains que l’endroit ne soit pas adéquat pour vous recevoir. » Le jeune homme pivota légèrement pour laisser entrevoir l’espace restreint de sa loge au pasteur. Tous les outils nécessaires au travail du fossoyeur s’y trouvaient. Au fond, on distinguait un vieux cercueil de bois fermé sur lequel une bougie était allumée. Sur celui-ci, des dizaines de pétales de marguerite étaient éparpillés. Lord Sawyer était couché sur un matelas poussiéreux, complétant ainsi le décor du bâtiment, posé directement sur le sol, et qui servait de lit de fortune au gardien du cimetière. Les yeux brillants de l’animal étaient entrouverts et dirigés vers la porte. « Que diriez-vous que nous allions marcher un peu? » Un sourire poli étira les lèvres du fossoyeur alors que ses prunelles foncées se dirigeaient une nouvelle fois sur la jeune femme rousse, l’une des rares personnes à s’être allongé sur son vieux matelas…

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Jonathan R. A. Williams
Jonathan R. A. Williams

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Je n'aime pas me décrire...mais on me dit quelqu'un de gentil, tolérant envers beaucoup de choses; et il est vrai que le Seigneur m'aide à voir le bien dans le cœur de tous. Cependant, cette même capacité me rends aux yeux des gens très fanatique et naïf. Je n'avais jamais vu les choses sous cette angle, mais il faut croire que les gens ne voient en moi qu'un pasteur de pacotille. S'il y a une facette de moi que j'apprécie particulièrement, c'est le fait que je sois quelqu'un de très romantique ! Même si tout le monde préfère dire que je suis quelqu'un de niais...mais ne croyez pas que je sois stupide, car il m'arrive d'être très fier et impulsif. Je ne suis pas très courageux, mais je ferai toujours de mon mieux pour protéger les gens que j'aime, comme mon petit frère. J'ai aussi une profonde attirance pour les rousses. On me surnomme Quasimodo à cause de mon apparence quelque peu trapu -et certes poilu bien que blond, par opposition à la magnificence de mon frère.
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MessageSujet: Re: EVENT N°3 - HOWLING NIGHT EVENT N°3 - HOWLING NIGHT Icon_minitimeVen 20 Avr - 23:25



Event n°3 – Howling Night

« Cette histoire va prendre fin au cimetière, comme toutes les histoires. »

Cimetière de Highgate, 16 avril 1892.

Jonathan n'attendit pas longtemps, le nez vers la porte, que cette dernière ne s'ouvre; dévoilant derrière elle le charmant fossoyeur. Son chien ne tarda pas à remuer sa truffe à travers l’entrebâillement de la porte, grognant pour savoir qui était l'odieux individu qui souhaitait troubler la quiétude de son maître. En sentant le pasteur, qu'il reconnaissait donc, le chien partit bien vite. Jonathan n'était pas quelqu'un de particulièrement amoureux des grosses bêtes et préféraient les petites bestioles, comme les rongeurs. La taille parfaite d'un animal, pour le trouillard qu'il était, c'était lorsque l'adorable créature tenait dans la paume de sa main. Comme des lapins nains.

La porte s'ouvrit totalement, après que l'agressivité du chien fut calmé. Le pasteur, un peu rassuré, se tenait droit comme un i devant son interlocuteur, lui offrant à son tour un sourire parfaitement poli. Il répondit à son salut par un mouvement de la tête en avant, d'un geste extrêmement protocolaire. Comme il lui semblait naturel, Dick jeta un coup d'oeil au cimetière, l'englobant dans son intégralité. Après tout, il s'agissait là bien de son métier. Jonathan resta bien silencieux, toujours un peu gêné et timide quand il s'agissait d'engager une conversation -quand bien même il ne s'agissait pas là d'une femme. L'attention du fossoyeur revint de toute façon bien assez vite, trop pour qu'il ait eu le temps même d'imaginer un début de phrase. Il s'excusa de ne pouvoir le laisser entrer par manque de substance pouvant être adapté au pasteur. Ce dernier fronça un peu les sourcils avec un sourire d'incompréhension. Il était certes habitué à une certaine qualité de vie, mais il ne rechignerait jamais à partager pour quelques instants le toit de son prochain, fusse-t-il dévasté par le temps.

Le pasteur n'hésita cependant pas à jeter un coup d'oeil là où le fossoyeur se dégageait à sa vue. Le lieu était certes basique mais ne manquait pas d'un charme gothique prompt à une certaine songerie. Certes pas un endroit où Jonathan aimerait rester plusieurs minutes, mais il pouvait comprendre ceux qui le faisaient. Souriant, il remua l'air de sa main pour accompagner ses paroles:

- Oh, ne vous en faites pas, je... je ne suis pas venu pour discuter autour d'une... d'une table. Je viens pour raisons professionnelles. En effet... une vie...vieille femme est morte durant la semaine, et je viens de la part de sa famille pour lui trouver un emplacement décent pour sa sépulture.

Donc non, certainement pas pour discuter autour d'un verre de la pluie et du beau temps, ainsi que des rumeurs qui trainaient depuis quelques temps autour du cimetière. Il avait lu dans les journaux toute la frénésie qui s'était développé, le tout entre un massacre et un meurtre; l'information ne s'était pas non plus extrêmement bien répandu. Mais assez pour attirer son lot de curieux auquel Jonathan n'avait pas fait attendre. Rappelez-vous: la ligne. C'était pareil quand Jonathan avait quelque chose en tête ou une action en cours. Il avait tellement pensé à ce rendez-vous professionnel qu'il en avait été totalement obnubilé et n'avait vu personne en entrant dans le cimetière. Lorsque le fossoyeur lui proposa donc de marcher un peu, toujours en rapport avec la soi-disant insalubrité de son lieu -alors que le pasteur était persuadé qu'il devait tenir des cartes avec les emplacements notés, Jonathan acquiesça pourtant. Un peu de marche ne lui ferait pas de mal et qui y avait-il donc de plus bucoliques que de regarder le soleil se coucher sur un champ de tombes...? Beaucoup de choses, évidemment. Serrant la Bible que l'on ne présente plus, sur son coeur, Jonathan se retourna donc pour avancer un peu, permettant au fossoyeur et peut-être à son fidèle compagnon de marcher à ses côtés. Ce fut à ce moment que ses yeux furent dramatiquement empli d'une vision si cruellement lumineuse et belle, qu'il comprit sombrement pourquoi le regard du fossoyeur tournait trop souvent dans cette direction.

Sa douce protégée. Son propre corps se raidit par la nervosité de la voir présente à ce moment où il s'y attendait le moins. Il ne s'était pas préparé à l'idée de lui parler, de savoir quoi lui dire et comment tourner ses phrases. Mais son regard ne put se détacher de la vision angélique qu'elle offrait. La lumière rougeoyante du crépuscule tombant sur ses cheveux en rendait l'éclat plus puissant encore, et sa peau plus blanche encore. Jonathan déglutit, ne sachant ce qu'il devait faire: pouvait-il dire à Dick qu'il s'absentait quelques minutes pour saluer cette merveilleuse connaissance ? Ou devait-il l'ignorer car il était en affaires funéraires ? Cela ne risquait rien que de la saluer. Si le fossoyeur était encore en train de se préparer à une promenade crépusculaire, il ne serait pas difficile à retrouver dans cette lumière. Finalement, le pasteur se dirigea vers elle, les joues rouges de gêne. Non loin d'elle, Jonathan s'inclina dans un grand sourire tendre:

- Bonsoir, Lucy... J'espère que... que... vous allez bien...

Il n'observait aucune trace de combat sur ses membres délicats; alors il estima que dans la mesure du possible, tout allait bien. Son oreille capta des bruits de pas derrière lui, mais ne fit aucun soucis, songeant que le fossoyeur était tout simplement venu le rejoindre, attendant qu'il ait fini de parler pour aller marcher. Pourtant, lui aussi la regardait étrangement, tout à l'heure. Comment cela ne pouvait-il pas être le cas face à une telle perfection féminine, exagérée à son potentiel maximum par la lueur gracile du soleil couchant.
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